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Projection-Echange autour d’En Quête de Sens à Concarneau

« En quête de sens » est un film réalisé par Nathanaël Coste et Marc de la Ménardière.
C’est l’histoire de deux amis d’enfance qui ont décidé de tout quitter pour aller questionner la marche du monde. Ils font, ensemble, le constat partagé par un nombre croissant de citoyens : notre société occidentale est malade, prisonnière d’une logique qui engendre plus de destructions, d’injustices et de frustrations que d’équilibre et de bien-être. L’impératif de croissance, de rentabilité économique à court terme prend aujourd’hui le pas sur l’intérêt général en dépit du bon sens. Leur voyage initiatique sur plusieurs continents est une invitation à reconsidérer notre rapport à la nature, au bonheur et au sens de la vie…
Envie d’en savoir plus sur le film ?
Consulter le site http://enquetedesens-lefilm.com

Organisée par : cinéma le Cinéville de Concarneau, AMAP de Concarneau, Cap Vers la Nature, Centre de Recherche sur l’Avenir des Déplacements Écologiques (Crade), Colibris, Ephata, Freecycle, Jardins de Lamphily, et le collectif Confluences pour la Planète : Al’Terre Breizh, Approche Eco-Habitat, Biocoop Quimper, Cyber@cteurs et Sens & Habitat

Tarif unique: 5€, réservation possible soit directement à la caisse du Cinéville de Concarneau ou par internet ici

 
Date : vendredi 13 février à 20h15 au cinéville de Concarneau

 

Pour partager l’événement sur les réseaux sociaux (aussi inviter des ami-e-s) https://www.facebook.com/events/437804896366907/

 

Pour y aller ? Voici l’adresse du Cineville, rue de Colguen à Concarneau et un plan : ici
Nous vous invitons à venir entre ami-e-s, collègues, en famille, et aussi avec des personnes qui n’ont jamais entendu parler du film
*
Trajet collectif à vélo (aller et/ou retour) proposé par le Crade depuis l’office du tourisme de Concarneau. Rendez-vous le vendredi 13 Mars, à 19h15 à l’office du tourisme pour un départ à 19h30. Pour équiper ou réparer son vélo, s’en faire prêter un, appeler Rémi au 02 98 97 88 99. Possibilité aussi de faire un petit détour pour venir vous chercher.
*Nous vous invitons aussi à remplir votre voiture, covoiturer
et à mettre vos propositions, demandes de covoiturage sur le site suivant: http://www.covoiturage-libre.fr/

 




Allo le monde, Ici Bazar !

Reportage et interview réalisés par Marie-Emmanuelle Grignon et Laurence Mermet.

C’est au Mélar’dit, le bistrot-épicerie « et pas que.. .» que tiennent Margot Neyton et Florian Jehanno à Locmélar tout près des Monts d’Arrée, que nous rencontrons Cécile Gavlak et Alexis Voelin, les deux fondateurs de Ici Bazar, revue trimestrielle itinérante vraiment pas comme les autres. Ils y sont alors en plein reportage-immersion pour leur prochain numéro dont la sortie est prévue en avril 2022.

Cécile et Alexis font connaissance en 2008 à Genève en Suisse, au sein de la rédaction d’un journal régional. En 2015, ils décident de tout quitter pour partir en camion sur les routes. Au fil de leurs riches rencontres vient l’irrépressible envie de prendre à nouveau la plume et l’appareil photo pour réaliser des reportages, d’abord diffusés sur un blog auprès de leurs proches. Un thème s’impose à eux : le travail. Parcours professionnels, changements de carrières, passions, transmissions, sens du travail surtout, d’autres manières de travailler… sont quelques unes des thématiques qu’ils abordent en allant « à la rencontre de celles et ceux qui s’engagent pour mettre ce qu’ils font en adéquation avec ce qu’il sont ». Ainsi naît la revue « Ici Bazar, un autre monde du travail », « de manière très spontanée ». Dès janvier 2018 avec le second numéro, elle devient trimestrielle. L’une de ses particularités, outre sa ligne éditoriale, est son itinérance : grâce au camion aménagé dans lequel le couple vit et oeuvre. La rédaction se fait sur la route, et les reportages, que ce soit en Bretagne avec laquelle Cécile et Alexis ont un lien particulier*, en France, en Suisse ou ailleurs, se déroulent en immersion durant dix jours. Et depuis septembre, la revue a intégré le dispositif Tag56, incubateur de l’économie sociale et solidaire à Lorient, afin de consolider son développement et d’étoffer son offre.

