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Le safran, une culture inédite et haut de gamme « made in Morbihan »

A 33 ans, Jean-Vincent Le Berre est le premier safranier à s’être installé en Morbihan. Il y a 4 ans, fraîchement diplômé d’agronomie et spécialisé en agriculture biologique, il trouve des terres parfaitement exposées à Guégon, près de Brocéliande (une parcelle de 3000 m2 orientée plein sud, à 150 m d’altitude). La Bretagne sud est selon lui idéale pour « de ne pas dénaturer la plante et la cultiver dans un contexte qui est le même qu’en Iran, au Maroc au pied des montagnes ou dans la Mancha en Espagne : un climat tempéré composé d’étés chauds et de printemps et automnes pluvieux ».

Production bio

Planté au mois de juillet, le bulbe de « crocus savitus » offre une fleur entre fin septembre et mi-novembre, à une période où les températures nocturnes sont basses mais où la chaleur en journée peut atteindre plus de 15 °C.

Une amplitude thermique essentielle pour produire du safran.

Mais pour que ce petit trésor de la nature offre des stigmates rouges de bonne qualité, Jean-Vincent Le Berre n’imagine pas travailler autrement qu’en mode biologique. « On est sur un produit du terroir, qui se vend autour de 30 000 € le kilo. Un prix qui découle de sa rareté et surtout de son mode de production, qui n’est à aucun moment mécanisable ». La récolte des fleurs se fait à la main, fleurs fermées pour protéger les stigmates de la poussière, du soleil et de l’humidité… Une technique marocaine qui réduit le volume de production mais offre un produit extrêmement fin et de qualité supérieure.

Fournisseur des épiceries Roellinger.

Les plus grands chefs français ne s’y sont pas trompés, l’ancien chef triplement étoilé Olivier Roellinger en tête. Ce safran « made in Morbihan » est vendu dans ses épiceries de Bricourt et sur les plus grandes tables étoilées du Morbihan : le Petit Hôtel du Grand Large (*) à Portivy, Le Boudoir à Vannes, L’Auberge à Sainte-Anne d’Auray, chez des producteurs locaux de produits fins et les traiteurs haut de gamme (L’Anthurium, à Theix)…

30 € le gramme.

Le Safran de Bretagne® est vendu millésimé, c’est-à-dire par année de récolte. L’idéal étant de le consommer dans les 12 mois pour qu’il conserve toutes ses propriétés : une couleur vive, une saveur à la fois piquante et doucement amère, et une puissance inégalée (0,1 g suffit à épicer 1 litre de lait pour un dessert ou 1 kg de fruit pour des confitures). Pour Olivier Roellinger, le Safran de Bretagne® se caractérise par un goût « légèrement iodé », associé à une intensité et une longueur en bouche que certains aiment à comparer aux grands crus de vin.

Le Safran de Bretagne® est commercialisé sur le site www.safran-de-bretagne.fr sous forme de pistils (tube de 0,1 g à 4 €, de 0,3 g à 12 €, pot de 0,5 g à 15 € et de 1 g à 30 €). Produit unique de grande qualité, la production 2013 est en partie déjà réservée…

 

Safran de Bretagne est membre du réseau "Kalon Douar " en Morbihan

Le terme "Kalon Douar" est un néologisme, qui signifie en breton «amoureux de sa terre». «KALON» veut dire «cœur» et «DOUAR», «terre».

L’objectif de cette opération menée par le Comité Départemental du Tourisme du Morbihan depuis 2008 est d’inciter les entreprises morbihannaises à être de plus en plus acteurs de leur département. Etre KALON DOUAR, c’est un état d’esprit ; un partage de valeurs communes telles que la transmission d’un patrimoine de vie aux générations futures.

Le réseau, qui compte à ce jour 115 adhérents (entreprises, associations, comités d’entreprises, institutions…) souhaite contribuer à la valorisation de son territoire, de sa culture et de toutes ses richesses auprès de ses clients, salariés ou adhérents. L’appartenance à ce réseau est d’affirmer un attachement partagé au Morbihan.

Plus d’infos

www.kalondouar.com

 




La P’Art Belle, l’autre possible des festivals bretons

Les 3 et 4 septembre, le festival La P’Art Belle investit de nouveau le domaine de Kerlevenan à Sarzeau, sur la presqu’île de Rhuys (56). Cette année, c’est le thème de l’océan qui a été retenu. Petite jauge, artistes « découvertes », ateliers, table-ronde…tout est fait pour faire de l’événement un moment convivial à taille humaine durant lequel on se divertit et on réfléchit sur les transitions écologiques. Présentation avec Louise Robert, fondatrice de ce micro-festival engagé.

Cette année, la thématique du festival est l’océan. Pourquoi ce choix ?

Cela nous a semblé une évidence, dans le sens où l’une des caractéristique de la région Bretagne est d’être entourée par la mer. C’est parfois méconnu, mais les océans sont notre « deuxième poumon », ils nous permettent de respirer sur terre. C’est important de comprendre ce qui s’y passe et comment les protéger, car ils sont nécessaires à notre survie. Avec le festival, nous proposons d’aller à la découverte de l’océan, et que chacun et chacune puisse repartir avec des informations et l’envie de s’engager. L’idée, c’est vraiment d’explorer ce milieu. On retrouve cela par ailleurs via l’affiche, qui met en scène deux personnes qui plongent dans ce qui semble être les abysses…

Comment s’articule le programme sur les deux jours ?

Il y aura des spectacles, des ateliers, des expositions…le tout autour de l’océan.

Le samedi, on pourra ainsi découvrir un conte tout public, « Hector Le Pêcheur », en prélude à une table-ronde sur la pêche responsable, avec un représentant des pêcheurs-ligneurs du Morbihan, Claire Nouvian de l’ONG Bloom, une restauratrice rennaise spécialisée, un représentant de la plateforme Poiscaille qui développe le circuit court autour du poisson…Les enfants de l’école Vert Marine du Hézo viendront aussi présenter ce qu’est une Aire Marine Educative et leur travail autour.

