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Semer des graines pour cultiver nos humanités

Le monopole des semences et de l’agriculture est aux mains de grandes multinationales, ces mêmes grosses firmes qui tentent d’imposer des OGM qui ne disent pas leur nom.

Ce mois-ci (24 janvier) l’UE s’apprête à faire voter une déréglementation totale des nouveaux OGM, les Nouvelles Techniques Génomiques. Ces NTG recouvrent un champ de plus en plus étendu de biotechnologies, et leurs promoteurs veulent les faire échapper à la réglementation européenne en affirmant qu’elles sont sans danger puisqu’elles permettraient de « modifier des séquences génétiques sans introduire de gène étranger dans le génome ». Si cette déréglementation est votée, si ces NTG sont validées, plus rien n’avertirait le consommateur, ni l’apiculteur, de la présence d’organismes modifiés. Et rien ne permet de dire que l’éventualité de leur diffusion dans la nature serait sans effeti.

A l’opposé de ces firmes aux projets fondés sur les biotechnologies, des citoyens, des agriculteurs , de syndicats ou coopératives œuvrent à maintenir l’accès libre aux graines et semences, à leur usage, et à retrouver la diversité plus large qu’elles offrent. Parmi ces coopératives, et en Bretagne, Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz.

 

Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz

Graines de Liberté est à l’origine une association qui rassemble des maraîcher.ères, des céréalier.ères, des pépiniéristes, des éleveurs-éleveuses, des chercheurs-chercheuses, des détaillant.es, des artistes, des habitant.es et amateurs-amatrices de jardins. Cette association est ensuite devenue SCIC, une société coopérative d‘intérêt collectif. Son objet social est de promouvoir l’usage, la production et le travail de sélection de semences « variétés-populations » en Bretagne, et de contribuer à la reconnaissance du métier d’artisan semencier. Il s’agit aussi de considérer les semences de variétés populations comme des biens communs, libres de droit, et à pollinisation libre. L’entreprise basée à Quimper, est jeune. Son idéal n’est rien moins que ce qu’indique son nom : la liberté de promouvoir, proposer, retrouver, travailler à un autre rapport à l’agriculture, et à l’alimentation. De reconsidérer aussi ce qu’est fondamentalement la graine : une puissance en soi qu’un vent libre, qu’un geste libre, transporte et dépose à l’endroit précis où sa force pourra se redéployer et s’adapter. Et cela dans un cycle en théorie éternel. On a tendance à l’oublier. La devise de Graines de Liberté – Hadou ar Frankiz, « Des graines pour cultiver nos humanités » peut intriguer ; mieux (c’est ce qu’elle cherche à faire) elle peut nous interpeller : le jeu sur les mots est on ne peut plus sérieux. Sans doute nous appelle-t-on à la réflexion sur les liens nature-culture en une modernité qui semble vouer un culte à la technologie, c’est-à-dire à elle-même. Et qui oublie ce qui la constitue aussi : le partage des savoirs, la transmission dans le temps, la sagesse qu’il y a à regarder la nature dans ce qu’elle a de stupéfiant : la graine et sa puissance de vie.

« Mais ils avaient la poignée de graines dans leur poing et la graine a une force électrique qui traverse les peaux les plus coriaces et illumine les cœurs les plus sauvages ».

Jean Giono, Que ma joie demeure .

Crédit : Laurent Vanhelle

 

 

Les semences Variétés-populations contre les semences Hybrides F1

Les semences de variétés-populations (ou semences paysannes) sont l’origine de l’agriculture. Les pratiques des agriculteurs ont consisté jusqu’au XXe siècle à choisir une part de leur récolte pour en prélever les graines afin de réensemencer les champs l’année suivante, sélectionnant ces plantes appelées à devenir porte-graines en fonction de leur capacité à s’adapter à un climat, à un milieu, à un territoire, à l’évolution des goûts.

