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Dans les Côtes d’Armor, la lutte contre la précarité énergétique s’organise

Échanger et partager les expériences entre les collectivités, les associations et les pouvoirs publics autour de la maîtrise de l’énergie. Tels étaient les objectifs de la journée du réseau T3D (territoires en démarche de développement durable) qui s’est déroulée mercredi 4 septembre à Ploufragan (22). Cette journée de réflexion et d’échanges était ponctuée de trente minutes d’ateliers animés par des bailleurs sociaux, (Côtes d’Armor Habitat, Bâtiments et Styles de Bretagne), des associations, (Agences locales de l’énergie du centre Ouest Bretagne et du pays de Saint Brieuc et l’Abieg) ainsi que des services de l’État (DDTM Service Planification, Logement, Urbanisme des Côtes d’Armor) et auxquels collectivités, élus, et associatifs étaient conviés.

Cette journée était l’occasion de faire le point sur la précarité énergétique en Bretagne, au moment où les foyers aux bas revenus sont de plus en plus nombreux. Pour Térèse Jousseaume, responsable du service gestion urbaine et concertation au sein de Côtes d’Armor Habitat, « 1400 logements nécessitent une rénovation thermique sur 250 communes des Côtes d’Armor. La rénovation thermique des bâtiments est en marche à partir du moment où la majorité des locataires d’un bâtiment a donné son aval, car il y aura une incidence sur le loyer qui est fonction de l’état du logement. Or, aujourd’hui, 60 % des locataires avec lesquels nous travaillons bénéficient des aides au logement».

Ne pas négliger les petits trucs simples

Rénovation thermique d’un bâtiment, ou pas, pour lutter contre la précarité énergétique, une pédagogie dans les habitudes d’utilisation des appareils électriques à la maison s’avère parfois nécessaire. Pour se faire, René Cloitre, bénévole à l’association ABIEG 22, (l’association des bénévoles des industries électriques et gazières des Côtes d’Armor), explique : « Nous menons des actions d’information auprès des familles en situation de précarité. Nous en avons accompagné 280 en 2012. De septembre à mai, soit nous nous rendons chez les particuliers, soit nous organisons des réunions dans les quartiers afin de donner des informations essentielles pour prendre conscience de la consommation énergétique d’un foyer. Par exemple, nous expliquons que la température d’une chambre doit être de 16°, 19° dans les pièces à vivre, 21° dans la salle de bains et le taux d’humidité général de la maison doit être de 40 à 60%. Autre chose, saviez-vous qu’un degré supplémentaire dans une maison équivaut à 50 euros dépensés en moyenne par an, en fonction des fournisseurs d’énergie ? ».

Communiquer et informer sans culpabiliser

« Quand on sait que les réfrigérateurs et les congélateurs représentent 30% de la facture d’électricité, tout un tas de gestes sont bons à savoir pour réduire la facture. Nous faisons en sorte que les familles assistent aux réunions organisées, si le bouche-à- oreille fonctionne, ce n’est pas toujours facile de toucher le plus grand nombre. Et l’écoute, l’encouragement et une bonne pédagogie, restent les meilleurs moyens pour que le message passe. » explique Gérard Guyot, autre bénévole à l’ABIEG. Il ajoute : « au terme de nos visites nous offrons un thermomètre aux familles. Cet outil leur donne la possibilité de jauger de leur consommation en temps réel.»
Pour mener à bien ses actions, l’ABIEG signe des conventions de partenariats avec bailleurs, les CCAS, la mission locale, le conseil général…

Rénover pour valoriser son patrimoine…

Si pour certains, la rénovation thermique des bâtiments est une démarche longue et coûteuse, pour d’autres, elle s’avère nécessaire, et pas forcément pour la planète ni pour le portefeuille. « L’argument très développé par les citoyens n’est pas tant rénover pour réduire la facture énergétique, mais rénover pour apporter de la valeur au capital immobilier » explique Pierre Boube, architecte au sein de la SCIC ECLIS, conseil et formation en écoconstruction.

