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Des outils d’animation de collectifs inspirés de l’éducation populaire

Après avoir réfléchi ensemble à la notion même de collectif, nous vous proposerons de choisir entre deux ateliers, l’un concernant l’animation d’une réunion et l’autre concernant les manières de prendre des décisions ensemble…

Venez partager vos questions et expériences en découvrant des outils inspirés de l’éducation populaire, que vous pourrez réutiliser ensuite dans vos associations.
Samedi 30 novembre – 14h/18h30 – Traon Nevez, Le Dourduff en Mer, Plouézoc’h

La formation est organisée par le RESAM, elle est gratuite et s’adresse à tous les bénévoles et membres de collectifs du Pays de Morlaix…

 

Plus d’infos

www.resam.net/




Quand les punks virent au vert…

Quels sont les liens, a priori non évidents, entre le mouvement punk et les combats écologiques contemporains ? Eh bien, ils sont nombreux, et l’influence du punk, depuis plus de 40 ans, y est décisive… C’est ce qu’explique Fabien Hein, sociologue à l’Université de Lorraine, dans son livre « Ecopunk », qui vient d’être réédité en version poche, aux éditions du Passager Clandestin.

Si vous préférez vous déplacer à pied ou en vélo plutôt qu’en voiture, que vous êtes adeptes du maraichage en permaculture, que vous luttez contre les « grands projets inutiles et imposés », ou que vous voulez devenir autosuffisant sur votre terrain à la campagne, il y a de grandes chances qu’un.e punk sommeille en vous…En effet, depuis sa naissance, le mouvement punk s’est emparé des questions écologiques, et a irrigué (et irrigue encore) les démarches contestataires et alternatives contemporaines. C’est ce que met en avant Fabien Hein, sociologue à l’Université de Lorraine, dans son ouvrage « Ecopunk », datant de 2017, et qui vient d’être réédité en version poche aux éditions Le Passager Clandestin.

Dans ce livre foisonnant et très référencé, l’auteur, accompagné du traducteur Dom Blake, illustre son propos avec de nombreux exemples de groupes, issus des deux côtés de l’Atlantique. Ainsi, le groupe/collectif anglais Crass, né en 1978, fer de lance du mouvement « anarcho-punk », qui est le premier à avoir un discours à la fois écologiste et insurrectionnel dans les paroles de ses chansons. Mais le groupe va même plus loin : le leader, Penny Rimbaud, a fondé en 1967 (soit 11 ans avant la création de Crass) Dial House, une « maison ouverte » dans une propriété abandonnée de l’Essex. Un espace « autosuffisant », avec notamment un potager, et où sont accueillis les « exilés de la ville ».

Hormis Crass, d’autres groupes vont aussi évoquer dans leur musique diverses thématiques telles que la cause animale et le véganisme, les dégâts de l’industrie automobile, la lutte contre le nucléaire…et vont mettre en avant dans leur style de vie le DIY (Do it yourself), les déplacements à vélo, la vie en communauté… Tout un ensemble d’idées contestataires et aussi d’inventions d’alternatives au système dominant et au libéralisme, qui semble encore influencer les actions et mouvements écologistes d’aujourd’hui. « Tout montre en effet que la contre-culture punk exerce, depuis plus de quarante ans, une influence considérable dans la diffusion des idées et des pratiques, et dans l’effectivité d’une prise de conscience collective en matière politique et écologique », nous dit Fabien Heim. C’est notamment le cas concernant la lutte contre les « grands projets inutiles et leur monde », qui s’inspire selon l’auteur des « dynamiques créés par les collectifs punks depuis les années 90 ». Alors finalement, peut-être bien que « Punk is not dead »!

 

« Ecopunk » de Fabien Hein et Dom Blake, éditions Le Passager Clandestin, 285 pages, 12 euros.




Avec Le Festival Alimenterre, huit films à déguster autour de l’agriculture et de l’alimentation

Le festival Alimenterre revient pour une nouvelle édition, qui vient de débuter. Au programme, des ateliers, des marchés, des apéros…et aussi huit films en projections publiques, autour des thématiques de l’alimentation et de l’agriculture, et des liens qui les unissent.. Des événements sont organisés dans toute la Bretagne, jusqu’au 30 novembre.

