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Pour qui sonne le Glaz ? Les amoureux de nature bretonne, pardi !

llustration et graphisme Michel Solliec © Coop Breizh, 2021

Tout part à vau-l’eau : les insectes disparaissent à vue d’ocelles, les oiseaux piquent du bec et les mammifères se cassent le museau sur notre propension à tout détruire.

Il reste pourtant quelques irréductibles naturalistes à vivre leur passion pour des paysages à couper le souffle, des vols d’oiseaux qui vous transportent vers l’infini et des lumières qui vous transcendent. Cette nature est encore magique. Elle est verte, bleue, un peu grise, elle est Glaz !

En breton, Glaz désigne une couleur située entre le vert et le bleu. Cette couleur subtilement bretonne résume la palette des milieux naturels qui habillent la Bretagne.

À partir du 14 mai 2021, ce sera aussi le titre d’un nouveau mook créé par Coop Breizh, pour rendre hommage à cette nature bretonne.

À l’opposé de la collapsologie, ce mook donnera la parole aux passionnés qui ont cette nature dans la peau. Il ne s’agit pas de publier des articles qui expliquent pourquoi il y a moins d’insectes dans les campagnes mais plutôt des textes qui rendent grâce aux papillons qui butinent les fleurs sauvages.

Réunis par Emmanuel Holder, conservateur de deux réserves naturelles dans les monts d’Arrée pour l’association Bretagne Vivante – celle du Venec et celle des landes du Cragou et du Vergam – des naturalistes vous font vivre leur passion pour des paysages à couper le souffle, des vols d’oiseaux qui vous transportent vers l’infini et des lumières qui vous transcendent. La nature est toujours magique. Elle est verte, bleue, un peu grise, elle est Glaz !

Glaz doit répondre à l’envie d’hommes et de femmes de vibrer à cette beauté qui ondule sous le vent, qui mouille les rivages, qui explose de couleurs, qui sent le foin coupé, qui gazouille à tue-tête ou qui plane dans le firmament.

Naturellement, Glaz sera aussi un bel objet éditorialiste qui mettra en avant cette beauté en laissant la part belle aux illustrations de qualité.

Vous faire partager le bonheur de vivre la nature bretonne, vous donner envie de chausser des bottes et de partir sur les quatre chemins à la découverte de ce brin d’herbe mystérieux qui vous chatouille la curiosité, tel est l’objectif de cette nouvelle publication de Coop Breizh qui a déjà publié deux ouvrages d’Emmanuel Holder, Landes vivantes (2015) et À travers le bocage (2018).

Au sommaire de ce premier numéro :

• Le photographe René-Pierre Bolan, raconte sa fascination pour les filières de la baie de Saint-Brieuc.

• L’herboriste, Laure Salaün nous livre les secrets des fleurs printanières.

Mickaël Liechty nous explique comment il s’immisce dans l’intimité des rapaces.

Laurent Cocherel évoque sa campagne, celle qui inspire son nouveau film, consacré aux paysans de nature.

• Dans la rubrique « Itinérances d’un Breton », Marion Diard-Combot et Antoine Chabrolle nous invitent sur leur voilier, à la découverte des Malouines et des pingouins de Magellan.

• Un portfolio fait le tour des oiseaux marins venant à terre au printemps, photographiés par Armel Deniau.

• L’illustrateur Sylvain Leparoux nous présente son travail sur la chouette chevêche.

Yves Gladu nous fait admirer les fonds marins bretons.

• Deux articles plus courts, issus d’un partenariat avec le magazine Sciences Ouest, expliquent comment les scientifiques peuvent sauver les baleines et présentent les moyens utilisés pour suivre l’océanite tempête.

• Enfin, « Une asso, une action », raconte l’histoire d’une vieille maison devenue le paradis des chauves-souris, grâce à la mobilisation des membres du Groupe Mammalogique Breton (GMB).

https://www.facebook.com/GlazBzh/




Des arts numériques contre la prolifération inquiétante des micro et nanoplastiques marins

Dans le cadre d’un module d’initiative locale « Connaissances des milieux littoraux et valorisation » alliant approches scientifique et artistique, les étudiant.e.s de BTS Gestion Protection de la Nature du lycée agricole de Suscinio à Morlaix ont réalisé des vidéos en stop motion sur la thématique de la contamination plastique des milieux marins, plus particulièrement celle des micro et nanoplastiques. Pour les accompagner, Bérengère Amiot, designeuse numérique pour Eletroni[k], association rennaise avec laquelle leurs enseignantes d’éducation socioculturelles ont mené ce projet, avec le soutien de la DRAC et de la Région Bretagne. En amont de leur atelier, Arnaud Huvet, chercheur en biologie marine à IFRMER leur a livrés, au travers d’une visioconférence, des clés de compréhension des enjeux, avec le devenir et les impacts des microplastiques dans les écosystèmes marins.

