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Les Aventuriers De La Mer jettent l’ancre à Lorient

Depuis hier mardi 5 octobre, et jusqu’au 10, se déroule à la Cité de la Voile Éric Tabarly, à Lorient la sixième édition du festival des Aventuriers de la mer. L’occasion d’aborder plusieurs sujets liés au monde marin, autour d’une question centrale : Comment sauver les océans ?

Mettre la mer en valeur, permettre à tous de transmettre son savoir, voilà l’ambition de ce festival. Durant cinq jours, l’événement invite à « Découvrir les aventuriers d’aujourd’hui et construire le monde de demain ». Rencontres, expositions, visites de bateaux, projections de films, spectacles sont ainsi au programme, et plus d’une trentaine d’invités sont présents pour des échanger avec les spectateurs.

Jeudi 7 octobre, c’est ainsi Jean-Louis Etienne, explorateur et invité d’honneur du festival, qu’on pourra retrouver, lors de la soirée d’inauguration.

Vendredi 8 octobre, place à une après-midi autour des initiatives maritimes, réunies en forum au Karré de la Cité de la voile, de 14h30 à 17h. Le forum sera suivie de la projection du film « La route est bleue », avec sa réalisatrice Nina Montagné. A partir de 20h30 se déroulera la soirée « Prix des initiatives maritimes », animée par Anthony Serazin de la Compagnie Orange Givrée, au cours de laquelle 10 porteurs de projets sélectionnés seront auditionnés en public devant un jury. Le prix du public « Plastimo » sera alors attribué.

Le festival s’achèvera sur un week-end de rencontres, samedi 9 et dimanche 10 octobre. Au menu : les expéditions scientifiques, les sons dans la mer, la course au large, une projection-débat autour du thème « Low-techs ou high-techs, quelles technologies pour un monde plus soutenable ? », et du film « Wave of change », un échange autour des nouveaux enjeux arctiques, des artistes sentinelles marines, ou encore sur la manière dont on peut sauver les océans.

Tout au long du festival, on pourra également visiter différents bateaux, assister à des projections de films, à des spectacles (déambulations contées, parcours artistiques…), visiter des expositions, découvrir des acteurs du monde maritimes…un programme riche et vaste comme l’océan.

Pratique :

Festival Les Aventuriers de la Mer, du 5 au 10 octobre, Cité de la Voile Eric Tabarly à Lorient (56).

Accès gratuit à toutes les rencontres et animations
dans la limite des places disponibles : hall d’accueil, Karré, auditorium, ciné des Aventuriers, ponton bateaux et soirées cinéma.

Accès payant : spectacle « Les dessous marins » (déambulation contée, réservation sur www.lestrapontin.fr/02 97 32 63 91 ), exposition permanente de la Cité de la Voile, pour la viiste du sous-marin Flore S-645 et son musée.

Petite restauration sur place avec le Food truck crêperie Breizh Tentation.

Plus d’infos : https://aventuriersdelamer.fr/




Bio-raffinerie d’algues à Plouenan (29): opportunité ou dérive ?

Cette usine dite de bio-raffinerie transforme des algues pour l’alimentation humaine et animale, et pour produire des engrais. Inaugurée le 9 septembre dernier, elle est installée à Plouenan (29) dans l’ancien site industriel de la Compagnie Bretonne de l’Artichaut (CBA). Lavage, cracking, séparation des éléments, extraction moléculaire, hydrolyse de protéines… Cette filiale de la Sica récolte algues rouges, brunes, mais aussi les algues vertes, afin de les valoriser sous un projet baptisé Ulvans. C’est là que le bât blesse.

Utiliser les algues vertes, soit. Mais il ne faudrait pas se réjouir de leur prétendu potentiel économique, en oubliant qu’elles sont nées d’un problème environnemental grave, selon Arnaud Clugery, coordinateur régional de l’action associative d’Eau et Rivières de Bretagne. Pour ce militant associatif,  « il y a tout d’abord un abus de langage à utiliser le préfixe « bio » (pour bio-raffinerie ndlr), en désignant les industries nouvelles et tout ce qui a trait au vivant : c’est le déguisement d’une réalité environnementale grave. Ce raffinage d’algues est une filière qui est notamment basée sur la récolte des algues vertes, alors qu’on cherche à les faire disparaître ! ».