Une autre manière de faire du journalisme – narratif – et de voir le monde. C’est ce que Cécile et Alexis nous présentent lors d’un entretien audio que nous vous invitons à écouter. Il a été réalisé au Mélar’dit dont nous vous parlerons aussi prochainement.

* Le siège de l’association Ici Bazar est à Séné dans le Morbihan et la revue est imprimée chez Cloître, dans le Finistère. Plusieurs numéros sont le fruit de reportages en Bretagne dont le dernier paru, « Au souffle du troupeau, avec Marie-Eve et Pierre-Etienne Rault, éleveurs à Bubry dans le Morbihan ».

Photos : Le Mélar’dit et Ici Bazar.

Pour en savoir plus :

Le site de la revue Ici Bazar

https://www.facebook.com/revueicibazar

Le site du Melar Dit




L’exemplarité à Plufur !

Soucieux de l’environnement et de l’utilisation rationnelle des énergies, Mme et M Maugis, les propriétaires de cette maison ont fait le choix d’un habitat sain, écologique et autonome en électricité.

 

Né il y a 3 ans, le projet était de construire un bâtiment compact, composé de l’habitation et de l’exploitation agricole (une miellerie). La première étape consistait en la recherche d’un terrain à vocation agricole pouvant accueillir l’exploitation et le logement de fonction de l’exploitante, lui permettant une proximité avec les 40 ruches (le tiers du cheptel) présente sur le terrain. Pour la suite, leur choix s’est porté sur une maison en bois performante. Ils ont également favorisé l’utilisation d’énergies renouvelables pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire (ESC) ainsi que pour la production d’électricité avec un système photovoltaïque.

 

Énergie :

 

Pour les propriétaires de ce batiment, vivre dans une maison autonome en énergie ne doit pas signifier se priver de confort. Le matériel photovoltaïque (12 panneaux) est performant. Se sont simplement de nouvelles habitudes de vie à prendre, il faut être raisonnable dans sa consommation d’énergie. L’installation des panneaux photovoltaïques n’a pas engendré de surcoût, car le poteau électrique le plus proche se situant à une distance assez importante, le raccordement au réseau aurait eu le même impact financier non négligeable. Par la suite, le projet est de construire une petite éolienne d’appoint pour pouvoir compenser un manque de soleil qui freinerait la production d’énergie, ce qui peut arriver pendant les mois d’hivers même à Plufur !

 

La baie vitrée, un mur rideau en triple vitrage sur les parties fixes et double vitrage sur les parties ouvrantes, permet une production de chaleur et donc une économie financière considérable, en terme de chauffage. Ajouter à cela, l’isolation performante de cette maison, permet de compléter l’apport calorique de la cuisinière à bois. Cette dernière est positionnée au centre de la pièce, contre un mur en briques d’argile crue compressé, fabriquées à Plancoët. Le mur se charge de chaleur et la restitue.

 

Pour la production d’eau chaude, 6 m2 de panneaux solaires raccordés à un ballon de 550 litres, complétés par un poêle à bois dans l’atelier permettent une production suffisante, malgré la forte consommation due à l’activité de nettoyage liée à la production de miel. Les robinets sont équipés de mitigeurs afin de fournir l’eau à la température idéale, rapidement.

 

Au niveau de l’énergie, la maison est équipée de 12 batteries de 2 volts alimentées par les 12 panneaux solaires, ce qui permet une autonomie de 5 jours. Les 24 volts d’énergie stockées sont transformées en courant pour alimenter la maison et l’exploitation.

 

Conception et matériaux

La conception de ce bâtiment est simple. C’est un cube, ce qui limite les coûts de construction. La surface totale est de 180m2 et la surface d’habitation de 105m2. La maison orientée au sud, est conçue avec des espaces tampons permettant l’optimisation de la température. Les 4 chambres de l’étage sont desservies par une passerelle.

Suivant le principe du bioclimatisme, il est cohérent de limiter la taille de la maison. Il est alors possible de recourir à des astuces telles que l’utilisation de portes à galandage (porte qui à la particularité de voir ses ouvrants glisser dans les cloisons pour être invisibles une fois ouverts). en interne et des portes avec ouverture vers l’extérieur pour les ouvertures extérieures.

La Baie vitrée apporte aussi une forte luminosité qui permet de moins recourir à la lumière artificielle.

 

Pour respecter le terrain et le dénivelé naturel, la maison est posée sur 12 pieux vissés au sol. Cette disposition permet une ventilation par en dessous, ce qui rend la maison plus saine.

