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Entre art, science et territoire, regards croisés avec Les Moyens du bord sur le monde rural et ses mutations

A Morlaix, l’association Les Moyens du bord se consacre depuis ses débuts, en 1998, à promouvoir et faire reconnaître l’art et les artistes plasticien.ne.s contemporain.e.s auprès de tous les publics. Très attachée à sa mission d’éducation populaire – fortement affirmée par ses fondateurs, Virginie Perrone et Bertrand Menguy, elle collabore régulièrement avec des acteurs locaux du social et de l’éducation à travers la mise en œuvre d’actions de médiation entre artistes et habitant.e.s. Volontairement ouverte à des esthétiques et des pratiques artistiques différentes, venant autant d’artistes au parcours déjà affirmé que de jeunes artistes, Les Moyens du bord porte une attention particulière à la relation au territoire, à celles et ceux qui l’occupent autant qu’à celles et ceux qui le découvrent.

Elle s’attache ainsi à faire vivre son projet culturel dédié plus particulèrement aux arts visuels et à leurs pratiques dans le Pays de Morlaix. La réputation de son Salon Multiples sur la petite édition d’artiste – qui en est à sa 17ème édition – se taille un franc succès auprès d’un large public, tant local qu’hexagonal.

Le siège de l’association se niche depuis dix ans dans la Cour des artistes de l’ancienne Manufacture des tabacs, laquelle est devenue un lieu hybride de production culturelle qui monte qui monte… depuis l’arrivée des SE/cW (Cinéma la Salamandre, théâtre de l’Entresort / Catalyse avec le Centre national pour la création adaptée et Wart avec son célèbre festival de musique Panoramas) et bientôt… un espace des Sciences qui n’aura rien à envier à son voisin rennais.

Croiser les regards entre « Art, science et territoire »

En résonance avec le biotope occupé, l’équipe permanente féminine des Moyens du bord a concocté pour 2022 une programmation où des ponts fort pertinents ne cessent justement de s’établir entre « Art, science et territoire », générant des croisements de regards féconds. Car en observant, étudiant et interrogeant le territoire, notion polysémique s’il en est, la science et l’art nous permettent en effet de l’appréhender de façon plus riche, à la fois très différente et complémentaire, chacun.e avec son prisme et son langage.

« A travers leur relation particulière au monde, artistes et scientifiques nous présentent leurs visions singulières d’une société globalisée. Nous souhaitons mettre en avant les liens qui existent entre deux domaines jusqu’à présent très éloignés l’un de l’autre et examiner de façon poétique et sensible nos paysages urbains, maritimes ou ruraux », précise Clémence Richard, chargée de programmation et de médiation aux Moyens du bord.

Un monde rural en mutations profondes

L’idée de programmer un temps-fort avec comme thématique la « Ruralité » est venue suite à l’exposition d’Elodie Cariou « Impression Rurale » (https://lesmoyensdubord.wordpress.com/impression-rurale/), présentée entre décembre et janvier dernier. Le travail de gravure et de performance d’Élodie Cariou est lié à son environnement, le terrain agricole de son père. « C’est à travers cette exposition que nous avons décidé d’approfondir la notion de territoire rural et de mettre en avant les questions que cela soulève. En partant de la définition d’un territoire qui est une « étendue de terre, plus ou moins nettement délimitée, qui présente généralement une certaine unité, un caractère particulier », nous nous sommes demandé quelles sont les délimitations des territoires paysans et quelle est la population qui l’habite. Face à une société en perpétuel mouvement, la cohabitation entre ruraux, néo-ruraux et urbains agite les esprits, à l’aune d’enjeux écologiques devenus incontournables», poursuit Clémence Richard.

Avec cette volonté de croiser les regards scientifique et artistique et de questionner les représentations, l’équipe et quelques bénévoles se sont plus particulièrement intéressés à deux thématiques qui seront explorées avec le public sous la forme de deux tables-rondes, avec deux intervenants chacune.

Table-ronde 1 : Regards sur le monde rural – Vendredi 22 Avril 2022 à 18h (sur réservation)

Notamment connu pour ses terres paysannes, le territoire breton a bien évolué entre hier et aujourd’hui. Entre globalisation, mécanisation et agriculture biologique, ce milieu se transforme à l’image de notre société. Lors de cette table-ronde, nous vous proposons de discuter autour de la représentation actuelle de cet environnement.