Le dimanche, place au spectacle participatif « La pirate écologique », parrainé par Yann Arthus Bertrand. Une table-ronde évoquera le transport à la voile comme alternative au transport maritime, avec notamment la présence de l’entreprise Grain de Sail, et un autre temps d’échange  aura lieu avec le navigateur Yvan Bourgnon pour évoquer son engagement autour de la protection de l’océan. L’association Escale Bretagne viendra présenter le projet « Strollad Cezembre », un projet qui consiste à former des personnes en situation de handicap pour que celles-ci puissent animer des animations à la découverte du milieu marin. Autre atelier proposé: de la sérigraphie autour du thème de la mer, avec Octopus.

Sans oublier durant tout le week-end une librairie éphémère avec des ouvrages en lien avec le thème du festival, ou encore une exposition photos avec les associations Ar’Images” et “Image sans frontière” (les festivaliers pourront par ailleurs acheter les clichés exposés).

Et bien entendu des concerts : Gaël Faure avec un projet inédit et des invités surprises le samedi, la chanteuse November Ultra, et un spectacle à danser « Les Rendez-vous du Tout Monde ». Le dimanche, le groupe rennais Mermonte se produira, tout comme la chanteuse d’origine grecque Daphné Kritharas. Nous voulons faire découvrir au public des artistes encore peu venus dans le secteur, et sensibles à notre démarche.

Hormis dans la programmation, comment la transition écologique infuse-t-elle dans l’organisation du festival ?

Avec la P’Art Belle, on se propose d’expérimenter, de tester des choses, qui marchent, ou pas. C’est un espace à la fois collectif et créatif. On veut aller de l’avant sur la limitation de notre empreinte écologique en terme d’organisation d’événement. Nous nous sommes vraiment construits sur cette idée de créer un autre type de festival, mais cela ne va pas sans certaines contraintes techniques encore présentes : comment accueillir des groupes ou des projets artistiques dans un cadre prônant la sobriété ? On ne dit pas qu’on a la solution, mais on essaie en tout cas de limiter notre consommation, notamment énergétique, avec l’utilisation par exemple d’enceintes solaires. Il faut beaucoup de sensibilisation et de pédagogie.

Est-ce que tu sens le public davantage réceptif à ce type d’événement ?

C’est encore les prémices, mais on sent qu’il a envie d’avoir une expérience qui soit davantage à taille humaine. A la P’Art Belle, on peut venir en famille, le côté intergénérationnel plaît, de même que la dimension « multiforme ». Aborder une thématique à la fois sociétale et mondiale par le prisme artistique permet de se questionner et de s’interroger, et de revenir chez soi avec des pistes d’actions.

Dans un article publié dans le journal Le Monde du 17 août, le Prodiss (Syndicat National du spectacle et de la variété) évoque, pour septembre « un bilan financier des festivals, et une réflexion sur un modèle économique qui semble « arriver en fin de cycle ». Comment vois-tu la situation ?

On voit que certains « gros » festival sont en difficulté, et doivent arriver à des taux de remplissage de 90 ou 95% pour atteindre l’équilibre, ce qui est énorme. Dans ce cas, un grain de sable peut faire vite dérailler la machine. A l’inverse, sur des petits formats comme le nôtre, l’action citoyenne et bénévole est très importante, c’est aussi compliqué à péréniser… Il faut tester, expérimenter, ouvrir le cadre. Et il faut aussi que les élus soient mobilisés dès aujourd’hui sur la culture, afin d’aider des associations et acteurs qui peuvent être en situation de fragilité.


Pratique :

Le programme est disponible sur le site https://www.lapartbelle.bzh/

Les tarifs : 15 euros la journée, 10 euros tarif réduit, gratuit pour les moins de 10 ans

Offre Duo (deux billets pour une journée) : 25 euros / Offre duo week-end : 45 euros

Opération « Sors tes couverts » : Ramenez vos gobelets et votre vaisselle

Pour venir : à vélo avec 50% de réduction sur la location avec Veloc’Ouest, bus, train ou co-voiturage encouragé.

Restauration et buvette locale

Accès personnes à mobilité réduite

 

 

Retrouvez le portrait de Louise Robert ici : http://www.eco-bretons.info/portrait-de-femme-n8-louise-robert-lexploratrice-de-la-transition/

 

 


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Energies renouvelables : entre équilibre d’approvisionnement et défi de stockage

Nous ne sommes pas encore en hiver, mais la météo s’est déjà déchaînée sur la Bretagne et son réseau électrique. Christian, la dernière tempête a privé près de 30 000 foyers d’électricité pendant plusieurs jours et nuits. Ce qui nous conduit à penser aux énergies renouvelables : en quoi peuvent-elles nous protéger des blackouts ? « Tout dépendrait de leur équilibre d’approvisionnement sur le réseau électrique » explique Markus Kauber, chargé de communication d’Enercoop Bretagne.

Selon lui, « si on développe, entretient et intègre les énergies renouvelables au réseau déjà existant, alors on augmente la stabilité de celui-ci. Pour mieux comprendre, comparons avec Internet : si un ordinateur tombe en panne, il n’y a pas forcément d’impact sur le réseau car il y a des alternatives : d’autres terminaux peuvent prendre le relais. D’où l’importance de bien développer l’intégration des systèmes » La décentralisation favorise ainsi la stabilité du réseau et limite le risque de panne totale.

Prévoir et agir sur la consommation pour mieux l’adapter à la production

Si l’intégration et l’entretien des énergies renouvelables sont indispensables à l’équilibre du réseau, ils vont de pair avec une bonne gestion des installations et de la production. En effet, pour Markus Kauber « il faut prévoir la production des énergies renouvelables en fonction des conditions météorologiques et ainsi maîtriser la demande selon la production : de cette manière, on introduit ces énergies sans nuire au fonctionnement du réseau ».

