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Comment manger éthiquement les animaux ?

Deux étudiants de Morlaix ont interrogé une chercheure en sciences sociales et une députée impliquées sur cette question.

Du fléxitarisme à l’antispécisme en passant par le véganisme, les consommateurs « de base » de plus en plus soucieux de leur mode de consommation alimentaire, ont de quoi être perdus. Le besoin quant à l’éclaircissement de certaines notions est bien réel, que ce soit pour simplement comprendre le raisonnement de certaines personnes, ou pour s’orienter soi-même dans une démarche de modification d’habitudes alimentaires. Ce qui a évidemment des conséquences sur bon nombre de secteurs professionnels exerçant dans le secteur agro-alimentaire, notamment en Bretagne. Conscients des excès et dérives de l’agriculture intensive et soucieux du bien-être animal, certains d’entre eux ont entamé des changements dans leurs pratiques. L’éthique animale figure désormais en bonne place au menu de notre alimentation.

Deux étudiants de 2ème année de BTS Gestion et Protection de la Nature du lycée de Suscinio de Morlaix, Guillaume Garraud et Telmo Salvi, ont souhaité se pencher sur cette question éminemment sensible. Leur projet initial d’initiative et de communication, bousculé par la pandémie de Covid-19 – dont l’origine est précisément notre rapport aux animaux – était d’organiser une conférence/table-ronde sur l’éthique alimentaire pour les élèves de 1ère STAV/Sciences Technologie Agronomie Vivant et de Seconde BAC Pro de leur établissement, en lien avec leurs enseignant.e.s.

Pour les faire réfléchir sur nos manières de consommer les produits animaux face aux nombreux enjeux sociétaux et économiques ainsi soulevés, deux intervenantes avaient ainsi accepté de venir dialoguer avec les élèves : Madame Jocelyn Porcher, ancienne éleveuse et sociologue à l’INRA et Madame Sandrine Le Feur, agricultrice AB et députée de la quatrième circonscription du Finistère, membre d’une mission parlementaire sur le thème du bien-être animal.

La rencontre n’ayant hélas pas pu se concrétiser du fait du confinement, les deux intervenantes ont néanmoins accepté de répondre à leurs questions. Les voici en exclusivité pour Eco-Bretons.


Dans le cadre d’un projet d’initiative et de communication sur l’éthique alimentaire que nous menons , madame Sandrine Le Feur, députée du Finistère, a accepté de répondre à nos questions.

Pensez-vous qu’il soit sérieux de penser que l’on peut nourrir l’intégralité des nos cochons d’élevage avec de la nourriture issue de l’agriculture biologique ?

La question ne se pose que dans un contexte de changement de nos modes de production. En effet, il est inenvisageable de penser pouvoir nourrir l’intégralité des animaux d’élevages conventionnels si nous ne changeons pas notre modèle agricole. D’une part car leur nombre est trop important et d’une autre car ce ne serait pas cohérent avec les méthodes d’élevage utilisées.

Nous pourrions nourrir l’intégralité des cochons d’élevage avec des produits issues de l’agriculture

biologique seulement en acceptant une baisse de rendement et donc une consommation moins

importante de viande. Les espaces d’élevage pourraient se situer en plein air et ainsi améliorer le bien-être animal et la qualité de la viande.

Selon vous, quels sont les plus gros freins au développement d’un cycle de production agricole plus respectueux de l’environnement ?

Les freins peuvent se situer du côté de différents acteurs :

-les consommateurs qui peuvent ne pas avoir envie de dépenser plus pour consommer de la viande de meilleure qualité et plus éthique.

-les agriculteurs qui peuvent avoir peur que les consommateurs n’achètent pas du fait de la hausse des prix que cela induirait, ou ne sachant pas faire autrement car ayant toujours suivi un mode de

production conventionnel. D’autant plus qu’il existe des pressions familiales car il est difficile de dire à ses parents qu’ils ne produisaient pas de la meilleure façon et qu’on veut en changer lors de la reprise de la ferme.

-les entreprises et coopératives qui n’ont pas intérêt à ces changements de manière de produire. Par exemple, au niveau de l’Union Européenne on souhaite réduire de 20 à 30% l’utilisation d’engrais minéraux mais des entreprises de production de ces engrais ont pris contact pour que cette loi ne passe pas. Si les parlementaires subissent cela alors les agriculteurs le subissent également.

L’espace utilisé pour cultiver la nourriture des animaux d’élevage peut-il un jour faire défaut à l’alimentation directe humaine ?

Selon moi, il est évident que les surfaces de production de nourriture animale font défaut à celles dédiées à l’alimentation directe humaine au niveau mondial. Par exemple la production de céréales aux Etats-Unis à destination des animaux fait énormément défaut à la production que nous pourrions avoir pour enrayer des famines, notamment en Afrique.

