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Dans les Déferlantes de Lénaïg Jézéquel

Dans le cadre de notre série estivale de « repassage », nous publions à nouveau cet article.

Ondes océaniques soumises au déferlement bien connues en Bretagne, Les Déferlantes sont heureusement arrivées en douceur au début du printemps dernier jusqu’au centre de Morlaix. Elles ont alors pris la forme d’une librairie-café, nichée place de Viarmes, ouverte par une sirène-voyageuse qui a posé ses bagages, Lénaïg Jézéquel. Et prenant ainsi la suite du binôme Tatiana et Romain d’A la Lettre Thé, parti.e.s vers de nouvelles aventures.

Dans le sillage du roman éponyme de Claudie Gallay, Les Déferlantes de Lénaïg sont placées sous le signe de « son attachement viscéral à la nature et la puissance des éléments », comme elle le confiait lors de l’ouverture à nos confrères du Télégramme. Après ses études littéraires et artistiques en graphisme, il y eut pour Lénaïg le temps des voyages, « de la Bretagne à l’Amérique du Sud en passant par l’Australie. » Rien de surprenant à ce que son lieu propose un regard grand ouvert sur le monde à travers un large choix d’ouvrages en littérature étrangère, polar, sciences humaines, bandes dessinées, littérature jeunesse, beaux livres, revues et guides pratiques.

Les thèmes plus particulièrement mis en avant sont les sujets de société tels que la transition écologique et la protection de l’environnement, les féminismes* et genres, les questions de migrations et d’(in)hospitalité, l’exil, la diversité, la défense des droits humains, comme le précise sur son site Livre et Lecture en Bretagne. Elle est également membre de la Fédération des cafés-librairies de Bretagne.

*Des lectures de textes féministes seront faites aux Déferlantes au cours de la soirée du vendredi 26 novembre prochain, en résonance avec la journée de lutte contre les violences faites aux femmes et la semaine de sensibilisation prévue sur Morlaix. Lénaïg invite toutes et tous à lire, à venir écouter, à découvrir, à partager des textes féministes à la librairie. Pour échanger ensemble autour de cette thématique, en partenariat avec l’association La lanterne et la créatrice du podcast Breton.ne.s et féministes. Gratuit/ Ouvert à tou.te.s/ À partir de 18h30.

Les Déferlantes – 9 place de Viarmes, 29600 Morlaix. Tél: 02 56 45 54 06, ouvert du mardi au samedi, de 10 h à 18 h 30. Il est possible également d’y déguster une boisson chaude ou froide, d’acheter du thé Bio, des cartes postales et de la papeterie artisanale.

 

Les deux livres coups de cœur de Lénaïg Jézéquel

RESHKILLS/ Recycler la terre – Lucie Taïeb – La contre allée

Dans ce récit documentaire d’un genre nouveau, l’auteure interroge la représentation et la place des déchets dans nos sociétés contemporaines. En nous racontant l’histoire de Freshkills, Lucie Taïeb questionne nos modes de consommation et ce qui en découle. Pendant près d’un demi-siècle, en plein cœur de New York, cette décharge à ciel ouvert fût l’une des plus grandes du monde, allant jusqu’à traiter 29000 tonnes de déchets par jour. Aujourd’hui ce site, comme d’autres avant lui, a été transformé en un parc verdoyant. Quel monde construisons-nous lorsque nous sortons les déchets de notre champ de vision et que nous confions à d’autres le soin de les faire disparaitre ?

PARMI LES ARBRES – Essai de vie commune – Alexis Jenni – Actes Sud

Dans ce texte à la fois poétique et philosophique, conçu comme une lente balade en forêt, Alexis Jenni nous invite à repenser notre rapport aux arbres. A travers ses expériences personnelles, ponctuées de références scientifiques, il pose la question du respect du vivant, quelle que soit sa forme. Il nous rappelle que les arbres ont leur propre manière d’être vivants et de communiquer, en interdépendance avec leur milieu. Ce nouveau texte paru dans la collection Mondes sauvages des éditons Actes sud est à nouveau une réussite et redonne aux arbres l’importance qu’ils méritent.

