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L’agenda mondial de l’émancipation des femmes

(Plume citoyenne) La communauté internationale s’est retrouvée autour d’un ensemble d’objectifs et de plans d’action pour l’égalité des femmes touchant tous les domaines de la vie publique et privée. On reconnaissait qu’il n’y avait de développement possible sans la pleine participation des femmes. Les processus de rencontres, d’échanges d’expériences et de négociation ont désormais permis une prise de conscience certaine.
Hélas, nous sommes si loin de l’égalité et je dirais même, dans une phase inquiétante dans différentes parties du monde où nous constatons tous les jours que les inégalités progressent en même temps que se développent les intolérances.

Deux textes fondamentaux
Depuis plusieurs décennies la question de l’égalité Homme-Femme se pose avec beaucoup d’acuité, bon nombre de textes et de conférences des Nations Unies ont mis l’accent sur l’égalité Homme-Femme.
Déjà dans l’article 1 de la Charte des Nations Unies :
« Réaliser la coopération internationale […] en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion ».
Puis la Déclaration universelle des droits de l’homme, en 1948 affirme ce principe
« tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ».

Quelques jalons historiques du mouvement féministe
Depuis plusieurs siècles, beaucoup de mouvements féministes sont apparus dans différentes régions du monde. En Europe, quelques noms peuvent être cités
*C’est une longue tradition qui commence en France, à la Révolution, avec Olympe de Gouges.
*Il ne faut pas non plus oublier que le premier livre consacrée aux droits des femmes est écrit par une Anglaise fin 18ième par Mary Wollstonecraft « Défense du droit des femmes ».
*Pendant la Commune, Nathalie Duval et Elisabeth Dmitrieff créèrent, en avril 1871, l’Union des femmes ; c’est un des premiers mouvements féministe qui revendiqua le droit de vote et l’égalité salariale.
*On peut aussi citer Élisa Lemonnier, qui fonda en mai 1862 la
Société pour l’enseignement professionnel des femmes.
*On considère toutefois que les premières manifestations politiques furent organisées par le mouvement des « suffragettes » créé en 1903 au Royaume-Uni.

Les 4 Conférences mondiales sur les Femmes 1975-1995

En un quart de siècle, les quatre conférences mondiales sur les femmes organisées par les Nations Unies ont été le moyen de placer la question de l’égalité au centre des débats internationaux. Des instruments juridiques ont été mis en place.

1975- La Conférence de Mexico

Il y a 42 ans, l’Année internationale de la femme fut proclamée puis la première Conférence mondiale sur les femmes au Mexique recommandait à l’Assemblée générale des Nations unies la Décennie des Nations Unies pour la femme (1976-1985), et créa un Fonds de contributions volontaires afin d’assurer la mise en œuvre de la Décennie.
La Conférence identifia trois objectifs clés :
*Une égalité complète entre les hommes et les femmes et l’élimination de la discrimination fondée sur le sexe;
*L’intégration et la pleine participation des femmes au développement;
*Une contribution de plus en plus importante des femmes au renforcement de la paix internationale.

En 1979, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a été adoptée.

C’est la convention essentielle qui revendique les droits inaliénables des femmes, moitié de la population mondiale. Ce fut une étape fondamentale dans la mesure où elle oblige les Etats tous les quatres ans à donner des informations sur les mesures prises face aux obstacles trouvés.
Il a fallu plus de 30 ans de travail des Nations Unies pour obtenir un texte qui reconnaît la discrimination des femmes et cherche l’égalité avec les hommes.
Dans le préambule est précisé « Convaincus que le développement complet d’un pays, le bien-être du monde et la cause de la paix demandent la participation maximale des femmes, à l’égalité avec les hommes, dans tous les domaines »
La Convention est l’instrument juridique fondamental le plus complet.
Pourtant depuis 1981, date d’entrée en vigueur, la situation n’a pas beaucoup évolué : je cite encore le préambule : »la discrimination généralisée contre les femmes existe toujours » tout en précisant qu’une telle discrimination « viole les principes de l’égalité des droits et du respect de la dignité humaine ».
La Convention réaffirme le principe de l’égalité en demandant aux Etats parties de prendre « toutes les mesures appropriées, y compris des mesures législatives, pour assurer le plein épanouissement et le progrès des femmes en vue de leur garantir l’exercice et la jouissance des droits de l’homme et des libertés fondamentales sur la base de l’égalité avec les hommes » (art. 3).
Les articles 10, 11 et 13 affirment chacun respectivement l’égalité des droits des femmes en matière d’éducation, d’emploi et d’activité économique et sociale. La Convention insiste aussi sur la situation des femmes rurales auxquelles il convient d’accorder une priorité.