Encore une fois si nous réduisons nos consommations de viande et élevons les animaux en plein air, nous réduirions grandement ce phénomène. D’autant plus qu’une vache ou un moutons qui mangent de l’herbe ne sont pas fait pour se nourrir de céréales. Si demain nous faisions cela, un espace conséquent serait libéré pour l’alimentation directe humaine. Ainsi, les productions végétales et animales pourraient être complémentaires.


Dans le cadre d’un projet d’initiative et de communication sur l’éthique alimentaire que nous menons , madame Jocelyne Porcher, Zootechnicienne et Sociologue à l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) a accepté de répondre à nos questions.

Quelles conditions correspondent selon vous à de bonnes conditions d’élevage pour les porcs ?

L’élevage est construit dans une interface entre le monde humain et le monde propre des animaux, différent selon l’espèce. Les conditions d’élevage, pour qu’elles puissent être considérées comme bonnes pour les animaux, doivent permettre une bonne articulation entre leur propre monde et le monde humain. Car le monde a un sens pour l’animal par ses sens, par ex. pour un cochon, l’odorat et l’utilisation de son groin qui est parfait pour creuser la terre et aller chercher des petites bestioles. Mais le monde humain doit aussi avoir un sens pour lui, et là, ça passe par une bonne relation avec les humains. Si, dans le travail, les deux mondes sont bien articulés, les animaux ont une existence qui a du sens pour eux et ils sont bien avec nous.

Est-il possible de produire la même quantité de viande porcine, tout en respectant ces bonnes conditions d’élevage ?

Non, mais nous n’avons pas du tout besoin d’abattre 26 millions de porcs chaque année. Cela dépasse largement nos besoins. Il vaudrait mieux manger beaucoup moins de viande porcine –sous toutes ses formes- et n’en manger qu’issue d’élevages dignes de ce nom. D’autant que la viande issue d’un véritable élevage a des qualités nutritives bien supérieures. Les animaux sont de races non industrielles et donc peuvent être abattus plus tard (18 ou 24 mois au lieu de 5,5 mois en système industriel). La viande contient notamment beaucoup moins d’eau.

Selon vous, quels seront à l’avenir les principaux freins à notre surconsommation actuelle de viande ?

La surconsommation de viande est due aux systèmes de production industrielle qui doivent produire toujours plus pour générer du profit. Pour sortir de cette surconsommation, il faut radicalement changer de façons de produire. Notamment renoncer aux productions animales –c’est-à-dire aux systèmes industriels et intensifiés- et refaire de l’élevage. Si nous démolissions les porcheries industrielles et que nous installions des éleveurs de cochons en plein air ou libre parcours, ces éleveurs produiraient moins mais mieux. Ce serait mieux pour les animaux, pour les éleveurs, pour l’environnement, pour notre santé. Ce serait juste moins bien pour les actionnaires des entreprises d’aliments du bétail, de la pharmacie et de la génétique… C’est un choix politique.

Et pour finir, question plutôt d’actualité, quelle densité d’élevage est à préconiser pour limiter la propagation rapide de virus ou maladie au sein d’un élevage de porcs ?

Les pathologies qui touchent la filière porcine industrielle sont endémiques depuis la naissance même de cette filière dans les années 1970. Elle doit régulièrement faire face à des virus ou à des bactéries (grippe porcine, SRDP, MAP, diarrhée épidémique, rhinite atrophique, hépatite E…). La PPA est le dernier rejeton généré par ces systèmes. La PPA est moins une production de la nature, des sangliers… que d’un système de production incompatible avec la santé des animaux. Donc, le problème n’est pas la densité, c’est le mode de production. L’enfermement des animaux n’est pas la solution, il est le problème. Pour éviter que ces virus émergent, il est indispensable de construire des systèmes d’élevage compatibles avec les besoins et la santé des animaux. Donc de sortir les cochons des porcheries industrielles où ils n’ont rien à faire et de leur redonner accès à leur propre monde, la prairie, les sous – bois, et un habitat disponible et accueillant quand cela est nécessaire.




Fukushima 3 ans après : partir, revenir ?

Sur le plan de la contamination, la catastrophe est loin d’être réparée, elle est aussi loin d’être sous contrôle. Les efforts de décontamination ont été importants pourtant ils sont largement insuffisants. 59% des maisons des 58 communes contaminées ont été décontaminées. Et l’opérateur TEPCO reconnaît lui-même qu’il couvre uniquement un tiers des besoins de traitement de l’eau contaminée, ceux-ci estimés par l’entreprise étant très probablement inférieurs aux besoins réels de décontamination.

