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A Plougasnou (29), soutenir un collectif citoyen pour transformer un ancien centre de vacances en lieu d’expérimentations fructueuses

Un collectif , dont nous vous invitons à lire le communiqué, s’est constitué sur les communes de Plougasnou et Saint-Jean-du-Doigt (Pays de Morlaix) afin d’envisager l’acquisition de l’ancien centre de vacances de la CCAS*, situé route de la Plage à Plougasnou.

La CCAS a décidé il y a quelques mois de le mettre en vente et plusieurs offres d’achat ont déjà été exprimées. Nous avons ainsi commencé, de notre côté, à élaborer un projet alternatif visant à en faire un espace d’expérimentation sociale, écologique et culturelle, géré collectivement par les habitant.e.s de nos deux communes.

Il serait regrettable à nos yeux que ce lieu emblématique, historiquement voué à l’intérêt général, bascule dans le domaine privé.

Notre projet s’articule au contraire autour de réflexions sur l’autonomie (ateliers de réparation, cantine populaire, transformation en circuit court, recyclerie), la création artistique (mise à disposition d’ateliers, cours et stages de formation, rencontres), les échanges intergénérationnels, l’accueil d’urgence, l’écologie et l’éducation populaire.

Nous souhaitons par là même faire de cet ancien centre de vacances un lieu convivial, permettant au plus grand nombre de profiter de sa situation géographique privilégiée. Il nous paraît essentiel, en effet, en ces temps difficiles, de favoriser l’auto-organisation à l’échelon local, de valoriser nos communs et de resserrer les liens de solidarité.

La décision finale devant être prise à brève échéance par le conseil d’administration de la CCAS (CA du mois de mars), nous voulons faire entendre notre voix auprès des habitant.e.s, des élu.e.s de nos deux communes, mais également des élu.e.s de la CCAS, pour que ce lieu s’ouvre à toutes et à tous, et qu’il continue à porter les valeurs de justice, solidarité, dignité sociale, mais aussi de rencontre et de joie, qu’il a incarnées jusque-là.

Pour rejoindre notre collectif ou partager votre expérience, vos envies, vos idées, n’hésitez pas à nous contacter.

Collectif Citoyen Plougasnou-Saint-Jean-du-Doigt (CCPSJ)

Contact : ccpsj@prontonmail.com

Et aussi une pétition : https://www.change.org/p/habitants-de-plougasnou-et-saint-jean-du-doigt-faisons-du-centre-de-vacances-de-la-ccas-de-plougasnou-un-lieu-collectif-ouvert-à-tous?recruiter=1180184003&recruited_by_id=faa38a60-6aec-11eb-826e-b96fd5fb0a01&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=petition_dashboard

https://www.change.org/p/habitants-de-plougasnou-et-saint-jean-du-doigt-faisons-du-centre-de-vacances-de-la-ccas-de-plougasnou-un-lieu-collectif-ouvert-à-tous?recruiter=1180184003&recruited_by_id=faa38a60-6aec-11eb-826e-b96fd5fb0a01&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink&utm_campaign=petition_dashboard

* Caisse Centrale d’Activités Sociales des industries électriques et gazières




Kub’Tivez vous : sélection de décembre

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : les circuits courts en agriculture !

Mon panier, de Marie-Josée Desbois

La réalisatrice Marie-Josée Desbois, installée dans l’est du Morbihan, nous emmène avec elle à la découverte de producteurs locaux. Des producteurs qu’elle connait bien, du fait de ses achats chez eux, en vente direct ou circuits courts. On retrouve par exemple Dominique, paysan-boulanger, Aude et Yannick, maraichers-bio, Gaëlle et René producteurs de vaches laitières et à viande en bio, Marie-Claude, fromagère….Toutes et tous ont fait le choix d’une agriculture plus autonome, plus respectueuse de l’environnement et de l’humain, et loin du système industriel, dans des exploitations de petites tailles. Ce que ces producteurs et productrices préfèrent, c’est la vente directe, via des Amap ou des marchés. Tout cela leur permet de redonner un nouveau sens à leur travail. Le documentaire met en lumière leur parcours, leur réussite, mais aussi leurs difficultés. Sans oublier leur vision de l’agriculture aujourd’hui.

Un joli film tourné au cœur du Morbihan qui donne à voir une agriculture qui sort des sentiers battus et montre que « faire autrement » est possible, même au sein d’une région ou le modèle agro-industriel est dominant.

