1

Novembre, le mois des solidarités et de l’ESS, s’adapte au reconfinement

Traditionnellement, le mois de Novembre est particulièrement riche en animations. Mois de l’ESS, Festival Alimenterre, Festisol, Semaine de la finance solidaire…ont lieu à cette période. Mais le reconfinement a bousculé les agendas, et les organisateurs ont dû faire preuve d’inventivité et d’adaptation pour continuer à proposer des actions. Des conférences, ateliers et projections sont notamment maintenus, mais auront lieu en ligne.

Festival Alimenterre

Le festival Alimenterre, que nous avons déjà présenté dans cet article, devait se dérouler du 15 octobre au 30 novembre. Les projections prévues en présentiel étant annulées, c’est sur Internet, en partenariat avec la plateforme Imago TV, que seront diffusés les œuvres, avec une projection par film (Pauvres Poulets, recettes pour un monde meilleur, Océans 2, Femmes de la Terre et Chemins de travers). Voir les bande-annonces : https://www.alimenterre.org/le-festival-alimenterre-0

Pour l’instant, une date est d’ores et déjà fixée : La projection du film « Océans 2, la voix des invisibles » le jeudi 19 novembre à 20h, suivi d’une intervention de Mathilde Jounot, la réalisatrice et de Pierre Mollo, scientifique : http://observatoire-plancton.fr/Pierre-Mollo.html

Le Festisol

Là encore, des rencontres et conférences sont organisées en format web.

On peut déjà noter :

– 13/11 18H, WebConférence inaugurale avec Jean Jouzel : « climat et inégalités » https://www.festivaldessolidarites.org/evenements/soiree-d-ouverture-avec-la-conference-quot-climat-et-inegalites-quot-de-jean-jouzel-16900

– 23/11 18h, Webconférence de Jean-Marie Harribey  » Quels modèles économiques pour assurer transition écologique et justice sociale ?  » https://www.festivaldessolidarites.org/evenements/conference-de-jean-marie-harribey-quot-quels-modeles-economiques-pour-assurer-transition-ecologique-et-justice-sociale-nbsp-quot-16463

– 24/11 18h, Webconférence de Gérard Payen et THhierry Benlahsen «L’Eau en Crises » : les enjeux de l’accès à l’eau et du 9ème forum mondial de l’eau » https://www.festivaldessolidarites.org/evenements/conference-laquo-l-rsquo-eau-en-crises-raquo-nbsp-les-enjeux-de-l-acces-a-l-eau-et-du-9eme-forum-mondial-de-l-eau-15755

– 26/11, 18h, Webconférence de Anne HOUTMAN : Urgence climatique : Que prévoit l’Europe ? Que fait l’Europe pour lutter contre le changement climatique et quelle est son implication dans notre quotidien sur le territoire ? https://www.festivaldessolidarites.org/evenements/visio-conference-de-anne-houtman-nbsp-urgence-climatique-nbsp-que-prevoit-l-europe-nbsp-que-fait-l-europe-pour-lutter-contre-le-changement-climatique-et-quelle-est-son-implication-dans-notre-quotidien-sur-le-territoire-nbsp-15621

Sur le Pays de Morlaix, le collectif Maisons du Monde, animé par le Resam, avait prévu un beau programme. Les événements sont reportés au printemps .

Le mois de l’ESS

La 13ème édition du mois de l’ESS, qui vise à faire connaître au grand public l’économie sociale et sociale et solidaire, est aussi impactée et subi des modifications. En Bretagne, 45 animations et événements sont organisés en format web.

Tout le programme est disponible sur https://lemois-ess.org/fr/participer (choisir la région Bretagne)




KuB’tivez-vous ! Sélection de janvier

Capture d’écran Le Monde selon Amazon, d’A. Pinon et T. Lafarge (2019).

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le Web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : précarité étudiante, Amazon et Monts d’Arrée.

