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Au fil de l’eau. Sciences et eau – Interview audio avec Les Petits Débrouillards Grand Ouest

Le mouvement des Petits Débrouillards est un réseau associatif présent sur tout le territoire national. Il a pour objectif de rendre accessible la culture scientifique et technique, pour tous et partout, et de développer l’esprit critique, de favoriser la pédagogie active et les démarches expérimentale et scientifiques.

Le thème de l’eau est régulièrement abordé par les Petits Débrouillards : chimie, physique, développement durable…lors notamment d’expériences.

Explications avec Maud Milliet, coordinatrice de l’antenne des Petits Débrouillards de Roscoff (29)

Pour en savoir plus sur Les Petits Débrouillards Grand Ouest, dirigez-vous par là : https://www.lespetitsdebrouillardsgrandouest.org/

Qualité de l’eau, enjeux écologiques, adaptation au changement climatique, santé publique, sécheresses, risque d’inondation… Les questions de l’eau vous intéressent ?

Répondez en ligne à la consultation du comité de bassin Loire-Bretagne et de l’État, et participez à la définition de la stratégie pour l’eau et les inondations. La consultation est ouverte du 2e novembre 2018 au 2 mai 2019 sur le site www.prenons-soin-de-leau.fr.




2016, une très bonne année pour l’agriculture biologique mais…

Depuis le 25 février, et jusqu’au 5 mars, Paris accueille le 54e salon international de l’agriculture. L’occasion pour Eco-Bretons de faire un point sur l’agriculture biologique.

Le 21 février, l’Agence Bio a dévoilé les chiffres de la production et de la consommation de produits issus de l’agriculture biologique. Des chiffres très positifs pour l’agriculture biologique. La Bretagne n’est pas une mauvaise élève puisqu’elle était, en 2015, la sixième région de France en nombre d’exploitations bio et en surface agricole utile (SAU) cultivé en Bio.

En 2010, la Bretagne comptait 1541 exploitations agricoles bio, ce qui représentait 4% des exploitations et 3,2% de la SAU. En 2015, les 2036 exploitations bio bretonnes, en augmentation de 7,7% par rapport à 2014, représentent 4,4% de la SAU. Enfin, en 2016, on compte 2381 exploitations bio en Bretagne.

C’est dans le Finistère que l’on compte le plus d’exploitations agricoles biologiques (572 en 2015, soit 9% des exploitations) et dans le Morbihan qu’il y en a le moins (464 en 2015). Par contre, la part de SAU consacrée au Bio est plus importante dans le Morbihan (4,8% contre 4,3% en Finistère).

« Entre 2013 et 2015, la dynamique d’installation était le moteur de l’augmentation du nombre d’exploitations biologiques. En 2016, la tendance s’inverse : il n’y a jamais eu autant de conversion. Cette vague s’explique par la crise de l’agriculture conventionnelle et la forte demande des consommateurs en produits bio. La dynamique d’installation concerne surtout le maraîchage diversifié en petite surface. Les conversions se font essentiellement en bovin laitier », précise Antoine Besnard, chargé de communication à la Frab Bretagne.

7 français sur 10 consomment régulièrement Bio

Au niveau national, la production biologique a connu une « croissance historique » en 2016. Les surfaces cultivées en Bio ont augmenté de 16% par rapport à 2015 pour atteindre 1,5 million d’hectares. Le nombre de producteurs bio a lui bondit de 12% en un an. On compte désormais plus de 32 000 producteurs bio en France et plus de 200 fermes bio se créent chaque mois.

Si la production a augmenté, la consommation de produits issus de l’agriculture biologique a, elle aussi, connu une année faste. D’après une enquête menée par l’Agence Bio, 9 français sur 10 ont consommé des produits bio en 2016 et 69% déclarent même en consommer régulièrement. Ils étaient 65% en 2015. Pour rappel, en 2003, 46% des français assuraient ne jamais manger de produits biologiques. « Ils trouvent dans la Bio une réponse à leurs attentes avec une agriculture d’avenir, basée sur le respect de l’environnement, du bien-être animal, favorisant l’emploi et le développement territorial », précise l’Agence Bio.

