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L’écotaxe doit être expliquée et adaptée : la FNAUT propose de ne taxer que les camions de plus de 12 tonnes

Mais sa pédagogie en direction du grand public a été défaillante. Faute d’information, l’écotaxe, mal nommée, est ainsi apparue comme un impôt supplémentaire alors qu’il s’agit d’une redevance d’usage de la voirie et d’un levier du report de trafic routier sur le rail et la voie d’eau.

Une mesure légitime et pertinente

L’instauration de cette redevance est parfaitement justifiée :

• les transporteurs et chargeurs participeront davantage aux coûts économiques et écologiques du transport routier, très insuffisamment couverts par les taxes existantes (1) ;

• destinée à remplacer la taxe à l’essieu, non acquittée par les transporteurs étrangers, elle évitera que les transporteurs routiers français restent pénalisés par rapport à leurs concurrents ;

• elle limitera les détournements de trafic sur l’Est de la France provoqués par la mise en place d’une écotaxe en Allemagne et en Suisse ;

• elle favorisera les productions de proximité ;

• son impact sur les prix des biens de consommation sera négligeable ;

• elle contribuera au financement des infrastructures, en particulier ferroviaires, compromis par la diminution de la subvention annuelle de l’Etat à l’Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF), qui a été ramenée de 700 à 350 millions ;

• enfin elle incitera les transporteurs routiers à rationaliser l’utilisation de leurs véhicules et les entreprises à reporter leurs trafics sur le rail et la voie d’eau.

 
Privilégier l’objectif du report modal

La FNAUT attend donc du gouvernement qu’il maintienne le principe de l’écoredevance poids lourds mais qu’il en corrige les modalités en privilégiant l’objectif d’un report du trafic sur le rail, un objectif aisément compréhensible et faisant l’objet d’un large consensus dans l’opinion.

Comme c’est le cas en Allemagne depuis 2005, l’écotaxe doit être appliquée, en première étape, aux camions, français et étrangers, de plus de 12 tonnes, les plus concernés car ils effectuent des parcours à longue distance ; son taux doit être augmenté, et son produit affecté intégralement au rail et ciblé sur les investissements nécessaires au développement du transport de fret.

 

(1) voir le rapport 2011 de la Commission des Comptes Transport de la Nation, tome 2
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Ref_-_CCTN_2011-2.pdf

 

Plus d’infos

www.fnaut.fr




Ecophyto : un bon plan ?

Une réduction de 20% de l’usage de pesticides à l’horizon 2020 et de 50% d’ici 2025. Tels sont les nouveaux objectifs annoncés par Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, vendredi. Accompagnés d’un nouveau calendrier (L’objectif initial de 2018 est abandonné, ndlr), ils forment le socle de la nouvelle mouture du Plan Ecophyto. Lancé dans la foulée du Grenelle de l’Environnement, le plan avait pour ambition de réduire « si possible » l’utilisation des pesticides de 50% d’ici 2018, dans le pays qui en est le 3ème consommateur au monde. Mais entre 2011 et 2012, la consommation de ces mêmes produits a augmenté en France de 9,2%. D’où la nécessité de « relancer » le plan. Lequel doit être inscrit « dans une démarche d’agro-écologie », selon le ministre Stéphane Le Foll.

Parmi les nouvelles grandes orientations du plan figure le développement du « biocontrôle », c’est-à-dire l’ensemble des méthodes de protection des végétaux par l’utilisation de mécanismes naturels (algues, insectes…). Le biocontrôle fera d’ailleurs l’objet d’un programme de recherche et développement spécifique. Autre levier mobilisé: le réseau des fermes Dephy, exploitations volontaires pour réduire leur utilisation de pesticides. L’objectif est de les développer et de faire passer leur nombre de 1900 à 3000. La recherche pluridisciplinaire des impacts des produits phytosanitaires sur la santé et l’environnement sera aussi intensifiée. Sur le plan financier, l’enveloppe initiale du plan qui était de 40 millions d’euros sera augmentée de 30 millions supplémentaires.

« Changer de modèle agricole, c’est mieux!’

Les réactions ont été nombreuses et diverses à l’annonce de ce plan version 2. Les industriels, regroupés au sein de l’UIPP (Union des industries de la Protection des Plantes), rejettent ainsi « Tout objectif de réduction chiffré ». « L’objectif pour nous est de réduire les impacts (sur l’eau, sur la santé…), pas les quantités », a indiqué à l’Afp Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP. Du côté de la Confédération Paysanne, on « s’inquiète de l’écart entre les discours et les politiques mises en place. En germe, il y a le risque de fournir un label « agro-écologique » à tous, comme on y est parvenu avec le verdissement de la Pac ». Pour Greenpeace, « Ces annonces vont dans le bon sens mais sont encore trop faibles pour faire changer les pratiques ! Réduire l’usage des pesticides, c’est bien. Changer de modèle agricole, c’est mieux ! ».