Créer un réseau adapté…

Autre acteur de la maîtrise de l’énergie sur le territoire : l’agence locale de l’énergie (ALE), du Pays de Saint-Brieuc. Elle participe à la mise en place du dispositif Virvo’lt ma maison*. Objectifs ? Rénover des bâtiments et maîtriser l’énergie consommée. « Pour mettre en place un réseau adapté à ces projets, nous communiquons sur des formations liées à ces thématiques afin que les artisans y participent et obtiennent un label de compétence en éco-construction. Pour ce faire, nous sommes en lien avec la CAPEB, la chambre des métiers… Le nombre d’artisans possédant ces labels ont été multipliés par deux», explique Thomas Laporte, directeur de l’ALE. Un réseau est ainsi créé entre les banques, les entreprises, et les bureaux d’études. Les artisans labellisés y trouvent leur compte, les banques sont mieux informées et plus ouvertes aux prêts. « Le projet "Virvolt ma maison" creuse petit à petit son chemin. Il y a une inertie au démarrage avec le montage des travaux et les délais de chacun , mais les citoyens ont la volonté de s’informer».

Quant aux espaces info-énergie du Pays de Saint-Brieuc attachés à l’agence, ils ont créé 1500 contacts supplémentaires depuis mars 2013, dont 350 dossiers éligibles au programme Vir’volt ma maison, et 40 dossiers en cours de montage.

…Et miser sur l’accompagnement

« La réglementation thermique des bâtiments évolue. Le besoin d’anticiper est primordial. La RT 2020 doit mobiliser ces réseaux de formateurs, il faut donc aider les entreprises, les artisans, à s’adapter à ces nouvelles réglementations », explique Didier Bazin, chef de Service de la Prospective, de l’Evaluation et du Développement durable au conseil général des Côtes d’Armor. Il ajoute : « Des journées comme celle-ci permettent l’échange de bonne pratiques, elles font avancer les choses, l’existence même du réseau T3D nous autorise à penser que l’on peut échanger, construire ensemble, et c’est bien à partir de ces démarches que l’on veut enclencher un développement durable. Il n’est pas question de profiter de solutions clés en main, mais de construire nous mêmes, à travers ces échanges d’expériences, et en faveur d’un meilleur avenir pour l’humain ».

 

*Quel est l’objectif de l’opération Vir’-Volt ?

L’Ademe et la Région Bretagne ont souhaité expérimenter une opération pilote de Maîtrise de la Demande d’Electricité, sur une durée et un territoire restreints. C’est le Pays de Saint Brieuc qui a été choisi. Durant 2 ans (2008-2010 : phase test), des actions expérimentales ont été menées dans une large gamme de secteurs (logement
, tertiaire, collectivités, industries…), afin d’inciter à la réalisation de travaux de MDE.

Ces actions seront évaluées (économies réalisées, coût, difficultés et freins et rencontrés…). Les plus pertinentes d’entre elles seront ensuite dupliquées sur le territoire pendant 3 ans (2010-2013 : phase de déploiement). Sur cinq ans, les objectifs de l’opération sur le Pays de Saint Brieuc sont de réduire :

• les consommations de 6% (78 GWh/an)
• la demande en pointe de 10% (20 MW)

Plus d’infos:

https://sites.google.com/site/alesaintbrieuc/Accueil

www.cotesdarmorhabitat.com

www.virvoltmamaison.fr

 




Ecophyto : un bon plan ?

Une réduction de 20% de l’usage de pesticides à l’horizon 2020 et de 50% d’ici 2025. Tels sont les nouveaux objectifs annoncés par Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture, vendredi. Accompagnés d’un nouveau calendrier (L’objectif initial de 2018 est abandonné, ndlr), ils forment le socle de la nouvelle mouture du Plan Ecophyto. Lancé dans la foulée du Grenelle de l’Environnement, le plan avait pour ambition de réduire « si possible » l’utilisation des pesticides de 50% d’ici 2018, dans le pays qui en est le 3ème consommateur au monde. Mais entre 2011 et 2012, la consommation de ces mêmes produits a augmenté en France de 9,2%. D’où la nécessité de « relancer » le plan. Lequel doit être inscrit « dans une démarche d’agro-écologie », selon le ministre Stéphane Le Foll.

