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La Boss, le premier catalogue solidaire des pros

Le défi

Comment aider les entreprises et collectivités à cibler leurs achats de façon responsable ?

 

L’action

La BOSS (www.laboss.fr) est le premier catalogue interactif breton de com-merce interentreprises dédié aux achats responsables des professionnels (acheteurs privés et publics). Multiplicité des réseaux et des labels, offre peu lisible… C’est de ces constats qu’est né le projet avec pour objectif premier de simplifier le travail des acheteurs professionnels.
L’ergonomie très étudiée du site permet une recherche géographique pour cibler ses achats au plus près ainsi qu’une recherche multi-critères par type d’engagement (Environnement, Insertion, …) par univers d’achat (BTP et éner-gies, alimentation), par territoire d’intervention….
Mais la BOSS est plus qu’un catalogue… Ce service offre des garanties aux acheteurs grâce à un comité éthique sélectionnant les fournisseurs sur la base de leurs engagements sociaux, solidaires et environnementaux.

 
Perspectives

L’association BSB souhaite développer un réseau d’affaires interentreprises.
En parallèle, en 2014 sera mis en ligne Monique Solidaire, le site dédié aux achats des particuliers.

 

 

Chiffres clés

  • + de 1 000 produits et services référencés
  • 160 fournisseurs en juin 2013
  • 300 d’ici fin 2013

 

 

Plus d’infos

http://www.laboss.fr/




Global Gâchis dénonce le gaspillage alimentaire. Et vous ?

« Global Gâchis » est un documentaire réalisé par Olivier Le Mer écrit par Maha Kharrat et Tristram Stuart, sur une idée de Jean-Marie Michel. Il met en lumière à la fois les dérives de la surconsommation de nos sociétés modernes à travers des exemples révoltants de gaspillage alimentaire. Mais aussi des initiatives encourageantes qui luttent contre ces gaspillages. Cette enquête poignante nous explique comment un miliard de tonnes de nourriture produite à l’échelle mondiale finissent à la poubelle. Olivier Lemaire nous amène sur les routes des continents producteurs, de l’Amérique du Sud à l’Asie, en passant par les continents importateurs, l’Amérique du Nord, et l’Europe afin de comprendre pourquoi, alors que 16 millions de personnes dépendent de l’aide alimentaire en France, et qu’un miliard de personnes sont sous-alimentées dans le monde, le gaspillage d’un foyer français par an s’élève pourtant à 400 euros.

La dictature de la DLC (date limite de consommation)

Du côté des consommateurs, 20 kilos de nourriture sont jetés chaque année par un Français. Et 30% des assiettes servies en cantines scolaires partent à la poubelle… La moitié de ce gaspillage serait lié à un mauvais dosage des quantités. Ne parlons pas de la restauration des établissements de santé : selon le ministère de l’agriculutre, ce sont les hôpitaux qui enregistrent les plus gros chiffres de gaspillage alimentaire. Quant aux supermarchés, ils produiraient en moyenne 560 000 tonnes de déchets alimentaires par an soit, selon les établissements, entre 1500 et 10000 euros de produits alimentaires par semaine. Alors que la date limite de consommation d’un yaourt pourrait être augmentée de 10 jours sans impact sur le consommateur, il n’est pas rare que les supermarchés vident des rayons ces produits 6 jours avant la date limite. Des habitudes motivés par la course à l’offre de produits frais…Et par des règles esthétiques instaurées par la grande distribution. « Tout ce qui ne rentre pas dans la norme, c’est poubelle », explique une maraîchère. La grande distribution institue des règles esthétiques aux produits alimentaires : un concombre qui n’est pas calibré selon des normes, même si il est mangeable, n’est pas commercialisable.

