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Morlaix (29) : Plankton & Arts, découvrir le plancton à travers l’art et les sciences participatives.

Après Matière Grise, l’exposition qui traitait de réemploi en architecture (http://www.eco-bretons.info/morlaix-lexposition-matiere-grise-a-la-manu-reflexion-collective-et-reemploi-dans-larchitecture/), c’est au tour de Plankton & Arts d’investir les locaux de Manu en Perm (https://www.facebook.com/manuenperm/).

Convaincue de l’importance de mieux comprendre la vie dans les océans, Plankton Planet est une organisation internationale à but non lucratif, qui,r en étroite collaboration avec la Fondation Tara Oceans (https://oceans.taraexpeditions.org/m/science/les-objectifs/tara-oceans/), travaille à un échantillonnage global du plancton.

Allier science participative et recherche grâce aux planctonautes.

Si le plancton constitue le plus grand écosystème planétaire, nous en savons en réalité peu de choses. Dans un litre d’eau de mer, on peut trouver entre 10 et 100 milliards de formes de vie planctoniques allant du microbe à l’animal en passant par le végétal. Cette galaxie est aussi riche qu’importante. Le plancton est à la base de la chaîne alimentaire, absorbe du dioxyde de carbone et produit la moitié de l’oxygène que nous respirons !

C’est pourquoi, pour prédire l’avenir des océans et celui de notre biosphère, il est capital d’établir une océanographie spatio-temporelle globale de la vie planctonique. En équipant 42 voiliers de kit de prélèvement simples d’utilisation, Plankton Planet a mis en place un moyen peu coûteux (70 000€ au total) et respectueux de environnement (les kit ne nécessitent ni produits chimiques, ni électricité et sont installés sur des voiliers). Les échantillons collectés par les navigateurs sont ensuite envoyés à la Station Biologique de Roscoff (http://www.sb-roscoff.fr/fr), pour être archivés et digitalisés. Ils seront ensuite mis en ligne sur le site internet de Plankton Planet (https://planktonplanet.org/), à disposition des curieu.x.ses.

Sensibiliser par l’image.

Ce système sollicitant des navigateurs de plaisance permet également de sensibiliser et d’intéresser des non scientifiques au plancton. C’est cet intérêt des planctonautes pour leur mission, qui a fait naître l’envie de l’image et donc l’exposition…

Avec de nombreuses photos grand format, des modélisations 3D et des sculptures un verre, l’exposition Plankton & Arts nous donne à voir l’invisible. Ces planctons aux magnifiques couleurs et formes surprenantes vivent pourtant près de nous. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le plancton ne vit pas que dans la mer mais aussi dans les rivières, les flaques, dans nos jardins… C’est pourquoi Plankton Planet propose des ateliers, pour les enfants mais pas seulement, au cours desquels vous et vos enfants pourrez pêcher et observer avec des microscopes simplifiés le plancton que vous aurez récolté.

Plankton & Arts, sculptures en verre.

Les prochains ateliers auront lieu les 15 et 29 février 2020 de 13h à 16h. Ces ateliers sont gratuits et ouverts à tous dans la limite des places disponibles (15 places par atelier). Pour les enfants à partir de 8 ans.

Pour vous inscrire envoyez un mail à cette adresse : event@planktonplanet.org

L’exposition est visible jusqu’au 1er mars 2020 et sera peut-être prolongée …




Les association s’engagent dans la transitions- Le tournoi international de Dirinon.

L’association sportive de Dirinon organise tous les ans un tournoi international de foot. A cette occasion, plusieurs équipes venues de 4 continents s’affrontent dans la convivialités. Depuis plus de dix ans, l’association a décidée d’œuvrer à faire de cet événement un véritable laboratoire de la transition. Point par point, ils ont décidé de trouver des solutions innovantes et ludiques afin, de minimiser l’impact du tournoi sur l’environnement. Arnaud CLUGERY, le président de L’ A.S Dirinon nous raconte le processus de cette formidable aventure ainsi que les initiatives étonnantes et innovantes qu’ils ont mis en place.