Y sera joint en 1999 un Protocole facultatif à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, protocole facultatif, permettant aux femmes victimes de discrimination fondée sur la différence des sexes de porter plainte devant une instance internationale. Après son entrée en vigueur en 2000, le Protocole place la Convention sur un pied d’égalité avec d’autres instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et qui comprennent des procédures de plaintes individuelles. Elle l’assure dans son préambule : « Réaffirmant qu’ils sont résolus à assurer le plein exercice par les femmes, dans des conditions d’égalité, de tous les droits fondamentaux et libertés fondamentales et de prendre des mesures efficaces pour prévenir les violations de ces droits et libertés,… ».

1980 : La conférence de la mi-décennie à Copenhague

En 1980, eut lieu la Conférence mondiale de Copenhague de la Décennie des Nations Unies pour la femme.
Le Programme d’action appelait à des mesures nationales plus importantes concernant l’accès à la propriété privée et le contrôle des biens, ainsi que l’amélioration des droits des femmes en matière d’héritage, de garde d’enfants et de nationalité.
La Conférence cibla trois domaines pour une action spécifique: un même accès à l’éducation, aux opportunités d’emploi et à des services de soins médicaux appropriés.
Pour que l’on remédie à ces problèmes, le Programme d’action de Copenhague appela à la mise en place de mesures nationales plus importantes pour garantir aux femmes la propriété et le contrôle foncier, de même qu’une amélioration des droits des femmes en matière de succession, de garde parentale et de perte de nationalité. .
Egalement la fin des comportements stéréotypés à l’égard des femmes a été demandée.

1985 : La Conférence mondiale de Nairobi et l’émergence des organisations féministes

En 1985, la Conférence mondiale de Nairobi devait faire le bilan de la Décennie des Nations Unies pour la femme : égalité, développement et paix.
Plus de 15 000 représentants d’organisations non-gouvernementales (ONG) ont organisé un forum en parallèle. Le combat pour l’égalité a pris une soudaine ampleur
Le constat que les objectifs de la Conférence de Mexico n’avaient pas été atteints, font adoptés les Stratégies prospectives d’action de Nairobi pour la promotion de la femme pour l’an 2000.
Trois grands principes se dégagent :
*Prendre toutes les mesures juridiques nécessaires dont constitutionnelles;
*Principe d’égalité au niveau de la participation sociale à tous les niveaux;
*Principe d’égalité dans les processus de prise de décisions et dans la participation politique.
L’environnement apparaît aussi dans les textes mais sans faire explicitement référence au rôle des femmes, suite aux rapports du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur le Changement climatique (GIEC) et la multiplication des catastrophes naturelles provoquant des crises humanitaires graves dont les femmes et les enfants sont les premières victimes.
On peut dire que Nairobi, c’est l’émergence du féminisme mondial.

En 1992 au Sommet de la Terre de Rio, la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) est adoptée en mettant de l’avant face aux changements climatiques le principe de précaution, le principe des responsabilités communes mais nuancées selon les régions et les Etats polluants le plus, mais avec une nuance impliquant un droit au développement. Depuis 1995, les Etats se réunissent une fois par an lors des Conférences des Parties ou COP (Conférences of Parties).
Le rôle fondamental des femmes est affirmé : dans la déclaration de Rio : Principe 20 « Les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l’environnement et le développement. Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d’un développement durable ».
Il est aussi développé dans le plan d’action pour le 21 siècle chapitre 24 de l’Action 21 appelé aussi l’Agenda 21 : « Action mondiale en faveur de la participation des femmes à un développement durable et équitable ».

Mettre fin à la violence à l’égard des femmes

En 1993, la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes contient une définition explicite et complète de cette violence,
Une véritable monstruosité, toujours actuelle, est la violence à l’égard des femmes . Cela touche toutes les régions du monde. Plusieurs publications nous donne comme chiffre : 35% des femmes ont subi des violences physiques et/ou sexuelles infligées par un partenaire intime ou par d’autres.
La journée du 25 novembre a été proclamée Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

