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No Gazaran, un film pour dire Non au gaz de schiste

No Gazaran. Le gaz de schiste ne passera pas chez nous. C’est le message envoyé par ce film documentaire, réalisé par Doris Buttignol et Carole Menduni.

De Villeneuve-de-Berg à Bruxelles et de Sofia à Alès, en passant par les États-Unis et le Canada, No Gazaran fait le tour des luttes contre l’exploitation du gaz de schiste.

Dans le Sud-Est de la France, on suit des opposants à la fracturation hydraulique. Élus, paysans, associations et citoyens se mobilisent pour empêcher un projet d’exploitation du gaz de schiste. Total recule et le gouvernement interdit la fracturation hydraulique. Dans l’Est de l’Europe, la population se lève aussi face aux risques environnementaux.

 

Changer de modèle

Aux États-Unis et au Canada, où le nombre de forages a explosé en 10 ans, on découvre l’étendue des dégâts. Eau impropre à la consommation, paysage dévasté, rivières mortes… La liste des ravages sur l’environnement et la santé est longue. À ça, s’ajoute le cynisme des entreprises pétrolières et, au mieux, la complaisance des pouvoirs publics.

En Europe, l’industrie pétrolière n’a pas dit son dernier. À Strasbourg et à Bruxelles, les lobbys s’agitent. Au parlement européen, des débats animés ont lieu. Tous les biais juridiques sont explorés : recherches scientifiques, exploration, fragmentation pneumatique… L’exploitation du gaz de schiste revient toujours sur la table.

Heureusement, sur le terrain, les citoyens veillent et empêchent les projets d’aboutir. Mais pour combien de temps ? Il est urgent de changer notre modèle énergétique et nos modes de consommation. Notre avenir passe par la sobriété. C’est aussi sur ces questions que No Gazaran nous interroge.

 

No Gazaran, de Doris Buttignol et Carole Menduni, 90 minutes, Nour Films.

 

Plus d’infos :

www.nourfilms.com




Un livret sur l’éducation à l’eau dans le cadre des consultations publiques

En quoi consiste ce livret ?

 

Le livret présente 18 expériences, des « fiches-actions », qui se déroulent sur différentes années, et toutes portant auprès de public adulte, concernant l’eau. Outre la description de l’initiative,chaque structure présentant une action a répondu également aux mêmes questions : Quel contexte ? Quels objectifs ? Quels outils ? Quels points forts ? Quels points faibles ?

Les expériences présentées sont réalisées par une douzaine de structures différentes dans toute la Bretagne. On y retrouve par exemple des expériences telles que la réhabilitation de zones humides, la présentation de bars à eau ou de caravane d’économies d’eau, le relais de la consultation sur l’eau auprès de publics particuliers, les pratiques de jardinage au naturel etc…

Dans une deuxième partie, on trouve des repères d’analyse sous la forme de discussions et d’outils conceptuels à utiliser pour interroger le sens et la pertinence de son action.

Nous avons par ailleurs été accompagnés sur le travail autour de ce livret par Dominique Cottereau, formatrice et consultante en éducation à l’environnement.

 

 

Quel est son objectif ?

 

L’objectif, avec ce livret, était de constituer un outil qui peut rendre service à nos adhérents. Il peut donner des idées de travail ainsi que des pistes de réflexion au sujet de l’eau, de la sensibilisation et l’éducation à cette thématique aujourd’hui « phare » dans le domaine de l’éducation à l’environnement en Bretagne. Dans ce livret, on a aussi choisi de croiser les thèmes de la citoyenneté, du public adulte, et de l’eau.

 

 

A qui s’adresse-t-il ?

 

Le livret, qui utilise un vocabulaire pédagogique, abordable pour les professionnels, s’adresse aux praticiens, en premier lieu à ceux qui font de l’éducation à l’environnement sur le terrain. C’est un outil de travail, qui peut donner des idées.

Il peut intéresser également tous ceux qui travaillent avec des adultes, sur d’autres thématiques comme les déchets par exemple, ainsi que les personnes qui sont sur le terrain, et les décideurs qui veulent travailler sur un projet.