Mieux vaut jetter que donner

Autre chose. Si aucune lois n’interdit de fouiller dans les poubelles, la plupart des grandes surfaces mettent pourtant du bleu de méthylène (et autres produits toxiques) sur les aliments, alors que ceux ci sont encore consommables. Les raisons ? Eviter le vandalisme, et les poursuites en cas d’intoxication alimentaire. Des opération qui permettent aussi de ne pas laisser les clients potentiels se servir gratuitement et éviter une baisse du chiffre d’affaires. Autant faire don de ces denrées à des associations caritatives :un employeur qui fait un don bénéficie d’exonération fiscales. Il déduit 60% de ce don sur son bilan. En France, 10% des invendus seraient donnés à l’aide humanitaire. A l’inverse, laisser des consommateurs se servir dans les poubelles ne rapporte rien…

 

Global Gâchis diffusé à la Salamandre

A l’occasion de la semaine de réduction des déchets, le documentaire « Global Gâchis » sera diffusé mardi 19 novembre à 20h au cinéma de la Salamandre de Morlaix. Juste après la séance, un débat sera organisé avec Monsieur Tarpin, directeur de l’Intermarché de Plourin-Lès-Morlaix, Claude Martel, président de CLCV, et Nicolas Ulrich, en charge des déchets à Morlaix Communauté. Profitez-en, la séance est gratuite.

Plus d’infos:

www.clcv.org

http://www.capatv.com/?p=17695




A Moisdon-la-Rivière (44), la maison autonome donne des idées…

Ils ont choisi l’autonomie énergétique il y a 17 ans. Pour y parvenir, Brigitte et Patrick Baronnet ont installé 6 m2 de photopiles sur le toit de leur maison à Moisdon-la-Rivière (44). Et une éolienne de 4m60 de diamètre qui culmine à 18m de haut dans leur jardin. A cela s’ajoutent des récupérateurs d’eau de pluie, des ouvertures au sud, des isolants naturels, un banc thermique…Une bonne dose d’ingéniosité et une réelle prise en main de leur consommation. « Nous consommons environ 1,3 kw/h d’énergie par personne et par jour. Il faut prendre conscience de ce que signifie un watt et aller régulièrement voir le compteur avec ses enfants » explique Patrick Baronnet, fier d’avoir « coupé le cordon ombilical avec EDF ». Il en va de même pour l’eau qui sert uniquement à l’alimentation, la douche et au lavage des vêtements. « Les toilettes sèches, pour certains, c’est une corvée. Pour nous, c’est un plaisir parce que ça a du sens » affirme Patrick. Et pour l’alimentation, outre les légumes sortis tout droit de la terre du jardin enrichie au compost, les Baronnet s’approvisionnent chez les producteurs bio du coin. « Changer son alimentation, c’est le premier acte politique que l’on puisse faire » note Patrick.

3 E, 3 piliers

Ce couple, devenu célèbre pour son engagement environnemental, poursuit la visite de sa maison dite des « 3 E ». Qu’est ce que c’est ? « Écologique, économique, entr’aide. C’est une maison où l’on retrouve les trois piliers du développement durable, en somme. Paille, laine de mouton, terre crue, chanvre, énergie solaire…les ressources locales sont immenses. Le coût énergétique est faible si il y a une proximité : le projet est cohérent  lorsqu’on prend en compte les ressources qu’il y a autour. Il faut créer du sens, une harmonie, une localisation de l’économie et ainsi repenser l’aménagement du territoire » estime Patrick avant de lâcher : « Faire son jardin, sa maison, être autonome est un acte hautement politique. Plus on travaille, plus on consomme, et plus on a besoin d’argent. L’autonomie passe par le changement de soi ». Des mots qui raisonnent dans les esprits des 30 visiteurs. « C’est facile à dire ! » dénoncent certains, regards tantôt admiratifs, tantôt curieux, envers ce Patrick Baronnet pour qui tout semble si simple. Il rétorque :« l’autonomie, par définition n’existe pas. Elle n’est pas possible, c’est une question de degrés, de nuances. On est dépendant de l’air, de l’eau, de la lumière, de la nourriture. L’homme n’est pas libre, mais libérable. Lorsqu’on a compris cela, l’environnement fait intrinsèquement partie de nous mêmes. Reste à choisir ses dépendances ».

