Simone Charrier, créatrice d’un lieu respectueux de la nature et de tous·tes

Simone Charrier, créatrice d’un lieu respectueux de la nature et de tous·tes
image_pdfimage_print

Clown, comédienne, grande voyageuse, Simone Charrier a multiplié les expériences et vu beaucoup d’endroits différents mais c’est bien la simplicité de la nature qui lui plait. Hors de question de vivre en ville donc. Dans les années 90, elle rejoint la Bretagne et tombe amoureuse de cette Région. En 2004, elle décide alors de créer une ferme respectueuse de la nature sur le terrain du Moulin-Coz, dans le Morbihan. En moins de dix ans, la ferme est devenue un lieu autonome et collectif. Rencontre.

Pendant plus d’un an, Simone construit tout et seule. Allemande, elle ne se sentait pas à sa place dans son pays natal mais aussi dans une société qui accepte si peu les lesbiennes.

Après ses multiples expériences, elle décide alors de développer au Moulin de Coz ce lieu ouvert, autonome et proche de la nature. En 2005, elle est rejoint par une première jeune femme désireuse de découvrir un nouveau mode de vie. Elles cohabitent pendant près de six mois. L’aventure collective commence.

La nature avant tout

Aujourd’hui, les journées de la paysanne sont bien les mêmes : cultiver, valoriser et développer les légumes anciens. Sur la ferme, bien loin du terme d’exploitation qu’elle réprouve, Simone développe sa propre technique, entre permaculture et biodynamie : “notre culture, nos graines sont dénaturalisées par les lobbies, c’est une grande violence réalisée par un système malade”. L’agricultrice est même devenue présidente de l’association Kaol kozh qui défend et valorise les semences paysannes. Aujourd’hui, ses 17 ans d’auto formation lui permettent de respecter la nature : “dorénavant on pense à développer le lieu avec des forêts partagées par exemple”. Pourtant, le pari n’était pas gagné d’avance. En arrivant, Simone n’est guère encouragée par ses voisins : “J’étais une extraterrestre, on m’a dit que je ne pourrai rien faire dans ces champs sans pesticide ”.

Cependant, Simone ne souhaite pas se décrire comme une spécialiste. Bien au contraire, sa rupture avec la société actuelle se fait également par les modes de vie, en arrêtant de tout catégoriser, “ Dans la langue latine, le choix du masculin/féminin pour les mots n’est pas anodin. Tous les organes intérieurs sont masculins par exemple, on y réfléchit ? Évidemment que tout cela façonne notre société…

default

Un lieu autonome et collectif

Un peu plus loin se trouve, en toute simplicité, son lieu de vie : sa roulotte où elle vit avec son épouse depuis sept ans. Ici tout est éco-conçu, avec des matériaux recyclés et le lieu est autonome en énergie grâce aux panneaux solaires. Mais la ferme est également un lieu d’échanges et de formation. Simone compte bien profiter de ses multiples expériences pour sensibiliser et former les jeunes à un nouveau mode de vie. Elle accueille et forme régulièrement des stagiaires, apprenti·e·s ou autres personnes motivé·e·s. Le croisement des profils permet également de développer diverses actions sur le site comme une forge pour créer les outils d’entretien ou encore le développement d’une cidrerie traditionnelle. Tous·tes sont dans la même dynamique : être au plus près de la nature et loin des codes infligés par la société. Aujourd’hui, le lieu vise à être développé, à accueillir de nouvelles personnes et notamment à travers l’association la Yourtillière, également créée par Simone afin de développer l’aspect culturel de la ferme.

Pour plus d’informations : http://yourtiliere.taktile.fr/

Vous avez aimé cet article? Vous pouvez désormais le partager !

Olympia Roumier