Au XXe siècle, à partir des pays industrialisés, ces semences ont été progressivement remplacées par des semences élaborées en laboratoire pour améliorer la productivité des récoltes et répondre à des exigences industrielles – de rendement, de stockage, de livraison, etc : ce sont les semences dites hybrides F1 en majorité. Ces semences hybrides F1 engendrent des plantes toutes identiques entre elles, homogénéité qui concerne les aspects physiques : taille, forme, couleur des fleurs, goût des fruits etc. Mais elles ont un défaut de taille : si un agriculteur les ressème l’année suivante, la productivité diminue, la plante dégénère et perd ses caractéristiques initiales. Le cultivateur doit donc racheter des semences ou des plants à chaque saison, ce qui conduit à l’érosion de la biodiversité et à la standardisation de l’alimentation, à un appauvrissement du vivant, mais un enrichissement conséquent des « big four », ces grands semenciers que sont Bayer-Monsanto, Corteva, Syngenta et BASF. Cette obsession de l’homogénéité dans la sélection variétale, obtenue par le contrôle de la sexualité et la consanguinité des plantes en vue d’obtenir la « lignée pure » d’une variété, a donc pour conséquence une érosion vertigineuse de la biodiversité cultivée.

Qui connaît encore les Blés poulards ? Ils ont été à la base de la production des pâtes et des biscuits au Nord de l’Europe avant l’importation au XXe siècle des blés durs du sud. C’est une céréale à redécouvrir.

« Si on avait fait du blé de notre race, du blé habitué à la fantaisie de notre terre et de notre saison, il aurait peut-être résisté. Tu sais l’orage couche le blé ; bon, une fois. Faut pas croire que la plante ça raisonne pas. Ça se dit : bon on va se renforcer, et, petit à petit, ça se durcit la tige et ça tient debout à la fin, malgré les orages. Ça s’est mis au pas. »

Jean Giono, Regain – 1930.

http://informations-documents.com

Des Graines d’un Paris et d’une Bretagne d’avenir

Avant Graines de liberté, il y avait eu la campagne Graines d’un Paris d’avenir, joli nom à tiroirs pour raconter la première aventure des graines libres sur le territoire parisien : douze variétés populations issues du patrimoine alimentaire avaient pu être réintroduites, à la place des fameuses F1 ou autres CMSi. Cette opération était portée par l’association Mingaii, par l’Alliance des cuisiniers de SlowFood en Franceiii, et l’OPASE, organisation professionnelle des artisans semenciers. Ont pu être ainsi recultivés l’oignon jaune paille des Vertus, le poireau de Gennevilliers, le chou de Milan de Pontoise, la betterave crapaudine, la laitue batavia blonde de Paris, et quelques autres légumes oubliés.

Le pari suivant, Graines d’une Bretagne d’avenir, est lui aussi le fruit d’un partenariat, qui regroupait Minga, l’Alliance SlowFood des cuisiniers, le Groupement des agriculteurs biologiques du Finistère et le Syndicat des artisans semenciers grâce auxquels ont pu être remis sur les étals le melon petit gris de Rennes, la tomate précoce de Kemper, l’avoine panache de Daoulas, et le fameux piment de la frite ar Faouiv (jolie histoire que celle de cette « frite ») !

De Graines d’une Bretagne d’avenir à «Graines de liberté – Hadoù ar frankiz»

La création en 2019 de l’association Graines de Liberté a été suivie de sa transformation en société coopérative d’intérêt collectif qui regroupe 17 producteurs bretons associés, le siège social est à Quimper. Elle travaille avec des chercheuses de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) en remettant en culture des variétés anciennes. À la base de ces filières, ces semences sont essentielles pour développer une alimentation moins riche en viande, plus nutritive, plus goûteuse et plus accessible. Comme l’indique leur présentation : « La promotion de semences de variétés populations et la reconnaissance du métier d’artisan semencier sont indissociables de la bataille contre les anciens et nouveaux OGM, contre l’artificialisation et la privatisation du vivant. Parce que c’est un enjeu de territoire, le développement de la production de ces semences est aussi étroitement lié au renforcement des services public en milieu rural. Parce que la semence de variétés populations est un bien commun qui nous permet de mieux comprendre notre rapport aux autres espèces vivantes, la promotion du métier d’artisan semencier a besoin d’une recherche publique indépendante. » C’est donc bien un projet politique, au sens noble du mot, c’est-à-dire qui concerne la vie, dans la Cité, des individus et de leurs biens communs.