Il y a encore 267 000 réfugiés, dont 100 000 vivent dans des logements préfabriqués. Les autorités régionales de Fukushima recensent encore 136 000 réfugiés dont la vie reste difficile. De nombreuses familles sont disloquées. Quand elles vivaient à plusieurs générations sous un même toit, elles n’ont pas trouvé à se reloger ensemble. La recherche d’un nouvel emploi a aussi conduit à des séparations. Les personnes les plus fragiles payent un lourd tribut : le nombre de décès officiellement liés à l’évacuation à Fukushima est maintenant de 1 656. C’est beaucoup comparé aux deux autres provinces touchées par le tsunami : l’évacuation des côtes a entraîné 434 décès à Iwaté et 879 à Miyagi. 90% des personnes décédées à cause du stress et des mauvaises conditions de vie avaient plus de 66 ans.

Le gouvernement japonais s’apprête, pour la première fois, à lever l’ordre d’évacuer dans le hameau de Miyakoji à Tamura à partir du 1er avril 2014. Il y avait 358 âmes (117 familles) avant la catastrophe et les travaux de décontamination sont officiellement terminés depuis juin 2013. Les habitants peuvent rentrer pour réparer leur maison, et même dormir sur place s’ils le souhaitent.

 

La décontamination n’a eu lieu qu’à proximité des habitations et lieux de vie

Dès que l’on s’éloigne un peu de ces îlots où le gouvernement souhaite que les populations reviennent s’installer, les niveaux de radioactivité restent élevés. Le gouvernement a pourtant dépensé des sommes folles à cette fin. Dans les territoires évacués, ce sont les majors du BTP, sans aucune expérience spécifique, qui ont remporté les marchés et qui sous-traitent le travail. Au plus bas du millefeuille de la sous-traitance, les salaires ont été ponctionnés à chaque niveau et les conditions de travail sont souvent déplorables. Outre l’embauche de SDF qui a défrayé la chronique, le ministère du travail a relevé des infractions à la législation du travail dans 40% des cas.

La pénurie de main d’œuvre n’arrange pas les choses. Il n’y a pas de solution pour les déchets radioactifs engendrés qui s’accumulent partout dans des sacs en plastique en attendant mieux. Des entreprises ont été prises sur le fait alors qu’elles rejetaient des déchets dans les rivières ou un peu plus loin dans la forêt. Cela étant, même en travaillant correctement, force est de constater que, comme autour de Tchernobyl, la décontamination à grande ampleur est simplement impossible. Il y a 70% de montagne et de forêt dans la province de Fukushima.

 

Les habitants sont partagés quant à leur retour à Miyakoji

Certains espèrent que les entreprises du bâtiment seront moins hésitantes à venir y travailler. D’autres sont contents pour l’agriculture : trois familles ont repris les cultures et espèrent que cette décision leur permettra de lutter contre les « rumeurs néfastes ». D’autres, surtout avec des enfants, demandent une décontamination plus poussée. Lors d’un retour en famille, un habitant a expliqué que ses enfants sont allés jouer dans des zones non décontaminées, sans le savoir. Il demande donc que les parents soient consultés et leur point de vue pris en compte avant de lever l’ordre d’évacuer. En vain. Sa décision est prise, il ne rentrera pas. L’expérience conduite dans ce hameau aura valeur de test. Six autres communes devraient suivre cette année.

Les populations vivant dans les territoires contaminés s’organisent pour survivre. On fait venir la nourriture de loin, on mesure la radioactivité, on fait contrôler la thyroïde par des laboratoires indépendants nouvellement créés… Le laboratoire Chikurin que le laboratoire français indépendant ACRO a soutenu est bien parti. La demande d’analyse ne diminue pas. Il a contrôlé récemment des vêtements et a trouvé un T-shirt de Fukushima avec 65 Bq/kg en césium après lavage. Il y avait 93 Bq/kg dans des vêtements de sport, toujours après lavage. La demande pour les analyses d’urine reste forte.

La population japonaise a perdu confiance dans la parole des autorités

Les dernières statistiques sur les cancers de la thyroïde chez les enfants inquiètent. Il y a 75 cas diagnostiqués, dont 33 confirmés après intervention chirurgicale, sur 254 000 enfants contrôlés. Au total, 375 000 enfants ont droit à une échographie de la thyroïde pour dépistage. Il y a déjà beaucoup plus de cas de cancer de la thyroïde que ce à quoi on s’attendait. Les autorités maintiennent qu’elles ne pensent pas que ce soit lié à la catastrophe nucléaire, avec toujours le même argument : à Tchernobyl, l’apparition des cancers est apparue 4 à 5 ans après la catastrophe. Mais il n’y avait pas eu un tel dépistage systématique et la découverte des cancers y a été plus tardive. Personne ne croit ces affirmations qui se veulent rassurantes. Et si ce n’est pas la catastrophe nucléaire qui est en cause, pourquoi le gouvernement n’étend-il pas le dépistage à tout le pays ?