Jacques Caplat, agronome breton, a réagi également sur son blog. Selon lui, « En l’état, même avec des trésors d’imagination et de confiance irrationnelle, je ne vois pas comment un plan qui met en exergue des résultats très insuffisants pourrait prétendre obtenir des résultats suffisants, comment un plan qui aménage à la marge le modèle actuel pourrait permettre de changer les systèmes agricoles. Il serait temps d’arrêter de se cacher derrière des annonces et des postures. Pour baisser de 50 % l’usage des pesticides en France, il faut changer d’agriculture. Et pour changer d’agriculture, il faut le vouloir, le dire et engager de vraies mesures de fond ». Le débat est donc toujours en cours, et trouvera sûrement des échos dans la consultation publique qui précédera la publication du nouveau plan Ecophyto en juin.

 

Remise des prix Zéro Phyto

 

La Région Bretagne a remis les Prix « Zéro Phyto » lors des Carrefours de l’Eau, qui se sont déroulés à Rennes jeudi 29 janvier dernier. Vingt-huit nouvelles communes ont ainsi été récompensées, portant le nombre de communes bretonnes n’utilisant plus de produits phytosanitaires à 167. Actuellement, ce sont près de 70% des communes qui sont engagées dans un processus de réduction d’utilisation des produits phytosanitaires dans la région.

Les jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ! » ont été également mises à l’honneur. En la signant, celles-ci s’engagent à faire baisser durablement les ventes de pesticides de synthèse tout en augmentant les ventes de produits alternatifs, non chimiques. Cette année, ce sont 22 jardineries qui ont été distinguées, portant le nombre de jardineries engagées en Bretagne à 237.

 

 

Pour en savoir plus

http://agriculture.gouv.fr/Conference-an-1-agroecologie

Le site de Jacques Caplat

http://www.generations-futures.fr/pesticides/revision-du-plan-ecophyto/

http://www.bretagne.fr/internet/jcms/prod_232654/la-region-valorise-les-nouveaux-adeptes-du-zero-phyto

Un reportage de nos confrères de Reporterre sur une ferme Dephy

 

 




Au fil de l’eau : Eau et biodiversité-interview audio avec l’URCPIE

Dans le cadre de la consultation sur l’eau qui se déroule jusqu’au 2 mai, Eco-Bretons vous propose une série d’interviews audio consacrés aux différents enjeux liés à l’eau en Bretagne.

Aujourd’hui, rencontre avec Mari, de l’URCPIE Bretagne (Union Régionale des Centres Permanents d’Initiatives pour l’Environnement), qui nous explique ce qui se cache derrière le terme de « trame verte et bleue », et en quoi consiste le projet « Chemins » qui lui est consacré.

 

 

Pour en savoir plus sur le projet « Chemins », dirigez-vous par là : https://tvbchemins.com/

 

 

Qualité de l’eau, enjeux écologiques, adaptation au changement climatique, santé publique, sécheresses, risque d’inondation… Les questions de l’eau vous intéressent ?

Répondez en ligne à la consultation du comité de bassin Loire-Bretagne et de l’État, et participez à la définition de la stratégie pour l’eau et les inondations. La consultation est ouverte du 2e novembre 2018 au 2 mai 2019 sur le site www.prenons-soin-de-leau.fr.

 




Avec Zezette, Mélanie créé des culottes récup’ et rigolotes

(Rediff) A Langoat, entre Guingamp et Lannion, Mélanie Quélen fabrique chez elle dans son atelier des culottes rigolotes, dont une gamme menstruelle. Toutes sont réalisés à base de tissu de récup, elle mettent à l’honneur les motifs et les couleurs, et pour certaines sont brodées de citations originales. Pour faire connaître son travail et briser le tabou autour des règles, la « couturière-chiffonnière » souhaite sillonner les bistrots bretons, afin de provoquer les échanges et les rencontres.

