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Un week-end breton sous le signe de l’éco-construction et de l’habitat alternatif

Samedi et dimanche, de nombreuses visites sont proposées dans toute la Bretagne, pour découvrir les techniques d’éco-construction et des modes d’habitat alternatif, et plus spécifiquement l’habitat participatif. Des événements orchestrés par la Mce de Rennes, et l’association Approche Eco-Habitat.

On démarre avec le projet « Bienvenue en transition », en Ille-Et-Vilaine. Dans ce cadre, les associations de la MCE (Maison de la Consommation et de l’Environnement) proposent d’aller à la rencontre d’initiatives citoyennes et de favoriser le partage d’expérience et la transmission des savoirs entre habitants. C’est ainsi que jusqu’au printemps 2023, des week-ends de portes-ouvertes sont organisés dans les communes de Rennes Métropole, tous les 2 à 3 mois, autour de 5 thématiques : Habiter / Consommer autrement / Se nourrir / Protéger la nature / Se déplacer.

Première étape ce week-end autour du thème de l’habitat, avec le soutien des associations Empreinte et Parasol 35. On pourra ainsi découvrir 9 lieux et autant d’expériences différentes :

BECHEREL [habitat partagé] : Visite d’une parcelle destinée à accueillir un futur habitat partagé.
 Visite le 16/10 à 10h30

BETTON [habitat éco-rénové] : Ferme en bauge de fin 18ème, rénovée selon l’esprit de la construction d’origine.
? Visite le 16/10 à 14h30

CESSON-SEVIGNE [habitat éco-rénové] : Maison classique des années 1980 rénovée, avec une extension 35m² éco-construit en ossature bois.
? Visite le 16/10 de 14h à 18h

CHEVAIGNE [habitat partagé] : Depuis 2012, 12 logements, jardin partagé, atelier bricolage, buanderie, salle commune en autoconstruction.
? Visite le 17/10 à 15h45 : « Espaces partagés, jardinets… comment les enfants abordent-ils la nature chez eux et autour ? »
? Visite le 17/10 à 16h30 : « Pratiques éco-responsables avec ses voisins : atelier, buanderie, rangements… comment mutualiser ? »

CORPS-NUDS [habitat éco-rénové] : Eco-rénovation réalisée pour la plus grande partie en auto-construction.
? Visite le 16/10 à 14h30

LANGAN [habitat partagé] : Habitat participatif et éco-rénové. Grand corps de ferme en pierre et terre.
? Visite le 17/10 à 10 h : zoom sur la thématique “habitat réversible et léger : quelles procédures pour régulariser un habitat léger au sein d’un habitat partagé ?
? Visite le 17/10 à 12 h : zoom sur la thématique “développer un projet d’habitat partagé dans des bâtis en terre rénovés”

RENNES [habitat éco-rénové] : Maison de ville avec un agrandissement ossature bois et paille
? Visites les 16/10 et 17/10, à 15h et 16h30

ST GILLES [habitat éco-construit] : Maison de lotissement bioclimatique en ossature bois, isolation ouate de cellulose & fibres de bois à l’intérieur et l’extérieur.
? Visite le 16/10 à 14h et 16h

VEZIN-LE-COQUET [habitat éco-rénové] : Bâti ancien réhabilité, dalle en terre de compression, terres cuites au sol
? Visite le 17/10 à 14h30 et 16h30

Inscriptions nécessaires pour certaines visites, plus d’infos sur le site www.bienvenueentransition.fr

On poursuit le périple avec l’association Approche Eco-Habitat, qui organise aussi son désormais traditionnel week-end de portes ouvertes, dans toute la Bretagne. Cette dixième édition regroupe plus de 60 professionnels, et propose 33 réalisations à visiter. L’évenement vise à «  montrer, en vraie grandeur, sur de vrais chantiers, ce que font les vrais professionnels de l’écoconstruction et donner au public l’occasion de découvrir, toucher, ressentir les qualités des matériaux écologiques et les ambiances, d’apprécier le travail et les techniques constructives et surtout, d’obtenir, in situ, des réponses sérieuses et objectives aux questions qui se posent. », explique l’association, qui fédère une centaine d’adhérents. Cette année, l’habitat participatif est mis en lumière, avec 8 visites animées par les porteurs de projets et/ou habitants.

