1

Agir, débattre et Partager en étant confiné.e

Plein d’initiatives naissent par ces temps troublés, et, paradoxalement, nous nous rassemblons peut être plus confinés qu’en temps normal. Si vous avez envie de réfléchir à l’après Covid-19 et d’en savoir un peu plus sur les possibles de ce demain, des plateformes de débats publics se sont mises en place. Dernièrement ou depuis quelques années, le but est de permettre à chacun.e de donner ses idées ou partager son avis sur des propositions déjà existantes pour débattre d’un ou plusieurs sujets centraux.

Description

Certaines plateformes concernent les domaines d’activités les plus généraux (l’agriculture, l’énergie, les transports, les industries, etc.)  et/ou des sujets d’ordre social et politique (l’environnement, la consommation, l’alimentation, le travail, la solidarité, l’Europe, l’éducation, le numérique, l’économie, etc.). Vous avez accès aux propositions et débats sans opérations spécifiques mais, si vous souhaitez publier une idée ou un commentaire, il faudra créer un compte sur les plateformes. Pas de panique, c’est gratuit et facile (par contre, vous aurez pleins de comptes si vous allez sur toutes les plateformes …). Toutes les plateformes et initiatives de ce type ne seront pas abordées ici (il y en a beaucoup !), aussi, n’hésitez pas à en chercher d’autres et à les relayer !

Quelques exemples de plateformes

Mise en place lors du confinement, la plateforme « Le jour d’après » aborde 11 thèmes principaux où chacun peut apporter sa réponse :

  1. « Le plus important, c’est la santé ! : quel système de santé demain ?
  2. Métro, boulot, robot : quel monde du travail voulons-nous ?
  3. A consommer avec modération : vers une société de la sobriété ?
  4. Des liens plutôt que des biens : comment retisser des solidarités ?
  5. Éducation et jeunesse : comment construire une société apprenante ?
  6. L’homme face à la machine : peut-on humaniser le numérique ?
  7. Une démocratie plus ouverte : comment partager le pouvoir ?
  8. L’avenir de nos territoires : quel nouveau contrat pour les renforcer et préserver leur diversité ?
  9. L’Europe dans le monde : comment recréer une solidarité européenne et internationale ?
  10. Notre richesse est invisible : comment mieux évaluer le bien-commun ?
  11. Le nerf de la guerre : quel financement et quel nouveau partage des richesses ? »

Chacun.e ayant ses propres interprétations et priorités, n’hésitez pas à explorer les différents thèmes pour trouver les actions et propositions qui vous intéressent. Une barre de recherche peut justement vous permettre de cibler vos thèmes prioritaires et les soutenir. Il existe également des ateliers en lignes ou bien carrément une rubrique « hackathon » pour participer à des projets.

Comme autre plateforme il y a Make.org. Ayant déjà fait plusieurs campagnes depuis 2017, elle en lance une nouvelle : « Crise Covid-19 : inventons ensemble le monde d’après« . Divers domaines sont traités. Certains correspondent au quotidien alors que d’autres sont d’ordre national voire international. Une barre de recherche qui vous oriente vers les propositions correspondantes à vos mots-clefs. D’un autre côté, les précédentes campagnes de Make.org sont toujours disponibles en ligne avec leurs résultats. Pour les consulter, il suffit de descendre tout en bas de la page d’accueil.

Si vous aimez débattre d’économie, il y a la plateforme Recovery. Celle-ci a le même système que les deux précédentes. Vous pouvez très facilement y publier vos idées à condition de vous identifier.

Autres actions confinées

Une initiative sous forme de questionnaire lancée par Bruno Latour et relayée par Le mouvement peut aussi vous intéresser. Les questions posées vous amènent à réfléchir sur la pertinence des activités de notre société avant le confinement. Par exemple, quelles sont les activités stoppées par le confinement et qui ne devrait pas, selon vous, se poursuivre après la crise Covid-19 ? Pourquoi ? Quels moyens mettre en place pour ne pas laisser tomber les personnes qui en dépendent ? L’idée est aussi de se questionner sur les alternatives possibles à ces activités et de mettre en évidence celles qui sont essentielles à conserver et développer. Ainsi, en rassemblant toutes les propositions des citoyen.ne.s, les activités les plus nuisibles et les plus pertinentes pourront être ciblées afin d’être stoppées ou développées, respectivement.