Un savoir, un savoir-faire : un métier

Le travail d’un artisan-semencier  est fondamental : il consiste à suivre de près la vie des plantes, jusqu’au moment de la récolte des graines, et à appliquer alors les protocoles stricts nécessaires pour les sécher, trier, tester, conserver, ensacher, commercialiser. L’artisan semencier détient et met en œuvre un savoir-faire qui lui permet d’accompagner le développement de populations de végétaux sur leur cycle complet, de la graine à la graine selon un mode de culture inscrit dans un écosystème. L’artisan-semencier est un chercheur producteur de biens communs mais il affronte ces nouvelles formes d’enclosuresv que représente aujourd’hui la privatisation des gènes via la production de brevets, le tout sous la pression des financeurs.

Les deux campagne qui ont précédé Graines de Liberté promouvaient l’usage des semences variétés-populations auprès des maraîchers, des jardiniers, des paysagistes ; la reconnaissance des qualités des légumes qui en sont issus auprès des cuisiniers, des transformateurs, des épiciers, des mangeurs ; la création d’un catalogue de semences produites en Bretagne, issues de la diversité des sols, des goûts, des modes de culture, des climats et des écosystèmes du territoire ; la reconnaissance du métier d’artisan semencier dans le respect de tous les travailleurs des filières alimentaires, et la création d’établissements coopératifs d’artisans semenciers en Bretagne.

Une première collection de 15 variétés de légumes et céréales a été mise au point, qu’on peut découvrir dans un livre édité par Locus Solus (Graines d’une Bretagne d’avenir). Cette collection s’est depuis bien agrandie et dispose d’un stock de 80 variétés, disponibles sur le marché de Quimper, et dans de nombreux points de vente (voir la liste plus bas) mais aussi dans des librairies indépendantes.

«  Nous avons été trop longtemps gouvernés par l’uniformité, et l’uniformité est un indicateur du fascisme. Nous devons maintenant nous orienter vers la célébration de la diversité, symbole de liberté. Ensuite, vous pouvez agir à votre échelle : même avec un petit pot de plante dans votre salon. Un basilic, un romarin, peu importe… Sauvez cette graine et sa liberté. Et en sauvant sa liberté, sauvez la vôtre ».

Vandana Shivai

Il s’agit d’essaimer … et de disposer d’un capital qui permette la production, la diffusion, l’information, et la formation.

Les mots choisis pour la communication de Graines de liberté l’indiquent assez, on ne peut pas privatiser une graine, sauf à s’accaparer l’avenir et la vie . Graines d’un Paris d’avenir, d’une Bretagne d’avenir, Hadoù ar Frankiz : la semence reste un bien commun libre, et prépare ou assure en quelque sorte l’avenir dans un contexte et en un temps où il peut paraître redoutable à bien des égards.

Il faut ainsi encourager sa diffusion, et pour cela, transmettre les expériences et réalisations convaincantes, comme à Penmarc’h par exemple. La ville a signé une convention de partenariat avec la SCIC Graines de liberté. « Les jardiniers municipaux expérimentent les semences de Graines de liberté à la serre municipale depuis maintenant deux ans. L’idée est de “sélectionner des variétés adaptées au climat et à la terre, de retrouver des semences dites “population” ou paysannes qui s’adaptent et qui résistent plus facilement que les plants hybrides F1” »

Et l’expérience rencontre un succès certain auprès de la population. Elle s’adresse aussi aux enfants des écoles avec lesquels sont menés des ateliers autour de la graine, et du semis (par ex la luffa qui fournira de belles éponges écologiques et efficaces).

