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Ecophyto : un bon plan ?

Une réduction de 20% de l’usage de pesticides à l’horizon 2020 et de 50% d’ici 2025. Tels sont les nouveaux objectifs annoncés par Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, vendredi. Accompagnés d’un nouveau calendrier (L’objectif initial de 2018 est abandonné, ndlr), ils forment le socle de la nouvelle mouture du Plan Ecophyto. Lancé dans la foulée du Grenelle de l’Environnement, le plan avait pour ambition de réduire « si possible » l’utilisation des pesticides de 50% d’ici 2018, dans le pays qui en est le 3ème consommateur au monde. Mais entre 2011 et 2012, la consommation de ces mêmes produits a augmenté en France de 9,2%. D’où la nécessité de « relancer » le plan. Lequel doit être inscrit « dans une démarche d’agro-écologie », selon le ministre Stéphane Le Foll.

Parmi les nouvelles grandes orientations du plan figure le développement du « biocontrôle », c’est-à-dire l’ensemble des méthodes de protection des végétaux par l’utilisation de mécanismes naturels (algues, insectes…). Le biocontrôle fera d’ailleurs l’objet d’un programme de recherche et développement spécifique. Autre levier mobilisé: le réseau des fermes Dephy, exploitations volontaires pour réduire leur utilisation de pesticides. L’objectif est de les développer et de faire passer leur nombre de 1900 à 3000. La recherche pluridisciplinaire des impacts des produits phytosanitaires sur la santé et l’environnement sera aussi intensifiée. Sur le plan financier, l’enveloppe initiale du plan qui était de 40 millions d’euros sera augmentée de 30 millions supplémentaires.

« Changer de modèle agricole, c’est mieux!’

Les réactions ont été nombreuses et diverses à l’annonce de ce plan version 2. Les industriels, regroupés au sein de l’UIPP (Union des industries de la Protection des Plantes), rejettent ainsi « Tout objectif de réduction chiffré ». « L’objectif pour nous est de réduire les impacts (sur l’eau, sur la santé…), pas les quantités », a indiqué à l’Afp Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP. Du côté de la Confédération Paysanne, on « s’inquiète de l’écart entre les discours et les politiques mises en place. En germe, il y a le risque de fournir un label « agro-écologique » à tous, comme on y est parvenu avec le verdissement de la Pac ». Pour Greenpeace, « Ces annonces vont dans le bon sens mais sont encore trop faibles pour faire changer les pratiques ! Réduire l’usage des pesticides, c’est bien. Changer de modèle agricole, c’est mieux ! ».

Jacques Caplat, agronome breton, a réagi également sur son blog. Selon lui, « En l’état, même avec des trésors d’imagination et de confiance irrationnelle, je ne vois pas comment un plan qui met en exergue des résultats très insuffisants pourrait prétendre obtenir des résultats suffisants, comment un plan qui aménage à la marge le modèle actuel pourrait permettre de changer les systèmes agricoles. Il serait temps d’arrêter de se cacher derrière des annonces et des postures. Pour baisser de 50 % l’usage des pesticides en France, il faut changer d’agriculture. Et pour changer d’agriculture, il faut le vouloir, le dire et engager de vraies mesures de fond ». Le débat est donc toujours en cours, et trouvera sûrement des échos dans la consultation publique qui précédera la publication du nouveau plan Ecophyto en juin.

 

Remise des prix Zéro Phyto

 

La Région Bretagne a remis les Prix « Zéro Phyto » lors des Carrefours de l’Eau, qui se sont déroulés à Rennes jeudi 29 janvier dernier. Vingt-huit nouvelles communes ont ainsi été récompensées, portant le nombre de communes bretonnes n’utilisant plus de produits phytosanitaires à 167. Actuellement, ce sont près de 70% des communes qui sont engagées dans un processus de réduction d’utilisation des produits phytosanitaires dans la région.

Les jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ! » ont été également mises à l’honneur. En la signant, celles-ci s’engagent à faire baisser durablement les ventes de pesticides de synthèse tout en augmentant les ventes de produits alternatifs, non chimiques. Cette année, ce sont 22 jardineries qui ont été distinguées, portant le nombre de jardineries engagées en Bretagne à 237.