A ce titre, Bernard Multon explique dans un article de la revue Technologie, sciences et techniques industrielles*: « les autres voies de stockage de l’énergie sont l’exploitation des prévisions météorologiques, aujourd’hui déjà très performantes, pour la prédiction de la production éolienne et solaire, ainsi que le pilotage de la demande. Ce dernier point est déjà bien connu en France où des systèmes de tarification pertinents (heures creuses) ont été mis en place pour tenter de rendre la consommation d’électricité la plus proche possible des moyens de production nucléaire peu flexibles. Une tarification plus fine, permise par les compteurs dits intelligents, pourra à l’avenir autoriser un pilotage beaucoup plus fin de toutes les charges électriques non prioritaires, qui tolèrent d’être décalées dans le temps ou graduées en puissance. Enfin, la conduite des réseaux et leur instrumentation devra comporter beaucoup plus d’intelligence qu’aujourd’hui pour permettre le fonctionnement d’un système plus complexe. C’est tout cela qui est aujourd’hui largement médiatisé sous l’appellation "smart grids" ».

 

L’auto-consommation : une protection des pannes du réseau ?

Dans le cas d’une totale auto-consommation, les dégâts causés par des tempêtes sur le réseau électrique n’ont pas d’impact à grande échelle sur l’approvisionnement en énergie, puisque celle-ci ne dépend pas du réseau. C’est le cas de la famille Baronnet qui produit sa propre énergie au moyen de panneaux solaires et d’éolienne. Leur maison, située à Moisdon-La-Rivière, est totalement autonome. Mais d’une manière générale, « le stockage de l’énergie est un impératif » rappelle Markus Kauber.

Pour le moment,la solution la plus répandue reste le stockage dans des batteries, mais pas seulement. « Les lacs de pompage-turbinage, comme le projet, inachevé, de STEP (Station de Transfert Energie de Pompage) sur le lac de Guerledan (56) seraient une solution. Deux réservoirs d’eau permettent de pomper l’eau en hauteur lorsque l’on veut stocker. En cas de demande, l’eau est déversée vers le réservoir inférieur et décharge ainsi l’accumulateur. Des systèmes qui assurent le stockage et la stabilité d’approvisionnement énergétique », note Markus Kauber.

Selon Bernard Multon, « cette technologie possède encore un potentiel de développement en France. Des installations de barrages peuvent notamment être aménagées pour devenir réversibles et se transformer en centrales de pompage-turbinage. On peut aussi envisager d’exploiter le dénivelé naturel entre la mer et le haut de falaises, pour construire des STEP. Cela dit, la construction de telles installations n’est pas sans impact. Par exemple, des expropriations peuvent être nécessaires mais l’acceptabilité n’est pas acquise»

En cas de surplus de production d’énergie solaire ou des éoliennes…

…ou d’une manière générale, pour valoriser et pallier toute perte d’énergie, il est important de développer et perfectionner ces technologies de stockage. Reste que pour Bernard Multon, « le stockage de l’énergie est une expression qui nécessite souvent d’être clarifiée. Tout d’abord, il faut bien préciser s’il s’agit d’énergie électrique. Ensuite il existe certains moyens de stockage réversibles et d’autres irréversibles* (CF lexique en fin d’article, ndlr). En ce qui concerne les barrages par exemple, si ceux-ci ne sont pas équipés d’un réservoir inférieur et d’un groupe turbine-générateur capable de fonctionner en pompe-moteur, il sont irréversibles. »

Le stockage d’énergie : un moyen de flexibilité parmi d’autres

Autre moyen de stockage d’énergie électrique? Les batteries électrochimiques, dont 3 technologies sont particulièrement développées en France et dans le monde. Il s’agit des batteries au sodium-sooufre (NaS), au plomb-acide (qui, malgré leur présumée toxicité, sont aujourd’hui bien recyclées et donc peu polluantes) et au lithium. Pour Bernard Multon, « de nombreux moyens de flexibilité, à la fois de production et de consommation existent, et le stockage en est un parmi d’autres, mais sans doute le plus luxueux (cher et très performants). Par exemple, l’effacement diffus constitue une solution très économique pour ajuster la consommation instantanée. Il consiste à agir automatiquement sur des postes de consommation peu sensibles aux interruptions, comme les chauffe-eau ou le chauffage électrique qui peut être coupé pendant quelques dizaines de minutes sans pertes de confort sensible. La régulation rattrape ensuite l’énergie qui n’avait pas été consommée pendant l’interruption, c’est donc un report de consommation. Cette solution permet ainsi de décaler dans le temps la consommation d’énergie et de pallier un déficit instantané de production. »

Pour une transition énergétique douce !

« La méthanation, technique de production de méthane de synthèse renouvelable, est un moyen de consommer l’électricité de façon flexible mais non réversible (le but n’est pas a priori de refaire de l’électricité à partir du gaz). Le méthane ainsi produit peut remplacer le gaz naturel d’origine fossile en profitant des infrastructures et technologies existantes et ainsi constituer une voie de transition aisée. En effet, toute transition énergétique douce est à privilégier car elle a le plus de chance de fonctionner ! » estime Bernard Multon.

Il apparaît ainsi possible de stocker l’électricité sous forme de méthane synthétique. Celui-ci est créé à partir d’une réaction chimique combinant du CO2 issu
des cycles naturels et de l’hydrogène produit via une électrolyse de l’eau obtenue par une électricité renouvelable. Ce méthane synthétique peut être injecté dans les réseaux de gaz (gazomètres* (CF lexique) et conduites de gaz déjà existants ndlr) tout comme le gaz naturel. Cette solution se développe rapidement en Allemagne.