 

 

 

Plus d’infos

http://www.reeb.asso.fr/

 




10 ans du Jardin de Cocagne nantais. « Semer des graines, semer des légumes, semer l’avenir »

« C’est un grand jour. C’est vraiment incroyable… dix ans, je n’en reviens pas ! Il n’y avait rien sur ce site il y a dix ans, il a fallu tout construire. C’est toute l’histoire d’une création. », me dit la directrice du Jardin de Cocagne nantais avant de rejoindre la scène installée près de l’entrée. Un groupe d’adhérents et de jardiniers l’attend pour chanter une chanson de leur composition. Ils l’interprètent devant un public familial venu visiter et fêter ce lieu et ceux qui le font vivre. « Semer des graines, semer des légumes, semer l’avenir », entonnent-t-ils en chœur. Car c’est bien cela le cœur du Jardin.

 

L’après-midi est rythmé par diverses animations pour découvrir le projet social de l’association, mais aussi pour promouvoir une agriculture biologique de proximité. Petits et grands sont ravis par l’atelier cuisine, le concours de gâteau et la balade en calèche avec l’Attelage de la Maison Rouge. Une exposition « Pour vos amis biosceptiques » et la conférence-débat avec la co-présidente de l’association Terre de Lien1 sur le foncier agricole ont nourri les réflexions de chacun. Sur le marché installé sur le Jardin, les visiteurs ont pu rencontrer des producteurs locaux. Ils

participent à l’année à garnir d’autres denrées bio les paniers de légumes distribués par l‘association. Méli-Mélo, un atelier d’insertion en préparation culinaire qui a développé une activité de traiteur sur l’agglomération nantaise était également présent. Et d’autres encore… On découvre tout un réseau et toute une dynamique économique et sociale sur ce territoire que racontent aussi les jardiniers et adhérents du Jardin.

 

« Ce sont toutes les expériences que tu prends »

 

Des visites groupées du Jardin sont également proposées. Nos guides sont les jardiniers. Ce sont des hommes et des femmes en difficulté sociale et professionnelle qui ont intégré le Jardin de Cocagne dans une démarche d’insertion par l’activité économique. Ils sont ainsi salariés pour une durée de quelques mois à deux ans maximum. Durant cette période, ils bénéficient d’un accompagnement social et professionnel. Une équipe de cinq encadrants, dont deux techniques et une accompagnatrice socio-professionnelle, gère aujourd’hui 19 jardiniers. Ils sont près de 150 à être passés par le Jardin en dix ans. L’objectif est autant de soutenir ces personnes dans l’élaboration et la mise en place d’un projet professionnel que de les aider à reprendre un rythme de travail et accéder à un apprentissage. Il peut aussi s’agir de régler des questions essentielles liées au logement, à la santé, à la citoyenneté… Un de nos guides, jardinier depuis huit mois, nous explique : « Le maraîchage, je n’avais jamais fait ça. J’ai un projet professionnel dans la logistique. » Et il expérimente au quotidien le b.a-ba du métier : « J’aime faire les livraisons avec les Paniers Bio Solidaire1. Il y a seize points relais à Nantes à livrer. On fait trois livraisons par semaine avec entre 150 et 200 paniers à chaque fois ». Conditionnement, manutention, il n’y a pas que la terre avec laquelle il faut travailler. « Ce sont toutes les expériences que tu prends. On est polyvalent ». En effet, chaque jour les différentes tâches liées à l’activité maraîchère et la distribution des paniers sont réparties entre les jardiniers. Ils se frottent tour à tour au désherbage, au semis, au ramassage des légumes, à la préparation des paniers, mais aussi à la vente directe au marché du Jardin réservé aux adhérents pour compléter leur panier.

 

La visite continue. Cultures sous tunnel, en plein air, en plein champs, les jardiniers travaillent sur près de quatre hectares de terrain. Les choux ont laissé la place aux aubergines et aux poivrons, tandis que des framboisiers ont été plantés pour une première récolte cette année. Artichauts et groseilles feront aussi partis des nouveautés pour le plus grand plaisir des adhérents qui écoutent attentivement les explications des jardiniers sur leurs méthodes de production. Ils n’hésitent pas à partager aussi leurs propres expériences de plantation. « Monsanto, ici, on ne connaît pas ! Ici, les vers, les insectes, ça se balade. Pas besoin de Round up, on a nos mains, la binette et le purin d’ortie ! », nous dit avec fierté notre guide. « Beaucoup de lapins aussi » avec lesquels il faut apprendre à faire. Son collègue poursuit sur l’importance de
la rotation des cultures :
« ça permet d’éviter certaines maladies. On met telle ou telle culture pour que la terre se refasse. On sait que si on remet toujours la même culture, ça ne va pas marcher. » « Ici, tout est bio ! ».