Parmi les nouvelles grandes orientations du plan figure le développement du « biocontrôle », c’est-à-dire l’ensemble des méthodes de protection des végétaux par l’utilisation de mécanismes naturels (algues, insectes…). Le biocontrôle fera d’ailleurs l’objet d’un programme de recherche et développement spécifique. Autre levier mobilisé: le réseau des fermes Dephy, exploitations volontaires pour réduire leur utilisation de pesticides. L’objectif est de les développer et de faire passer leur nombre de 1900 à 3000. La recherche pluridisciplinaire des impacts des produits phytosanitaires sur la santé et l’environnement sera aussi intensifiée. Sur le plan financier, l’enveloppe initiale du plan qui était de 40 millions d’euros sera augmentée de 30 millions supplémentaires.

« Changer de modèle agricole, c’est mieux!’

Les réactions ont été nombreuses et diverses à l’annonce de ce plan version 2. Les industriels, regroupés au sein de l’UIPP (Union des industries de la Protection des Plantes), rejettent ainsi « Tout objectif de réduction chiffré ». « L’objectif pour nous est de réduire les impacts (sur l’eau, sur la santé…), pas les quantités », a indiqué à l’Afp Eugénia Pommaret, directrice générale de l’UIPP. Du côté de la Confédération Paysanne, on « s’inquiète de l’écart entre les discours et les politiques mises en place. En germe, il y a le risque de fournir un label « agro-écologique » à tous, comme on y est parvenu avec le verdissement de la Pac ». Pour Greenpeace, « Ces annonces vont dans le bon sens mais sont encore trop faibles pour faire changer les pratiques ! Réduire l’usage des pesticides, c’est bien. Changer de modèle agricole, c’est mieux ! ».

Jacques Caplat, agronome breton, a réagi également sur son blog. Selon lui, « En l’état, même avec des trésors d’imagination et de confiance irrationnelle, je ne vois pas comment un plan qui met en exergue des résultats très insuffisants pourrait prétendre obtenir des résultats suffisants, comment un plan qui aménage à la marge le modèle actuel pourrait permettre de changer les systèmes agricoles. Il serait temps d’arrêter de se cacher derrière des annonces et des postures. Pour baisser de 50 % l’usage des pesticides en France, il faut changer d’agriculture. Et pour changer d’agriculture, il faut le vouloir, le dire et engager de vraies mesures de fond ». Le débat est donc toujours en cours, et trouvera sûrement des échos dans la consultation publique qui précédera la publication du nouveau plan Ecophyto en juin.

 

Remise des prix Zéro Phyto

 

La Région Bretagne a remis les Prix « Zéro Phyto » lors des Carrefours de l’Eau, qui se sont déroulés à Rennes jeudi 29 janvier dernier. Vingt-huit nouvelles communes ont ainsi été récompensées, portant le nombre de communes bretonnes n’utilisant plus de produits phytosanitaires à 167. Actuellement, ce sont près de 70% des communes qui sont engagées dans un processus de réduction d’utilisation des produits phytosanitaires dans la région.

Les jardineries signataires de la charte « Jardiner au naturel, ça coule de source ! » ont été également mises à l’honneur. En la signant, celles-ci s’engagent à faire baisser durablement les ventes de pesticides de synthèse tout en augmentant les ventes de produits alternatifs, non chimiques. Cette année, ce sont 22 jardineries qui ont été distinguées, portant le nombre de jardineries engagées en Bretagne à 237.

 

 

Pour en savoir plus

http://agriculture.gouv.fr/Conference-an-1-agroecologie

Le site de Jacques Caplat

http://www.generations-futures.fr/pesticides/revision-du-plan-ecophyto/

http://www.bretagne.fr/internet/jcms/prod_232654/la-region-valorise-les-nouveaux-adeptes-du-zero-phyto

Un reportage de nos confrères de Reporterre sur une ferme Dephy

 

 




Une « Vague citoyenne » pour prendre en main la gestion de l’eau

« Vague Citoyenne » est un documentaire de François Guieu, qui suit durant six années le parcours de millitants luttant contre la privatisation de l’eau en région parisienne. Actions « coup-de-poings », rassemblements, manifestations…sont donc au programme. « La ligne directice du film, ce sont ces hommes et femmes qui se battent pour que l’eau soit reconnue comme un bien commun », explique le réalisateur. « Ce qui est mis en lumière, c’est leur combat contre les multinationales qui tentent de s’approprier ce bien commun qu’est l’eau. Certains sont plus dans l’actions, d’autres plus dans les idées, d’autres encore dans la désobéisance civile… », précise-t-il. Un mouvement qui prend de l’essor, selon François Guieu. « De plus en plus de villes retournent actuellement en régie publique ».