Pascaline et Klara, par Céline Dréan (2012 – 52’)

Le film de Céline Dréan date d’il y a presque 10 ans mais est toujours d’une frappante actualité, notamment en cette période des plus compliquée pour les étudiants. La réalisatrice retourne à l’Université Rennes 2 pour suivre l’année de Pascaline et Klara qui, comme elle avant, sont inscrites dans la filière cinéma.

Amies, confidentes, engagées, féministes et colocataires, les deux jeunes femmes de 22 ans sont toutes deux issues de classes populaires et sont contraintes de travailler à côté de leurs études pour que la précarité n’ait pas raison d’elles. Céline Dréan nous immerge donc dans leur quotidien.

Une année intense et angoissante qui nous permet de mettre des images sur ce qui est une « réalité souvent réduite aux statistiques : celle des étudiants précaires » comme le note judicieusement la réalisatrice. La situation est saisissante lorsqu’on suit Pascaline désespérée toute une journée à la recherche d’un job dans un restaurant rennais… alors qu’elle doit en parallèle rendre un mémoire et trouver un stage.

Klara vit une année moins angoissante de son côté. Elle commence tout juste sa maîtrise de cinéma et a donc encore deux ans pour rendre son mémoire. Elle en profite pour s’engager pleinement dans le féminisme et l’élection présidentielle de 2012 auprès du NPA.

Bien que très inquiétant sur les conditions de vie des étudiants, le film apporte aussi son lot de sourires et d’espoir. Notamment lorsqu’on voit Pascaline, qui rêve de travailler à France Culture, s’épanouir à Radio Campus.

N’hésitez donc pas à voir cette production qui permet de saisir un des enjeux les plus importants de la crise actuelle.

Voir le film : https://www.kubweb.media/page/pascaline-klara-etudiante-rennes-celine-drean/.


Le Monde selon Amazon, d’Adrien Pinon et Thomas Lafarge (2019 – 71’)

(À voir jusqu’au 15 février 2021 !)

« Un monde où une entreprise contrôle la distribution de tous les produits de notre quotidien, les infrastructures de notre économie, mais aussi les données qui permettent de faire la guerre », voilà comment les reporters Adrien Pinon et Thomas Lafarge analysent le projet de Jeff Bezos, le patron d’Amazon. Les deux diplômés en Histoire nous embarquent dans un véritable tour du globe sous l’ombre, clairement menaçante, du GAFA (les géants du Web : Google, Apple et Facebook) le plus imposant du moment.

Numéro 1 mondial du commerce en ligne, Amazon propose aussi « de la vidéo à la demande, de la musique en ligne, des jeux vidéo, du stockage informatique, des assurances et des médicaments ». De quoi s’assurer « un monopole dans le sens traditionnel » selon l’analyste financier américain Allen Gillespie. En surface, cela peut ressembler à un incroyable succès pour l’entreprise qui emploie 566 000 employés et compte 300 millions de clients… mais aujourd’hui elle cause beaucoup de dégâts.

De son berceau Seattle où elle a implanté son siège jusqu’à l’Inde des traditionnels et innombrables commerces de rue, en passant par ses propres entrepôts, Jeff Bezos sème aujourd’hui beaucoup de craintes et de désarroi. Les craintes des petits commerçants qui ne peuvent pas lutter contre les prix cassés du géant et le désarroi de ses propres employés « traités comme des robots ».

Visionner ce documentaire est presque un acte citoyen pour prendre conscience de l’ampleur du phénomène Amazon. Comprendre l’importance de continuer d’acheter ses livres à la librairie du coin, de jeter un œil à la petite boutique de mode de la galerie marchande de sa ville… Résister somme toute, comme le fait Catherine Malbranque à Briac (Finistère) par exemple. N’hésitez donc pas à dégager une petite heure dans votre emploi du temps pour regarder ce Monde selon Amazon.

Accéder au documentaire : https://www.kubweb.media/page/amazon-secret-ecommerce-fondateur-bezos-pinon-lafarge-etoiles-scam/.


