1

Un dossier pour tout savoir sur l’eau en Bretagne

L’Observatoire
de l’Environnement en Bretagne a récemment mis en ligne un dossier
consacré au cycle de l’eau dans la région, consultable
gratuitement.

D’où
vient l’eau que consomment les bretons ? Quel est son état
écologique ? Quel rôle jouent les zones humides ? Les
réponses à ces questions, et bien d’autres, sont à découvrir dans
le dossier sur le cycle de l’eau en Bretagne, édité par L’OEB
(L’observatoire de l’Environnement en Bretagne). L’organisme s’est
fait aidé d’une trentaine d’experts techniques de la Région pour
élaborer ce dossier documentaire, qui aborde diverses thématiques :
la qualité de l’eau, les nitrates, les pesticides, les
proliférations de cyanobactéries, les algues vertes, le
phytoplancton toxique, l’eau potables, les contiminants chimiques sur
le littoral, la trame bleue…

La
biodiversité n’est pas non plus oubliée, avec un éclairage sur les
espèces spécifiques qui habitent les lieux humides en Bretagne, des
focus sur la continuité écologique…

Les
effets des activités humaines et des aménagements réalisés sont
égalemet étudiés : on apprend ainsi par exemple qu’une large
majorité des cours d’eau sont dans un état écologique médiocre à
l’est, alors qu’à l’Ouest ils sont plutôt en bon état, mis à part
certaines rivières littorales, notamment dans le Léon.

Le
changement climatique est aussi abordé. Si ses effets sont encore
peu visibles, il est pourtant déjà à l’oeuvre, comme en témoigne
la hausse du niveau de la mer ou encore l’augmentation moyenne de la
température.

Même si le tableau présenté n’est pas très réjouissant, la fin du dossier insiste néanmoins sur les solutions mises en œuvre : gouvernance, réduction de l’utilisation des pesticides, amélioration de la continuité écologique…Disponible en format PDF, le document est consultable sur le site https://bretagne-environnement.fr/cycle-eau-bretagne-dossier




10 ans du Jardin de Cocagne nantais. « Semer des graines, semer des légumes, semer l’avenir »

« C’est un grand jour. C’est vraiment incroyable… dix ans, je n’en reviens pas ! Il n’y avait rien sur ce site il y a dix ans, il a fallu tout construire. C’est toute l’histoire d’une création. », me dit la directrice du Jardin de Cocagne nantais avant de rejoindre la scène installée près de l’entrée. Un groupe d’adhérents et de jardiniers l’attend pour chanter une chanson de leur composition. Ils l’interprètent devant un public familial venu visiter et fêter ce lieu et ceux qui le font vivre. « Semer des graines, semer des légumes, semer l’avenir », entonnent-t-ils en chœur. Car c’est bien cela le cœur du Jardin.

 

L’après-midi est rythmé par diverses animations pour découvrir le projet social de l’association, mais aussi pour promouvoir une agriculture biologique de proximité. Petits et grands sont ravis par l’atelier cuisine, le concours de gâteau et la balade en calèche avec l’Attelage de la Maison Rouge. Une exposition « Pour vos amis biosceptiques » et la conférence-débat avec la co-présidente de l’association Terre de Lien1 sur le foncier agricole ont nourri les réflexions de chacun. Sur le marché installé sur le Jardin, les visiteurs ont pu rencontrer des producteurs locaux. Ils

participent à l’année à garnir d’autres denrées bio les paniers de légumes distribués par l‘association. Méli-Mélo, un atelier d’insertion en préparation culinaire qui a développé une activité de traiteur sur l’agglomération nantaise était également présent. Et d’autres encore… On découvre tout un réseau et toute une dynamique économique et sociale sur ce territoire que racontent aussi les jardiniers et adhérents du Jardin.

 

« Ce sont toutes les expériences que tu prends »

 