 

L’isolation :

 

Les murs sont conçus en ossature bois, isolés en ouate de cellulose insufflée, avec un complément d’isolation à l’intérieur en panneaux de laine de bois. La ouate de cellulose vient de l’entreprise Cellaouate de Morlaix. Malgré les à priori, un panneau en laine de bois ou en ouate de cellulose ne brûle pas mais se consume, de fait, ce type de construction, n’est pas plus sujet aux incendies qu’une construction classique.

Il est aussi à noter que 20 cm de laine de bois équivaut à 80 cm de laine de verre pour le confort d’été.

 

La dalle bois de la maison est isolée en copeaux de chanvre de Trémargat.

 

La toiture est en bacs acier posés sur des caissons isolés en ouate de cellulose.

 

Sol :

La dalle de bois a été faite par Laurent Maugis. L’étanchéité à l’air est totale et continue de la dalle à la charpente. Ce système permet de conserver parfaitement la chaleur mais l’air est confiné et non renouvelé. La ventilation double flux en 24 V permet de renouveler l’air et ne consomme que 25W pour un renouvellement de l’air total toutes les 3 heures. Ce coût est inférieur à ce que coûterai la perte de chaleur liée à la non étanchéité à l’air. Le système permet également de faire se croiser les airs entrants et sortants, l’air chaud pollué qui sort réchauffe l’air sain entrant.

La dalle de bois est recouverte d’un film frein vapeur qui ne laisse pas passer l’air mais laisse passer l’humidité.

Les sols sont en parquet chêne dans l’ensemble de la maison sauf pour la cuisine et la salle de bain qui sont en liège.

Dans la miellerie, la dalle est en chaux/sable, matériaux plus chaud que le béton. Le sol de l’atelier est recouvert de liège sous plancher.

 

Ce bâtiment écologique, quasiment entièrement recyclable, a été conçu par Sébastien Morfouace, architecte à Plestin les grèves et construit par l’entreprise Ty Coat de Plestin les grèves et les propriétaires eux mêmes. L’autoconstruction permet de réduire considérablement les coûts, notamment sur l’isolation et la pose des panneaux photovoltaïques.

Pour avoir un ordre d’idée, on estime à peu près le coût en écoconstruction sans autoconstruction à 1 800€/ m2 TTC et en construction classique, à 1 500€/ m2. Ici le projet global a coûté 250 000€, comprenant principalement des matériaux, car il y a eu peu d’intervention d’entreprises extérieures.

Les systèmes CESI et chauffages ont été réalisés par Armor Bio Énergies de Trégueux, entreprise agréée pour les installations solaires dans l’agriculture. Enfin les matériaux proviennent du site tycoat.com et de la société Tinatur de Plerneuf.

 

 

Pour plus d’informations : infoenergie@paystregorgoelo.com

 




Comme une envie pressante de toilettes sèches

(Rediff) A l’heure… caniculaire où l’eau – beaucoup trop polluée et gaspillée (100 millions de m3 d’eau potable sont consommés annuellement rien que pour les WC) – fait l’objet de restrictions qui touchent déjà chaque année un tiers du territoire et devront sans doute bientôt s’imposer à tous les étages, où les prix des fruits et légumes, parmi d’autres produits alimentaires, plombent le panier ménager, il n’est pas anodin de plonger notre nez dans un endroit qui jouit encore hélas d’une trop fâcheuse réputation, pour de mauvaises raisons alors qu’il recèle de véritables trésors, tant économique qu’écologique: je veux parler du petit coin, lorsqu’il se fait toilette(s) sèche(s). Ces dernières permettent en effet de réduire substanciellement sa consommation d’eau potable en préservant la ressource et de fournir à son potager un excellent compost.

Bien que s’étant démocratisées ces dernières années auprès de certaines catégories de populations, grâce à leur usage dans des festivals de musique, ainsi qu’à leur promotion par des associations, autoconstructeurs et professionnels de l’habitat écologique, les toilettes sèches peinent hélas encore à conquérir largement les foyers, tant individuels que collectifs.

Il sera aisé aux lectrices et lecteurs en proie à la curiosité de trouver sur internet et en librairies des informations et ouvrages, tant généraux que pratiques sur les bienfaits et la simplicité d’usage des toilettes sèches (voir nos liens en fin d’article). Leur installation sollicite autant la créativité que la stimulation hormonale de récompense d’avoir franchi – modestement mais sûrement – une étape non négligeable dans le parcours des « petits » gestes de sauvetage d’une planète à rendre encore vivable.

