TikoAntik veut développer l’achat de matériel reconditionné pour les bébés
Proposer aux parents et aux professionnels de la petite enfance du matériel de puériculture reconditionné et contrôlé, c’est l’objectif du projet de la morbihannaise Séverine Inkerman. Baptisé « TikoAntik », il est suivi par l’incubateur d’entreprises de l’ESS Tag56 et devrait être opérationnel avant l’été 2022.
« Ti » pour maison, et « Koantik » pour mignon/mignonne. Voilà la signification en breton de TikoanTik, projet porté par la morbihannaise Séverine Inkerman, et qui vise à « faciliter l’achat d’occasion de matériel de puériculture dans une démarche de réemploi et d’impact positif sur l’environnement via un contrôle qualité strict des produits, un conseil adapté et des partenariats ». « Tout est parti d’un constat », précise Séverine. « Quand on a un enfant, il faut acheter beaucoup d’équipements : lits, couches, matériel de portage, poussettes…la plupart sont de basse qualité environnementale, en plastique ou en aggloméré, et coûte très cher. Lorsque j’étais enceinte, je travaillais pour France Active. J’étais en contact avec beaucoup de ressourcerie et recycleries. Toutes expliquaient qu’elles avaient beaucoup de matériel de puériculture, qu’elles finissaient par jeter car il prenait de la place et ne se vendait pas ». Pourquoi l’achat de seconde main dans ce domaine fait encore l’objet de réticences ? « Pour des raisons de sécurité, avec l’évolution des normes, d’utilisation précédente qu’on ne connait pas, de propreté, et parce que souvent le mode-d ’emploi manque et on n’a pas toutes les informations utiles au bon fonctionnement », commente Séverine. « Et puis offrir de l’occasion pour l’arrivée d’un bébé, ça reste encore compliqué pour pas mal de gens ».
Des partenariats pour la collecte et le reconditionnement
Devant cette situation qui l’interpelle, la morbihannaise, qui a quitté Nantes pour revenir à Lorient d’où elle est originaire, quitte son emploi et se lance alors dans son projet. Suivie depuis septembre par le Tag56, « propulseur d’entreprenariat collectif du Morbihan », elle a pour objectif que TiKoantik soit opérationnel avant l’été 2022. « L’idée, c’est de travailler avec les recycleries et un réseau comme Emmaüs pour la collecte, et avec des partenaires pour la partie reconditionnement, contrôle de sécurité, aspect normatif et nettoyage, avec des Esat par exemple », souligne l’entrepreneuse, qui a embarqué avec elle deux autres personnes dans le projet, et un comité stratégique de cinq membres pour aider à son développement. Le matériel pourra ensuite être revendu aux parents, mais aussi aux professionnels, comme les assistantes maternelles, les micro-crèches, les associations de solidarité…Ce qui ne pourra pas être proposé à la vente sera démantelé et les matériaux réutilisés.
Pour la suite, et « une fois que le modèle aura montré sa viabilité », TikoAntik compte bien essaimer dans d’autres régions de France. C’est ainsi qu’une véritable filière de réemploi de matériel de puériculture pourrait voir le jour, en commençant par la Bretagne !
Pour en savoir plus
Crédit photo de une : Violaine Pondard