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Transition: d’ici fin 2014, Locminé (56) produira son propre carburant

Malgré les licenciements massifs qui bousculent la Bretagne ces derniers jours, Locminé reste un bassin agroalimentaire à fort potentiel…énergétique. « 60 000 tonnes de matières organiques en provenance des usines aux alentours seront utilisées par an, dans un rayon de 9 km. Parfois même par voie directe comme par exemple les déchets de l’Union Fermière qui seront acheminés par canalisation directement dans les digesteurs », explique Marc Le Mercier, directeur général de la SEM (société d’économie mixte) LIGER (Locminé Innovation Gestion des Energies Renouvelables).

Écoutez l’interview de Grégoire Super, Maire de Locminé et directeur du Sittom-Mi.

 

A Vannes aussi, la transition est enclenchée…

Vendredi dernier, c’était au tour de la ville de Vannes, d’inaugurer un bâtiment tertiaire basse consommation, dans le quartier de Fetan Blay, dont l’espace et les équipements sont mutualisés entre trois structures : Eaux du Morbihan, Morbihan Energies, et enfin l’Association des Maires et Présidents EPCI du Morbihan.

Panneaux solaires, éoliennes, ossature bois, ce bâtiment est aussi doté d’un réseau intelligent, le smart grid, rebaptisé pour le coup, Kergrid. Le principe de cette technologie? Optimiser les flux d’énergie en "arbitrant de manière autonome, la consommation propre du bâtiment, la recharge des batteries ou la revente du surplus d’énergie produit" explique-t-on dans un communiqué.

Autre chose: ce qui est intéressant dans ce système, c’est que, toujours selon le communiqué, "l’empreinte électrique du bâtiment peut être effacée jusqu’à 2 heures durant les pics de consommation et les périodes de saturation hivernales". Une solution face aux blackout souvent pointés du doigt dans notre région.

Enfin, si pour le moment le surplus d’énergie est, soit stocké (dans des batteries de lithium d’une capacité de 56 Kwh), soit revendu à Electricté de France, les techniciens se disent "prêts à travailler avec Enercoop pour des futures collaborations".

Retrouvez notre article publié sur ce bâtiment tertiaire basse conso:

http://www.bretagne-durable.info/ecomag/echos/smart-grid%C2%A0-une-premi%C3%A8re-fran%C3%A7aise-dans-morbihan

 Plus d’infos:

http://www.bretagne-durable.info/ecomag/interview/biom%C3%A9thane-carburant-locmin%C3%A9-56-se-comporte-en-pionni%C3%A8re

 




Quand « toilettes sèches » rime avec innovation et initiative collective.

(Plume citoyenne) Nous sommes élèves en 2nde Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur au lycée Alphonse Pellé de Dol-de-Bretagne. Cette année, nous allons participer à un projet pédagogique mettant en lien plusieurs acteurs de notre territoire. En effet, nous allons réaliser des éléments de coffrage pour la mise en place de toilettes sèches à L’Ôôôberge, l’habitat participatif de notre commune. Au-delà de la fabrication de ces ouvrages, ce projet sera pour nous l’occasion de faire connaissance avec les différents acteurs et partenaires impliqués dans cette initiative. Nous documenterons ici nos avancées et nos rencontres via une série d’articles.

Article de Lucas, élève de 2nde Bac Pro Technicien Menuisier Agenceur au lycée Alphonse Pellé de Dol-de-Bretagne.

 

L’Ôôôberge est un habitat participatif de 23 logements situé à Dol-de-Bretagne et construit par les résidents et par Emeraude habitation, l’Office Public de l’Habitat du Pays de Saint-Malo Agglomération. Ce projet basé sur le voisinage collectif et l’idée de « vivre ensemble, chacun chez soi » a permis aux résidents de penser coopérativement leur logement et leurs espaces communs. Dès le début, ils ont souhaité réfléchir à la question de l’assainissement afin de trouver des alternatives au tout-à-l’égout. En installant des toilettes sèches dans leurs habitations, les résidents de L’Ôôôberge ont ainsi poursuivi de façon logique leur démarche collective et écologique.