Monts d’Arrée. Terres de Lutte, de Xavier Liébaud (2012 – 20’)

Pour finir cette sélection, nous vous proposons une escapade historique et poétique dans les Monts d’Arrée, dans le Finistère. Dans ce documentaire, le réalisateur nantais Xavier Liébard retrace l’histoire de la population de cet ancien massif à l’aide de vidéos des archives de la Cinémathèque de Bretagne.

Xavier Liébard met l’accent sur le paysage et le patrimoine unique de ce « pays difficile ». Terres acides, pluie, vents… les très rudes conditions d’agriculture ont soudé les locaux. Ils n’avaient en effet pas d’autre choix que de s’unir pour défricher les terres au XIXe siècle pour gagner du terrain sur les landes.

De quoi forger « une sorte de pacte identitaire » qui perdure au fil des décennies et qui permet à la population de toujours sortir vainqueur des périodes de trouble. Ainsi, ni l’occupation nazie, ni l’exode rural de l’Après-guerre, ni le projet d’enfouissement des déchets nucléaires de l’ancien réacteur de Brennelis n’ont eu raison des vaillants citoyens des Monts d’Arrée.

Ce court documentaire peut constituer une pause culturelle agréable, bien qu’il soit peu dynamique et entraînant. À voir pour tous les amateurs d’Histoire de notre belle région.

Voir le documentaire : https://www.kubweb.media/page/terres-lutte-monts-arree-archive-cinematheque-xavier-liebard/.


Notre sélection de décembre : https://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-de-decembre/.

Notre sélection de novembre : https://www.eco-bretons.info/kub-tivez-vous-selection-de-novembre/.

Plus d’infos :

https://www.eco-bretons.info/wp-content/uploads/2020/11/KuB_KulturBretagne-Baseline-300x261.png



L’idée sortie. Un fest-noz pour un tour du monde à la voile sans déchet

On vous en a parlé en avril. Les quatre compères de Sailing for change partent en octobre pour un tour du monde à la voile zéro déchet. « On cherchait une ligne rouge, un axe qui donne du sens à notre expédition. On a pensé au zéro déchet, qui fédère beaucoup de choses du développement durable : le gaspillage, l’économie circulaire… », nous expliquait alors Robin, responsable partenariat du projet.

Igor, Brendan, Joaquim et Robin viennent de boucler avec succès leur campagne de crowdfunding. Grâce aux 6780 euros récoltés, ils vont pouvoir acheter un radeau de survie, une voile, des panneaux solaires et du matériel vidéo.

Samedi 20 août, un fest-noz est organisé, à la ferme de Bellevue, à Sarzeau, pour soutenir l’association Sailing for change. Au programme : jeux, couscous breton, présentation du projet Sailing for change et fest-noz.

Le tour du monde zéro déchet des quatre aventuriers doit durer deux ans. En chemin, ils comptent réaliser une web-série autour de la thématique « Comment vivre sans déchet ? ». Et à chaque escale, ils réaliseront des reportages sur les initiatives en faveur du développement durable. Mais en attendant, rendez-vous le 20 août à la ferme de Bellevue !

 

Plus d’infos :

Soirée Fest-noz en soutien à l’association Sailing for change, à la ferme de Bellevue, à Sarzeau. Samedi 20 août, à partir de 17h.

Pour le repas, réservation au 06 74 10 62 36.

www.sailingforchange.com

Retrouvez leur itinéraire grâce à cette carte interactive.




OGM et Roundup : la poursuite des recherches est indispensable !