 

Crédit : Laurent Vanhelle

 

 

La communication de Graines de liberté – Hadoù ar Frankiz – le partage des informations et des principes fondateurs – se fait aussi, peut-être avant tout, par les choix graphiques et d’images particulièrement esthétiques. C’est tout le talent du graphiste Laurent Vanhelle, partenaire indispensable de Graines de Liberté  de savoir transmettre le message par des réalisations aux lignes et signes clairement évocateurs, et d’inscrire ainsi le message de Graines de Liberté dans la liaison toute philosophique qu’il a avec le beau-et-bon – le « kalos kagathos » – des Grecs anciens.

Soutenir Graines de Liberté – Hadoù ar Frankiz

On trouvera ici la liste de points de vente où trouver les sachets de graines

https://www.grainesdeliberte.coop/qui-sommes-nous-/nos-points-de-vente/

Pour pérenniser le projet, la SCIC a besoin de capitaux afin de valoriser le travail de celles et ceux qui produisent et sélectionnent ces semences.
Tous les renseignements sont sur https://www.grainesdeliberte.coop/qui-sommes-nous-/

 

 


 

« Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y ait pas de modification génétique : des gènes peuvent être ainsi « allumés » ou « éteints », « suractivés » ou « effacés », ce qui en fait bien des OGM, comme l’avait jugé la Cour de justice de l’Union européenne dans un arrêt du 25 juillet 2018. Mais l’oligopole de l’agrochimie, Bayer-Monsanto, Corteva, Syngenta et BASF, les « Big Four » des semences, ainsi que les syndicats agricoles productivistes comme la FNSEA sont montés au créneau dès cet arrêt, avec la rhétorique habituelle : « résoudre le problème de la faim dans le monde » et « adapter les variétés végétales à des conditions climatiques de plus en plus difficiles ». Les dangers sont immenses. Tout d’abord, les consommateurs ne pourront plus savoir ce qu’ils mangent, et les labels AB, AOC, AOP, etc. n’auront plus aucun contenu. Ensuite, la dispersion de ces NTG dans la nature est irréversible, et ses effets sur la biodiversité complètement inconnus. Enfin, les OGM-NTG relèvent du droit des brevets : les « Big Four » pourront ainsi s’approprier la base de la chaîne alimentaire mondiale. Il est urgent d’arrêter cette catastrophe annoncée » Hélène Tordjman, dans Politis, le 10 janvier 2024

ii. CMS : La stérilité mâle cytoplasmique est un phénomène que l’on trouve à l’état naturel chez certaines plantes(betterave, carotte, oignon, orge, panais, tabac, radis notamment) : quelques individus d’une population sont mâles stériles. Cette aptitude peut être transférée chez une espèce ne la possédant pas naturellement via la fusion entre deux cellules.

iii. Cf https://minga.net/

 

Iv. Cf https://slowfood.fr/alliance-slow-food-cuisiniers-france/

 

V.. Le piment de la Frite ar Faou, symbole de la collection « Graines d’une Bretagne d’avenir » est un piment ramassé un jour en pays basque par Tonton Roger (dit « la frite ») qui  depuis 1970, le fait se reproduire et s’acclimater à Châteauneuf du Faou.

Vi. Terme anglais désignant la clôture d’une terre et, par extension, l’évolution qui, à partir du XVIIe siècle, conduisit à la privatisation des terres communales, provoquant du même coup la paupérisation d’une masse de paysans sans terre, dont les animaux se nourrissaient dans ces pâtures communes. Marx a fait des enclosures le début de la prolétarisation qui a permis à la révolution industrielle naissante de trouver sans difficulté la main-d’oeuvre bon marché et exploitée dont le capitalisme avait besoin.