L’océan, réceptacle final de nos déchets

Si nous ne pouvons plus nous passer des plastiques depuis des décennies, c’est qu’ils ont su se faire légers, résistants, économiques, révolutionnaires, et donc incontournables dans tous les secteurs d’activités au point d’en produire désormais chaque année plus de 359 millions de tonnes. Les conséquences ne sont hélas pas réjouissantes : augmentation de l’utilisation d’emballages et plastiques à usage unique (39,9%) pour une durée infime, accumulation continue et persistance dans l’environnement infiniment longue (années, décennies, siècles).

La triste actualité braque une nouvelle fois les projecteurs sur une catastrophe écologique au large du Sri Lanka, causée par l’incendie d’un porte-conteneur en train de sombrer, avec sa cargaison de produits toxiques, dont des millions de granulés de plastique se répandant dans l’océan.

Les chiffres sont aussi édifiants qu’inquiétants. Entre 4 à 12 millions de tonnes de déchets plastiques arrivent chaque année dans les océans. Et on estime le chiffre total de débris flottants dans une fourchette de 5000 à 50 000 milliards. 85% des débris collectés en mer et sur les plages sont du plastique et 92% de ces débris ont une taille inférieure à 5 millimètres, taille à partir de laquelle ils sont dénommés microplastiques.

« Les plastiques constituent un nouvel habitat pour de nombreuses espèces. S’opère en effet une rapide colonisation par un grand nombre de micro-organismes, tels que virus, bactéries, champignons, invertébrés… », précise Arnaud Huvet, chercheur en biologie marine à IFREMER. « Ce sont également un mode de transport d’espèces invasives, pathogènes et nuisibles. Les impacts des plastiques sur les milieux : piégeages, obstructions respiratoires et digestives, ingestion. Les microplastiques sont ingérés par l’ensemble de la chaîne trophique marine », poursuit-il.

Quid de leur toxicité ? Les études en laboratoire montrent que leur ingestion entraîne bioaccumulation, translocation, excrétion où interactions physiques et toxicité chimiques se conjuguent.

Le Stop Motion pour dire Stop aux plastiques

Depuis plusieurs années, au lycée morlaisien de Suscinio, on affectionne particulièrement les projets art et nature où sont encouragés les croisements entre regards artistique et scientifique sur un même objet. « Au-delà de l’expertise des milieux naturels et des modes d’intervention plus techniques et rationnels sur l’environnement, nous souhaitons donner dans nos formations, toute sa place au regard poétique, sensible et symbolique sur l’environnement qui nous entoure », souligne ainsi Véronique Javoise, l’une des enseignantes d’éducation socioculturelle.

Empreinte à la fois d’humour et de gravité, leur créativité débridée s’est exprimée, exposant en quelques minutes les constats dramatiques et les solutions à mettre en œuvre pour espérer voir diminuer et – osons rêver – disparaître ce fléau océanique mondial qu’est la contamination par les micro est nanoplastiques.

Vous pouvez découvrir ces vidéos sur :




Rencontre. Tiphaine Hameau, en ce lent jardin

Rencontre avec Tiphaine Hameau, artiste-jardinier originaire de Mayenne. Depuis 2019, il travaille dans les Jardins de l’ancienne Manufacture des Tabacs de Morlaix, en lien avec Morlaix Communauté. Dans un entretien audio réalisé au sein de cet écrin de verdure urbain et hors du temps, il évoque son parcours placé sous le signe des rencontres, son métier, son action dans ces jardins qui n’ont jamais été ouverts au public, et comment il envisage sa relation au vivant.

https://soundcloud.com/user-174646550/0100a

Entretien réalisé par Marie-Emmanuelle Grignon et Laurence Mermet

 