Des visites groupées du Jardin sont également proposées. Nos guides sont les jardiniers. Ce sont des hommes et des femmes en difficulté sociale et professionnelle qui ont intégré le Jardin de Cocagne dans une démarche d’insertion par l’activité économique. Ils sont ainsi salariés pour une durée de quelques mois à deux ans maximum. Durant cette période, ils bénéficient d’un accompagnement social et professionnel. Une équipe de cinq encadrants, dont deux techniques et une accompagnatrice socio-professionnelle, gère aujourd’hui 19 jardiniers. Ils sont près de 150 à être passés par le Jardin en dix ans. L’objectif est autant de soutenir ces personnes dans l’élaboration et la mise en place d’un projet professionnel que de les aider à reprendre un rythme de travail et accéder à un apprentissage. Il peut aussi s’agir de régler des questions essentielles liées au logement, à la santé, à la citoyenneté… Un de nos guides, jardinier depuis huit mois, nous explique : « Le maraîchage, je n’avais jamais fait ça. J’ai un projet professionnel dans la logistique. » Et il expérimente au quotidien le b.a-ba du métier : « J’aime faire les livraisons avec les Paniers Bio Solidaire1. Il y a seize points relais à Nantes à livrer. On fait trois livraisons par semaine avec entre 150 et 200 paniers à chaque fois ». Conditionnement, manutention, il n’y a pas que la terre avec laquelle il faut travailler. « Ce sont toutes les expériences que tu prends. On est polyvalent ». En effet, chaque jour les différentes tâches liées à l’activité maraîchère et la distribution des paniers sont réparties entre les jardiniers. Ils se frottent tour à tour au désherbage, au semis, au ramassage des légumes, à la préparation des paniers, mais aussi à la vente directe au marché du Jardin réservé aux adhérents pour compléter leur panier.

 

La visite continue. Cultures sous tunnel, en plein air, en plein champs, les jardiniers travaillent sur près de quatre hectares de terrain. Les choux ont laissé la place aux aubergines et aux poivrons, tandis que des framboisiers ont été plantés pour une première récolte cette année. Artichauts et groseilles feront aussi partis des nouveautés pour le plus grand plaisir des adhérents qui écoutent attentivement les explications des jardiniers sur leurs méthodes de production. Ils n’hésitent pas à partager aussi leurs propres expériences de plantation. « Monsanto, ici, on ne connaît pas ! Ici, les vers, les insectes, ça se balade. Pas besoin de Round up, on a nos mains, la binette et le purin d’ortie ! », nous dit avec fierté notre guide. « Beaucoup de lapins aussi » avec lesquels il faut apprendre à faire. Son collègue poursuit sur l’importance de
la rotation des cultures :
« ça permet d’éviter certaines maladies. On met telle ou telle culture pour que la terre se refasse. On sait que si on remet toujours la même culture, ça ne va pas marcher. » « Ici, tout est bio ! ».

 

Consomm’acteur et lien social

 

Les échanges vont bon train et permettent de faire connaissance avec ceux que l’on nourrit et ceux qui nous nourrissent. Les adhérents du Jardin de Cocagne y sont venus dans un souci de consommer des produits issus de l’agriculture biologique et locaux mais aussi pour la dimension sociale du projet. Ils se définissent comme des consomm’acteurs. Avec le panier, viennent des recettes pour cuisiner les légumes de la semaine. « J’ai appris à faire un pesto avec les fanes de radis ou de carottes. On apprend que tout se récupère ». Et rien ne se perd avec la potée du dimanche et ses restes de légumes. Les adhérents retrouvent également la lettre d’information du Jardin dans leur panier hebdomadaire. « Avec la lettre, on sait ce qu’il se passe, on apprend les projets du jardin et de chacun, les personnes qui arrivent, qui partent, les formations que les jardiniers suivent… ». « Nous nous sommes déjà vus au marché et pour la distribution des paniers », rappelle également une adhérente à nos guides. Ce lien qui se crée entre les jardiniers et les adhérents, via les distributions et les lettres d’information, est particulièrement apprécié.

 

« Avec mon mari, nous sommes adhérents depuis quatre ou cinq ans maintenant. Au début, nous étions sur liste d’attente quand l’association a démarré. Après, nous avons un peu oublié et finalement nous avons fini par nous inscrire ». Durant ces dix années d’existence, le Jardin a augmenté ses capacités de production et varié son offre afin de répondre à cet engouement pour les paniers de légumes bio qui sont distribués à 150 adhérents à ce jour. L’association a donc pu accueillir plus de jardiniers. Elle les a accompagnés vers un retour à l’emploi ou pour poursuivre d’autres démarches.

 

Ainsi, pour la co-présidente de Terre de liens qui conclut le débat du jour, le Jardin de Cocagne répond aux enjeux actuels de maîtrise de la production, de la consommation et de sécurité alimentaire, via la mise en place d’un circuit court et d’une agriculture biologique au sein d’un territoire. C’est « aussi une réponse en terme de lien social, de reconstruction dans la société et de reconstruction individuelle ». Un projet en cohérence pour un plus grand respect des hommes et de l’environnement.