 

Vii. https://www.plantes-et-sante.fr/articles/rencontres/223-vandana-shiva-sauver-les-grainescest-sauver-notre-liberte

 


A noter : Graines de Liberté organise une rencontre/réunion d’information le mardi 5 mars à 14h, à La Ronce, herboristerie-café, à Rostrenen




L’AlterTour actuellement en Bretagne

Depuis le 12 juillet jusqu’au 27 août, de Fontaine en Bray (76) à Brest (29), l’AlterTour 2021 rend visite aux alternatives de Normandie et de Bretagne. Les cyclistes visitent des éco-lieux, des ateliers d’auto-réparation de vélos, participent à des chantiers collectifs, des manifs à vélo, proposent des conférences gesticulées, des concerts… 3 heures de vélo en moyenne par jour, des rencontres, des chantiers collectifs, des concerts, de la joie et de la bonne humeur !

A la recherche de l’essentiel

Dans un petit recueil stimulant, supplément au N°500 de S!lence de juin 2021 (https://www.altercampagne.net/wp-content/uploads/2021/06/Recueil-2021-V02.pdf), est présentée une partie des alternatives qui accueillent actuellement l’AlterTour. A chacun.e, a été posée la question : qu’est-ce que la recherche de l’essentiel ?

« Déterminer ce qui est essentiel ou non a été très médiatisé en ces temps covidés. Malheureusement la question s’est bien trop souvent limitée aux biens marchands et non à la question ô combien plus importante : “qu’est-ce que l’essentiel ?”Et si rechercher l’essentiel n’était pas déjà une partie de la réponse ? Ne pas se satisfaire des modèles suggérés, proposés et imposés par la publicité. C’est un peu ce qu’essaye de faire l’AlterTour, non ? La recherche de l’essentiel est peut-être l’essence même de notre association. Partir à vélo pour rencontrer celleux qu’on appelle les « Alternatives ». Des personnes, qui par leurs simples existences, remettent en cause notre société consumériste. Elles suivent une autre voie, loin de la compétition, de l’exploitation et de la croissance. Nous essayons sobrement et simplement de mettre en avant d’autres valeurs, ou pourrait-on dire de chercher du sens ? Sur nos vélos, on avance sans essence et la recherche de l’essentiel nous fera cheminer. »

Les prochaines étapes bretonnes

Dimanche 8 août : Dol-de-Bretagne (0 km) Des idées plein la Terre – Étape complète

Lundi 9 août : Dol-de-Bretagne – Pleurtuit (39 km) La Maillette – Étape complète

Mardi 10 août : Pleurtuit – Saint André des Eaux (37 km) Hameaux Légers – Étape complète

Mercredi 11 août : Saint André des Eaux – Plemy (60 km) La Prairie Éducative et la Pâture Es Chène – Étape complète

Jeudi 12 août : Plémy – Saint-Brieuc (30 km) Haltes aux marées vertes, Vélo utile et Vert le Jardin 22 – Étape complète

Vendredi 13 août : Saint-Brieuc – Saint-Mayeux (40 km) Association Boquen – Étape complète

Samedi 14 août : Saint-Mayeux – Mellionnec (37 km) Eco-Domaine Le Bois Du Barde – Étape complète

Dimanche 15 août : Mellionnec (0 km) Eco-Domaine Le Bois Du Barde – Étape complète

Lundi 16 août : Mellionnec -Priziac (20 km) Ecolieu du Bel Air – Étape complète

Mardi 17 août : Priziac – Le Saint (15 km) Moulin Coz – Étape complète

Mercredi 18 août : Le Saint – Pluguffan (67 km) Kernavélo et Al’Terre Breizh – Étape complète

Jeudi 19 août : Pluguffan – Plonéis (16 km) Autour du feu – Étape complète

Vendredi 20 août : Plonéis – Sizun (60 km) Kad’Hangar – Étape complète

Samedi 21 août : Sizun (0 km) Kad’Hangar – Étape complète

Dimanche 22 août : Sizun – Cloître-Saint-Thégonnec (34 km) École alternative des monts d’Arrée – Étape complète

Lundi 23 août : Cloître-Saint-Thégonnec – Roscoff (45 km) Maison des semences paysannes de Kaol Kozh – Étape complète