 

 

 

 


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Balade en campagne vers une amoureuse des livres et de nature…

L’association « Projet échanges et développement » (un espace de vie social agrée par la CAF sur la commune de Plougasnou) propose chaque mois « Une balade pour marcher ensemble à la rencontre de notre territoire et de ses habitants. » C’est ainsi que Solenn Hémart, animatrice pour PED, a préparé un parcours riche par la diversité des actions humaines dont il pouvait témoigner dans cette partie peu connue du territoire de Saint-Jean-du-Doigt, et le pont qui pouvait être fait avec l’une de ces habitantes, Kirsi Kinnunen, traductrice finlandaise qui a plongé ses racines arctiques dans le sol finistérien il y a 14 ans.

Cette proposition de balade attira du monde.. .voilà donc une quinzaine de personnes en route pour deux heures de marche et d’exploration, réalisant une boucle en passant par la campagne et ses fermes de « Kersco », la forêt de Mesquéau pour revenir par « Kermabon » et atterrir chez Kirsi au lieu-dit « La Salle Granet ».

Sur le parcours nous avons croisé des grandes fermes, une zone ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages), la restauration du ruisseau de Pontplaincoat par Morlaix communauté, un poulailler industriel en pleine zone humide, la forêt, le menhir « Traon Bihan » dans l’alignement du château Kerprigent, un lac artificiel entretenu depuis 20 ans par un couple qui nous raconte toutes les espèces qu’il l’habite, puis l’agriculture intensive … Les participants ont échangé sur les informations et expériences que ces paysages leur rappelaient. Les discussions ont beaucoup tourné autour des relations entre biodiversité et activités humaines mais il y eu aussi de jolis échanges plus personnels entre tous…

La boucle se fermera en beauté. Le groupe est accueilli chaleureusement par Kirsi dans un très joli lieu de vie, un vieux corps de ferme en forme d’U, plutôt atypique pour la région, habité de son univers, ses chats, ses poules et ses deux ânes pour la ménagerie et les plantes aromatiques et médicinales à côté des légumes pour le potager… La situation sanitaire obligeant et le soleil radieux le permettant, on décide de rester discuter dans la cour. Kirsi apporte une pile de bandes dessinées finlandaises en français sur la table. « J’en ai traduit environ 70 et je démarche aussi les éditeurs pour la vente des droits. En l’espace de 20 ans, je suis devenue ‘la plaque tournante’ de la BD finlandaise en France ! » rigole-t-elle.

Un bon vin chaud et des biscuits aux épices, préparés à la finlandaise, ont de quoi réchauffer et mettre à l’aise ses hôtes. Les langues se délient, on découvre les BD, on parle d’humour, du métier de traducteur très joliment nommé par Kirsi comme « passeur de culture ». Des questions fusent : « Comment fait-on pour faire entrer la traduction dans la bulle ? » Pas évident car le taux de foisonnement du finnois vers le français multiplie le volume de signes du texte par 1,6 ! « La traduction la plus difficile ? » Ce n’est pas la bande dessinée, quand bien même le dialogue est considéré comme l’un des exercices présentant le plus de défis à une bonne traduction du registre, du style, des idées, de toute la culture derrière les mots… mais les articles du Monde diplomatique, qui sont « mortellement compliqués » ! Le groupe hoche la tête quand Kirsi explique que le finnois est une langue concrète qui a besoin de mots « ancrés dans la réalité tangible » alors que le français grouille de concepts abstraits qui font « juste appel à l’esprit »… On apprend aussi que Kirsi a reçu en 2021 le Prix d’État finlandais de la traduction non seulement pour ses traductions mais pour sa persévérance pour faire connaître la bande dessinée finlandaise en France.

Alors lorsqu’elle se tourne vers les participants afin de savoir un peu d’eux, chacun se présentera à sa façon et naturellement partagera son lien à la Bretagne. Car c’était bien ce qui nous réunissait ici tous, en dehors de l’appétit de la rencontre… Ce fût un beau moment où chacun est reparti réchauffé par le vin chaud et la chaleur humaine !

L’association PED continuera à proposer des balades permettant de se réapproprier son territoire dans la douceur des rencontres, la beauté de notre paysage et les réalités qui le façonnent. En mars, une proposition d’exploration « entre réel et imaginaire vers une autre pointe de Primel » à Plougasnou, menées par « l’institut de Géographie imaginaire » proposé par Elsa et Martin et suivi d’un pique-nique. Contact : 06 51 11 94 20 / projets-echanges-developpement.net

 

 

 




Des insectes en tournée !