Deux ans de retard

Tous ces bons chiffres sont malgré à tempérer. En effet, la Fnab (fédération nationale d’agriculture biologique) explique que les aides promises par l’état pour inciter et faciliter la conversion des paysans à l’agriculture biologique tarde à être versées. Pour certains agriculteurs, le retard est de deux ans. « À cause d’une gouvernance état-régions totalement défaillante, de nombreux agriculteurs bio sont en grande difficulté financière, malgré la bonne santé de leurs exploitations », regrette la Fnab. « On nous avait promis un versement en mars mais ça a été reporté. On espère que ce sera réglé le plus rapidement possible », ajoute Antoine Besnard.

Une demande en forte hausse, des agriculteurs de plus en plus nombreux à sauter le pas… On pourrait croire que l’agriculture biologique a de beaux jours devant elle. Pour en être définitivement convaincu, il faudrait une véritable volonté politique de changer de modèle agricole. Nous n’y sommes pas encore.

Pour aller plus loin

www.agrobio-bretagne.org

www.agencebio.org

www.fnab.org




La Caravane des Transitions en escale à Plourin-Les-Morlaix

« La Caravane regroupe en son sein des « caravaniers », qui sont des porteurs de projets aboutis, tous s’inscrivant dans la thématique des transitions. Une étape tous les mois et demi est prévue, dans toute la région Bretagne, avec une soirée grand public ouverte à tous. Lors de cette soirée, après une introduction concernant la transition écologique, et la présentation des caravaniers, des ateliers sont organisés, autour de chaque initiative présentée. Chaque participant est invité à assister à trois ateliers de son choix. On est vraiment, avec la Caravane, dans des démarches de « consolidation » d’initiatives et aussi de transmission. », explique Julian Pondaven, directeur du Réseau Cohérence, qui fédère une centaine d’associations bretonnes.

 

 

Les six initiatives présentées :

 

La permaculture dans son jardin

 

la permaculture (Permanent Agriculture (agriculture permanente), développée dans les années 1970 par les Australiens Bill Mollison et David Holmgren, est une méthode systémique et holistique de conception d’habitats humains et de systèmes agricoles inspirés des écosystèmes naturels et des pratiques traditionnelles. Elle donne les clés pour concevoir et « designer » des systèmes de cultures agricoles, des lieux de vie et des échanges humains dans le but de protéger et préserver la diversité naturelle, la stabilité et la résilience des écosystèmes. Les 3 piliers de base sont : le respect de la Terre ; le respect de l’homme et ses peuples ; la création abondante et la redistribution du surplus.

 

Caravanier :Université Populaire de Permaculture

www.permaculturefrance.org

 

 

 

Initier une Amap pour des paniers paysans

 

Aujourd’hui en France, 2000 Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (Amap) soutiennent une production saine, adaptées aux terroirs et aux saisons. En supprimant les intermédiaires et les transports inutiles, elles créent un lien social et solidaire entre ville et campagne, entre amapiens et paysans.

L’Amap de Landerneau a donc pour but de soutenir une agriculture biologique de proximité afin de promouvoir un commerce local équitable entre agriculteurs et consommateurs et de promouvoir une alimentation saine et diversifiée accessible à tous.

 

Caravanier : Prends-en de la Graine, Landerneau, http://amaplanderneau.blogspot.fr

 

 

 

Investir dans les énergies renouvelables citoyennes

 

Il existe une place pour les actions citoyennes en lien avec les énergies renouvelables.

Taranis est un pôle régional de promotion et de diffusion du modèle d’énergie citoyenne en Bretagne. Le réseau Taranis fédère une trentaine de porteurs de projets – associations, sociétés d’exploitation coopératives et collectivités – ayant des projets éoliens, photovoltaïques, bois-énergie, micro-hydrauliques et de maîtrise de l’énergie en Bretagne.

C’est pour répondre à la fois à un besoin d’échanges, d’interconnaissance, et à un besoin d’accompagnement et de formation de ces porteurs de projets que le réseau Taranais a été créé. Réseau d’innovation sociale, Taranis est le premier réseau régional de ce type en France.

 

Caravanier : Taranis, http://www.reseau-taranis.fr

 

 

 

 

Le Baromètre du développement durable des communes

 

Le baromètre du développement durable est un outil mis en place par le réseau Cohérence depuis 2008. Cet outil a pour objectif de permettre aux communes de se situer dans leur prise en compte du développement durable et solidaire au regard d’une centaine de questions.