 

Consomm’acteur et lien social

 

Les échanges vont bon train et permettent de faire connaissance avec ceux que l’on nourrit et ceux qui nous nourrissent. Les adhérents du Jardin de Cocagne y sont venus dans un souci de consommer des produits issus de l’agriculture biologique et locaux mais aussi pour la dimension sociale du projet. Ils se définissent comme des consomm’acteurs. Avec le panier, viennent des recettes pour cuisiner les légumes de la semaine. « J’ai appris à faire un pesto avec les fanes de radis ou de carottes. On apprend que tout se récupère ». Et rien ne se perd avec la potée du dimanche et ses restes de légumes. Les adhérents retrouvent également la lettre d’information du Jardin dans leur panier hebdomadaire. « Avec la lettre, on sait ce qu’il se passe, on apprend les projets du jardin et de chacun, les personnes qui arrivent, qui partent, les formations que les jardiniers suivent… ». « Nous nous sommes déjà vus au marché et pour la distribution des paniers », rappelle également une adhérente à nos guides. Ce lien qui se crée entre les jardiniers et les adhérents, via les distributions et les lettres d’information, est particulièrement apprécié.

 

« Avec mon mari, nous sommes adhérents depuis quatre ou cinq ans maintenant. Au début, nous étions sur liste d’attente quand l’association a démarré. Après, nous avons un peu oublié et finalement nous avons fini par nous inscrire ». Durant ces dix années d’existence, le Jardin a augmenté ses capacités de production et varié son offre afin de répondre à cet engouement pour les paniers de légumes bio qui sont distribués à 150 adhérents à ce jour. L’association a donc pu accueillir plus de jardiniers. Elle les a accompagnés vers un retour à l’emploi ou pour poursuivre d’autres démarches.

 

Ainsi, pour la co-présidente de Terre de liens qui conclut le débat du jour, le Jardin de Cocagne répond aux enjeux actuels de maîtrise de la production, de la consommation et de sécurité alimentaire, via la mise en place d’un circuit court et d’une agriculture biologique au sein d’un territoire. C’est « aussi une réponse en terme de lien social, de reconstruction dans la société et de reconstruction individuelle ». Un projet en cohérence pour un plus grand respect des hommes et de l’environnement.

 

Du 28 mai au 15 juin se déroule le Printemps Bio, une campagne d’information nationale sur l’Agriculture bio. A cette occasion, de nombreux rendez-vous sont prévus en Loire-Atlantique. Voir le programme : http://www.gab44.org/documents_blocs/439.pdf

 

 

1 Le projet Les Paniers Bio Solidaires est né en 2010 d’une initiative collective entre trois associations maraîchère et d’insertion , http://lespaniersbiosolidaires.fr/page.aspx?idssr=10&idr=3

 

 

1Terre de liens est une association impliquée dans la défense et le développement d’une agriculture paysanne de proximité par l’acquisition de terres agricoles et le soutien à l’installation des porteurs de projets.

 




Notre-Dame-des-Landes : « On appelle à voter Non, à dire Non à ce projet dévastateur »

Quelle est votre réaction après la décision du conseil d’état de valider la consultation de dimanche prochain ?

C’est une mauvaise surprise mais ce n’est pas totalement une surprise. C’est une décision qui a été prise le petit doigt sur la couture et qui pose la question de l’indépendance du conseil d’état.

Sur la question du périmètre, pour moi, la réponse est choquante. La construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes concerne l’ensemble des français et pas que la Loire-Atlantique.

Sur l’ensemble des questions, l’état a fait en sorte de coller à la déclaration d’utilité publique et au grenelle de l’environnement. On parle de transfert alors que ce n’est pas un transfert puisque l’aéroport de Nantes restera ouvert. Mais comme le grenelle interdit la construction d’une nouvelle plate-forme aéroportuaire…

Tout est dans ce ton-là. L’état s’arrange avec le libellé pour que ça colle toujours. Pour nous, c’est invraisemblable.

 

Qu’attendez-vous de la consultation du 26 juin ?

On en attend rien. On appelle à voter Non pour ne pas laisser le champ libre au Oui.

On voulait une tribune pour développer nos arguments mais on ne peut jamais le faire. Il n’y a plus de discussion depuis des années. Le vrai débat est refusé depuis longtemps. L’association Des ailes pour l’Ouest, la chambre de commerce… Ils refusent la discussion !

 

Qu’allez-vous faire désormais ?