Chaque année, le Festival Alimenterre revient en France et dans d’autres pays. Du 15 octobre au 30 novembre, la onzième édition, coordonnée par le CFSI (Comité Français pour la Solidarité Internationale, association reconnue d’utilité publique qui rassemble 23 organisations membres : associations syndicats, collectivités territoriales.) sensibilisera à la compréhension des enjeux agricoles et alimentaires. L’événement vise à faire prendre consciences aux citoyens des causes de la fin dans le monde, proposer des pistes d’actions concrètes pour soutenir un modèle agricole plus équitable, plus respectueux de l’environnement et des écosystèmes, et a pour volonté de provoquer des débats entre tous types d’acteurs sur les questions agricoles et alimentaires.

L’édition 2020 propose ainsi huit films autour de plusieurs thèmes : la place des femmes dans l’agriculture, le rôle des pêcheurs artisans dans la protection des océans, la mobilisation citoyenne et l’engagement des jeunes, la coopération internationale et les projets de développement agricole en Afrique de l’Ouest, les politiques agricoles et commerciales pour permettre aux agriculteurs de France et d’ailleurs de vivre dignement :

  • « Semer, récolter, résister », de Marion Dualé et Ousmane Dary, qui emmène le spectateur au Sénégal, à la reconquête de l’autonomie alimentaire, grâce aux céréales et au pain local.
  • « Chemin de travers » de Sébastien Majonchi, sur des femmes et des hommes en recherche d’alternatives en milieu rural.
  • « Recettes pour un monde meilleur » de Benoît Bringer, autour des systèmes alimentaires plus respectueux de la personne et de la nature.
  • « Pauvre poulet, une géopolitique de l’oeuf » de Jens Niehuss et Simone Bogner, sur le fonctionnement du système alimentaire mondialisé et ses conséquences sur les pays du Sud et la santé de la planète.
  • « Océans 2, la voix des invisibles » de Mathilde Jounot, suite du premier volet, qui montre ici comment les professionnels de la mer s’organisent pour protéger les océans et les populations qui en dépendent. 
  • « Femmes de la terre » de Jean-Pierre Vedel, qui évoque la place des femmes dans le milieu agricole.
  • « Keka Wongan, notre cacao made in Ebolowa-Cameroun », une co-réalisation du Conseil Régional des Pays de la Loire et du Lycée de Nantes Terre Atlantique.retrace la coopération entre l’établissement public local d’enseignement et de formationprofessionnelle agricole « Nantes Terre Atlantique » et le Collège Régional d’Agriculture (CRA)d’Ebolowa au Cameroun.
  • « Le système alimentaire de Fès, Maroc » de Anna Faucher, Louison Lançon, Alice Deshons, sur le système alimentaire et les initiatives agro-écologiques de la région.

En Bretagne, des projections publiques et pour les scolaires sont programmées dans l’ensemble du département des Côtes-d’Armor, à l’initiative du Resia et du collectif Alimenterre22. Des projections sont également prévues dans le Morbihan et en Ille-Et-Vilaine, ainsi qu’en Loire-Atlantique, et plus tard dans le Finistère.

Toutes les dates et les lieux sont sur le site du festival Alimenterre.

La bande-annonce :




L’idée sortie. Eau et Rivières de Bretagne fête ses 50 ans !

Ce
week-end, l’association Eau et Rivières de Bretagne fête ses 50 ans
d’existence. Rendez-vous à Quimperlé (29) pour trois jours
d’animations autour de l’eau !

Eau
et Rivières de Bretagne est une association fondée en 1969. Elle a
plusieurs grands domaines d’action : la sensibilisation aux
questions environnementales auprès des scolaires, des adultes ;
un rôle de « sentinelle », d’alerte auprès des
pouvoirs publics concernant des situations de dégradations de
l’environnement ; la concertation et la participation au
travers du dialogues civil.

L’association
fête cette année ses 50 ans. L’occasion d’un grand week-end autour
de l’eau, à Quimperlé, dans le Finistère.

Baptisé « Dour Fest », l’événement débute ce vendredi dès 19h par une grande soirée concert, avec au programme Krismenn, Bel Air De Foro et Dj Gop.

Samedi,
deux « balades urbaines » sont organisées : la
première, en breton, aura lieu sur les bords de l’Ellé. La
deuxième, dès 14h, proposera une découverte du patrimoine naturel
et bâti de Quimperlé.