On pourra ainsi découvrir des constructions telles que des maison à ossature bois, maison passive en écoquartier, micro-maison, habitat participatif pour séniors etc…

Les visites sont gratuites, il est nécessaire de s’inscrire auprès du référent de visite. Tous les contacts et la liste des visites sont disponible sur le site https://portesouvertesecohabitat.com/




Le covoiturage des bénévoles – Maëlle Turries d’Eau et Rivières de Bretagne

(Plume Citoyenne) Le 02 et le 16 février 2021 se déroulait la Caravane des Transitions à destination des associations de la ville d’Auray. Cet événement, en collaboration avec la ville d’Auray et le pôle ESS Peps, avait pour but d’apporter des solutions écologiques concrètes aux d’associations du territoire d’Auray et de favoriser l’entraide.

Le principe de la Caravane est simple : 1 intervenant parle de son expérience et de son plaisir d’avoir changé ses pratiques pendant une trentaine de minute.

Lors de cet événement, plusieurs thèmes ont été abordés, et notamment le covoiturage des bénévoles présenté par Maëlle Turries d’Eau et Rivières de Bretagne.




Un défi pour partir à la « conquête de l’Waste » en baie de Saint-Brieuc

Les habitant.e.s de la Baie de Saint Brieuc sont à nouveau invité.e.s à participer à la Conquête de l’Waste, le défi zéro déchet du territoire, emmené par le collectif Zéro Waste Baie de Saint Brieuc. Un challenge citoyen pour faire changer les habitudes en terme de consommation et de production de déchets au quotidien.

170 ! C’est le nombre de familles qui ont participé à la première édition du Défi Zéro Déchet de la Baie de Saint Brieuc, baptisé « A la conquête de l’Waste! » de janvier à juin cette année. Un sacré score pour une opération organisée par des citoyens, et dont les inscriptions pour la deuxième édition vont être lancées dans les prochaines semaines. « Tout est parti d’une habitante, qui a participé à un Mooc (cours en ligne, ndlr) Zéro Déchet, proposé par l’association Zéro Waste France. De là, l’idée est née de lancer un défi sur le territoire. Plusieurs personnes se sont greffées au mouvement, et à l’été 2020, un collectif a été créé, avec des citoyens, des associations, la Biocoop, et Saint-Brieuc Armor Agglomération », se souvient Jennifer Pellan, l’une des initiatrices de la nouvelle édition. Après plusieurs mois de préparation, le défi a officiellement été lancé en janvier 2021. Pendant six mois, les familles regroupées en équipe, chapeautées par un.e capitaine, ont été accompagnées et ont participé à des ateliers réguliers autour de la réduction des déchets, et suivant la règle des 5 R : Refuser, Réduire, Réutiliser, Rendre à la terre, Recycler.

Le principe reste peu ou prou le même pour la deuxième édition, qui démarrera en janvier 2022. « Mais il y aura moins de participants, car on souhaite se focaliser davantage sur l’accompagnement personnalisé, car chacun a ses problématiques et ses propres contraintes », explique Jennifer Palan, du groupe local Zéro Waste Baie de Saint Brieuc, qui s’est créé à la suite du premier défi. Les familles seront regroupées en équipe, sous la houlette d’un.e capitaine, qui aura « tous les outils en mains pour jouer au mieux son rôle de coordinateur, organisateur et animateur ». Les participants, dont la production de déchets sera pesée de temps en temps, seront invités à venir en réunions, aux divers ateliers proposés (apprendre à bien trier, à faire soi-même sa lessive…) et autre visites (Centre de tri, unité de compostage, Fablab…). L’objectif est avant tout, selon Jennifer, de « partager, échanger, et d’adopter de nouvelles habitudes de consommation et de réduction des déchets dans la durée ». Chaque équipe, dont les familles seront voisines les unes des autres, devra aussi mettre en place une action. « Ca peut être par exemple un nettoyage de plage, l’achat d’un broyeur à plusieurs, un composteur collectif… », précise Jennifer. « La problématique sera différente suivant le quartier ou le territoire ». Qui s’étend justement pour 2022 sur les communes de Saint-Brieuc, Langueux, Trégueux Plaintel et Pordic.

Les personnes intéressées sont invitées à s’inscrire dès maintenant et avant le 20 novembre (attention, il n’y a que 70 places), sur le site https://conquetedelwaste.wordpress.com/inscription-defi




Portrait de femme n°10. Sur la route du zéro déchet avec Sabrina Toudic.