Le documentaire permet donc d’aborder la mobilisation des citoyens, et ses effets, sur un pan de la politique de l’eau. Une porte d’entrée idéale pour aborder la consulation publique sur l’eau, lancée par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, et qui se déroule jusqu’au 18 juin. Mais à quoi sert cette consultation ? « Elle permet de donner son avis sur les grandes lignes directrices du Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux », explique Bénédicte Compois, du CPIE Pays de Morlaix-Trégor, structure du territoire menant également des actions de sensibilisation autour de cette consultation. Comment alors les citoyens peuvent y participer ? « En remplissant en ligne ou en version papiers le questionnaires. Certes, il peut s’avérer ardu et peu pédagogique. Mais c’est une opportunité pour informer et mieux communiquer sur la gestion de l’eau », argumente Bénédicte. « L’expression de chacun joue le rôle de thermomètre dans le corps social », commente Guy Pennec, maire de Plourin-Les-Morlaix et président du Syndicat Mixte du Trégor. Cela peut être alors un premier pas vers « un contre-pouvoir citoyen qui est de plus en plus actif et a des résultats », comme le constate François Guieu.

 

 

 

 

Visionnez la bande-annonce du film « Vague Citoyenne »

 

 

Plus d’infos

www.vaguecitoyenne.org

 

Pour répondre au questionnaire sur la consultation du public sur l’eau, et avoir plus d’informations, rendez-vous sur le site http://www.prenons-soin-de-leau.fr/

 

A lire aussi

http://blog.mondediplo.net/2015-06-13-Le-lobby-de-l-eau-histoire-d-une-mainmise-inique

 

 

 




Corinne Cuénot ou l’art du fer… dans la dentelle

Plasticienne installée à Tréguier depuis quelques années, Corinne Cuénot s’est lancée jeune dans la peinture au contact d’un grand-père peintre de paysage. A 19 ans, elle entrait dans un atelier préparatoire aux Beaux-Arts à Port Royal, puis de 1983 à 1989, elle devint élève de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris. Après une quinzaine d’années de pratique picturale, elle quittait Paris pour les Côtes d’Armor, et débuta la sculpture.

Très vite, le fil de fer s’impose comme son matériau de prédilection. Elle y joint d’abord du fil de  lin, de la toile de jute et plus récemment de la cire d’abeille. Son travail s’apparente souvent à du tissage, celui de la dentellière ou de l’araignée, un travail foncièrement féminin. Elle parle du temps, celui qui passe, qui abime parfois et qui détruit ; elle parle des corps, de leur fragilité, de leurs métamorphoses…

Trois questions à Corinne Cuénot :

Pourquoi avoir choisi le fil de fer ?

« Je travaille ce matériau un peu comme une dentellière ou une couturière ; j’aime cette matière d’apparence très froide (bleue acier) qui prend au fil du temps, en se patinant ou plutôt en s’oxydant, une couleur plus chaude, presqu’une matière vivante, puisque la rouille, si on n’y prêtait attention, la rongerait comme une maladie. Le fil se modèle à l’infini, joue avec la lumière en projetant des ombres portées qui provoquent une extension de l’œuvre.

Et les robes d’insectes ?

J’ai introduit des insectes dans mon travail alors que je travaillais sur des globes de mariés, ils symbolisaient la décrépitude, le grignotage du temps. Pour la cape de cérémonie qui représente une montée de coléoptères, mon idée était de construire un vêtement qui projetterait les ombres des insectes sur la personne qui la revêtirait. Il y a l’idée de transformation, de passage d’un état à un autre, d’un corps finissant et renaissant. Beaucoup de mes pièces sont en fait des vanités*.