Nous le savons, l’OGM est un gêne d’une espèce introduit dans une cellule d’une autre espèce pour conférer des propriétés nouvelles. Pour le Pr Robert Bellé, il est efficace en médecine, dans le cas par exemple, de la production d’insuline pour le traitement de certains diabètes. Mais dans le cas de la modification génétique des plantes, le risque est mal évalué. « Aujourd’hui, nous n’avons pas de technique pour analyser ni prévoir les conséquences d’une protéine OGM sur les protéines des cellules receveuses du gêne» souligne-t-il. Dans le monde, il existe 170 millions d’hectares de plantation d’OGM (de maïs, soja, colza, coton…). Cela représente 10% des terres cultivées sur la planète. Et 80% des OGM sont rendus tolérants à l’herbicide Roundup. La question des OGM pose ainsi 3 types de problèmes : dans le domaine de la santé, car une protéine ou un produit inattendu et toxique pourrait être généré et dans le domaine de l’éthique du fait des brevets déposés sur du matériel vivant. Enfin, dans le domaine environnemental, car la biodiversité se voit menacée. Robert Bellé ne traite dans son exposé que des questions relatives à la santé en distinguant clairement les deux problèmes: celui du pesticide et celui de l’OGM dans le cas des OGM tolérants au Roundup. Il a expliqué à l’auditoire les domaines clefs de maladies chroniques (à effets non immédiats) dans lesquels les peptides et/ou les OGM pourraient avoir des effets nocifs liés à la santé humaine.

Concernant le Roundup, il a rappelé ses propres résultats et fait mention de très nombreuses études dans le monde démontrant la toxicité du pesticide et/ou du produit actif qu’il contient (le glyphosate, principe actif du Roundup). A ce jour, il existe près de 500 publications dans les journaux scientifiques internationaux, relatives à l’impact du Roundup ou du glyphosate. Selon le biologiste, 80 % d’entre elles en démontrent la toxicité.

Et les OGM… ?

Robert Bellé a ensuite exposé clairement les expériences de l’équipe de Gilles Eric Séralini qui ont fait un buzz médiatique mondial en septembre 2012. Sans entrer dans les détails, des lots de rats nourris pendant 2 ans avec le maïs OGM NK 603 de Monsanto ont fait plus de tumeurs et plus rapidement que les rats témoins. Le plus surprenant, y compris pour les auteurs de l’article, ont été les résultats du lot de rats qui avaient consommé le mais NK 603 non exposé, pendant sa culture, à du Roundup. Robert Bellé partage la conclusion de l’agence nationale (ANSES) qui, dès novembre avait souligné l’originalité du travail, mais aussi l’impossibilité de conclure de façon définitive du fait du nombre réduit de rats par lots. Ces études, pour le moment les seules disponibles sur une vie entière d’animaux, apportent une présomption de toxicité qu’il faudra ou confirmer, ou infirmer sur le plan scientifique. Le conférencier a indiqué sa préférence pour des études sur des cellules qui donneront une réponse bien plus rapide que les expériences de 2 ans avec des rats. Si le maïs OGM fabrique un produit toxique il existe des méthodes cellulaires et/ou moléculaires qui permettent de le mettre en évidence.

Le biologiste a insisté sur la distinction entre le débat scientifique qui se poursuit et le débat médiatique fortement influencé par des groupes d’intérêt. L’article de l’équipe de Gilles-Eric Séralini vient d’être « rétracté » (par l’éditeur) du journal scientifique dans lequel il était publié. La procédure est exceptionnelle mais ne change rien au débat scientifique. L’éditeur affirme qu’il n’y a ni fraude, ni erreur de calculs, ni intention de manipulation des résultats expérimentaux mais bien une incertitude du fait du nombre réduit de rats par lots. Le conférencier souligne que le protocole de l’étude était calqué sur celui des fabricants avec les mêmes rats, les mêmes lots et une durée d’expérience de trois mois. Il pose la question de la correcte évaluation des risques par les agences avec les mêmes incertitudes sur les tests statistiques.

L’étude de Gilles-Eric Séralini a des conséquences très positives: des appels à projets à partir de fonds publics ont été lancés et des réflexions sur les réglementations sont engagées. « Par exemple, il y a quelques jours, la commission européenne a refusé l’autorisation de mise sur le marché d’un OGM estimant qu’il avait une mauvaise évaluation du bénéfice et du risque » note Robert Bellé. Il ajoute : « Un programme national a été lancé : risk’OGM, qui consiste à créer un comité qui sera un peu comme le GIEC en matière de climat ».

Et le 26 novembre 2013, l’ANSES) a lancé un appel à projet, sur le thème : environnement, santé, travail, à partir de fonds publics.