 

Du 28 mai au 15 juin se déroule le Printemps Bio, une campagne d’information nationale sur l’Agriculture bio. A cette occasion, de nombreux rendez-vous sont prévus en Loire-Atlantique. Voir le programme : http://www.gab44.org/documents_blocs/439.pdf

 

 

1 Le projet Les Paniers Bio Solidaires est né en 2010 d’une initiative collective entre trois associations maraîchère et d’insertion , http://lespaniersbiosolidaires.fr/page.aspx?idssr=10&idr=3

 

 

1Terre de liens est une association impliquée dans la défense et le développement d’une agriculture paysanne de proximité par l’acquisition de terres agricoles et le soutien à l’installation des porteurs de projets.

 




Des actions dans le Morbihan pour informer sur le changement climatique

En quoi consiste l’association ?

 

L’association a été créée au printemps dernier, suite au sentiment partagé par un certain nombre d’acteurs locaux qu’il n’y avait pas de réseau pour regrouper les informations et les actions locales concernant le changement climatique. Clim’actions Bretagne Sud, lancée par des scientifiques et citoyens du territoire, a été fondée pour accompagner la mobilisation des acteurs de la vie associative, économique et politique, et pouvoir ainsi lancer un changement d’attitude dans la population et des actions à moyen terme, c’est-à-dire dans 5 à 10 ans. L’association n’est associée à aucun courant politique ou religieux, et compte actuellement une trentaine de membres.

 

 

Quelles sont vos actions ?

 

Nous souhaitons convaincre l’ensemble de la population qu’il faut une prise de conscience rapide et qu’il faut agir. Une partie de notre travail consiste à aider les associations locales à travailler ensemble sur le territoire, et à communiquer auprès du grand public. Nous voulons également constituer un observatoire valorisant les initiatives existantes. Et organiser également des temps d’échange, tables-rondes, débats, conférences sur le territoire. Nous travaillons d’ores et déjà avec le Parc Naturel Régional du Golfe du Morbihan, les Conseils de développement des Pays de Vannes et d’Auray…Ce que nous espérons, c’est que notre action fasse « boule de neige » autour de la thématique du climat.

 
 
Quels sont, et pourront être, les changements induits par le réchauffement climatique en Bretagne Sud ?

 

En Bretagne Sud, nous serons surtout soumis à des périodes de sécheresse, des tempêtes plus fortes et des inondations plus importantes. Le territoire n’est pas du tout adapté à ces conditions, donc il y aura un gros travail d’adaptation à faire concernant l’architecture et l’urbanisme, ainsi que dans le bâtiment. Par exemple, on isole les maisons pour produire moins de carbone, mais il faudra réfléchir également à l’isolation contre les fortes chaleurs. Il faudra également, dans un autre domaine, réadapter l’agriculture aux conditions climatiques : cultiver à nouveau des espèces anciennes, développer la pluri-culture…Ainsi que planter davantage d’arbres en milieu urbain !

 

 

Plus d’infos

Le blog de Clim’Actions Bretagne Sud

 

Le programme de la journée de samedi est disponible en pdf ici

 




« Le solide tissu associatif breton joue un rôle dans le bien-être de ses citoyens »

Le colloque que vous animez à Redon aujourd’hui et demain met en relation les déterminants sociaux et la santé. En quoi ces deux éléments sont-ils liés ?

Eric Breton : depuis les années 50, les professionnels de la santé publique considèrent que les habitudes de vie comme l’addiction, l’activité physique, le tabagisme, l’hygiène…sont directement liées à l’état de santé. Aujourd’hui, on se rend compte que le comportement n’est pas forcément le moteur principal d’une bonne ou mauvaise santé. Les études de l’OMS nous expliquent en effet que ce sont les inégalités sociales qui en sont les facteurs les plus déterminants. Il faut entendre par là, les inégalités de condition d’existence comme l’accès au logement, à l’éducation, à l’emploi, l’isolement, la cohésion sociale…

Autant les comportements dépendent de la volonté de chacun, autant ces déterminismes sociaux ne sont pas liés au bien vouloir des citoyens. Comment exercer une influence sur ces domaines qui sont plutôt entre les mains des politiques?