 Caravanier : Réseau Cohérence

A lire aussi

Appel à contribution pour co-construire un baromètre du développement durable pour les intercommunalités

A Saint-Malo, Horizons Solidaires démocratise le développement durable

 

 

 

L’agenda 21 du citoyen

 

Afin d’encourager et d’inciter tout un chacun à modifier ses pratiques et ses comportements susceptibles de répondre aux enjeux du développement durable et solidaire, l’association Nature et Culture et le réseau Cohérence se sont engagés depuis 2010 dans un projet visant à décliner la démarche d’agenda 21 à l’échelle du citoyen ou d’un foyer. 

 Caravanier : Réseau Cohérence

A lire aussi

Un réseau social pour le développement durable

 

 

 

 

Vivre ensemble en habitats groupés

 

L’habitat groupé rassemble les personnes qui veulent sortir des solutions individuelles de logement et concevoir collectivement des habitats groupés préfigurant des éco-quartiers. Animées par des valeurs humaines et écologiques, ces personnes développent dans ce cadre un nouvel art de vivre ensemble.

L’habita groupé tend à promouvoir des solutions d’éco-habitat, une simplicité ainsi qu’une autonomie des habitants et du lieu, le tout contribuant à réduire leur empreinte écologique.

Ekoumène est une Société Civile Immobilière mais aussi une association qui concerne 6 foyers (10 adultes et 9 enfants) de Brest. Beaucoup de principes et de valeurs fortes dans ce projet, comme l’écologie (une orientation plein sud et un triple vitrage), la convivialité (de grands paliers et des espaces d’échange) ainsi que de la démocratie participative, l’autonomie énergétique ou encore la solidarité…

Un mode de vie qui se veut positif aussi bien d’un point de vue énergétique qu’humain.

 

Caravanier : Association/Sci Ekoumène

www.ekoumene.org

 

 

 

 

 

 




Les paradis fiscaux ne sont pas des nirvanas

1°) Quand la France contribue à sortir les paradis de l’enfer !

Le Monde  rappelle judicieusement ce qu’on appelle (appelait devrait-on dire à la lecture de cet article) un paradis fiscal et comment on « blanchit » une liste noire

http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/08/18/qu-est-ce-qu-un-paradis-fiscal_1561157_3234.html

La France a largement contribué à assainir les paradis fiscaux puisque dans la seule année 2010, pas moins de 19 lois ont été adoptées « autorisant l’approbation de l’accord relatif à l’échange de renseignement en matière fiscale ».

La particularité de ces accords, c’est que la majorité d’entre eux se sont fait par échange de lettres, c’est dire la densité des accords.

La liste des pays concernés est intéressante aussi :

Lois du  23 juillet concernant les Iles Vierges, l’Ile de Man, Guernsey, Andorre, Liechtenstein, Saint-Marin, Gibraltar, Les Iles Caïman, les Bermudes, les Iles Turques et Caïque, le Commonwealth des Bahamas, et Jersey

Lois du 13 novembre : Saint Christophe-et-Nevies, Saint Vincent-et-Grenadines, Sainte Lucie, Grenade, Antigua et Barbuda, Vanuatu et le Vénézuela.

Il convient de rajouter les lois visant à éviter la double imposition ( et parfois on rajoute dans l’intitulé de la loi du revenu et du patrimoine pour être parfaitement explicite) avec la Suisse , le Luxembourg, Barheïn, la Malaisie, Singapour, le Kenya, Malte,
la Géorgie.

Une nouvelle fournée de lois d’approbation d’accords fiscaux est en cours de  « validation » par le Parlement puisque les dossiers sont actuellement consultables sur le site de l’Assemblée Nationale. Les rapports parlementaires qui accompagnent ces
textes de loi sont explicites : ces accords ne sont pas très contraignants…..même s’ils représentent un indéniable projet par rapport au vide existant préalablement.

 

2°) En Suisse, le secret a un prix

Le Monde, toujours lui (il faut dire que pendant les mois d’été on a le temps de lire) a consacré une série d’articles à cette incroyable proposition que les Suisses font à leurs voisins

http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/08/18/rubik-le-plan-des-suisses-pour-sauver-le-secret-bancaire_1560833_823448.html#ens_id=1560646

L’histoire de Rubik, le projet des banquiers helvètes pour sauver leur sacro-saint secret

Il faut dire qu’a priori, on a du mal à imaginer un banquier zurichois en agent du fisc berlinois ou en auxiliaire de Bercy, mais que ne ferait-on pas pour préserver la tranquillité de 700 milliards d’€uros « soustraits-évadés » ?