« 37 projets viennent d’être retenus pour une première sélection avec une enveloppe globale de 5,5 millions d’euros. Cependant, dans la liste des projets retenus disponibles sur le site de l’ANSES, aucun ne semble pouvoir infirmer ou confirmer les études de Séralini ». Robert Bellé se demande si les équipes de recherches craignent de s’engager dans cette voie par peur de pressions. Il montre une grande confiance dans l’ANSES, (créée en 2008 à partir de l’ancienne agence l’AFSSA) qui de son point de vue, examine les propositions avec le plus grand sérieux et la plus grande objectivité, ce qui n’a peut être pas toujours été le cas. Il fonde son opinion sur sa rencontre avec les agences à l’occasion d’un débat parlementaire le 19 novembre 2012. Lors de cet événement, il a expliqué pourquoi la toxicité des pesticides était sous-évaluée dans la toxicologie « réglementaire » réalisée par les firmes elles mêmes.

Le public a posé de nombreuses questions au conférencier

L’occasion d’évoquer les inquiétudes des citoyens : dans la salle, on met le doigt sur la dangerosité de l’accumulation de petites doses ingérées, en buvant l’eau du robinet par exemple. Robert Bellé rappelle que la toxicité est bien sûr liée à la dose. Il souligne ainsi que personne n’a encore démontré que le glyphosate (principe actif du Roundup), présent dans l’eau du robinet provoque des problèmes, car personne ne l’a jamais étudié par défaut de contrats de recherche et d’argent. En revanche, le biologiste souligne que l’existence d’OGM tolérants au Roundup, fait consommer aux animaux ou humains s’en nourrissant, des concentrations de Roundup supérieures aux doses toxiques connues. En effet, par définition, ces plantes ne sont pas éliminées mais consommées avec le Roundup qui a servi à les traiter dans les champs.

Autre question. Des critiques envers les recherches de Séralini estiment que les rats utilisés sont naturellement propices aux tumeurs. Est-ce une erreur de les avoir utilisés ? « Séralini a délibérément travaillé avec des rats commerciaux, les mêmes utilisés par les fabricants et avec le même protocole (à l’exception du temps plus long). Ces rats ont effectivement tendance à faire des tumeurs. La nouvelle question devient pourquoi les autorisations de mises sur le marché des produits, réalisées avec ces tests courts ne sont-ils pas remis en cause dès maintenant ? »

Cette conférence s’est achevée sur une interogation fondamentale : demain, pourra-t-on nourrir le monde sans OGM, à un prix abordable ? « Un gros débat persiste. Je dirais qu’il n’y a pas de réponse claire : si on veut ne produire que par une agriculture « biologique » en conservant le modèle actuel, il est peu probable que cela suffise. En revanche, si cela
est associé à un changement de pratiques, alors certains spécialistes affirment que c’est possible. La faim dans le monde aujourd’hui touche plus de 840 millions d’êtres humains. Elle ne résulte pas d’un problème scientifique et aucune évidence scientifique ne vient confirmer que l’existence des OGM contribue à solutionner le problème.

 




Des cours pour tous les goûts avec les Moocs

Moocs (Massive Online Open Courses) ou Clot (Cours en ligne ouvert à tous) en français. Derrière ces acronymes un peu particuliers se cache une réalité simple : des cours, ouverts à tous, gratuits (en général), disponibles sur internet, interactifs et collaboratifs. Les premiers Moocs ont été initiés par les grandes universités américaines (Standfort, MIT…) à la fin des années 2000. De fil en aiguille, c’est ainsi plus de 80% des établissements outre-atlantique qui proposent aujourd’hui des cours en ligne. La France commence à se lancer aussi dans l’aventure, avec notamment la mise en place en 2013 de la plate-forme Fun (France Université Numérique), lancée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, regroupant des Moocs issus d’universités ou grandes écoles françaises ou francophones.