A propos de Le mouvement, l’association met en place un « Mur de la honte ». Le but : afficher les grosses entreprises qui ont et mettent encore en danger leurs employé.e.s ainsi que la population. Y figurent déjà Amazon, la Fnac, Darty, Leclerc, Auchan, Casino et Mac Donald’s, entre autres. Cependant, vous pouvez y épingler d’autres entreprises qui ont, elles aussi, manqué à leurs devoirs, en cliquant sur « je signale une entreprise ».

Comme autre plateforme, mais d’alternatives cette fois, il y a Transiscope. Ayant la forme d’une carte, elle référence toutes les alternatives écologiques, sociales, solidaires, publiques, culturelles, éducatives, et économiques autour de chez vous et dans toute la France. Vous pouvez entrez vous-même une alternative manquante avec la page « Près de chez nous » de Transiscope. Il suffit de renseigner le nom, l’adresse et une brève description de l’initiative sur le site. Néanmoins, assurez-vous d’abord que les personnes qui gèrent cette activité soient d’accord. Dans cette idée, il y a aussi notre carte des initiatives de Bretagne, mais, vous le savez sûrement déjà ! 🙂

Pour aller plus loin

Enfin, toujours sous forme de carte interactive, la plateforme Superlocal situent tous les projets et/ou infrastructures d’activités polluantes. Mise en place, depuis 2019 déjà, par plusieurs mouvements écologiques, Il est encore temps, Le mouvement, Notre affaire à tous et Partager c’est sympa, l’idée est de se regrouper et d’agir pour stopper ou du moins ralentir ces activités. Le confinement ne se prête pas encore aux actions mais y réfléchir est déjà très important. En attendant, vous pouvez aller voir les campagnes et actions de ces mouvements écologiques qui sont pleins de ressources.

Pour conclure, le confinement nous donne, pour la plupart d’entre nous, le temps de souffler et de réfléchir. Aussi, profitons-en pour penser, discuter et faire le plein d’énergie avant l’après car il y a tout à parier que nous en aurons bien besoin.

Courage et soutien aux personnes travaillant à leurs risques et périls à sauver des vies, celles assurant notre propre ravitaillement, et à bien d’autres encore. Prenons soin des uns et des autres et construisons ensemble notre après.




Pour une Bretagne résiliente : Les associations environnementales bretonnes interpellent les élus

C’est une initiative unique en France. La Fédération Bretagne Nature Environnement, Le Réseau Bretagne Solidaire, le Pacte Finance Climat Bretagne, le Réseau Cohérence et Bretagne Vivante viennent d’envoyer une lettre aux élu.e.s de Bretagne, afin de les inciter à orienter dès maintenant les aides publiques dédiées à la sortie de crise sanitaire vers « les enjeux de sociaux et climatiques », et « Renforcer les relocalisations et les coopérations au niveau régional et local ». Pour Carole Le Béchec, présidente du Réseau Cohérence. « Notre interpellation est axée sur l’action, sur les projets concrets, au coeur des territoires. Nous pensons que les élus présents à à venir doivent résolument accélérer les moteurs de transformation pour construire une Bretagne résiliente, solidaire et vivante face aux crises ».

A l’appel de ces réseaux et collectifs, ce sont ainsi plus de 180 associations, syndicats, entreprises et personnalités qui ont co-signés cet appel. Parmi elles, le climatologue et ancien vice-président du Giec Jean Jouzel, pour qui « Au niveau mondial, il faut bien se rendre compte que cette décennie 2020-2030 va être essentielle dans la lutte contre le réchauffement climatique. Nous disons maintenant depuis une quinzaine d’années que 2020 va être une année charnière, qu’il faut absolument que les émissions de gaz à effet de serre diminuent à partir de 2020 si on veut avoir des chances de respecter des objectifs ambitieux ». Sur le plan financier, « il faudrait mettre 20 milliards d’euros supplémentaires sur la table chaque année d’ici 2030 pour arriver à une diminution de 40 % des émissions. C’est ce qu’on met en gros chaque semaine pour sortir de la crise sanitaire… ».

