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Saute-Ruisseau se réapproprie le territoire grâce à la marche

Une nouvelle association vient de voir le jour en Bretagne. Saute-Ruisseau a été créée, début juillet, à Peillac (56). « Notre but est de créer du lien entre les hommes et leur environnement. Nous voulons créer un espace de découverte et de rencontre grâce, entre autre, à la marche », explique Sophie Pontgélard qui est à l’origine de l’association.

Saute-Ruisseau propose de petites randonnées, à la journée ou à la demi-journée, en passant par des fermes paysannes. Les parcours sont faciles et accessibles aux familles. Plusieurs sorties ont déjà eu lieues et les retours sont positifs : « Tout s’est très bien passé, se réjouit Sophie. Nous prenons le temps de rentrer dans les fermes, de rencontrer ceux qui y travaillent, de déguster des produits de la ferme ».

À terme, l’association aimerait proposer des séjours en itinérance sur deux ou trois jours, accessibles, là encore, à tous les publics. « Nous comptons organiser les premiers séjours au printemps prochain », précise Sophie Pontgélard.

 

Réinvestir le territoire

L’association est portée par deux personnes : Sophie Pontgélard et Thaïs Villeneuve. Leurs activités professionnelles les ont aidées à créer l’association. Thaïs travaille dans une ferme où elle fait de la transformation de lait en fromage et en yaourt et Sophie travaille depuis 15 ans dans l’éducation à l’environnement et au territoire. « Nous sommes en réflexion depuis le début de l’année mais nous avons un bagage. Pour nous, l’idée est aussi de créer une activité professionnelle. J’avais l’impression de m’éloigner du public que je vise dans mon métier. Là, je peux réinvestir mon territoire », s’enthousiasme Sophie.

Pour cette année test, l’association organise trois sorties toutes les deux semaines. Elle est également présente sur des manifestations organisées par des producteurs locaux ou la confédération paysanne : « Nous voulons nous faire connaître, créer des contacts avec les offices de tourisme, les Pays, les fermes… »

Les deux femmes ont aussi d’autres projets pour l’association. Elles voudraient mettre en place des formations d’approche du territoire et de découverte de l’environnement. « Nous voulons aussi organiser des rando-débats sur des sujets particuliers. Marcher, c’est mettre en route son corps mais ça permet aussi de réfléchir différemment. »

 

Plus d’infos :

Le facebook de l’association




L’observatoire de la monétarisation vient d’être lancé

L’Association, entre autres missions, préfigure le futur Institut de la monétarisation, qui recensera et diffusera les bonnes pratiques qu’il recueillera et construira au cours de missions rémunérées dédiées auprès de toutes les entités économiques. L’Institut de la monétarisation s’appuiera sur les travaux de l’Observatoire de la monétarisation, qui dans le présent blog, documente les progrès du paradigme de monétarisation et propose aux entités économiques des stratégies novatrices fondées sur le maniement des outils managériaux de la conversion écologique.

Voici maintenant un catalogue de ces Outils managériaux de la conversion écologique, et qui sera donc le premier post de ce blog.

 

1     L’urgence COP 21, la conversion écologique des entités économiques.

La conscience claire du mouvement d’ensemble qui entraîne chaque entité, est le tout premier outil managérial de la conversion écologique.

Cette conversion écologique est le paradigme principal qui découle des urgences pointées et reconnues par la COP21, et il peut permettre aux entreprises à la fois de tenir les engagements pris en matière climatique, et de réussir le découplage de l’activité économique d’avec la consommation des ressources naturelles. Il s’agit de la réunion du concept de la transition énergétique et écologique, avec celui de la définition de la cible vers laquelle on transitionne. La transition énergétique et écologique gagnera en qualité et en rapidité d’exécution si elle est orientée par la vision ex-ante d’une cible énergétique et écologique.

La définition d’une telle cible découlera notamment de la consolidation des initiatives de toutes les entités économiques- entreprises, collectivités, associations, etc…-pour repenser chacune leur propre modèle économique. Ces refondations individuelles, élémentaires, ont été jusqu’à présent imaginées à tâtons par les pilotes des entités économiques. Par exemple, les rapports RSE imposés par loi NRE de 2001 ont été les déclencheurs de grands progrès vers la soutenabilité : – communiquer sur les actions et identifier des champs d’action supplémentaires, – les salariés premiers acteurs des actions « vertueuses », – les fournisseurs premiers contributeurs dans le champ économique en portant leur part du dossier, – les services immobiliers internes qui mettent en oeuvre le passage aux locaux professionnels à énergie presque positive, – les déchets de production qui sont recyclés dans une écologie industrielle innovante, – les modèles économiques qui sont repensés dans une perspective d’économie de fonctionnalité, -etc… Il est maintenant possible, grâce au recul important dont nous disposons, de construire de manière robuste et ordonnée la vision du nouveau modèle économique possible et souhaitable pour chaque entité économique.

 

2       Le choix des enjeux stratégiques grâce au critère de matérialité, recherche des domaines d’action à privilégier.

Le deuxième outil managérial pour la conversion écologique : le repérage de l’état des lieux.