A voir sur https://www.kubweb.media/page/mon-panier-circuit-court-maraicher-marie-josee-desbois/




Action Climat – L’ONG marseillaise ouvre une antenne en Bretagne : Pure Ocean au chevet de la biodiversité marine

Pour l’ONG, dont le siège est à Marseille, il est urgent d’agir pour la planète et de sauver le milieu marin, fragilisé par l’activité humaine. Son arme ? La science. Depuis 4 ans, elle soutient la recherche et l’innovation pour préserver ou restaurer la biodiversité et les écosystèmes des océans. Elle passe à la vitesse supérieure en mettant le cap à Lorient, le 18 novembre, une base avancée pour développer ses actions en Bretagne, via le Morbihan.

Pure Ocean Fund est représentée en Bretagne par le Finistérien Christian Bleuzen qui se prépare à ouvrir une antenne à La Base à Lorient. © Béatrice Mingam

L’Océan ne produit pas seulement 50 % de l’oxygène que nous respirons, il capte plus de 25 % de nos émissions de CO2 et absorbe plus de 90 % de la chaleur qui résulte des émissions de gaz à effet de serre. C’est un régulateur de notre climat. «En contribuant à créer pour nous une atmosphère supportable, l’océan est essentiel à notre survie», commente Christian Bleuzen, représentant de l’ONG en Bretagne.

Issu du domaine bancaire, ardent défenseur de l’environnement, il ouvrira officiellement ses bureaux à Lorient, dans le Morbihan, le 18 novembre prochain, à la Base, QG du Pôle de la Course au large et de l’équipe scientifique de la goélette Tara Océan. «La Bretagne est la première région de recherches en biotechnologies marines, explique-t-il, et le Finistère concentre 70 % de la recherche marine, de l’Ifremer implanté à Brest, Lorient, La Trinité-sur-Mer, Concarneau et Dinard, à la station biologique du CNRS à Roscoff, en passant par l’Institut universitaire européen de la mer. Notre présence ici est indispensable».

Une ONG créée par des passionnés de l’Océan

Le Finistérien s’est engagé à la faveur d’un mécénat de compétence. «La banque pour laquelle je travaille offre à ses salariés la possibilité de s’investir dans des causes humanitaires, solidaires ou environnementales. J’ai choisi Pure Ocean parce que son action me tient à cœur. Je suis mis à disposition de la fondation».

Pure Ocean a été créée par David Sussmann, passionné, comme lui, de voile et de plongée. Sa société, Seafoodia à Marseille, commercialise et distribue des produits de la mer. Elle a racheté Argis au port de pêche de Lorient, il y a trois ans, d’où l’implantation de la base avancée de la fondation, dirigée par un féru de biodiversité, Thomas de Williencourt.

Cinq des plus grands experts internationaux sur la question de l’océan compose son comité scientifique. C’est lui qui sélectionne les actions auxquelles les fonds recueillis par Pure Ocean sont destinés. A sa tête, Françoise Gaill, océanographe et vice-présidente de la plateforme Océan et Climat. Une pointure. A ses côtés, Gilles Bœuf, directeur de recherche à l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer (OOB), Professeur à l’Université Pierre-et-Marie-Curie à Paris et membre du conseil scientifique de l’Office français de la biodiversité. Il a aussi été président du Muséum national d’histoire naturelle de 2009 à 2015.

Parmi les projets de recherche déjà financés par l’ONG, une bouée biométrique d’amarrage qui préserve les fonds marins et favorise la biodiversité, ou une application de sciences participatives. Elle permet aux plongeurs de partager leurs observations sous-marines. © Floating Reef #FRF : O. Bocquet -Tangram Labs /Tangram Architectes.

Dix projets financés en quatre ans

«Dix projets ont été financés depuis 2017 à travers le monde, dont deux en France, grâce au mécénat d’une centaine d’entreprises et du grand public», explique Christian Bleuzen. Trois appels à projets ont été lancés, dont le dernier a été clôturé le 31 octobre dernier. «En 2018, six candidatures sur 65 ont été approuvées par le comité scientifique. 157 projets ont été présentés en 2020, quatre ont été sélectionnés». Parmi les perles retenues, une aquaculture terrestre durable utilisant de l’eau salée souterraine est actuellement expérimentée au Mexique. Le projet pourrait s’avérer essentiel pour la planète en raison de la surpêche dans certaines zones du globe et de la raréfaction des ressources en mer. «L’océan nourrit directement 3 milliards d’individus dans le monde, c’est l’aquaculture du futur», se réjouit Christian Bleuzen.

