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Hospitalité et ménagement des territoires, vivre en commun sur une Terre meurtrie

A Etables-sur-mer, en pays Goëlo, le café librairie Le Tagarin inaugure un cycle de soirées-débat sur la décroissance. La première de ces rencontres réunira le philosophe Thierry Paquot et Agnès Sinaï, directrice de l’Institut Momentum, le mercredi 11 septembre 2024 à 19h30.

Ces rencontres entendent aborder la pensée vivante de la décroissance dans sa diversité, née de la prise de conscience des contradictions et impasses qui caractérisent nos modes de vie, qu’il s’agit aujourd’hui de dépasser par des perspectives vivifiantes pour l’avenir. Désormais soutenue par des ingénieurs, des scientifiques, des économistes, mais aussi par une partie de l’opinion, la décroissance s’affirme peu à peu comme une alternative réaliste à même de fonder une société respectueuse des équilibres écologiques et du vivant.

L’architecture, l’urbanisme et le paysagisme n’ont peut-être jamais été aussi politiques qu’en cette période de l’histoire du monde. Comment réinventer des territoires hospitaliers et renouer avec la mesure ? C’est ce que cette première soirée-débat abordera en nous conviant à cheminer dans l’oeuvre foisonnante de Thierry Paquot. Nous arpenterons avec lui les formes multiples des géographies existentielles de l’habitation terrestre. Depuis l’œuvre d’Elisée Reclus, qui invitait à renouer avec le sentiment de la nature, en passant par une Amérique verte méconnue, peuplée de naturalistes et urbanistes remarquables, jusqu’au surtourisme contemporain et à la boursouflure des métropoles, nous imaginerons les contours de ce qui reste d’utopie réalisable dans le monde actuel pour réparer et réhabiter cette Terre meurtrie.

Thierry Paquot  est philosophe, auteur d’une soixantaine d’ouvrages sur la ville et l’urbain, l’espace et le lieu, le territoire et le temps, l’utopie et l’écologie, l’habiter et les biorégions. Parmi ses derniers écrits : Le paysage (La découverte 2016), Un philosophe en ville (Infolio, 2016), Dicorue (CNRS, 2017), Désastres urbains (La découverte, 2019), Mesure et démesure des villes (CNRS, 2020), Demeure terrestre, enquête vagabonde sur l’habiter (Terre urbaine, 2020), L’Amérique verte. Portraits d’amoureux de la nature (Terre urbaine, 2020), Pays de l’enfance (Terre urbaine, 2022), mais aussi une série de monographies sur Ivan Illich, Lewis Mumford, James G. Ballard.

Agnès Sinaï est directrice de l’Institut Momentum et enseignante à Sciences Po sur les questions de décroissance, habitante du bassin-versant du Gouët dans les Côtes d’Armor, auteure de Réhabiter le monde. Pour une politique des biorégions, Seuil, 2023.

Cette soirée-débat mettra à l’honneur deux maisons d’édition indépendantes à travers la collection « les Précurseurs de la décroissance » des éditions Le Passager Clandestin et la collection «l’Esprit des villes » des éditions Terre urbaine.

Le Tagarin, 15 rue Pasteur, Étables-sur-Mer

Tél : 02 96 65 47 35 – Email : contact@cafelibrairie-letagarin.fr

https://www.facebook.com/tagarin



La Vallée Conviviale – Un été de résidences collectives et cabanesques en Vallée de Vilaine

L’Îlot Vivant, c’est à la fois un collectif de personnes déterminées à s’émanciper et se rendre capable d’agir collectivement et joyeusement et un écosystème de projets alternatifs (low-tech, réseaux paysans…) sur le Sud Ouest Rennes. L’Îlot Vivant propose à tous-tes celles et ceux qui se passionnent pour le Vivant, les nouvelles formes d’habitat et les utopies (politiques) qui se construisent ensemble intensément, de venir participer, sur quelques jours (ou quelques mois !), à l’organisation d’un été d’actions joyeuses, bricoleuses, et structurantes, pour ouvrir la voie à d’autres manières d’habiter nos vies et notre territoire !