Dans le cadre devenu universel de la lutte contre le dérèglement climatique, il est logique que chaque entité économique commence par inventorier ses forces et ses faiblesses, notamment en termes d’impacts climatiques, de biodiversité et de ressource hydrique. L’outil le plus achevé à notre disposition est le concept de materialité, affiné depuis 2013 par la Global Reporting Initiative, GRI, et qui réclame la pertinence et la tangibilité comme caractéristiques de la qualification des impacts stratégiques pour une entité économique. Par exemple, un grand industriel de la restauration collective est un acteur important de l’alimentation du grand public (le leader en France fournit un pour cent de tous les repas hors domicile= tangibilité) et donc son principal impact (=pertinence) est de santé publique, avec une responsabilité sociétale focalisée sur un rôle d’entraînement vers des modèles alimentaires plus sains et équilibrés. Dans ce rôle seront nécessairement traitées la question des émissions de méthane par le bétail dont on consomme la viande, ainsi que la question de la nécessaire réorganisation d’une fraction significative de l’agriculture (pommes de terres pour les frites, poulets pour les nuggets, salades, tomates, oignons etc…)

Ainsi seront stratégiques pour chaque entité économique les actions portant sur le cœur de métier (éduquer pour, et distribuer des menus équilibrés dans notre exemple) et les actions impliquant les fournisseurs (aider l’agriculture au sens large à basculer vers l’agroforesterie dans notre exemple toujours) A partir de cette identification rationnelle des enjeux pour lesquels l’entité est la mieux placée pour agir (le raisonnement étant : si ce n’est pas elle qui agit, alors qui d’autre le fera ?) il devient possible de rechercher un nouveau modèle économique qui rendra profitable la réalisation de progrès importants et bien ciblés, parce que « material », c’est-à-dire qui améliorent des enjeux pertinents et tangibles.

 

3     Le contrôle de gestion, avec la modélisation de la stratégie par la monétarisation des indicateurs.

Le troisième outil managérial consiste en la monétarisation des indicateurs.

Il va de soi qu’il faut quantifier l’état initial de chaque sujet, afin d’en mesurer ultérieurement les évolutions pour vérifier l’atteinte ou non des objectifs fixés. Concrètement, il faudra donc s’accorder au sein de l’entité sur le choix des instruments de mesure, et cette discussion participera de la définition des actions : discuter sur comment mesurer les résultats de l’action, contribue évidemment à renseigner sur l’action à mener. Le choix des indicateurs une fois effectué, il faudra s’appuyer sur ces notions pour convaincre les actionnaires du bien-fondé de la stratégie, et pour cela un effort de quantification financière des enjeux s’impose tout naturellement.

La monnaie remplit trois fonctions principales : représenter un objet économique, faciliter les échanges de choux contre carottes, et thésauriser au sens de transporter l’épargne dans la durée.

En ce qui concerne ceux des indicateurs qui n’ont pas (encore) de valeur de marché, il ne faut pas s’interdire de proposer, de manière extra-comptable, une révélation de leur valeur, afin de donner une représentation monétaire susceptible d’aider à l’approbation par les actionnaires.

Par exemple, la valeur verte des bâtiments neufs respectueux de la norme RT 2012 repose sur de futures économies d’énergie (aisément monnayables) ainsi que sur des éléments de confort de vie novateurs (urbanisme de la proximité, art de vivre en collectif d’habitats partagés,…) qu’il est judicieux de mettre en valeur au sens propre, en leur affectant (hors états financiers classiques) une valeur financière donc un prix, c’est à dire en les monétarisant. La révélation de la valeur est un processus souvent technocratique, par exemple ce peut être une mesure statistique d’un consentement à payer déclaré par de futurs clients finaux. Mais dans une perspective de réussite d’une stratégie, ce
peut être aussi une délibération collective des parties prenantes intéressées, à partir de propositions expertes.

Si des financeurs potentiels sont associés à cette délibération, en tant que parties prenantes apporteuses de ressource financière, alors rien n’empêche d’utiliser les externalités positives (= impacts positifs non encore monétarisés) comme argument de conviction voire même comme flux financier de cash-flow positifs virtuels, monétarisables. Et même, il est parfois possible de repérer et démarcher des acquéreurs potentiels pour certaines de ces externalités positives, par exemple une Caisse primaire d’Assurance maladie- CPAM, peut financer partiellement et donc indirectement acheter, monnayer, monétiser, certains impacts positifs de santé publique découlant de la réhabilitation thermique de logements sociaux.

 

4           Le rapportage avec la Comptabilité Universelle®, pour communiquer autour de la stratégie avec toutes les parties prenantes intéressées.

Le quatrième outil managérial organise le concert des parties prenantes intéressées en s’appuyant sur une comptabilité (officieuse) élargie, au service de la conversion écologique de l’entité économique.

Pour la faisabilité de la conversion écologique de chaque entité économique, il est plus efficace de mener une démarche constructiviste appuyée sur la concertation avec les parties prenantes intéressées. Il est conseillé de se départir du mieux possible des raisonnements business habituels, du type top down avec secret des affaires et compétition systématique avec les confrères. En effet, la théorie de l’Agence, qui implique que le Principal (le propriétaire de l’entreprise) soit l’ultime bénéficiaire des résultats économiques après apurement de tous les engagements contractuels vis-à-vis des Agents (salariés et sous-traitants) ne se conjugue pas bien avec les nécessités intrinsèques de coopération qui caractérisent les nouveaux modèles économiques.

C’est donc bien davantage la théorie économique des parties prenantes intéressées qui rend compte des implications concrètes du nouveau business model découlant de la conversion écologique. Ainsi et par exemple, on verra ci-après avec l’économie de fonctionnalité, qu’il importe de coconstruire avec les utilisateurs finaux pour leur apporter des services haut de gamme susceptibles de saturer toutes leurs demandes et toutes leurs attentes, en ne laissant aucun besoin insatisfait et en divisant par dix les quantités de ressources-matières à ponctionner dans l’environnement. Moyennant le respect de cette condition de la coconstruction, l’offre de l’entité devient pertinente et il devient légitime de percevoir une rente en échange du service haut de gamme récurrent. L’évaluation partagée de cette rente dépend de la valeur qui est collectivement reconnue aux services rendus, ce qui découlera des actions de monétarisation évoquées précédemment en (3)