Mardi 24 août : Roscoff (0 km) Maison des semences paysannes de Kaolkozh – Étape complète

Mercredi 25 août : Roscoff – Plouider (44 km) Brasserie D’Istribilh – Étape complète

Jeudi 26 août : Plouider – Brest (37 km) Le Maquis et Vert le jardin 29 – Étape complète

Vendredi 27 août : Brest (0 km) Le Maquis et Vert le jardin 29 – Il reste quelques places

http://www.altercampagne.net/

https://www.facebook.com/AlterTour/




A Morlaix, le Zéro déchet s’invite au micro des jeunes de Carré d’As

Réaliser de A à Z une première émission de radio (on apprend avec plaisir qu’il y en aura d’autres!) et faire découvrir des acteurs du territoire engagés dans une démarche « Zéro déchet » : un joli coup double que voilà pour les six jeunes volontaires actuellement en service civique au sein du dynamique Centre d’action sociale Carré d’As de Morlaix. Eco-Bretons les a suivis dans leur aventure radiophonique.

C’est avec grand sérieux professionnel et bonne humeur que Célia, Maéva, Dylan, Léa, Lucien et Sylvano se sont livrés à l’exercice, non sans trac, sous la houlette de Yann Lever, coordinateur et animateur de « Micros-Ondes & Crustacés », qui propose des ateliers radios à différents publics « pour encourager l’expression de tous, développer la confiance en soi, raconter et écouter des histoires. »

Minutieusement préparée par nos jeunes reporters-animateurs, l’émission a été enregistrée voilà deux semaines dans les locaux de Carré d’As, dans les conditions du direct. Entre les interviews de deux invités qui se sont succédés au micro, deux petits reportages instructifs auprès de celles et ceux qui pratiquent le Zéro déchet à Morlaix et alentours.

Le premier invité est Mathieu Cirou, co-créateur et co-animateur de l’association Le Repair, une recyclerie de matériaux de construction et d’équipement pour la maison qui a ouvert ses portes depuis cinq mois à Pleyber-Christ (1). Un mini-reportage nous conduit ensuite jusqu’à l’épicerie morlaisienne « Les Jeannettes » (2), face à la place Allende, où Pauline Remeur ne propose que du vrac, qui permet d’acheter la juste quantité au prix le plus juste tout en réduisant le gaspillage et la pollution. « Faire soi-même permet de réduire son budget mais nécessite une bonne organisation», précise-t-elle.

Camille Le Nan, la deuxième invitée, participe avec enthousiasme depuis plusieurs mois au défi « Famille Zéro déchet », initié et coordonné par Morlaix Communauté, avec de nombreux ateliers (3) proposés tout au long du parcours des familles volontaires pour se former sans jamais négliger le plaisir et la convivialité. Elle y voit beaucoup d’avantages : contribuer à la préservation de la planète, préserver sa santé, réduire son budget (jusqu’à 800 euros d’économies par an), nouer d’autres relations avec les commerces de proximité. Camille entend ainsi contribuer à la démocratisation du vrac pour qu’il devienne accessible au plus grand nombre de personnes.

Enfin, un second reportage présente « En vrac à l’Ouest » qui organise chaque semaine des ateliers Zéro déchet à Carré d’As, avec le témoignage d’une participante convertie au compost et aux produits ménagers faits maison.

L’émission est à écouter sur les ondes de Radio Nord Bretagne les 3 et 6 mars, à 14 h 15, et sur ce lien : https://soundcloud.com/user-538052928/carre-das-saison-3-emission-1

  1. https://www.eco-bretons.info/le-repair-ouvre-ses-portes-a-pleyber-christ-29/
  2. https://www.eco-bretons.info/jeannettes-epicerie-local-sans-dechet-morlaix/
  3. https://www.eco-bretons.info/defi-famille-zero-dechets-atelier-fabrication-de-creme-de-jour/



Festivals bretons : A vélo jusqu’au pogo !

