Un habitat d’un genre nouveau
À l’intérieur du grand hangar de Ty Rodou, une tiny house est en cours de construction. Bâtie en bois sur une remorque double essieux, cette construction originale attire l’œil. Le souhait de son futur propriétaire : l’utiliser de manière fixe en tant que gîte. Elle est donc conçue pour être raccordée au réseau. La suivante, commandée afin de servir de résidence principale, sera autonome en énergie et aura un toit d’inspiration orientale, en forme de pagode. « Le but est de rester dans la création et de s’amuser en fonction du partage qu’on a avec le futur habitant », détaille Mathieu, créateur avec Stéphane de l’entreprise Ty Rodou.
Les deux jeunes hommes se sont rencontrés au CFA de Rennes, où ils effectuaient un brevet professionnel en charpente. Après avoir découvert les tiny houses par le biais d’une émission de radio, ils entament la construction d’une de ces mini maison pour Stéphane. C’est ainsi que débute l’aventure Ty Rodou. Lancée à l’automne 2015, leur entreprise atypique séduit. « On suscite beaucoup d’intérêt, de visites, de discussions et d’échanges », témoigne Matthieu. Dans la tiny house en chantier où s’affairent Stéphane et deux stagiaires, Arnaud et Suzanne, on retrouve les différents éléments d’une maison classique : coin salon, cuisine, salle de bain, toilettes, chambre en mezzanine. Les deux charpentiers ont optimisé l’espace afin d’offrir un maximum de confort sur une surface de 14m2. « Une tiny house, c’est la mobilité d’une caravane, le charme d’une cabane ou d’une roulotte, et le confort d’une maison », résume Matthieu.
Une maison écologique pour un mode de vie alternatif
« Nos lieux de vie, par leur surface, nous engagent involontairement à remplir le vide », peut-on lire sur le site internet de Ty Rodou, « l’espace autorise l’accumulation. L’accumulation encourage notre consumérisme ». Habiter une Ty Rodou c’est donc vivre autrement, en réduisant son espace et la quantité d’objets que l’on possède. En amont, l’élaboration du logement est pensée selon des critères environnementaux. Les Ty Rodou sont ainsi bioclimatiques et construites avec des matériaux écologiques. « On essaye de favoriser les filières locales», ajoute Matthieu, « tout le bois est breton, hormis le bois transformé ». Les fenêtres sont quant à elles achetées à un artisan voisin, tout comme les remorques, spécialement conçues par une entreprise basée à Crozon.
Matthieu et Stéphane favorisent également l’autonomie de leurs constructions. Toilettes sèches, LED pour l’éclairage, panneaux solaires, poêles à bois, récupération d’eau, éolienne… Les possibilités sont nombreuses et étudiées en fonction des besoins des futurs habitants. L’objectif est de réduire la dépendance énergétique, déjà amoindrie par un espace condensé. Et de pouvoir déménager à tout moment en ayant très peu modifié l’écosystème du lieu que l’on occupait. « C’est une philosophie de vie » conclut Matthieu, « on a pas besoin d’être propriétaire, et quand on s’en va, on ne laisse rien derrière ».
Une Ty Rodou, combien ça coûte ? Il faut compter entre 30000 et 40000 euros pour l’acquisition d’une Ty Rodou, la tiny house à la bretonne. Toutefois, les plus bricoleurs ont la possibilité d’acheter une ossature vide pour la moitié de ce prix, et de réaliser eux-même le reste des travaux. |
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