Pour structurer cette négociation complexe, nous recommandons l’utilisation de la Comptabilité Universelle®, qui apporte l’extension d’une démarche classique bien maîtrisée de comptabilité financière aux domaines nouveaux de la conversion économique. Des états financiers auxiliaires et non (pas encore) certifiables par les commissaires aux comptes, permettent de décrire les impacts positifs et négatifs (produits et charges dans un compte de résultat) qui modifient un patrimoine (ressources, et emplois de ces ressources dans un bilan) Ceci concerne chacun des cinq domaines supplémentaires qu’il est recommandé de prendre en considération : social (salariés, intérimaires, sous-traitants, et leurs familles) sociétal (collectivités, communautés, appareil d’Etat) environnement (climat, biodiversité, ressource hydrique, …) économie (impacts diffus à consolider, et voire même reconnaissance de nouvelles valeurs telles que des certificats d’économie d’énergie ou des quotas de CO2 non émis ou captés) et gouvernance (sous-système disséminé pour le pilotage de chaque entité économique)

Ce mode de pensée global et les actions innovantes qu’il permet, facilite la réalisation effective et la réussite d’une stratégie de conversion écologique, en réunissant des tiers intéressés pour mener une réflexion et effectuer des actions performatives (=autoréalisatrices) L’identification et l’implication de ces parties prenantes intéressées est une étape importante dans la mise en place de ce dispositif novateur de stratégie de conversion écologique. Il y faut les salariés, les fournisseurs, les clients, et des porte-paroles de parties prenantes intéressées mais silencieuses : l’Etat, la Nature, les générations futures etc… Ces porte-paroles peuvent être recrutés parmi les jeunes éléments de la communauté savante, qui pourront à cette fin recevoir une formation initiale dédiée ainsi qu’une supervision récurrente de réassurance pour les conforter dans ce rôle innovant.

Le bénéfice qui en est retiré est la bonne compréhension des besoins, attentes et demandes dans l’ensemble des champs que la soutenabilité suggère de traiter : social, sociétal, environnement, économique et gouvernance. On se rend bien compte qu’appréhender de manière opérationnelle l’ensemble de ces contextes qui étaient occultés jusqu’à maintenant (« externalisés ») est mission impossible pour un chef d’entreprise qui ne serait pas assisté de ces divers porte-paroles. Et pourtant, la conversion écologique rend indispensable de gérer simultanément tous ces aspects, si l’on désire vraiment apporter les solutions de rationalisation et d’innocuité dont nous avons maintenant un très grand besoin.

 

5       Refonder son modèle de production et de consommation avec l’économie de fonctionnalité, archétype du nouveau modèle économique pour la conversion écologique.

Le cinquième outil managérial de la conversion écologique est l’implémentation au cœur du métier de l’entité économique, du modèle général de l’économie de fonctionnalité.

C’est à dessein que l’outil managérial « communication de la stratégie » a été évoqué avant de décrire l’outil qui permet de définir le contenu de la stratégie, parce que la conception et la réalisation de la stratégie seront l’œuvre commune de l’entité et des parties prenantes intéressées. La principale prémisse de l’économie de fonctionnalité est la nécessité du découplage de l’activité économique d’avec la consommation de ressources matérielles et énergétiques prélevées sur notre biosphère, découplage absolu c’est-à-dire en faisant diminuer les valeurs absolues des quantités de ressources consommées, et donc sans se satisfaire d’un découplage relatif portant sur les consommations unitaires. Un tel découplage n’est concevable et ne peut découler que du succès qui sera remporté dans la réduction des externalités négatives (par exemple les émissions de gaz à effet de serre) Les actions possibles pour réduire chaque externalité négative sont : l’atténuation (dans l’exemple des gaz à effet de serre : diminuer les quantités émises unitaires et globales) l’évitement (substituer par une technologie totalement non émettrice) la réparation (retour arrière en capturant les gaz à effet de serre déjà présents dans la biosphère) la compensation (capter d’autres gaz à effet de serre en compensation de ceux qui sont émis) l’adaptation (faire avec les conséquences des émissions de gaz à effet de serre)

Donc, en recherchant de telles soluti
ons pour les externalités négatives, on est conduit à imaginer des modifications plus ou moins substantielles pour les processus qui sont à l’œuvre dans les entités économiques, on s’attaque bel et bien au cœur de son métier, on est bel et bien dans la matérialité-pertinence et tangibilité, on ne se raconte plus d’histoires, c’est fini de contourner l’obstacle, fin du greenwashing et des comportements d’évitement…

L’économie de fonctionnalité remplace la possession d’objets par la faculté de disposer des fonctions qu’ils permettent de remplir. C’est une sophistication complète des classiques locations, et qui peut s’appuyer sur des pratiques de coopération et collaboration tant des utilisateurs entre eux, qu’entre utilisateurs et fournisseurs. Il en découle une montée en gamme très impressionnante, et aussi la substitution d’un modèle économique de fabrication en série pour des ventes avec obsolescence programmée, par des mises à disposition au long cours de services, d’infrastructures et d’objets durables et maintenables. Les salariés du fournisseur deviennent ainsi les acteurs d’une production matérielle de durée, robuste, de petite série, évolutive et qui intègre continuellement le progrès technique. Ils deviennent aussi les interlocuteurs des utilisateurs, chargés de faire vivre l’affection et le désir de chaque utilisateur pour la solution fonctionnaliste. On le voit d’évidence, le modèle fonctionnaliste économise les ressources, et il peut les économiser d’un facteur dix.

Il faut le privilégier pour avancer rapidement et sûrement sur les chemins de la décarbonisation de l’économie, de la cessation de l’obsolescence programmée, et du plein emploi.

6             Pilotage holiste et systémique : séquencer les actions de la stratégie de conversion écologique, transitionner en sécurité.

Le sixième outil managérial de la conversion écologique opère concrètement les changements nécessaires au sein de l’entité économique, il en réfléchit le séquencement pour organiser la plus grande efficacité possible.

Le séquencement conceptuel et logique des actions se cale sur la représentation analytique propre au développement soutenable : gouvernance, social, sociétal, environnement, économique. Selon les ressources humaines et financières disponibles, on ne s’interdira pas in vivo de lancer simultanément en parallèle des actions qui a priori seraient plutôt à séquencer en série.