Quelques photos des Jardins de la Manufacture :




La Vallée Conviviale – Un été de résidences collectives et cabanesques en Vallée de Vilaine

L’Îlot Vivant, c’est à la fois un collectif de personnes déterminées à s’émanciper et se rendre capable d’agir collectivement et joyeusement et un écosystème de projets alternatifs (low-tech, réseaux paysans…) sur le Sud Ouest Rennes. L’Îlot Vivant propose à tous-tes celles et ceux qui se passionnent pour le Vivant, les nouvelles formes d’habitat et les utopies (politiques) qui se construisent ensemble intensément, de venir participer, sur quelques jours (ou quelques mois !), à l’organisation d’un été d’actions joyeuses, bricoleuses, et structurantes, pour ouvrir la voie à d’autres manières d’habiter nos vies et notre territoire !

L’idée / le déroulé est (presque) simple :

1) On repère une clairière, on y fait un diagnostic écologique participatif et poussé (puis répété), on comprend le Vivant sous nos pieds et ses fragilités, on en fait des cartographies évolutives, on se met d’accord sur les endroits où on pourra se poser un moment, et ceux qu’il faudra préserver de nos grosses pattes d’humains.

2) On prend des tentes, du bois, des clous, qui hop, à coups de savoir-faire partagés, deviennent campement éphémère et ouvert, observatoire immergé dans le Vivant, expérimentation de “tissage” avec le lieu, agora inter-espèces, zone “commune” accessible à tous-tes, avec signalétique artistique et expo photos, avec animations nature (pour les plus petits) et agora inter-espèces (pour les plus ouvert-es à repenser nos formes de relations).

3) On ne s’arrête pas en si bon chemin, et, depuis notre premier campement, on continue d’explorer le territoire, les lieux qui pourraient accueillir d’autres expérimentations, d’autres jeunes qui ont envie de respirer, d’être mis face à leur responsabilité, de s’engager. On commence à s’interroger sur les manières de généraliser ces autres formes de vie, on en parle à des assos amies, des personnes éloigné-es de ces questions au départ, des élu-es bienveillant-es, on participe aux concertations de réforme du PLUi / du PLH, tout en continuant d’inventer des formes d’actions, de communication, de proposition conviviales et (re-)structurantes : (dés)urbanisme tactique, cantines et porteurs de parole dans les quartiers populaires, fanzine, célébrations… Ah, mais oups, on avait oublié le…

0) On partage, une fois n’est pas coutume, notre envie de “faire ensemble et avec d’autres”, avec qui voudra/pourra, dans son été, consacrer quelques heures / semaines / mois, pour que cette ébauche d’aventure collective qu’on imagine là en 1) 2) 3) on la fasse pas tous seuls, dans notre coin, mais qu’au contraire elle rassemble des personnes diverses et passionnées, à échelle d’implication variée. Un scénario idéal verrait ainsi se croiser/succéder, par exemple : 1 écologue qui passe sur deux jours au départ (et revient ensuite 2 jours chaque mois de l’été), 4 étudiant-es naturalistes qui l’accompagnent et restent la semaine, 5 familles d’habitant-es des environs qui nous rejoignent pour le diagnostic participatif, 1 artisan-ne/fabricant-e d’habitat léger qui passe donner quelques conseils, 3 étudiant-es d’archi qui viennent sur 1 semaine cabanes et restent 1 mois pour imaginer la suite du diagnostic territorial, 1 juriste qui passe par là et oh, met son nez dans le PLUi, 8 voisin-nes qui participent à monter l’expo photo, 2 jeunes poètes qui viennent en écrire les légendes et décident, tiens, de monter un podcast autour de l’idée d’Habiter le Vivant…

Alors voilà, pour aller vers ça, on propose à tous-tes celles et ceux qui se passionnent pour le Vivant, les nouvelles formes d’habitat, et les utopies qui se construisent ensemble intensément, de venir participer, à leur mesure, à l’une ou l’autre des occasions de rassemblement. Le calendrier de l’évenement n’est pas encore fixé (il ira jusqu’à bien au delà de début Juillet, contrairement à ce qui est indiqué sur l’évenement : on ne pouvait pas mettre plus).
En tout cas il commencera dans l’idéal par un premier rassemblement à partir de la semaine du 21 Juin et continuera ensuite sur d’autres semaines dans l’été en fonction des dispos des gens qui manifestent leur envie de participer ! Alors si (un bout de) l’aventure vous tente, n’hésitez pas à nous envoyer un petit mail ici ilot-vivant@riseup.net pour nous demander plus d’infos et nous faire part de votre intérêt / de vos dispos ou simplement de vos envies d’échanger sur le sujet (facebook n’est qu’on moyen de lien, mais ensuite ça se passera entre nous, par mail, téléphone, et surtout en vrai !)Voilà, au plaisir de… cabaner comme des enfants, et de s’encanailler avec les Vivants !