Et pour lever les dernières réticences, huit foyers finistériens entre Morlaix, Plouigneau, Plougasnou et Plouégat-Guerrand, ont bien volontiers accepté de livrer leurs expériences – anciennes ou récentes – réflexions, conseils sur l’installation et l’usage de toilettes sèches, au travers desquels l’entraide n’est pas un vain mot. Confirmant ainsi la valeur de ce proverbe africain qui dit : « C’est dans le besoin que l’on reconnaît ses amis ».

Quand et pourquoi l’envie d’en installer vous a-t-elle pris.e?

Martine : C’était en 1999, après plusieurs actions militantes pour la ressource en eau dans le nord du Finistère avec l’association S-EAU-S. Il fallait être cohérents, les déjections humaines dans l’eau potable commençaient à nous culpabiliser. Et puis passer notre temps à cacher et ignorer tout ce qui fait déchets …

Hubert : Je suis passé aux toilettes sèches en 2008 suite au conseil d’un ami écolo (Charles Frère) qui me disait que j’allais y gagner en cohérence et que ça allait me faire un bien fou. C’était vrai, en recyclant nos déjections par un compostage, on se réinscrit dans le cycle de la nature, on enrichit le milieu au lieu de l’appauvrir et le polluer, ce qui réjouit un écolo.

Charlotte : En 2009 lors d’un emménagement en location dans une maison à la campagne, pour raisons écologiques. La présence du jardin nous permettait de composter (avant nous étions en appart, donc pas possible). Puis en 2010 pour un projet en totale autonomie (ni eau ni élec du réseau). Et encore en 2012 dans une maison sans fosse septique (on n’a pas eu à en faire une du coup, c’est accepté par le spanc, on a juste un bac dégraissant pour les eaux grises). En fait, on ne se pose même plus la question !

Gilles et Valérie : Ca faisait partie de notre pack de base  » habitons une maison écologique », donc nous avons des toilettes sèches depuis une dizaine d’années…. Des toilettes sèches, c’est beaucoup moins d’eau, une phyto-épuration facilitée…. bref, c’était une évidence !

Clémentine et Guillaume : Il y a 14 ans,  à l’arrivée dans notre maison en bois avec du terrain pour pouvoir faire du compost.

Grégoire et Véronique : Nous avons des toilettes sèches depuis 12 ans environ, depuis que nous habitons dans notre maison… cela nous paraît une évidence : on ne gâche pas l’eau potable ! Les toilettes sèches c’est sans odeur ( à part la bonne odeur des copeaux!), sans bruit, sans fuite et sans plombier…. et puis gérer toutes les sortes de caca que nous générons comme êtres humains (caca(s) économique, écologique, émotionnel, psychologique, spirituel et bien sûr physiologique!), on se lance ce pari fou tous les jours !

Laurence : C’était il y a deux ans. Cela faisait longtemps que je souhaitais installer des toilettes sèches sur lesquelles je m’étais documentée de longue date, n’y voyant que des avantages : écologiques, économiques, esthétiques. Et puis j’ai toujours beaucoup aimé découvrir les toilettes sèches des potes ou encore celles sur des événements festifs ! Mais ayant été de nombreuses années en location, ce n’était pas envisageable. Comme je vis maintenant dans une maison de famille, c’est devenu enfin possible. Cela dit, il m’a fallu quelques années pour enfin passer à l’acte.

Véronique : J’avais prévu d’avoir des toilettes sèches chez moi lors de la construction de ma maison en bois pour ne pas gaspiller cette ressource précieuse qu’est l’eau et pour recycler mes déchets au potager en plus du compost  !!! Je suis passée à l’action suite au premier confinement, après avoir vu l’effet du compost de toilettes sèches sèches de ma voisine dans le potager.

Auto-construites ou non (comment, avec qui…) ?

Martine : Oui autoconstruites en lieu et place du bidet en céramique à l’intérieur de la maison.

Hubert: autoconstruites évidemment pour un menuisier ! Et puis aussi parce que cela est tout à fait simple : pas de pelleteuse, pas de fosse septique et pas de plomberie!

Charlotte : oui, avec mon compagnon.

Gilles et Valérie : totalement autoconstruites par Grégoire, avec des améliorations qui arrivent au fur et à mesure des années, amélioration de l’accès à la sciure, surélévation des  pieds pour un popo plus physiologique, seaux moins lourds pour le transport vers le tas de compost….

Clémentine et Guillaume : Autoconstruction un peu à l’arrache d’ailleurs !

Grégoire et Véronique : Nos toilettes sont autoconstruites, mais nous allons améliorer leur aspect dès que possible, nous avons vu beaucoup de chefs d’œuvre en ce domaine, alors nous en sommes un peu jaloux.