«On attend des aides qu’elles n’aillent surtout pas favoriser le réchauffement climatique,favoriser la précarité sociale et sanitaire, ni alimenter les paradis fiscaux, les dividendes des actionnaires et les rémunérations trop élevées de certains », poursuit Jacques Pinchard, représentant le Pacte Finance Climat Bretagne. « On a souhaité interpeller les élus sur la questions des financements, mais aussi dire que la mobilisation doit être générale, et que nous, acteurs de la société civile, scientifiques, associations, syndicats, entreprises, nous sommes prêts à participer à la réflexion et à l’action pour changer nos manières de faire, et peut-être nos modes de vie aussi en Bretagne. Nous sommes dans une logique de main tendue aux élus, c’est un bon moment pour réfléchir ensemble et porter ensembles des actions pertinentes, structurantes, importantes, pour changer la manière dont on vit, dont on consomme, et dont on aménage le territoire », indique quant à lui Jean-Luc Toullec, président de la FBNE (Fédération Bretagne Nature Environnement).

La lettre a été envoyée aux élus. Il est encore possible de la signer sur le site https://fbne.bzh/bretagne-resiliente/




Sur les traces des loutres dans la Vallée du Douron

An Dour, le service public de l’eau de Morlaix Communauté, propose tout l’été un programme d’animations pour mieux connaître et préserver la biodiversité, dans le cadre du programme trame verte et bleue, et en compagnie des associations environnementales locales. Jeudi dernier, les participant.e.s ont pu partir en balade sur la traces des loutres dans la Vallée du Douron avec l’Ulamir-CPIE. Reportage.

Le soleil brille en ce jeudi de juillet. Les températures sont clémentes. C’est la bonne occasion pour se rafraichir grâce à une balade le long du Douron, à la découverte des traces de loutres. Car oui, celles-ci sont présentes sur le cours d’eau long de 35 kilomètres, qui sépare le département des Côtes-d’Armor du Finistère. L’objectif de l’après-midi est non pas de les apercevoir (elles sont discrètes et ne sortent que la nuit), mais de détecter leurs traces, dans et autour du Douron.

Le rendez-vous est donné à Pont-Menou, sur la commune de Plouegat-Guerrand, dans le Finistère, tout près de la frontière costarmoricaine. C’est Géraldine Gabillet, animatrice è l’Ulamir-CPIE, qui nous accompagnera. La balade est proposée dans le cadre du programme trame verte et bleue, par le service biodiversité de Morlaix Communauté, qui fait partie désormais de la régie publique de l’eau An Dour.

Une fois le groupe d’une trentaine de participant.e.s réuni.e.s, direction le petit chemin qui serpente sous les arbres, le long de la rivière. Première étape : Géraldine explique qu’elle a caché des objets incongrus dans cet endroit mais utiles à l’observation des loutres, sur un petit tronçon du sentier qui se trouve devant nous. Il faudra ouvrir l’oeil pour les repérer. En file indienne, petits et grands se prêtent au jeu et cherchent avec leurs yeux. Un bon moyen d’aiguiser notre sens de l’observation ! Rapidement, paire de jumelles, loupe, boite à observation, planche d’identification des empreintes, épuisette, lampe…sont retrouvés. Tout ce matériel est utile pour débusquer les traces des loutres. Le kit du parfait chercheur étant reconstitué, nous continuons notre cheminement. Derrière un talus, quelques vaches, curieuses, nous saluent en dépassant leurs têtes. Le bruit de l’eau se mêle au chant des oiseaux, notamment à celui du pouillot véloce. Tout au long du chemin, Géraldine a accroché des questions aux branches des arbres, ce qui permet d’aborder plus en détail la vie des loutres. Première interrogation : la loutre est-elle un mammifère, un rongeur, ou un mustélidé ? Pas si simple…En réalité, c’est à la fois un mammifère et un mustélidé. « De la même famille que la fouine, la martre, ou la belette », précise l’animatrice. « Ce sont tous des animaux qui ont un corps fuselé. La loutre fait entre 1m et 1m20, avec la queue, et entre 6 et 8 kilos ». Pour mieux s’en rendre compte, une maquette grande nature de l’animal debout a été apportée. Plus impressionnant que ce qu’on pourrait penser au premier abord ! On l’observe rarement, car elle est discrète, et nocturne. « Et quand elle est dans l’eau, on ne la voit presque pas, elle peut restée plusieurs minutes immergée. Sa queue fait office de gouvernail, et ses moustaches de radar. Autre particularité : sa fourrure, qui comprend entre 60 000 et 80 000 poils par centimètres carrés. Une densité exceptionnelle comparé par exemple au chien, qui, lui, en a 200 à 600 ! », poursuit Géraldine.