https://www.facebook.com/IlotVivant




Julie sensibilise les enfants à la protection des océans

La costarmoricaine Julie Lostanlen, designer graphique, illustratrice freelance mais aussi surfeuse, a créé son premier livre pour les tout-petits. Objectif : les sensibiliser sans dramatiser à la pollution des océans, grâce à Iris, un pingouin surfeuse et globe-trotteuse.

Iris est un pingouin surfeuse et globe-trotteuse. Elle part avec son ami Tourto le crabe à la découverte de spots de surf, un peu partout sur la planète. Durant leur périple, les deux amis vont faire de nombreuses rencontres, mais vont également prendre conscience de la pollution des océans, à cause notamment du plastique…

Voilà résumé en quelques mots le livre pour enfants « Iris la surfeuse globe-trotteuse », imaginé et conçu par Julie Lostanlen. La jeune costarmoricaine, designer graphique et illustratrice freelance depuis 2 ans, en a eu l’idée suite à la naissance de sa nièce, qui porte le même prénom que l’héroïne du livre. « Je me sentais un peu impuissante, malgré ma conscience écologique, face aux dégradations de l’environnement. Ma nièce Iris est née au début du premier confinement, et j’ai voulu trouver un moyen de la sensibiliser à la protection de la nature, via quelque chose qui lierait le surf et l’illustration », explique-t-elle. Ainsi naît le projet d’un livre, qui intéresse, au fil des discussions, de plus en plus de monde. Julie décide alors de lancer une campagne de financement participatif, qui est un succès, et parvient à auto-éditer son ouvrage à 300 exemplaires. Il est imprimé sur du papier 100 % recyclé, dans une entreprise de travail adapté à Quimper.

Surfeuse depuis 14 ans, Julie a vu au fil des années la pollution des mers par le plastique s’accentuer. « En surfant, on la voit. On a toujours vu des bidons en plastiques dans l’eau après des tempêtes. Mais aujourd’hui, il y a de plus en plus de microplastique, dans le sable par exemple ». Elle a été particulièrement marquée par la situation lors d’un voyage au Maroc, où une décharge « se déversait littéralement dans l’océan ». Grâce à son livre aux jolies couleurs, Julie espère ainsi aider à sensibiliser les enfants dès le plus jeune âge, de manière pédagogique, sans dramatiser et sans culpabiliser, en présentant les faits. « Iris la surfeuse globe-trotteuse » aura peut-être une suite, qui sera quant à elle consacrée aux solutions pour lutter contre le fléau de la pollution plastique.

Plus d’infos

www.lost-graphic-design.com/livre/




Portrait de femme n°7. Arlette Jacquemin, l’appel de la terre

Rencontre avec Arlette Jacquemin, paysanne-herboriste à Plouigneau (29), qui cultive des plantes aromatiques et médicinales en bio et en biodynamie. Une vie au plus près du vivant, de la biodiversité, dans le respect de la nature.

C’est à Keruler, non loin de la Chapelle du Mur, sur la commune de Plouigneau (29), que s’épanouit l’Herberaie, et s’est installée Arlette Jacquemin. Sur deux hectares, tout près de sa maison, la paysanne-herboriste cultive des plantes aromatiques et médicinales : romarin, angélique, pavot de Californie, calendula, lavande ou encore verveine citronnée…qui sont ensuite transformées en tisanes, poudres de plantes, huiles et vinaigres aromatisés, ou bien sirop, sur place. Les produits de l’Herberaie sont vendus dans la petite boutique tout en bois attenante à la maison, ou sur les marchés alentour.