La proportion inconnue d’algues vertes

Une fois récoltées, les algues sont stockées et conditionnées dans les 1200 m2 du bâtiment. Cette étape bouclée, elles sont envoyées à Bréhan (56), où elles seront transformées, soit en protéines alimentaires, soit en engrais exportés vers des marchés porteurs comme la Chine, la Russie ou encore l’Asie du Sud Est.
Considérée comme « une première mondiale », selon Hervé Balusson, le PD-G d’Olmix, et principal partenaire financier de ce projet, l’usine pourra traiter 15 000 tonnes d’algues par an. Nous ne parvenons pas à connaître la part d’algues vertes comprise dans ces 15 000 tonnes traitées, malgré nos tentatives pour contacter le groupe Olmix, ou encore la Sica. Impossible donc, de préciser ce point. Reste que pour Arnaud Clugery « Un tel projet qui se présente dans la durée et la pérennité, et dont la ressource s’avère un problème environnemental, est illégitime et malhonnête intellectuellement. »

Des atouts séduisants…

Selon le Pôle Mer Bretagne de Brest, les protéines végétales extraites de ces algues vertes pourraient remplacer les protéines animales utilisées dans l’alimentation animale et l’élevage aquacole. Autre éclairage : le projet Ulvans devrait aider au « développement de solutions phytopharmaceutiques qui remplaceront progressivement les herbicides, insecticides et fongicides par des produits naturels, issus de matières algales. » Ce serait aussi une aubaine pour le secteur de la santé animale, en substituant les molécules biosourcées aux molécules chimiques, bénéfiques notamment pour le développement des défenses immunitaires.
« Nous ne nous opposons pas au développement de la filière des algues en Bretagne, se défend Arnaud Clugery. Nous avons peur qu’on finisse par se réjouir de l’existence des algues vertes, sous un prétexte économique », déplore-t-il.

Une filière créatrice d’emploi ?

En outre, pour faire tourner la boutique, l’usine vient de créer 25 emplois et projette de doubler ce chiffre d’ici à deux ans. Sur ce point, Arnaud Clugery est catégorique : « même si des emplois sont crées dans la bio-raffinerie, cela ne compensera jamais la perte d’emplois causée par la prolifération d’algues vertes dans d’autres domaines comme la conchyliculture, le tourisme ou encore la pêche. La priorité est de les faire disparaître. » Et non d’en faire le moteur d’une économie potentielle ?

En quête d’étude globale….

Pour Alain Menesguen, chercheur à l’Ifremer, « Les marées vertes pointent une pollution qui révèle les fuites d’azote de l’agriculture intensive. Il faut les diminuer en bassin versant. Or, aucun document ne prouve la valeur ajoutée des algues vertes, nous ne savons rien du potentiel économique de ces ressources. 15 000 tonnes sont traitées par l’usine, cela représente de toute façon une partie très mince du total des algues vertes présentes sur les côtes bretonnes chaque année. »

Côté impact environnemental, le conseil de gestion du parc marin d’Iroise a effectué des études quant au ramassage des algues vertes sur les plages, sous l’impulsion de l’État. Et en Baie de Douarnenez, des tests de plusieurs types de ramassages ont été effectués en 2010 et 2011. Dans la rade de Brest, c’est  BMO (Brest métropole Océane ndlr) qui a lancé des études d’impacts sur le ramassage en mer. Quant au ramassage des algues rouges et brunes, qui seront également traitées par la bio-raffinerie, aucune étude d’impact n’est pour l’instant accessible. 

 

Plus d’infos

http://www.pole-mer-bretagne.com/ulvans-valoriser-les-algues-vertes-pour-la-nutrition-et-la-sante-animale.php

www.eau-et-rivieres.asso.fr

wwz.ifremer.fr/institut

 

 

 

           

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Au Conquet, les filets de pêche deviennent des lunettes !

Un article repris du magazine Transition Citoyenne au Pays de Brest, une publication sous licence CC by SA.