1er intervenant : Damien Rouxel

« Fils d’agriculteurs, Damien Rouxel a grandi à la ferme. Il connaît la dureté, les codes, les outils, le langage du monde paysan. Son travail plastique vise à une réappropriation de la ferme pour la transformer en un terrain de jeu où les animaux, ses parents et sa sœur, les machines, les outils et tout ce qui constitue l’environnement de travail deviennent le décor et les acteur.trice.s de ses mises en scène. » Julie Crenn, Biennale de la Jeune Création, 2018

2ème intervenant : Damien Deville

Damien Deville est géographe et anthropologue de la nature, enseignant à l’Université catholique de l’Ouest. Il cultive une pensée qui cherche à questionner l’individualisme et l’anthropocentrisme en repensant le lien à l’autre. Ainsi ,il étudie l’évolution des territoires ruraux et urbains, dans des perspectives à la fois très locales et plus globales. Franco-burkinabé, ses expériences en Afrique de l’Ouest éclairent son présent en Occident. En parallèle de ses recherches, il copréside la fédération de l’Archipel des alizées. Il est l’auteur de Toutes les couleurs de la Terre et L’homme qui arrêta le désert aux éditions Tana, et Entendre la Terre aux éditions du Pommier. »

Table ronde 2 : Eco-responsabilité, quels enjeux pour le monde de demain ? Samedi 23 avril à 18h (sur réservation)

Cette deuxième table-ronde vous invite à explorer les évolutions qu’impliquent le réchauffement climatique et la question écologique autant dans le monde rural que celui de l’art. Ainsi, à travers la réutilisation de matériaux, l’emploi de matières organiques ou encore le retour à des techniques plus traditionnelles, la prise de conscience de la responsabilité collective est présente au coeur de ces deux domaines

1er intervenant : Louis Guillaume

Son processus s’est développé autour de la récolte de matière en fonction des saisons. Chaque mois ou période de l’année, une matière devient accessible en fonction du temps, de la floraison ou des intempéries. Pour cette méthode de recherche en lien avec le vivant, après avoir obtenu son diplôme à l’Eesab Rennes, Louis Guillaume à été nominé au Prix Coal2020 sur « le vivant et la biodiversité »…

2ème intervenant : Yann Loc’h

Yann s’est installé à Huelgoat en 2009 en tant que paysan boulanger avec sa compagne. Leur ferme est diversifiée pour plus de cohérence et de résilience. Ils maîtrisent toutes les étapes de transformation : de la culture des céréales à la vente de leurs pains en passant par la mouture. Persuadé qu’il n’y a que l’agroécologie qui peut permettre un monde vivable, il est engagé depuis le début en AB et depuis dix ans chez Nature et Progrès dont il est coprésident de la branche locale depuis 2 ans.

Gratuit sur réservation au 02 98 88 25 62 ou par mail à lesmoyensdubord.mdb@gmail.com

Crédit photo : Damien Rouxel.

http://lesmoyensdubord.wordpress.com/

https://www.facebook.com/Les.Moyens.du.Bord.Morlaix

 




Avec Fréquence grenouille, partez à la découverte des zones humides et de leur biodiversité

Du 1 er mars au 31 mai 2022, le grand public et les scolaires sont invités à découvrir les zones humides et les batraciens par le biais d’activités variées, dans le cadre de l’opération nationale de sensibilisation à la préservation des zones humides : Fréquence Grenouille.

Fréquence Grenouille, c’est le nom d’une opération née il y a maintenant 28 ans en Champagne-Ardenne. A l’époque, le Conservatoire des Espaces Naturels de la Région invitait les habitant.e.s à appeler pour signaler leurs observations de lieux de migration des amphibiens sur les routes du territoire. Un an plus tard, grâce à France Culture, l’opération prend une dimension nationale. L’émission « Fréquence Buissonnière » est alors rebaptisée « Fréquence Grenouille », durant tout le mois de mars. La Fédération Nationale des Conservatoires prend alors le relais et organise l’opération, sur toute la France . Et depuis 2008, Fréquence Grenouille est organisée avec Réserves Naturelles de France.