Méthanation et méthanisation: des solutions performantes…

Pour Bernard Multon, « L’idée est ici de produire des combustibles à partir des énergies renouvelables, notamment pour les véhicules terrestres». « La méthanation et la méthanisation (méthane issue de la décomposition de matière organique) sont des solutions dont les capacités de stockage sont très élevées », ajoute Markus Kauber. La méthanisation est d’ailleurs ce que projette de développer la ville de Locminé (56), en vue de produire du biogaz carburant. «Les véhicules électriques à batterie constituent, de la même façon que les installations de méthanation, des charges flexibles car ils peuvent être rechargés intelligemment avec une puissance ajustable dès lors qu’ils sont connectés suffisamment longtemps à une prise » note Bernard Multon.

Vers une meilleure valorisation de notre énergie consommée….

Lors de la production classique d’électricité (via des machines à combustion), beaucoup d’énergie est rejetée sous forme de chaleur dans l’environnement. Or les pertes d’énergies peuvent être valorisées, c’est la cogénération (production simultanée de deux formes d’énergies différentes dans le même processus). Elle est utilisée notamment au sud de Rennes via une chaufferie bois, et de plus en plus d’entreprises y ont recours pour chauffer leurs locaux.

 

*Septembre Octobre 2012, n°87 pp37

 

Lexique:

*Le stockage réversible, qu’est ce que c’est? *Par Bernard Multon:

L’énergie électrique peut se stocker en la transformant en une autre forme d’énergie par exemple chimique (batteries) ou mécanique gravitaire (en pompant de l’eau dans un réservoir en altitude) ou encore en combustible (hydrogène par électrolyse de l’eau). Si la transformation inverse est possible avec un niveau de performances acceptable, on parle de stockage réversible, puisque l’électricité initiale peut être restituée. Lors de telles transformations, il y a des « pertes », c’est-à-dire qu’une partie de l’énergie se transforme en chaleur généralement évacuée dans l’environnement.
Lorsque l’on effectue une double transformation (électricité -> forme intermédiaire, puis forme intermédiaire -> électricité) avec des pertes suffisamment faibles (rendement élevé), on dit que l’on a réalisé un stockage électrique réversible.
Si l’on effectue une seule transformation, par exemple de l’eau qui s’accumule dans un barrage pour produire ensuite de l’électricité ou encore si l’on chauffe de l’eau à partir d’électricité (stockage de chaleur dans un cumulus), on a affaire à un stockage d’énergie irréversible.
Dans certains cas de stockage réversible, par exemple via l’hydrogène, le rendement global sur cycle (stockage puis déstockage) est tellement faible (moins de 30%) que l’on peut s’interroger sur leur niveau de réversibilité.
 

"La méthanation* est un procédé industriel de conversion catalytique du dihydrogène et du monoxyde de carbone en méthane. Il est principalement utilisé dans les sites de synthèse d’ammoniac. Les ingénieurs du scénario négaWatt estiment que ce procédé pourrait permettre, dans un avenir proche, d’utiliser le méthane de synthèse comme vecteur de stockage et de transport de l’énergie d’origine renouvelable, produite de plus en plus massivement. Ainsi, les énergies renouvelables d’abord transformées sous la forme d’électricité pourraient être à nouveau transformées en hydrogène (par électrolyse de l’eau) qui, combiné au dioxyde de carbone résidu de combustion, produirait du méthane de synthèse injectable dans les réseaux de distribution et dispositifs de stockage déjà existants (voir « Power to gas »)".*Wikipédia.

"La méthanisation*par l’ADEME: La méthanisation (encore appelée digestion anaérobie) est une technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique, en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène (réaction en milieu anaérobie, contrairement au compostage qui est une réaction aérobie).

Avantages: valorisation de la matière organique et de l’énergie, diminution de la quantité de déchets organiques, diminution des émissions de gaz à effet de serre, traitement possible des déchets organiques graisseux ou très humides, limitation des émissions d’odeurs.

Contraintes: complémentarité avec l’incinération et/ou avec le stockage en centres de stockages de déchets non dangereux, association avec une phase de compostage pour traiter les déchets ligneux, mise en place d’un traitement des excédents hydriques du process, intégration dans le montage du projet d’une recherche de débouchés pour écouler au mieux aussi bien le produit organique que l’énergie.

Un gazomètre* est un réservoir servant à stocker le gaz de ville ou le gaz naturel à température ambiante et à une pression proche de la pression atmosphérique. (Définition de Wikipédia*).

 
Plus d’infos:

http://www.enercoop-bretagne.fr/

http://www.ac-paris.fr/portail/jcms/p1_636633/technologie-n-181-septembre-octobre-2012?hlText=bernard+multon

http://www2.ademe.fr

 




Des algues vertes à la biorégion : le bassin versant du Gouët

L’Institut Momentum* lance une nouvelle étude de cas : le bassin versant du Gouët dans les Côtes d’Armor en Bretagne

Par Inès Dejardin**

Eaux douces des sources, rivières, fleuves et torrents ou eaux saumâtres des littoraux, mers et océans, ce sont à leurs abords ou en leur sein que naît et se développe toute forme de vie. Qu’il s’agisse de microbes, de champignons, de plantes ou d’animaux, l’eau conditionne d’abord l’existence puis la pérennité de tout être vivant. Si certains peuples en ont gardé une conscience collective aigüe, nul doute que cette dernière s’est étiolée voir appartient désormais aux ancêtres de celles et ceux dont le quotidien est ancré au sein des sociétés thermo-industrielles. Au fur et à mesure que croît l’artificialisation de nos milieux de vie, l’eau s’éloigne de nos horizons communs et nous perdons non seulement la connaissance du fonctionnement de son cycle mais aussi la conscience de la non-abondance de la ressource qu’elle constitue.

Symptôme de la profondeur de cette perte de mémoire : la pollution que par endroit nous lui infligeons, jusqu’à la rendre insalubre, comme si nous allions même jusqu’à oublier qu’elle nous est vitale. Rappeler à notre conscience les liens tant biologiques que géographiques que l’eau établit entre les vivants, c’est rendre indéniables les solidarités et interdépendances qui les relient. C’est également un moyen de rompre avec l’anthropocentrisme exacerbé en donnant à voir depuis un prisme plus écocentré l’articulation de la vie et du vivre-ensemble entre humains, non humains et leur milieu.