Dans ma série de parures éphémères (robes, châle, gants, pantoufle de vers), j’ai voulu traduire la fragilité et l’impermanence des êtres, du monde vivant. C’est aussi une référence aux robes de « Peau d’âne » dans le film de Jacques Demy, un de mes films cultes. L’épisode des robes me fascine toujours autant et l’impossibilité ou presque de recréer les merveilles de la nature sur celles-ci est un défi que j’avais envie de tenter.

Pourquoi avoir choisi de vivre en Bretagne ?

Parce que, avec mon compagnon, nous partagions ce même désir et amour pour cette région. J’ai besoin de me sentir bien et en parfaite harmonie avec le lieu où je vis, c’est une condition d’épanouissement pour mon travail. Je ne sais pas si mes réalisations auraient été différentes ailleurs, mais c’est ici que je veux vivre et créer.

 

*La vanité est un genre pictural appliqué aux natures mortes, mettant en contraste des éléments symbolisant d’un côté la vie, l’activité, la nature et de l’autre la mort. Le terme « vanité » signifie littéralement « souffle léger, vapeur éphémère ».

Cet article a été rédigé sur la base du dépliant – fort bien tourné – remis aux visiteurs de l’exposition « Au fil du conte » par les organisateurs.

www.corinne.cuenot.free.fr

http://www.le-vallon.fr/le-vallon_art-visuel_expo.htm

 




Mobilisation extraordinaire sur les réseaux sociaux contre la pêche destructrice en grande profondeur

Cette méthode de pêche qui ratisse les fonds marins jusqu’à 1800 mètres de profondeur est combattue depuis des années par l’association BLOOM. Une pétition mise en ligne sur le site de BLOOM en juin 2013 avait recueilli 26 000 signatures en cinq mois. Mais depuis lundi 18 novembre, le compteur explose avec plus de 260 000 signatures recueillies au moment où ce mail vous parvient (voir la progression sur : http://petition.bloomassociation.org/). De fait, le serveur de BLOOM n’a pas tenu la charge et pendant 12 heures hier, la pétition n’était plus accessible en ligne.

Quelle est l’étincelle qui a mis le feu aux poudres des réseaux sociaux ?

Le lundi soir 18 novembre, la dessinatrice Pénélope Bagieu poste sur son blog (http://www.penelope-jolicoeur.com/2013/11/prends-cinq-minutes-et-signe-copain-.html) une planche illustrée, savoureuse et hilarante, qui dénonce le scandale financier, social et environnemental de la pêche profonde réalisée par une dizaine de navires français, dont une majorité appartient à Intermarché. Le Huffington Post et Rue 89 demandent immédiatement à la dessinatrice star des réseaux sociaux s’ils peuvent partager son billet, le buzz prend.

La pétition de BLOOM recueille actuellement 10 signatures par seconde. Cette extraordinaire mobilisation des Français se produit à 19 jours d’un vote décisif du Parlement européen sur l’avenir des pêches profondes : le 10 décembre prochain, les 766 eurodéputés devront décider s’ils acceptent la proposition de la Commission européenne d’interdire la méthode de pêche du chalutage profond, dénoncée par plus de 300 chercheurs comme "la plus destructrice de l’histoire." (Voir : http://www.bloomassociation.org/une-petition-et-la-mobilisation-de-centaines-de-chercheurs-pour-rappeler-a-francois-hollande-dhonorer-ses-engagements/).La Commission européenne ne propose pas l’interdiction de toute pêche en profondeur mais seulement l’élimination des méthodes de pêche les plus destructrices. Elle propose par exemple la conversion à des méthodes de pêche moins impactantes pour l’environnement et plus bénéfiques pour l’emploi comme la palangre.

Une analyse économique de la New Economic Foundation, rendue publique hier (http://s.bsd.net/nefoundation/default/page/-/images/publications/Deep_Trouble_FRENCH.pdf) révèle que le chalutage de fond utilisé par les énormes navires de pêche industrielle est l’une des techniques de pêche les moins performantes du point de vue du nombre d’emplois créés par tonne de poisson capturée. Selon eux, la palangre génère 6 fois plus d’emplois que le chalutage de fond.