 

 

Pour en savoir plus

http://agriculture.gouv.fr/Conference-an-1-agroecologie

Le site de Jacques Caplat

http://www.generations-futures.fr/pesticides/revision-du-plan-ecophyto/

http://www.bretagne.fr/internet/jcms/prod_232654/la-region-valorise-les-nouveaux-adeptes-du-zero-phyto

Un reportage de nos confrères de Reporterre sur une ferme Dephy

 

 




Une « Vague citoyenne » pour prendre en main la gestion de l’eau

« Vague Citoyenne » est un documentaire de François Guieu, qui suit durant six années le parcours de millitants luttant contre la privatisation de l’eau en région parisienne. Actions « coup-de-poings », rassemblements, manifestations…sont donc au programme. « La ligne directice du film, ce sont ces hommes et femmes qui se battent pour que l’eau soit reconnue comme un bien commun », explique le réalisateur. « Ce qui est mis en lumière, c’est leur combat contre les multinationales qui tentent de s’approprier ce bien commun qu’est l’eau. Certains sont plus dans l’actions, d’autres plus dans les idées, d’autres encore dans la désobéisance civile… », précise-t-il. Un mouvement qui prend de l’essor, selon François Guieu. « De plus en plus de villes retournent actuellement en régie publique ».

Le documentaire permet donc d’aborder la mobilisation des citoyens, et ses effets, sur un pan de la politique de l’eau. Une porte d’entrée idéale pour aborder la consulation publique sur l’eau, lancée par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, et qui se déroule jusqu’au 18 juin. Mais à quoi sert cette consultation ? « Elle permet de donner son avis sur les grandes lignes directrices du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux », explique Bénédicte Compois, du CPIE Pays de Morlaix-Trégor, structure du territoire menant également des actions de sensibilisation autour de cette consultation. Comment alors les citoyens peuvent y participer ? « En remplissant en ligne ou en version papiers le questionnaires. Certes, il peut s’avérer ardu et peu pédagogique. Mais c’est une opportunité pour informer et mieux communiquer sur la gestion de l’eau », argumente Bénédicte. « L’expression de chacun joue le rôle de thermomètre dans le corps social », commente Guy Pennec, maire de Plourin-Les-Morlaix et président du Syndicat Mixte du Trégor. Cela peut être alors un premier pas vers « un contre-pouvoir citoyen qui est de plus en plus actif et a des résultats », comme le constate François Guieu.

 

 

 

 

Visionnez la bande-annonce du film « Vague Citoyenne »

 

 

Plus d’infos

www.vaguecitoyenne.org

 

Pour répondre au questionnaire sur la consultation du public sur l’eau, et avoir plus d’informations, rendez-vous sur le site http://www.prenons-soin-de-leau.fr/

 

A lire aussi

http://blog.mondediplo.net/2015-06-13-Le-lobby-de-l-eau-histoire-d-une-mainmise-inique

 

 

 




Participez à la Rencontre Régionale des Journalistes Jeunes

L’association Bretagne Durable et Solidaire (eco-bretons.info) s’associe à Jets d’Encre (association nationale pour la promotion et la défense de la presse d’initiative jeune) qui organise cette journée de rencontre régionale des journalistes jeunes, mercredi 18 mars de 9h à 18h au CRIJ de Rennes.

 

Au programme :

 

ü  atelier théorique : comment faire une maquette efficace ? Jusqu’où peut aller votre liberté d’expression ? Comment valoriser votre engagement au sein d’un journal ?

 

ü  débat mouvant : la liberté d’expression en question.

 

ü  atelier pratique : écrire pour être lu, jouer avec les mots, définir un angle…

 

ü  atelier d’écriture : les mot’heures de la Transition. Exercices et astuces pour rédiger un article lié à un ou plusieurs thèmes consacrés au développement durable en Bretagne. Un  sujet donné, des contraintes, un temps compté…Plongez dans le quotidien d’une rédaction avec le soutien de journalistes professionnels. Editez votre article sur le site eco-bretons.info ! 

 

Gratuit et ouvert à tous sur inscription.