Contact vers les associations:

  • « Tournoi international de Dirinon »

Lien vers le site internet: http://tournoi-international-dirinon.fr

  • « Mais qu’est-ce que tu fabrique »- Landerneau 298000

Lien vers le site internet: http://www.fabrikasso.infini.fr

  • « Eau et Rivière de bretagne »

Lien vers le site internet: https://www.eau-et-rivieres.org/home




Economiser l’eau, ça coule de source

150 litres d’eau par jour et par personne, c’est la consommation d’eau estimée en France. Un chiffre important, et qu’il va falloir nécessairement faire diminuer, alors que les scientifiques du GIEC alertent sans relâche sur les effets du réchauffement climatique et ses conséquences néfastes pour cette ressource indispensable (pénurie, pollution…).

Comment réaliser dès à présent des économies d’eau chez soi ? Zoom sur quelques solutions avec Nolwenn Ragel, chargée de mission lutte contre la précarité énergétique chez Héol, l’agence locale de l’énergie du climat du Pays de Morlaix.

  • Traquer les fuites

On a tendance à ne pas trop y faire attention, mais les fuites d’eau peuvent être la source de plusieurs dizaine de milliers de litres d’eau gaspillés ! Un robinet qui goûte entraînerait ainsi sur un an la fuite de 35 000 litres ! Pour détecter une possible fuite, « Il faut surveiller son compteur d’eau le soir au coucher, et le lendemain matin, en n’utilisant pas d’eau la nuit », explique Nolwenn. Si les chiffres ont changé, c’est que de l’eau s’échappe quelque part. « On peut aussi mettre une coupelle sous chaque point d’eau, cela permet de détecter les éventuelles gouttes qui tombent », ajoute la chargée de mission.

  • Réduire sa consommation d’eau dans la salle de bains

La salle de bains, c’est le lieu par excellence d’utilisation de l’eau dans la maison. 39% de la consommation d’eau part dans les douches et bains. Dans cette pièce, on peut agir sur plusieurs leviers. « Déjà, il faut préférer les douches aux bains », rappelle Nolwenn, et couper l’eau pendant qu’on se savonne ou qu’on se lave les dents. On peut utiliser également pour la douche un petit sablier, qui se fixe avec une ventouse sur le carrelage, et qui permet de voir en temps réel la durée de sa douche. On peut aussi installer un pommeau économe, qui réduit le débit de l’eau, ou avec un système de « start and stop » permettant d’arrêter l’eau momentanément sans avoir à toucher à la température ou aux robinets. Ou encore des robinets mitigeurs thermostatiques, qui gardent constante la température pendant toute la durée de la douche.

Pour les robinets des lavabos, l’idéal pour diminuer sa consommation est la mise en place d’un « mousseur », qui mélange l’air à l’eau et permet de réduire le débit à environ 7 litres/minute. « On en trouve en magasin de bricolage ou en grande surface, à des prix assez modiques » précise Nolwenn. « Encore faut-il avoir des robinets qui soient pas trop anciens, pour qu’on puisse les installer dessus ».

Réducteur de débit pour douchette et mousseur pour robinet
  • Réduire sa consommation d’eau dans les toilettes

En moyenne, 9 à 10 litres d’eau sont évacués à chaque chasse d’eau. Si désormais les toilettes les plus récentes sont équipées de chasse à double bouton, permettant des flux d’eau plus légers, un tiers des wc français serait encore équipés d’un système classique. On peut donc soit opter pour une chasse double flux, soit faire appel au système D et « placer dans le réservoir une bouteille remplie de sable », suggère Nolwenn. Il est aussi possible d’y mettre des « éco-plaquettes » qui se fixent sur le bord du réservoir.

Autre option, un peu plus radicale cette fois : passer des toilettes à eau aux toilettes sèches. Au lieu de l’eau, on utilise le plus souvent de la sciure de bois, qu’on ajoute le plus souvent après son passage, et on envoie le tout au compost. (Eco-Bretons vous proposera bientôt un article sur le sujet, ndlr). A noter qu’il existe des modèles de toilettes sèches séparant à la source l’urine des matières fécales, et qui ne nécessitent pas de matière carbonées.