Dimanche,
de 11h à 18h, le Village de L’eau prendra ses quartiers sur le
parvis de la salle Benoite Groult. Au programme : animations
nature, stands des associations locales, jeux, caravane des économies
d’eau, projections de films, espace librairie, espace game proposé
par Bretagne Vivante…

A 14h le même jour aura lieu également une grande conférence-débat « Quels droits pour l’eau ? », au cours de laquelle interviendront Riccardo Petrella, politologue et économiste italien, secrétaire général du Comité International Pour Un Contrat Mondial de l’Eau, Valérie Cabanes, juriste en droit international spécialisée dans les droits de l’Homme, écologiste et essayiste, Fabrice Nicolino, journaliste à Charlie Hebdo et fondateur du mouvement « Nous voulons des coquelicots », Jean-Claude Pierre, écrivain, militant, fondateur d’Eau et Rivières de Bretagne et de Nature et Culture, ainsi que deux Néo-Zélandais  Nancy Tuaine, administratrice du Nga Tangata Tiaki o Whanganui et de Jacob Robinson qui travaille sur la cartographie culturelle de la rivière vénérable. Ils viendront évoquer la bataille pour la reconnaissance juridique de leur fleuve sacré, le Whanganui.

Infos pratiques :

Concert payant, la billetterie en ligne n’étant plus disponible, il faudra payer directement à l’entrée (Tarif : 6 euros, gratuit pour les moins de 12 ans).

Les
balades urbaines sont gratuites, ainsi que le Village de l’Eau et la
conférence-débat (accès dans la limite des places disponibles).

Toutes les infos sur le site https://www.eau-et-rivieres.org

A (ré)écouter, notre interview audio de Pauline Pennober, chargée de mission « Politiques de l’eau » au sein d’Eau et Rivières de Bretagne.




Le vivant au cœur de la Journée Régionale Breizh Biodiv

Le mercredi 22 mai, on fête la Journée Mondiale de la Biodiversité. C’était aussi la troisième édition de la Journée Régionale Breizh Biodiv, du nom de la fondation créé en 2021 par la Région, qui a pour objectif de soutenir financièrement des projets locaux en faveur de la biodiversité. L’occasion de réunir plus de 300 personnes lors d’un grand temps fort à Océanopolis, pour présenter Breizh Biodiv, ses actions, et échanger plus largement sur la biodiversité, ses enjeux, ses atouts et les menaces qui pèsent sur elle, notamment en Bretagne, du fait des activités humaines.

Représentant.e.s d’entreprises, élu.e.s, scientifiques et acteurs et actrices du monde associatif étaient donc présent.e.s pour assister aux conférences et tables-rondes qui ont ponctué la journée.

Le premier temps d’échanges était dédié aux entreprises, qui ont pu témoigner de leurs expériences : Grain de Sail, qui produit du chocolat et du café acheminé par un voilier-cargo, BioBleud, société finistérienne de production de pâtes à tartes 100% bio, La Belle-Iloise, conserverie de poissons issus de la pêche durable, et SemBreizh, qui a travaillé à la « renaturation » des espaces extérieurs du lycée de Douarnenez, pour la Région. Tous et toutes ont rappelé l’importance de prendre en compte le vivant et la biodiversité dans leurs activités, notamment dans celles liés à l’agro-alimentaire.

« Nous avons la même glande thyroïde qu’une truite ! »

Puis, Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, chercheuse au CEA et co-présidente du Giec, Gilles Boeuf, biologiste, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, et Jean-Louis Etienne, médecin et explorateur, président d’Oceanopolis Acts, sont venus évoquer les liens entre climat et biodiversité. « L’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée au niveau planétaire », a rappelé d’emblée Valérie Masson-Delmotte. « L’Europe est le continent qui se réchauffe le plus rapidement ». Une menace pour la biodiversité, pour le vivant, et donc aussi pour l’Homme. « Nous sommes le vivant ! Arrêtons de prendre pour des élucubrations d’écolos farfelus les questions qui y sont liées ! Nous avons la même glande thyroïde qu’une truite ! », a insisté Gilles Boeuf. Un propos appuyé par Jean-Louis Etienne, pour qui « La nature n’est pas le décor de l’existence, c’est une mutuelle ». Les trois scientifiques, qui avouent se sentir « en colère » car « peu entendus », ont insisté sur le fait de trouver des solutions locales pour prendre soin du vivant, notamment au niveau des systèmes de compensation.

La parole a été ensuite donnée à trois structures venues « pitcher » leurs projets, et ainsi faire appel aux dons : le Centre de soin d’Océanopolis et l’Arcom, pour le suivi des phoques relâchés, l’association Coeur d’Emeraude, qui lutte contre les espèces envahissantes (laurier palme et renouées asiatiques) sur le territoire du futur Parc Naturel Régional Vallée de la Rance-Côte d’Emeraude, et le projet « Paysans de nature » mené par la Frab et Agrobio, en compagnie d’autres associations comme la LPO, Bretagne Vivante, Viv’Armor Nature, les CPIE, les Gab, le Cedapa…qui a pour objectif la mise en œuvre d’une dynamique d’installation de paysans volontaires pour « porter à long terme la restauration des habitats et des espèces ».