Comment retracer les continuités hydrographiques à partir desquelles s’établissent et se façonnent les continuités humaines et écologiques ? Peut-être en pensant les territoires à partir des entités que constituent les bassins versants, réseaux hydrographiques arborescents qui, déployés entre une ligne de partage et de collecte des eaux, relient tous les écoulements à partir desquels l’eau de pluie converge jusqu’aux mers ou océans.

Le bassin versant du Gouët : métonymie de l’Anthropocène

Fleuve côtier de 47 kilomètres de long, le Gouët prend sa source au niveau de la Cime de Kerchouan et achève sa course au Port du Légué. Du Haut-Corlay à Saint-Brieuc tout en longeant ou traversant 14 autres communes situées dans les Côtes d’Armor (22), il façonne avec l’ensemble de ses affluents le bassin-versant du même nom. Quels sont les enjeux qui se nouent sur le territoire de 250km² dessiné par leurs méandres ?

Source du Goët. crédit photo : Inès Dejardin.

Le bassin versant du Gouët appartient au département des Côtes d’Armor qui est lui-même situé en Bretagne. Difficile alors de ne pas supposer qu’il partage les problématiques caractéristiques à cette région, haut lieu du productivisme depuis les années 1960, notamment concernant la question alimentaire. L’agriculture bretonne ? Un modèle agricole à l’intensivité démesurée, traduite par l’immense proportion de systèmes hors-sol – il y avait en 2015 « au moins deux fois plus de cochons que de bretons » (1) –, à l’origine d’une production alimentaire qui permettrait de nourrir 22 millions de personnes pour un territoire qui n’en compte que 3,3 millions (2) mais sur lequel de moins en moins mangent à leur faim – preuve en est l’augmentation de 70 % des volumes distribués par les banques alimentaires bretonnes au cours de ces deux dernières années (3).

C’est aussi l’un des lobbys agro-industriel les « mieux structurés d’Europe » (1), qui rend bien difficile toute remise en cause du système agricole dont les rejets massifs de phosphates et nitrates sont à l’origine du phénomène de marées vertes qui envahissent les plages, sur lesquelles « depuis la fin des années 1980, au moins quarante animaux et trois hommes se sont aventurés […], ont foulé l’estran et y ont trouvé la mort »1. In fine, un enchevêtrement d’enjeux écologiques, de santé publique, de justice sociale et climatique qui se heurtent à une omerta vertigineuse. Sur le périmètre des 32 communes constituant la Communauté d’Agglomération de Saint-Brieuc et au sein duquel est inclus le bassin versant du Gouët, le potentiel de consommation locale en fonction de ce qui y est produit a été calculé : la production de porc pourrait subvenir aux besoins de 5,5 fois plus de personnes (877 000) que celles que l’on y dénombre actuellement (156 652) (4). En effet, 95% de la SAU (Surface Agricole Utilisée) est vouée à l’élevage et près d’1/3 des exploitations adoptent un système hors-sol, qui témoignent d’un affranchissement des contraintes physiques du milieu.

Ce tableau, le bassin versant du Gouët en lui-même n’y échappe pas (grande proportion d’élevages – notamment laitiers – et de systèmes hors-sol). S’y ajoutent des pentes ainsi qu’un débit plus fort que les bassins versants qui le bordent et donc un phénomène de ruissellement accentué. Source pure en amont du bourg de Quintin, le Gouët draine à mesure de ses méandres les effluents agricoles : il contribue ainsi grandement aux marées vertes qui touchent la Baie de Saint-Brieuc une fois ses eaux jetées dans le port du Légué (5).

Un territoire où se nouent des enjeux spécifiques en termes de résilience et de vulnérabilité

Les moyens dont nous subvenons à nos besoins alimentaires sont très révélateurs des rapports qu’en tant que société nous entretenons tant les uns avec les autres qu’avec le vivant non-humain. L’agriculture est tout autant un puissant facteur de transformation et d’occupation des paysages qu’une traduction du rapport que nous entretenons à notre propre milieu de vie. Le modèle agricole précédemment décrit est ainsi à lui seul révélateur des déséquilibres inhérents au capitalisme néo-libéral des sociétés occidentales dans lesquelles il s’inscrit : anthropocentrisme omniprésent et rapport démesuré à la production ainsi qu’à la consommation qui conduisent à l’épuisement des ressources et à la destruction massive des écosystèmes et de la biodiversité qu’ils renferment, au nom de la croissance du PIB et de la compétitivité sur les marchés financiers.

Symptôme du dépassement de la capacité de charge de la planète, la température moyenne à la surface du globe a augmenté de + 1,1 °C par rapport au début du XXe et parmi les neuf limites planétaires établies par Natacha Gondran et Aurélien Boutaud, le seuil critique de 63 TgN/an (téragrammes ou millions de tonnes) relatif au cycle biogéochimique de l’azote a d’ores et déjà été amplement dépassé puisque l’on atteint aujourd’hui 150 TgN/an (6). La perturbation de ce cycle biogéochimique à échelle mondiale entrave fortement la résilience des écosystèmes à faire face aux effets du changement climatique mais les sociétés thermo-industrielles font preuve d’une réelle inertie vis-à-vis du sujet, comme le traduisent les vives tensions politiques et sociales auxquelles font face les Pays-Bas – deuxième exportateur mondial de produits agricoles et agroalimentaires – dans le cadre de l’application de leur « Plan azote » (7).