Proposer aux Etats de leur verser ce qu’auraient dû leur verser leurs ressortissants est parfaitement stupide sauf si vous pensez que les Etats en question sous-estiment l’ampleur de la « soustraction » et surtout que vous tenez par-dessus tout à préserver votre réputation de discrétion.

Manifestement cela a suffi à convaincre les Allemands, qui pragmatiques pensent qu’ « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ».

10 milliards d’un coup, en cette période de disette budgétaire, cela en ferait saliver plus d’un. Imaginez ce que cela représente de coups de rabot dans les niches ! Avec ensuite une sorte de rente garantie de 1 milliard tous les ans.

Sachant que le montant des avoirs allemands évadés en Suisse est estimé à 100 ou 180 milliards d’€uros, le prix à payer n’est pas élevé même à un taux d’imposition affiché de 26%. Et les banquiers suisses osent parler d’un nirvana fiscal pour les Allemands. Tant qu’à se f… de la gueule des Allemands, ils auraient au moins pu parler de Walhalla ! parce qu’en fait ce qu’il propose n’est ni plus ni moins qu’une forme de transaction pénale et nous savons que dans la plupart des cas, ce genre de transaction profite surtout au délinquant !

3°) Les paradis sont aussi pavés de bonnes intentions

Face à cette proposition retorse des banquiers suisses, les services fiscaux
français ont une réponse vertueuse (toujours d’après Le Monde, décidément
incontournable pendant l’été)

http://www.lemonde.fr/politique/article/2011/08/18/la-france-refuse-de-ceder-aux-avances-de-la-suisse-sur-l-evasion-fiscale_1560811_823448.html#ens_id=1560646

La France refuse de céder aux avances de la Suisse sur l’évasion fiscale

Et pour étayer sa position vertueuse, l’administration fiscale s’appuie sur les résultats de sa cellule anti-fraude mise en place par l’anté-prédécesseur de l’actuelle ministre des finances. Avec des méthodes digne des romans policiers, ils auraient récupérer entre 1.2 et1.3 milliards d’Euros, ce qui est bien mais qui comparé aux 10 milliards plus une rente annuelle de 1 milliards fait un peu pauvre. Il faudrait singulièrement renforcer les contrôles et vérifications pour arriver à pérenniser ce résultat de 1.2/1.3 milliards.

Certes la posture est avantageuse, mais pour l’instant le seul résultat tangible risque d’être que d’un côté, des capitaux allemands resteront anonymes mais payeront 26% sur leurs revenus (ou sur une partie selon la qualité de l’anonymat suisse) alors que de l’autre, la majorité des capitaux français « évadés » resteront anonymes mais ne payeront RIEN DU TOUT. Par contre pour les malchanceux qui se feront prendre, ce sera toute la rigueur de la loi et l’honneur sera sauf : on ne badine pas avec la loi. Manifestement en France, le concept de transaction pénale à du mal à se faire un chemin.

En fin de compte, cette attitude vertueuse va surtout profiter aux « évadeurs ». Comme quoi le paradis est comme l’enfer, pavé des meilleures intentions du monde.

Mais une chose est sûre, c’est qu’en ouvrant cette boîte de Pandore, les Suisses ont
réussi un joli coup qui lézarde l’unité dans la rigueur affichée par ses voisins. Il y a un pays qui devrait se précipiter pour profiter de l’aubaine : la Grèce. En premier lieu parce que c’est quand même un des champions du monde de la dissimulation fiscale et il serait fort surprenant qu’il n’y ait pas dans les banques helvétiques plusieurs milliards de dollars  et qu’en second lieu les taxer à 26% permettraient à la Grèce de résoudre son problème principal actuel, trouver des liquidités pas chères. Je suis sûr que les marchés apprécieraient. Pour le coup les Allemands qui viennent de passer au guichet pourraient donner un petit coup de main à la Grèce pour négocier au mieux cet accord avec Berne ET Zurich.

Ah au fait ! Comment s’appelait le paradis dans la mythologie grecque ? Je ne me souviens plus si c’était l’Olympe ou les Champs-Elysées !