Laurence : J’ai fait appel à un copain, artisan-menuisier chez qui je me fournis aussi en copeaux et sciure. Il m’a fait une petite merveille !

Véronique : J’ai acheté des toilettes sèches déjà construites. Un jour, j’aimerais me fabriquer un joli trône un peu kitch !

A l’usage, quelles sont vos joies (votre plus grande satisfaction…), vos déceptions ?

Martine : Bon, c’est en quelque sorte le retour du réel, le caca à gérer en direct. Le seau, pas trop grand car autrement trop lourd, le sentier jusqu’au compost bien dégagé car sinon…, la difficulté de se procurer de la sciure en quantité depuis que je suis seule. En fait, je me procure des copeaux destinés à l’élevage de hamsters ! Évidemment, la bavette accrochée à la partie antérieure du wc pour bien orienter l’urine dans le seau et au moins deux tas de compost au fond du jardin, posés sur du béton et recouverts pour éviter des ruissellements.

Hubert : Pour que l’utilisation soit simple et agréable il faut que tout soit bien pensé et conçu. Plusieurs seaux pour pouvoir les changer rapidement lorsqu’ils sont pleins sans être obligé de les vider dans la minute. Une bonne bavette sous la cuvette pour éviter les projections de pipi en dehors du réceptacle, un bon copeau bien sec pour une bonne absorption des odeurs et un compost où vider les seaux pleins assez éloigné du lieu de vie, car au moment de vider un peu d’odeur peut persister dans le temps.
Quant à la vidange des seaux, il faut considérer cela comme un rituel, une offrande généreuse à la terre nourricière, un petit effort qui enseigne l’humilité, car lorsque tu te retrouves vidangeur de chiotte, tu n’es pas trop enclin à la ramener… Un bidon d’eau de pluie, de la cendre, un balai à chiotte recyclé pour l’occasion et si en plus la perspective est belle et bien voilà l’occasion d’un peu d’exercice qui joint l’utile à l’agréable. What else?

Charlotte : Plus agréable niveau odeur, mais parfois la corvée de les vider. Quand on a des invités, ça se remplit vite et c’est toujours à nous de les vider. Problème de l’urine : nous, on a tendance à faire pipi ailleurs pour éviter les odeurs et que le seau se remplisse moins vite mais les invités font beaucoup pipi et ça devient vite plein et trop liquide (ils ne mettent pas assez de sciure). Par ailleurs en collectif, certains « oublient » de vider et quand il est plein à raz-bord, c’est le cauchemar…

Gilles et Valérie : Que du positif, d’autant que ce n’est pas moi qui suis de corvée de seau, ahaha ! Pas de bruits, pas d’odeurs, pas d’eaux grises…. il serait impossible de revenir en arrière ! 

Clémentine et Guillaume : De ne pas utiliser d’eau potable pour évacuer nos fiantes et autres urines. Parfois quand on est nombreux à la maison c’est fatigant de devoir les vider tous les 2 jours.

Grégoire et Véronique : Que du bon ! Bien sûr, le vidage des seaux est une petite contrainte, mais avec 2 ou 3 seaux pour tourner, c’est gérable… nous avons un bon compost élaboré à partir de ces toilettes sèches, que nous laissons mûrir 2 ans avant de l’utiliser au potager ou sous les arbres… mais la meilleure satisfaction est de ne plus utiliser d’eau potable pour envoyer on ne sait trop où nos petites et grandes commissions quotidiennes…. J’avoue que j’aime aussi assez bien regarder ce qui sort de mes entrailles et ainsi regarder si «  ça va bien » !Prochaine étape pour nous : installer une douchette pour ne plus utiliser de papier toilette, comme dans de nombreux pays, qui considèrent notre hygiène comme très douteuse R.etour de l’eau aux toilettes donc, mais pour un autre usage !

Laurence : Ne plus contaminer inutilement de l’eau potable et ne plus entendre le bruit de la chasse d’eau. Le plaisir d’apporter de l’azote à mon jardin chaque fois que j’y pisse. L’urine est un très bon fertilisant. Avoir réalisé mon premier beau et bon compost dont mes plantes aromatiques profitent maintenant amplement. Vérifier la bonne qualité de mon microbiote en pouvant examiner mes selles (aspect, odeur), sentir la bonne odeur des copeaux de bois et de la sciure chaque fois que j’entre en ce lieu. Prochaine étape : réduite l’usage du papier-toilette en réutilisant du papier d’emballage.