Au commencement, il y a la structuration indispensable de la gouvernance, étoffer son conseil d’administration avec un administrateur indépendant dédié capable d’animer un Comité de la conversion écologique, muscler son Comex avec des utilisateurs avertis des concepts et méthodes de la soutenabilité, recruter un Directeur fonctionnel (à l’instar du Directeur de la Qualité) diffuser la culture générale correspondante dans le tissu humain de l’entité, qu’il faut s’attacher à sensibiliser et former, et importer les nouveaux métiers verts (par exemple pour le service immobilier, intégrer concrètement la compétence « bâtiments avec valeur verte »)

Au commencement et juste après l’étape précédente, au plan social, pour créer le climat indispensable de coopération sincère et consciente, solder tous les contentieux prégnants éventuels avec le collectif des collaborateurs, et initialiser les temps nouveaux en satisfaisant des revendications anciennes et lourdes, en faisant par tous moyens les premiers pas dans l’esprit de démontrer une volonté d’apaisement et de fraternisation, dire ce que l’on va faire, et faire ce que l’on a dit qu’on ferait.

Au commencement toujours, au plan sociétal (collectivités, communautés, clients, sphère d’influence) créer le climat psychologique favorable auprès des parties prenantes susceptibles d’être intéressées, c’est-à-dire qu’il faut les intéresser. Par exemple, il est très fécond d’organiser une investigation locale quant aux possibilités de circularisation économique (déchets, mais pas seulement, aussi les ressources en énergie..) et dans le même ordre d’idées il est bon, le cas échéant, de rapatrier en local un maximum d’achats afin de favoriser les fournisseurs de proximité.

Sur ces bases assainies, solides fondations, il est enfin possible de reconcevoir les rapports de l’entité avec son environnement physique, et de lancer les nouveaux processus et les nouvelles offres commerciales qui épargnent les ressources, qui découplent…
Enfin, ces travaux d’Hercule aboutissent à des cash-flows positifs effectifs et à des cash-flows positifs virtuels, cash-flows dont on mesurera les volumes avec l’appareil comptable classique et aussi avec l’éclairage de la Comptabilité Universelle®.

 

7         Conduire le changement soutenable, définir les projets constituants de la transition écologique pour l’entité économique, arbitrer les dilemmes.

Le septième outil managérial de la conversion écologique, est la capacité de conduire le changement soutenable.

Il était loisible ces dernières années, de procéder par tuilage, en remplaçant progressivement les pratiques existantes par des modalités innovantes, plutôt incrémentales que de rupture. Par exemple les énergéticiens pouvaient s’initier progressivement aux énergies renouvelables en développant des pilotes. Maintenant et selon les décisions de la COP21, il faut acter la notion de la très grande urgence et réfléchir et agir dans la rupture, intelligente mais rapide. Pour poursuivre avec l’exemple des énergéticiens, il faut à la fois légitimer la poursuite de l’amortissement financier des installations existantes en extrayant et neutralisant les gaz à effet de serre (atténuation des émissions polluantes) et bien sûr, simultanément, il faut ne plus installer que des équipements non émetteurs de gaz à effet de serre (évitement des émissions) avec une optimisation financière en faveur des énergies renouvelables, maintenant beaucoup moins onéreuses que le nucléaire et beaucoup plus rapidement disponibles.

Mener ces projets de rupture doit aussi aménager une rupture en faveur de la résilience, et qui consiste en un changement profond de la manière de penser l’efficacité par rapport à l’adaptabilité. Pour une entité, sa résilience résulte d’une compétence spécifique qu’elle a forgé au cours de son histoire, et qui consiste essentiellement dans une acceptation de plusieurs redondances, et donc au renoncement d’une optimisation absolue de ses processus. La redondance permet de substituer dans l’instant telle ou telle manière de faire par une autre, qui est déjà opérationnelle et usuelle, puisque redondante. C’est un recours pour trouver une solution d’adaptation tout à fait efficace, qui s’appuie sur la disponibilité de plusieurs manières de faire concurrentes et simultanément établies. La non-optimisation absolue des processus, conduit à ne pas éliminer ceux d’entre eux qui sont les moins efficaces et donc à ne pas supprimer tout espoir de redondance donc tout espoir d’adaptabilité. Par exemple, l’industrie de la mobilité individuelle aurait pu conserver son savoir-faire initial en matière de véhicules électriques, ce qui lui aurait facilité aujourd’hui le désamour des moteurs thermiques qui dérèglent le climat. Il n’est plus acceptable de rechercher des optimums d’efficacité au détriment d’une dose importante de redondance, parce que la redondance est très utile pour sécuriser des possibilités d’adaptation rapide et donc éviter de disparaître. Dans notre exemple des énergéticiens, il faut raisonner en vue du déploiement urgent d’un bouquet d’énergies et non pas envisager le recours exclusif au gaz naturel, dont on v
ient de se rend compte qu’il émet davantage de méthane à l’occasion de sa production et de son transport, qu’il n’évite d’émissions de CO2 par rapport au pétrole et au charbon.

Pour conclure, je recommande de procéder systématiquement pour chaque projet, à un test de non régression, en l’étalonnant par rapport aux 17 Objectifs 2015 du Développement Durable-ODD de l’ONU  : Cibles de l’ODD 1 : pauvreté Cibles de l’ODD 2 : faim Cibles de l’ODD 3 : santé Cibles de l’ODD 4 : éducation Cibles de l’ODD 5 : genre Cibles de l’ODD 6 : eau Cibles de l’ODD 7 : énergie Cibles de l’ODD 8 : économie Cibles de l’ODD 9 : infrastructures Cibles de l’ODD 10 : inégalitésCibles de l’ODD 11 : villes Cibles de l’ODD 12 : production et consommation responsables Cibles de l’ODD 13 : agir contre le changement climatique Cibles de l’ODD 14 : écosystèmes des mers Cibles de l’ODD 15 : écosystèmes des terresCibles de l’ODD 16 : citoyenneté mondiale et pacifique Cibles de l’ODD 17 : partenariat mondial

Cette vérification de non régression est utile parce que la complexité des affaires peut provoquer des paradoxes, surtout le cas d’effet pervers insoupçonné par création d’externalités négatives inattendues dans un ou plusieurs domaines, et qui seraient provoquées involontairement lors de la création d’externalités positives dans d’autres domaines. Par exemple, la culture du coton de très haute qualité, le meilleur du monde, matière vertueuse et renouvelable, produit dans la haute vallée du Nil, n’a été généralisée qu’au détriment des superficies des cultures vivrières traditionnelles et donc a peu ou prou affamé les Egyptiens ; et elle les a aussi assoiffés en consommant l’eau du fleuve. Il y a de très nombreux cas de décisions bien intentionnées mais involontairement contre productives, et qui ont fait plus de mal que de bien, je pense bien sûr aux agrocarburants qui présentent le même type d’inconvénients au Brésil et en Indonésie, que le coton biologique en Egypte.