Pour cette année 2022, ce sont près de 500 animations qui sont organisées en métropole et outre-mer, du 1er mars au 31 mai, par les Conservatoires des Espaces Naturels et une cinquantaine d’autres structures. Au programme : des sorties et chantiers nature, des opérations de sauvetage d’amphibiens, des conférences, des ateliers, des projections…

En Bretagne, les Côtes-d’Armor sont particulièrement mobilisées sur le sujet. L’association War Dro An Natur organise ainsi au Palacret, à Saint-Laurent, le 30 avril à 14h30, une balade sur le site pour découvrir la vie présente dans les différents points d’eau. Lieu de rendez-vous : parking au bord de la D32 au Palacret. Réservation obligatoire. Contact : wardroannatur@gmail.com / 06 81 12 41 79

Lannion-Trégor Communauté, dans le cadre de sa politique de gestion des espaces naturels et du contrat de bassin versant du Jaudy- Guindy-Bizien, propose également des animations, en compagnie des associations Bretagne Vivante et War Dro An Natur, et d’étudiants en BTS GPN

Le mardi 15 mars, dans les mares et les chemins du bourg de Confort Berhet

Rdv 20h, à la mairie de Confort commune de Berhet

Sortie proposée dans le cadre du contrat de bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien, avec la

participation de Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le vendredi 18 mars dans la vallée du Feunteun Trepas / Milin coz à Mantallot

Rdv 20h à la mairie de Mantallot

Sortie proposée dans le cadre du contrat de bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien, avec la

participation de Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le vendredi 29 mars : Participez au suivi des amphibiens : la nuit, sur la réserve naturelle de Plounérin !

Rdv 19h30, Aire d’accueil de Kerliziri – Étang du Moulin Neuf – Réserve naturelle de Plounérin

Sur la Réserve de Plounérin, les populations de grenouilles, tritons et crapauds sont suivies tous les ans par Lannion-Trégor Communauté et des étudiants en BTS Gestion et Protection de la Nature.

Accompagnez les pour découvrir le monde mystérieux de la nuit et des mares.

Informations : 06 83 68 22 72/ reserve.naturelle.plounerin@lannion-tregor.com / Réservation obligatoire

– Le mardi 12 avril, sur le sentier des « chemins de l’eau » à Pommerit-Jaudy

Rdv 14h30, parking de l’église de Pommerit Jaudy

Sortie proposée par Lannion-Trégor Communauté, avec Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le jeudi 14 avril le long des sentiers du Bois de Boloï à Pleudaniel

Rdv 14h30, parking de l’église à Pleudaniel

Sortie proposée par Lannion-Trégor Communauté, avec l’association War dro an natur

Informations : 06 15 18 16 83 / 02 96 12 11 27 / wardroannatur@gmail.com

– Le jeudi 19 mai : Participez au suivi des amphibiens : le jour, sur la Réserve Naturelle de Plounérin !

Rdv 9h Aire d’accueil de Kerliziri – Étang du Moulin Neuf – Réserve naturelle de Plounérin (Lannion- Trégor Communauté)

Accompagnez le gestionnaire de la Réserve naturelle de Plounérin dans l’une de ses missions : le suivi des amphibiens. Cette opération réglementée vous permettra de découvrir les tritons, grenouilles et crapauds de nos mares.

Informations : 06 83 68 22 72/ reserve.naturelle.plounerin@lannion-tregor.com / Réservation obligatoire




Festival Notre-Dame-Des-Landes : Tables rondes, concerts et créations

Ce festival est devenu depuis quelques années un rendez-vous incontournable pour apporter son soutien au mouvement de Notre-Dame-des-Landes et découvrir les luttes du moment. Le festival de Notre-Dame-des-Landes se déroulera cette année du 8 au 9 juillet. Concerts, conférences et tables rondes, projections, invité d’honneur, création artistique collective, comme chaque année la programmation est riche. 

Un invité d’honneur : Le Collectif pour le Triangle de Gonesse

Pour cette édition 2017, le collectif Notre Dame des Landes a invité le Collectif pour le triangle de Gonesse qui s’oppose à la création d’un gigantesque site commercial – parc de loisir dans le Val d’Oise.