Au-delà du taux de CO2 atmosphérique, ce sont aussi les concentrations de nitrates dans les cours d’eau et les taux d’H2S (hydrogène sulfuré) dégagés par les algues vertes en putréfaction qui inquiètent les habitant.e.s du bassin versant du Gouët. Réel problème de santé publique et signe d’une rétroaction d’ordre anthropocénique, les marées vertes causées par l’agriculture intensive menacent également plusieurs continuités écologiques au sein de la Baie de Saint-Brieuc. Elle abrite la plus grande Réserve Naturelle de Bretagne, reconnue comme zone humide littorale d’intérêt international du point de vue ornithologique du fait de sa localisation sur l’axe de migration Manche-Atlantique : 40 000 oiseaux viennent chaque hiver s’y poser. Au fond de l’Anse d’Yffiniac, des prés salés, écosystèmes intertidaux aussi rares que fragiles qui représentent moins de 0,01% de la surface du globe (8) ; dans l’estuaire du Gouessant, situé lui aussi en zone protégée, des dizaines de milliers de m3 d’algues toxiques accumulés1. Autre continuité écologique, cette fois-ci rompue : celles des salmonidés migrateurs pour qui le barrage de Saint-Barthélemy sur les eaux du Gouët constitue un obstacle infranchissable, et qui voient par ailleurs leur passage contrarié dès l’écluse du port du Légué (9).

En Bretagne, l’agriculture est également responsable de 20% des prélèvements en eau (10), ce qui rappelle qu’au-delà de l’enjeu qualitatif de l’eau existe aussi l’enjeu quantitatif. Le bassin versant du Gouët est inclus dans le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux) de la Baie de Saint-Brieuc et occupe sur ce périmètre – qui compte en tout cinq bassins versants – une place cruciale : environ 70% du total des prélèvements nécessaires à la production d’eau potable ont lieu au niveau de l’une de ses retenues. Par ailleurs, 90% sont effectués au niveau des eaux de surface (11), ce qui s’inscrit dans la tendance que l’on observe à l’échelle de la Bretagne : 77% des prélèvements pour l’eau potable – et 75% des prélèvements en eau brute tous usages confondus contre 17% en moyenne en France – y sont liés (10). C’est que le substrat géologique est principalement constitué de grès, granites et schistes, des roches métamorphiques ou plutoniques globalement peu perméables caractéristiques d’une géologie de socle, peu propice aux eaux souterraines car associée à des aquifères « de fissure » à la capacité de stockage limitée (12). Les précipitations hivernales étant les principales responsables du remplissage des retenues où sont réalisés l’immense majorité des prélèvements, il est aisé de comprendre la haute vulnérabilité de ce territoire au changement climatique notamment concernant l’évolution de son profil pluviométrique. D’après le Haut Conseil Breton pour le Climat (HCBC), le scénario le plus probable serait que l’on assiste à une méditerranéisation du climat breton.  En 2022, l’épisode de sécheresse qui a pris une ampleur phénoménale en Bretagne est allé jusqu’à causer dans les Côtes d’Armor « un risque sérieux de rupture de l’alimentation en eau potable ». À Dinan, ville située 60 kilomètres à l’est de Saint-Brieuc, cela s’est joué à 15 jours près13. Responsable de 40% des émissions de GES en Bretagne (13), l’agriculture est la première touchée par les conséquences de ce à quoi elle est régionalement la première à contribuer. Parce que nous ne pouvons plus nous permettre d’attendre les canicules, sécheresses ou pandémies pour qu’elle se rappelle à nos esprits, il y a urgence à faire de l’habitabilité de la planète une question sociétale et politiquement centrale.

Réhabiter le bassin versant du Gouët

Comment mettre en lumière les tenants et aboutissants des enjeux qui se nouent sur le bassin versant du Gouët ainsi que leurs multiples intrications ? Quelles stratégies d’adaptation et d’atténuation mettre en place afin de redonner à ce territoire un poids significatif sur sa propre empreinte écologique ? Comment imaginer et coordonner ces stratégies pour, au travers d’elles, redonner pouvoir d’agir et conscience des lieux à celles et ceux qui les habitent ?

 Il s’agit premièrement, par un ensemble de cartographies, de donner à voir tous ces chemins vitaux que l’on ne sait plus tracer, de la terre à nos assiettes et de l’eau à nos robinets. Voici d’ores et déjà une représentation de l’arborescence du réseau hydrographique que façonnent les méandres du Gouët et de ses affluents.

Cartographie des méandres du Gouët et de ses affluents inspirée de l’ouvrage « Les Veines de la Terre, une anthologie des bassins versants » (14).

Puis, la réalisation d’une analyse systémique des principaux flux agricoles et hydriques sur le territoire du bassin versant du Gouët permettra, en les caractérisant et en identifiant le réseau d’acteurs impliqués, de saisir leurs imbrications. Cela contribue à L’enjeu, plus large, qui est  de se doter des moyens de soustraire aux logiques économiques la gestion et la distribution de ressources qui nous sont vitales.

Enfin, dans le sillage de l’étude Biorégion Île-de-France 2050 développée par l’Institut Momentum (15), ce cheminement ne saurait aboutir sans l’esquisse d’un nouvel imaginaire territorial de ce bassin versant au travers du prisme biorégionaliste, qui, en recentrant la réflexion sur le territoire vécu et arpenté, concrétise une métamorphose en action. Cette vision biorégionale nous rappelle à notre condition partagée de terrienn-es et nous renvoie à une question qu’il semble aujourd’hui crucial de se poser, tant physiquement qu’ontologiquement et tant individuellement que collectivement : qu’est-ce qu’habiter la Terre ?

Sources et bibliographie : 

[1]    Inès Léraud et Pierre Van Hove. « Algues vertes, l’histoire interdite ». Éditions Delcourt & La Revue dessinée. Juin 2019. ISBN : 978-2-413-01036-

[2]    Nicolas Legendre. « L’industrie agroalimentaire, un entrelacs de pouvoir et d’argent en terres bretonnes ». Publié dans Le Monde, 28 avril 2023. https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/04/28/l-industrie-agroalimentaire-un-entrelacs-de-pouvoir-et-d-argent-en-terres-bretonnes_6168020_3225.html

 [3]    Conseil Economique Social et Environnemental Régional (CESER). « Avis du CESER sur le dossier du Conseil régional « Refus de la misère et de la précarité » : La Région prend sa part ». Région Bretagne. Session du 27 mars 2023.