Pour s’éviter de tels errements, il faut intégrer dans la stratégie les démarches globales d’analyse de cycle de vie ainsi que le mode de raisonnement holiste et systémique pour détecter des contradictions et ne pas se fourvoyer.

En somme, il y faut de la culture : connaissance de l’état de l’art, approche systémique et holiste.

 

 

Plus d’infos :

https://observationsdemonetarisation.wordpress.com/

 




Fukushima 3 ans après : partir, revenir ?

Sur le plan de la contamination, la catastrophe est loin d’être réparée, elle est aussi loin d’être sous contrôle. Les efforts de décontamination ont été importants pourtant ils sont largement insuffisants. 59% des maisons des 58 communes contaminées ont été décontaminées. Et l’opérateur TEPCO reconnaît lui-même qu’il couvre uniquement un tiers des besoins de traitement de l’eau contaminée, ceux-ci estimés par l’entreprise étant très probablement inférieurs aux besoins réels de décontamination.

Il y a encore 267 000 réfugiés, dont 100 000 vivent dans des logements préfabriqués. Les autorités régionales de Fukushima recensent encore 136 000 réfugiés dont la vie reste difficile. De nombreuses familles sont disloquées. Quand elles vivaient à plusieurs générations sous un même toit, elles n’ont pas trouvé à se reloger ensemble. La recherche d’un nouvel emploi a aussi conduit à des séparations. Les personnes les plus fragiles payent un lourd tribut : le nombre de décès officiellement liés à l’évacuation à Fukushima est maintenant de 1 656. C’est beaucoup comparé aux deux autres provinces touchées par le tsunami : l’évacuation des côtes a entraîné 434 décès à Iwaté et 879 à Miyagi. 90% des personnes décédées à cause du stress et des mauvaises conditions de vie avaient plus de 66 ans.

Le gouvernement japonais s’apprête, pour la première fois, à lever l’ordre d’évacuer dans le hameau de Miyakoji à Tamura à partir du 1er avril 2014. Il y avait 358 âmes (117 familles) avant la catastrophe et les travaux de décontamination sont officiellement terminés depuis juin 2013. Les habitants peuvent rentrer pour réparer leur maison, et même dormir sur place s’ils le souhaitent.

 

La décontamination n’a eu lieu qu’à proximité des habitations et lieux de vie

Dès que l’on s’éloigne un peu de ces îlots où le gouvernement souhaite que les populations reviennent s’installer, les niveaux de radioactivité restent élevés. Le gouvernement a pourtant dépensé des sommes folles à cette fin. Dans les territoires évacués, ce sont les majors du BTP, sans aucune expérience spécifique, qui ont remporté les marchés et qui sous-traitent le travail. Au plus bas du millefeuille de la sous-traitance, les salaires ont été ponctionnés à chaque niveau et les conditions de travail sont souvent déplorables. Outre l’embauche de SDF qui a défrayé la chronique, le ministère du travail a relevé des infractions à la législation du travail dans 40% des cas.

La pénurie de main d’œuvre n’arrange pas les choses. Il n’y a pas de solution pour les déchets radioactifs engendrés qui s’accumulent partout dans des sacs en plastique en attendant mieux. Des entreprises ont été prises sur le fait alors qu’elles rejetaient des déchets dans les rivières ou un peu plus loin dans la forêt. Cela étant, même en travaillant correctement, force est de constater que, comme autour de Tchernobyl, la décontamination à grande ampleur est simplement impossible. Il y a 70% de montagne et de forêt dans la province de Fukushima.

 

Les habitants sont partagés quant à leur retour à Miyakoji

Certains espèrent que les entreprises du bâtiment seront moins hésitantes à venir y travailler. D’autres sont contents pour l’agriculture : trois familles ont repris les cultures et espèrent que cette décision leur permettra de lutter contre les « rumeurs néfastes ». D’autres, surtout avec des enfants, demandent une décontamination plus poussée. Lors d’un retour en famille, un habitant a expliqué que ses enfants sont allés jouer dans des zones non décontaminées, sans le savoir. Il demande donc que les parents soient consultés et leur point de vue pris en compte avant de lever l’ordre d’évacuer. En vain. Sa décision est prise, il ne rentrera pas. L’expérience conduite dans ce hameau aura valeur de test. Six autres communes devraient suivre cette année.

Les populations vivant dans les territoires contaminés s’organisent pour survivre. On fait venir la nourriture de loin, on mesure la radioactivité, on fait contrôler la thyroïde par des laboratoires indépendants nouvellement créés… Le laboratoire Chikurin que le laboratoire français indépendant ACRO a soutenu est bien parti. La demande d’analyse ne diminue pas. Il a contrôlé récemment des vêtements et a trouvé un T-shirt de Fukushima avec 65 Bq/kg en césium après lavage. Il y avait 93 Bq/kg dans des vêtements de sport, toujours après lavage. La demande pour les analyses d’urine reste forte.