La créativité est liée au bonheur

Il sait parler Patrick. Et il en a vu de toutes les couleurs, sur les plateaux télé, quand une journaliste le prenait pour un marginal. « Les 14 et 15 juin 1997, nous avons organisé un éco-festival à la maison. C’était l’un des premiers en France. Nous prévoyions de recevoir qu’une centaine de personnes. Et finalement plus de 5 000 individus ont franchi le pas de notre jardin. Un marginal fédère-t-il autant de monde autour de lui ? Autre chose, 80% des ressources de notre planète sont consommées par 20% des êtres humains. Alors que 20% des hommes consomment 80% des ressources naturelles. J’ai fait le choix de consommer comme les 80% d’êtres humains. Aujourd’hui, je vous pose à nouveau la question : est-ce moi, le marginal ? »

Une aventure vers l’autonomie…

La visite se poursuit dans un zome, une construction qui porte le nom d’une forme géométrique composée de losanges. Chez les Baronnet, le zome est constitué de 12 côtés, entièrement construits à partir de matériaux naturels, et peut accueillir plusieurs dizaines de personnes. Et le débat reprend. Économie, éducation, créativité, politique…Cela pourrait durer des heures, tant chacun a des questions à poser. Mais il est déjà temps de s’en retourner. Alors, avant de partir, certains emportent un ou plusieurs livres ou DVD signés des Baronnet, histoire de faire partager cette belle aventure pour l’autonomie, avec ceux qui souhaitent se lancer. Et puis, comme Greg Bradel disait, « on est puissant si on en a la conviction ».

 

Quelques conseils de Patrick et Brigitte…

-Quel est le secret de l’éolien ? Il faut qu’elle se mette en route avec un vent faible. Lors de votre achat, demandez sa courbe de puissance en fonction du vent : l’éolienne doit être sensible à la moindre brise. Si elle commence à émettre de la puissance à partir de 6 km/h de vent, c’est bien !

-Pour stocker l’énergie, les batteries sont essentielles. Pourquoi ne pas opter pour les batteries solaires ? Elles ont une espérance de vie de 35 à 40 ans.

-Adapter sa maison aux standards permet de réduire les coûts des matériaux…

-Faites capter la lumière du soleil par des briques de terre crue : elles diffusent la chaleur accumulée lorsque la température baisse.

-Pour purifier l’eau, n’hésitez pas à utiliser la pouzzolane, une pierre volcanique.

-Si vous désirez créer un banc thermique, incorporez des bouteilles de verre et une plaque de schiste noire pour attirer et conserver la chaleur.

 
Plus d’infos:

http://www.heol2.org/

http://www.nature-et-culture.org/




Les associations s’engagent dans la transition – L’APEA de l’école Pierre Douguet à Dinéault (29)

(Plume citoyenne) Engagé dans une démarche de transition, l’association des parents d’élèves et amis de l’école Pierre Douguet, située à Dinéault dans le finistère nous raconte ses actions.
Ses membres ont décidé de changer la manière d’organiser leurs événements et leurs achats, notamment en nouant des partenariats avec les producteurs et commerçants des environs…

« Les associations s’engagent dans la transition » un projet porté par le réseau COHERENCE.

Vous avez pris des engagements et vous souhaitez le faire savoir ?  dites le sur le site www.breizhcop.bzh




Sur la Vilaine, Taranis et Enercoop misent aussi sur la petite hydroélectricité

Quel objectif se donne le réseau Taranis concernant le développement de la petite hydroélectricité?

Lisa Croyère : Taranis est un réseau de porteurs de projets citoyens d’énergies renouvelables : éoliens, photovoltaiques, bois-énergies. Et pour l’instant, un projet micro-hydroélectrique est en cours. Il s’agit d’une installation de production énergétique (d’une puissance inférieure à 10 000 kW, ndlr), transformant l’énergie hydraulique d’un cours d’eau en énergie électrique. Le réseau Taranis a pour objectif de réunir ces porteurs de projets autour de groupes de travail afin qu’ils puissent réfléchir ensemble à différentes questions juridiques par exemple, ou encore comment mobiliser au niveau local, quelle démarche financière…

Lors de la journée Innov’Deiz, vous avez particulièrement évoqué la micro-hydroélectricité. Pour quelle raison ?

Cette année, un groupe de travail s’est réuni trois fois autour du projet micro-hydroélectrique du Moulin de Boël (35). C’est un projet concret mais qui s’essouffle un peu car les démarches en amont sont très longues, les approches juridiques sont complexes, notamment en ce qui concerne le droit à l’eau. Des études d’impact environnementales sont également assez poussées : il faut étudier l’impact des installation sur les poissons migrateurs, sur les cours d’eau…Le moindre impact est pris en compte. En étant à la fois complexe mais concret, ce projet nous semblait particulièrement intéressant et pertinent à évoquer lors de la journée Innov’Deiz, à Rennes.