Dans un premier temps, ils ont d’abord réfléchi tous ensemble à l’équipement le plus adapté aux exigences de chacun et aux contraintes techniques de l’habitat collectif. Les résidents souhaitaient que les toilettes sèches ressemblent le plus possible aux toilettes à eau, qu’il n’y ait pas d’odeurs, qu’ils soient faciles à nettoyer, que les excréments ne soient pas visibles et que l’installation soit accessible aux personnes à mobilité réduite. Tout cela en facilitant le mode d’évacuation. Mais ce que les habitants avaient surtout à cœur, c’était de penser l’ensemble de la filière d’assainissement : de la fabrication des toilettes à la valorisation des déchets en passant par l’usage quotidien de l’installation.

Un système ingénieux pensé collectivement

Le système retenu est celui développé par l’entreprise Ecodemeo. C’est un système avec séparateur fonctionnant donc sans eau et sans sciure. Un tapis roulant entraîne les matières fécales vers un bac de collecte situé à l’arrière des toilettes. L’urine, quant à elle, coule par gravité vers l’avant du tapis pour ensuite descendre dans trois cuves de 5m3 enterrées dans le jardin. Ainsi, l’urine et les matières fécales peuvent être traitées distinctivement. Afin d’en faciliter l’usage, le tapis roulant fonctionne grâce à un moteur électrique de 12 volts, le même moteur que celui utilisé pour les essuie-glaces d’une voiture. Ce fonctionnement rappelle le principe de la chasse d’eau : en appuyant sur un bouton les excréments disparaissent. La VMC des habitations est connectée au bac de collecte situé à l’arrière des toilettes afin d’aspirer les mauvaises odeurs et d’assécher les matières fécales. Ce bac a d’ailleurs été pensé pour éviter les manipulations inutiles, pour préserver l’intimité de chacun grâce à son couvercle et aussi pour sécuriser le travail de collecte du maître composteur (poids du bac, pénibilité, risques professionnels…). Il permet de recueillir les matières fécales d’un foyer de quatre personnes générées sur un mois. Le maître composteur de l’association Compost’tout, récolte donc le contenu des bacs 1 fois par mois. En évitant l’ajout de sciure, ce système facilite le travail du maître composteur et réduit les contraintes et les manipulations pour les usagers.

Nous avons été agréablement surpris par ce système qui a fait évoluer positivement notre regard sur les toilettes sèches car oui, nous avions tous des aprioris. Le fonctionnement est ingénieux et respecte les souhaits des habitants tout en dépassant les contraintes techniques. Nous sommes admiratifs du fait que les résidents de L’Ôôôberge se soient regroupés pour réfléchir ensemble à ce système afin qu’il puisse convenir à tous.

Notre découverte du système de toilettes sèches avec séparateur

Source des photos : Lycée Alphonse Pellé

Le système installé dans une habitation

Source des photos : L’Ôôôberge, Expérimentation d’un assainissement cyclique sans eau, au sein d’un projet d’habitat participatif social, 2022, disponible en ligne : http://www.loooberge.org/?AssainissementEcologique

Schémas du système de toilettes sèches avec séparateur

Source de l’image : L’Ôôôberge, Expérimentation d’un assainissement cyclique sans eau, au sein d’un projet d’habitat participatif social, 2022, disponible en ligne : http://www.loooberge.org/?AssainissementEcologique




Vivre mieux et changer le monde… En habitant un petit village ?

« Vivrions-nous de la même manière si nous vivions dans village ?« 

Antoine Colson est né à Lyon en 1981, il est entrepreneur, enseignant, activiste et milite pour une autre manière de vivre et de faire le monde. Dans ce manifeste, on trouve des interrogations et des pistes de réflexions sur le concept de la vie au village, pour remettre en question nos façons d’être et d’agir.
À une époque où le mot « village » n’est pas vraiment « à la mode », pour autant l’auteur exprime que « le village n’a rien d’inconnu pour nous. Nous avons tous un village au fond de nous. Ce village, nous le connaissons par coeur. Nous connaissons ses rues, ses maisons. Nous connaissons ses forêts, ses rivières. Nous savons où il commence et où il se termine. Nous connaissons tous ses habitants bons ou mauvais, jeunes et vieux, riches ou pauvres, faibles ou puissants, ceux qui vivent ici, ou sont partis là-bas. Et nous vivons les uns avec les autres. Au village… tout le monde nous connaît. Tout le monde sait qui nous sommes. Tout le monde sait ce que nous faisons. Nous ne pouvons pas nous cacher, à quoi bon ? Nous ne pouvons pas jouer plusieurs rôles, pourquoi faire ? Au village, nous ne sommes qu’une seule et même personne. Au village on existe vraiment. »