La population japonaise a perdu confiance dans la parole des autorités

Les dernières statistiques sur les cancers de la thyroïde chez les enfants inquiètent. Il y a 75 cas diagnostiqués, dont 33 confirmés après intervention chirurgicale, sur 254 000 enfants contrôlés. Au total, 375 000 enfants ont droit à une échographie de la thyroïde pour dépistage. Il y a déjà beaucoup plus de cas de cancer de la thyroïde que ce à quoi on s’attendait. Les autorités maintiennent qu’elles ne pensent pas que ce soit lié à la catastrophe nucléaire, avec toujours le même argument : à Tchernobyl, l’apparition des cancers est apparue 4 à 5 ans après la catastrophe. Mais il n’y avait pas eu un tel dépistage systématique et la découverte des cancers y a été plus tardive. Personne ne croit ces affirmations qui se veulent rassurantes. Et si ce n’est pas la catastrophe nucléaire qui est en cause, pourquoi le gouvernement n’étend-il pas le dépistage à tout le pays ?

Une mobilisation citoyenne qui ne faiblit pas mais ne trouve pas sa traduction politique

Un rapport d’une commission parlementaire indépendante a mis en évidence l’incompétence de l’opérateur TEPCO et des autorités japonaises, ainsi que leurs nombreuses dissimulations sur l’accident qui ont été révélées. Désormais, la population japonaise ne croit plus à cette prétendue sûreté nucléaire. Et certain-es n’hésitent plus à descendre dans la rue pour réclamer l’arrêt de toutes les centrales. La mobilisation citoyenne a atteint une ampleur inédite (jusqu’à 170 000 personnes) au cours de l’été 2012, lorsque le gouvernement, alors que plus aucun réacteur ne fonctionnait depuis le 5 mai, a voulu imposer le redémarrage des deux réacteurs de la centrale d’Ooi. Et diverses actions se poursuivent, comme le rassemblement hebdomadaire devant le cabinet du Premier ministre ou la vigie, de nuit comme de jour, devant le ministère de l’Économie, ou encore la pétition « Adieu au nucléaire » lancée entre autres par Kenzaburo Oé, le prix Nobel de littérature, qui a recueilli plus de 8,2 millions de signatures.

C’est ce refus du nucléaire exprimé par plus de 80 % de la population qui a contraint le précédent gouvernement à annoncer la sortie du nucléaire pour la décennie 2030. Depuis 2011, avec des économies d’électricité efficaces et une légère augmentation des importations de gaz, le Japon, dont 28% de l’électricité était d’origine nucléaire, a pu s’en passer presque entièrement. Et comme chacun le constate, l’économie japonaise ne s’est pas effondrée pour autant.

Mais la puissante oligarchie nucléaire japonaise, soutenue par le lobby international (dont l’AIEA), garde le bras long dans les milieux politico-administratifs, économiques et médiatiques. Lors des élections législatives en décembre dernier où la question du nucléaire
a été écartée de l’enjeu électoral, l’opinion antinucléaire n’a pas pu trouver un débouché politique. Le système électoral aidant, le PLD, le parti qui avait introduit et promu le nucléaire au Japon, a obtenu la majorité absolue. Le nouveau gouvernement du Premier ministre Abé a d’emblée remis en cause le « nucléaire zéro » et envisage la relance de la filière nucléaire. Les difficultés des victimes de Fukushima à faire entendre leurs revendications risquent d’augmenter dans une société malmenée où domine de plus en plus l’envie de retourner à une vie « ordinaire » qui incite la majorité des citoyen-ne-s à l’oubli et au déni d’une réalité trop douloureuse.

Cet article a été rédigé à partir des éléments de l’ACRO, Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l’Ouest et du réseau Sortir du nucléaire

 

Quelle mobilisation citoyenne au Japon depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima ?

Questions à Kolin Kobayashi, journaliste indépendant, écrivain et vidéaste, il vit et travaille en région parisienne depuis 1970. Secrétaire général de «Echo-Echanges ONG France-Japon» (association loi 1901), et conseiller de la Greencoop (coopérative de consommateurs au Japon, depuis 2001), il est connu et reconnu comme spécialiste de la situation de Fukushima Daiichi et de son contexte politique et social et intervient régulièrement dans de nombreux colloques et rencontres sur ce sujet, en France comme à l’étranger. Il travaille de manière plus générale sur plusieurs questions liées à la citoyenneté, aux droits humains fondamentaux et à la démocratie. Kolin Kobayachi était la semaine dernière à Quimper, Brest et Lanmeur pour une série de conférences.

Kolin Kabayashi

 

« Une partie de la jeunesse japonaise a été extrêmement bouleversée par l’accident de Fukushima. Mes neveux et nièces par exemple, qui auparavant ne s’intéressaient absolument pas à ces questions sociales et politiques, sont allés manifester devant la diète (NDLR : parlement) et la résidence du Premier ministre. Ils essayent de capter des informations pertinentes sur le net et participent maintenant à un collectif de jeunes Japonais suffisamment conscients et qui pensent nécessaire de se solidariser pour changer la société.

A côté de cela, nous avons vu émerger des laboratoires indépendants de mesure de la radioactivité, créés par et pour la population japonaise de Fukushima, avec l’aide de quelques personnalités. Tout comme en France, le laboratoire indépendant CRII-RAD avait apporté des mesures de la radioactivité après le passage du nuage de Tchernobyl que les autorités ne pouvaient plus contester, au Japon, le laboratoire citoyen de mesures de la radioactivité autour de Fukushima (C.R.M.S.), avec l’aide logistique de la CRII-RAD, dispose maintenant d’équipement sérieux lui permettant d’effectuer des mesures indépendantes face à des mesures officielles très souvent minimisées; Ainsi, face à la manipulation volontaire des chiffres par les autorités japonaises, les laboratoires citoyens vont chaque semaine directement sur le terrain avec leurs compteurs geiger et contrôlent les denrées alimentaires puis rendent publiques les résultats. Il y a désormais une dizaine de laboratoires citoyens et cela pèse un poids certain. »

 

Plus d’infos

http://echoechanges-echoechanges.blogspot.com/

http://www.greencoop.or.jp/




« La Bretagne est la première région en France en matière de tri »

Quel est le bilan du tri et du recyclage en Bretagne ?