Quelle puissance d’énergie peut-on produire avec un système de petite hydroélectricté ?

La capacité de production des installations varie en fonction des plusieurs critères: le débit, la hauteur brute, des composantes… En moyenne, cette production est de 640 kw/h. En comparaison, un lave-linge consomme 2kw/h. A l’année, après 7000 heures de production, cela représente 2100 mw/h environ. A noter que 40% du temps de fonctionnement d’une centrale micro-hydroélectrique est en pleine puissance. Quant au prix de revente à ERDF, le tarif varie de 6,25 à 11,23 centimes du kw/h et la durée des contrats est d’en moyenne 20 ans. A titre de comparaison, la revente de l’énergie l’éolienne est de 8,2 centimes kw/h.

Le projet de Gwilen Elektric vise à développer des projets de micro-hydroélectricté sur les bords de la Vilaine. Ce fleuve est-il propice au développement de ces installations?

Nicolas Debray : Oui, car tous les sites de la Vilaine sont équipés d’un seuil. C’est à dire des différences de hauteur, des marches qui ont été construites il y a des années. La Vilaine est d’ailleurs quasiment faite en escaliers et elle possède beaucoup d’écluses. A chaque fois qu’on a un seuil, nous avons la possibilité de créer un système hydroélectrique. L’idée est de profiter de ces aménagements pour les développer. C’est un aménagement très vieux mais la plupart du temps, il suffit d’installer des turbines. Pour l’instant sur la Vilaine, 6 lieux sont identifiés entre Messac et Rennes comme étant susceptibles d’accueillir ces installations, mais un seul espace est pour l’instant initié, il s’agit du Moulin de Boël, à Bruz (35) dans le cadre du projet de Gwilen Elecktric.

Où en est-on dans l’avancée de ce projet au Moulin de Boël ?

Un collectif s’est créé avec des riverains, des collectifs et des associations. Ils se réunissent pour le moment au cours de réunions informelles.

Quelle est la capacité énergétique des petits projets hydroélectriques ?

Grosso modo, ces systèmes permettent la consommation de 20 à 50 foyers. En production d’énergie, c’est l’équivalent d’un parc photovoltaïque d’une centaine de mètres carrés. Mais du point de vue de la mise au point, des études d’impact, l’installation d’un système hydroélectrique s’apparente davantage aux projets éoliens.

L’énergie hydroélectrique est-elle propre ?

L’énergie propre n’existe pas : pour développer des systèmes hydroélectriques, il faut des turbines, des installations en béton qui ne sont pas sans impact sur l’environnement. En revanche, c’est une énergie produite en continu et qui ne nécessite pas de carburants fossiles. C’est une énergie renouvelable basée sur l’exploitation de flux naturels d’énergie. Tout en prenant en compte les contraintes écologiques, il faut se concentrer pour trouver des solutions au développement de ces projets. La politique d’aujourd’hui est de rendre tout compliqué par des études longues. En tant que promoteurs et défenseurs des projets micro-hydroélectriques, nous souhaitons identifier les cours d’eau qui rendent possible le développement de ces systèmes. En Bretagne, il est temps que la région se positionne favorablement au développement des projets citoyens d’énergies renouvelables.

Qu’est-ce qu’une petite centrale hydroélectrique (PCH) ? par l’ADEME :

Une PCH se définit comme une installation de production énergétique, d’une puissance inférieure à 10 000 kW, transformant l’énergie hydraulique d’un cours d’eau en énergie électrique.

Les deux facteurs essentiels de la récupération d’énergie disponible sont la hauteur de chute et le débit d’eau, qui dépendent du site et qui doivent faire l’objet d’études préalables pour déterminer le projet d’aménagement.

Plus d’infos:

www.eolien-citoyen.fr/accueiltaranis.html

http://www.enercoop-bretagne.fr/?page_id=456

 




Ouessant : point d’étape à mi-parcours de la mise en œuvre de la transition énergétique et écologique des îles du Finistère.