Véronique : Le potager profite pendant que ma facture d’eau diminue ! Pas de déception. Et je récupère la sciure gratis chez un menuisier.

Une anecdote marquante ?

Martine : Au début la honte de nos filles qui étaient ados et ne voulaient plus inviter personne et puis merci les festivals, le retour de balancier et la fierté d’avoir des parents vraiment écolos. Par contre, des toilettes qui restent pas très pratiques si beaucoup d’invités et un petit coup dans le nez, vous imaginez sans dessin. Depuis, on a installé une jolie cabane de toilettes sèches qui sert pour ce genre de fiesta.

Hubert : Franchement pour l’anecdote marquante je vois pas trop, c’est sûr que l’anse du seau qui casse lorsqu’on le descend dans l’escalier cela pourrait avoir de l’allure, mais sur ce sujet là, je recommande de changer de seau dès que des signes de faiblesses apparaissent!  Ce qu’il y a de plus marquant c’est qu’on peut mettre des toilettes dans les pièces de notre choix et ainsi ne plus être obligé de traverser la maison la nuit pour son petit pipi,  ce qui est vraiment confort pour les pisseuses et les mâles de plus de cinquante ans « prostatés »!

Gilles/Valérie : Utiliser des toilettes à eau, ce qui arrive à l’occasion, me semble aujourd’hui tout à fait surréaliste… voire indécent, vu qu’il s’agit de noyer son pipi et son caca dans de l’eau potable !

Charlotte : J’étais allée vider le seau, pendant ce temps un ami canadien y va, ne se rend pas compte qu’il n’y a pas de seau et il fait caca par terre.

Clémentine et Guillaume : En vidant le seau, un peu lourd, celui-ci a trop vite quitté mes mains et j’ai reçu des éclats sur mon visage . Un délice !

Véronique et Grégoire : la tête de certaines personnes, quand on leur annonce que nous avons des toilettes sèches et qui, très visiblement, se retiennent ou écourtent leur visite ! La tête d’autres personnes, parfois les mêmes, lorsque nous leur racontons les bons effets du compost de caca dans le potager, c’est bien plus amusant de leur raconter cela lorsqu’ils mangent une salade ou des courgettes du jardin à notre table !

Laurence : Les éclaboussures au moment de verser un peu trop promptement le contenu du seau dans le bac à compost : un grand classique de débutante !

Véronique : Euh, ben non !!!

Vos conseils aux futur.e.s acquéreur.e.s ?

Martine : L’essayer c’est l’adopter. Pour débuter, je conseillerai toutefois de ne pas être trop radical et de garder des toilettes classiques pour les invités qui pourraient être un peu rebutés.

Hubert : Le mieux est quand même qu’ils se renseignent  auprès de quelqu’un qui expérimente les toilettes sèches depuis quelques années, ils auront ainsi les bons conseils pour un bon début, car mal conçue et mal adaptée, une toilette sèche peu rebuter les plus motivés.

Charlotte : Préférer la sciure, plus absorbante, aux copeaux qui masquent moins les odeurs. Prévoir au minimum 3 espaces de compostage pour avoir le temps que le compost soit fait avant de les vider. Prendre des seaux en inox (tous les autres se tâchent à la longue).

Gilles/Valérie : Réfléchir à la plus courte distance possible entre le tas de compost et les toilettes, à moins d’aimer la musculation…. pour ceux qui peuvent, par exemple ceux qui contruisent du neuf, privilégier la  » séparette », qui mène les liquides vers l’extérieur, le  seau ne recevant que les solides… ce qui est lourd, ce sont les litres de pipi gonflés de sciure ! Ceci dit, c’est grâce à l’urine que les odeurs sont affaiblies….

Clémentine et Guillaume : Prévoir une trappe en accès direct vers l’extérieur pour ne pas avoir à traverser la maison avec le seau rempli.

Grégoire et Véronique : Réfléchir à la gestion dess eaux, notamment quelles pièces seront à traverser pour aller vers le tas de compost, pour éviter les étages, les longues distances… mettre la réserve de sciure le plus près possible de la lunette, pour ne pas avoir de copeaux partout sur le sol…

Laurence : Si vous passez à la maison, filez droit au p’tit coin pour vous y installer confortablement et plonger le nez dans le guide pratique que je mets à disposition : « Toilettes sèches – les comprendre, les construire et les utiliser » co-édité par les associations A Petits PAS et Empreinte. Sinon, consultez-le sur : https://empreinte.asso.fr/wp-content/uploads/2021/01/GuideToilettesSe%cc%80ches.pdf

Véronique : Il faut se poser la question de qui va les utiliser. J’ai des toilettes normales et des toilettes sèches utilisées par la famille exclusivement. Je ne gère que le caca pipi de la famille en gros !!!