1995 : La quatrième Conférence mondiale sur les femmes de Beijing

C’est en 1995 en Chine, que le mouvement s’accélère, par une très importante participation des Etats et des ONG. Le Programme d’action de Beijing promeut des actions spécifiques pour assurer le respect des droits et de l’égalité des femmes donc la transformation du statuts des femmes et de leur autonomie.
Un nouveau terme apparaît, plus large dans son concept, le genre. Les femmes ne sont plus considérées comme récipiendaires des politiques, mais comme actrices à part entière.
Les organisations non gouvernementales ont été à la pointe des initiatives et des domaines d’analyse des obstacles afin les Etats s’impliquent avec la société civile sur des mécanismes et des mesures assurant la complète participation et la formation des femmes dans les prises de décisions dans tous les domaines dont l’environnement. On peut, je crois, pouvoir dire qu’elles furent à l’origine du contenu du Programme d’action…

Enfin une organisation ONU pour les femmes
En 2010, il est décidé de la fusion de quatre organismes de l’ONU pour une instance unique :
– le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) ;
– l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme (INSTRAW) ;
– la Division de la promotion de la femme (DAW) ;
– le Bureau de la Conseillère spéciale pour la problématique hommes-femmes (OSAGI)
La création d’ONU femmes a pour objet d’accélérer le processus pour la réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation de la femme.

Le Plan stratégique de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation
des femmes (2014-2017) dans son intitulé nous indique : « Faire de ce siècle le siècle des femmes et de l’égalité des sexes » et il est précisé dans ce plan que cela est un préalable au développement durable. Mais ceci sera la seconde partie à venir…

Le Genre dans les négociations du développement durable et le changement climatique: une lente intégration

L’enjeu du Genre
En 1988, le G7 se veut soucieux d’une expertise indépendante et demande la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ( GIEC). Il fut créé conjointement par le Programme des Nations Unies pour l’environnement ( PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). La problématique du Genre est totalement absente de sa feuille de route .
Au fil des ans, des études commanditées notamment par l’ONU, l’OCDE ou la Banque Mondiale ont montré que les premières victimes du non développement et du changement climatique étaient les femmes quelque soit l’aire géographique ou le groupe social auxquelles appartenaient, La prise en compte du Genre dans les OMD puis les ODD et la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est donc devenu un enjeu majeur du combat des femmes dans le cadre de ces négociations internationales.

L’approche genre a permis à la fois de prendre en compte cette dimension et de considérer les femmes à leur véritable place, celle d’actrices du changement, à même de produire une transition au service des territoires et de la résilience face au changement climatique

Il convenait de rendre évident que l’évolution des rapports sociaux entre femmes et hommes devenait le pivot de la transition vers un développement soutenable ,et la problématique du genre permet d’intégrer tous les facteurs ayant pour objectif l’égalité hommes-femmes.

Les premières étapes des bouleversements majeurs en cours

1. En 2000, les Nations Unies ont donc adopté les 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui ont pris fin en 2015 dont
l’objectif 1-1.2 était de fournir un emploi décent aux femmes et au jeunes
et l’objectif 3 de promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.
2. Depuis septembre 2015, prenant le relais, le programme de développement durable pour 2030 a été adopté par l’organisation des Nations Unies qui comprenait 17 Objectifs du Développement Durable (ODD) dont un seul traite spécifiquement de la situation des femmes :
Objectif 5. Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles
5.1 Mettre fin, dans le monde entier, à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles
5.2 Éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation

Cependant, compte tenu de la transversalité des difficultés auxquelles sont confrontées les femmes, le combat des organisations féministes devient alors l’intégration d’indicateurs transversaux entre les questions de genre et les 17 ODD afin de rendre plus efficient le combat contre les inégalités et de renforcer les droits des femmes dans tous les domaines d’intervention de ces ODD comme, à titre d’exemple, l’éducation, les violences faites aux femmes, la formation, les institutions, l’économie, le travail, la terre à travers les processus déjà indiqués dans la première partie.

Petit rappel partiel de l’évolution des négociations internationales
1995 – à la Conférence de Pékin sur le statut des femmes
2001 – Marrakech, décision 28/CP.7: 1ere mention « égalité de genre »
2010 – Cancun 1/CP.16: reconnaît importance égalité de genre
2011 – Durban, décision 3/CP.17: Fond Vert Climat: mandat pour le genre
2012 – Doha, Décision 23/CP.18 Parité & participation des femmes dans
instances de la CCNUCC
2013 – Varsovie, Décision2/CP.19 Pertes & préjudices: données sexo-spécifiques
2014 – Lima, Décision 18/CP.20 Lima est une étape importante par le Programme de Travail de Lima sur le genre
2015 – Accord de Paris CP.21: Genre dans le préambule, Art. 7, Art. 11,
2016 – Marrakech: un pas en avant pour le genre
Décision Genre: élaboration d’un plan d’action Genre pour la COP23
2017 – Adoption du Plan d’action Genre à la Cop23

Ces suites de décisions montrent que l’approche genre est devenue une question récurrente des négociations internationales mais aussi que la mise en œuvre concrète des décisions est un processus extrêmement lent.