Rencontre avec Sabrina Toudic, qui vient de lancer son activité d’animatrice zéro déchet sur le territoire de Morlaix. Après 12 ans dans le secteur du marketing et de la communication, notamment dans des entreprises agro-alimentaires, c’est un virage professionnel pour celle qui avait déjà amorcé le chemin vers un mode de vie plus durable dans son quotidien en famille.

Changer de cap professionnel, ça ne fait pas peur à Sabrina. Maman de deux enfants de 11 et 7 ans, la pétillante jeune femme de 37 ans qui habite à Plouegat-Moysan, s’est lancée depuis quelques mois dans un nouveau défi : devenir animatrice « zéro déchet ». Un véritable virage, pour celle qui a travaillé pendant 12 ans dans le secteur du marketing et de la communication. « J’ai occupé des postes dans des entreprises, notamment dans l’agro-alimentaire », détaille-t-elle. C’est lors de la naissance de ses enfants qu’elle commence à s’interroger sur ses pratiques. « J’ai eu de grosses remises en question sur comment consommer, comment les nourrir, comment les soigner…j’avais envie de leur donner le meilleur, je leur faisais des petits pots maison, et je n’ai pas du tout vu ça comme une contrainte, malgré le fait que je travaillais 39 heures par semaine à l’époque ». Un moment qu’elle définit d’ailleurs comme une « porte d’entrée » pour un cheminement vers un mode de vie plus durable.

« La simplicité de faire soi-même »

Autre déclic pour Sabrina : sa participation au « défi Familles Zéro Déchet », organisé par Morlaix Communauté, en 2019. « Une sacrée révélation, une superbe expérience », se souvient-t-elle. C’est l’occasion pour la finistérienne, même si elle était déjà assez avancée dans la démarche au quotidien, de découvrir « de vraies belles alternatives, et la simplicité de faire soi-même ». « Ca a changé toute ma vie, ma façon de voir les choses », avoue-t-elle en riant. Vient alors le temps de la réflexion sur son parcours et sa vie professionnelle : a-t-elle encore envie de travailler dans le marketing ? « Le communication m’intéressait toujours, mais le marketing, secteur dans lequel on travaille sur les emballages, non. Quand on est famille Zéro Déchet, ou en tout cas quand on tente d’aller vers ça, ce n’est plus trop raccord ! ». Sabrina s’oriente alors vers des structures plus vertueuses, davantage en cohérence avec ses convictions, pour exercer son métier. Mais cela va être un passage de courte durée. « J’ai finalement dit stop, ça ne me correspondait plus ». Elle va entrer également pendant un an au sein de l’Adess (Association de Développement de l’Economie Sociale et Solidaire) du Pays de Morlaix, pour travailler sur un projet en lien avec la RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) des entreprises. Mais, « La petite envie d’entreprendre qui me trottait dans la tête depuis pas mal de temps est revenue à moi », confie Sabrina, titillée aussi par les rencontres qu’elle fait après les porteurs de projets du territoire. « Je me suis dit qu’il fallait que je me lance, c’était le moment ». Surtout que, après sa participation au défi famille zéro déchet, il était « difficile de faire marche arrière. Ca incite à vouloir aller plus loin, à s’informer encore plus, et à raisonner plus globalement, on essaie d’avoir une logique dans notre façon de consommer ». C’est ce qu’elle applique d’ailleurs chez elle, avec sa famille. Elle a ainsi réussi à entraîner sa tribu dans son sillage. « On diminue aussi nos achats inutiles, on essaie d’éviter d’acheter du neuf. Finalement, c’est du bon sens. Et on fait aussi des économies non négligeables. Je fais par exemple les produits d’entretien et les cosmétiques moi-même ». Et tout le monde s’y est mis. « Même mon mari s’est pris au jeu du fait maison : il fabrique du jus de pommes, du cidre, des bocaux de légumes, de la lessive de cendre ou lierre. Le côté expérimentation lui plaît », s’amuse-t-elle. Après les tâtonnements inévitables du début, la famille est aujourd’hui bien rodée et a su trouver son organisation.