[4]    Chambres d’Agriculture de Bretagne. « L’agriculture de Saint-Brieuc Armor Agglomération – Édition 2019 ». Juin 2019.

[5]    Commission Locale de l’Eau (CLE) du Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) de la Baie de Saint-Brieuc. « Evaluation environnementale ». Document adopté par la CLE le 6 décembre 2013 et approuvé par arrêté préfectoral le 30 janvier 2014.

[6]    Boutaud, Aurélien, et Natacha Gondran. « IV. Les perturbations des cycles de l’azote, du phosphore et de l’eau douce : une menace pour la résilience des écosystèmes ». Dans : Aurélien Boutaud éd., Les limites planétaires. Repères, 28 mai 2020, 56‑71. Lien vers un séminaire avec Natacha Gondran organisé par l’Institut Momentum à ce sujet : respecter-les-limites-planetaires

[7]    Jean-Pierre Stroobants. « aux Pays-Bas, le « Plan azote » du gouvernement de Mark Rutte devient un test électoral ». Publié dans Le Monde, 15 mars 2023. https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/15/ aux-pays-bas-le-plan-azote-du-gouvernement-de-mark-rutte-devient-un-test electoral_616 5521_3210.html

 [8]    Ponsero A. et Sturbois A. « La Réserve naturelle nationale de la baie de Saint-Brieuc : du développement de la connaissance aux enjeux de conservation ». Réserve Naturelle de la Baie de Saint-Brieuc, 2020.

[9]    Fédération des Côtes d’Armor pour la pêche et la protection du milieu aquatique (FDAAPPMA). « Suivi d’abondance de juvéniles de saumon du Gouët, du Leff, du Trieux, du Jaudy, du Léguer et du Yar en 2018 ». Réalisé dans le cadre du volet « Poissons Migrateurs 2015-2021 ».

[10] Observatoire de l’Environnement en Bretagne (OEB). « Chiffres clés de l’eau en Bretagne – édition 2022 ». Collection Les Données & Analyses de l’Observatoire de l’environnement en Bretagne. Bulletin n°14. Publié le 23 janvier 2023.

[11]  Commission Locale de l’Eau (CLE) du Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SAGE) de la Baie de Saint-Brieuc. « Evaluation environnementale ». Document adopté par la CLE le 6 décembre 2013 et approuvé par arrêté préfectoral le 30 janvier 2014.

[12]  Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) – Système d’Information pour la Gestion des Eaux Souterraines (SIGES) Bretagne. « 187AE01 – Socle métamorphique dans le bassin versant du Gouët de sa source à la mer ». Août 2019.

[13]  Haut Conseil Breton pour le Climat (HCBC). « Le changement climatique en Bretagne – Bulletin 2023. Dossier : 2022, une année annonciatrice du climat futur ? ». n° 1, Avril 2023. ISSN en cours d’obtention.

[14]  Marin Schaffner, Mathias Rollot et François Guerroué. « Les Veines de la Terre. Une anthologie des bassins versants ». Editions Wildproject, février 2021. ISBN : 2381140107

[15]  Agnès Sinaï, Yves Cochet et Benoît Thévard. « Biorégion 2050 : l’Ile-de-France après l’effondrement ». Institut Momentum et Forum Vies Mobiles, Octobre 2019. Cet ouvrage a entraîné la parution par les mêmes auteurs de « Le Grand Paris après l’effondrement. Pistes pour une Île-de-France biorégionale ». Editions Wildproject, août 2020. ISBN : 978-2381140001. Lien vers l’étude.

 

Cet article a été publié le 22 août 2023 sur le site de l’Institut Momentum :

https://institutmomentum.org/le-bioregionalisme-pour-penser-les-issues-de-l-anthropocene

* L’Institut Momentum est un laboratoire d’idées sur les issues de la société industrielle et la décroissance solidaire en réponse au choc social de l’effondrement. L’Institut Momentum, qui réunit des chercheurs, des journalistes, des ingénieurs et des acteurs associatifs, se consacre à répondre au défi de notre époque : Comment organiser la transition vers un monde postcroissant, postfossile et modifié par le climat dans un contexte de changements abrupts ? Comment penser et agir les issues de l’Anthropocène ? Son point de départ se fonde sur une prise de conscience : nous vivons aujourd’hui la fin de la période de la plus grande abondance matérielle jamais connue au cours de l’histoire humaine, une abondance fondée sur des sources temporaires d’énergie concentrée et à bon marché qui a rendu possible tout le reste.

L’Institut Momentum est dirigé par Agnès Sinaï qu’elle a cofondé en 2011. Journaliste et autrice, elle a récemment publié « Réhabiter le monde – Pour une politique des biorégions » dans la collection Antropocène au Seuil.

**Diplômée de l’ENSAT (Ecole Nationale Supérieure Agronomique de Toulouse), Inès Dejardin a achevé son cursus d’ingénieure agronome par la réalisation d’un stage de six mois (avril-septembre 2023) au sein de l’Institut Momentum, avec et pour qui elle a réalisé l’étude qui  a constitué son mémoire de fin d’études : « Une hypothèse biorégionale pour le bassin versant du Gouët en Bretagne« .

 




Usagers de la mer, Citoyens, nous avons besoin de votre aide de toute urgence !

Malheureusement, malgré l’opposition de l’ensemble des élus des 13 communes du littoral, de 80 % de la population, de la mise en place du collectif associatif du Peuple des Dunes du Trégor (dont Longitude 181 Nature fait partie), des avis négatif de l’IFREMER, d’études d’impacts quasi inexistantes en totale contradiction avec la loi et je vous passe les détails….
Le dossier est toujours d’actualité sur le bureau du Ministre du redressement productif en attente de signature de l’ autorisation d’ exploitation minière pour 400 à 600 000 T annuelles (l’équivalent en volume de la Tour Montparnasse) sur 20 ou 30 ans par 35 m de fond !!!