Lancé par le groupe Auchan via sa filiale immobilière et la compagnie d’investissement chinoise Dalian Wanda, Europa City est un projet titanesque s’étalant sur 80 ha dont une partie de terres agricoles. Cette zone serait construite entre les aéroports de Roissy et du Bourget, à proximité de l’A1.

Les opposants aux projets dénoncent l’impact du projet sur l’environnement. En effet celui-ci causerait l’artificialisation de terres agricoles fertiles et cultivées dans une région où l’autonomie alimentaire est de l’ordre de 10%. Par ailleurs les rejets en particules fines viendraient aggraver une qualité de l’air déjà mauvaise. Si le projet se réalise, Europa City devrait ouvrir ses portes en 2024..

Pour en savoir plus :

Création collective de structures totems 

Le dimanche 9 juillet de 10h30 à 12h30, des structures Totems seront érigées. « Ils diront notre respect des vivants, de notre territoire, notre volonté de protéger ces vivants autant qu’eux même nous protègent. ». Une chorégraphie ludique et éphémère sera ensuite réalisée autour des pièces créées.

Ceux qui souhaitent en réaliser et partager ce temps fort peuvent se manifester à totemndl2017gmail.com.

Des concerts : Miossec, Super Didier, Molécule….

Deux jours de concerts attendent le public du festival.
Au programme du samedi , à partir de 18h sont attendus le ZADsocialRAP, Miossec, EDFtrio, Didier Super, Beat Bouet Trio et enfin Molécule. Le dimanche les concerts commenceront à 14h avec Barba Loutig, René Lacaille et Marmaille, HK « L’empire de papier » et pour clôturer le festival : Gabriel Saglio et les Vieilles Pies.

Le festival Notre Dame des Landes est en premier lieu un festival militant : des conférences , des tables rondes et des projections de documentaires animeront les chapiteaux du site tout au long des deux journées. Ce sont des temps privilégiés pour découvrir les luttes d’ici et d’ailleurs, quelles sont les problématiques des différents mouvements présents et enrichir les réflexions par les expériences de chacun.

Programme complet > ICI

Actualité du projet de Notre-Dame-des-Landes

Quand à l’actualité de Notre-Dame-des-Landes , Nicolas Hulot annonçait dans un interview au journal du dimanche en mai dernier « Nous allons remettre les choses à plat. Il y aura un temps –six mois- pour une médiation. Je suis intimement convaincu qu’il y a des possibles alternatives à Notre-Dame-Des –Landes qui peuvent nous permettre, à a tous, de sortir par le haut. ». Depuis, des médiateurs missionnés par le gouvernement ont débuté des auditions à Nantes le 13 juin dernier. Ils doivent rendre un rapport pour le 1er décembre au plus tard. Le président Emmanuel Macron a fait savoir à Rennes samedi 1er juillet qu’il entendait mettre l’accent sur « les transports du quotidien plutôt que sur les grands projets ». Les acteurs de la lutte espèrent y voir une annonce de bon augure.

Pour une actualité de Notre Dame des Landes : https://www.acipa-ndl.fr/actualites/toute-l-actualite




Un film pour penser à « Demain »

« Si nous ne changeons pas nos habitudes, nous assisterons au probable effondrement des écosystèmes à l’horizon 2040-2010 ». C’est le triste constat qui émane d’une étude de chercheurs, et qui a été publiée en 2012 dans la revue scientifique internationale de référence, Nature. Et c’est également ce qui a incité Mélanie Laurent, actrice et réalisatrice française, et Cyril Dion, co-fondateur du mouvement Colibris avec Pierre Rahbi, a réalisé un documentaire, baptisé « Demain ». Objectif : montrer qu’il est possible de faire autrement, pour dessiner peu à peu ce que pourrait être le « monde de demain ». Ils sont alors partis avec une équipe de quatre personnes, aux quatre coins du monde, dans 10 pays, à la rencontre d’initiatives positives et concrètes. Le tout après avoir réuni des fonds grâce à une campagne de financement participatif qui a permis de réunir près de 450 000 euros, soit le record mondial de levée de fonds pour une documentaire !