Une mobilisation citoyenne qui ne faiblit pas mais ne trouve pas sa traduction politique

Un rapport d’une commission parlementaire indépendante a mis en évidence l’incompétence de l’opérateur TEPCO et des autorités japonaises, ainsi que leurs nombreuses dissimulations sur l’accident qui ont été révélées. Désormais, la population japonaise ne croit plus à cette prétendue sûreté nucléaire. Et certain-es n’hésitent plus à descendre dans la rue pour réclamer l’arrêt de toutes les centrales. La mobilisation citoyenne a atteint une ampleur inédite (jusqu’à 170 000 personnes) au cours de l’été 2012, lorsque le gouvernement, alors que plus aucun réacteur ne fonctionnait depuis le 5 mai, a voulu imposer le redémarrage des deux réacteurs de la centrale d’Ooi. Et diverses actions se poursuivent, comme le rassemblement hebdomadaire devant le cabinet du Premier ministre ou la vigie, de nuit comme de jour, devant le ministère de l’Économie, ou encore la pétition « Adieu au nucléaire » lancée entre autres par Kenzaburo Oé, le prix Nobel de littérature, qui a recueilli plus de 8,2 millions de signatures.

C’est ce refus du nucléaire exprimé par plus de 80 % de la population qui a contraint le précédent gouvernement à annoncer la sortie du nucléaire pour la décennie 2030. Depuis 2011, avec des économies d’électricité efficaces et une légère augmentation des importations de gaz, le Japon, dont 28% de l’électricité était d’origine nucléaire, a pu s’en passer presque entièrement. Et comme chacun le constate, l’économie japonaise ne s’est pas effondrée pour autant.

Mais la puissante oligarchie nucléaire japonaise, soutenue par le lobby international (dont l’AIEA), garde le bras long dans les milieux politico-administratifs, économiques et médiatiques. Lors des élections législatives en décembre dernier où la question du nucléaire
a été écartée de l’enjeu électoral, l’opinion antinucléaire n’a pas pu trouver un débouché politique. Le système électoral aidant, le PLD, le parti qui avait introduit et promu le nucléaire au Japon, a obtenu la majorité absolue. Le nouveau gouvernement du Premier ministre Abé a d’emblée remis en cause le « nucléaire zéro » et envisage la relance de la filière nucléaire. Les difficultés des victimes de Fukushima à faire entendre leurs revendications risquent d’augmenter dans une société malmenée où domine de plus en plus l’envie de retourner à une vie « ordinaire » qui incite la majorité des citoyen-ne-s à l’oubli et au déni d’une réalité trop douloureuse.

Cet article a été rédigé à partir des éléments de l’ACRO, Association pour le Contrôle de la Radioactivité de l’Ouest et du réseau Sortir du nucléaire

 

Quelle mobilisation citoyenne au Japon depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima ?

Questions à Kolin Kobayashi, journaliste indépendant, écrivain et vidéaste, il vit et travaille en région parisienne depuis 1970. Secrétaire général de «Echo-Echanges ONG France-Japon» (association loi 1901), et conseiller de la Greencoop (coopérative de consommateurs au Japon, depuis 2001), il est connu et reconnu comme spécialiste de la situation de Fukushima Daiichi et de son contexte politique et social et intervient régulièrement dans de nombreux colloques et rencontres sur ce sujet, en France comme à l’étranger. Il travaille de manière plus générale sur plusieurs questions liées à la citoyenneté, aux droits humains fondamentaux et à la démocratie. Kolin Kobayachi était la semaine dernière à Quimper, Brest et Lanmeur pour une série de conférences.

Kolin Kabayashi

 

« Une partie de la jeunesse japonaise a été extrêmement bouleversée par l’accident de Fukushima. Mes neveux et nièces par exemple, qui auparavant ne s’intéressaient absolument pas à ces questions sociales et politiques, sont allés manifester devant la diète (NDLR : parlement) et la résidence du Premier ministre. Ils essayent de capter des informations pertinentes sur le net et participent maintenant à un collectif de jeunes Japonais suffisamment conscients et qui pensent nécessaire de se solidariser pour changer la société.

A côté de cela, nous avons vu émerger des laboratoires indépendants de mesure de la radioactivité, créés par et pour la population japonaise de Fukushima, avec l’aide de quelques personnalités. Tout comme en France, le laboratoire indépendant CRII-RAD avait apporté des mesures de la radioactivité après le passage du nuage de Tchernobyl que les autorités ne pouvaient plus contester, au Japon, le laboratoire citoyen de mesures de la radioactivité autour de Fukushima (C.R.M.S.), avec l’aide logistique de la CRII-RAD, dispose maintenant d’équipement sérieux lui permettant d’effectuer des mesures indépendantes face à des mesures officielles très souvent minimisées; Ainsi, face à la manipulation volontaire des chiffres par les autorités japonaises, les laboratoires citoyens vont chaque semaine directement sur le terrain avec leurs compteurs geiger et contrôlent les denrées alimentaires puis rendent publiques les résultats. Il y a désormais une dizaine de laboratoires citoyens et cela pèse un poids certain. »