Quelques liens utiles :

Guides composteurs-pailleurs de Brest et alentours : http://guidecomposteurpailleur.infini.fr/spip.php?article99

https://www.editions-ulmer.fr/editions-ulmer/construire-des-toilettes-seches-a-compost-ecologiques-economiques-et-confortables-513-cl.htm

https://lamaisonecologique.com/noslectures/un-petit-coin-pour-soulager-la-planete/

https://positivr.fr/4-raisons-adopter-toilettes-seches/

https://kaizen-magazine.com/article/des-toilettes-seches-dans-nos-immeubles-est-ce-possible/

Location de toilettes sèches en Bretagne et Loire Atlantique – Carnet d’adresses pour les communes (Bruded) : https://www.bruded.fr/wp-content/uploads/2018/02/toilettes_seches_tableau.pdf

 




Les Marteaux du Jardin, une solution idéale pour une transition écologique et sociale à Saint-Malo.

Par Ewan Le Gourrierec*

En mai 2015, à Saint-Malo, est créée l’association Les Marteaux du Jardin, ayant pour objectifs la création de jardins partagés au sein de la ville malouine, mais aussi de mettre en place diverses activités, notamment celles du bricolage, du jardinage, ainsi que des ateliers de formations et de conseils à partir de matériaux recyclés. Destinées à l’ensemble des habitants de la commune, ces activités ont pour but de valoriser le « faire soi-même » ainsi que de renforcer le lien social sur le territoire. L’installation de grainothèques, la végétalisation de l’espace public ou encore la cueillette de fruits, font partie des actions menées à Saint-Malo.

Les jardins partagés sont à la fois conçus, construits et cultivés par les habitants d’un quartier, et le fruit de cette récolte est réparti entre les différents participants. Ces espaces sont naturellement respectueux de l’environnement, se remarquant par la mise en place d’événements de découverte de la biodiversité au sein des différents jardins, ou encore par la mise en place de moments de jardinage et d’entretien de bacs ainsi que de composteurs.

Les actions et les activités menées par l’association Les Marteaux du Jardin sont ainsi bénéfiques dans de nombreux domaines pour le développement du territoire de Saint-Malo. Entre la création de liens sociaux et le plaisir de partager ses compétences et ses expériences en prenant le temps de découvrir de nouvelles activités, et la participation de l’association à la transition sociale et écologique, Les Marteaux du Jardin de Saint-Malo rayonne l’esprit environnemental qui se développe progressivement à travers plusieurs territoires de la région Bretagne.

Local associatif : Les Marteaux du Jardin – Du lundi au vendredi : 10h – 17h
24 rue du Poitou à Saint-Malo (proche de la Gare) 06-28-67-97-99 – Mail : lesmarteauxdujardin@hotmail.com

https://www.facebook.com/marteauxdujardin

*Erwann Lee Gourrierec, volontaire en service civique au sein du réseau Cohérence dont Eco-Bretons est membre : « Je termine actuellement mes études de Master de Géographie, Aménagement, Environnement et Développement, parcours Nouvelles Ruralités, Agricultures et Développement local, à l’université de Paris-Nanterre. A travers mon parcours universitaire, j’ai appris à porter un regard géographique, agronomique et socioéconomique sur les espaces ruraux, ainsi que sur l’environnement ou encore sur le secteur de l’alimentation. La coordination entre les acteurs du territoire, avec un recul critique sur la gouvernance menée, est une approche par laquelle j’ai développé mes connaissances et mes compétences tout au long de ce Master. Les dynamiques agricoles, les approches existantes entre les espaces urbains et ruraux, ou encore la gestion des ressources, sont des thèmes abordés durant ma formation. Pour illustrer ce cursus universitaire, mon mémoire et mon stage de Master 1 portaient sur la mise en place et la coordination d’un réseau d’acteurs afin de lutter contre le gaspillage alimentaire en Ile-de-France, en apportant une nourriture nécessaire, et essentielle, auprès des individus les plus démunis, par le biais d’associations reconnues d’utilité publique. »




Du Pesto à l’ail des ours pour saluer le départ de Monsieur Winter !

