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Et si on osait la démocratie dans l’économie ?

Quel est l’objectif de cette conférence ?

La conférence se déroule dans le cadre du mois de l’économie sociale et solidaire. Nous nous sommes associés avec la MGEN et l’Adess (Association de développement de l’économie sociale et solidaire, NDLR) pour proposer ce rendez-vous. Il est urgent selon nous de nous interroger sur la place de la démocratie, et la place des citoyens, dans la gouvernance économique actuelle, dans laquelle l’idée de « profit à tout prix » est encore largement répandue. Il y a un gros travail à faire sur le sujet, notamment face aux crises que nous subissons : économique, écologique, sociale…

Pouvez-vous nous présenter les intervenants ?

Nous recevrons Patrick Viveret, qui est essayiste, philosophe, et très impliqué dans la problématique de l’économie sociale et solidaire. Il tentera de définir des pistes de réponses à la question "Comment remettre les citoyens dans le processus ? ", car la démocratie qui a besoin de temps est bousculée par les marchés financiers qui imposent leur loi. La soirée sera également animée par Jean-Philippe Milésy, directeur de la coopérative Rencontres Sociales.

Cet événement s’inscrit-il dans un cadre plus large ?

Patrick Viveret poursuit dans tout le pays un cycle de conférence sur le même thème, avec sept ou huit rendez-vous dans différentes régions. C’est un thème important à traiter, d’autant plus dans l’époque troublée dans laquelle nous nous trouvons : crise économique, licenciements…Il faut s’attarder sur la place que doit avoir l’être humain dans l’économie actuelle.
En 2014, des rendez-vous de ce type seront une nouvelle fois au programme, comme cela a déjà été le cas cette année et l’année dernière, avec notamment une conférence sur le thème des océans. Il est important pour nous de maintenir des rendez-vous réguliers, ouverts à nos adhérents, mais aussi à un public plus large. Ces rencontres permettent de soulever des questions de société, et entraînent le débat et les discussions.

 

Plus d’infos

Le site de la Maif, où il y a possibilité de s’inscrire pour la conférence (entrée gratuite)




Jouons solidaires avec Ti Jouets !

Ti Jouets est un dispositif de l’association Don Bosco, qui vise à donner une seconde vie aux jouets et jeux, collectés auprès de particuliers, d’entreprises, et d’association, via un tri et une remise en état par des travailleurs en chantier d’insertion. Une initiative brestoise qui mêle solidarité, économie, action sociale et environnementale.

Savez-vous que la moyenne d’utilisation d’un jouet s’élève à 8 mois ? C’est dire si le marché du jouet est colossal, et le volume de déchets engendrés assez gigantesque. Pourtant, le marché du jouets d’occasion n’est pas encore très développé. Mais ça pourrait bien changer en Bretagne avec Ti Jouets. A l’origine du projet, deux brestois, Marjorie et Martin. De par leurs expériences associatives aussi bien professionnelles que bénévoles, ils ont vite été sensibles à la montagne de jeux et jouets qui étaient déposés en déchetterie ou recyclerie. Tous deux réfléchissent alors un projet, « qui réunirait à la fois une activité économique liée à l’insertion, et un volet écologique lié à la valorisation de jeux et de jouets », explique Marjorie. Début 2017, ils entament l’écriture de celui-ci, et effectuent un Tour de France des structures de réemploi de jeux et de jouets portées par des structures d’insertion. En décembre 2017, ils se rapprochent alors de Don Bosco, une association bien connue dans le Finistère, qui œuvre dans les domaines de l’action sociale, de la protection de l’enfance, de l’insertion, de la formation et de la justice, dans le cadre d’une étude de faisabilité du projet avec le soutien du Fonds de Confiance de Bretagne Active. Et depuis septembre de cette année, Ti Jouets est devenu un dispositif de Don Bosco.