Catherine Le Pober: il est très bon. La Bretagne est la première région en France en matière de tri : 66 kilos des déchets par an et par habitant sont triés alors que la moyenne nationale est de 46 kilos par an et par habitant.

Comment cela s’explique-t-il ?

La sensibilité à l’environnement est tout d’abord une valeur historique et ancestrale de la Bretagne. Autre chose, la région a connu plusieurs chocs comme les marées noires de l’Amoco Cadiz, l’Erika. Aujourd’hui, les Bretons sont encore plus sensibles à la protection de la nature. Et de leur côté, beaucoup d’élus n’hésitent pas à s’investir. Enfin, un autre atout :  les collectivités locales sont de taille et d’échelle assez grandes, les collectivités bretonnes se sont fédérées. De telles performances en matière de tri ne pourraient pas se faire avec de petites collectivités isolées.

Ces données sont encourageantes. Mais y-a-t-il une étape, lors du tri et du recyclage où en Bretagne, les citoyens ont plus de difficultés à se mobiliser ?

Le tri a progressé de 3% en 2012 dans notre région. Si les performances de notre région sont globalement très bonnes, le verre reste encore trop souvent dans les poubelles. Or, il faut savoir qu’un verre mal trié, c’est 170 euros la tonne, contre 53 euros pour un verre bien trié. Pour encourager les citoyens à trier davantage le verre, Brest Métropole Océane a par exemple densifié ses conteneurs en verre : il y en aujourd’hui plus de 1000 répartis sur toute l’agglomération.

Si aujourd’hui, 67% des emballages sont recyclés à l’échelle nationale, l’objectif est d’atteindre les 75%. A quels enjeux êtes-vous confrontés pour parvenir à ces chiffres ?

Nous sommes pour l’emballage le plus juste et le plus recyclé possible, sachant que les industriels ont des contraintes comme l’hygiène, la fabrication de l’emballage, les dates de péremption…. De ce fait, nous réfléchissons ensemble aux bonnes pratiques à mettre en place. Un emballage éco-conçu ne pose pas de problème de tri ni de recyclage. En somme, plus l’emballage est en « mono-matériaux » mieux c’est. Pour favoriser cela, nous avons mis en place un barème à destination de nos partenaires industriels : leur cotisation à éco-emballage est effectuée à l’unité. Par exemple, lorsqu’un industriel vend du chocolat, il devra payer une taxe pour chaque composant de son emballage. Cela afin de l’inciter à réduire le surplus d’emballage de son produit. Pour les récompenser, à chaque emballage réduit, un bonus est gagné : il paiera moins cher sa prochaine cotisation à éco-emballage. Enfin, nous avons mis en place "l’info tri vert". C’est une note d’information imprimée sur l’emballage qui informe le consommateur de comment le trier.

En quoi un logo et une note d’information suffisent-t-il à faire pencher la balance lors de l’achat d’un produit par un consommateur en magasin ?

Il y a eu un grand tournant dans le recyclage : il y a cinq ans, les marketeurs avaient un poids énorme dans la mise en place des emballages. Aujourd’hui, le consommateur est sensibilisé à cette question et il est plus enclin à acheter un produit avec un emballage recyclé. C’est l’image de ce type d’emballage qui a changé auprès du consommateur. Et les industriels y trouvent leur compte car le recyclage leur apporte des intérêts économiques : si on peut réinsérer dans la boucle un emballage recyclé, c’est l’idéal. Pour l’environnement, on réduit la consommation d’eau, d’électricité, de matière première. Enfin, d’un point de vue social, le tri génère de l’emploi : 28 000 emplois directs, et 120 000 indirects en France.

Que reste-t-il des 33 % d’emballages non-recyclés restants ?

Ils sont enfouis ou incinérés. Une bouteille en plastique sur deux n’est pas recyclée aujourd’hui. 600 000 tonnes de plastique ne sont pas dans les consignes de tri. Sur 1 million de tonnes de plastique, on recycle 500 000 tonnes de bouteilles et flacons PET et PEHD. D’autres plastiques ne sont pas recyclés car ils sont constitués de composants différents : PP, PS, PSE… qui sont très difficiles à trier. Mais nous sommes en ce moment en phase d’expérimentation à laquelle participent 11 collectivités en Bretagne. Les habitants qui participent à ce test sont invités à réunir tous leurs emballages en plastique dans un même sac. Le but est de voir si le recyclage est possible et quelle problématique cela pose. En début 2014, nous rédigerons une feuille de route que nous soumettrons au ministère de l’écologie.

 

Plus d’infos:

http://www.ecoemballages.fr
 




À Rennes, on lutte contre le gaspillage alimentaire dans les cantines

Dans le cadre de son « Plan Alimentation Durable », la Ville de Rennes travaille sur la question du gaspillage alimentaire dans les cantines, à l’instar d’autres communes bretonnes. Objectif : diminuer le gâchis de 50% d’ici 2020. Le point avec Nadège Noisette, adjointe aux approvisionnements.

Pourquoi la Ville de Rennes s’est-elle engagée dans la lutte contre le gaspillage alimentaire ?

La Ville est engagée via le « Plan Alimentation Durable », qui a trois objectifs concernant la restauration collective : arriver à une part de 20% de bio en 2020 , 20% de durable, et à une diminution de 50% du gaspillage alimentaire. Il faut savoir que la restauration collective pour la Ville de Rennes représente 12000 repas par jour sur 83 écoles, crèches, maisons de retraite, restaurants administratifs, pour un budget de 4 millions d’euros.

Quelles ont été les premières actions mises en place ?

En juin 2015, l’entreprise Breizh Phenix a été missionnée pour évaluer le gaspillage alimentaire et faire des propositions d’amélioration. Cinq écoles de la ville ont été choisies, de tailles différentes et de mixité sociale variée. Pendant une semaine, les poubelles ont été pesées en sortie de repas. On s’est aperçus qu’il y avait 22% de gaspillage alimentaire sur chaque école, avec un taux de 35% concernant les entrées, 25% les plats et 10% les desserts.