La COP 23 et l’adoption du Plan Action Genre

Les enjeux actuels sont cruciaux et exigent un nouvel élan pour franchir les multiples obstacles, initiatives et actions à mener . C’est tout l’enjeu du Plan Action Genre qui vient d’être adopté en novembre à la COP23

Les Conférences des Parties ou COP (Conférence of Parties)
Depuis 1995, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) prévoit la réunion, un fois par an des Etats signataires, la Conférence des Parties, pour définir des objectifs nouveaux et en suivre la mise en œuvre . La forte participation des organisations féministes a permis la prise en compte des femmes pour la réalisation d’un développement durable avec un accent particulier mis sur la santé environnementale vu les conséquences sur les femmes et les enfants , particulièrement les filles, donc la nécessité de construire, avec les femmes, cet environnement sain et durable. En 2012, avec un mandat genre spécifique pour ce fond la COP 17, appelée aussi Conférence de Durban crée le Fonds vert pour le climat. Depuis les organisations internationales non gouvernementales telle que la Women Gender Constituancy demandent à ce que les femmes puissent en bénéficier dans des projets spécifiques.

Le Plan d’Action Genre de 2 ans
Les axes clés
-Mise en œuvre des politiques climatiques intégrant pleinement le genre,
-Nécessité d’avoir des statistiques et des analyses sexo-spécifiques permettant l’ évaluation de l’impact du changement climatique et des politiques climatiques.
Ceux-ci devant comprendre des références concernant les savoirs locaux et ancestraux, notamment ceux détenus par les femmes.
5 groupes de recommandations opérationnelles
A : Renforcement de capacités / Partage de connaissances
Promouvoir la formation et partage de connaissances sur le genre entre échelles nationale, locale, communautés autochtones
Organiser des sessions de formations à l’occasion de réunions régionales pour le renforcement de capacités
S’appuyer sur des guides de bonnes pratiques
B : Parité, Participation et leadership des femmes
Promouvoir la parité au sein des délégations et organes de la CCNUCC par l’alternance et la coresponsabilité (objectif : 50% de femmes en 2019)
Renforcer le mentorat au sein des délégations et institutions
Promouvoir la participation des femmes dans les instances de décision, nationales et locales, y compris les femmes de terrain
C : Cohérence avec la CCNUCC et les organes de l’ONU
Renforcer l’intégration du genre dans les organes de la CCNUCC dès 2018
Organiser des formations pour le Secrétariat et les membres des organes, en synergie avec les autres processus ONU (17 ODD)
Rapports conjoints dans le cadre de l’Agenda 2030
Renforcer la coordination entre entités nationales et infranationales pour des politiques / programmes intégrant le genre
D : Moyens d’une mise en œuvre sensible au genre
Analyses genre des politiques climat incluant les barrières à la participation des femmes
Identifier les acteurs clés pour mener des analyses genres à inclure dans les plans d’action pour la planification des programmes)
Transfert de Technologies climat intégrant le genre (CTCN)
Répliquer/mettre à l’échelle les projets pilotes qui intègrent le genre
Inciter les banques commerciales à cibler les femmes comme bénéficiaires
E : Suivi –Evaluation
Produire un guide de suivi-évaluation pour les Etats Parties guide fourni par le Secrétariat
Rapports sur les mandats genre
Dialogue de facilitation

En conclusion
De nombreux articles, guides, références traitent de la question du genre, sous l’angle de l’approche systémique, des méthodologies, des évaluations ou des recommandations. Malgré ce foisonnement, les mises en œuvre tardent à se concrétiser sur le terrain, en particulier en matière de financements et d’accès aux fonds climat. Les progrès sont réels, grâce à la mobilisation et à la coordination des organisations de femmes, mais les enjeux restent importants.

J’ai, particulièrement, tenu compte de la documentation des Nations Unies et des documents de la Women Gender Constituancy

Je souhaite tout particulièrement remercier les organisateurs du Parlement du Féminin pour cette formidable initiative qui nous permet de valoriser et capitaliser les voix des femmes pour construire un monde plus soutenable !

Dominique Ounadjela-Guizien / WECF




Notre sélection de livres et films pour Noël

Noël approche à grands pas…si vous êtes en panne d’idées cadeaux, nous vous proposons une sélection de livres et de films consacrés au développement durable et solidaire. Des ouvrages et long-métrages, bretons ou non, que nous avons chroniqués sur notre site tout au long de cette année 2017 !