Nous nous sommes rendus à Trébeurden afin de nous rendre compte par nous-même de la situation et de l’implication locale. Nous pouvons vous assurer que celle-ci est exemplaire et en complète cohérence avec la philosophie de Longitude 181 Nature. En effet, tous les métiers de la Mer sont représentés et ensemble pour exprimer leur détermination à protéger cet espace marin en tant que bien commun, et même les agriculteurs, premiers utilisateurs de ce sable coquiller pour amender leurs sols trop acides sont solidaires car estimant, et je les cite, "que la terre ne peut vivre au détriment de la mer". Ils travaillent d’ailleurs, activement, à la mise en place d’ autres solutions comme, par exemple, l’ utilisation de la coquille de crépidule, ce coquillage envahisseur déstabilisant le biotope marin, ou les déchets des conchyliculteurs et ostréiculteurs… quoiqu’’ il en soit je vous renvoie au site www.lepeupledesdunes.com pour plus d’ informations et de documentations.

Le contexte posé, quelle peut être votre action ?

N’ayant pu désamorcer la table ronde du 12 juillet, qui a réunie localement plus de 600 personnes, le ministère à programmé une réunion de "concertation" le 27 Août à Bercy à laquelle Longitude181 va assister, par ma présence, au sein du Collectif présidé par Alain Bidal. Nous souhaitons à cette occasion démontrer que le monde francophone de la mer et ses sympathisants, sait se mobiliser pour que le second pays au monde en superficie maritime soit un exemple pour la protection de cet environnement fragile et de sa biodiversité !

Lors de précédentes campagnes de ce type, les soutiens que nous avons obtenus nous ont permis de remporter de belles victoires en Mer d’Iroise, en Polynésie Française, pour le Parc National de Calanques, contre le finning des requins en Europe, pour l’inscription de cinq espèces de requins et de deux espèces de Mantas sur l’annexe II de la CITES, contre le référé du Maire de St Leu à La Réunion autorisant la chasse au requins dans l’Aire Marine Protégée,….
Ces victoires, c’est ensemble que nous les remportons, alors une fois de plus, nous avons besoin de votre soutien !

Vous trouverez donc en ligne une pétition à signer et partager au plus grand nombre! Rappelez-vous que pour la campagne Requins en Polynésie, nous avons pu réunir 40 000 signatures !!!! Nous devons prouver, comme pour le Parc National des Calanques, que la mer est l’affaire de tous et ne connaît pas les frontières! C’est un bien commun de l’humanité et nous avons la chance d’avoir les moyens juridiques de la défendre et d’exiger des politiques l’application des lois environnementales !

Nous savons que ce mois est le plus souvent un mois de vacances pour beaucoup d’ entre vous sur les plages, mais justement, c’est l’occasion de réfléchir, sur le sable ou pas, et se donner l’opportunité de toucher le plus grand nombre et de sensibiliser encore un peu plus ceux qui nous entourent!

Le temps presse…

 

Pour signer la pétition : www.petitionpublique.fr/PeticaoAssinar.aspx?pi=L181A
 




Pierre Mollo : « Le plancton est à la base de tout »

Que peut-on dire, à l’heure actuelle, sur la situation de la biodiversité marine, et plus particulièrement du plancton ?

Il faut savoir que la biodiversité marine doit tout au plancton. Sans plancton, il n’y a rien, il est à la base de tout. Il est l’origine de la vie sur terre, et s’est formé dans des conditions extrêmes, il y a 3,5 milliards d’années. Il faut qu’il soit de qualité, et diversifié, pour qu’il y ait une grande biodiversité. C’est un élément fondamental.
Chaque fois que se produisent des événements naturels, de type éruptions volcaniques ou autres, on a une perturbation du plancton, et donc de la biodiversité qui en découle. Dans ces cas là, on n’y peut rien. Mais certaines fois, les actions humaines sont les responsables. Par exemple quand les hommes commencent à utiliser des pesticides pour les cultures ou le jardin. On fait entrer dans le sol des éléments chimiques, qui, avec le ruissellement des eaux, vont atteindre la mer. Des « micro-traces », c’est-à-dire des traces infimes de ces pesticides, vont avoir des effets sur le plancton.

Est-ce qu’on constate déjà une perte de plancton sur nos côtes bretonnes ?

En Bretagne, nous avons encore la chance d’avoir un écocysystème qui ne fonctionne pas trop mal. L’Océan Atlantique est grand, et on constate beaucoup de brassage de l’eau. Ce qui est moins le cas dans d’autres zones, comme en Méditerranée par exemple. Mais cela ne va peut-être pas durer. Il faut d’ores et déjà qu’on songe à l’état de l’eau qu’on laissera à nos petits enfants.
Selon moi, si il y a moins d’espèces sur le littoral aujourd’hui, c’est davantage lié à l’utilisation des pesticides, qui agissent directement sur l’état du plancton, qu’à la surpêche.

Etes vous optimiste pour l’avenir de la ressource plancton ?

Il y a 10 ans, j’étais moins optimiste. Mais depuis, on voit que les citoyens commencent à entendre parler du plancton et de son importance. Il joue un rôle essentiel dans notre vie, notre alimentation, et même notre respiration ! Avec la mise en place dewww.observatoire-plancton.fr/ l’observatoire citoyen du plancton, on sent que les choses bougent, que les citoyens se réapproprient ce monde de l’invisible. On parle encore beaucoup du plancton responsable des marées vertes, des cyanobactéries…Et si on parlait davantage du « bon » plancton ? Il faut que les citoyens puissent apprendre à connaître la fragilité des écosystèmes, des milieux, pour interpeller notamment les élus sur l’importance de ces micro-organismes.

 

Plus d’infos

/www.observatoire-plancton.fr/

Le programme détaillé de la journée du 16 mars organisé par l’Institut de Silfiac est disponible sur le site de l’institut