L’activité de Ti Jouets va « de la collecte à la vente ». Depuis septembre, des campagne de dons sont ainsi organisées, jusqu’à décembre. C’est ainsi le cas dans les magasins Nature et Découverte basés en Bretagne, où des bacs sont à disposition des clients qui veulent apporter les jeux et jouets. Des collectes vont être également organisées chez Arkea et ses filiales, vers les familles et les enfants de Enjeux d’Enfance, ainsi qu’au Centre Social de Landerneau. Une fois les jeux et jouets récupérés, ils seront triés et valorisés par des salariés en insertion, qui vont démarrer l’activité dès janvier 2019 dans un local dédié à la Roche-Maurice. « Nous accueillerons les publics les plus éloignés de l’emploi, en ciblant plus particulièrement les femmes, notamment les mères de familles », précise Marjorie. Les jouets seront ainsi triés, nettoyés en profondeur avec des produits écologiques, réassemblés et ensuite vendus à petits prix dans une boutique accessible à tous qui jouxtera l’atelier. Ce qui ne pourra pas être redistribué « partira en recyclerie, ou auprès de collectif d’artistes qui utilisent du plastique par exemple », détaille Marjorie. Qui précise également : « On est ici dans une démarche de recomposition, de revalorisation des jouets. On ne fait pas de réparation pour des questions de normes européennes à respecter. On pourra par exemple changer les habits d’une poupée, la recoiffer, la remettre en état mais pas lui recoller un bras ». Dans le futur, l’équipe de Ti Jouets envisage de s’attaquer à un nouveau défi : proposer de l’occasion dans le cadre des marchés publics pour l’achat de jeux et de jouets ! « Et pourquoi pas des jeux d’occasion en grande distribution également ? » espère Marjorie. L’avenir le dira…en attendant, une campagne de crowdfunding va être lancée mi-octobre sur la plateforme Kengo, afin de financer le matériel nécessaire au projet.

Plus d’infos

La page Facebook de Ti Jouets

 

 

Les prochaines collectes de Ti Jouets :

  • Du 17 septembre au 20 novembre dans les magasins Nature et Découvertes de Vannes, Quimper, Brest et Rennes
  • Les mercredis 17 et 31 octobre, 14 et 28 novembre, 12 décembre, dans la galerie Le Phare de l’Europe-Géant Casino à Brest
  • Du 6 au 20 novembre chez Credit Mutuel Arkea (Fortuneo, Suravenir, Financo)
  • Du 17 au 25 novembre au centre social de Landerneau
  • Du 26 novembre au 7 novembre dans les crèches et réseaux d’assistantes maternelles « Enjeux d’enfance »
  • Les 1er et 2 décembre sur l’événement « Déclic Climat » à Brest



Ils militent pour ne pas oublier le combat de Plogoff

Il y a 40 ans, un projet de centrale nucléaire était lancé à Plogoff, commune de la pointe du Finistère. La mobilisation citoyenne a été telle que le projet fut abandonné en 1981, après sept années de lutte. C’est en souvenir de ce combat qu’a été fondée au printemps, l’assocation « Memor Stourm Plogoñ – Plogoff mémoire d’une lutte », qui fédère aujourd’hui une quinzaine de militants. « L’association est née suite à la rencontre durant quatre jours avec une association, « Chemin de mémoire sociale », qui travaille sur la mémoire des mouvements sociaux en France, et qui est venue à Plogoff rencontrer des anciens militants », raconte Jean Moalic, président de Plogoff Mémoire d’une Lutte. « Nous avons donc décidé de fonder l’association, afin de faire vivre la mémoire de la lutte contre le projet de centrale à Plogoff, par le biais notamment de collectes de témoignages, de photos, d’affiches… retraçant cette mobilisation ». indique Jean Moalic. « C’est un combat qui mérite lui aussi d’être commémoré, et dont l’héritage a été, et reste important, pour la Bretagne et pour la France », estime le millitant qui s’est moblisé « dès le 23 décembre 1974 », à l’annonce du projet de centrale sur la commune.