 

Plus d’infos

http://echoechanges-echoechanges.blogspot.com/

http://www.greencoop.or.jp/




Les Conseils de Développement échangent sur l’attractivité des territoires

Les Conseils de développement ont été créé suite à l’application de la loi Voynet de 1999 sur les Pays. Ces instances citoyennes participatives ont pour vocation d’aider des élus dans leur réflexions, en élaborant des propositions, en étudiant notamment les enjeux locaux, en appuyer l’élaboration des politiques de territoire du Pays, ou encore en mettant en réseau les acteurs locaux. Il existe en Bretagne 21 Conseils de développement, tous adossés à un Pays et/ou une agglomération-métropole.
Cinq d’entre eux, situés en Bretagne Ouest (Brest, Morlaix, Guingamp, Trégor-Goello, Centre Ouest Bretagne), se sont réunis récemment à Morlaix, pour échanger sur les dynamiques de leurs territoires. « C’est la première fois que cinq Conseils de développement s’associent pour une conférence-débat sur l’attractivité des territoires », rapporte Thierry Seguin, président du Conseil de développement du Pays de Morlaix. « Les objectifs de la rencontre sont d’observer les dynamiques territoriales à l’oeuvre sur la région Bretagne, comprendre les défis auxquels sont confrontés les territoires, appréhender les leviers qui favorisent l’attractivité et l’interdépendance rural/urbain. Sans oublier la sensibilisation du grand public et de la société civile à l’anticipation de ces défis », affirme Thierry Seguin.

« Des instances de plus en plus consultées par les élus »

Cette rencontre a permis également aux membres des Conseils de développement d’échanger autour d’une étude du Ceser, intitulée Les dynamiques territoriales de Bretagne en questions, publiée en juin 2013. Des questions d’autant plus d’actualité au vu de la situation économique, sociale et démographique de la région. « La Bretagne est une petite péninsule, qui connait une attractivté démographique. Mais nous devons nous battre pour continuer de faire vivre le monde économique breton », déclarent les représentants des Conseils de développement présents.
Mais comment peuvent agir ces instances de citoyens ? Quels sont leurs rôles ? « L’échelon des pays est un échelon particulièrement intéressant pour agir localement », commente Jean-Charles Ollier, président du Conseil de développement du Centre Ouest Bretagne. « La Bretagne est une région qui a une certaine avance en matière de Conseils de développement », souligne Therry Seguin. « Même si le système peut s’avérer assez lourd et complexe, ces instances sont de plus consultées par les élus. En 10 ans, il y a eu des évolutions notables », poursuit-il. « Au sein de ces structures, nous pouvons avoir un discours complémentaire à celui des élus. Nous pouvons aussi éclairer des angles morts, des domaines où l’action publique est attendue, car nécéssaire, et alerter les élus », conclut-il.

 

Plus d’infos

http://www.paysdemorlaix.com/sujet/le-pays-en-action/conseil-de-developpement/

 




Les Conseils de Développement échangent sur l’attractivité des territoires

Les Conseils de développement ont été créé suite à l’application de la loi Voynet de 1999 sur les Pays. Ces instances citoyennes participatives ont pour vocation d’aider des élus dans leur réflexions, en élaborant des propositions, en étudiant notamment les enjeux locaux, en appuyer l’élaboration des politiques de territoire du Pays, ou encore en mettant en réseau les acteurs locaux. Il existe en Bretagne 21 Conseils de développement, tous adossés à un Pays et/ou une agglomération-métropole.
Cinq d’entre eux, situés en Bretagne Ouest (Brest, Morlaix, Guingamp, Trégor-Goello, Centre Ouest Bretagne), se sont réunis récemment à Morlaix, pour échanger sur les dynamiques de leurs territoires. « C’est la première fois que cinq Conseils de développement s’associent pour une conférence-débat sur l’attractivité des territoires », rapporte Thierry Seguin, président du Conseil de développement du Pays de Morlaix. « Les objectifs de la rencontre sont d’observer les dynamiques territoriales à l’oeuvre sur la région Bretagne, comprendre les défis auxquels sont confrontés les territoires, appréhender les leviers qui favorisent l’attractivité et l’interdépendance rural/urbain. Sans oublier la sensibilisation du grand public et de la société civile à l’anticipation de ces défis », affirme Thierry Seguin.