Vous aussi vous avez déjà quitté le Grand Ouest pour aller voir ce qui se passe ailleurs, ou par « ras-le-bol » ? Dans ce cas, ce manifeste peut vous aider à dépasser les idées reçues, ainsi que les caricatures qu’incarnent les exodes ruraux dans le choix de « fuir la campagne pour la ville.» En effet, cet essai nous pousse à retrouver une énergie quotidienne, afin d’améliorer la société près de chez nous. Avec son visuel dynamique, il est imprégné d’optimisme, rapide à lire, et chaque phrase est ponctuée de sorte à amener le lecteur à la réflexion, puis progressivement à l’action.

 

Un Village, où l’individualisme n’aurait pas sa place.

À l’heure où  notre société est souvent qualifiée « d’individualiste », les citoyens sont pris à parti dans cet ouvrage participatif, afin de les inspirer vers la construction d’une vie collective, coopérative et locale. Que ce soit au niveau des relations avec les habitants, de l’environnement naturel qui nous entoure, ou de notre consommation locale et artisanale, nous avons tous une bonne raison de nous mettre en lien les uns avec les autres, afin de retrouver la notion de partage (et) de biens (en) communs.
Il s’agit donc de se recentrer sur les volontés individuelles, et non individualistes, pour aller vers la construction d’une commune… En communauté : « Regardez autour de vous. Écoutez. Partout, des hommes et des femmes refusent cette fatalité. Et ce ne sont ni des héros, ni des saints, ni des célébrités. On ne les voit jamais à la télévision, ni dans les journaux. Ils ne sont pas non plus spécialement brillants, intelligents ou courageux. Ils sont comme vous et moi. Vous en connaissez certainement. Ces hommes et ces femmes, ce sont des villageois. Laissez-moi vous en présenter quelques-uns… Parce qu’ils refusent d’être les spectateurs d’un monde qui ne leur appartiendrait plus. Ils veulent en redevenir les acteurs. Alors ils agissent. », explique ainsi Antoine Colson.
Quelques exemples d’initiatives sont par conséquent mis en avant, et là aussi, le lecteur est incité à agir en faveur d’un besoin de solidarité, les uns envers les autres, les uns avec les autres.

Inspiré par la conviction que chaque individu a une responsabilité dans les actions alternatives de se nourrir, s’habiller et se déplacer, le lecteur-citoyen est au coeur de l’ouvrage : « C’est une “proclamation à attirer l’attention du public, à l’alerter sur quelque chose” pour “lancer un nouveau mouvement” » lit-on sur le blog de l’auteur, qui cible un problème sociétal bien défini en proposant des solutions, en ce qui concerne la responsabilité des citoyens :

« Les institutions sur lesquelles nous comptions ne jouent plus leur rôle. Ni l’Etat, ni l’école, ni l’entreprise, ni les partis politiques ne pourront résoudre nos problèmes ou relever les défis de demain… On ne leur fait plus confiance. Elles manquent de moyens. Elles sont dépassées. Tout le monde le sait. Mais n’en soyons pas désolés. C’est au contraire une opportunité historique. Nous avons l’occasion fantastique de reprendre les choses en main. C’est ce que j’ai appelé la Révolution Village.
(…)
Nous traversons une crise profonde, économique mais aussi morale, spirituelle, citoyenne, politique, environnementale… A l’heure où la plupart de nos certitudes semblent voler en éclat, j’ai aussi l’impression que le village est un point de départ pour reconstruire l’avenir. Individuellement et collectivement. C’est en ce sens que j’y vois une révolution. Et vous pouvez y participer.
(…)
Alors n’attendons pas. Nous ne trouverons des solutions et n’améliorerons notre avenir que si chacun d’entre nous devient lui aussi un villageois. Ne soyons plus spectateurs, redevenons des acteurs du quotidien et de l’avenir. Arrêtons de ne penser qu’à nous-mêmes, repensons ensemble, avec et pour les autres. Tout le monde peut le faire à sa manière. Un peu, beaucoup, à la folie. Comme vous le pouvez. Réfléchissez… Qu’est-ce qui ne fonctionne pas autour de vous et que vous pouvez améliorer ? Quelles actions concrètes peuvent rendre votre vie meilleure ? Comment pourriez-vous vivre mieux ? Que voulez-vous et que pouvez-vous apporter aux autres ?
Suivez ce chemin. Il vous conduira à votre village… »