Alors que les vents balayent les côtes Ouessantines en ce début septembre, l’heure est au bilan de mi-parcours. Une journée qui fait suite au lancement de «La mise en œuvre de la transition énergétique et écologique des îles du Finistère» le 6 septembre 2016. Ce mardi 5 septembre 2017, les acteurs se sont à nouveau réunis afin d’offrir une visibilité sur l’avancée du projet. Analyse d’un échantillon idéal, un milieu fini aux prises avec les éléments : Ouessant, Molène et les autres îles du Ponant.

Les îles du Ponant – qui signifie îles du « couchant » en référence au soleil – sont actuellement le laboratoire d’expérimentation sur deux plans d’action principaux : le BEL (Boucle Energétique Locale), financé par la région Bretagne à raison de 823 000 euros sur 3 ans et le TEPCV (Territoire à Energie Positive pour la Croissance Verte) financé par l’état pour un montant de 867 000 euros sur 3 ans également. L’association les îles du Ponant en est le maître d’ouvrage.

« Diminuer de 37% des émissions de Co2, sur les trois îles » était l’objectif énoncé par Denis Bredin, le président de l’association, en 2016. Le bilan à ce jour montre une diminution de 16% des émissions totales pour les trois îles (Sein, Ouessant et Molène) dont une diminution de fioul de 386 700 L (l’équivalent de la consommation de l’île de Sein pendant 1 an). Ce résultat est obtenu grâce aux différentes opérations à destination des populations îliennes : la diffusion d’environ 11000 LED contre les ampoules à incandescence des îliens, l’opération de remplacements des appareils de froid énergivores1 auxquels 239 habitants y ont pris part, la rénovation de l’éclairage public et la mise à disposition de kits poules.

(1). CDP2017 « Sur les îles, il est constaté un suréquipement en appareils de froid, notamment en congélateurs. L’opération consiste donc à soutenir financièrement les usagers à remplacer leur appareil de froid énergivore par un appareil A++ ou A+++)

Ouessant, l’hydrolien à l’essai

Denis PALLUEL, Maire de Ouessant, mets l’accent sur le projet PHARE qui consiste à utiliser les trois sources d’énergies exploitables sur l’île à l’aide de panneaux photovoltaïque, d’éoliennes et d’hydroliennes. En effet afin de garantir aux habitants une alimentation électrique suffisante et constante il est nécessaire de transformer et combiner ces trois énergies. Depuis 1 an, les lampadaires à LED ont bien poussé comme les panneaux photovoltaïques sur la salle omnisports (291m²) mais en ce qui concerne l’éolien c’est une autre histoire comme l’explique le maire :

« Tout le monde va dans le même sens pour développer les énergies renouvelables mais après sur le terrain c’est pas aussi simple que ça puisqu’à Ouessant, mais Sein et Molène aussi, on considère ces îles comme des sanctuaires et on ne doit rien faire, mais je ne désespère pas de convaincre qu’une ou deux éoliennes ne vont pas défigurer Ouessant. Le contexte administratif est très compliqué, la réglementation sur les éoliennes dit qu’elles doivent être à 500 mètres des habitations et en même temps dé que vous êtes à 500 mètres vous êtes en espace protégé. Il y a donc une équation difficile à trouver, c’est un appel pour dire « Faut savoir ce que l’on veut », c’est dommage de voir qu’il y a plein de partenaires mobilisés avec nous et qu’on bloque sur cet aspect-là. D’autant plus qu’on ne cherche pas à faire un champ d’éoliennes, ça serait une ou deux et je dirais même, peut être, provisoirement car d’ici 10 ou 15 ans si le parc hydrolien s’amplifie on aura pas forcément de raison de garder ces éoliennes. »

En ce qui concerne l’hydrolien, c’est encore au stade expérimental mais prometteur avec une possibilité de fournir jusqu’à 400MGWh par an sur les 2200MGWh nécessaires pour une autonomie totale en énergies renouvelable. Après avoir passé l’hiver dans le canal du Fromveur, l’hydrolienne D10 de SABELLA est au port de Brest pour quelques opérations d’optimisation de la connectique. Ces modifications permettront de délivrer davantage de puissance à la centrale qui après avoir traité l’énergie brute de l’hydrolienne, la stockera dans ses batteries récemment installées.

Si les tests sont concluants, deux hydroliennes D12 viendront prendre le relais de la « petite » D10 courant 2020. Cette ferme d’hydroliennes baptisée Eussabella pourra fournir jusqu’à 70 % des besoins de l’île de Ouessant.