« Des instances de plus en plus consultées par les élus »

Cette rencontre a permis également aux membres des Conseils de développement d’échanger autour d’une étude du Ceser, intitulée Les dynamiques territoriales de Bretagne en questions, publiée en juin 2013. Des questions d’autant plus d’actualité au vu de la situation économique, sociale et démographique de la région. « La Bretagne est une petite péninsule, qui connait une attractivté démographique. Mais nous devons nous battre pour continuer de faire vivre le monde économique breton », déclarent les représentants des Conseils de développement présents.
Mais comment peuvent agir ces instances de citoyens ? Quels sont leurs rôles ? « L’échelon des pays est un échelon particulièrement intéressant pour agir localement », commente Jean-Charles Ollier, président du Conseil de développement du Centre Ouest Bretagne. « La Bretagne est une région qui a une certaine avance en matière de Conseils de développement », souligne Therry Seguin. « Même si le système peut s’avérer assez lourd et complexe, ces instances sont de plus consultées par les élus. En 10 ans, il y a eu des évolutions notables », poursuit-il. « Au sein de ces structures, nous pouvons avoir un discours complémentaire à celui des élus. Nous pouvons aussi éclairer des angles morts, des domaines où l’action publique est attendue, car nécéssaire, et alerter les élus », conclut-il.

 

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A Océanopolis, le public donne son avis sur la protection de la haute mer

Jeudi, en parallèle du One Ocean Summit et de ses négociations qui se déroulaient aux Capucins à Brest, une conférence participative était organisée à Océanopolis à destination du grand public. L’occasion pour les participant.e.s de mieux comprendre les enjeux liés à la haute mer, et aussi de donner leur avis. La protection de la biodiversité et les dangers de l’exploitation des ressources, notamment minérales, ont fait partie des principales préoccupations du public.

« La gouvernance de la haute mer et la protection de la biodiversité : rendez-vous à New York ! ». C’est le nom de la grande conférence ouverte au public et proposée par Océanopolis dans le cadre du One Ocean Summit, qui s’est tenu à Brest la semaine dernière. Pour rappel, ce sommet mondial consacré à l’océan se déroulait aux Ateliers des Capucins, et a réuni des chefs d’état, des spécialistes, des collectivités locales, des ONG, des financiers…le tout sous bonne garde. Pour le grand public, direction Océanopolis, où des mini-conférences, jeux, rencontres avec des experts, stands…étaient au programme.

C’est donc jeudi 10 février, veille de clôture du One Ocean Summit, que la grande conférence participative avait lieu, dans l’auditorium. A 18h30, plus de 300 personnes, dont de nombreux et nombreuses étudiant.e.s, avaient déjà pris place sur les strapontins. A l’entrée, chacune et chacun avait reçu une carte contenant un QR Code, qui, scanné avec un smartphone, permettait de prendre part à des votes. Car ce grand temps d’échanges s’est voulu interactif : le public sera amené à voter pour trois questions. Pour chaque question, un.e spécialiste viendra d’abord expliquer les différents enjeux, puis deux autre experts viendront présenter leurs points de vue, l’un.e pour, l’autre contre. De quoi alimenter les débats et permettre aux personnes présentes de se forger une opinion en ayant connaissances de tenants et aboutissants de chaque problématique.

Pour l’heure, on démarre avec une mise en lumière des particularités de ce qu’on appelle « la haute mer , et qui n’est pas forcément aisée à définir. « Pour l’Onu, la haute mer se trouve à 380 km des côtes », nous explique Nadège Leroux, doctorante à l’Université de Montpellier. « Pour les océanographes, la frontière avec les espaces océaniques n’est pas tant cette limite juridique mais plutôt celle géophysique des plateaux continentaux ». C’est une frontière, un espace qui nous sépare, mais aussi quelque chose qui nous dit. « La conférence de ce soir s’intéresse à ce qu’on appelle des fronts, des zones de transformation. Les fronts hauturiers sont multiples, et ceux dont il sera question ce soir sont à l’interface d’enjeux d’exploration, d’exploitation, de conservation », poursuit la chercheuse. Et justement, le premier débat présenté au public évoquera le thème de l’exploitation, et plus précisément les ressources minérales des grands fonds.

C’est Jozée Sarrazin, chercheuse en écologie au laboratoire Environnement Profond à l’Ifremer qui vient présenter la problématique. « Depuis le début de l’ère industrielle, nos besoins en ressources minérales n’ont fait qu’augmenter. Ils ont littéralement explosé ces cinquante dernières années avec le développement des nouvelles technologies », explique-t-elle. Les ressources terrestres étant désormais en déclin et leur coût d’exploitation devenant important, des explorations sous-marines ont été faites et montrent que certaines ressources minérales sont présentes de façon abondante dans les grands fonds. Pour 2023, un nouveau code minier sur le sujet sera rédigé.

La question posée pour le débat est la suivante : « Etes-vous favorable à l’exploitation des ressources minérales des grands fonds ? Si oui, selon quelle modalité ? ». Après avoir écouté les arguments pour (répondre aux besoins d’un futur décarboné et assurer la transition écologique, abondance des ressources, besoin d’indépendance et processus de décision participatif) et contre (autres solutions disponibles comme le recyclage par exemple, mise en péril de la biodiversité…), le public a pu répondre à la question grâce à son smartphone. Il en ressort que 62% des votants sont pour l’interdiction totale de l’exploitation !