Les filets de pêche, en matière synthétique, sont une plaie pour l’environnement marin s’ils ne sont pas récupérés. S’ils restent au fond de l’eau ils deviennent de redoutables pièges dormants pour les poissons. Si la mer les rejette on les aperçoit, toute l’année, sur les plages du littoral finistérien (et ailleurs, c’est pareil) sous la forme de petits bouts de cordage plastique, verts, bleus… dispersés par la marée sur le sable où ils pourront rester des dizaines d’années, voire des centaines d’années à se dégrader…

Au Conquet, en 2015, trois jeunes entrepreneurs, designers de formation, ont créé l’entreprise Fil & Fab, une société de recyclage de filets de pêche usagés

Au Conquet (29), les pêcheurs ont adhéré à la démarche de la jeune startup.. Sur le port, chaque semaine, 2,5 tonnes de déchets sont jetées dans une benne pour être recyclés (auparavant ils étaient enfouis ou brûlés !). Les filets de pêche sont réduits en petites fibres, puis mis dans une granulatrice, transformés en pâte, et ensuite extrudés pour en faire des granulés de nylon qui vont servir, eux mêmes à fabriquer en montures de lunettes de soleil !. En deux ans, Fil & Fab a déjà ainsi recyclé dix tonnes de filets dans une matière nommée Nylo® .

En 2020, après toute une série de tests, des nouvelles machines sont achetées . . Au mois d’avril Fil & Fab s’implante à Plougonvelin, dans des locaux mis à disposition par la Communauté de Communes du Pays d’Iroise.. L’aventure continue… Cet exemple réussie d’économie circulaire pourrait faire des émules dans les autres ports bretons et français.

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OGM: malgré la mobilisation, la Commission Européenne autorise la culture du maïs TC1507

Paris le vendredi 7 février 2014

Objet : autorisation à la culture du maïs TC1507 de Pioneer

Madame l’Ambassadrice, Monsieur l’Ambassadeur

Par votre intermédiaire, nous nous adressons à votre gouvernement pour exposer les motivations profondes conduisant à notre refus de mise en culture de ce nouveau maïs transgénique sur le sol européen.

Veuillez agréer, Madame l’Ambassadrice, Monsieur L’Ambassadeur, les assurances de ma très haute considération.

(Nota: ce courriel est adressé aux ambassades des pays listés ci-après : Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Finlande, Irlande, Pays-Bas, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume uni, Suède)

Madame, Monsieur,

 

Le 11 Février , lors du Conseil des Affaires Générales , vous allez discuter et décider de la proposition de la Commission d’autoriser la mise sur le marché pour la culture , conformément à la directive 2001/18/CE du Parlement européen et du Conseil , d’un maïs ( Zea mays L. , lignée 1507 ) génétiquement modifié pour résister à certains lépidoptères nuisibles 2013/2974 ( RSP ) [ 1 ] . Le vote pour  l’autorisation ou l’abstention fera de votre pays un de ceux qui permettra la culture d’un deuxième maïs OGM en Europe. Ceci ne s’est pas produit depuis 16 ans !

Nous vous demandons de voter contre cette autorisation et convaincre vos collègues de parvenir à une majorité qualifiée contre cette proposition d’autoriser un OGM mal évalué et potentiellement dangereux, par une procédure juridiquement contestable.

Propriété de la société américaine Pioneer – Dupont , le maïs 1507 GM est génétiquement modifié pour produire une toxine pesticide appelée Bt et pour être toléré par un herbicide appelé glufosinate d’ammonium. Ce maïs n’a pas été évalué de façon exhaustive et des problèmes de sécurité ont été soulevés tout au long du processus. [2, 3]

Même si ce maïs GM est tolérant à un herbicide et annoncé comme tel dans d’autres pays, ce trait n’a pas été évalué dans l’UE. Ce qui est en contradiction avec le droit communautaire qui exige l’évaluation des impacts possibles sur la biodiversité et les organismes non – cibles pour toute culture OGM tolérante aux herbicides [4]

Très peu d’ études ont été réalisées sur la toxicité du type particulier de Bt produit par le maïs 1507 ( Cry1F ) sur les papillons et les phalènes. Au lieu de cela, des résultats d’études avec la Cry1A, plus commune ont été examinés. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a reconnu en 2011 que la toxine Bt peut être nocive pour les papillons et les phalènes. [5]

Compte tenu de son risque potentiel et des lacunes énormes dans les tests de sécurité , le maïs GM 1507 ne peut pas être considéré comme sans danger à la culture dans l’UE.