C’est en effet très difficile d’agir sur ces domaines, non seulement parce qu’ils sont politiques, mais aussi parce qu’ ils sont transversaux. Pour autant, les professionnels de la santé doivent jouer un rôle de sensibilisation, de médiation quant à ces approches. La santé n’est pas forcément une histoire de soin lorsqu’on sait qu’un cancer met parfois 20 ans à se développer. En revanche, les déterminants sociaux sont des facteurs primordiaux et le fait de les rapprocher de notre état de santé est une démarche sensible.

Les professionnels de la santé ont beau jouer un rôle de sensibilisation, cela ne fera pas changer les conditions de logement, de travail ou d’éducation des citoyens…

Justement, des actions plus agressives face à ces déterminants sociaux doivent être menées. Notamment grâce à l’innovation sociale dont les pays Scandinaves se font l’écho. Il s’agit par exemple, d’aider les acteurs scolaires à cerner puis à prendre en charge les élèves en difficultés dès le primaire. Car, même si il ne s’agit que de moyennes à grande échelle, le niveau scolaire est lié à la réussite professionnelle : j’entends par là la pénibilité du travail, liée au bien-être et à la bonne santé.
L’école à un rôle à jouer dans sa transmission de savoir, mais aussi dans l’éveil à des activités comme l’art et la culture. Des éléments qui permettent souvent de développer une bonne santé mentale.

Vous évoquez les pays Scandinaves dont nous devons prendre l’exemple. En quoi se démarquent-ils de la situation française ?

Ces pays ont réussi à créer des niveaux d’égalité plus grands. Prenons l’exemple de l’école. Grâce à des systèmes scolaires intégrés, (c’est à dire qui comportent une structure commune à tous les élèves, sans filière, ndlr) l’égalité des chances à l’école est plus grande. La réussite des élèves dépend moins qu’ailleurs, de l’origine socioculturelle des familles.
La France a beaucoup à apprendre de ces initiatives. Dans ses prérogatives, l’OMS prévoit de développer des actions intersectorielles : les professionnels de la santé, de l’école…doivent communiquer et collaborer. Mais l’école n’est qu’un exemple. Il y a d’autres domaines sur lesquels nous pouvons agir.

Si on prend en compte les conditions d’existence et non uniquement les comportements à risque (tabagisme, sédentarisation, malbouffe…) il y a en effet des efforts à faire. Mais ces efforts sont d’une autre nature : ils constituent le fondement de nos sociétés. Pouvez-vous nous donner quelques perspectives en Bretagne ?

La Bretagne possède une force identitaire. C’est forcément un avantage dans l’affirmation de soi et donc le bien être, l’épanouissement. Mais la réalité froide des chiffres, révèle aussi une Bretagne mal positionnée au niveau sanitaire, avec un fort taux de maladies cardiovasculaires, et des problèmes d’alcoolémie. D’une autre manière, son  solide tissu associatif joue un rôle dans le bien-être de ses citoyens, tout comme celui du Nord-pas-de-Calais, une autre région française performante dans ce domaine. L’innovation sociale est ainsi facilitée dans ces régions, car la mobilisation et la solidarité des populations est forte.

Vous voulez-dire qu’une vie associative, autrement dit une vie sociale intense, où l’on s’implique dans des projets collectifs contribue à notre bonne santé ?

Tout à fait. A titre d’exemple, nous travaillons à la mise au point d’un projet dans le Pays de Redon et de Bretagne Sud, qui vise à mobiliser des citoyens autour d’une réflexion sur la santé et les conditions d’existence. Le but est de réfléchir ensemble sur des solutions pour améliorer ces conditions. Or un tel projet ne peut fonctionner sans un tissu associatif fort. Et c’est le cas à Redon. C’est l’atout de la Bretagne. Elle doit surfer sur cet acquis pour développer une réflexion intersectorielle afin d’améliorer les conditions d’existence des individus. Le bien-être est liée à la bonne santé, qui s’acquiert par un épanouissement dans le travail, la maison, mais aussi avec nos semblables.

 

Plus d’infos:

www.ehesp.fr/2013/07/01/agir-sur-les-determinants-sociaux-de-la-sante-un-appel-a-linnovation-sociale-quels-nouveaux-modes-de-promotion-de-la-sante-des-populations-10-et-11-octobre-2013/

www.ehesp.fr/recherche/les-chaires/chaire-inpes-promotion-de-la-sante-a-ehesp/

ife.ens-lyon.fr/publications/edition-electronique/revue-francaise-de-pedagogie/INRP_RF150_1.pdf

 




Participons à la vie de nos bibliothèques !