À chacun donc de se prendre en main selon lui pour agir et bâtir une nouvelle société, où des milliers de citoyens sont déjà en marche vers cette transition sociale, économique, écologique. Mais surtout locale, équitable, et par conséquent solidaire durablement…

 

 

Plus d’infos
– Télécharger l’e-book :
www.revolutionvillage.org/download.php?f=RevolutionVillage-Fev2014.pdf&e=VillageMag
– www.revolutionvillage.org
 

 




Primel, une plage pleine de richesses

La plage de Primel ou Grande plage se situe à environ deux kilomètres au nord de  la commune de Plougasnou. Labellisée Pavillon Bleu depuis 2015, c’est un point de départ pour les sentiers côtiers et principalement le GR 34. Une plage de sable fin d’un peu moins de 800 m de long. Qui offre à ses visiteurs un panorama exceptionnel. Protégé des vents d’ouest par la Pointe de Primel, ce lieu séduit par son environnement naturel préservé.

 

1. Richesse environnementale

 

En plus d’avoir un cadre magnifique, la plage possède une biodiversité importante. Plus de 50 espèces d’algues présentes, une grande diversité d’espèces animales, qu’elles soient marines comme la Nasse réticulée [coquillage] (Nassarius reticulas) ou volatiles comme la Bernache Cravant (Branta bernicla). Une côte de granit qui témoigne des vestiges de l’ère volcanique du massif armoricain au Paléozoïque (541 à 252,2 millions d’années avant JC). La plage fait partie de la Zone Natura 2000 de la Baie de Morlaix.

http://www.finistere.gouv.fr/content/download/19459/154715/file/carte%20des%20zones%20Natura%202000%20secteur%20PLAM%20Morlaix.pdf

 

2.  Actions pour l’environnement

 

La commune de Plougasnou a mis en place un bac à marées en juin 2018  pour que les usagers y déposent ce que la marée laisse sur la plage après son passage. Cela permet ainsi de limiter la pollution des eaux en retirant les déchets flottants.  Des panneaux pour informer les visiteurs des espèces végétales et animales présentes sur le site sont mis en place sur l’espace de promenade de bord de plage.

 

 

 

 

Pour toute ces raisons, ce lieu nous offrait  les opportunités nécessaire pour le projet Erasmus + et pour cette journée en lien avec le développement durable.  Les interventions de la journée nous ont tous aidé dans l’écriture de nos articles en partenariat avec Eco-Bretons.

 

Maho / Mathys / Antoine




Un site Internet pour allier sport littoral et protection de la faune sauvage

Les amateurs de sport littoral qui ne veulent pas déranger la faune sauvage par leur pratique peuvent désormais consulter le c-monspot.fr. Ils y trouveront des infos lieu par lieu et des fiches pratiques sur les différentes espèces. Pour l’instant, seul le littoral breton est concerné mais l’expérience pourrait être étendue à toute la France.

Depuis le mois d’octobre, l’agence des aires marines protégées a lancé c-monspot.fr. Ce site Internet, destiné aux amateurs de sport littoral, permet « d’exercer son activité sportive dans le respect de la faune sauvage ; de connaître cette faune sauvage marine (phoques et oiseaux) et d’adapter sa pratique de sports et loisirs à la fragilité du milieu naturel ».