Une dizaine sont actuellement ouverts aux inscriptions, dans des domaines très variés : criminologie, sciences politiques, informatique, gestion…A noter également, quelques Moocs consacrés au développement durable, comme le mooc « économie circulaire et innovation », ou encore celui intitulé « des rivières et des hommes », qui s’intéresse à la préservation durable de la ressource eau. Des universités et écoles bretonnes développent également leur Moocs. C’est le cas de Telecom Bretagne par exemple, qui propose un cours d’introduction au réseaux de téléphonie mobile, qui vient de débuter. Il est possible également désormais d’apprendre le breton en ligne, grâce au mooc proposé par Edubreizh.

 

Des avantages, mais aussi des limites

 

Les Moocs peuvent s’avérer être une solution pour compléter sa formation professionnelle, ses connaissances, ou tout simplement pour assouvir une passion. Accessibles gratuitement, ils permettent l’accès au plus grand nombre, le numérique facilitant cette possibilité. Chacun peut suivre à son rythme les cours qui restent en ligne pendant toute la durée de la formation. Des cours qui sont dispensés sous forme de vidéos, avec des quizz afin de tester ses connaissances. Des forums sont également créés, afin que les étudiants communiquent entre eux, ainsi qu’avec les professeurs.

Un système bien pratique, mais qui inquiète certains acteurs du monde de l’éducation. Un collectif anti-Mooc a même vu le jour. En cause : la peur de voir les cours sur le web prendre le pas sur les cours « traditionnels ». Quid du métier d’enseignant ? Les élèves ne deviendront-ils à terme que des présences derrière des écrans, parfois situés à l’autre bout du monde ? Toutes ces questions agitent le monde de l’éducation. D’autant plus que les moocs, qui peuvent délivrer une certification en fin de cursus, connaissent un fort taux d’abandon et d’échec : ils frôlent les 80% dans certains cours…A noter également, le nombre d’heures de travail nécessaire chaque semaine. Ils sont généralement indiqués au moment de l’inscription, et peuvent varier entre une ou plusieurs, suivant les cours choisis, qui nécessitent aussi parfois un niveau pré-requis (en informatique par exemple). Autant de paramètres à prendre en compte avant de s’inscrire !

 

 

Pour en savoir plus

https://www.france-universite-numerique-mooc.fr

http://mooc-francophone.com/

http://www.liberation.fr/societe/2013/12/26/mooc-une-etape-vers-la-privatisation-des-cours_969050

http://blog.educpros.fr/matthieu-cisel/

 

 




Economiser l’eau, ça coule de source

150 litres d’eau par jour et par personne, c’est la consommation d’eau estimée en France. Un chiffre important, et qu’il va falloir nécessairement faire diminuer, alors que les scientifiques du GIEC alertent sans relâche sur les effets du réchauffement climatique et ses conséquences néfastes pour cette ressource indispensable (pénurie, pollution…).

Comment réaliser dès à présent des économies d’eau chez soi ? Zoom sur quelques solutions avec Nolwenn Ragel, chargée de mission lutte contre la précarité énergétique chez Héol, l’agence locale de l’énergie du climat du Pays de Morlaix.

  • Traquer les fuites

On a tendance à ne pas trop y faire attention, mais les fuites d’eau peuvent être la source de plusieurs dizaine de milliers de litres d’eau gaspillés ! Un robinet qui goûte entraînerait ainsi sur un an la fuite de 35 000 litres ! Pour détecter une possible fuite, « Il faut surveiller son compteur d’eau le soir au coucher, et le lendemain matin, en n’utilisant pas d’eau la nuit », explique Nolwenn. Si les chiffres ont changé, c’est que de l’eau s’échappe quelque part. « On peut aussi mettre une coupelle sous chaque point d’eau, cela permet de détecter les éventuelles gouttes qui tombent », ajoute la chargée de mission.