 

Les livres :

Les 50 règles d’or zéro déchets

Il est grand temps de réduire nos déchets, les poubelles débordent ! Pas toujours facile de savoir comment s’y prendre. Le livre « Les 50 règles d’or zéro déchets », paru aux édition Larousse, nous montre qu’amorcer la démarche peut être finalement assez simple ! L’auteur, Julie Niel-Villemin, est journaliste en télévision et en presse écrite, spécialiste des questions environnementales. Elle a également à son actif le livre « Les 101 règles d’or de la Green Attitude ». Avec « Les 50 règles d’or du zéro déchets », elle a pour objectif de nous inciter à réduire nos déchets et à repenser nos habitudes de consommation grâce à des petits gestes du quotidien, à la portée de chacun : privilégier les circuits courts, consommer des produits de saison, dire non au suremballage, optimiser les restes, pour l’alimentation ; se mettre à l’hygiène intime écologique (serviettes jetables ou coupe menstruelle), faire ses cosmétiques soi-même, privilégier le solide, dans la salle de bains ; organiser un vide-dressing, réparer ou faire réparer, louer une tenue, pour nos armoires…

Lire notre article  « Avec les « 50 règles d’or zéro déchets », plus d’excuses pour réduire le volume de la poubelle ! »

« Recette saines et gourmandes pour enfants récalcitrants »

Dur dur de faire manger les enfants ? Les éditions Terre Vivante ont pensé à tous les parents en détresse avec « Recette saines et gourmandes pour enfants récalcitrants », un ouvrage d’Amandine Geers et Olivier Gorce. Avec au menu pas moins de 45 recettes originales et ludique à cuisiner en famille ! Très pédagogique et bien illustré par de grandes photos, l’ouvrage fourmille de conseils et de recettes qui feront le bonheur des enfants, mais aussi, par leur originalité et leur facilité, des plus grands !

« Recette saines et gourmandes pour enfants récalcitrants », 118 pages, Editions Terre Vivante, 12 euros.

A lire notre article : Des recettes ludiques et saines pour les enfants qui n’aiment pas manger !

Le Fanzine des Jeannettes, pour consommer local et sans déchets sur le Pays de Morlaix

Chloé Chevalier et Pauline Remeur, deux jeunes morlaisiennes, viennent de lancer leur association et leur fanzine « Les Jeannettes » sur le Pays de Morlaix, Au programme : des adresses, des astuces, des recettes, des conseils…pour consommer local et réduire ses déchets !Consacré à la commune de Saint-Martin-Des-Champs, le premier numéro présente les bonnes adresses pour se fournir en produits locaux sur la commune, des astuces DIY et pour réduire ses déchets, un « défi de la saison », une double-page pour les enfants…Le tout pour deux euros ou deux Buzuks ! Edité à 500 exemplaires, le fanzine est disponible dans une vingtaine de point de vente du Pays de Morlaix. Le deuxième numéro est sur le point de sortir et sera consacré au secteur de Taulé-Locquénolé, avec un focus sur les fêtes de fin d’année, sous l’angle de la consommation locale et de la réduction des déchets.

A lire, notre article : Avec les Jeanettes, consommez local et sans déchets sur le Pays de Morlaix !

La Slowlife en pleine conscience

« Rythme effréné ». L’ expression revient tout au long de ce petit livre de 95 pages. Pour Cindy Chapelle l’urgence de nos sociétés nous pousse à courir sans cesse et à oublier de prendre du temps pour soi. Anxiété au travail, épuisement ou « burn-out »,  sentiment de faire «fausse route » ou encore « état de blancheur » pour le sociologue David Le Breton dans son ouvrage Disparaître de soi, sont les conséquences psychologiques de cet état d’urgence. Ces états d’asséchement émotionnels ne sont pas encore reconnus comme « maladies professionnelles », mais ils tendent à le devenir. Cindy Chapelle propose de reprendre sa vie en main en décidant de ralentir. Une philosophie inspirée du mouvement de la Slow Food : LA SLOW LIFE.

A lire, notre article : Chronique livre : La slow Life, en pleine conscience de Cindy Chapelle

Trémargat à l’honneur dans un livre

Les éditions Coop Breizh ont fait paraître un ouvrage consacré à Trémargat, petite commune des Côtes-d’Armor particulièrement dynamique en matière de transition écologique et de participation citoyenne. Il apporte un éclairage sur les raisons qui font que la commune a su révéler et mobiliser les énergies.