En Bretagne, on trouve désormais des loutres presque partout, sauf au nord de Rennes. L’espèce, qui avait quasiment disparue dans les années 70, notamment à cause de la chasse et de la destruction des habitats, est protégée depuis 1981. Sur le Douron où nous nous trouvons, les loutres sont revenues dans les années 90. Une dizaine vivent maintenant le long des 35 km du cours d’eau. On peut les trouver également ailleurs dans le secteur, notamment à Morlaix. Elles fréquentent aussi d’autres milieux aquatiques tels que les ruisseaux, les marais, les littoraux…normal pour un animal essentiellement piscivore, mais qui peut également manger des amphibiens ou des oiseaux à l’occasion. Dans des catiches, tanières dans lesquelles elles vivent au bord de l’eau, elles donnent naissance à des loutrons, généralement un à trois individus.

Nous poursuivons maintenant notre promenade en nous rapprochant de l’eau. Cette fois-ci, nous allons essayer de voir si nous pouvons repérer des empreintes de loutres sur les rives. A l’aide de fiches descriptives, en petits groupes, nous nous penchons sur les endroits boueux pour voir si elles sont passées récemment dans le secteur. Manifestement, ce n’est pas le cas…nous ne voyons pas les empreintes caractéristiques de l’espèce, à savoir cinq doigts en éventail avec de petites griffes attenantes.

Mais on peut trouver d’autres indices de la présence du mustélidé : les épreintes. C’est le nom qu’on donne aux crottes de loutres. On les trouve sous forme de petits tas, dans les lieux important pour les animaux. Elles jouent un rôle stratégique dans la communication entre individus, et indiquent leurs passages dans la zone. « Les épreintes ont une odeur de poisson, on y retrouve des écailles. Elles ont aussi une odeur caractéristique de miel », précise Géraldine, qui nous invite à continuer le long du chemin.

La dernière pause de la balade se déroule tout près de la route, au pied d’un pont. Sous celui-ci, le Douron poursuit son cours. C’est là que nous allons enfin trouver une trace de la présence des loutres : une épreinte justement, sur un rocher plat, au creux du lit de la rivière. Pour la voir de plus près, nous descendons une petite pente, en nous frayant un passage parmi la végétation dense. Pas de doute, avec son odeur de miel et de poisson, c’est bien une déjection de loutre.

L’animal est donc bien passé par là, en contrebas de la route où des camions et des voitures sont en train de circuler. C’est d’ailleurs la circulation automobile qui constitue aujourd’hui l’un des principaux dangers pour l’espèce : de nombreuses loutres se font malheureusement percuter sur la chaussée, notamment la nuit. Ce qui a amené à la construction de passages spéciaux sous les routes, pour qu’elles puissent continuer leur chemin sans crainte.

Il est l’heure maintenant de rebrousser chemin, non sans admirer une dernière fois le Douron et sa belle vallée sauvage, où s’épanouissent de nombreuses espèces végétales et animales, parfois si discrètes qu’on ne les remarque pas, comme ici la loutre, qui mérite pourtant toute notre attention.

Pour aller plus loin :

Une carte issue du site du GMB (Groupement Mammalogique Breton), qui présente la répartition de la population de la loutre en Bretagne.

Le GMB propose aussi de participer au suivi de la loutre en Bretagne, en faisant part des observations ponctuelles ou en participant aux protocoles de suivi.

Toutes les informations sont sur la page https://gmb.bzh/participer-aux-inventaires/, rubrique « Suivi loutre »

On peut également télécharger sur le site des documents pour mieux connaitre et identifier les loutres.

Plus d’infos : gmb.bzh

Et en bonus, une vidéo de loutre, quelque part en amont du bassin versant du Léguer (22), la seule rivière labellisée « rivière sauvage » de Bretagne, et où les loutres sont présentes. Vidéo prise par piège photo par Samuel Jouon.