 

Des projections-débats sur le nucléaire et la transition énergétique

 

L’association a plusieurs projets dans les cartons. D’abord une randonnée à Plogoff, dimanche 31 août, sur le site qui avait été choisi pour la construction de la centrale. « Ce sera notre première manifestation publique : l’occasion de nous faire connaître et de participer au travail de mémoire », précise Jean Moalic. Ensuite, des projections-débats dans le Finistère, autour de la thématique de la transition énergétique. Une première séance aura lieu le 2 octobre à Quimper, avec la projection d’archives de l’INA consacrées au projet de centrale à Plogoff, suivie d’un échange avec le public sur les questions de transition énergétique et du nucléaire. Des thématiques chères à l’association. « Le combat nucléaire est toujours présent, nous voulons nous y inscrire, ainsi que dans le mouvement pour la mise en place d’une autre politique énergétique, un nouveau mode de vie », affirme Jean Moalic. La lutte contre la centrale de Plogoff, restée célèbre dans les mémoires, n’a donc pas fini de résonner en terres bretonnes.

 

Plus d’infos

plogoffmemoirelutte(Arobase)orange.fr

A voir ou revoir : Plogoff, des pierres contre des fusils, film documentaire de Nicole et Félix Le Garrec, sorti en 1981. Interview des deux documentaristes sur : http://www.nucleaire-nonmerci.net/interview-nicole-felix-legarrec.html

Le film est visible sur https://www.youtube.com/watch?v=DCt8Pz5THPM

 




Plantes invasives : Dans le bassin du Couesnon comme ailleurs, une lutte collective s’impose

Les renouées asiatiques, implantées depuis 70 ans dans le bassin, sont les premières espèces végétales invasives. D’abord plantées pour des questions ornementales, elles se sont disséminées par la suite, envahissant cours d’eau, bords de routes et cultures. Depuis une dizaine d’années la situation devient problématique, notamment pour l’activité humaine. Les agriculteurs ont lancé l’alerte suite aux ravages causés par ces plantes sur les récoltes.

Le syndicat du SAGE Couesnon, avec la collaboration des communautés de communes et des syndicats des rivières, a entrepris en juin un inventaire exhaustif des plantes invasives dans le bassin. Objectif : faire le point précisément sur la situation pour prendre les mesures nécessaires. La démarche a été collective. Les communautés de communes se sont occupées de la partie terrestre, que le syndicat du SAGE a complétée et les syndicats des rivières se sont occupés de l’inventaire des cours d’eau. La population a aussi été appelée à contribution. Une lettre d’informations sur les plantes du bassin a été publiée et un atlas a été mis à disposition dans les mairies pour répertorier les foyers de plantes invasives. Malgré ces efforts, la participation a été plutôt faible, avec seulement quelques dizaines d’appels des citoyens au syndicat.

Un travail de longue haleine qui s’annonce

Les renouées sont présentes tant sur les bords de routes que sur les cours d’eau. La balsamine de l’Himalaya, quant à elle, est très présente sur les cours d’eau. Des foyers de Berce du Caucase et d’Elodées du Canada sont aussi présents sur le territoire. Au total, neuf espèces ont été repérées jusqu’ici, l’inventaire n’étant pas terminé.

Suite aux résultats, un plan d’action sera établi pour endiguer la situation. L’entretien des bords de route relève de la compétence des communautés de communes. Les syndicats des rivières s’occuperont des cours d’eau, sous la direction du syndicat du SAGE. La tâche ne se présente pas des plus simples. « L’arrachage s’avère très difficile, notamment pour les renouées asiatiques dont l’enracinement est profond », explique Sylvie Leroy, coordinatrice du Syndicat. C’est pourquoi des expérimentations sont en cours pour éradiquer les renouées et les balsamines. Par exemple, un bâchage a été installé sur des parcelles, accompagné de plantations de saules, pour empêcher la repousse. A défaut de pouvoir arracher les envahisseuses, un fauchage successif a été réalisé toutes les deux semaines de juin à août. Cependant, même après éradication totale des plantes, un suivi de l’évolution pendant plusieurs années serait nécessaire, du fait des stocks de graines présents sur le territoire. « Pour que la situation change, il est impératif de se concentrer sur un travail de prévention, reprend la coordinatrice. La plupart des espèces implantées sont ornementales. Elles se sont disséminées par la négligence des populations. »