Molène, les goémoniers 2.0

Le Ledenez vraz (La grande presqu’île en Breton) de molène qui sert de « refuge de mer » et qui abrite quelques habitations de goémoniers réhabilitées pour accueillir les touristes pour 1 à 2 nuit est aujourd’hui complètement autonome en électricité grâce à ses panneaux photovoltaïques (35m²), bien évidemment ce ne sont que quelques habitations, mais elles confortent pour l’avenir comme le précise le maire de Molène, Daniel MASSON :

« On est complètement autonome, on est très surpris, c’est tout bête, c’est tout simple, il y a du soleil ça marche et la nuit on stock. C’est vraiment un truc à tout petite échelle, expérimental peut être, mais ça nous permet d’avoir des petites maisons complètement autonomes, tout ça pour dire qu’on expérimente, ça réussi, après il faut se donner les moyens pour faire autre chose. On a des projets notamment sur du photovoltaïque qui va alimenter un éclairage public à LED par le SDEF » (Syndicat départementale d’énergie et d’équipement du Finistère)

Du fait des lourdeurs administratives qu’implique l’éolien, le maire de Molène souhaite se concentrer dans un premier temps sur le photovoltaïque car pour l’hydrolien c’est techniquement compliqué :

« il n’y a pas assez de fond sur l’île, mais on compte sur nos amis de Ouessant pour nous tirer un petit bout de câble qui ira jusqu’à molène, mais ça c’est à négocier »

L’éolien, une énergie prometteuse pour l’île de sein et pourtant…

Dominique SALVERT, Maire de l’île de Sein se réjouit de la nouvelle centrale photovoltaïque installée sur la toiture de l’écloserie (517m²) qui vient s’additionner à celle déjà existante du centre nautique (46m²), trois autres toitures devraient se voir équipées de panneaux solaire pour atteindre une surface de totale de 1000m2.

Afin de compléter cette solution, il est question d’installer une éolienne avant d’envisager une autre solution si les contraintes administrative et réglementaire ne se dénouent pas comme le signale le maire de Sein :

« Comme le disait mon collègue de Ouessant, les problèmes administratifs et réglementaire sont très importants, on avance petite à petit… C’est dommage car si on avait ces équipements-là, si on l’avait au complet, on serait à 70 % d’autonomie… On ira jusqu’au bout du possible pour l’éolien avant d’envisager d’autres technologies »

L’énergie des habitants également mise à contribution 

L’association les îles du Ponant, les municipalités et les différentes structures partenaires cherchent d’abord à changer le comportement des usagers, sortir du système de consommation à outrance, néanmoins, comme le défend le maire de Molène, les îliens ont déjà des habitudes de consommations liées aux contraintes de leur territoire et savent composer avec :

« Comme toutes les îles on a surtout une grosse consommation pendant les vacances d’hiver (…). C’est en faisant des progrès sur l’isolation des maisons et puis si vous avez froid vous mettez un pull, vous n’êtes pas obligé de mettre à 23° votre maison. Là-dessus on a des comportements îliens plus sensés. On pas eut l’habitude d’avoir extrêmement de confort donc le peu qu’on a est très agréable.»

Des temps de paroles pour informer et discuter avec les populations ont lieu tous les trois mois environ, et mobilisent généralement « une bonne centaine de personne à chaque réunion sur Ouessant, dont quelques-uns devant la porte. ». Un point d’interrogation majeur « Combien cela va-t-il coûter ? ». Mais au final les usagers y trouvent leur compte grâce au PIG(2), programme qui prendra fin en octobre, certains se sont même vu financer jusqu’à 80% des équipement pour réduire la consommation énergétique de leur logement. Madame Richard, habitante de Ouessant, a payé 1000 euros sur les 15000 euros d’investissement total et a pu s’offrir un réfrigérateur moins énergivore, de nouvelles fenêtres, ainsi qu’un régulateur thermique. Les usagers sont accompagnés dans leurs démarches par l’association des îles du Ponant et sont de plus en plus nombreux à le faire. Cependant l’association, regrette que le programme arrive à sa fin car l’émulation avait réussi à prendre. Ils cherchent actuellement un moyen de le prolonger et répondent à d’autres appels à projet, car l’association est « toujours à la recherche de nouveaux programmes ».