En fin de compte.

 

 




BAMBOO BOAT. Engin planant en golfe du Morbihan

Peut être avez-vous aperçu un petit dériveur vert de type catamaran planer dans le golfe du Morbihan ? Cette bestiole est en fait un Moth , dériveur rapide de 3,30m doté de deux petits ailerons, les foils, qui améliorent la percée du bateau dans l’eau. Sa particularité est d’être conçu avec des matériaux biosourcés tels que le bambou et le lin dans une logique ecoresponsable.

Ce projet est élaboré par une fine équipe nantaise, constituée de jeunes diplômés et d’étudiants aux compétences complémentaires : architecture navale, ingénierie hydrodynamique, professionnels du bois et navigateurs sur leur temps libre dans la baie du golfe du Morbihan.

Le bamboo boat, allier la recherche de la performance et la construction ecoresponsable

Crédit photo Bamboo Boat

Le Bamboo boat n’est pas un bateau uniquement conçu à partir de Bambou. Cependant, il allie divers matériaux ecoresponsables. L’armature est en bambou. Remarquablement résistant, le bambou est un écomatériau sous utilisé. Sa forme cylindrique ne facilite pas son exploitation et ses fibres conviennent peu à l’assemblage, il fallait donc trouver des réponses aux contraintes du matériau. Les bambous utilisés ont donc été immergés durant 15 jours dans le golfe du Morbihan pour que la mer viennent brasser la sève, grande gourmandise des insectes et rendre ainsi le bois imputrescible. Ils ont ensuite été placé en étuve afin de les sécher à une température de 40°C. Pour lier les tiges de bambou entre elles, l’équipe a décidé d’utiliser de la fibre de lin et de l’enduire de résine époxy biosourcée à 56 %.

Crédit photo Bamboo Boat

Les flotteurs sont en mousse polystyrène 100 % recyclable. Le premier choix s’orientait vers des flotteurs en lin liège mais a été écarté faute de financements suffisants. Quand aux foils, ces ailerons qui permettent au bateau de planer et d’améliorer la vitesse, et au mât ils sont réalisés en carbone. Ces pièces d’une grande finesse technique n’ont pas encore trouvé une réponse dans les biomatériaux.

Les fournisseurs ?

A l’échelle d’un prototype fournir un bateau reste plus accessible «  Nous travaillons avec un jardin nantais pour le bambou, Terre de lin en Normandie pour les fibre de lin, Axson et Multiplast pour les foils » énonce Guillaume Dupont, architecte du projet et originaire de Séné, mais qui demande une recherche des aides potentielles « pas toujours si évidente » précise le porteur de projet. La construction en série du modèle ne semble pas à l’ordre du jour, « Trouver un marché sur le moth est compliqué. Ce sont des bateaux qui demandent déjà un bon niveau ». Conserver l’équilibre du moth, bateau extrêmement léger et sensible, en navigation exige en effet un bon sens marin de la part de son skipper. Par ailleurs, le Bamboo Boat n’est pas en mesure d’assurer les performances des moth actuels.

Les matériaux de la construction navale actuelle et leurs voisins bioresponsables

Les coques de bateaux sont le plus généralement construites à partir de deux matériaux : la fibre de verre et de la résine thermodurcissable issue de la pétrochimie. On tapisse le moule du prototype de fibre de verre que l’on enduit ensuite de résine. En durcissant la résine crée un bloc compact avec la fibre de verre et forme la coque du bateau. Ces matériaux sont difficilement réutilisables et non biodégradables. Depuis une dizaine d’années les recherches en matériaux biocomposites et en résines biosourcées avancent. L’Université de Bretagne sud, à Lorient, grâce aux recherches de Christophe Baley a notamment recensé les fibres naturelles, leur coût écologique et leur résistance pour les utiliser dans la construction des coques des bateaux. Comme le chercheur le précise l’avantage des fibres est d’être un matériau durable, recyclable et biodégradable c’est à dire qu’il peut rejoindre le compost et être transformé en eau et CO2 sous l’action des bactéries. Quand aux résines, Navecomat travaillait en 2010 sur une résine polylactique (PLA) issue de l’amidon. Cependant comme le précise Guillaume Dupont, ces résines sont pour le moment peu démocratisées dans la construction navale de série ou dans les bateaux de course au large car elles nécessitent des équipements concomitants, tels que des fours permettant de travailler la résine à une température de 200°C tandis que le polyester se travaille lui à froid.