Petit-déjeuner, déjeuné et goûter offerts par l’association Jet’d’Encre. Possibilité de covoiturer.

 

A propos de Jets d’Encre…

Cette association nationale qui promeut et défend la presse jeune vient de fêter ses dix ans. Bien implantée dans la région parisienne, Jets d’Encre vient de créer une antenne en Bretagne. L’occasion pour les journalistes jeunes et breton(ne)s, de participer à ses formations et de bénéficier de son savoir-faire : création d’un journal, droit et déontologie de la presse jeune, liberté d’expression…

http://www.jetsdencre.asso.fr/

 

 

A propos de Bretagne Durable et Solidaire

Née en 2009 à Morlaix (29), l’association édite le site web  collaboratif : eco-bretons.info. Son but ? Diffuser de l’information sur les Transitions en Bretagne et permettre aux citoyen(ne)s et citoyen(ne)s juniors, de publier leurs articles, photos, dessins, sons et témoignages. Le concours « Reporter en Herbe » créé en 2013 avait permis à plusieurs dizaines de jeunes breton(ne)s de publier leurs articles. Aujourd’hui, Bretagne Durable et Solidaire revient sur le devant de la scène avec Jets d’Encre afin de favoriser et accompagner l’expression des journalistes jeunes et breton(ne)s.

http://www.eco-bretons.info

 

 

Information et inscription : 

Contact : Association Bretagne et Solidaire

09 81 92 98 60 ou 06 52 85 27 48 




Vers la fin d’une « sacrée croissance ».

Finie la dénonciation, place à l’action. Dans son nouveau film « Sacrée croissance ! », Marie-Monique Robin choisit de montrer différentes alternatives, de par le monde, pour enrayer la course folle à la croissance et au PIB. Du Brésil au Canada, en passant par le Népal ou l’Allemagne, la journaliste a été promener sa caméra et recueillir les témoignages d’acteurs locaux. Et mettre en lumière différentes initiatives. Du maraichage bio en milieu urbain au Canada ou en Argentine, des énergies renouvelables financées par les citoyens au Danemark, le développement de la micro hydroélectricité au Népal, qui permet d’alimenter tout le pays en « électricité propre », les monnaies locales complémentaires au Brésil ou en Allemagne, avant de finir par un passage au Bhoutan, petit pays d’Asie du Sud où l’on a abandonné le calcul du PIB pour celui du BNB (Bonheur National Brut).

Chaque initiative présentée par Marie-Monique Robin est entrecoupée d’interviews de spécialistes et d’économistes (Jean Gadrey, Tim Jackson…), qui expliquent que le temps de la croissance à tout prix est bel et bien fini, et qu’il est urgent de s’inscrire dans un nouveau paradigme. Rob Hopkins, le cofondateur du mouvement des « villes en transition », témoigne également.

 

Si le documentaire « Sacrée croissance » est particulièrement intéressant et positif, avec de beaux extraits d’interviews, il n’en reste pas moins qu’il sensibilisera davantage les néophytes. Les citoyens déjà engagés dans des alternatives de transition n’y apprendront pas grand chose de neuf. A noter également, l’absence d’expériences françaises : les monnaies locales, les territoires en transition ou encore les énergies renouvelables citoyennes existent pourtant aussi chez nous et auraient mérité également un coup de projecteur.

 

 

 

La bande-annonce du documentaire :

Sacrée Croissance ! (trailer) from M2R Films on Vimeo.

 

 

 

Plus d’infos

http://www.m2rfilms.com/

http://www.arte.tv/sites/fr/robin/




Participez au défi « Confinés, mais aux aguets ! » et comptez les oiseaux !

Et si on profitait du fait de ne pas pouvoir sortir pour compter les oiseaux chez soi ? C’est le défi lancé par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) !

Le principe est simple : chaque jour, durant la période de confinement, prenez 10 minutes pour observer les oiseaux depuis votre jardin, votre balcon ou votre fenêtre. Attention, il ne faut compter que les oiseaux qui se posent ! Il suffit ensuite d’enregistrer toutes les données sur le site https://www.oiseauxdesjardins.fr/

Un
bilan sera effectué à la fin du confinement.