Un phénomène naturel, amplifié par l’activité humaine

Une espèce est dite invasive, selon l’observatoire de la biodiversité et du patrimoine naturel en Bretagne, si elle réunit trois conditions. L’espèce doit être introduite sur un territoire qui se situe hors de son aire de répartition naturelle ; elle doit se multiplier sur ce territoire sans intervention de l’homme en formant une population pérenne et doit constituer un agent de perturbation pour les activités humaines ou être nuisible à la biodiversité. L’espèce invasive est donc introduite, envahissante et perturbatrice.

L’invasion d’un territoire nouveau par ces espèces, dite invasion biologique, est en premier lieu un phénomène naturel. Toute espèce, en compétition face aux autres dans la lutte pour sa survie, tend à accroître son territoire. L’espèce, implantée sur un nouveau territoire constitue une nouvelle population. L’absence de prédateurs et de pathogènes (maladies) sur cette nouvelle population, lui procure un avantage considérable dans la compétition naturelle biologique. Son développement nuit alors au développement d’autres espèces et devient un phénomène dit invasif. C’est bien ce qui s’est produit dans le bassin du Couesnon : les plantes, introduites en petit nombre pour leur qualité ornementale, ont fini par envahir des zones entières au détriment des autochtones, pourtant implantées depuis des siècles.

Il existe plusieurs types d’invasions biologiques. Elle peut être spontanée, c’est à dire que l’espèce s’est implantée naturellement, au cours du temps (subspontanée si les aménagements humains ont contribué à son expansion). Elle peut être aussi d’origine anthropique, s’est à dire implantée par l’homme, de façon volontaire ou fortuite. Ce second type d’invasion s’est amplifié avec la croissance de l’activité humaine, notamment depuis le XVIIème siècle avec le développement de la navigation et des grandes routes commerciales. Si les premières invasions ont eu des effets relativement limités sur les milieux d’accueil, leur augmentation croissante au cours des dernières décennies, due en majeur partie à la mondialisation, n’a pas permis aux écosystèmes de s’adapter.

Des projets législatifs pour endiguer un phénomène trop coûteux

Depuis 2000, la législation tente d’encadrer les manifestations d’invasion biologique. L’article L411-3 du code de l’environnement, entré en vigueur le 21 septembre 2000, interdit l’introduction dans le milieu naturel de tout spécimen d’espèces non indigènes au territoire d’introduction, si celles-ci ne sont pas cultivées ou domestiquées. Les modifications du 24 février 2005, du 14 juillet 2010 et du 1er septembre 2013 apportent des précisions, notamment des listes établies par arrêté ministériel. Depuis le 2 mai 2007, un arrêté du ministère de l’agriculture et de la pêche et du ministère de l’écologie et du développement durable, interdit la commercialisation, l’utilisation et l’introduction dans le milieu naturel de deux espèces de Jussie,  Ludwigia grandiflora et Ludwigia peploides. L’Union Européenne s’est aussi penché sur la question en adoptant le 16 avril 2014, un projet de loi visant à lister les espèces envahissantes et interdire leur commercialisation, utilisation et propagation.

Actuellement, le coût de la lutte contre les espèces invasives en Europe est estimé à 12 milliards d’euros. Le département de l’Ille et vilaine dépense 2 millions d’euros par an pour éliminer les Jussies. Des coûts qui pourraient être évités, à l’avenir, par un effort de responsabilité et de vigilance de la part de chacun.




Un tour de Bretagne pour le numérique

D’où est partie l’idée de mettre en place un Tour de Bretagne du Numérique?