Exemple de caravane toilettes sèches
  • La récupération d’eau de pluie

Pour arroser le jardin ou laver la voiture, rien de tel que la récupération d’eau de pluie. Un récupérateur mural fera l’affaire, qui récoltera l’eau provenant des gouttières. On peut aussi utiliser cette eau pour des usages domestiques, mais seulement ceux qui ne nécessitent pas l’utilisation d’eau potable (toilettes, lessive, lavage des sols, pas les douches ou la cuisson). Dans ce cas, il est préférable d’installer une cuve souterraine de grande capacité avec une pompe, et qui pourra être reliée directement à la maison et aux endroits concernés. L’eau dans ce cas sera rejetée dans le réseau d’assainissement collectif (en cas de raccordement à celui-ci), et il sera nécessaire de faire une déclaration d’usage auprès de la mairie. De même, il faudra aussi entretenir régulièrement les installations et tenir à jour un carnet d’entretien. Attentionil est interdit d’utiliser à l’intérieur de votre habitation l’eau de pluie qui a ruisselé sur un toit contenant de l’amiante-ciment ou du plomb.

Pour toutes les informations réglementaires, rendez-vous sur le site https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31481

Un article de Système D explique bien toutes les démarches et les procédés techniques : https://www.systemed.fr/materiel-outillage-jardinier/recuperation-l-eau-pluie-quelles-solutions,2251.html

Héol est l’Agence Locale de l’Energie et du Climat (Alec) du Pays de Morlaix. Sous forme associative, elle accompagne la transition énergétique sur les territoires de son secteur d’implantation. Ses 9 salariés conseillent les collectivités, les professionnels et les particuliers dans plusieurs domaines : construction et rénovation thermique de l’habitat,énergies renouvelables, mise en place des politiques énergétiques du territoire, précarité énergétique…

Pour plus d’infos : http://www.heol-energies.org/

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat, qui se déroule jusqu’au 1er septembre. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html




Une journée mondiale des blaireaux présente en Bretagne

Pour alerter sur la cruauté du déterrage et améliorer les connaissances sur le plus grand des mustélidés de France, l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), met les blaireaux à l’honneur le temps d’une journée, le lundi 15 mai 2023. Elle sera ainsi relayée à Tintiniac et à Morlaix où l’éthologue spécialiste des blaireaux, Virginie Boyaval* en dira beaucoup sur ce mustélidé qui a toute sa place et droit à une vie paisible parmi l’ensemble du vivant.

Animal discret aux mœurs noctambules, le blaireau reste mal connu en France. Victime régulière des collisions routières, on a hélas plus de probabilité de le voir mort sur le bas-côté de la route que vivant lors d’une balade en forêt. Surnommé « petit ours des campagnes », le plus gros de la famille des mustélidés subit par ailleurs l’une des chasses les plus cruelles qui soient en France : la vénerie sous terre. Avec d’autres associations, l’ASPAS lutte depuis des années pour réhabiliter ce paisible fouisseur de vers de terre, pour qu’il soit simplement respecté pour ce qu’il est : un blaireau !  

Pourquoi le 15 mai ?

Car malgré de belles avancées, c’est toujours ce jour-là que s’ouvre, hélas, la saison de déterrage de blaireaux dans quelques départements de France. Appelée vénerie sous terre, cette chasse traditionnelle est heureusement de moins en moins populaire, mais elle reste l’une des pratiques les plus cruelles qui soient : des petits chiens, envoyés sous terre, acculent les blaireaux pour les empêcher de sortir de leur terrier, pendant qu’à la surface, des chasseurs creusent la terre avec des pelles et des pioches, jusqu’à atteindre les animaux qu’ils vont ensuite extirper de force, à l’aide de grandes pinces métalliques, puis tuer par arme à feu ou arme blanche (s’ils n’ont pas déjà été déchiquetés vivants par les chiens…).

L’espoir d’un changement législatif

Le 15 mai, des blaireautins non autonomes peuvent encore se trouver dans les terriers. Or il est illégal de tuer les petits non sevrés d’une espèce classée chassable. C’est sur la base de cet argument que l’ASPAS et d’autres associations ont pu obtenir de nombreuses suspensions et annulations d’arrêtés préfectoraux devant les tribunaux. Résultat : de moins en moins de préfets autorisent la période complémentaire de vénerie sous terre dès le 15 mai.