Grâce à une carte interactive, les amateurs de sports de plein air peuvent facilement savoir si leur spot préféré sert de refuge à la faune sauvage, à quelle période ils peuvent se rendre sur la zone ou quelle est la réglementation en vigueur…

Des fiches pratiques pour chaque espèce permet de mieux connaître la faune locale et donc de mieux la protéger. Les internautes trouveront aussi sur le site des informations sur les aires marines protégées, des explications sur la notion de dérangement – et comment l’éviter ! – ainsi que des programmes de sciences participatives. Chaque internaute peut également participer au site et partager des vidéos pour illustrer ses bonnes pratiques !

cmonspot

C-monspot.fr est né d’un échange entre l’association kite-surf 29, le forum kayakdemer.eu et la communauté de communes de Kernic sur une zone classée Natura 2000. Le site a été développé en partenariat avec le pôle ressources national des sports de nature et l’école nationale de voile et des sports nautiques.

La direction régionale de l’environnement et de l’aménagement du littoral, le conservatoire du littoral et le laboratoire Geomer de l’Université de Brest ont également apporté leur expertise à la démarche. « Les associations GEOCA (Groupe d’Etudes ornithologiques des Côtes-d’Armor) et Bretagne vivante ainsi que l’ensemble des animateurs des sites Natura 2000 ont contribué à fournir des informations sur les zones de sensibilité environnementale », détaille également l’agence des aires marines protégées.

Il est, pour l’instant, testé uniquement en Bretagne. Si l’essai est concluant, il sera élargi à toutes les côtes françaises.

Pour aller plus loin

www.c-monspot.fr

www.aires-marines.fr




Sauvegarde du Trégor : « Pas une pincée de sable ne nous sera volée ! »

Porz ar Viliec, à Locquirec, début janvier, est une belle plage affleurée par de nombreux rochers. « Porz ar Viliec, « l’abri aux galets », en breton, était pleine de galets quand j’étais petit, se souvient Jean-Marie Le Lay, le président de Sauvegarde du Trégor. Cette plage connaît un désensablement naturel cyclique : chaque hiver, les rochers refont surface. Ce lieu est aussi un spot de surf très fréquenté. »

Un système fermé   

Au loin, on aperçoit la pointe de Trébeurden et l’Ile Milliau. « C’est là, un peu à l’ouest de l’Ile Milliau, que le projet d’extraction doit avoir lieu. Ce n’est pas loin non plus de l’île Molène, qui connaît déjà un problème de désensablement. Dans cet ensemble fermé qu’est ce type de baie, échangeant très peu avec le large, toute extraction est du sable perdu, non compensé par un apport extérieur. Voilà comment on fragilisera le littoral au moment même où il est le plus menacé par l’élévation du niveau de la mer, consécutif au réchauffement climatique. On est loin de Copenhague ! », lance un Jean-Marie Le Lay en colère.
Le militant sort un petit ouvrage écrit par lui il y a de nombreuses années. « Je l’avais déjà expliqué là : c’est très simple. Quand on creuse du sable, le trou formé est peu à peu comblé. Mais cette reconstitution se fait au détriment de la dune. On peut le voir à Locquémeau : en extrayant du sable, les ancêtres de la Can ont détruit le littoral. Cette pratique a été fortement limitée dans les années 1980. »

Une législation plus ferme

L’association a quelques raisons supplémentaires de se méfier de la Compagnie armoricaine de navigation (Can), avec qui elle a déjà eu affaire. « La Can extrayait du sable dans le gisement de Beg an Fry, au large de Saint-Jean-du-Doigt (29), sans autorisation. La plage de Saint-Jean-du-Doigt était devenue un vrai champ de cailloux. En 2006, on a saisi le tribunal administratif. Ils ont été condamnés. Car la législation a changé. Depuis 1997, il faut disposer d’un titre minier pour pouvoir exploiter le sable en mer. »
Actuellement, la compagnie exploite un gisement dans la baie de Morlaix, aux Duons, bénéficiant d’une autorisation provisoire d’une durée de deux ans accordée par le préfet. Une demande dans les règles a été effectuée par la Can pour une extraction durable. « Mais cette zone est classée Natura 2000, explique Jean-Marie Le Lay. Ils risquent de se heurter à la législation. L’autorisation de prélèvement sera difficile à obtenir, c’est pourquoi ils se rabattent sur la baie de Lannion », estime le président, déjà prêt pour le champ de bataille.