C’est au tour de Gilles Boeuf, spécialiste international de la biodiversité, d’évoquer le sujet des ressources génétiques marines. En effet, certaines espèces marines ont des caractéristiques et du matériel génétique qui peuvent s’avérer utiles et intéressants pour les secteurs de la biotechnologie, de l’industrie pharmaceutique, de la cosmétique ou des biocarburants. Certains pays défendent un accès libre à celles-ci, alors que pour d’autres c’est un bien commun qui doit être partagé. « Pour l’instant, elles sont en libre accès », rappelle Gilles Boeuf. Deux questions sont posées au public : « Faut-il réglementer l’accès aux ressources génétiques marines de la haute mer, et si oui, que faut-il réglementer ? » et « Faut-il partager les retombées économiques des ressources génétiques marines de la haute mer, et comment ? ». Les participant.e.s se sont prononcé.e.s pour la réglementation pour toutes les activités de recherche et de développement, et pour le partage des retombées économiques dans un fonds mondial de la conservation de la biodiversité marine.

Troisième débat, et non des moindres : la conservation et l’exploitation appliquée à la pêche. C’est à François Simard, consultant spécialisé sur le sujet, que revient la tâche de dresser un panorama de la situation, et d’évoquer la place des pêcheries dans un nouvel instrument juridique international. Le sujet est ici assez technique pour les néophytes. Néanmoins, à la question « Comment réconcilier les enjeux de conservation et de pêcherie en haute mer ? », le public a répondu en majorité pour la création d’organisations régionales de gestion de l’océan pour les activités humaines et la biodiversité.

On le voit, les citoyen..ne.s, via l’échantillon présent à la conférence jeudi soir, semblent particulièrement préoccupé.e.s par l’exploitation des ressources en haute mer, notamment les ressources minérales. Or ce point n’a pas été vraiment abordé lors du One Ocean Summit, où des engagements ont été pris concernant la pollution plastique, la création de davantage d’aires marines protégées ou encore la lutte contre la pêche illicite ou la cartographie des fonds marins. Un traité (le BBNJ) de protection de la haute mer est en discussion depuis 2018 au sein de l’Onu. Des discussions interrompues à cause de la pandémie, mais qui doivent reprendre en mars à New-York. Affaire à suivre, pour voir si les préoccupations de la société civile seront davantage prises en compte…

 


 

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Nous sommes un webmédia associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires.

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A Mellionnec, questionner les imaginaires techniques autour des savoir-faire…

Au croisement des sciences humaines et sociales, de la philosophie politique, de la science-fiction, des arts, des techniques et du bricolage, l’association Prospect Station propose, du 18 au 20 août prochain, un festival annuel autour des utopies techniques comme moyen de décloisonner les imaginaires et de déborder les frontières du réel afin de répondre aux problématiques écologiques, sociales, politiques, techniques, fictionnelles de notre temps. Ce festival a pour ambition d’interroger notre rapport aux objets techniques (tracteurs, smartphones, tournevis, réseau électrique, centrales nucléaires…) au prisme des questions soulevées par l’écologie, le féminisme et les utopies artistiques, politiques et littéraires. Sont invités dans ce cadre des chercheurs et des chercheuses à venir partager leurs travaux. Il interroge dans une perspective critique et féministe d’écologie populaire les imaginaires techniques et ses pratiques associées.

Situé en centre-Bretagne, sur la commune de Mellionnec, le festival invite des chercheur·e·s, des artistes, des artisans, des technicien·ne·s et des militant·e·s à venir présenter leurs travaux et à partager leur savoir-faire dans le cadre d’ateliers, de débats, de conférences ou de séminaires.
L’objectif du festival est de croiser des pratiques techniques et connaissances plus théoriques, savoir et faire. Faire, c’est-à-dire retrouver la connaissance pratique de certains objets techniques, savoir être bricoleur·se·s et réparateur·ice·s pour sortir du cycle de l’obsolescence, faire l’expérience d’un quotidien réinventé par mille et une tactiques et ruses, du détournement d’objet, en passant par la réappropriation de savoir-faire et la réparation, ces contournements buissonniers de la raison technicienne (sans condamner tout le mouvement industriel et ses innovations). Savoir, c’est-à-dire mettre en perspective, questionner et débattre autour des interventions de chercheur·se·s, mais aussi d’auteur·e·s de science-fiction et de professionnel·le·s et technicien·ne·s de la maintenance sur le sens, l’éthique des objets techniques, leur construction, leur transformation et leur imaginaire.

Coordination scientifique : Association Prospect Station : Fanny Lopez (Ensa Paris-Malaquais, co-dir. LIAT), Alice Carabédian (philosophe), Robin Kerguillec et Élise Feltgen (libraires à Mellionnec). En partenariat avec la Librairie Le Temps qu’il fait de Mellionnec, en partenariat avec l’association TyFilms. Financé par le laboratoire LIAT de l’Ensa Paris Malaquais et le laboratoire OCS de l’Ensa Paris-Est et l’Université
Gustave Eiffel. Avec le soutien de la CCKB.