Lire notre article : Trémargat à l’honneur dans un livre

Les films (disponibles en DVD ou vidéo à la demande)

Food Coop

Rediffusé cette année en novembre dans le Centre Bretagne dans le cadre du mois de l’Economie Sociale et Solidaire, « Food Coop » est un documentaire retraçant l’histoire et le fonctionnement de la Park Slope Food Coop, un supermarché coopératif qui a vu le jour en 1973 aux Etats-Unis. Le modèle économique de la structure est simple, mais à contre-courant du modèle de la grande distribution actuel. Chaque membre de la coopérative travaille 2h45 par mois, et bénéficie en échange de produits alimentaires de bonne qualité (dont du bio), à des prix bas. Dans cette coopérative, pas de PDG, pas d’actionnaires, mais une myriade de bénévoles et 80 employés, pour un chiffre d’affaire de 51 861 762 dollars de chiffre d’affaires. Et une économie moyenne de 250 dollars par ménage en allant y faire ses courses, comparé aux supermarchés traditionnels. Un film qui a donné des idées puisque un projet de supermarché coopératif est désormais en route sur Rennes !

Litre notre article sur Food Coop

L’éveil de la permaculture

Sorti en avril 2017, le film L’éveil de la permaculture fait un tour de France de ce qui est, plus qu’une méthode de culture, une philosophie de vie.

« La permaculture laisse entrevoir une lueur d’espoir avec ses solutions écologiquement soutenables, économiquement viables et socialement équitables. » C’est cette lueur d’espoir et ses solutions qu’Adrien Bellay, réalisateur du film L’éveil de la permaculture, a voulu rencontrer.

Tout au long du film, on suit des adeptes de la permaculture. Formateurs, ingénieur agronome, apprentis en permaculture… C’est tout un monde qui s’ouvre aux spectateurs.

Lire notre article : Chronique. L’éveil de la permaculture




Le Mor Braz : une merveille marine à côté de chez nous Protégeons ce patrimoine naturel

 (Plume Citoyenne) Ce samedi 16 septembre, Bretagne Vivante embarque 70 personnes à bord du navire de la compagnie Navix, au départ de Locmariaquer, afin de sensibiliser le grand public à la richesse naturelle du Mor Braz. En effet, cette zone est un lieu de prédilection pour les oiseaux et les mammifères marins, dont certaines espèces rares. Il est donc essentiel d’expliquer à tous pourquoi il est si important de la préserver.

Aujourd’hui, partout sur la planète, les océans sont menacés. Et les étendues marines bretonnes ne sont pas épargnées. Pollutions, surpêche, réchauffement climatique : les effectifs d’oiseaux, de mammifères marins et de poissons sont en chute libre. Il y a trois ans, un petit groupe de naturalistes a décidé, par curiosité, de partir dans le Mor Braz, <http://www.lesbiodiversitaires.fr/2015/09/aventures-naturalistes-dans-le-mo r-braz.html> afin de voir ce qui se passait en mer. Mais plutôt que d’apporter des réponses, la rencontre avec de fortes densités d’oiseaux et de dauphins a fait naître de nombreuses questions ! Les grands dauphins présents sont-ils sédentaires ou migrateurs ? Le Mor Braz est-il un lieu de présence régulière pour des espèces d’oiseaux considérées jusqu’alors comme très rares en France ? Pouvons-nous observer des impacts du changement climatique sur les espèces marines du Mor Braz ? Etc. Car si des études menées par Bretagne Vivante sont déjà réalisées par sur cette zone, certaines connaissances restaient à approfondir. Le Mor Braz, au sud de la Bretagne Cette zone présente la particularité d’être enrichie toute l’année par les apports nutritifs des eaux de la Loire et de la Vilaine, qui favorisent ainsi une production planctonique lors de la rencontre entre ces eaux douces et les eaux marines. De plus, sa position stratégique dans le golfe de Gascogne, entre les mers boréales et tropicales, en fait un lieu de passage essentiel pour la faune migratrice : oiseaux marins, cétacés et tortues marines. C’est ainsi qu’est née, pour Bretagne Vivante, l’envie d’étudier encore plus précisément le milieu marin du Morbihan, afin de pouvoir par la suite contribuer à protéger cette faune marine. Que pouvons-nous tous faire pour préserver les milieux maritimes bretons ? Bretagne Vivante souhaite prendre le temps de faire découvrir ce lieu au grand public afin de rappeler à tous que chacun peut contribuer, à son niveau, à la préservation de la faune du Mor Braz (et des océans en général). Voici ce que chacun peut faire : -Pour les locaux et les touristes de passage : encourager la pêche durable, notamment en achetant du poissons en priorité aux ligneurs, si possible directement aux pêcheurs ou aux poissonniers locaux. -Même si cela peut être tentant, il ne faut pas nager avec les dauphins, ni les toucher : non seulement c’est potentiellement dangereux (même sans le faire exprès, un coup de nageoire peut être fatal), mais cela dérange fortement ces animaux. Pour les plaisanciers : ne jamais poursuivre un groupe de dauphins pour les voir plus près, c’est un énorme dérangement et, par ailleurs, vous ne réussirez qu’à les faire fuir et plonger. La meilleure façon d’observer les dauphins est de couper le moteur et de les laisser venir. En les respectant, leur curiosité naturelle vous offrira souvent un beau spectacle. -Bien sûr, ne jamais rien jeter à la mer : les oiseaux, mammifères et autres habitants des océans peuvent s’étouffer avec un bout de plastique malencontreux. Nous espérons que cette sortie permettra à chaque participant de se faire le futur ambassadeur de la biodiversité de cette petite portion d’océan Atlantique, très fréquentée par les humains et qui mérite d’autant plus l’attention de chacun.