L’idée / le déroulé est (presque) simple :

1) On repère une clairière, on y fait un diagnostic écologique participatif et poussé (puis répété), on comprend le Vivant sous nos pieds et ses fragilités, on en fait des cartographies évolutives, on se met d’accord sur les endroits où on pourra se poser un moment, et ceux qu’il faudra préserver de nos grosses pattes d’humains.

2) On prend des tentes, du bois, des clous, qui hop, à coups de savoir-faire partagés, deviennent campement éphémère et ouvert, observatoire immergé dans le Vivant, expérimentation de “tissage” avec le lieu, agora inter-espèces, zone “commune” accessible à tous-tes, avec signalétique artistique et expo photos, avec animations nature (pour les plus petits) et agora inter-espèces (pour les plus ouvert-es à repenser nos formes de relations).

3) On ne s’arrête pas en si bon chemin, et, depuis notre premier campement, on continue d’explorer le territoire, les lieux qui pourraient accueillir d’autres expérimentations, d’autres jeunes qui ont envie de respirer, d’être mis face à leur responsabilité, de s’engager. On commence à s’interroger sur les manières de généraliser ces autres formes de vie, on en parle à des assos amies, des personnes éloigné-es de ces questions au départ, des élu-es bienveillant-es, on participe aux concertations de réforme du PLUi / du PLH, tout en continuant d’inventer des formes d’actions, de communication, de proposition conviviales et (re-)structurantes : (dés)urbanisme tactique, cantines et porteurs de parole dans les quartiers populaires, fanzine, célébrations… Ah, mais oups, on avait oublié le…

0) On partage, une fois n’est pas coutume, notre envie de “faire ensemble et avec d’autres”, avec qui voudra/pourra, dans son été, consacrer quelques heures / semaines / mois, pour que cette ébauche d’aventure collective qu’on imagine là en 1) 2) 3) on la fasse pas tous seuls, dans notre coin, mais qu’au contraire elle rassemble des personnes diverses et passionnées, à échelle d’implication variée. Un scénario idéal verrait ainsi se croiser/succéder, par exemple : 1 écologue qui passe sur deux jours au départ (et revient ensuite 2 jours chaque mois de l’été), 4 étudiant-es naturalistes qui l’accompagnent et restent la semaine, 5 familles d’habitant-es des environs qui nous rejoignent pour le diagnostic participatif, 1 artisan-ne/fabricant-e d’habitat léger qui passe donner quelques conseils, 3 étudiant-es d’archi qui viennent sur 1 semaine cabanes et restent 1 mois pour imaginer la suite du diagnostic territorial, 1 juriste qui passe par là et oh, met son nez dans le PLUi, 8 voisin-nes qui participent à monter l’expo photo, 2 jeunes poètes qui viennent en écrire les légendes et décident, tiens, de monter un podcast autour de l’idée d’Habiter le Vivant…

Alors voilà, pour aller vers ça, on propose à tous-tes celles et ceux qui se passionnent pour le Vivant, les nouvelles formes d’habitat, et les utopies qui se construisent ensemble intensément, de venir participer, à leur mesure, à l’une ou l’autre des occasions de rassemblement. Le calendrier de l’évenement n’est pas encore fixé (il ira jusqu’à bien au delà de début Juillet, contrairement à ce qui est indiqué sur l’évenement : on ne pouvait pas mettre plus).
En tout cas il commencera dans l’idéal par un premier rassemblement à partir de la semaine du 21 Juin et continuera ensuite sur d’autres semaines dans l’été en fonction des dispos des gens qui manifestent leur envie de participer ! Alors si (un bout de) l’aventure vous tente, n’hésitez pas à nous envoyer un petit mail ici ilot-vivant@riseup.net pour nous demander plus d’infos et nous faire part de votre intérêt / de vos dispos ou simplement de vos envies d’échanger sur le sujet (facebook n’est qu’on moyen de lien, mais ensuite ça se passera entre nous, par mail, téléphone, et surtout en vrai !)Voilà, au plaisir de… cabaner comme des enfants, et de s’encanailler avec les Vivants !