Rayées, à fleurs, au décor vintage, ou encore brodées…les culottes de Zezette mettent la couleur et les motifs à l’honneur, et ne passent pas inaperçues ! De même que les culottes menstruelles, baptisées « la dernière goutte », que Mélanie Quélen fabrique aussi. C’est dans sa maison avec une vue magnifique sur la campagne, nichée au bord du Jaudy, à Langoat, qu’elle a installée son atelier de couture. Une aventure qui a démarrée après une première carrière professionnelle dans la restauration collective, au sein d’un lycée agricole. Elle décide de changer de vie, et suit l’année dernière une formation en tapisserie, couture et décor à Tréguier. « Mais depuis toute petite, j’aime les tissus. Je les utilisais déjà en tant que doudou », précise la pétillante jeune femme. Elle obtient son CAP de couturière, effectue un stage dans une mercerie de Perros, et commence à confectionner artisanalement des culottes. « Il y avait du tissu absorbant, utilisé notamment pour les alèses des lits à l’hôpital, qui était en stock dans la mercerie et qui ne partait pas. J’ai alors essayé de fabriquer des culottes menstruelles avec. J’ai fait des tests avec un groupe de cinquante copines ». L’essai s’est avéré concluant, et Mélanie a pu créer son entreprise, Zezette, en hommage au fameux personnage du film « Le Père Noël est une ordure ».

Pour ses culottes menstruelles, Mélanie, qui se définit comme « couturière-chiffonnière un peu punk », utilise du tissu qu’elle récupère en brocante, chez Emmaüs, en déchetterie, ou qu’on lui donne. « Ils ont tous une histoire ». Par exemple grâce à des draps anciens à fleurs, elle fabrique des culottes bouffantes, colorées, adaptées à tous les flux. De quoi changer des traditionnelles culottes menstruelles noires ! Une manière pour Mélanie de dédramatiser le sujet des règles, encore bien souvent tabou. Pour en parler, elle souhaite d’ailleurs sillonner les bistrots sur tout le territoire breton. C’est ainsi qu’elle a réalisé sa toute première exposition-vente le 2 avril au bar « Chez Mémé » à Saint-Eloi (22), accompagnée d’un petit d’échange sur le sujet. « Les bars, ce sont des lieux d’échange où il y a du passage, c’est idéal pour en parler de façon moins formelle », déclare Mélanie, par ailleurs très sensible à la précarité menstruelle et à la réduction des déchets. Hormis le troquet de Saint-Eloi, on peut aussi trouver les culottes de Mélanie, chez Madame Monsieur Bonjour, un salon de thé-restaurant-concept store atypique du centre ville de Morlaix. Sinon, on peut également la contacter pour de la vente directe, en attendant de la retrouver au gré de ses futures escales dans les bars bretons !

 

Contact et infos : zezetttttte@gmail.com

A noter que Mélanie propose aussi des « culottes d’apprentissage » pour les plus petit.e.s.




Au fil de l’été, le Léguer se fête

Du 20 juin au 11 septembre se déroulera la 25ème édition de l’opération « Le Léguer en fête ». Au programme : balades, expositions et découvertes, pour apprendre à mieux connaître ce cours d’eau costarmoricain labellisé « Site Rivière Sauvage », et son bassin versant.

Le Léguer est une rivière bretonne qui s’étend sur près de soixante kilomètres, dans les Côtes-d’Armor. Rejoint par son affluent le Gouic au niveau de Belle-Isle-En-Terre, son embouchure se situe dans la baie de Lannion. C’est aussi la première et la seule rivière de Bretagne a avoir obtenu le label « Site Rivière Sauvage »,une distinction décernée par l’Association du Réseau des Rivières Sauvages et le Fonds pour la Conservation Des Rivières Sauvages. Ce label national vise à récompenser des « rivières joyaux », et est « un outil au service des gestionnaires des milieux aquatiques d’eau courante pour améliorer la protection et la conservation des rivières qui présentent un bon fonctionnement écologique ». On trouve ainsi une biodiversité variée dans la vallée du Léguer, par ailleurs classée zone Natura 2000 : saumons, mais aussi loutres, lamproie marine, escargot de Quimper…

Chaque année, l’opération « Le Léguer en fête » est organisée. Portée pour cette édition 2021 par les collectivités réunies au sein du Bassin Versant Vallée du Léguer et par l’Office de Tourisme Bretagne Côtes de Granit Rose, elle s’étendra sur tout l’été, du 20 juin au 11 septembre.

Au programme : une quarantaine d’animations gratuites (deux seront payantes, ndlr), réparties en trois grands volets : des « balades patrimoines » tous les dimanches à 17h, des expositions photos intérieures et des exposition intérieures (peinture, photo, cartes postales…), des temps de « découverte » sous la forme de chantiers participatifs et festifs, conférences, concerts de musique ancienne, randonnées, une lecture musicale ou encore un concert « accousmatique » (orchestre de haut-parleurs qui interprète des musiques composées en studio).