Pour découvrir tout le programme des animations nature et biodiversité proposées par An Dour, service public de l’eau de Morlaix Communauté : https://www.andour.bzh/mairie/titre-par-defaut/la-biodiversite/trame-verte-et-bleu




Retour sur la 2ème éditions des rencontres « Culture & Ecologie » 30 et 31 mai 2024 au Sew.

L’Association pour une Ecologie Créative, Arts et Cultures en mouvement et en partenariat avec Morlaix communauté, a proposé des tables rondes et des ateliers, le jeudi 30 mai et le vendredi 31mai dans le but d’aiguiller et d’informer sur les questions liées aux différentes formes de financement à s’emparer pour la mise en place de projets artistiques écologiques.

Que vous soyez des métiers du livres, des artistes en tout genre, des professeur.e.s, des collectivités ou autres entités souhaitant mettre en place un projet artistique soutenable socialement et écologiquement, ces deux journées ont permis d’appréhender un panel de financement à explorer comme les fonds européens (leader, feader, feamp, projet Horizon, culture move, On the Move, Erasmus+…). Des acteur.rice.s de soutien comme l’Agence Régionale de la Biodiversité, les Communautés de Communes (Natura 2000 Morlaix Communauté), le conseil départemental (le Pôle délégué à la jeunesse et à la culture) la Région, des associations comme l’association Eau et Rivière, les Universités, des banques solidaires et éthiques comme la NEF et autres organismes de recherche…Finalement, des financements et des soutiens de primes abord qui ne semblaient pas avoir de lien avec la démarche artistique et pourtant…

« On a besoin de culture pour vivre ensemble et pour préparer demain »

Aurélie Besenval, responsable culture, Eau et Rivière de Bretagne.

L’enjeu de ces deux journées était de mettre en lumière le lien réciproque entre l’écologie et la culture sous toutes ses formes. Des invités de tout horizon sont venus témoigner et partager leurs expériences et projets. De différentes natures, ces projets peuvent parfois s’engager à redonner un second souffle à l’artisanat local (cf. verre des îles du Ponant, projet Géoverrerie recyclés en lien avec l’Ecole Européenne d’Arts De Bretagne). A créer du lien entre la recherche et la culture (cf. mise en avant et vulgarisation de la connaissance du verre de Roscoff un partenariat entre artistes et la Station Marine de Roscoff par Ewen Chardronnet). A faire valoir un tourisme plus respectueux de la biodiversité et de l’environnement (cf. Formation à la biodiversité pour les professionnels du tourisme dans le cadre du projet Natura 2000). A favoriser des évènements festifs plus respectueux du vivant (des festivals plus restreins comme la nouvelle formule du Panorama, WART) ou bien, des tournages plus écologiques (cf. nouveau métier du cinéma : l’éco-manager).

Deux journées riches en informations qui ont cassé les frontières entre deux mondes qui n’étaient pas si différents : le savoir de l’art et l’art de savoir…




A voir. Un documentaire en exploration au coeur du Bélon

Florian Stéphant et Erwan Babin partent en vadrouille pour remonter le Bélon, fleuve côtier finistérien, de son embouchure à sa source, en pédalo puis à pied. Une aventure qu’on peut suivre dans un documentaire, qui sera projeté ce lundi 3 juin au cinéma Katorza à Quimper, avec l’association Gros Plan et Alternatiba Cornouailles, et en présence des réalisateurs.

Long d’un peu plus de 26 kilomètres, le Bélon est un petit fleuve côtier du Finistère Sud. Il est notamment célèbre pour sa ria et les huîtres plates qu’on y trouve.

C’est ce cours d’eau qu’ont voulu remonter Erwann Babin et Florian Stephant, de l’embouchure à la source située à Bannalec. De cette expédition est né un documentaire de 52 minutes, baptisé « Au cœur du Bélon ».