"Depuis la sortie de la proposition de règlement par la Commission européenne, les conglomérats industriels impliqués dans la pêche profonde et les élus n’ont fait qu’agiter la grande menace de la perte d’emplois que celle-ci engendrerait, en avançant des chiffres fantastiques qui n’ont fait qu’enfler au fil du temps, sans aucune justification rationnelle. La réalité, c’est que s’ils acceptaient la proposition de la Commission européenne de se convertir à la palangre, ils créeraient des emplois ! Mais cette option n’est jamais mentionnée car ils n’ont visiblement aucune volonté d’alourdir leurs comptes d’exploitation avec des salaires et charges sociales supplémentaires" explique Claire Nouvian, fondatrice de l’association BLOOM. "Le joker "emplois" est donc opportuniste et malhonnête, mais personne n’est dupe au niveau européen. Nous espérons simplement que les Bretons ne se laisseront pas berner par cette construction d’une fausse menace sociale."




Un Breizh storming géant à Guichen !

Rassemblés autour d’une déclaration commune dévoilée lors du Festival de la Transition à Cluny*, les membres du Collectif pour une Transition Citoyenne lancent un appel à amplifier ce mouvement citoyen. Chacun-e peut faire sa part !

Nouvelles formes de mobilisation : un Forum ouvert.

Cette année, le Salon Ille et Bio à Guichen ouvre un large espace d’intelligence collective, pour que chacun-e d’entre vous puisse participer, échanger et se mettre en route concrètement. Citoyen-ne, élu-e, porteur/porteuse de projet, entrepreneur/entrepreneuse, les acteurs/actrices locaux des Transitions invitent chacun-e d’entre vous à participer à un Forum ouvert, les 11/12/13 octobre 2013, au salon Ille et Bio de Guichen. Pas d’ordre du jour préétabli, c’est vous qui le faites. Venez avec vos expériences, vos motivations et l’envie de répondre à cette question : Des solutions concrètes existent déjà pour rendre possible les transitions en douceur. Mais comment coopérer pour les rendre plus visibles et accessibles ?

Créer et agir ensemble.

A l’issue des ateliers de discussions, des plans d’actions seront construits. Livre blanc, projet de territoire, plan d’action à moyen long terme, scénario de film… nous faisons appel à toutes les créativités !
Autour du Forum Ouvert seront organisés des conférences-débats, des ateliers, des films, des expressions artistiques et aussi des surprises…
Les rues et places du salon feront scène ouverte pour une ambiance festive, avec des
chorales, des musiciens, des artistes de rue…. Un forum ouvert sur l’éducation se tiendra également sur le salon le dimanche.
 

Associations organisatrices :

Cohérence, Culture Bio, la Manufacture de l’Ecologie Réaliste, les Colibris Pays de Rennes et national, le Collectif national pour la transition citoyenne, les Amap d’Armorique, le Printemps de l’éducation, le Collège Montessori, l’Ecole des capucines, Bretagne Durable et Solidaire, Mouvement de la paix 35, ccfd-Terre solidaire, Radio Laser, le Syndicat National des Radios Libres, la Coordination des radios locales et associatives de Bretagne, Bretagne Vivante, l’Institut de Silfiac, Pekea, Galleco 35, CNL, le Cridev, Attac Rennes, l’Association Âge de Faire, le Plan ESSE, les Indignés Saint-Brieuc, REcit Bretagne, PARASOL, Sortir du Nucléaire-Pays de Rennes, Bretagne Cens, Acipa, Eoliennes en Pays de Vilaine, Energie partagée, Cyber@cteurs, La Nature en Ville…

Et d’autres à venir dans les champs de la création d’emplois, l’agriculture citoyenne et territoriale, les résistances OGM et gaz de schiste, l’économie sociale et solidaire, la solidarité internationale, l’économie collaborative, les énergies renouvelables, l’environnement, le commerce équitable, la relocalisation, la sobriété heureuse, le forum social mondial…

Rejoignez-nous !

 

 
Plus d’infos

www.illeetbio.org/

 

Programme disponible sur www.illeetbio.org/wp-content/uploads/2013/07/depliantV5.pdf