D’après l’étude « Décarbonons la culture » du Shift Project parue en 2021, un festival comme les Vieilles Charrues, qui accueille 280 000 festivaliers sur 4 jours en zone périphérique, émet potentiellement 15656 tonnes équivalent CO2. 80% des émissions d’un événement de ce type sont liées au transport, que ce soit celui des artistes, des équipes techniques, ou des festivaliers. Comment faire pour diminuer l’impact de ces trajets sur les bilans carbones des festivals ? Certains organisateurs mettent à l’honneur depuis quelques années le vélo, que ce soit pour venir à la fête, ou pour la logistique en interne. Exemple avec deux événements, tout deux accompagnés par les Collectif des Festivals, et qui se déroulent les 26, 27 et 28 mai : Art Rock à Saint-Brieuc, et Les Petites Folies d’Iroise à Lampaul-Plouarzel (29).

 

Le Festival Art Rock, à Saint-Brieuc 

Depuis quelques années, le Festival Art Rock, qui va fêter ses 40 ans les 26, 27 et 28 mai à Saint-Brieuc, place le vélo en bonne place sur l’affiche. « On déployait déjà des actions « basiques » en terme de développement durable », explique Carol Meyer, directrice du festival depuis 2018. « Et en 2019, nous avons mis en place un parking à vélos surveillé ».Une première initiative qui en a appelé d’autres : une « véloparade » a ainsi eu lieu en 2022, le dimanche matin, dans le centre ville de Saint-Brieuc, en compagnie de l’association Vélo Utile, avec un DJ Set.

Cette année, le festival lance la collecte de compost en vélo-cargo pour l’espace restauration (4000 repas en 5 jours) , avec l’entreprise briochine spécialisée Griffon Logistique. Et va utiliser d’autres vélos électriques avec remorques pour les livraisons et la logistique entre les différents sites du centre-ville, «Cela permet de remplacer la voiture pour tous les petits trajets du quotidien sur l’événement , précise Carol Meyer.

A noter aussi, l’initiative originale d’un festivalier, qui partira de Gif-Sur-Yvette en région parisienne pour rejoindre Saint-Brieuc à bicyclette, pour un voyage de 3 jours aller et 3 jours retour !

Art Rock, comme Les Transmusicales, Les Petites Folies, en Pays d’Iroise, Astropolis, Panoramas, et le Festival Photos de la Gacilly, fait aussi partie d’un programme national sur la mobilité, baptisé « Festivals en mouvement », et qui vise à réduire « les émissions de gaz à effets de serre liées au transport, à l’horizon 2030 ». « Cette année, une grande enquête sera menée auprès des festivaliers, pour connaître leur pratique en terme de mobilité pour venir sur l’événement », relate la directrice. Deux saisons d’expérimentation suivront, et un bilan sera fait en 2025.

Plus d’infos : https://www.artrock.org/

 

 

 

Les Petites Folies en Pays d’Iroise, à Lampaul-Plouarzel (29) 

Au festival Les Petites Folies, la réflexion sur la mobilité date aussi de l’avant-covid. « Dès 2019, nous avions déjà en tête un certain nombre de questionnements sur les déplacements, notamment pour les décarbonner », explique Yann Autret, directeur du festival, qui a par ailleurs profité de la période de crise sanitaire et d’annulation des événements pour se former et passer un Master en Ecologie Industrielle et Territoriale. Dès 2022, avec le retour du festival, est lancée une première étape de réflexion sur les mobilités. « Elle s’est déclinée autour de trois axes : le co-voiturage et la co-construction des mobilités avec les festivaliers et les acteurs du territoire, le développement des transports en commun avec la multiplication des cars, et un travail autour du vélo ». Sur ce dernier axe, une réflexion a été menée avec Brest à Pieds ou à Vélo (Bapav), afin de co-construire une « caravane » de festivaliers à vélo, au départ de la gare de Brest, ce qui permet aussi une intermodalité des transports, avec le train. Le groupe a été ainsi accompagné par Bapav sur un trajet d’une trentaine de kilomètres. « Quand les cyclistes arrivent au festival, on valorise leur implication. On cherche à sensibiliser à la pratique du vélo en zone péri-urbaine, où se situe Lampaul-Plouarzel, et en zone rurale. On veut montrer que c’est possible », déclare le directeur. L’expérience est reconduite pour l’édition 2023 du festival, qui accueillera également des ateliers de réparation de vélos, toujours avec Bapav.