Une belle aventure collective

 

Crédit photo Bamboo Boat

 

Le défi relevé par l’équipe du Bamboo Boat a fait du bruit lors du salon Nautic 2016 et laissés rêveurs lors du festival Les aventuriers de la mer en novembre 2016 à Lorient. Les bestioles à foils sont les nouvelles coqueluches des manifestations nautiques – planche à voile, kitesurf notamment – qui étaient rassemblés à Saint Pierre de Quiberon du 5 au 9 avril dernier pour la 3ème édition de la Semaine Affoilante. Qui sait peut être avez-vous eut l’occasion d’apercevoir une araignée verte accompagnée d’autres engins planants voler sur l’eau à cette occasion !

Pour approfondir :
Page de présentation du bamboo boat : http://www.bamboo-boat-56.webself.net/

http://www.nantes.archi.fr/fr/bamboo-boat
Explication de Christophe Baley, chercheur à l’université de Bretagne Sud, sur les biomatériaux : http://www.dailymotion.com/video/xb4tnu_bio-materiaux-alternative-a-la-plas_tech




Une transition énergétique avec ou sans nucléaire : question centrale

Comment EDF remplace l’ancien et construit le neuf ?

Une fois les centrales vieillissantes, la gestion de la déconstruction des réacteurs est essentielle. La réévaluation du coût de ces pratiques et la complexité de la déconstruction des chantiers ont cependant exigé des compétences de gestion plus complexes que prévues. Cela s’explique par la non-prise en compte de la déconstruction des centrales usagées, au moment d’en créer de nouvelles. Alors qu’en est-il des 68 réacteurs répartis dans les 22 centrales en France ? Sur ce point, rappelons que le chantier finistérien du démantèlement de la centrale de Brennilis devait être un exemple en terme de démonstration d’efficacité. Or, la Cour des comptes a évalué à 25 fois plus cher le budget prévu par EDF pour sa déconstruction, soit 10,8 Milliards d’€ au lieu de 19,4 Millions. Le chantier est toujours au point mort aujourd’hui, et 10 autres réacteurs sont actuellement en cours de démantèlement.
Un nouvel EPR (NDLR, Réacteur préssurisé européen) est en construction à Flamanville. Et là aussi, le coût serait doublé par rapport aux prévisions faites : 8,5 milliards d’euros, contre 3 milliards annoncés en 2006.

Un prolongement coûteux et dangereux ?

Les enjeux du prolongement de la durée de vie des centrales nucléaires suscitent donc le débat d’un point de vue économique, social et environnemental.

Le coût prévu à hauteur de 55 milliards d’euros* de travaux de maintenance par le groupe EDF, a été largement sous-estimé selon le cabinet Wise-Paris, proche des mouvements environnementaux et anti-nucléaires. Le coût d’une prolongation est cependant largement moins coûteux pour EDF qu’une construction neuve. L’Assemblée Nationale s’est d’ailleurs intéressée à ces coûts après la publication du rapport des coûts de ce rallongement de vie, lors d’une commission d’enquête. Hervé Machenaud, directeur exécutif du groupe Production et Ingénierie d’EDF a été auditionné et la somme de ce « grand carrénage » n’a pas encore été exposée dans le détail. Dans cette perspective, la question soulevée est de savoir si la construction de nouvelles centrales nucléaires est compromise par un allongement de leur durée de vie. Dans le but d’obtenir plus d’informations sur ce point, nous avons contacté plusieurs fois EDF mais le groupe n’a pas donné suite à nos demandes.

Selon l’Ancien président du groupe des Verts au Parlement européen, Paul Lannoye, à présent conseiller scientifique du Rassemblement R, cela ne fait aucun doute, « Ces deux réacteurs [NDLR, EPR de Flamanville et de Finlande] vont coûter le double de ce qui était prévu au départ. Le coût sera insupportable pour le budget d’EDF et d’Areva. Les budgets publics sont eux-mêmes en difficultés. D’où le choix de prolonger la vie des réacteurs existants. Ils étaient prévus pour 30 ans. Passer à 40 comme en Belgique est déjà problématique. Mais 60 ans, cela devient beaucoup !  » a-t-il déclaré dans lavenir.net.