Ils découvrent alors l’agriculture urbaine aux Etats-Unis, les Incroyables Comestibles à Totmorden en Angleterre, le mouvement des Villes en Transition à Totness dans le même pays, la permaculture en Normandie, une monnaie locale complémentaire en Suisse, les énergies renouvelables en Islande, les citoyens de la révolution des casseroles en Islande…Les réalisateurs s’entretiennent également avec des spécialistes et personnalités comme Vandana Shiva, militante et activiste indienne, Pierre Rabhi, essayiste et agriculteur français, Jérémy Rifkin, économiste et théoricien de la troisième révolution industrielle, Rob Hopkins enseignant en permaculture et créateur du mouvement des Villes en Transition, ou encore Thierry Salomon, ingénieur informaticien et cofondateur de l’institut Negawatt. Le film est ainsi divisé en plusieurs chapitres thématiques : agriculture, énergie, économie, mais aussi démocratie et éducation.

Toutes ces mises en avant d’initiatives et ces interviews forment un ensemble particulièrement plaisant. Accompagnées par la voix off des deux réalisateurs, les scènes s’enchaînent sans temps mort, et donnent à voir un beau panorama d’alternatives initiées par des citoyens, et d’analyses de spécialistes. Les convaincus n’auront pas de grande surprise en regardant le documentaire. Le grand public, notamment les jeunes, et les moins connaisseurs pourront être par contre particulièrement intéressés, le film s’adressant justement en premier lieu à eux, grâce à son côté didactique et pédagogique. « Demain » est un documentaire accessible à tous, qui, en évitant les clichés trop larmoyant et un ton moralisateur, donne plutôt envie d’agir.

 

Pour connaître les dates de diffusion du film dans les cinémas bretons : http://www.demain-lefilm.com/ou-voir-le-film

 

 

La bande-annonce du film :

 

 

Plus d’infos

http://www.demain-lefilm.com




Solidarité Internationale : l’engagement passe aussi par la jeunesse !

Les jeunes bretons ont-ils toujours la réputation de globe-trotters ? La jeunesse se caractérise par la construction de l’indépendance, de l’identité, l’apprentissage des responsabilités et la curiosité. Chacun sait qu’en se cherchant, elle recherche l’expérimentation. Elle apprend non seulement à faire des choix, mais aussi à gérer ses désirs et les contraintes d’une société dans laquelle elle est amenée à trouver sa place. Dans ce parcours de vie, une année à l’étranger ou plus peut être bénéfique au niveau de la connaissance de soi et de l’ouverture culturelle, qui favorisent un développement personnel tout au long de la construction de ses projets d’avenir.
En Bretagne, que ce soit pour découvrir une autre culture ou s’engager pour une cause, les voyages sont une priorité pour un tiers des 550 000 jeunes Bretons, un chiffre en progression constante depuis 2006. Dans l’enquête réalisée par le Centre Régional Information Jeunesse l’année dernière, il est recensé que la notion de plaisir est la plus souvent évoquée comme motivation à l’engagement avec un chiffre de 57%. Ainsi, quatre jeunes sur dix se sont engagés par esprit de solidarité, et 35% d’entre eux se sont engagés pour approfondir leurs connaissances. Si l’engagement se fait plutôt au niveau local selon l’enquête, il n’en reste donc pas moins une très grande curiosité pour découvrir d’autres horizons… (Enquête réalisée sur 3500 jeunes, dont 64% issus de l’enseignement supérieur.)
 

 

Emmanuel Motte : « J’avais prévu de faire un an de césure pour découvrir d’autres choses que les études, voir les choses par moi-même, faire quelque chose d’original en aidant les autres, et découvrir l’Afrique. »

 

Voyager, cela peut être aussi pour s’engager et être volontaire pour une cause qui nous tient à coeur. Pour aller dans ce sens, la solidarité internationale est un moteur important dans les actions que chacun peut mettre en œuvre dans le but d’aider les autres, améliorer les conditions de vies des populations et dans la prise de conscience des inégalités Nord-Sud.
C’est ce qu’a vécu Emmanuel Motte, étudiant à Rennes 1 et résident à Pordic (22), qui a décidé lui aussi de partir pendant 6 mois à Lomé, capitale du Togo :

« J’avais prévu de faire un an de césure avec mes études pour voir les choses par moi-même, faire quelque chose d’original en aidant les autres, et découvrir l’Afrique. C’est un continent dont on n’entend pas beaucoup parler dans les médias. La première étape était donc de bien me renseigner pour connaître les possibilités d’actions qui existaient. J’ai fais des recherches sur Internet, pris rendez-vous avec des associations à Rennes et à Saint-Brieuc, et c’est finalement une association parisienne qui m’a accompagné dans mes choix. J’ai été guidé vers l’association du Comptoir des Jeunes Togo située dans la capitale de Lomé, car je voulais allier la découverte d’une culture à l’action de volontariat. Elle agit pour le développement local et la réduction de la pauvreté, mais aussi pour l’éducation, l’environnement et la vie sociale. Je suis donc parti d’octobre 2012 à avril 2013 : j’avais vraiment envie de faire un séjour assez long pour vivre cette expérience à fond et m’intégrer.