Article réalisé avec le concours de Séverine Lafarge, naturopathe*

Pour concocter les deux recettes de pesto que nous vous proposons, les feuilles d’ail des ours ont été cueillies le long de deux petites rivières du Finistère : sur les bords du Camfrout (Pays de Landerneau-Daoulas) par Séverine, sur ceux du Douron (Pays de Morlaix) par Liliane, ma maman. Des cueillettes effectuées en une de ces journées ensoleillées de mars s’en venant, qui donnent furieusement envie de chanter avec Gilbert Bécaud : « Monsieur winter, monsieur winter, monsieur winter, go home!» * Cela ne nous rajeunit guère, mais à chacun.e sa madeleine de Proust ! L’histoire ne nous dit pas si l’hiver s’enfuit devant l’haleine chargée des amateur.e.s d’ail des ours…

Mais avant de découvrir ces deux délicieuses recettes, laissons Séverine nous en conter de bien belles sur l’ail des ours (allium ursinum), autrement connu sous le nom d’ail des bois ou ail à larges feuilles. Outre son savoir, elle s’est appuyée sur La flore forestière tome 1 Plaines et collines et l’encyclopédie libre Wikipédia.

Cette plante herbacée fait partie de la famille botanique des Amaryllidacées, appelée Bärlauch en allemand, aglio orsino en italien, bear’s garlic en anglais (ail des ours) et daslook (ail des blaireaux) en néerlandais, en référence à une légende selon laquelle, après l’hibernation, ces mammifères se mettent en quête de ces feuilles pour se purger.

Elle pousse de mars à juin ( la partie aérienne dessèche en juillet) sous l’ombre des forêts de feuillus aux bords des ruisseaux sur une terre riche en humus. Premières à apparaître les feuilles mesurent jusqu’à 5cm de large et présentent de larges nervures. La tige est anguleuse et présente 2 angles saillants nets. Les fleurs blanches sont réunies en ombelle présentent 6 pétales pointus.

Riche en vitamine C et huiles essentielles sulfurées, l’ail des ours présente des propriétés médicinales identiques à son cousin l’ail cultivé : dépurative, antiseptique, vermifuge, hypotenseur, hypolipémiant, hypoglycémiant.

L’ail des ours a été très utilisé en Europe et en Asie. On peut manger ses feuilles comme légume ou condiment, ainsi que son bulbe mais il est assez coriace, ses fruits jeunes ou ses graines piquantes. Malgré la puissance de leur odeur, leur saveur est délicate avec une note sucrée et agréablement piquante. Ses feuilles se consomment crues dans les salades, se préparent sous forme de pesto et soupe ou comme épice dans des salades, des tisanes. On peut également les cuire comme des épinards, les consommer sur des tartines avec du tofu ou encore dans du yaourt nature, laitier ou végétal. On en fait enfin un beurre assaisonné pour les grillades. Ses boutons floraux (d’avril à juin en France) sont également comestibles. Passé avril, quand les fleurs sont bien présentes, les feuilles deviennent plus amères sans pour autant être impropres à la consommation.

A ne pas confondre lors de votre cueillette avec le muguet (froissez bien les feuilles pour différencier olfactivement la feuille d’ail des ours), l’ail triquètre ou ail à 3 angles ( l’ail des ours ne présente que 2 angles sur la tige), ail naturalisé en Bretagne utilisé plutôt pour l’ornement, qui lui croît sur les talus et présente une feuille peu large. Cette confusion avec l’ail des ours n’est cependant pas dangereuse car l’ail triquètre est propre à la consommation mais moins parfumé que l’ail des ours.

Le pesto à l’ail des ours de Séverine

?180g de feuilles d’ail des ours

?Une poignée d’amandes ou de pignons de pin (environs 90g)

?100g de parmesan

?200ml d’huile olive ou /et colza

?une pincée de sel

On mixe le tout et le tour est joué, à déguster en tartinable ou sur un plat de pâtes.

Séverine rappelle au passage que c’est un excellent vermifuge, protecteur cardiovasculaire et qui « nettoie » le microbiote ….

Le pesto à l’ail des ours de Liliane

Ingrédients : feuilles d’ail des ours fraîchement cueillies – purée d’amande blanche – huile d’olive, soyu, vinaigre balsamique – cumin.

Hacher les feuilles puis incorporer les autres ingrédients et mixer ensuite jusqu’à obtention d’une crème verte onctueuse. Mettre en pot de verre conservé au frais ou congeler pour le plaisir de déguster votre pesto au beau milieu du prochain Monsieur Winter !

* « Mister Winter, Go Home » (Gilbert Bécaud – 1969) : https://www.youtube.com/watch?v=5BAJ8AyfVfU

*Séverine Lafarge, naturopathe : https://www.naturopathefinistere.com/

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