 

La Région Bretagne organisait traditionnement un rendez-vous annuel, appelé « Les étés TIC », ayant lieu en alternance à Rennes et à Brest. Dans ce cadre, un grand rassemblement intitulé « Tu imagines ? Construit » a été mis sur pied à Rennes en 2013, un événement regroupant des « bidouilleurs », FabLabs, Workshops etc. Cet été à Brest, c’était au tour du « Forum des usages coopératifs d’Internet » d’avoir lieu. « Suite à cela, en compagnie d’autres acteurs du numérique bretons, nous nous sommes dit que la Bretagne était grande, et pas seulement limitée à Brest ou Rennes. Nous avons donc voulu mettre en place une tournée dans la région, pour mettre en valeur les FabLabs existants sur tout le territoire breton, et aller à la rencontre de la population », indique Anthony Auffret.

 

 
En quoi consiste exactement ce Tour ?

 

Quatre camions silloneront la Bretagne du 22 au 27 septembre, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, en passant par le Kreiz Breizh, pour 22 étapes. Le dimanche 21, le départ se fera de Brest. Ce sera également l’occasion d’inaugurer les Fabriques du Ponant, le grand FabLab du Pays de Brest. L’arrivée se fera à Rennes le 27 septembre, ce qui lancera la Fête de la Science.

Lors de chacune des 22 étapes, des animations seront proposées : démonstration d’imprimantes 3D, initiation à Arduino, un petit dispositif électronique qu’on peut facilement programmer grâce à des capteurs qui déclenchent ensuite une action, à Makey Makey, un système qui permet à n’importe quel objet de devenir un clavier d’ordinateur… Un Mooc (ou Clot, cours en ligne ouvert à tous, ndlr) sur la fabrication numérique sera également diffusé, et un livret présentant les différents FabLabs bretons. Sous réserve d’autorisation, des démonstrations de drones pourront être également organisées.

 

 

Quels en sont les objectifs ?

 

Il s’agit de sensibiliser les citoyens au numérique,de  les accompagner dans la découverte des enjeux. Montrer et faire comprendre qu’il peut être un outil d’émancipation. Si internet permet aux habitants de s’exprimer, d’améliorer leur quotidien, d’agir ensemble, on aura gagné. A travers le Tour du Numérique, nous voulons également mettre en avant la dynamique des FabLabs et des « makers », et ce sur tout le territoire breton.

 

 

Justement, comment se situe la Bretagne en terme d’usage citoyen du numérique ?

 

La région est un terreau fertile pour l’usage du numérique. Il y a des territoires qui sont très dynamiques en la matière, comme par exemple Brest, avec WikiBrest. La Région Bretagne a également mis en place un plan de déploiement de la fibre optique. Tout ceci montre une réelle sensibilité du territoire au numérique. De même, le nombre de FabLabs a explosé : de zéro en 2011, on est passé à 12. Et d’autres sont encore en projet. Il y a des citoyens vraiment sensibles à ces questions, et les initiés entrainent le mouvement et veulent faire participer la population, avec une vraie volonté de partager.

 

 

 

La carte du Tour de Bretagne du Numérique

 

 

Plus d’infos

http://www.lespetitsdebrouillardsbretagne.org/Le-tour-de-Bretagne-numerique-du.html




Péril sur la Réserve Naturelle d’Iroise : un enjeu national pour le président de Bretagne Vivante

Pouvez-vous revenir sur les évènements qui ont conduit à votre éviction de la gestion de la réserve naturelle d’Iroise par la préfecture du Finistère, en juin dernier ?