https://www.facebook.com/IlotVivant




Paysages, un festival régional en zone rurale pour changer d’échelle et de perspectives

Par Françoise Ramel

Du 1er au 3 juillet 2022, le bourg de Saint-Aignan situé sur la rive Sud du Lac de Guerlédan en Morbihan, favorisera la rencontre entre chercheurs, artistes, poétes et habitants sur différents temps d’échange. Cette proposition associative s’inscrit dans une ambition régionale. Elle est pensée en continuité avec plusieurs thèses dont celle conduite à Motten Morvan par Anaïs Belchun pendant quatre ans sur la thématique « Art, écologie, paysage ».

Plusieurs éléments de contexte permettent de mieux comprendre l’invitation lancée dans cette commune rurale. D’abord la présence à Saint-Aignan de Motten Morvan, site archéologique millénaire sorti de l’oubli grâce à l’accueil de doctorant.e.s sur la durée de leur thèse, puis l’organisation de deux chantiers de fouilles archéologiques en 2020 et 2021 malgré la pandémie.

L’obtention par 35 communes rurales du label Pays d’Art et d’Histoire après deux décennies de mobilisation des acteurs locaux est un autre élément moteur. Implantée depuis sa création dans ce Pays des Rohan, l’association à l’initiative du festival fait partie des premiers lauréats de l’appel à projet régional « Engageons-nous pour le patrimoine ».

A l’occasion des 20 ans de Timilin*, moudre nos idées ensemble, l’envie d’innover, de coopérer s’est faite plus forte que les raisons factuelles de ne pas le faire, notamment faute de moyens humains et financiers pour porter une telle programmation sur trois jours.

Enfin, la presse s’en est fait l’écho maintes fois, la commune de Saint-Aignan s’est retrouvée au cœur d’un débat dont les habitants se sont sentis exclus et facilement montrés du doigt parce que désireux de connaître les tenants et les aboutissements d’un gros projet pensé au-dessus de leur tête : la création d’une passerelle au-dessus du lac de Guerlédan.

Dans cette région, c’est depuis la création du barrage sur fond de premier grand krach boursier mondial (1929) que s’invitent dans les ordres du jours des dossiers d’envergure comme l’ascenseur à bateau dont on ne voit jamais l’aboutissement.

La 1ère édition du festival Paysages s’est déroulé de façon expérimentale à Motten Morvan en juillet 2021 avec des retours très positifs de tous les participants. Promouvoir la qualité et l’originalité d’une programmation éclectique valorisant différents espaces du bourg de Saint-Aignan est un nouveau défi pour les organisatrices, parmi lesquelles on compte Magali Kergal, restauratrice, élue de la commune en charge du patrimoine et du tourisme jusqu’en mai 2022, Céline Kergonnan, créatrice d’Archéo lab et médiatrice du patrimoine, Marie-Ange Dumas, présidente de l’association Xavier Grall, Françoise Ramel, présidente de Timilin.

A Timilin, moudre nos idées ensemble, la question du vivant et de nos relations avec le vivant est centrale

Elle s’enrichit de l’idée que nous gagnons à croiser nos imaginaires et à partager nos savoirs, à condition d’accepter parfois qu’il n’est pas nécessaire de réduire le champ à une thématique donnée et à un seul espace-temps. Pourquoi s’interdire d’être gourmand, curieux, audacieux, surtout quand la géographie vous place en cœur de Bretagne au carrefour de zones géologiques et de zones linguistiques sur lesquelles des organisations humaines dessinent des frontières depuis des siècles ?

Des experts et des passionnés vont se croiser à Saint-Aignan à partir de vendredi soir à l’invitation de Timilin. Il y aura aussi d’autres publics, moins férus de patrimoine, de poésie ou de science. Le marché estival organisé par la municipalité chaque année à cette date, comme le Pardon de St-Aignan, sont des éléments qui ont pu être intégrés au programme de Paysages, conformément à l’effet recherché et à l’invitation faite aux habitants d’être les premiers publics mais aussi les premiers ambassadeurs du festival régional.