On va continuer à se battre contre ce projet. On va aller à la consultation. On appelle à voter Non, à dire Non à ce projet dévastateur.

 

Plus d’infos :

www.acipa-ndl.fr




Philippe Derudder : « Les monnaies locales transforment l’économie et le rapport entre les gens »

Quand sont nées les monnaies locales ?

La diversité monétaire existe depuis que la monnaie existe ! Il y a toujours eu une grande diversité monétaire. C’est le concept de grande monnaie unique qui est assez nouveau. Il est apparu depuis 200 ans. On renoue donc avec quelque chose qui existe depuis longtemps.

Dans les années 1930, ce fut la réponse locale à la première grande crise économique en Allemagne, en Autriche ou en France. Les monnaie locales furent ensuite interdites par les pouvoirs publics.

Elles reviennent dans les années 80 avec les SEL (systèmes d’échanges locaux), en particulier au Canada, puis évoluent en monnaie locale, à partir de l’Allemagne, il y a une quinzaine d’années. Ça se développe aussi depuis une vingtaine d’années aux États-Unis, en Amérique Latine et au Japon.

Depuis une dizaine d’années, le phénomène prend une grande ampleur. On estime qu’il y a environ 10 000 monnaies locales dans le monde qui prennent des formes différentes.

En France, ce sont les questions éthiques, écologiques et sociales qui priment. Le phénomène y est plus récent. La première monnaie locale complémentaire française, l’Abeille, a été créée, en 2010, à Villeneuve-sur-Lot.

 

Combien y a-t-il de monnaies locales en Bretagne et quelle est la tendance ?

Je dirais qu’il y en a cinq ou six existantes et peut-être autant en projet. La tendance générale, c’est un engouement pour ces monnaies locales, tant par les citoyens que par les institutions. En France, une quarantaine de monnaies locales a été créée en six ans. Et il y en a autant en gestation.

 

Quels conseils peut-on donner à ceux qui veulent créer une monnaie locale ?

En général, ça démarre vite. Il y a un réel intérêt des prestataires professionnels. Par contre, au bout de deux ans, ça plafonne souvent en terme d’utilisateurs. Il y a une difficulté à communiquer l’intérêt de ces monnaies. Avec les monnaies locales, beaucoup de gens se demandent : « Qu’est-ce que j’y gagne ? ». Ils veulent un intérêt personnel immédiat.

Mais les monnaies locales sont tout sauf ça ! Elles sont un instrument de transformation de la société, une reprise de pouvoir par les citoyens. Les monnaies locales transforment l’économie et le rapport entre les gens. Elles peuvent régler les crises d’aujourd’hui. Mais il est difficile de mobiliser au-delà de la frange de population intéressée par cette réflexion, d’entamer la discussion. Pour ça, il faudra peut-être passer par une crise majeure. Nous sommes prisonniers d’une idéologie dominante et on ne peut pas régler les problèmes sans toucher à cette idéologie.

Pour moi, l’important est donc de bien considérer cet aspect d’éducation populaire. L’espace de partage idéologique autour de la richesse est plus important que l’aspect économique local. Les monnaies locales ne pèsent pas lourd dans le paysage économique global. L’aspect pédagogique est beaucoup plus important. Ça demande de la patience et de la pédagogie. Il faut inviter les gens à participer. C’est un grand défi politique et économique.

 

Plus d’infos :

www.aises-fr.org




A Moisdon-la-Rivière (44), la maison autonome donne des idées…

Ils ont choisi l’autonomie énergétique il y a 17 ans. Pour y parvenir, Brigitte et Patrick Baronnet ont installé 6 m2 de photopiles sur le toit de leur maison à Moisdon-la-Rivière (44). Et une éolienne de 4m60 de diamètre qui culmine à 18m de haut dans leur jardin. A cela s’ajoutent des récupérateurs d’eau de pluie, des ouvertures au sud, des isolants naturels, un banc thermique…Une bonne dose d’ingéniosité et une réelle prise en main de leur consommation. « Nous consommons environ 1,3 kw/h d’énergie par personne et par jour. Il faut prendre conscience de ce que signifie un watt et aller régulièrement voir le compteur avec ses enfants » explique Patrick Baronnet, fier d’avoir « coupé le cordon ombilical avec EDF ». Il en va de même pour l’eau qui sert uniquement à l’alimentation, la douche et au lavage des vêtements. « Les toilettes sèches, pour certains, c’est une corvée. Pour nous, c’est un plaisir parce que ça a du sens » affirme Patrick. Et pour l’alimentation, outre les légumes sortis tout droit de la terre du jardin enrichie au compost, les Baronnet s’approvisionnent chez les producteurs bio du coin. « Changer son alimentation, c’est le premier acte politique que l’on puisse faire » note Patrick.