Ces failles dans l’évaluation des risques du maïs génétiquement modifié 1507 remettent en question la légalité de cette autorisation, mais il y a aussi des préoccupations d’ordre juridique sur le processus d’autorisation lui-même.

Comme la Commission a modifié sa proposition après son examen par les représentants des États membres au Comité de réglementation du 25 Février 2009, mentionné à l’article 30 de la directive 2001/18/CE , il aurait dû renvoyer la proposition modifiée au Comité de réglementation , et non au Conseil . La Commission a également omis de communiquer à la Commission les nouveaux avis que l’EFSA a émis à la demande de la Commission après février 2009.

Le requérant a refusé de prévoir des mesures de gestion des risques supplémentaires que l’EFSA a recommandé et que la Commission a demandée, mais cela n’a déclenché aucune action de la Commission.

Le jugement du Tribunal de l’Union européenne (septième Chambre) du 26 Septembre 2013 relative à la demande de dissémination volontaire dans l’ environnement du maïs 1507 [ 6 ] a jugé que la Commission avait causé un retard au cours de la procédure d’autorisation et devait poursuivre, mais cela n’empêche pas la Commission de reconsidérer sa position et de décider de ne pas recommander l’autorisation de ce maïs GM .

Une autorisation du Conseil ou de la Commission pourrait être contestée devant les tribunaux, comme en témoigne le jugement du Tribunal de l’Union européenne (première chambre élargie) du 13 Décembre 2013 (BASF GM pomme de terre Amflora, l’affaire T-240/10 [ 7 ] qui a conclu que la Commission avait agi illégalement quand elle a autorisé la pomme de terre GM Amflora .

Enfin , autoriser une nouvelle culture GM aussi controversée serait imprudent en allant à l’encontre du large rejet des politiques et des citoyens

La Commission n’a pas encore réalisé  les demandes d’améliorations dans l’évaluation scientifique des risques des plantes génétiquement modifiées , y compris l’intégration éventuelle de leurs impacts socio- économiques que le Conseil de l’environnement avait conclues à l’unanimité le 4 Décembre…2008 !

Le jeudi 16 Janvier 2014, le Parlement européen a voté en faveur d’une résolution qui rejette la proposition de la Commission européenne, avec une majorité considérable ( 385 pour, 201 contre )

Tous les sondages montrent régulièrement que les citoyens européens ne veulent pas d’OGM dans leurs champs et dans leurs assiettes . Voir, par exemple, l’Eurobaromètre spécial 354 sur les risques liés à l’alimentation [8] .

Autoriser ce maïs GM ne fera qu’exacerber la défiance des citoyens à l’égard de la capacité et des institutions de l’UE de les protéger de l’industrie GM et de son lobbying

Nous espérons que vous représenterez les citoyens de l’UE et voterez fermement contre l’autorisation du maïs GM 1507. Comme la majorité qualifiée est nécessaire pour rejeter la proposition de la Commission, l’abstention n’est pas une option pour protéger l’UE de cet OGM, seulement un vote « NON » le ​​fera.




Il se lance dans la construction d’un voilier bio-sourcé

Depuis tout petit, Guillaume Aurenche rêve de voile. Sensible à la préservation de l’environnement, il a choisi de quitter sa Bourgogne natale pour s’exiler en Bretagne, royaume du naustisme. « Je travaille désormais dans la construction navale », précise-t-il. Un atout pour mener à bien le projet qui lui tient à cœur : construire un voilier de façon écologique, et participer à la Mini Transat, une course transatlantique en solitaire à bord de voiliers de 6,50 mètres.

Guillaume souhaite donc construire un voilier de cette taille, qui soit le plus écologique possible. Pour cela, à la place des fibres de verre ou de carbone traditionnellement utilisées, Il souhaite utiliser des matériaux « bio sourcés ». Il a à cet effet réalisé des tests, avec l’aide d’étudiants en licence professionnelle « matérieux composites » de l’Université Bretagne Sud de Lorient, avec de la fibre de bambou ou de lin. « Le lin est intéressant, car c’est une culture qui pousse vite, et qui est produite en France », explique Guillaume. Ces fibres peuvent ensuite être associées à des résines bio-sourcées, réalisées à base d’huile végétale.