Pour Franck Villain, membre de l’antenne locale de Greenpeace à Nantes, d’un point de vue environnemental et humain, l’Europe va vers une nouvelle ère à risques. « J’ai vu tout un tas de personnel partir et 50% des employés partiront à la retraite vers 2015. Avec eux, ce sont des pertes de compétences et de mémoire du fonctionnement des centrales difficiles à acquérir qui sont balayés. EDF fonctionne avec des travailleurs temporaires en Intérim, et c’est problématique dans l’exploitation des centrales ! » témoigne-t-il.
Sur le plan matériel, Marie Nicolas, membre de Sortir du Nucléaire Cornouaille explique que « les cuves et couvercles du cœur de ces centrales ont été prévus pour résister 30 ans à une irradiation intense. Elles sont soumises à des radiations très importantes, elles s’affaiblissent et sont usées dans leur structure. La question est de savoir quelle sera sa résistance après ces 30 ans, d’autant qu’il y a déjà eu des fissures dans les couvercles et dans les enceintes de béton. De plus, les rayonnements entraînent des contraintes physiques et thermiques qui ont entraîné des fissures et de la corrosion. Ce sont des dépôts qui nécessitent des remplacements, mais certaines pièces ne sont plus fabriquées aujourd’hui. Les pièces de rechange actuelles sont peu adaptées et s’usent plus vite. Elles entraînent des incidents et des arrêts de fonctionnement. Les conséquences se définissent par des pertes de rentabilité, qui n’atteindront pas l’objectif des 70% que prévoit le groupe EDF. »

Les deux membres militants dénoncent également un manque de sécurité criant. Sur le plan anti-sismique par exemple, l’équipement des centrales nucléaires se baserait sur des normes des années 70-80 : normes qui ont changées et sont largement dépassées actuellement. Cela impliquerait des travaux titanesques pour la remise aux normes des centrales. Dans le cas de Fessenheim ou des centrales de la vallée du Rhône, les centrales sont construites dans des zones sismiques ce qui entraînerait d’indéniables fuites de radioéléments dans l’environnement.

Économiquement parlant, Franck Villain désapprouve également qu’EDF « parle de 200 milliards d’euros pour construire un nouveau parc nucléaire en France. Ce sont des coûts énormes, qui diminuent l’investissement dans les énergies renouvelables. »

Objectif Transition Énergétique : Une sortie définitive de l’énergie nucléaire envisageable pour la France ?
 

L’Europe et la France restent engagées dans une transition énergétique. L’objectif : diviser par 2 nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, et par 4 en 2050. François Hollande s’est également engagé à réduire de moitié la part du nucléaire d’ici 2025, en déclarant le 28 novembre 2011 que « la plus ancienne de nos centrales – Fessenheim – sera arrêtée ; le chantier de Flamanville – avec le nouveau réacteur EPR – sera conduit à son terme. Le système de retraitement des déchets et la filière qui l’accompagne seront préservés; aucune autre centrale ne sera lancée durant ce mandat. », avant de proposer « une grande entreprise franco-allemande » pour la transition énergétique le 14 janvier 2014.

Pourrait-on alors voir par là une sortie définitive de l’énergie nucléaire, avec des investissements économiques plus importants dans le déploiement des énergies renouvelables ? Ces mesures pourraient-elles donner lieu à une transition qui permettrait une autonomie énergétique durable de la France ? Entre les pros et les antis-nucléaires, les politiques et les experts, les avis divergent sur la question dans les différentes propositions de solutions, sans véritable débat public.
Mais les changements climatiques eux n’attendront pas : de quelle manière allons-nous donc ava
ncer vers la Transition Énergétique ? Affaire à suivre…

 

* 10 milliards d’euros concernent des investissements de mise aux normes des centrales après la catastrophe de Fukushima, 20 autres milliards d’euros d’investissements sont également prévus pour améliorer la sûreté des réacteurs, 15 milliards sont consacrés à « la maintenance lourde des grands composants » et 10 milliards « au titre d’autres projets patrimoniaux (environnement, risque incendie, risque grand chaud-grand froid) ».

En savoir plus :

http://www.asn.fr/
http://www.greenpeace.org/france/fr/
http://www.sortirdunucleairecornouaille.org/