Afin d’allier l’économie d’énergie et la production d’électricité d’origine renouvelable pour éviter le gaspillage d’énergie, il est important de pouvoir adapter l’offre (la production d’électricité) à la demande (la consommation des habitants) comme l’explique le directeur délégué d’EDF SEI, Christian GOSSE :

« La variation de la consommation des clients peut varier d’un à dix suivant qu’on soit la nuit, l’hiver ou à noël… il faut pouvoir ajuster l’offre à la demande de nos clients en permanence, à l’instant T, à la seconde voir à la milliseconde. C’est ce qu’on a développé et ce qui est important, c’est 3 choses : le compteur numérique pour avoir un pilotage très serré de sa maîtrise de l’énergie car l’enjeu de toute cette transition c’est aussi que chaque consommateur soit conscient qu’il doit changer son comportement, le deuxième point c’est un stockage tampon, c’est la fameuse batterie, car quand on produit des énergies renouvelables il faut un stockage car lorsque le client n’a pas d’attente, pas de besoin, on la stock, et après quand il va en avoir besoin parce que c’est la soirée, qu’il va faire froid, on va la réinjecter à travers cette batterie. Cette batterie tampon est extrêmement importante pour garantir la gestion des systèmes. Le dernier objet c’est le pilotage, on a créé un système de pilotage qui joue le rôle de chef d’orchestre, il aura pour but d’arbitrer la production d’ENR, l’énergie de l’hydrolienne et la batterie. »

(2) Le PIG (programme d’intérêt général) pour Ouessant qui prendra fin au moi d’Octobre avait permis à 105 personnes de bénéficier d’aide au reconditionnement de leur logement pour des économies d’Energie. D’autres programmes ont financé les actions de l’association des îles du Ponant mais il faut sans cesse continuer à répondre à des appels d’offres au vu de la durée limitée de ces plans d’action (d’une durée relativement courte entre 3 et 5 ans)

. Il existe également d’autres programmes complémentaires comme le LOGIC pou l’île de Sein ;

Nos amis les îliens 

D’autres zones îliennes sont sources d’inspiration pour l’association des îles du Ponant qui appartient à l’ENSI (la fédération des petites îles d’Europe). Comme l’île d’Eigg, cette petite île d’Ecosse, située dans les îles Small, rachetée par ses habitants en 1997, est aujourd’hui complètement autonome en énergies renouvelables. Leur source d’énergie repose principalement sur l’hydroélectricité avec 3 barrages, du photovoltaïque et de l’éolien avec 6 éoliennes (l’île de Ouessant n’en construirait pas plus de deux par îles si la réglementation française vient un jour l’autoriser). Cependant à chaque île ses spécificités, les plans d’autonomies ne sont pas juxtaposables d’une île à l’autre, mais ils sont inspirants. Cet hiver, au mois de décembre, c’est au tour des îles du Ponant d’accueillir des îles lointaines en questionnement énergétique en invitant les îles de la Madeleine pour un voyage d’étude à Ouessant.

Le projet nécessite la coopération des acteurs associatifs, institutionnels, privés et civils qui s’efforcent de mêler leurs compétences avec le plus d’efficacité possible. Pas facile lorsque les lourdeurs administratives entravent leurs efforts comme on peut le constater pour l’éolien sur l’île de Molène et celle de Ouessant. Autre exemple, l’autorisation d’expérimentation sur le plan d’eau qui a mit plus de 20 ans à être accordé.

« Il faut que le législateur intègre le droit à l’expérimentation. Sur l’eau on vient juste de nous l’accorder, c’était 20 ans de bataille (…) il faut que le législateur pense à ouvrir régulièrement les cadres, même si on doit rendre des comptes ensuite. Histoire que le dossier ne prenne pas 20 ans comme celui ci. » répond le conseiller régional André Crocq délégué à la transition énergétique. Puisque les choses sont dites yapluka.

Pour aller plus loin : 


Article – Point d’étape 2016 : http://www.eco-bretons.info/iles-finistere-route-vers-transition-energetique

La fédération des petites îles d’Europe :  http://europeansmallislands.net/fr/

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Réaction de l’association « île de sein Énergie » sur les actions d’EDF  : http://www.idsenergies.fr

Auteurs : Inès CARADEC et Tanguy COAT