Suite à ce constat, nous avons pris deux décisions : signer une convention avec Breizh Phenix et des associations caritaives, dont le Secours Populaire, afin de leur proposer de récupérer des repas, notamment lorsque de gros volume sont en passe d’être jetés, comme par exemple lors de grèves.

Breizh Phenix nous a conseillé quelques solutions à appliquer : proposer des « petites rations » / « grosses rations » sur les entrées et les plats, faire les enfants se servir directement…Nous avons ensuite fait un test, suite à ces changements, et nous avons obtenus alors des résultats plus disparates : dans certaines écoles, on constate ainsi une amélioration de 70%. Tout cela dépend notamment de la bonne compréhension du process par les agents des écoles. En moyenne, le gaspillage alimentaire a quand même diminué puisqu’il tourne autour de 15% actuellement.

Comment comptez-vous aller plus loin dans la démarche ?

Maintenant, on rentre dans la troisième phase : la mise en place de temps d’échange avec les agents de la restauration scolaire, pour impulser une dynamique et les sensibiliser. Nous venons ainsi de lancer une phase de « co-construction » avec l’ensemble des acteurs de la filière (agents de la ville, familles, producteurs, distributeurs), avec la volonté de mettre en place des actions pour atteindre les objectifs du « plan alimentation durable ». Douze ateliers sont ainsi programmés d’ici la fin de l’année. On va essayer que les actions menées sur les cinq écoles fassent tâche d’huile.

L’enjeu est de faire en sorte de mettre du sens sur un travail quotidien autour de l’alimentation. Il faut travailler pour cela sur le long terme. On sait d’autant plus que la lutte contre le gaspillage pourra être un levier intéressant, notamment financier, pour améliorer la qualité des denrées servies et ainsi aller vers plus de durable.

Pour aller plus loin

http://metropole.rennes.fr/actualites/education-vie-sociale-sante/education/gaspiller-moins-a-la-cantine/




Le Printemps de l’éco-construction s’épanouit en Bretagne

La cinquième édition du Printemps de l’Eco-construction vient de démarrer le 2 mai, et va se poursuivre jusqu’au 15 juin, en Bretagne. Organisé par la Fédération Bretonne des Filières Biosourcées, ses adhérents et ses partenaires, l’événement propose au grand public, professionnels et collectivités, des temps d’échanges, des visites de chantiers, des portes-ouvertes….

« Démocratiser la connaissance et l’utilisation des principes constructifs bois, biosourcés et terre crue, à mettre en lumière les projets qui fleurissent en Bretagne et à encourager les rencontres pour favoriser les échanges entre les professionnels, la maîtrise d’ouvrage (publique ou privée), et le grand public. ». Tels sont les objectifs du Printemps de l’Eco-Construction, dont la cinquième édition est organisée dans les quatre départements de la Bretagne administrative, depuis le 2 mai et jusqu’au 15 juin.

Au menu de cette grande opération, organisée par la Fédération Bretonne des Filières Biosourcées : des visites de chantiers et de bâtiments, des conférences, des portes-ouvertes…et un grand final à Rennes du 13 au 15 juin, avec une journée spéciale « collectivités » le jeudi 13 sur le campus Beaulieu, une journée dédiée aux professionnels le vendredi 14 toujours à Beaulieu, et une journée spéciale ouverte au grand public le samedi 15, au Halles en Commun.

En Ille-Et-Vilaine, on pourra ainsi découvrir samedi 4 mai de 14h30 à 16h30 une maison conçue en bois, terre et paille à Laillé, avec l’association Empreinte. Le mardi 28 mai à 10h, direction Epignac pour visiter une ancienne grange en rénovation avec la Scic Eclis. Et le 1er juin, le pôle de l’éco-construction Ecobatys ouvrira ses portes à Maen-Roch, à côté de Fougères.

Dans les Côtes-d’Armor, Tiez Breizh, association pour la connaissance, la sauvegarde et la mise en valeur de l’architecture en Bretagne organise une visite de la scierie Jamet (bois pour construction et rénovation), à Trémorel, le mardi 14 mai. Le 23 mai Saint-Brieuc Armor Agglomération organise une journée de conférences autour du thème « le bâtiment, une possible filière économe en ressources ? ». Le mardi 28 mai de 13h30 à 15h30, on pourra assister à un « test d’étanchéité à l’air » sur une maison en rénovation, à Coatascorn avec Echobat, réseau de l’écoconstruction solidaire. Et le 11 juin, on pourra participer à une journée « road trip des biosourcés », avec des visites de chantiers et d’entreprises.

Dans le Morbihan, on pourra visiter le jeudi 23 mai à 18h un chantier de rénovation d’un bâti ancien avec des blocs isolants écologiques, à Locmiquélic, avec Echobat et Kellig Emren. Le mardi 4 juin, Batylab organise une visite du pôle petite enfance de Baud en matériaux bois et biosourcés. Et le jeudi 6 juin, place à la construction en paille avec Batylab, la Scop Echopaille et le réseau Bruded, à Pluherlin.

Dans le Finistère, le mercredi 15 mai à 9h, le Collectif Paille Armoricain, en collaboration avec la commune de Plouigneau, propose une visite de la crèche multi-accueil, en cours de construction. Non loin de là, le 24 mai, on pourra découvrir l’extension et la rénovation de l’Ehpad de Pleyber-Christ, avec isolation paille et ouate de cellulose pour la toiture, avec le réseau Bruded et le Collectif Paille Armoricain. Et le 25 mai à Quimper, le 7 juin à Concarneau, et le 8 juin à Brest, les professionnels du réseau Approche Eco-Habitat proposent des rendez-vous conseils pour les projets de construction ou de rénovation avec des éco-matériaux.

 

Plus d’infos : https://printemps-ecoconstruction.fr