« C’est ce qui nous intéresse dans cette deuxième édition. Les habitants de Saint-Aignan ne viennent pas spontanément si nous les invitons à Motten Morvan. Or nous ne pouvions pas fêter l’esprit de coopération et de partage des savoirs que nous cultivons depuis 20 ans sans tenter de créer cet espace de respiration dans notre paysage local pour voir ce que cela produit d’intéressant, de différent, de nouveau peut-être », explique Françoise Ramel.

Une librairie éphémère tenue par des habitantes et des bénévoles venus de loin ouvrira ses portes dans la salle des associations pour permettre à tous les auteurs et autrices qui le souhaitent de venir présenter des livres, les vendre, les dédicacer, en toute simplicité et convivialité. A l’étage de la librairie, un espace est prévu pour accueillir des ateliers d’écriture spontanés et autogérés.

Coté concerts, de nombreux artistes ont saisi l’opportunité pour se produire dans des lieux chargés en énergie, en émotion, que ce soit à l’église de Saint-Aignan ou à Motten Morvan. Là encore, les espaces-temps au service du vivant à explorer par les sens plongeront le passant dans des univers et des répertoires très différents.

La balade poétique à Motten Morvan préfigure ce que pourrait devenir un des usages du site historique qui s’était fondu dans le paysage dans l’indifférence générale pour mieux réapparaître aujourd’hui dans nos cartes mentales grâce à l’engagement de jeunes bénévoles et au savoir-faire d’une association.

Les artistes se posent dans un espace naturel gardien d’une architecture de terre millénaire, où l’abandon devient une stratégie dans un projet de développement et de questionnements contemporains. Par cette immersion, les publics sont conviés à déambuler et à redécouvrir leur propre pouvoir d’écoute et de création, à agir leurs sensibilités, leurs imaginaires, et leurs projections spécifiques dans ce lieu.

« Le festival Paysages repose sur cet adage qui est notre ADN depuis 20 ans à Timilin, conclut Françoise Ramel, nous sommes les auteurs de notre histoire, les acteurs de nos savoirs ».

*Timilin : Territoires de l’imaginaire de l’initiative locale et de l’innovation 

Timilin a été créé avec des élèves de Bac professionnel tous urbains, au lycée agricole du Gros chêne, en mars 2002 sous l’impulsion de Françoise Ramel alors enseignante en éducation socio-culturelle, avec l’appui d’un service régional en charge de la Jeunesse (ex DRJS). 20 ans plus tard, d’autres jeunes et les habitants bénéficient encore de cette dynamique collective ancrée à une vision du monde rural, novatrice et en phase avec les grandes questions de notre époque, tout en puisant dans les imaginaires d’autres époques.

 

https://www.facebook.com/-Paysages-rencontres-poetiques-de-Motten-Morvan-101063952231787/




A Saint-Malo, des jeunes Européens débattent des enjeux maritimes

Du 13 au 17 avril, une centaine de jeunes Français et Européens se sont réunis à Saint-Malo pour la session annuelle française du Parlement Européen des Jeunes. Répartis en commissions, ils ont identifié différentes problématiques autour des enjeux maritimes. A l’issue de leurs travaux en groupe, ils ont élaboré des résolutions qui ont été mises en vote. Témoignages et explications avec Lise, Lira et Luc, trois jeunes engagés dans la démarche.

Lise Fortin et Lira Mikayelyan

 

 

C’est à Saint-Malo, cité maritime par excellence, que s’est déroulée la 49 ème session nationale du Parlement Européen Des Jeunes. Un événement qui est organisé chaque année par le Parlement Européen des Jeunes – France, une association loi 1901, non partisane et à but non lucratif, qui a pour but de promouvoir la citoyenneté active des jeunes. « Depuis sa création en 1994, l’association organise régulièrement des simulations de session parlementaire, basées sur le modèle du Parlement européen, afin de permettre aux jeunes de développer leur esprit critique et leur donner des clefs pour participer activement en tant que citoyens et citoyennes à la construction du monde responsable de demain. », explique Marion Goncalves, qui s’occupe de la communication de l’évènement de Saint-Malo. Celui-ci a réuni ainsi durant cinq jours une centaine de jeunes Français et Européens, agés de 16 à 25 ans, pour des débats autour des grands enjeux maritimes contemporains. A l’issue de ceux-ci, menés dans différentes commissions, des résolutions sont soumises au débat et au vote.