Un
bon moyen de se préparer à la traditionnelle opération de comptage
des oiseaux qui a lieu chaque année en janvier !

Pour participer au comptage des oiseaux durant le confinement, direction https://www.oiseauxdesjardins.fr/




Kub’Tivez vous ! La sélection de février

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection de documentaires à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : la mer !

 

« La mer en héritage » de Mégane Murgia (2021-26′)

Kelou Scuiller, natif de Lesconil (29) dans le Pays Bigouden, est viscéralement attaché à l’océan. « Si je vois pas la mer pendant un certain temps, je me sens pas bien », affirme-t-il. Depuis tout petit, l’eau salée fait partie de lui, comme si elle coulait littéralement dans ses veines. Il se rémémore les sorties en bateau avec ses parents, ses premiers « godillages » avec une annexe dans le port, ses premiers cours de voile…Après avoir passé un temps en fac de sport, s’orientant vers une carrière dans l’éducation nationale, il bifurque vers une formation de matelot en lycée maritime. Le moyen pour lui de pouvoir rester habiter au bord de la mer, et être toujours à son contact.

Dans le documentaire réalisé par Mégane Murgia, on suit donc Kelou, qui surfe sur son temps de loisirs, qui pêche pour son travail, ou encore qui sort en mer avec son bateau. Un joli portrait avec de très belles images, dans lequel l’océan est le pilier sur lequel la vie du jeune finistérien repose. Le film nous invite à (re)penser notre rapport à l’eau et au littoral, et aux activités qui s’y déroule, entre nautisme et pêche.

Voir le film : https://www.kubweb.media/page/la-mer-en-heritage-vie-maritime-megane-murgia/

 

 

« Des dauphins et des hommes » de Mathurin Peschet (2021-26′)

On connait Mathurin Peschet pour ses films consacrés aux algues vertes, ou encore aux élevages de cochons en Bretagne. Cette fois-ci, c’est à un animal marin qu’il s’intéresse : le dauphin. Et particulièrement aux échouages du mammifère, qu’on trouve encore blessé ou mort sur les côtes, notamment en Bretagne. Un propos qui résonne avec l’actualité, car depuis décembre 2022, plus de 350 dauphins ont été retrouvés sur la côte Atlantique ! Pour traiter ce sujet sensible, le réalisateur suit dans son film des sentinelles du Réseau Pélagis du CNRS, qui se rendent sur les lieux d’échouage après signalements. Il embarque aussi en compagnie des activistes de l’ONG Sea Sheperd, qui se postent en mer au devant des pêcheurs pour observer leur remontée de filets, non sans heurts…Mathurin Peschet donne aussi la parole aux pêcheurs, qui expliquent que capturer accidentellement des dauphines, « Ca arrive, mais pas autant que ce qu’il se dit ». L’image « sympa » de l’animal est également interrogée. En effet, il a été considéré comme « nuisible » pendant au moins un siècle, car il détruisait les filets à sardines et éparpillait les bancs, donnant du fil à retordre aux pêcheurs. On le tuait même à coup de fusils depuis des barques ! Mais depuis la seconde guerre mondiale, son statut a changé dans la société, pour devenir un animal « protégé », en tout cas dans les consciences à défaut de la loi. Les scientifique de l’observatoire Pelagis avertissent pourtant : Si il y a plus de dauphins sur les zones de pêche qu’il y a 10 ans, cela ne veut pas dire que la population augmente, mais elle reste stable. Une situation qui ne sera pas durable si des mesures de protection ne sont pas mises en place, puisqu’on estime que 5 à 10000 spécimens meurent chaque année, victimes de la pêche. Des bateaux s’équipent désormais de systèmes répulsifs acoustique, mais quel est leur impact sur la faune marine ? Le sujet est donc complexe, et le documentaire le montre bien, notamment concernant les liens qui unissent depuis très longtemps l’homme et l’animal. « C’est à nous désormais de nous adapter pour continuer à cohabiter avec les dauphins », conclut ainsi le réalisateur.

Voir le film : https://www.kubweb.media/page/dauphins-hommes-peche-industrielle-mathurin-peschet/

 

 

Plus d’infos :