Pourquoi un festival sur la technique et qu’entend-on par « imaginaires techniques » ?

La technique est un ensemble complexe et divers : ce sont des outils, des objets, des systèmes productifs ou extractifs, des matériaux, des savoir-faire, des filières professionnelles, des usages, des gestes… Cette grande variété peut nous faire perdre de vue l’importance de la question technique en elle-même si nous ne faisons pas un effort pour mieux la comprendre et saisir les enjeux politiques et sociaux qu’elle soulève.

D’abord, toute technique est ambivalente, et n’est jamais seulement un moyen en vue d’une fin. Qu’il s’agisse d’une brosse à dent ou d’un tracteur, l’usage d’un objet technique façonne un certain rapport au monde : il nous permet (par exemple, de retourner de la terre), et nous contraint (à utiliser de l’essence ou à engager notre corps selon la machine ou l’outil choisi). Ainsi nous sommes transformé·es par les techniques que nous employons, de façon plus ou moins heureuse. Il faut ajouter qu’à l’heure des guerres et des catastrophes climatiques, force est de constater que nous ne maîtrisons pas entièrement les effets des techniques sur le monde que nous habitons.

Puisque les objets techniques transforment notre planète et nous transforment, ils sont aussi des objets culturels. Qu’il s’agisse de systèmes en réseau (routier, ferroviaire, électrique, télécom, numérique) ou d’objets d’apparence plus solitaire (centrale nucléaire, panneau solaire, éolienne, ampoule, marteau, tracteur…), les systèmes techniques sont inséparables des imaginaires qui les soutiennent (technophile, productiviste, sobre, décroissant, anti-tech, etc.).

Si certains persistent à décrire les systèmes techniques comme des instruments au service de la maîtrise de « l’Homme » sur son environnement c’est que cet imaginaire toxique domine encore largement aujourd’hui. Ses ravages (impérialistes, productivistes, extractivistes) le signalent trop bien. Fort heureusement, la technique n’est pas un ensemble d’outils neutres, réservoir de services « universels » pour des besoins « naturels ». Au contraire, à chaque fois qu’il y a un usage technique, il y a une spécificité éthique, sociale, politique et un imaginaire associé à celui-ci.

C’est pourquoi nous avons toutes et tous affaire avec la question technique et ses récits, et des problématiques urgentes requièrent notre attention :

Comment sortir la technique de sa seule relation à la prétendue histoire du progrès et de la quête d’une rentabilité productive sans tomber dans la technophobie ? Comment se réapproprier les cultures techniques et mettre en lumière les imaginaires plus heureux et émancipateurs qui, d’hier à aujourd’hui, dessinent des mondes différents ?

La Machine dans le jardin a l’ambition d’explorer ces questions :

Nous héritons et nous dépendons d’ensembles technologiques et infrastructurels que nous devons transformer car nous ne pouvons ni revenir en arrière, ni les ignorer. Nous pensons que la critique des conditions matérielles de notre environnement et de ses pollutions irréversibles nécessite de se rapprocher du « monstre moderne » pour se saisir de l’ampleur de la catastrophe. Et mieux la contrer.

Bifurquer, rediriger, réparer, fermer ou transformer, c’est revenir sur les choix technologiques, restituer les controverses et les luttes qui font partie de l’histoire des infrastructures, de leur développement, de leur fonctionnement, de leur entretien. C’est aussi éclairer la riche histoire des alternatives aux systèmes extractivistes et capitalistes. Certaines pratiques ne prétendent pas à des solutions universalisantes. Il devient nécessaire d’écouter les utopies sociales, les imaginaires techniques écologiques, anti-racistes, féministes et émancipateurs, des plus prosaïques aux plus science-fictionnels.

En examinant les machines qui cohabitent dans le jardin planétaire jusque dans ces confins intergalactiques, ce festival porte une double ambition : questionner les formes techniques monstrueuses du capitalisme, et surtout, éclairer ses plus heureuses alternatives pour de nouveaux lendemains techniciens.

Comme nous y invitait l’écrivaine de science-fiction Ursula K. Le Guin : « Je pense que des temps difficiles s’annoncent, où nous aurons besoin de la voix d’écrivains capables d’envisager des alternatives à notre mode de vie actuel, et de voir, à travers notre société effrayée et ses technologies obsessionnelles, d’autres façons d’être. Et même d’imaginer de véritables raisons d’espérer. Nous aurons besoin d’écrivains qui se souviennent de la liberté : des poètes, des visionnaires, des réalistes d’une réalité plus vaste. »

Programme, inscriptions et informations pratiques :

https://www.calameo.com/books/006173302aa572d36f3ab  ET  https://lamachinedanslejardin.eu/