A écouter, l’interview de Lise Fortin, bénévole chargée des évènements nationaux au sein du PEJ France.

 


Trois questions à …. Lira Mikayelyan, Arménienne, présidente de la session de Saint-Malo (Interview réalisée initialement en anglais, ndlr)

Pouvez-vous présenter l’événement qui se déroule à Saint-Malo ?

Nous sommes là aujourd’hui pour la session nationale du Parlement Européen des Jeunes, organisée par l’association française, et qui va rassembler une centaine de jeunes. Le but de ce type de ce rassemblement est de promouvoir la citoyenneté active chez les jeunes, et de discuter de problématiques européennes importantes, entre jeunes, de comprendre quelles sont leurs idées et comment ils voudraient façonner le futur tous ensemble, tout en trouvant des solutions à leurs problèmes.

Comment réagissez-vous face au bouleversement climatique ?

Je crois que c’est un sujet très important, avec tout ce qui est en train de se passer actuellement. Je pense que même si parfois les gens n’ont pas l’impression que c’est un sujet crucial, parce qu’ils ont déjà beaucoup d’autres soucis, à long terme c’est une source d’enjeux extrêmement importants. Le réchauffement climatique va impacter tous les domaines de la vie. Si on n’agit pas autant que possible, cela va impacter à la fois notre environnement, mais aussi notre économie et nos vies, et ce sera très sérieux.

Pensez-vous que les jeunes peuvent agir concrètement, et changer l’opinion publique ?

Oui bien sûr, je pense que l’une des raisons pour lesquelles nous organisons et participons à des initiatives à dimension européenne comme celle d’aujourd’hui, c’est de mieux comprendre les changements qui arrivent, via la lecture de documents par exemple pour préparer les travaux en commissions. Nous élaborons les problématiques, en débattons et proposons des solutions. Grâce à tout cela, nous pouvons avoir un impact. Je suis par ailleurs plutôt optimiste pour le futur quand je vois tous ces jeunes ici qui sont si enthousiastes et veulent agir.


Le témoignage de Luc, 17 ans, Malouin et « head manager » de la session

Lus est élève au Lycée Les Rimains, à Saint-Malo. Il a découvert le Parlement Européen des Jeunes « L’année dernière ». Une association qui lui a tout de suite plu, et dans laquelle il a eu envie de s’engager en participant à l’organisation de la session annuelle à Saint-Malo. Sensibilisé à la protection des ressources marines, il participe aussi au programme « éco-conseillers de l’océan », mis en place par Océanopolis et la région académique de Bretagne. Pour lui, c’est important d’arriver à « sensibiliser tout le monde », et particulièrement sa génération. « Les jeunes peuvent être force de proposition pour la protection des océans et de la planète ».

 

 

Plus d’infos

https://www.pejfrance.org/




Un week-end breton sous le signe de l’éco-construction et de l’habitat alternatif

Samedi et dimanche, de nombreuses visites sont proposées dans toute la Bretagne, pour découvrir les techniques d’éco-construction et des modes d’habitat alternatif, et plus spécifiquement l’habitat participatif. Des événements orchestrés par la Mce de Rennes, et l’association Approche Eco-Habitat.

On démarre avec le projet « Bienvenue en transition », en Ille-Et-Vilaine. Dans ce cadre, les associations de la MCE (Maison de la Consommation et de l’Environnement) proposent d’aller à la rencontre d’initiatives citoyennes et de favoriser le partage d’expérience et la transmission des savoirs entre habitants. C’est ainsi que jusqu’au printemps 2023, des week-ends de portes-ouvertes sont organisés dans les communes de Rennes Métropole, tous les 2 à 3 mois, autour de 5 thématiques : Habiter / Consommer autrement / Se nourrir / Protéger la nature / Se déplacer.