Bretagne Vivante est l’association qui a mis en évidence, dès les années 60, l’intérêt naturel du site et qui a initié la création d’une réserve. En 1992, Bretagne Vivante est devenue le gestionnaire unique et cela s’est bien passé. Entre 2007 et 2008, le Parc Naturel Marin d’Iroise (PNMI) a été créé et nous avions soutenu sa création. À la suite de cela, le Parc est devenu le coordinateur sur l’ensemble du site. Cela a changé la donne ; en effet la Réserve est un espace intégré dans le Parc qui s’est vu comme le gestionnaire principal. Or à l’époque, Pierre Maille, président du PNMI, nous expliquait clairement que le Parc n’était pas là pour se substituer aux acteurs existants. Face à cela, nous avons proposé une expérimentation de deux ans pour une cogestion entre le PNMI et nous-mêmes, auprès de la préfecture du Finistère, et qui a commencé en 2012. Or, six mois avant la fin de la période d’expérimentation, la Préfecture a dénoncé la cogestion et décidé d’un nouveau gestionnaire. Nous avons demandé un bilan de cette expérimentation afin de comprendre quels sont les griefs relatifs à la cogestion. Pour le moment nous ne sommes pas encore écartés de la gestion puisque la Préfecture devrait lancer un appel à candidatures. Bretagne Vivante souhaité répondre à cet appel dans une logique de cogestion. Pour cela, nous avons rencontré il y a 3 semaines, Pierre Maille et Thierry Canteri, respectivement président et directeur du PNMI, pour comprendre les raisons, les limites et les défauts de cette cogestion mais nous ne savons pas ! Clairement, nous supposons que les raisons sont de l’ordre financier.

Quelles sont les conséquences pour Bretagne Vivante si elle est définitivement éloignée de la gestion ?

Bretagne Vivante emploie deux salariés, un garde et un conservateur, qui habitent l’île de Molène et dont les emplois seront, quelque soit l’issue, maintenus. Notre inquiétude ne se situe pas en terme d’emplois mais bien sur les objectifs en terme de gestion et de conservation,  vont-ils être suivis ? Quels seront les niveaux d’exigence pour la suite ? Or, pour cela il faut savoir intégrer un ensemble d’acteurs ; chacun a un rôle à jouer car chacun enrichit par son approche, son regard, il s’agit d’avoir une vision multifonctionnelle et citoyenne sur le site. En nous écartant, l’État va clairement à l’encontre de ces démarches en mettant à l’écart l’implication citoyenne dans la gestion. En effet, que le Parc soit le coordinateur c’est une chose, mais qu’il soit le gestionnaire unique, ça pose des questions, quel est l’intérêt à en avoir qu’un ? Et pourquoi, dans un contexte où chacun travaille les uns avec les autres ?

Que pensez-vous faire maintenant ?

Nous avons une campagne de demande de soutiens, notamment avec la pétition, mais l’enjeu n’est pas seulement à notre échelle, il l’est aussi à l’échelle nationale, car c’est l’ensemble des Parcs et des Réserves de France qui peuvent être concernés. Mercredi, nous rencontrons le conseiller à la biodiversité de Ségolène Royal, Ministre de l’écologie, avec Joël Labbé, sénateur du Morbihan. L’association FNE et son président ont également parlé avec Ségolène Royal. Aujourd’hui, c’est la Réserve Naturelle d’Iroise qui est concernée mais l’enjeu est national ; par exemple, le Parc national des Calanques dont la gestion a été modifiée, les professionnels ne trouvent pas que les résultats soient bons. Autre chose, Bretagne Vivante s’appuie sur ses bénévoles pour des chantiers, des inventaires, le suivi des populations ; je ne suis pas sûr que se soit une économie que de se priver du travail non négligeable de ces bénévoles, sans compter la continuité en terme de suivis, notamment pour ceux des phoques ou des dauphins. Sans oublier les connaissances nationales et internationales qui se sont créées au fil du temps, puisque c’est tout un réseau dont les échanges sont importants et dont l’État se prive. Selon moi, il s’agit d’une mauvaise solution à la fois en terme de gestion budgétaire et en terme scientifique.

Plus d’info

Pour signer la pétition : https://www.change.org/p/mme-ségolène-royal-ministre-de-l-écologie-du-développement-durable-et-de-l-énergie-péril-sur-la-réserve-naturelle-d-iroise-sauvons-la-place-des-associations-citoyennes-dans-la-gestion-des-espaces-naturels-protégés?recruiter=156600935&utm_campaign=mailto_link&utm_medium=email&utm_source=share_petition

 

http://www.bretagne-vivante.org/content/view/543/185/