 

Démarrage de la construction fin 2015

 

Si la construction est pensée de manière respectueuse de l’environnement, il en va de même pour la fin de vie du bateau. Guillaume Aurenche réfléchit également à la manière d’optimiser le recyclage. « L’inconvient des composites se trouve dans la façon de les recycler : il faut réussir à séparer les fibres et la résine, qui sont liées. Je suis en contact avec une entreprise qui travaille sur ce sujet, pour pouvoir parvenir à une solution satisfaisante », confie Guillaume

Actuellement au stade du montage du projet et des recherche en terme de techniques et de résistances mécaniques, Guillaume espère lancer la construction effective du bateau à la fin de l’année, en vue d’une qualification pour la course en 2016, pour pouvoir participer à la Mini Transat en 2017. En attendant, il a lancé une opération de financement participatif pour permettre aux personnes intéressées de participer avec lui à son projet. Et partira bientôt à la recherche de sponsors.

 

 

Plus d’infos

http://www.revedemini.fr/




Chez les guimaëcois Valérie et Stéphane, l’assainissement est naturel

 

La phytoépuration : repenser son mode de vie

 

« Ça nous paraît cohérent d’être autonomes au niveau de l’épuration », témoignent d’emblée Valérie et Stéphane. Depuis 2008, le couple a installé dans son jardin un système d’assainissement naturel fonctionnant grâce à la phytoépuration. Concu pour 6 personnes, celui-ci fonctionne grâce à un parcours en cinq étapes, durant lequel les eaux grises de la maison sont filtrées à l’aide des plantes. Si leur installation demande un minimum d’entretien, par exemple pour la taille des roseaux, le couple en est toutefois ravi. Couplée à l’utilisation de toilettes sèches, elle leur permet en effet de restituer à la nature ce qu’ils y ont prélevé et de réduire l’impact de leur mode de vie sur l’environnement.

 

Car faire le choix de la phytoépuration, c’est aussi repenser ses habitudes en amont : il s’agit de limiter les pollutions à la source. Le couple de guimaëcois n’utilise ainsi que des produits éco-compatibles pour la toilette et l’entretien de la maison. Une nécessité afin de protéger les végétaux chargés d’épurer l’eau. « A un moment, notre ado voulait utiliser du gel, du shampoing » raconte Stéphane. « On lui a dit arrête, tu vas faire crever tout le monde derrière », rigole-t-il. Toute la famille utilise donc du savon de Marseille, une base lavante qui respecte la faune et la flore. « Les gens font confiance aux stations d’épuration », regrette Valérie, « ils utilisent des produits très agressifs ».

 

Découvrez en diaporama l’installation de Valérie et Stéphane

 

 

Une législation contraignante

 

Pour Valérie et Stéphane, le coût de l’opération a été minime. En effet, le couple a réalisé lui-même les installations, après que Stéphane ait effectué un stage avec l’association Eau Vivante. « A l’époque, ce système n’était pas légal », retrace Stéphane, « c’est à dire que le maire prenait notre projet sous sa responsabilité ». Fin 2009, la réglementation évolue et la phytoépuration est autorisée. Cependant, cette légalisation entraîne l’interdiction de l’autoconstruction pour les particuliers, qui se voient obligés de faire appel à des société agréées. « Maintenant, c’est autorisé mais c’est cher », résume Valérie.

 

Valérie et Stéphane dénoncent également l’interdiction qui leur est faite de réutiliser l’eau une fois filtrée, par exemple pour arroser leur potager. Une mesure visant à prohiber tout contact avec les eaux usées. Pourtant, les tests obligatoires réalisés dans le dernier bac d’épuration révèlent une eau de bonne qualité. « La législation doit évoluer », constatent Valérie et Stéphane. Et afin d’être en accord avec leurs valeurs, ils n’hésitent pas à encourager l’autoconstruction et la réutilisation de l’eau. « En faisant ça, on veut allier l’économie et l’écologie », concluent-ils, « c’est hors de question pour nous que l’écologie soit réservée à une classe dominante ».