3 E, 3 piliers

Ce couple, devenu célèbre pour son engagement environnemental, poursuit la visite de sa maison dite des « 3 E ». Qu’est ce que c’est ? « Écologique, économique, entr’aide. C’est une maison où l’on retrouve les trois piliers du développement durable, en somme. Paille, laine de mouton, terre crue, chanvre, énergie solaire…les ressources locales sont immenses. Le coût énergétique est faible si il y a une proximité : le projet est cohérent  lorsqu’on prend en compte les ressources qu’il y a autour. Il faut créer du sens, une harmonie, une localisation de l’économie et ainsi repenser l’aménagement du territoire » estime Patrick avant de lâcher : « Faire son jardin, sa maison, être autonome est un acte hautement politique. Plus on travaille, plus on consomme, et plus on a besoin d’argent. L’autonomie passe par le changement de soi ». Des mots qui raisonnent dans les esprits des 30 visiteurs. « C’est facile à dire ! » dénoncent certains, regards tantôt admiratifs, tantôt curieux, envers ce Patrick Baronnet pour qui tout semble si simple. Il rétorque :« l’autonomie, par définition n’existe pas. Elle n’est pas possible, c’est une question de degrés, de nuances. On est dépendant de l’air, de l’eau, de la lumière, de la nourriture. L’homme n’est pas libre, mais libérable. Lorsqu’on a compris cela, l’environnement fait intrinsèquement partie de nous mêmes. Reste à choisir ses dépendances ».

La créativité est liée au bonheur

Il sait parler Patrick. Et il en a vu de toutes les couleurs, sur les plateaux télé, quand une journaliste le prenait pour un marginal. « Les 14 et 15 juin 1997, nous avons organisé un éco-festival à la maison. C’était l’un des premiers en France. Nous prévoyions de recevoir qu’une centaine de personnes. Et finalement plus de 5 000 individus ont franchi le pas de notre jardin. Un marginal fédère-t-il autant de monde autour de lui ? Autre chose, 80% des ressources de notre planète sont consommées par 20% des êtres humains. Alors que 20% des hommes consomment 80% des ressources naturelles. J’ai fait le choix de consommer comme les 80% d’êtres humains. Aujourd’hui, je vous pose à nouveau la question : est-ce moi, le marginal ? »

Une aventure vers l’autonomie…

La visite se poursuit dans un zome, une construction qui porte le nom d’une forme géométrique composée de losanges. Chez les Baronnet, le zome est constitué de 12 côtés, entièrement construits à partir de matériaux naturels, et peut accueillir plusieurs dizaines de personnes. Et le débat reprend. Économie, éducation, créativité, politique…Cela pourrait durer des heures, tant chacun a des questions à poser. Mais il est déjà temps de s’en retourner. Alors, avant de partir, certains emportent un ou plusieurs livres ou DVD signés des Baronnet, histoire de faire partager cette belle aventure pour l’autonomie, avec ceux qui souhaitent se lancer. Et puis, comme Greg Bradel disait, « on est puissant si on en a la conviction ».

 

Quelques conseils de Patrick et Brigitte…

-Quel est le secret de l’éolien ? Il faut qu’elle se mette en route avec un vent faible. Lors de votre achat, demandez sa courbe de puissance en fonction du vent : l’éolienne doit être sensible à la moindre brise. Si elle commence à émettre de la puissance à partir de 6 km/h de vent, c’est bien !

-Pour stocker l’énergie, les batteries sont essentielles. Pourquoi ne pas opter pour les batteries solaires ? Elles ont une espérance de vie de 35 à 40 ans.

-Adapter sa maison aux standards permet de réduire les coûts des matériaux…

-Faites capter la lumière du soleil par des briques de terre crue : elles diffusent la chaleur accumulée lorsque la température baisse.

-Pour purifier l’eau, n’hésitez pas à utiliser la pouzzolane, une pierre volcanique.

-Si vous désirez créer un banc thermique, incorporez des bouteilles de verre et une plaque de schiste noire pour attirer et conserver la chaleur.

 
Plus d’infos:

http://www.heol2.org/

http://www.nature-et-culture.org/