Là-bas, j’étais assistant secrétaire et travaillais alors pour la communication et le renforcement associatif du CDJ Togo (recherche de partenaires, de financement, de volontaires…) C’est une association où les personnes sont très ouvertes sur tes envies d’agir ! Par exemple, il y a un orphelinat à Lomé et spontanément je me suis rapproché d’eux. Ainsi, j’allais deux fois par semaine faire du soutien scolaire en allant chercher les enfants à l’école, les ramener chez eux, les emmener au sport. J’ai également vécu au rythme d’un camp chantier avec notre équipe de volontaires, qui visait à aider à la mise en oeuvre de projets pour l’amélioration des conditions de travail des agriculteurs, en leur donnant des graines et des conseils par exemple. Pour Noël, nous avons pu être en partenariat avec une école de Rennes pour offrir des jouets aux enfants de Lomé. Un autre partenariat a été créé avec une pharmacie de Pordic (22) pour sensibiliser la population à la carie dentaire, une infection répandue qui s’aggrave vite dans le pays, car l’hygiène dentaire n’est ni facile d’accès, ni remboursée. Nous avons donc pu distribuer des brosses à dents et du dentifrice à la population. Pour une association locale togolaise, cela apporte de la crédibilité auprès des structures étrangères, et notamment européennes, d’avoir des volontaires expatriés dans le cadre de partenariats potentiels. On peut voir que le travail que font les associations est souvent celui que sont sensées faire des instances politiques. Celles-ci ne sont pas forcément fragiles mais surtout indifférentes à la misère de leur peuple, car le Togo est gouverné par la même famille depuis plus de 40 ans. »

Entre les cours de géo-politique et l’immersion dans une autre culture, la prise de conscience des inégalités Nord-Sud prend une dimension réelle toute autre sur le terrain. Un voyage nécessite donc une préparation et un accompagnement avec des associations prévues à cet effet, car « 6 mois au Togo, c’est totalement dépaysant, ça crée un choc culturel assez important. Je me suis habitué à vivre autrement, et ce que j’ai pu retenir de cette expérience est ma capacité à relativiser les problèmes qu’on peut rencontrer en France, assuré d’avoir un toit. Et je retiens surtout la spontanéité et la chaleur humaine des Togolais ! »
 


Les Togolais(es) en action pour le projet de reboisement à Nigmana © CDJ TOGO

Quand « Voyage » rime avec Engagement associatif et Vision d’avenir

Ainsi, Emmanuel ne s’est pas arrêté à ces 6 mois d’expérience. Lorsqu’on lui propose de reprendre l’antenne française du Comptoir des Jeunes Togo qui est presque inactive, il fait revivre l’association avec Tommy Halleybone, trésorier de l’association. « Après réflexion, je voulais continuer à aider le Togo depuis la France et j’ai remarqué que mon travail était encore plus efficace depuis la France. Mais attention, il ne s’agit pas de mettre les pieds dans les affaires des autres en imposant quelque chose de « meilleur.» Aider, cela se fait selon les besoins et demandes de la population. Autrefois, les associations françaises étaient très directives quant aux actions à mener, mais l’idée ici c’est que les Africains savent d’eux-mêmes ce qui est bon pour eux, et qu’ils prennent donc des décisions en autonomie. Pour nous, la solidarité internationale c’est être une association partenaire du pays en question et à l’écoute des Togolais(es) pour les aider à réaliser leurs projets. »