13% de la population française emprunte en bibliothèque, 13% seulement et 40% des non usagers sont d’anciens inscrits. « Pourtant les études nous révèlent de plus en plus de fréquentation » nuance Benoît Vallauri, responsable du Laboratoire régional d’innovation publique en Bretagne. Les bibliothèques ne sont plus seulement des « grandes librairies » mais s’associent aujourd’hui à des formes d’animations culturelles et de formation. Le chercheur, ancien bibliothécaire, était présent à l’occasion de la journée réservée aux bibliothèques de Bretagne le 5 octobre 2017, sur le thème de « Création, participation : vers des espaces de création et de participation en Bretagne »(1) qui tentait de creuser les moyens de reconquête du lieu par les publics.

Grainothèque, Murderparty, imprimantes 3D, espace de jeux vidéo & jeux de société, utilisation des bibliobox…. Les bibliothèques revêtent aujourd’hui de nouveaux usages. On ne vient plus uniquement pour se gargariser d’une lecture. L’arrivée du numérique a joué un rôle prépondérant dans le renouveau de ces espaces, ce qui a permis d’ouvrir les portes à de nouveaux publics. Les dispositifs participatifs ne sont pas en reste. Les bibliothèques continuent leur rôle de transmetteur de savoir ou de facilitateur vers la culture et l’information tout en diversifiant leurs outils.

Développer l’implication du public pour des lieux partagés

« La participation c’est accepter de déléguer son pouvoir » poursuit Benoît Vallauri. De nombreux dispositifs ont mis à l’épreuve l’implication des lecteurs dans la dynamique d’une bibliothèque. L’action Montez le son ! à la BM municipale de Lyon rassemble des passionnés de musique pendant 2h pour critiquer et faire évoluer les collections ; en laissant certaines étagères vides, des bibliothèques proposent aux lecteurs de faire leurs propres sélections et de les mettre en valeur ; la bibliothèque Louise Michel (2), exemple d’une bibliothèque participative, est extrêmement collaborative, ce qui transparait dans les rapports qu’il peut y avoir avec les gens, elle a notamment élaborée une « tutotek », les gens y réalisent leurs tutos dans un processus créatif et un processus de transmission…. Les propositions sont nombreuses.

Cependant certain(e)s bibliothécaires émettent des réserves . La première d’entre elle revient à discuter du cœur même du métier, « quel est il aujourd’hui ? », « Les bibliothécaires tendent ils à devenir des animateurs sociaux ? » « Comment répondre à la polyvalence demandée ? » Celle qui vient juste après est l’inquiétude « du tout bénévolat ». Tandis qu’on leur demande d’impliquer toujours plus le lecteur dans le fonctionnement de leur bibliothèque, les bibliothécaires voient les contrats qui ne se renouvellent pas, constatent l’apparition d’une machinisation et des budgets qui diminuent (3). Le participatif tend il à menacer des emplois ? Selon le chercheur, le participatif tend à donner un cadre moins pyramidal à l’accès au lieu et aux démarches mais ne menace en aucun cas les emploi.

Bibliothécaire, un métier en mutation OU la reconversion professionnelle dernier cri

Aujourd’hui il faut aussi apporter ses « softs skills » avec soi, les petits plus personnels qui deviennent des atouts professionnels. Infirmière, ancien militaire, menuisier, chercheur, informaticien sont des exemples d’anciens métiers de certains bibliothécaires breton.

Julien est un bibliothécaire d’une vingtaine d’année, c’est après un service civique, lors duquel il animait des temps de jeu en bibliothèque pour une association de jeux en bois, qu’il décida de se lancer vers le métier de bibliothécaire. « Ce n’est plus du tout le même métier qu’avant. On cherche à monter beaucoup de temps d’animations, on a une salle modulable à cet effet. Mes points forts ce sont mes connaissances des jeux de société (4) et la capacité de création avec un public enfant. Comment créer un jeu avec l’enfant en utilisant différents biais : les bouquins pop-up, raconter une histoire qui est diffusée par vidéo projecteur, créer des histoires et les faire vivre. Toute idée est bonne à prendre tant qu’elle permet à l’enfant d’accrocher ».

Passionné. Plein d’idées. Prêt à s’adapter. Pourrait être le profil type d’un bibliothécaire d’aujourd’hui.

Comment inscrire durablement la démarche participative ?