Et pour fêter cette 25ème édition du « Léguer en fête », un « lexique sensible » du Léguer sera créé, grâce à des ateliers d’écriture qui auront lieu tout l’été, auxquels les habitants sont conviés.

Tout le programme est disponible sur le site http://www.vallee-du-leguer.com/

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat, qui se déroule jusqu’au 1er septembre. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html




Kastell Laouen : une autre vie de château est possible à Suscinio !

A Morlaix, deux collectifs s’unissent et lancent un appel public à souscription pour racheter le Château de Suscinio à la Région et en faire un lieu désirable de transitions écologiques, sociales et solidaires.

En juillet dernier, un collectif de sept jeunes passionné.e.s d’éducation à l’environnement, de sciences, d’art…, diplômé.e.s, pour la plupart, du BTS Gestion et Protection de la Nature au lycée de Suscinio, prenait la plume* pour vous présenter son projet de rachat du Château de Suscinio que la Région met en vente. Avec la volonté farouche « d’agir à notre échelle, partager des valeurs qui nous ressemblent pour construire un avenir qui fait rêver les petits et les grands enfants. » Leur projet : créer un éco-lieu durable ensemble.

Que s’est-il passé depuis ces 8 derniers mois ? Kastell Laouen vous apporte en direct quelques bonnes nouvelles : 

Si vous avez suivi notre aventure, vous avez pu voir que notre projet de rachat du château de Suscinio à Morlaix, a été retenu par la Région. Lors d’une visite du château, la fusion avec un autre projet “Culture Autrement”  nous a paru évidente de part les valeurs et les objectifs communs. En somme, la rénovation de ce lieu, l’accueil du public, le partage de savoirs et la préservation de l’environnement sont pour nous primordiaux.

Culture Autrement est un collectif de 6 personnes impliquées dans l’association « Ipisiti », qui œuvre dans l’accompagnement artistique depuis plus de 25 ans, et dans l’ingénierie auprès de certains festivals. Exemples : Mom Art (Lannion Trégor Communauté), Les Jeudis des carres des Larrons (Concarneau). C’est lors de la visite organisée par la Région au château de Suscinio en janvier dernier, que la fusion nous a parue évidente. Les valeurs communes, l’approche participative et intergénérationnelle ainsi qu’une volonté d’agir ensemble Pour et Avec la population du Pays de Morlaix nous a amené.e.s à une collaboration. Faire ensemble, c’était un des maîtres-mots de nos deux projets collectifs ! Nous avions les mêmes envies et les mêmes idées sur tous les points ! Une énergie de faire de ce château, un lieu de partage favorisant la transmission des savoirs, la sensibilisation à la biodiversité, à la créativité, à l’art, à l’auto-gestion, à l’autonomie, à l’économie circulaire… Aujourd’hui, c’est donc ensemble que nous voulons mettre en avant ces valeurs qui nous ont réuni.e.s.

En février dernier, un nouveau dossier a été déposé à la Région, ce projet rassemble donc des personnes de divers horizons qui partagent des envies communes : créer un lieu ouvert à tous, un terreau fertile qui permettra la naissance d’une multitude d’alternatives. Vous trouverez plus d’informations à ce sujet sur notre tout nouveau site internet

On a encore besoin de vous, plus que jamais ! 

Pour que ce projet puisse voir le jour, votre soutien est primordial. Chaque participation, petite ou grande, aura son importance pour la solidité morale et financière de notre projet. 

Nous sommes à la recherche de souscripteurs à des “parts” dans la future SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) à hauteur de 100 €, de bienfaiteurs, mais aussi de lettres de soutien moral, et de personnes ayant de l’énergie à revendre pour participer à ce projet collectif et humain.  

La décision de faire appel à une aide financière n’a pas été aisée pour nous car nos valeurs sont bien loin de l’attrait économique. Cependant le château de Suscinio est vendu par la Région à un montant que nous ne pouvons assumer personnellement, et ce lieu a pour finalité de devenir un espace collectif et ouvert à tous.
Nous espérons que ce petit bout d’utopie vous fera tout autant rêver que nous, et qu’ensemble nous arriverons à faire en sorte que ce projet humain, collectif et solidaire puisse voir le jour.

De nombreuses nouvelles vont suivre dans les semaines à venir ! Et même on espère de belles surprises !

*/https://www.eco-bretons.info/morlaix-un-eco-lieu-au-chateau-de-suscinio/

https://www.susciniokastelllaouen.com/