 

Gwénola Kervingant Présidente de Bretagne Vivante




Energie : Le Pays de Morlaix lance un appel à projet

Le Pays de Morlaix, dans le cadre du contrat de partenariat Europe-Région-Pays, lance un appel à projet autour de l’énergie. Le but : soutenir des actions exemplaires et dans la mesure du possible collectives sur les économies d’énergies, notamment dans le bâtiment, et sur le développement des énergies renouvelables, localement.

Le contrat de partenariat Europe-Région-Pays de Morlaix court sur la période 2014-2020. Il se décline en 10 thématiques. L’une d’elles est consacrée à l’énergie, un enjeu important sur le territoire du Pays de Morlaix, qui comprend 61 communes. En effet, seulement 9% de l’énergie consommée sur ce territoire est produite localement. L’approvisionnement des 91% restant coûte ainsi pas moins de 390 millions d’euros. Le Pays de Morlaix reste encore très dépendant au pétrole, qui constitue pas moins de la moitié de l’énergie consommée, et à l’électricité. Les consommations d’énergies se retrouvent essentiellement dans le secteur résidentiel (habitations) et dans les transports. Des constats qui induisent pour le Pays de Morlaix des objectifs de maîtrise de consommation énergétique, de développement des énergies renouvelables produites localement et des bonnes pratiques.

C’est dans ce cadre que le Pays de Morlaix lance un appel à projet « énergie », en s’appuyant sur le contrat de partenariat, via essentiellement les outils Leader et Iti-Feder. L’appel à projet se décline en deux volets. Le premier volet est consacré aux économies d’énergies dans le bâtiment : il s’agit là de soutenir des opérations de rénovation en priorité notamment pour des questions de maîtrise du foncier, mais aussi de construction, qui vont au-delà des exigences réglementaires. Le deuxième volet est consacré aux énergies renouvelables avec production locale, afin de « favoriser les solutions alternatives aux énergies fossiles et électriques ». Destiné aux structures publiques et privées du territoire du Pays de Morlaix, ainsi qu’aux associations, l’appel à projets vise également à mettre en avant l’action collective. Les collaborations entre structures, les groupements d’achats… seront ainsi valorisées par une aide supplémentaire. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 1er mars 2018.

Toutes les détails de l’appel à projets et toutes les informations pour candidater sont disponibles sur le site du Pays de Morlaix : http://www.paysdemorlaix.com/energies-lancement-dun-appel-a-projets-sur-le-pays-de-morlaix/




« La Tomate », une bande-dessinée où cultiver devient un crime

Et si faire pousser de simples tomates était devenu un crime ? C’est ce que raconte la bande-dessinée «LA Tomate », parue aux Editions Glénat. Une dystopie qui nous présente un futur angoissant mais finalement peut-être pas si éloigné…