Dans ce film, on suit les deux « explorateurs » en mode Indiana Jones, d’abord à bord d’un pédalo. Rapidement, ils vont être confrontés à des difficultés pour poursuivre leur périple. Abandonnant leur petite embarcation, ils poursuivent alors leur aventure à pied, parfois dans l’eau, parfois sur les berges, toujours en suivant les méandres du Bélon. Ils vont découvrir ainsi une grande partie de la biodiversité locale : araignée crabe, larves de libellules, gamares, orties, ronces, martin-pêcheur… Ils en profitent également pour rencontrer des acteurs et actrices locaux, qui vont évoquer leurs liens avec la rivière : Anouk, d’Eau et Rivières de Bretagne, Odile, agricultrice, Youn, propriétaire de moulin, ou encore Guy, élu à Bannalec. Toutes et tous parlent de leurs usages de l’eau, et de l’importance de préserver cet écosystème. Les questions de conservation de la ressource, de son utilisation, de son importance pour le territoire, mais aussi du patrimoine lié à l’eau, sont explorées.

Un beau documentaire, presque trop court, tant il est plaisant de voyager en compagnie de ces explorateurs à la fois lunaires et engagés. Un film poétique, original, esthétique et sauvage.

Pratique

Projection du film lundi 3 juin à 20h15, cinéma Cinéville Katorza Quimper, en présence des réalisateurs. Tarifs habituels.




Un guide pour dépolluer ses épargnes

 

Quelles sont les répercusions de mes épargnes sur le climat ? Ma banque est-elle éco-responsable ? Comment faire réagir les banques ? Pour répondre à ces questions et aider les citoyens à transiter vers des placements plus responsables, l’association Les amis de la terre a publié le guide « Climat : Comment choisir ma banque ? », en décembre dernier. S’appuyant sur l’expertise du réseau international d’ONG BankTrack, le guide met en avant l’importance de se questionner sur les pratiques des banques, au vu de leur rôle central dans la vie économique. Car les banques installées en France gèrent un actif total de 8500 milliards d’euros (4 fois le PIB de la France), qui leur donne un pouvoir considérable dans l’orientation des ressources économiques nécessaires au financement de la transition énergétique. Et derrière les discours engagés des banques au sujet de l’environnement, se font des investissements des plus dangereux pour le climat et l’environnement

« Entre 2005 et 2013, les soutiens aux principaux acteurs du secteur du charbon ont augmenté de 218%! »

Ainsi, le document dénonce notamment la participation de la BNP Paribas dans le financement de la méga centrale à charbon de Tata Mundra, en Inde. La centrale émet plus de 30 milions de tonnes de CO2 par an, de nombreux métaux lourds et sa construction a nécessité la destruction de larges terrains de mangroves, de forêts et de criques riches en biodiversité. De part leur important soutien aux projets polluants tels que les centrales à charbon, l’extraction de sables bitumineux ou de gaz de schiste, la BNP Paribas, le Crédit Agricole et la Société Générale comptent parmi les banques les plus climaticides au niveau international. L’association Les amis de la terre rappelle l’implication, dans une moindre mesure, d’autres banques tels que le Crédit Mutuel, la Banque Populaire et la Caisse d’Epargne. « Entre 2005 et 2013, les soutiens aux principaux acteurs du secteur du charbon ont augmenté de 218%! », précise le guide.

Des alternatives existent, pour soutenir la transition énergétique

Pour autant, toutes les banques n’agissent pas de la sorte et certaines garantissent, avec transparence, leur engagement dans la lutte contre les changements climatiques. C’est le cas de la Nef et du Crédit Coopératif. Alors, pour cesser de financer des projets polluants, l’association Les amis de la terre appelle les épargnants à changer de banque pour confier leur argent à des établissements qui s’activent à accompagner la transition énergétique, par le financement de projets durables. « En France, les changements de banque pour des raisons éthiques ne sont pas rares et sont amenés à se multiplier à l’avenir. Rejoignez le mouvement ! », manifeste l’association, après avoir rappelé le mouvement de désinvestissement lancé en Australie en 2013 (des centaines de personnes ont quitté leur banque le même jour en raison de leur soutien aux énergies fossiles). Enfin, le guide s’adresse aux banques en leur demandant de changer leurs pratiques, au travers de l’amélioration de la transparence, la réduction des émissions de carbone induites par les financements, l’arrêt immédiat des financements aux projets controversés, ainsi que le soutien aux alternatives soutenables.

Guide disponible gratuitement, ici : http://www.amisdelaterre.org/Climat-comment-choisir-ma-banque.html