Le blaireau en Bretagne

Dans son Atlas des mammifères de Bretagne**, sous les plumes de Xavier Grémillet et Philippe Baudron, le Groupe Mammalogique Breton (GMB) nous indique que le blaireau est présent dans les cinq départements. Il précise aussi que «  jusqu’au début des années 1990, l’usage d’appâts empoisonnés contre les blaireaux et le gazage intensif à la chloropicrine des terriers de renard ont amené dans certains secteurs les populations à un niveau critique. Depuis, l’espèce semble avoir reconstitué une bonne partie de ses effectifs. » A propos de sa chasse, le GMB poursuit : « la chasse à tir est minime en Bretagne et la chasse sous terre (déterrage) reste le principal mode de chasse (surtout en Finistère, en régression en Haute Bretagne). Les menaces majeures pour l’espèce en Bretagne sont aujourd’hui la dégradation du bocage, la raréfaction des prairies permanentes au profit de la céréaliculture, l’appauvrissement des habitats favorables et leur cloisonnement par les routes. Ces dernières occasionnent des mortalités non négligeables, principalement au printemps et à l’automne. »

Deux événements pour la Journée mondiale des blaireaux, les 14 et 15 mai

A Tinténiac, en Ille-et-Vilaine

Conférences, expositions, ateliers et animations pour petits et grands afin d’apprendre à connaître et découvrir notre petit ours des campagnes. Le tout dans la bonne humeur et la convivialité ! Restauration et buvette sur place.

INFOS PRATIQUES :

Public : Tout public

Date : 14 mai

Horaires : 09h30 à 18h

Lieu : Espace Duguesclin, 5 Avenue Duguesclin

Contact : delegation35@aspas-nature.org / 06 74 42 39 43

Organisé par : ASPAS 35

 

A Morlaix, en Finistère

Stand au sein de l’établissement scolaire de Suscinio, ouvert au public pour l’occasion, suivi d’une conférence à 20h de Virginie Boyaval, spécialiste des blaireaux.

INFOS PRATIQUES :

Public : Tout public, scolaires, étudiants

Date : 15 mai

Horaires : 9h à 23h

Lieu : Lycée de Suscinio, Suscinio

Contact : delegation22-29@aspas-nature.org / 06 67 35 55 56

Organisé par : ASPAS 22 – 29

Partenaire(s) : Lycée de Suscinio, association Meles (http://www.meles.fr/)

 

https://www.aspas-nature.org/jmblaireaux/

* PORTRAIT. « En France, personne ne les connaît »: Virginie Boyaval, une vie à défendre les blaireaux : https://www.ouest-france.fr/hauts-de-france/compiegne-60200/portrait-virginie-boyaval-une-vie-a-defendre-les-blaireaux-67588866-2e02-11ed-82ab-ca288831284e?fbclid=IwAR2fG6uxHeTDIoiCa2n1YCzlW3c7pduKY5p_YK8uTy0H5CDNAE1nEWGaohk

** Atlas des mammifères de Bretagne : une double page dans l’édition papier (186-187). Egalement sur son site,  : https://atlas.gmb.bzh/atlas/espece/60636




Sables coquilliers : « Monsieur Macron, il existe d’autres solutions ! »

Du bon usage du principe de précaution

L’argument invoqué « comme il n’est pas prouvé que cette exploitation peut être nuisible à l’environnement, j’autorise. » Monsieur Macron aurait dû lire la Constitution et notamment la charte de l’environnement qui dit dans son article 5 : «  Article 5. Lorsque la réalisation d’un dommage, bien qu’incertaine en l’état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l’environnement, les autorités publiques veillent, par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en oeuvre de procédures d’évaluation des risques et à l’adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage. » c’est-à-dire exactement l’inverse : puisqu’il n’est pas prouvé que cette exploitation n’est pas inoffensive , on ne peut pas l’autoriser avant d’en savoir plus. Or, cela tombe bien : une étude sur les effets des extractions de sables coquilliers est en cours non loin de là sur le site des Duons, en Baie de Morlaix. On aurait pu au moins attendre les résultats des recherches de l’Université Pierre-et-Marie Curie/station biologique de Roscoff, avant de se lancer dans ce qui reste quand même un pari hasardeux.

 

Le prétexte agricole

En effet, cette extraction massive de sable coquillier est encore récente puisque c’est suite à l’interdiction de massacrer les bancs de maërl que des groupes comme Roullier se sont lancés dans cette aventure. Il paraît que l’agriculture bretonne en a besoin parce que les terres sont trop acides et qu’il faut leur ajouter régulièrement du calcaire si on veut y faire pousser autre chose que du blé noir ou de la pomme de terre. Le problème est que les services de l’Etat ne savent pas exactement quels sont les besoins de l’agriculture en la matière. Il aurait peut-être fallu commencer par là. Suramender des sols pour développer de force des cultures mal adaptées aux conditions géologiques n’est pas vraiment dans l’esprit du développement durable. Là, c’est peut-être le collègue de Monsieur Macron, en charge de l’agriculture qui devrait relire la charte de l’environnement et notamment son article 6 : « Article 6. Les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. A cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social ».