Depuis mars, un camion original s’aventure sur les routes de l’Ille et vilaine : l’Insecto bus. L’exposition itinérante intitulée « Tous ensemble, tous terriens », qui y est présentée, a pour but de sensibiliser la population à la protection de la biodiversité. Au véhicule de sept mètres de long sont adossées deux tentes, offrant au total une surface de 40 mètres carré d’exposition. Y sont aménagés 22 vivariums abritant 21 espèces d’insectes ainsi qu’un ensemble de visuels et de jeux pédagogiques. En présentant des insectes vivants, l’Insecto bus facilite la démarche pédagogique. « Le but est de faire comprendre l’intérêt de protéger les insectes en faisant découvrir leur monde aux visiteurs. C’est pourquoi l’exposition présente des animaux vivants, cela provoque de la sympathie chez l’observateur » explique Raphaël Gamand, gérant du projet. Il anime l’exposition avec Frédéric Bac, autre passionné de la biodiversité. Tous deux sont des professionnels du domaine environnemental et jouent aussi un rôle de médiateur pour la défense des insectes : « Des gens viennent nous voir pour savoir comment détruire des insectes qu’ils jugent envahissants et on arrive à dialoguer, à proposer des alternatives ».

La mobilité pour toucher plus de monde

Partie au départ sur l’idée de créer une exposition fixe sur les insectes, l’équipe a vu dans la mobilité un avantage certain : se trouver au contact de personnes qui n’iraient pas d’elles-mêmes s’informer sur le sujet. L’exposition s’adresse en premier lieu aux groupes scolaires. En effet, la mise en place de l’exposition dans l’établissement est bien adaptée au manque de temps et de moyens de l’éducation nationale. La curiosité des enfants rend l’aspect pédagogique intéressant. Dans la poursuite de l’idée de sensibilisation des jeunes, l’équipe pédagogique effectue aussi beaucoup de représentations dans les centres aérés. Mais l’Insecto bus s’adresse également aux adultes. C’est le cas lors d’événements sur la nature, comme le salon Ille-et-bio, par exemple. L’intervention se fait aussi là où on l’attend moins, dans des foires commerciales comme la foire de Rennes, notamment. « C’est là tout l’intérêt de la mobilité. On croise un public très divers et surtout on touche des personnes qui habituellement ne prendraient pas le temps de s’arrêter sur ces questions. » constate l’animateur. Le succès de l’exposition a poussé l’équipe à diversifier les animations. Deux nouveaux thèmes sont en préparation : l’un sur les fourmis et l’autre sur les abeilles de ruche.

 

Site de l’Insecto: http://www.insecto.fr/




Plufur (22), terre de permaculture

Arrivés sur les lieux à midi, nous avons trouvé les étudiants assis en demi-cercle autour du professeur sous le soleil costarmoricain. Quant tous sont partis manger, nous avons interrogé Steve Read, enseignant et organisateur du stage pour lui poser nos questions. Avant tout, qu’est-ce que la permaculture ?  « La permaculture est, plus qu’une technique agricole, une manière d’envisager les choses et de réfléchir par rapport à son environnement », explique-t-il. Elle englobe des sujets bien plus vastes que l’agriculture, à savoir l’organisation sociale et économique et rejoint nombre d’autres concepts comme l’économie circulaire ou l’auto-construction.

Au cours des stages, les étudiants seront amenés à découvrir et essayer d’appréhender la permaculture en suivant des cours théoriques le matin avec Steve sur la méthodologie de la permaculture puis en participant ou en proposant des ateliers participatifs sur n’importe quel sujet en rapport avec l’écologie au cours de l’après-midi. Ils seront aussi amenés à effectuer plusieurs sorties sur Plestin-les-Grèves et ses environs.

Les stages dispensés à Kerzello suivent le programme du CCP (Cours Certifié de Permaculture) à l’issue duquel les étudiants se voient décerner un diplôme qui semble avoir une valeur essentiellement indicative. Il sert à signifier que les étudiants ont bien suivi un cours agréé par l’UPP (Université Populaire de Permaculture).