Plus d’infos : https://www.lespetitesfolies-iroise.com

 

 

Pour en savoir plus sur le programme « Festivals en mouvement » : https://www.lecollectifdesfestivals.org/collectif/festivals-en-mouvement/




Corinne Lepage « La coalition des citoyens a beaucoup de pouvoir »

 

 

A lire aussi

http://www.eco-bretons.info/ecomag/echos/un-colloque-autour-femmes-sant%C3%A9-et-lenvironnement

 

Plus d’infos

http://www.wecf.eu/francais/

http://www.reseau-coherence.org/

http://www.force5association.fr/

 

 

A venir, un article retraçant les moments forts du colloque.

 




AMAP: le temps d’un collectif breton est venu

« Le temps est venu, pour les AMAP bretonnes, de créer leur réseau ». C’est à partir de ce constat que s’est déroulé le nouvel an des AMAP (Associations pour le maintien de l’agriculture paysane, ndlr) de Bretagne dimanche 19 janvier à Pontivy. Quatre ateliers ont ainsi été organisés et la création d’un réseau breton a été évoquée. Comment crée-t-on ce réseau ? Doit-il être structuré ? « C’était un débat riche et intéressant car tout le monde n’est pas au même niveau » explique un participant. C’est ainsi que 12 personnes se sont engagées à rédiger la charte des futurs statuts d’une association, en respectant trois impératifs : garder la notion de collectif, garder la notion de réseau local, et garder la notion de réseau régional.

 

L’engagement : première étape de la création

 

Cet exercice de réflexion s’étend sur six mois. Et, le 15 juin prochain, un nouveau rassemblement se tiendra à Carhaix (29) pour présenter et valider ce travail. A terme, une association sera créée. « C’était une journée très positive : nous ne pensions pas trouver 12 personnes motivées, et aller si vite. Le temps qui s’écoulera entre janvier et juin est profitable. Cela permettra de savoir si pendant six mois, un travail peut être accompli » se félicite le participant. Un moyen de s’assurer de la capacité du réseau à relever des objectifs.

 
L’union fait la force !

 

L’idée de créer un collectif breton a pris le temps de mûrir dans les esprits. En effet, pour les amapiens, la mise en réseau est essentielle. Localement, elle permet de partager, trouver des solutions, faire connaître des producteurs, mutualiser, gagner du temps…. Régionalement, l’avantage est de pouvoir réfléchir sur des problématiques à la fois en agriculture ou encore dans l’aménagement du territoire. « Cela fait vivre un territoire. Rappelons que les AMAP sont internationales, leur but est d’essaimer leur projet d’installer des jeunes paysans, producteurs…Et pour cela, il faut des outils, des connaissances à partager » note le participant. D’où la création d’un réseau en Bretagne. Rendez-vous le 15 juin prochain pour la présentation du travail des personnes qui se sont engagées à relever ce défi.

A voir aussi! nos autres articles consacrés aux AMAP:

Les AMAP, un engagement en toute conscience:

http://www.eco-bretons.info/ecomag/dossier/amap-%C2%AB-un-engagement-en-toute-conscience-%C2%BB

Un réseau de distribution de paniers bio au pays de Brest:

http://www.eco-bretons.info/ecoclub/biodiversite/agriculture/un-r%C3%A9seau-distribution-paniers-bio-dans-pays-brest

Du poisson au menu des AMAP:

http://www.eco-bretons.info/ecomag/echos/poisson-au-menu-amap%C2%A0

Les citoyens investissent local:

http://www.eco-bretons.info/ecomag/dossier/citoyens-investissent-local