Partage et transmission

Aujourd’hui, Sabrina s’est pleinement lancée dans sa nouvelle activité professionnelle, suite logique de son cheminement personnel et de sa quête de sens. Elle a suivi une formation autour de « l’animation éco-responsable », mise en place par Laetitia Crnkovic (dont nous avons fait également le portrait, ndlr), la spécialiste trégoroise du zéro déchet. « Moi, ça m’a fait tilt », explique-t-elle, « car le côté animation, dans le sens « partage », transmission m’intéressait ». Mais dans son approche, Sabrina préfère parler de « réduction des déchets », plutôt que de « zéro déchet », synonyme d’un but bien souvent trop difficile à atteindre, et de pression. Si le cœur de son projet reste encore à affiner, elle envisage son métier de façon ludique et autour de la transmission et de la formation, auprès de différents publics, tels que les écoles, les communes, les entreprises. « On parle beaucoup de développement durable ou de Rse, mais la vraie porte d’entrée, ou en tout cas la première préoccupation, c’est surtout la réduction des déchets. C’est concret, c’est palpable ». L’idée pour Sabrina n’est pas d’être une experte ni de transmettre des notions très complexes, parce qu’elle estime qu’ « il faut que chacun à son échelle fasse des petits gestes». Le tout sans contrainte et sans jugement, pas à pas, toujours avec la bienveillance qui la caractérise. Elle se jettera dans le grand bain de l’animation et des premiers ateliers, avec les habitant.e.s et les écolier.ère.s de Plouégat-Moysan, qui auront lieu lors de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, du 20 au 28 novembre.

Pour joindre Sabrina pour des ateliers :

mail : sabfoussard@gmail.com portable : 06.13.94.11.33




Dans « Douce France », des lycéen.ne.s de banlieue enquêtent sur l’accaparement des terres agricoles

Dans le cadre du festival Alimenterre qui se poursuit jusqu’à fin novembre, le film « Douce France » est l’objet de plusieurs projections en Bretagne. Ce documentaire retrace l’enquête d’élèves d’une classe de première d’un lycée de Seine-Saint-Denis sur un projet pharaonique d’aménagement urbain sur des terres agricoles, Europacity.

Europacity, c’est le nom d’un projet pharaonique qui devait s’installer en région parisienne, dans une zone que l’on appelle le Triangle de Gonesse. Un territoire dans lequel sur lequel 17 agriculteurs cultivent encore blé, maïs, betteraves ou colza. Ce projet, d’un coût d’investissement global de 3 milliards d’euros, porté par le groupe Auchan, devait urbaniser 280 hectares, proposer entre autres des commerces, des bureaux, des hôtels, un parc aquatique, une piste de ski et un « musée », et permettre la création de 11 000 emplois.

2017. Des élèves de Première ES au lycée Jean Rostand de Villepinte, commune de Seine-Saint-Denis, sont à quelques minutes du projet Euopacity. Pourtant, ils n’en ont pas entendu parler. C’est en classe, à l’invitation de leurs profs, qu’ils vont mener l’enquête sur celui-ci.

Leur cheminement est retracé dans le film documentaire « Douce France », de Geoffrey Couanon. Le réalisateur choisit alors de se focaliser sur trois apprentis-enquêteurs : Amina, Jennyfer, et Sami. Tous les trois habitent Villpinte, dans des tours, zones pavillonnaires modestes, ou HLM. Les filles ont une idée sur leurs futurq métiers : Pour Amina, ce sera dans l’éducation spécialisée, et pour Jennyfer, la finance. Sami, lui, ne sait pas trop. Pour l’instant, ils vivent leur quotidien entre le shopping, le sport, le gospel, les rigolades avec les copains copines…Comme tous les ados de leurs âges. Mais au fil de leur enquête, des rencontres, des interviews qu’ils vont mener, avec les opposants ou les partisans du projet Europacity, les élus, les habitants, ils vont prendre conscience des problématiques qui se jouent sur un territoire….

Découverte de l’agriculture et du maraichage, des enjeux économiques, des problématiques liées à l’emploi, de l’urbanisation, de l’artificialisation des sols, de l’alimentation en circuit court…sont autant de problématiques que le film aborde, via les tribulations du trio d’ados. Leurs regards changent, ils quittent peu à peu leurs certitudes et leurs a-priori. Ils prennent place dans le débat, et ont des choses à dire…et si c’était ça aussi, devenir adulte ?