Les étudiants interviewés ont semblé avoir de très bons retours sur le stage, et venaient de milieux sociaux et professionnels très divers. A l’instar de Valérie, ancienne responsable marketing en Angleterre qui a quitté son travail pour partir faire un tour du monde, ce qui l’a amenée à réaliser quels étaient les enjeux auxquels nous nous retrouvons confrontés au niveau mondial, et à vouloir agir en conséquence. Ou de Jim, ancien étudiant ardéchois venu étudier la permaculture en Bretagne.

L’UPP, fondée par Steve Read et actuellement présidée par Hoël Guillery, est la seule université de permaculture en France même si d’autres associations existent ( ex : association brin de paille-http://asso.permaculture.fr/). Elle fait aussi partie du réseau permacole français. L’offre de formations en permaculture en France est assez faible, et mis à part les cours certifiés de l’UPP et les cours d’introduction de la fondation Terre & Humanisme, il en existe peu.

 

Plus d’infos

site web : http://permaculturefrance.org/




Rencontres professionnelles des acteurs de la filière Bio en Bretagne : 1ère édition

Initiative Bio Bretagne organise, à l’Hôtel Rennes Métropole, les 1ères Rencontres professionnelles des acteurs de la filière Bio en Bretagne.

  • Découvrez des pistes d’expertise, de nouvelles idées… Des ateliers thématiques pour vous informer auprès d’experts et de professionnels, rencontrer d’autres acteurs de la filière Bio et poser vos questions.
  • Développez votre réseau et nouez de nouveaux partenariats… Des rendez-vous d’affaires pour développer vos relations commerciales, vos projets et étoffer votre réseau de relations avec les acteurs de la filière Bio bretonne.
  • Mettez en avant vos produits, votre savoir-faire, vos services… Des espaces d’exposition pour présenter votre société ou organisation, vos produits et prestations, et faire tester vos produits (réservé aux adhérents à Initiative Bio Bretagne).

Cet évènement s’adresse à tous ceux qui contribuent ou souhaitent contribuer au développement des produits Bio et qui participent ainsi au succès et au dynamisme de ce secteur en région Bretagne.

Consulter l’invitation en ligne (programme détaillé)

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En route pour la transition écologique avec la permaculture !

Qu’est ce que la permaculture ? Comment l’appliquer dans la vie quotidienne (et pas seulement au jardin!) ? Comment peut-elle être un levier pour un avenir plus durable ? Toutes ces questions sont abordées dans le livre « La permaculture – En route pour la transition écologique ! » paru aux éditions Terre Vivante.

« Permaculture ». Depuis une dizaine d’années, on entend beaucoup de la permaculture en France. Présentée très souvent comme une simple technique d’agriculture ou de jardinage, la permaculture est en réalité bien plus que ça. Et c’est ce que veut montrer Grégory Derville, enseignant à l’université de Lille, spécialiste des politiques environnementales, et animateur de conférences et de stages d’initiation à la permaculture, dans son ouvrage « La permaculture, en route pour la transition écologique », paru aux éditions Terre Vivante. Il explique ainsi que c’est « un état d’esprit qui consiste à intégrer de façon systématique et concrète le souci de la permanence dans nos choix individuels et collectifs ». « La permaculture, selon une définition synthétique, est une philosophie de vie, une science et une méthode, dont le but est de concevoir, d’aménager et de faire fonctionner des écosystèmes humains dotés des mêmes caractéristiques que les écosytèmes naturels (la résilience, la diversité, l’autonomie, la durabilité), qui produisent une une grande abondance de récoltes variées (nourriture, énergie, biodiversité, beauté), en utilisant des techniques efficaces et adaptées », nous détaille l’auteur.

Il explique ainsi que la permaculture peut être alors mise en œuvre dans n’importe quel domaine, au niveau individuel et social : jardinage bien sûr, mais aussi habitat, alimentation, santé, éducation, gouvernance…et qu’elle peut être également une réponse à la crise écologique. Tout en illustrant avec des exemples concrets ces applications, l’auteur détaille également les concepts clé (éthique, principes et techniques) de la permaculture, sans oublier le « design permaculturel », qui consiste en l’élaboration d’une stratégie qui permet de mettre en œuvre, in situ et avec des objectifs précis, les éthiques et les principes de la permaculture.

Un ouvrage très éclairant, très pédagogique et bien illustré pour comprendre tout ce qui se cache derrière le mot « permaculture » et pour comprendre ses différentes applications, qu’on peut tout à fait mettre en pratique dans bien d’autres domaines que le jardinage !