Première étape ce week-end autour du thème de l’habitat, avec le soutien des associations Empreinte et Parasol 35. On pourra ainsi découvrir 9 lieux et autant d’expériences différentes :

BECHEREL [habitat partagé] : Visite d’une parcelle destinée à accueillir un futur habitat partagé.
 Visite le 16/10 à 10h30

BETTON [habitat éco-rénové] : Ferme en bauge de fin 18ème, rénovée selon l’esprit de la construction d’origine.
? Visite le 16/10 à 14h30

CESSON-SEVIGNE [habitat éco-rénové] : Maison classique des années 1980 rénovée, avec une extension 35m² éco-construit en ossature bois.
? Visite le 16/10 de 14h à 18h

CHEVAIGNE [habitat partagé] : Depuis 2012, 12 logements, jardin partagé, atelier bricolage, buanderie, salle commune en autoconstruction.
? Visite le 17/10 à 15h45 : « Espaces partagés, jardinets… comment les enfants abordent-ils la nature chez eux et autour ? »
? Visite le 17/10 à 16h30 : « Pratiques éco-responsables avec ses voisins : atelier, buanderie, rangements… comment mutualiser ? »

CORPS-NUDS [habitat éco-rénové] : Eco-rénovation réalisée pour la plus grande partie en auto-construction.
? Visite le 16/10 à 14h30

LANGAN [habitat partagé] : Habitat participatif et éco-rénové. Grand corps de ferme en pierre et terre.
? Visite le 17/10 à 10 h : zoom sur la thématique “habitat réversible et léger : quelles procédures pour régulariser un habitat léger au sein d’un habitat partagé ?
? Visite le 17/10 à 12 h : zoom sur la thématique “développer un projet d’habitat partagé dans des bâtis en terre rénovés”

RENNES [habitat éco-rénové] : Maison de ville avec un agrandissement ossature bois et paille
? Visites les 16/10 et 17/10, à 15h et 16h30

ST GILLES [habitat éco-construit] : Maison de lotissement bioclimatique en ossature bois, isolation ouate de cellulose & fibres de bois à l’intérieur et l’extérieur.
? Visite le 16/10 à 14h et 16h

VEZIN-LE-COQUET [habitat éco-rénové] : Bâti ancien réhabilité, dalle en terre de compression, terres cuites au sol
? Visite le 17/10 à 14h30 et 16h30

Inscriptions nécessaires pour certaines visites, plus d’infos sur le site www.bienvenueentransition.fr

On poursuit le périple avec l’association Approche Eco-Habitat, qui organise aussi son désormais traditionnel week-end de portes ouvertes, dans toute la Bretagne. Cette dixième édition regroupe plus de 60 professionnels, et propose 33 réalisations à visiter. L’évenement vise à «  montrer, en vraie grandeur, sur de vrais chantiers, ce que font les vrais professionnels de l’écoconstruction et donner au public l’occasion de découvrir, toucher, ressentir les qualités des matériaux écologiques et les ambiances, d’apprécier le travail et les techniques constructives et surtout, d’obtenir, in situ, des réponses sérieuses et objectives aux questions qui se posent. », explique l’association, qui fédère une centaine d’adhérents. Cette année, l’habitat participatif est mis en lumière, avec 8 visites animées par les porteurs de projets et/ou habitants.

On pourra ainsi découvrir des constructions telles que des maison à ossature bois, maison passive en écoquartier, micro-maison, habitat participatif pour séniors etc…

Les visites sont gratuites, il est nécessaire de s’inscrire auprès du référent de visite. Tous les contacts et la liste des visites sont disponible sur le site https://portesouvertesecohabitat.com/




Dans « Douce France », des lycéen.ne.s de banlieue enquêtent sur l’accaparement des terres agricoles

Dans le cadre du festival Alimenterre qui se poursuit jusqu’à fin novembre, le film « Douce France » est l’objet de plusieurs projections en Bretagne. Ce documentaire retrace l’enquête d’élèves d’une classe de première d’un lycée de Seine-Saint-Denis sur un projet pharaonique d’aménagement urbain sur des terres agricoles, Europacity.