« La démarche participative c’est bien mais encore faut-il réussir à la faire prendre et à la faire durer » réagit une bibliothécaire aux propositions du chercheur, ce à quoi il répond « il faut que le public s’en empare ». Effectivement, si des propositions participatives trouvent écho,  certaines d’entre elles ne sont pas transposables à toutes les bibliothèques. Les bibliothèque urbaines ont par exemple davantage de difficulté à dynamiser leurs grainothèques, certaines ont même abandonné l’idée. « Il n’y a pas de recettes miracles, je vous donne juste des clés » rassure Benoit Vallauri. Il semble que le public ait tout autant à apporter aux espaces de connaissance et de transmission que sont les bibliothèques.  Il en est même l’impulseur. Le Responsable des Publics Bibliothèque de Rennes Métropole – Champs Libres, Eric Pichard, présent pour l’occasion, mentionnait notamment la création de séance d’aides au devoir sur demande de jeunes adolescentes. Un exemple plutôt « classique » mais qui révèle la disposition des bibliothèques à s’adapter aux besoins de leurs utilisateurs.

Vous avez un projet qui vous taraude, qui apporterait à d’autres, n’hésitez pas à en parler à votre bibliothèque pour le transformer en projet commun et durable !

1.L’espace du Roudour, à Saint-Martin-des-Champs, accueillait jeudi 5 octobre dernier la journée « Innovation, création & participation des bibliothèques de Bretagne ». Cette journée faisait suite à une journée similaire qui avait eu lieue en 2015 à Rennes.

2. Tutoteke de la médiathèque Louise Michel, XXème arrondissement

3.Inquiétudes http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/50768-la-profession-de-bibliothecaire-est-elle-menacee-de-disparaitre.pdf

 4. le retour des jeux de société : http://grand-angle.lefigaro.fr/reportage-bars-jeux-de-societe




Une Fête de la Bretagne sous le signe du développement durable et solidaire !

La Manu, l’ancienne manufacture de tabacs de Morlaix, s’apprête encore cette année à voir de nombreux visiteurs parcourir ses cours et couloirs lors de la nouvelle édition de la Fête de la Bretagne, qui aura lieu samedi 16 et dimanche 17 mai. Un événement à l’initiative de l’association les Moyens du Bord, qui s’attache à faire vivre un projet dédié aux arts visuels sur le Pays de Morlaix et au delà. L’objectif est de proposer, grâce à une entrée libre et gratuite, la découverte d’une multitude de disciplines artistiques et culturelles : musique, arts visuels, danse, théâtre, gastronomie, vannerie, jeux traditionnels, ateliers graphiques…

Mais aussi, selon l’association « de découvrir des initiatives d’éducation à l’environnement et d’offrir des pistes de réflexion et d’échanges autour d’alternatives citoyennes ou sociales ».

 

 

 

Jardinage, bar à eau, monnaie locale…

 

C’est dans ce cadre que plusieurs acteurs locaux proposeront des activités autour de la thématique du développement durable. L’association Au Fil du Queffleuth et de la Penzé proposera ainsi une exposition sur l’histoire de la fabrication du papier dans la région de Morlaix, et présentera le livre « Moulins à papiers et familles papetières de Bretagne du 15ème au 20ème siècle ». Les Jardins Solidaires de Morlaix seront également présents et réaliseront des animations autour de la problématique « Comment nourrir les auxilliaires de jardin ? ». Dans le même esprit, une causerie sera animée par Eco Bretons, autour de la thématique des « jardins alternatifs ». Et le CPIE de Morlaix fera goûter au public différentes eaux et  deviner leur origine grâce à leur « bar à eau ». L’association pour une Monnaie Locale dans le Pays de Morlaix sera également présente et animera une discussion sur l’utilisation des monnaies complémentaires, et un atelier « graphisme » autour des futurs billets. Les visiteurs pourront d’ailleurs s’initier à la monnaie locale par le biais de l’Heol de Brest, qu’ils pourront exceptionnement utiliser sur l’événement !

Sans oublier l’exposition « Portraits d’Eco-Bretons » par l’association Bretagne Durable et Solidaire, qui présente des portraits de breton(ne)s engagés dans des initiatives en faveur du développement durable et solidaire !

 

L’exposition « Portraits d’Eco-Bretons » se tiendra tout le week end à la Manufacture.

La causerie sur les « jardinages alternatifs » aura lieu le samedi 16 mai à 16h.

 

Tout le programme est disponible en PDF

 

Et ailleurs…

 

Tout le programme de la fête de la Bretagne, et la liste des événements organisés dans la région, en France et dans le monde est disponible sur le site http://www.fetedelabretagne.bzh/