Chez Arlette, l’intérêt pour le végétal ne date pas d’hier. « Cela fait longtemps que j’ai la passion des plantes médicinales » explique-t-elle. « Et des souvenirs d’enfance me sont revenus aussi, de grands bouquets de sauge, de lavande, de romarin, qui sèchent chez ma grand-tante à Forcalquier, partout dans la maison ». Après avoir exercé différents boulots « alimentaires », notamment dans le domaine de la métallurgie, elle décide de changer radicalement de voie, ainsi que de manière de consommer. « Mon mari Laurent est tombé gravement malade, on a décidé qu’il fallait changer beaucoup de choses, et de se soigner mieux, par la nourriture et par les plantes ». Elle entame alors une formation de deux ans à l’Ecole d’Herboristerie de l’association Cap Santé à Plounéour-Menez, non loin de Morlaix. « C’est là que je me suis dit que j’allais essayer d’être productrice et de m’installer ». Elle ressent ce qu’elle décrit comme un « appel de la terre ». « Etre les mains dans la terre, ça me plait beaucoup, quand je mets les mains dedans, je suis vraiment apaisée, je ne vois plus le temps passer ! ». Arlette franchit donc le cap de l’installation et en 2015 commence à investir une parcelle prêtée par un voisin. L’accès au foncier a été d’ailleurs sa principales difficulté. Un souci que rencontrent beaucoup d’exploitant.e.s agricoles lors de leur installation. « Je voulais soigner la terre, la travailler, mais je n’en avais pas ! », confie-t-elle. Finalement, au fil des rencontres, la paysanne-herboriste a réussi à trouver des solutions.

Dans sa micro-ferme, Arlette, aidée de son mari Laurent qui est aussi apiculteur, cultive en bio. Une évidence pour elle. Elle suit également les principes de la biodynamie. « De manière globale, la biodynamie, c’est soigner la terre », explique-t-elle. « On applique des préparations sur le sol pour le soigner, et sur la plante, afin qu’elle nous amène toute sa vitalité ». Ce mode de culture a « beaucoup parlé tout de suite » à la paysanne-herboriste. « Se dire qu’on va utiliser des plantes médicinales pour soigner la terre, les mêmes que celles que je cultivais pour soigner l’homme, pour moi c’était lié ». Hormis le soin du sol par les préparations, la biodynamie implique aussi de travailler avec le calendrier lunaire et planétaire. « Et c’est également avoir une approche sensible du vivant, c’est-à-dire adopter la position du paysan-méditant, en essayant de se connecter à la plante qu’on récolte », ajoute Arlette, qui a découvert cette forme d’agriculture par hasard, lors d’une journée découverte organisée par l’association bretonne Buez An douar, dont elle est membre désormais et suit régulièrement les sessions de formation.

« Comme le colibri, si chacun fait sa petite part, on peut très vite y arriver »

Investie depuis des années dans la transition écologique, Arlette la voit comme « un véritable changement ». « Pour moi, c’est quelque chose qui se passe sur le long terme, on ne le fait pas sur un claquement de doigt ». « Comme le colibri, si chacun fait sa petite part, on peut très vite y arriver » , précise-t-elle. Si elle estime que beaucoup de gens ne sont pas prêts pour ce bouleversement, les nombreux petits changements qui existent sont « très encourageants ». Sans se déclarer féministe, Arlette perçoit les femmes comme étant des éléments moteurs de cette transition « Elles sont plus actives, ne se laissent pas déborder. Pour moi, la femme est quand même plus active que l’homme ! », commente-elle en riant. Et elle place sa confiance dans les jeunes qui « se réveillent et vont être plus rapides que nous, ils sont plus conscients que nous à leur âge, même si au final on a réussi à se raccrocher aux wagons ! »

Par la suite, Arlette projette de créer une ferme pédagogique, toujours à Keruler, dans laquelle on pourra « parler de la plante médicinale, de la biodynamie, de la biodiversité, des abeilles…du vivant dans sa globalité, pour éveiller ou réveiller des consciences ! ». Une nouvelle aventure au plus près de la nature, qu’elle espère voir poursuivie peut-être par ses enfants dans le futur…

Découvrez l’Herberaie, Arlette et Laurent dans une vidéo réalisée par Morgane ABBAS, Margot CARPIER, Mélanie NIQUEUX et Sarah GARDERE, étudiantes en BTS GPN au Lycée Agricole de Suscinio à Morlaix (29) :