L’après-midi, des ateliers ont permis d’échanger sur la RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises), le mécénat environnemental, « l’entreprise régénérative », les indicateurs de reporting…avant une clôture de la journée par une conférence de Valérie Masson-Delmotte, « Agir face au changement climatique et à l’érosion de la biodiversité », ouverte au grand public.

La fondation Breizh Biodiv veut « aider les acteurs bretons à relever le défi de la biodiversité »

La fondation, qui fête ses 3 ans, a été crée par la Région Bretagne, à la suite de la Breizh Cop, en partenariat avec FNE Bretagne, la LPO, le CNRS et l’Agence Bretonne de la Biodiversité, rejoints ensuite par EDF, Engie, le Groupe La Poste, et le Crédit Mutuel Arkea. Abritée par la Fondation de France, présidée par Carole Le Béchec, Conseillère Régionale, elle a déjà financé 13 projets bretons, tels que des plantations d’arbres ou des restaurations de zones humides.

Une nouveauté a été annoncée le 22 mai : les projets pourront dès à présent être déposés au fil de l’eau, tout au long de l’année, sur le site de Breizh Biodiv. Deux thématiques sont privillégiées : la restauration des habitats naturels terrestres, et la biodiversité marine et côtière.

La fondation, dont 80% du budget est issu de financements privés, cherche toujours de nouveaux mécènes et donateurs, pour continuer à soutenir des projets bretons.

Plus d’infos : www.bretagne.bzh/breizh-biodiv




Pourquoi Bretagne Educative ?

Comment
diffuser et valoriser les nombreuses initiatives qui tout au long de
l’année font vivre l’éducation en Bretagne ? Et si l’on
créait un site pour donner à voir la créativité des enseignant•es
et des élèves, les projets des établissements et des associations,
les événements organisés dans et hors l’Education nationale, les
mutations en cours de la pédagogie ?

Telles
sont les questions qui ont amené la création du site « Bretagne
Educative ». Tels sont les défis qu’il invite à relever.

Le
projet s’inspire
de l’esprit des Coopératives
Pédagogiques Numériques
mises
en place dans les 4 départements bretons et amenées à essaimer.

Aussi dans la continuité des suggestions d’un fameux rapport de Catherine Becchetti-Bizot, Guillaume Houzel et François Taddei : « déployer des tiers lieux numériques pour co-construire en ligne des questionnements, des problématiques, des méthodes pédagogiques, des contenus, des publications, des outils numériques ou des recherches participatives dans un esprit de partage et de productions collectives de « communs » ; « constituer sur la base du volontariat, les communautés éducatives élargies en « alliance territoriale » facilitant les coopérations pour chercher ensemble des pistes d’amélioration et construire des territoires apprenants ».

Bretagne Educative

La
démarche se veut nouvelle : par la publication
en ligne
,
il s’agit d’investir un nouvel espace public, d’y participer
librement et activement pour devenir membre à part entière de la
« société apprenante », de faire vivre la capacité du
numérique à inventer de nouvelles manières d’apprendre et de se
relier aux autres, de construire, ensemble, les savoirs.

Le
site
se
veut ouvert :
quels que soient son statut, sa discipline ou sa place (enseignement
primaire, enseignement secondaire, enseignement supérieur,
éducation populaire, structures péri-éducatives …), que l’on
soit individu, collectif ou institution, chacun•e peut contribuer
librement au site, non pas pour débattre des politiques éducatives
locales ou nationales, mais pour témoigner d’une expérience,
raconter une action, présenter une modalité de travail, faire
découvrir un outil pédagogique, annoncer un événement …

Le site est provisoirement hébergé par l’association Infini et porté par l’association Prof@brest. Des partenariats plus avancés avec l’académie de Rennes sont en cours.

L’ambition
se veut forte : montrer combien la Bretagne foisonne
d’initiatives en matière éducative, favoriser par la publication
en ligne l’esprit d’innovation et de partage, tisser
des liens entre les acteurs et actrices de l’éducation sur le
territoire breton.

Bon réseau à tous et à toutes !

Article écrit par Jean-Michel Le Baut

Article sous licence CC by-sa

Source : Bretagne Creative