Les éponges de mer sont une source inépuisable de recherche pour les scientifiques. Une étude sur leur capacité à absorber les microplastiques a été financée. Elles ont inspiré un autre projet : une bouée d’amarrage biométrique, mise au point par un groupement d’intérêt scientifique, qui préserve les herbiers et favorise la biodiversité. Citons encore Polaris,  une application mobile en sciences participatives, grâce à laquelle les plongeurs partagent leurs observations sur la biodiversité en milieu marin», précise Christian Bleuzen.

L’ONG incite au ramassage des déchets à travers le mouvement « La Goutte Bleue » et son sac 100 % recyclable. Les fonds recueillis sont destinés à la recherche. © Pure Ocean

Petite goutte bleue, grand pas pour l’humanité

Pour lui, il est urgent de se mobiliser aux côtés des chercheurs. «Ils ont besoin de fonds », souffle-t-il. Le mécénat (*) couvre en grande partie les besoins de la fondation. Entreprises et particuliers peuvent s’investir dans le mouvement, notamment à travers la Goutte Bleue, un sac 100 % recyclable vendu 5€ l’unité, destiné au ramassage des déchets, «sur le littoral, mais aussi dans les villes et les campagnes, leur pollution impactant l’océan par le phénomène du ruissellement».

Des actions de sensibilisation ont débuté dans plusieurs écoles bretonnes à Concarneau et à Quimper où un projet tutoré «Biodiversité marine et économie» est en cours de développement avec l’IUT. L’ONG organise aussi des régates, comme la «Pure Ocean Cup» en mai au départ de La Trinité-sur-Mer et la «Route Saint-Pierre-Lorient – Défi Pure Ocean», programmée en juin avec le skipper Jean-Pierre Dick. «Les entreprises peuvent louer un bateau pour leur salariés et clients. C’est pour nous un autre moyen de réunir des fonds».

(*) Le système du mécénat permet aux donateurs de bénéficier de réductions d’impôts, à hauteur de 60 % pour les entreprises, 66% pour les particuliers.

En savoir + sur le site de l’ONG : www.pure-ocean.org

Découvrir Pure Ocean en vidéo

Un article écrit par Béatrice Mingam




Jusqu’au 15 juin, c’est le printemps de la Bio !

Du 1er au 15 juin, pour la 17e année consécutive, c’est le printemps de la Bio. Des centaines d’animations sont au programme dans toute la France. Journée portes-ouvertes, dégustation, visites, conférences, marchés, foires, ateliers culinaires, jardinage… Il y a en pour tous les goûts !

Au total, 553 animations sont proposées en France métropolitaine. En Bretagne, plus de trente événements sont programmés. Dans la région, l’événement majeur de cette quinzaine reste la fête du lait bio. Dimanche 5 juin, 28 fermes bretonnes ouvriront leurs portes pour un petit-déjeuner bio et local. Toute la matinée, les visiteurs pourront découvrir la ferme et participer à des ateliers.

 

Un groupement d’intérêt public

L’événement est organisé par l’Agence Bio. « Créée en 2001, l’Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique, est une plateforme nationale d’information et d’actions qui s’inscrit dans une dynamique de développement, de promotion et de structuration de l’agriculture biologique française », apprend-on sur leur site Internet.

Ce groupement d’intérêt public réunit les ministères de l’agriculture et de l’environnement, des chambres d’agriculture, de la fédération des coopératives agricoles, de la Fnab (fédération nationale d’agriculture biologique, et du syndicat national des entreprises bio (Synabio).

L’Agence Bio a pour buts principaux d’informer le grand public et les professionnels et de développer et structurer les filières de l’agriculture biologique. C’est dans ce cadre que s’inscrit le Printemps de la Bio.

 

Plus d’infos :

www.labiodes4saisons.eu

www.fete-du-lait-bio.fr

www.agencebio.org




Un colloque autour des femmes, de la santé et de l’environnement

« Comment mieux protéger les citoyens et consommateurs des impacts des pollutions sur la santé ? », voilà la problématique qui sera développée lors d’une rencontre « regards de femmes sur la santé », co-organisée par le réseau Cohérence, Force 5 et Wecf. Elle aura lieu le samedi 19 septembre, de 13h30 à 18h, au parc des expositions de Morlaix.

