“Sinon” une nouvelle marque propose des alternatives aux maillots et planches de surf

Il
y a les planches de surf et les maillots de bain fabriqués à base
de pétrole… “Sinon”, il y a aussi la nouvelle marque qui
propose des produits plus naturels aux consommateurs. Deux jeunes
entrepreneurs se sont lancés dans la fabrication made in France.

Tout
près des marais salants de Guérande, se cache un atelier pas comme
les autres. Maillots de bain en tissus recyclés et planches de surf
en bois, Joy Camaret et Victor Courcier proposent des alternatives
aux indispensables de la plage. Camarades de classe au lycée, Joy et
Victor se retrouvent après leurs études. Ils se lancent en mai 2018
: “C’était une idée de Joy et j’ai décidé de la suivre”.
De A à Z, ils imaginent leur marque. Lignes épurés sur les
planches et maillots de bain minimalistes, légèrement ajourés…
Leurs produits restent simples, au plus près de leurs engagements.

Maillots recyclés

Tout
est parti de l’agacement des modes de production peu respectueux de
l’environnement. Après des études de stylisme, Joy passe par
plusieurs entreprises : “J’ai longtemps travaillé pour des
marques de lingerie haute gamme. Au prix où ils vendent leurs
pièces, il n’y a aucun effort pour trouver des tissus alternatifs
ou même correctement traiter les employés”, explique la
créatrice. Pour répondre aux engagements de “Sinon”, Joy
travaille avec différents tissus recyclés ou bio-sourcés. Ses
matériaux viennent principalement de France, d’Allemagne ou
d’Italie. Les tissus non recyclés sont produits à partir d’huile
de Ricin. Ce liquide remplace le pétrole et engendre une
consommation de CO2 de -25%. Ces fournisseurs sont encore peu
nombreux, Joy les expose donc fièrement sur le site
internet

: “C’est important que les clients puissent avoir un regard sur la
production. Et je ne veux pas les garder pour moi, ça ne doit pas
être un secret, au contraire ”, explique la styliste. Se
développer, ou remettre au goût du jour, comme les planches en bois
de Victor : “On oublie que ça existe et pourtant je travaille avec
des vieux outils, c’est pour dire !”

Planches en bois

Après
des études de beaux arts puis de charpente maritime, lui aussi est
dégoûté par les techniques de fabrication à la chaîne : “Sur
les chantiers, on pouvait atteindre 90% de pertes de bois, c’est
énorme. Ici, j’essaye de ne pas dépasser les 35%”. Ce jeune
artisan confectionne 70% de ses planches avec du bois Breton qu’il
récupère dans un périmètre de 200 km maximum. Les autres sont
fabriquées en époxy : un matériau plus léger. “Cela permet d’en
avoir pour les débutants et les plus aguerris mais aussi de jouer
avec des prix plus ou moins importants”, explique Victor. L’atelier
lui aussi est respectueux de l’environnement. Pour subvenir aux
besoins du bâtiment, le propriétaire a installé 100 m2
de panneaux solaires recyclés.

Le prix du made in France

Améthyste, khôl, argile, quartz, argile ou mine, les coloris de Joy se retrouvent sur ses maillots toutes morphologies. La jeune femme a développé elle-même ses modèles : “J’ai choisi de prendre du tissu blanc et de le teindre avec mes couleurs chez un teinturier”. Victor, lui, peut avoir des réparations, des commandes mais essaye également de faire une moitié de son travail en création : “Même dans une commande très précise et sur mesure, je mets une petite touche personnelle pour rappeler mon style et la marque”. Autour de 500 euros une planche époxy, 750 la planche en bois, des bas de maillots à 30-45 euros et des hauts entre 60 et 70 ; les deux artisans visent un public bien particulier : “Il est très difficile de produire bien et de vendre peu cher pour convenir à tout le monde”, expliquent les associés. Le parti pris est là, il ne reste plus qu’à convaincre.