 

Et pourtant des solutions existent

L’acidité des sols ne concerne pas que l’agriculture. On la retrouve aussi dans l’eau et alors qu’ailleurs certains se battent contre le calcaire dans les conduites d’eau potable, les fournisseurs d’eau potable bretonne sont obligés d’en rajouter pour éviter la corrosion de leurs réseaux. Le maërl était pratique. Son interdiction a donc posé un problème. Le ministère de la santé a été plus rapide que les autres puisque dès 2008, un arrêté fixait la liste des produits de substitution (http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2009/09-01/ste_20090001_0100_0271.pdf)

Parmi lesquels on retrouve la soude, le carbonate et le bicarbonate de soude, la chaux vive et la chaux éteinte, c’est-à-dire des produits très courants. Certes les besoins agricoles, quand on les aura mesurés, sont plus importants que ceux de Veolia et de ses concurrents, mais voilà une piste qui ne peut être ignorée.

Et puis, il y a des agriculteurs, dont l’intimité avec la nature est plus forte et que le maërl, pas plus que le sable coquillier n’intéressent. Pourtant ils ont également besoin d’amender leurs sols. C’est pourquoi la Capbio Bretagne, émanation de la Chambre Régionale d’Agriculture a proposé, il ya quelques années déjà une petite fiche technique ( http://www.capbio-bretagne.com/ca1/PJ.nsf/TECHPJPARCLEF/17129/$File/FT-agronomie-Amendement-calcaire.pdf?OpenElement) dans laquelle on retrouve deux informations intéressantes. La première est moins d’azote réduit l’acidification et cela est une piste à creuser. La deuxième est que la source la plus riche en calcium est… la crépidule. Il y aurait double bénéfice à exploiter cette ressource, puisque cette crépidule est considérée comme une espèce invasive et que dans certains points du littoral sa prolifération est devenue réellement problématique pour la biodiversité locale.

 

Et puis, il y a d’autres pistes plus exotiques à explorer : http://www.nationalgeographic.fr/11174-larbre-miraculeux-qui-pourrait-changer-le-monde/ Il ne doit pas s’agir de la seule plante oxalogène. Mais cela mériterait qu’on y regarde de plus près. Associer des arbres à d’autres cultures est une piste déjà explorée pour l’agriculture mais si en plus ces arbres produisent du calcaire entre leurs racines ce serait tout bénéfice.

 

Sans aller aussi loin, il reste une piste : puisque nous avons besoin de calcaire et qu’une partie du calcaire vient de la mer, où trouve-t-on le plus de calcaire ? Dans les carapaces et coquilles des coquillages et crustacés. Et qu’en fait-on de ces déchets alimentaires ? Rien. C’est surtout une source d’embêtement pour les collectivités locales en charge de la collecte des déchets. Organiser la collecte, le traitement et le conditionnement de ces tonnes de déchets est donc un gisement possible avec pour le coup, un triple bénéfice : on dispose d’un gisement qui n’est pas prêt de s’épuiser, on retire une épine du pied des collectivités locales et de toutes les entreprises (restaurants, campings, etc.) que ces tas que coquilles encombrent et en plus cela crée des emplois, sûrement plus que l’extraction de sable.

Mais voilà, les ingénieurs ont dit comme d’habitude « Il n’y a pas d’autres solutions, Monsieur le ministre ! » et Monsieur le ministre l’a cru. De là à donner corps à la rumeur comme quoi ces titres miniers d’exploitation des dunes sous-marines seraient la contrepartie à l’interdiction d’exploiter le maërl obtenue par les entreprises qui en vivaient (« c’est dans notre ADN » a dit un dirigeant du groupe Roullier), il y a un pas que nous ne franchirons pas. Nous préférons rechercher d’autres solutions que dénoncer d’hypothétiques arrangements honteux.

 

Force 5




Femmes, vélo… et liberté !