  • Réduire sa consommation d’eau dans la salle de bains

La salle de bains, c’est le lieu par excellence d’utilisation de l’eau dans la maison. 39% de la consommation d’eau part dans les douches et bains. Dans cette pièce, on peut agir sur plusieurs leviers. « Déjà, il faut préférer les douches aux bains », rappelle Nolwenn, et couper l’eau pendant qu’on se savonne ou qu’on se lave les dents. On peut utiliser également pour la douche un petit sablier, qui se fixe avec une ventouse sur le carrelage, et qui permet de voir en temps réel la durée de sa douche. On peut aussi installer un pommeau économe, qui réduit le débit de l’eau, ou avec un système de « start and stop » permettant d’arrêter l’eau momentanément sans avoir à toucher à la température ou aux robinets. Ou encore des robinets mitigeurs thermostatiques, qui gardent constante la température pendant toute la durée de la douche.

Pour les robinets des lavabos, l’idéal pour diminuer sa consommation est la mise en place d’un « mousseur », qui mélange l’air à l’eau et permet de réduire le débit à environ 7 litres/minute. « On en trouve en magasin de bricolage ou en grande surface, à des prix assez modiques » précise Nolwenn. « Encore faut-il avoir des robinets qui soient pas trop anciens, pour qu’on puisse les installer dessus ».

Réducteur de débit pour douchette et mousseur pour robinet
  • Réduire sa consommation d’eau dans les toilettes

En moyenne, 9 à 10 litres d’eau sont évacués à chaque chasse d’eau. Si désormais les toilettes les plus récentes sont équipées de chasse à double bouton, permettant des flux d’eau plus légers, un tiers des wc français serait encore équipés d’un système classique. On peut donc soit opter pour une chasse double flux, soit faire appel au système D et « placer dans le réservoir une bouteille remplie de sable », suggère Nolwenn. Il est aussi possible d’y mettre des « éco-plaquettes » qui se fixent sur le bord du réservoir.

Autre option, un peu plus radicale cette fois : passer des toilettes à eau aux toilettes sèches. Au lieu de l’eau, on utilise le plus souvent de la sciure de bois, qu’on ajoute le plus souvent après son passage, et on envoie le tout au compost. (Eco-Bretons vous proposera bientôt un article sur le sujet, ndlr). A noter qu’il existe des modèles de toilettes sèches séparant à la source l’urine des matières fécales, et qui ne nécessitent pas de matière carbonées.

Exemple de caravane toilettes sèches
  • La récupération d’eau de pluie

Pour arroser le jardin ou laver la voiture, rien de tel que la récupération d’eau de pluie. Un récupérateur mural fera l’affaire, qui récoltera l’eau provenant des gouttières. On peut aussi utiliser cette eau pour des usages domestiques, mais seulement ceux qui ne nécessitent pas l’utilisation d’eau potable (toilettes, lessive, lavage des sols, pas les douches ou la cuisson). Dans ce cas, il est préférable d’installer une cuve souterraine de grande capacité avec une pompe, et qui pourra être reliée directement à la maison et aux endroits concernés. L’eau dans ce cas sera rejetée dans le réseau d’assainissement collectif (en cas de raccordement à celui-ci), et il sera nécessaire de faire une déclaration d’usage auprès de la mairie. De même, il faudra aussi entretenir régulièrement les installations et tenir à jour un carnet d’entretien. Attentionil est interdit d’utiliser à l’intérieur de votre habitation l’eau de pluie qui a ruisselé sur un toit contenant de l’amiante-ciment ou du plomb.

Pour toutes les informations réglementaires, rendez-vous sur le site https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F31481

Un article de Système D explique bien toutes les démarches et les procédés techniques : https://www.systemed.fr/materiel-outillage-jardinier/recuperation-l-eau-pluie-quelles-solutions,2251.html

Héol est l’Agence Locale de l’Energie et du Climat (Alec) du Pays de Morlaix. Sous forme associative, elle accompagne la transition énergétique sur les territoires de son secteur d’implantation. Ses 9 salariés conseillent les collectivités, les professionnels et les particuliers dans plusieurs domaines : construction et rénovation thermique de l’habitat,énergies renouvelables, mise en place des politiques énergétiques du territoire, précarité énergétique…

Pour plus d’infos : http://www.heol-energies.org/

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat, qui se déroule jusqu’au 1er septembre. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html