Au programme : des débats sur la pollution de l’air et son impact sur la santé, sur les interactions entre la société et l’expertise scientifique, ou encore sur les lois et réglementations permettant de protéger les consommateurs. Les femmes auront une place centrale dans l’évènement, car « Elles sont, la plupart du temps, à l’origine des combats de santé et d’environnement, elles se sentent directement impliquées, déjà par la nécessaire pédagogie et protection de leurs enfants, elles sont par ailleurs, de tout temps, à l’avant-garde des initiatives concernant le bien-être humain », expliquent les organisateurs. Corinne Lepage, avocate, ancienne ministre de l’environnement, ancienne députée européenne et Leïla Aïchi, sénatrice, sont attendues, de même que Régine Boutrais de l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du Travail).

 

Le programme est disponible en version PDF ici

 

 

Plus d’infos

http://www.wecf.eu/francais/

http://www.reseau-coherence.org/

http://www.force5association.fr/




En hommage à Rémi Fraisse, jeune naturaliste mort pour ses idées au Testet

« C’est avec une intense émotion et la plus grande tristesse que nous avons appris la mort de Rémi Fraisse, 21 ans, dimanche, en marge de la manifestation citoyenne organisée à Sivens, dans le Tarn, contre le projet de barrage, à laquelle de nombreux militants du mouvement FNE participaient. Rémi était un jeune bénévole investi au sein de Nature Midi-Pyrénées, association affilée à FNE Midi-Pyrénées et France Nature Environnement. Actif au sein du groupe botanique de NMP, il suivait la flore protégée en Haute-Garonne où il assurait la coordination du suivi de la Renoncule à feuille d’ophioglosse.

Jérôme Calas, président de Nature Midi-Pyrénées : « Nous sommes sous le choc de la disparition de ce jeune bénévole passionné. Nous adressons nos condoléances et un message de soutien à sa famille et à ses proches. Nous avons toujours condamné toutes les violences qui entouraient la contestation au projet de ce barrage, les circonstances nous obligent à les condamner encore plus fermement aujourd’hui. Il est nécessaire de retrouver la sérénité, ne serait-ce que pour la mémoire de Rémi. »

Thierry de Noblens, président de FNE Midi-Pyrénées : « C’est un moment très dur pour notre mouvement, qui a souhaité montrer son engagement dans ce combat par une présence forte samedi dernier à Sivens. Nous ne pouvons que rendre hommage à ce jeune homme mobilisé contre ce projet, pour le respect de la flore et des espaces naturels de Midi-Pyrénées. Nous sommes consternés par la mort prématurée de ce jeune bénévole, nous condamnons les violences qui entourent la lutte contre ce projet inutile et l’acharnement des forces de police depuis le 1er septembre, nous espérons que cette escalade cessera au plus vite. »

Denez L’Hostis, président de France Nature Environnement : « Nos pensées vont d’abord à la famille de Rémi, à ses proches et ses amis de Nature Midi-Pyrénées. Nous nous associons à leur peine. Pacifistes par nature, nous condamnons fermement toute forme de violence : nul ne devrait mourir parce qu’il s’oppose à un projet insensé. C’est un jour de deuil pour le mouvement écologiste français et pour FNE. La responsabilité des pouvoirs publics et de l’Etat est engagée. »

 

« En France, en cas d’action illégale, mieux vaut être un paysan porté par un syndicat majoritaire. »

Christian Losson, parmi d’autres,  ne mâche pas ses mots dans Libération. Quelques morceaux choisis de son article intitulé « Face à la répression, les alters ne sont pas égaux » :

« Pourquoi la tension croissante autour de projets dits «inutiles» s’est-elle accentuée pour aboutir à un drame évitable ? Que cristallisent et racontent ces luttes ? «On est dans une société qui ne sait pas discuter démocratiquement face à ceux qui s’y opposent légitimement», dit Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’homme. Une société qui, selon lui, aurait «du mal à débattre de son développement avec un gouvernement» qui n’aurait «pas de projet politique» et replierait «son action sur la défense de l’ordre établi».

Un pays où l’on poserait les bases d’un Grenelle de l’environnement, où l’on consulterait sur la transition énergétique. Mais qui stigmatiserait «des forces qui proposent des alternatives plus respectueuses de l’environnement». Comme celles qui refuseraient le bétonnage de pistes pour un aéroport jugé archaïque (Notre-Dame-des-Landes, NDDL) ; la construction d’un barrage pour irriguer du maïs dans une zone en stress hydrique (Sivens) ; ou l’essor de l’agrobusiness animal (la «Ferme des 1 000 vaches»). Un pays qui, en revanche, cède aux transporteurs routiers sur l’écotaxe, laisse impunis des bonnets rouges qui ont incendié un hôtel des impôts à Morlaix, ou regarde, comme ce mardi, des éleveurs déverser du fumier devant la préfecture de Charleville-Mézières (Ardennes).