« Laissez-moi vous dire ce que je pense de la bicyclette. Elle a fait plus pour l’émancipation de la femme que n’importe quelle chose au monde. Je persiste et je me réjouis chaque fois que je vois une femme à vélo ». (Susan Anthony, suffragette américaine, 1896)

Le vélo, comme la voiture, est longtemps resté destiné aux hommes… Le cyclisme professionnel (tel qu’on le découvre dans nos journaux) reste en grande partie masculin et la pratique du vélo semble de manière générale peu adaptée à la morphologie féminine… Et c’est bien connu, une femme ne sait pas changer une roue !

Mais rassurez-vous, il semblerait bien que le vent soit en train de tourner !

Seulement, la pratique du vélo, et qui plus est celle des femmes, n’apparaît pas comme une évidence partout dans le monde. Si celle-ci est plus ou moins bien assimilée sur les continents nord-américain et européen, elle rencontre davantage de freins en Amérique du Sud, Afrique ou encore Asie.

 

Pas qu’une simple pratique de loisir, un besoin vital…

Dans nos contrées, nous assimilons davantage le vélo à une pratique de loisir, voire à une pratique sportive… Dans d’autres, le vélo est une nécessité.

L’ONG World Bicyle Relief a été créée après le tsunami en Asie en 2000, afin de répondre aux besoins de mobilité en situation d’urgence. Dans ce cas, le vélo est apparu comme un formidable moyen de se déplacer, dans des zones souvent très reculées et peu accessibles. L’ONG agit également en Afrique, afin de fournir des vélos aux habitants qui soient adaptés à leur demande : simples et très solides, pouvant transporter jusqu’à 100 kg sur le porte bagage… Le reportage « Des vélos pour la Zambie » (disponible sur internet), montre à quel point ça peut être vital d’avoir un vélo… Shannon Galpin, fondatrice de l’ONG Mountain2Mountain, explique qu’en Afghanistan, le vélo facilite là aussi l’accès à l’éducation, aux soins médicaux. Il est également sécurisant pour les femmes qui arrivent plus vite à l’école ou sur leur lieu de travail.

 

Le vélo, pour se sentir libre…

En Afrique, comme en Asie, la pratique du vélo a longtemps été (et reste souvent) interdite aux femmes. Toujours en Afghanistan, Shannon Galpin travaille avec des hommes afin d’encourager les femmes à utiliser le vélo. Et ça fonctionne beaucoup mieux lorsqu’elles sont accompagnées et soutenues. De nombreuses femmes témoignent du sentiment de liberté qu’elles ont ressenti en faisant du vélo pour la première fois… que ce soit pour se déplacer plus facilement dans leur ville, ou en partant à la découverte d’un territoire, en détruisant peu à peu les barrières, en échangeant sur différentes cultures. Le vélo apparaît comme un formidable instrument de cohésion sociale, de partage et de solidarité.

 

Les femmes à vélo, un indicateur de cyclabilité dans les villes

Un des freins observé pour inciter les femmes à faire du vélo reste la sécurité. En Afrique, comme en Afghanistan ou en Europe, avoir des infrastructures de meilleure qualité encouragent les femmes à monter en selle. À tel point que le partage entre le nombre de femmes et d’hommes qui utilisent le vélo, fournit un bon indicateur de « cyclabilité » d’une ville. Cette théorie a été reprise en septembre 2009 dans l’article “How to Get More Bicyclists on the Road. To boost urban bicycling, figure out what women want” (“Comment mettre davantage de cyclistes en selle ? Pour doper le cyclisme urbain, trouvez ce que veulent les femmes”) paru dans le Scientific American Magazine, qui affirme que « les femmes optent pour des trajets plus longs mais plus sécurisés et plus calmes au détriment de trajets plus courts et potentiellement dangereux ». Et ce, bien plus que les hommes.

 

Pas une revendication, juste une fête !

Cette discussion n’est pas une revendication farouche portée seulement par une poignée de femmes ! Elle suit simplement son cours, au-delà des simples questions de genre, encouragée par les « vélorution » qui agitent aujourd’hui un peu partout les villes et les campagnes. Plus qu’une simple mode, elle affirme le besoin d’un changement de société, et elle tend toujours vers un développement plus durable de nos territoires.

 

[Article extrait de la conférence Femme, vélo et liberté de Velo-city]

 

 

Pour en savoir plus :