Europacity, c’est le nom d’un projet pharaonique qui devait s’installer en région parisienne, dans une zone que l’on appelle le Triangle de Gonesse. Un territoire dans lequel sur lequel 17 agriculteurs cultivent encore blé, maïs, betteraves ou colza. Ce projet, d’un coût d’investissement global de 3 milliards d’euros, porté par le groupe Auchan, devait urbaniser 280 hectares, proposer entre autres des commerces, des bureaux, des hôtels, un parc aquatique, une piste de ski et un « musée », et permettre la création de 11 000 emplois.

2017. Des élèves de Première ES au lycée Jean Rostand de Villepinte, commune de Seine-Saint-Denis, sont à quelques minutes du projet Euopacity. Pourtant, ils n’en ont pas entendu parler. C’est en classe, à l’invitation de leurs profs, qu’ils vont mener l’enquête sur celui-ci.

Leur cheminement est retracé dans le film documentaire « Douce France », de Geoffrey Couanon. Le réalisateur choisit alors de se focaliser sur trois apprentis-enquêteurs : Amina, Jennyfer, et Sami. Tous les trois habitent Villpinte, dans des tours, zones pavillonnaires modestes, ou HLM. Les filles ont une idée sur leurs futurq métiers : Pour Amina, ce sera dans l’éducation spécialisée, et pour Jennyfer, la finance. Sami, lui, ne sait pas trop. Pour l’instant, ils vivent leur quotidien entre le shopping, le sport, le gospel, les rigolades avec les copains copines…Comme tous les ados de leurs âges. Mais au fil de leur enquête, des rencontres, des interviews qu’ils vont mener, avec les opposants ou les partisans du projet Europacity, les élus, les habitants, ils vont prendre conscience des problématiques qui se jouent sur un territoire….

Découverte de l’agriculture et du maraichage, des enjeux économiques, des problématiques liées à l’emploi, de l’urbanisation, de l’artificialisation des sols, de l’alimentation en circuit court…sont autant de problématiques que le film aborde, via les tribulations du trio d’ados. Leurs regards changent, ils quittent peu à peu leurs certitudes et leurs a-priori. Ils prennent place dans le débat, et ont des choses à dire…et si c’était ça aussi, devenir adulte ?

Le film est une belle réussite, porté par les trois élèves à l’honneur, particulièrement attachants. L’approche est rafraîchissante sur un sujet dont les enjeux sont pourtant lourds, et toujours d’actualité, puisque même si Europacity a été abandonné officiellement en 2019, un projet d’urbanisation du triangle de Gonesse est toujours sur les rails…

On ressort de Douce France avec l’espoir que la jeunesse s’empare encore un peu plus des questions d’aménagement du territoire, à l’heure où les rapports du GIEC sont de plus en plus alarmants…

Projections du film Douce France :

  • Dimanche 7 novembre à la MJC de Bégard (22) à 15h
  • Mardi 9 novembre au restaurant Pique-Prune de Cleunay – Rennes (35) à 20h30
  • Mardi 16 novembre à l’amphithéâtre du Collège Jean Le Coutailler à Lorient (56) à 18h30
  • Mercredi 17 novembre au cinéma Emeraude à Dinan (22) à 20h
  • Mercredi 24 novembre au Pôle Social et Solidaire de Val Couesnon (35) à 20h30
  • Vendredi 26 novembre au CinéVauban de Saint-Malo (35) à 20h30
  • Samedi 27 novembre à la Maison Glaz à Gâvres (56)
  • Mardi 30 novembre au cinéma Rochonen à Quintin (22) à 20h

Tout le programme du festival Alimenterre : https://www.bretagne-solidaire.bzh/evenement/festival-alimenterre/