Le CDJ France apporte donc un appui humain, matériel et financier au CDJ Togo en agissant sur plusieurs volets : le soutien des projets menés localement par l’ONG à Lomé dans les domaines de l’éducation (soutien scolaire, construction de salle de classe, sensibilisation/animation…), le social (réinsertion des enf
ants des rues), l’environnement (projet d’assainissement des quartiers, reboisement, banque de semence…).
« On accompagne également les futurs volontaires en France dans leurs démarches, avec la possibilité d’effectuer des stages et des conventions prévues à cet effet. » précise Emmanuel. « Avec le recul, je dirais que les gens vivent au jour le jour. En France on essaie toujours de prévoir l’avenir, mais là-bas ce n’est pas possible. Ça se traduit aussi par la spontanéité des gens qui peuvent nous offrir des choses et nous accueillir même s’ils ne pourront peut-être pas manger le lendemain ; pour eux l’important est le moment présent qu’ils vont vivre. Cette proximité entre les gens est remarquable et vraiment chaleureuse ! »

En ce qui concerne l’engagement, l’ancien volontaire agissant aujourd’hui aux côtés des Togolais(es) rapporte que l’essentiel est d’identifier ce qu’on aime faire avant toute chose. Agir dans ce sens permet de s’ouvrir l’esprit et de ne plus être seulement un étudiant en se sentant plus utile. C’est une expérience qui lui a même permis de dessiner son avenir, en s’orientant vers un Master spécialisé dans l’Économie sociale et solidaire, mais également avec une année consacrée à une spécialisation dans le domaine du développement durable.

 

En savoir plus :

Soutenir un programme à destination des enfants des rues
ONG CDJ TOGO
https://www.facebook.com/cdj.togo
https://www.facebook.com/CDJFranceTogo
 




Le Chapiteau Volant atterrit pour 15 jours à Lanmeur

Du 3 au 16 avril, le Chapiteau Volant de la Compagnie Ocus se pose à Lanmeur, devant les locaux du Centre Social Ulamir-CPIE. Objectif de ce projet artistique itinérant, qui se déroulera également à Morlaix, Plougasnou, Garlan et Saint-Jean-Du-Doigt  : « proposer aux habitants du territoire des spectacles de qualité pour s’émouvoir, rire et réfléchir ensemble ».

« Le chapiteau volant », c’est le nom d’un projet artistique itinérant qui va prendre ses quartiers à Lanmeur et dans des communes environnantes, durant deux semaines et demi. La compagnie Ocus, basée depuis 5 ans à Saint-Germain-Sur-Ille au Nord de Rennes, est la créatrice du projet. Cette compagnie d’une dizaine d’artistes (comédiens, clowns, auteurs, techniciens, musiciens…) a rencontré le Centre Social Ulamir-CPIE de Lanmeur il y a maintenant un an. De cette rencontre est née l’envie de proposer un projet artistique ouvert à tous, « Avec la volonté de partager, d’aller au plus près des habitants, pour qu’ils prennent part à projet de territoire », explique Bénédicte Compois-Briselet, directrice de l’Ulamir-CPIE.

C’est ainsi que durant deux semaines et demie, le chapiteau sera installé devant les locaux du Centre Social à Lanmeur. La compagnie Ocus y proposera des spectacles et rencontres artistiques, mais s’exportera également dans des communes environnantes associées au projet : Morlaix, Plougasnou, Garlan et Saint-Jean-Du-Doigt, dans des salles et espaces publics. Au programme : des spectacles pour tous les publics, des temps plus spécifiquement dédiés aux scolaires, et des soirées avec des associations du territoires. Le Théâtre de la Corniche proposera ainsi un spectacle autour de Bernard Dimey. Deux soirées « scènes ouvertes » sont également mises en place : l’une autour du th éâtre avec la troupe amateur du Centre Social Ulamir-CPIE et la Drim Tim (Troupe d’improvisation de la MJC de Morlaix, ndlr), et l’autre autour de la musique avec le dispositif Trock’Son de la MJC de Morlaix. Le point d’orgue sera « Le Bistrodocus », grand spectacle théâtre-repas qui aura lieu dans le chpiteau les vendredi 14, samedi 16 et dimanche 17 avril

Ce projet, soutenu par Morlaix Communauté et par les communes partenaires, doit, selon les organisateurs, « insuffler une dynamique locale », qui doit se poursuivre après le passage du chapiteau du territoire .

Pour aller plus loin

www.compagnie-ocus.com

www.ulamir.com