Imaginez une société dans laquelle l’eau est devenue rare, et peut faire l’objet de trafic. Une société dans laquelle il est interdit de faire pousser quoique ce soit, car l’alimentation est devenue entièrement réglementée par les multinationales. Cette société est le cadre de la bande dessinée « La Tomate », parue aux Editions Glénat. Fruit du travail d’Anne-Laure Reboul au scénario et de Régis Penet au scénario et aux dessins, elle propose une dystopie (récit futuriste décrivant un avenir sombre, au contraire d’une utopie, ndlr). L’action se passe dans un futur sûrement proche, mais on ignore la date exacte. On ignore également ce qui a fait que le monde en est arrivé là. Mais toujours est-il que la société est alors hiérarchisée en trois classes sociales distinctes : le « premier cercle », qui semble regrouper les puissants, le « second cercle », ensemble qui regroupe visiblement les fonctionnaires, et le « troisième cercle », le reste de la population, qui semble vivre dans le chaos. L’héroïne est Anne Bréjinski. Elle appartient au « second cercle » et travaille pour le « service d’épuration ». Elle est chargée de « retrancher », c’est-à-dire d’éliminer tous les objets ayant rapport au monde « d’avant ». C’est ainsi qu’en voulant éliminer un magazine trouvé par des habitants du « troisième cercle », elle tombe par inadvertance sur un sachet de graines de tomates. Elle décide alors de les semer et de les faire pousser…

La BD raconte le procès d’Anne, qui n’a pas le droit, comme c’est la règle dans ce nouveau monde, de faire pousser de simples légumes. Face aux juges, elle va devoir raconter comment elle est entrée en possession de ses graines et quelles conséquences cela a eu sur ses relations sociales.

Avec ses couleurs sombres et froides, son trait brut, et ses grandes cases, la bande-dessinée « La Tomate » donne dès le départ le ton : l’heure n’est pas à la rigolade, mais plutôt à un univers futuriste triste et angoissant. Si l’histoire reste bien menée et fait réfléchir sur notre rapport aux graines, à l’alimentation, à l’eau, on peut regretter le manque de détails sur les origines de cette société totalitaire (qu’est ce qui a bien pu mener là?). Place alors à l’imagination pour essayer de comprendre tous les tenants et les aboutissants de cette histoire, qui amène néanmoins le lecteur à se poser des questions sur notre rapport au vivant.




Relations ville-campagne : des territoires bretons qui innovent

Mercredi 31 janvier, la Région Bretagne organisait la deuxième édition de sa journée « Les territoires innovent » à Pontivy (56). Plus de 300 personnes étaient réunis pour évoquer, pour cette deuxième édition, les liens unissant ville et campagne.

« Campagne et villes, cultivons les liens », telle était la question centrale de la journée « Les territoires innovent », dont la deuxième édition se déroulait cette année à Pontivy (56). Organisée par la Région Bretagne, avec ses partenaires AgroCampus Ouest, l’Association des Communautés de France, l’Association des Directeurs Généraux de Communautés de France, l’Aassociation Régionale d’Information des Communautés (Aric), le réseau Bruded, le Ceser de Bretagne, la chaire « territoires et mutations de l’action publique » de l’Iep de Rennes, le Pays Cob, le réseau des conseils de développement de Bretagne, et Résovilles, centre de ressources pour la politique de la ville, la journée a rassemblée plus de 300 personnes. Toutes étaient réunies pour réfléchir et échanger autour des liens entre les villes et la campagne. « Comment dépasser les préjugés sur le supposé clivage villes-campagne ? Comment susciter des coopération, des liens entre ces deux espaces ? Quel rôle peuvent jouer les collectivités locales et les associations ? ». Toutes ces questions ont été abordées à travers des tables-rondes et des ateliers.

Ces temps d’échanges ont permis aux participants de découvrir certaines initiatives mises en place sur les territoires en Bretagne. Ainsi, l’association Ty Films, basée à Mellionnec dans le Kreiz Breizh à proximité de Rostrenen et qui mène tout un travail autour du film documentaire auprès du grand public en milieu rural. Elle travaille actuellement avec des étudiants en cinéma de la licence « arts » mise en place récemment par l’Université de Bretagne Occidentale, ce qui permet ainsi de développer les liens entre milieu urbain et milieu rural Même principe avec une opération de mise en place de ferme urbaine dans un quartier de Lorient, avec les Jardins de Cocagne du Pays de Lorient (Optim-ism).Ou encore avec l’Art dans les Chapelles, association qui est Pôle de ressources d’arts plastiques en Centre Bretagne. Chaque été, elle organise des expositions dans les chapelles du Pays de Pontivy, avec une quinzaine d’artistes français et internationaux. Les ateliers ont également permis de mettre en lumière d’autres initiatives innovantes, notamment concernant les échanges de ressources entre villes et campagne : le projet Atlass mené par le Civam Bretagne, le projet de construction d’un abri en terre dans le quartier du Blosne à Rennes, de la construction urbaine en bois de bocage à Lorient…Autant d’exemples, portés souvent par des associations ou de petites communs, montrant le fort potentiel et la grande diversité des liens possibles entre milieu urbain et milieu rural dans notre région.