«On peut parler de criminalisation différentielle des mouvements sociaux, disait, le 7 novembre 2013 à Libération, Jérôme Pélisse, sociologue et coauteur de La lutte continue ? C’est une tradition en France : les agriculteurs qui dégradent des locaux de l’Etat bénéficient d’une réponse judiciaire plus rare et plus tolérante que les syndicalistes ouvriers.» Comme les Conti de Compiègne en 2009 ou les opposants aux «projets inutiles» made in France dont certains ont écopé de plusieurs mois de prison ferme.


«Destructeur». Deux poids, deux mesures ? «D’évidence, assure Pierre Tartakowsky. Il y a un sentiment étrange de voir l’Etat céder face à des mouvements régressifs et répressifs qui défendent des intérêts particuliers quand, de l’autre, il donne l’impression de renoncer à un vrai débat public face à des citoyens qui s’interrogent sur la conduite de politiques publiques, et plaident pour une prise en compte de l’intérêt général. C’est destructeur !» Mieux vaut donc, en cas de recours à l’action violente, être un paysan porté par un syndicat majoritaire, et «dont le modèle court à sa perte», selon Yannick Jadot, eurodéputé EE-LV. «C’est sûr : quand un abribus est incendié en banlieue, on demande la déchéance de la nationalité ; quand on défend une lutte environnementale, on est assimilé à des anarcho-violents-terroristes, poursuit l’élu écologiste. Les bonnets rouges engendrent, eux, de la compassion et beaucoup d’impunité.» Pour lui, pas de nuance possible : «On cherche toujours à disqualifier un combat quand il porte sur des valeurs d’avenir, comme c’est le cas à Sivens, à NDDL ou à la Ferme des 1 000 vaches.» En revanche, «quand il s’agit de préserver le monde d’hier, les collusions entre les intérêts productivistes et politiques donnent le sentiment de jouer à plein». Ce qui a abouti dans le Tarn, dit Jadot, à «l’accélération des travaux de déboisement pour faire oublier l’absu
rdité du projet et la création d’un climat de tension permanent avec les forces de l’ordre».


Sociologue et rédacteur en chef de la revue Mouvements, Nicolas Haeringer s’interroge sur le principe qui «consiste à faire porter le débat sur la violence des manifestants plutôt que sur les raisons qui ont poussé» des milliers des personnes à se mobiliser «contre les projets imposés». Si l’intervention des autorités a créé un trouble à l’ordre public plus important que celui auquel elle était censée répondre, c’est que l’Etat «a peur non pas de « l’insurrection qui vient » mais de l’expérimentation qui vient (…). »

Ce qui est arrivé dans le Tarn aurait pu se produire partout ailleurs

Hier soir, les « opposants aux grands projets inutiles » ont appelé à un rassemblement à Pontivy devant la sous-préfecture en soutien à la famille de Rémi Fraisse. Pour les opposants « Ce qui est arrivé est dans la continuité de la réponse de type militaire, employée ces dernières années par les pouvoirs publics, face aux protestations concernant ce type de grands projets inutiles, dans une optique toujours plus marquée de criminalisation de toute forme de contestation. En tant qu’opposants à d’autres grands projets inutiles (aéroport Notre-Dame-des-Landes, projet d’exploration minière en Centre Bretagne), nous sommes tous conscients que ce qui est arrivé dans le Tarn aurait pu se produire partout ailleurs. Nous souhaitons nous associer à la peine de la famille de Rémy Fraisse, marquer notre solidarité avec les opposants du Testet, et exprimer un raz-le-bol de cette forme de radicalisation de la violence d’Etat. ».
 

Plus d’infos :

http://www.liberation.fr/societe/2014/10/28/face-a-la-repression-les-alters-ne-sont-pas-egaux_1131484

Sivens : la lettre ouverte des associations à Manuel Valls:

http://www.fne.asso.fr/fr/sivens-la-lettre-ouverte-des-associations-a-manuel-valls.html?cmp_id=33&news_id=13906&vID=916

Après Sivens, leur silence et notre écœurement :

http://blogs.mediapart.fr/blog/mickael-marie/281014/apres-sivens-leur-silence-et-notre-ecoeurement

Dossier complet sur la bataille pour sauver la zone humide du Testet : http://www.reporterre.net/spip.php?article6247