Le film est une belle réussite, porté par les trois élèves à l’honneur, particulièrement attachants. L’approche est rafraîchissante sur un sujet dont les enjeux sont pourtant lourds, et toujours d’actualité, puisque même si Europacity a été abandonné officiellement en 2019, un projet d’urbanisation du triangle de Gonesse est toujours sur les rails…

On ressort de Douce France avec l’espoir que la jeunesse s’empare encore un peu plus des questions d’aménagement du territoire, à l’heure où les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants…

Projections du film Douce France :

  • Dimanche 7 novembre à la MJC de Bégard (22) à 15h
  • Mardi 9 novembre au restaurant Pique-Prune de Cleunay – Rennes (35) à 20h30
  • Mardi 16 novembre à l’amphithéâtre du Collège Jean Le Coutailler à Lorient (56) à 18h30
  • Mercredi 17 novembre au cinéma Emeraude à Dinan (22) à 20h
  • Mercredi 24 novembre au Pôle Social et Solidaire de Val Couesnon (35) à 20h30
  • Vendredi 26 novembre au CinéVauban de Saint-Malo (35) à 20h30
  • Samedi 27 novembre à la Maison Glaz à Gâvres (56)
  • Mardi 30 novembre au cinéma Rochonen à Quintin (22) à 20h

Tout le programme du festival Alimenterre : https://www.bretagne-solidaire.bzh/evenement/festival-alimenterre/




« Sur le champ ! », un film qui montre qu’on peut produire moins mais mieux

Dans le cadre du festival Alimenterre qui se déroule jusqu’à fin novembre, focus sur le film documentaire « Sur le Champ ! », qui met en lumière les dérives du système agro-industriel dominant, notamment la précarité des paysan.nes, qui pourtant nourrissent le monde. Il montre également des alternatives qui se développent, comme l’agro-écologie et les circuits courts.

« Aujourd’hui, l’ensemble du système alimentaire produit suffisamment pour nourrir 12 milliards d’individus. Un tiers de cette nourriture est jeté ou brulé tandis que 820 millions de personnes dans le monde ont faim ». C’est sur ce constat implacable que s’ouvre le documentaire « Sur le champ ! », réalisé par Michaël Antoine, Nicolas Bier et Jean-Simon Gérard. Un film qui veut mettre également en avant la situation des paysan.nes à travers le monde : pourquoi sont-ils, alors qu’ils produisent eux-même de la nourriture, parmi les plus pauvres ? L’un des principaux responsables de ce « paradoxe de la faim », est le commerce international toujours plus libéralisé. Mais aussi l’endettement sur de nombreuses années pour acheter des terres et s’équiper de matériel agricole toujours plus performant et cher, pour produire toujours plus.

Mais, de par le monde, des solution sont mises en œuvre et germent ici et là, et permettent de produire mieux. « Depuis une quinzaine d’années, des agricultures alternatives au modèle agro-industriel dominant sont en pleine croissance », nous explique les réalisateurs. On découvre ainsi en Belgique des maraichers qui pratiquent une agriculture durable et diversifiée, et vendent en circuits courts. Au Burkina Faso, on part à la rencontre de femmes qui, à 42, ont créé un jardin collectif dans lequel elles cultivent fruits et légumes selon les principes de l’agroécologie, sans produits phytosanitaires qui ont rendu la population malade. Tandis qu’au Pérou, les paysans ont créé une coopérative pour vendre leurs produits, ce qui permet de « relier les deux extremités de la chaine, les producteurs et les consommateurs, un lien que la mondialisation tend à faire disparaitre ». Le tout est agrémenté de témoignages et commentaires de l’agronome Marc Dufumier et de Olivier De Schutter, professeur de droit à l’Université Catholique de Louvain et rapporteur spécial de l’Onu pour le droit à l’alimentation et l’extrême pauvreté, qui éclairent le spectateur sur le concept de souveraineté alimentaire notamment.

Un documentaire intéressant et pédagogique, qui met bien en lumière les dérives liés au modèle agricole industriel, mais aussi quelques alternatives qui peuvent constituer une réponse qui ne demande qu’à essaimer dans le monde entier.

Projections du film :

  • Lundi 15 novembre au Lycée Pommerit, Pommerit-Jaudy (22) à 20h
  • Mardi 16 novembre au cinéma L’Ellé au Faouët (56), à 20h
  • Mercredi 17 novembre à la Granjagoul à Parcé (35) à 20h
  • Vendredi 19 novembre à l’Espace Carouët, Coëtmieux (22) à 19h
  • Vendredi 19 novembre au Centre Social Familles Actives à 18h à Fougères (35)
  • Samedi 21 novembre au Palacret à Saint-Laurent (22), à 16h (précédé d’un marché associatif et de la projection du film « le paradoxe de la faim »)
  • Dimanche 20 novembre au Potager des Cultures (Le Blosne) à 16h à Rennes (35)
  • Vendredi 26 novembre chez Angèle à Peillac (56) à 20h30

Tout le programme du festival Alimenterre : https://www.bretagne-solidaire.bzh/evenement/festival-alimenterre/