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KuB’tivez-vous ! Sélection de mai

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : Zéro déchet et marées noires !

De l’autre côté – Épisode 2 : Refuser, par Les autruches utopistes (2020)

Le deuxième épisode de la série documentaire cette association de production de l’audiovisuel et du numérique a été mis en ligne ce mois-ci. Cette fois, les Autruches utopistes mettent en lumière nos concitoyens qui sont particulièrement engagés dans la Réduction, le deuxième des « 5R » du Zéro déchet. Celui qui « a presque plus de poids que les autres » selon Jessica, animatrice et coordinatrice à la Galerie du Zéro déchet à Nantes (44).

Pour la Nantaise, il faut « se poser des questions » et « expérimenter » pour se lancer dans le Zéro déchet car il serait impossible de réussir en le faisant simplement pour suivre la mouvement. Et expérimenter, Simon le fait très bien à Tournon-d’Agenais (47) dans le cadre du projet TERA (Tous Ensemble vers un Revenu d’Autonomie). Son domaine lot-et-garonnais est remarquable : un grand potager et une serre lui permettent de cultiver fruits et légumes de saison, alors que ses deux ruches lui offrent de copieuses récoltes sucrées. Pour tous ces acteurs, Réduire c’est aussi le plaisir de s’adonner à une vie de rencontres avec les producteurs notamment mais aussi avec ceux qui partagent ce mode de vie.

Ce deuxième épisode est intégré à la page dédiée à la série. Il est présenté sous la forme d’une vidéo principale de 17 minutes enrichie de deux articles sur le « travailler moins » et le Zéro déchet en Slovénie, d’une bande dessinée explicative du low tech, d’un podcast audio Passer à l’acte collectivement et d’une sélection des photos de ce premier épisode.

Nous avons hâte de découvrir les trois prochains épisodes !

Accéder à la page : https://www.kubweb.media/page/autruches-utopistes-transition-ecologique-bascule-solution/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=NL-10-05-2021-ZD2-Reduire.

Marées noires, fin de l’histoire ? Par Serge Steyer (2020 – 21’)

En novembre, KuB publiait sur son site l’exposition BD & Histoire « Bleu Pétrole. Le scandale Amoco »dont nous vous avions fait la chronique dans la sélection mensuelle. Ce mois-ci, Serge Steyer, toujours en coédition avec les Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, partage sur le web-média ce documentaire qu’il a réalisé.

En décembre 2020, l’éditorialiste et créateur de KuB s’est rendu dans le Nord-Ouest de la Bretagne, à Lannion (22), Portsall et Brest (29) à la rencontre de trois acteurs de la protection des littoraux. Sophie Bahé (directrice de Vigipol), Arnaud Guéna et Christophe Rousseau (ancien et actuel adjoints au directeur du Cedre) prennent la parole tour à tour.

Du « traumatisme pour les Bretons » de la marée noire de 1978 à la suite du naufrage du pétrolier libérien Amoco Cadiz sur les roches du Portsall le 16 mars à la réduction du « du nombre d’accidents de pétroliers de 90% », Serge Steyer dresse un état des lieux de la protection des littoraux à l’heure actuelle.

Ce qui en ressort est encourageant sur le plan de l’évolution de la réglementation de la navigation des pétroliers notamment. Mais celle des porte-conteneurs est problématique puisqu’ils ne cessent de grandir et de perdre des cargaisons en pleine mer… entre dix et vingt mille boîtes sont perdues chaque année ! Pire, les micro-déchets pullulent à un rythme affolant : dix millions de tonnes de plastique se retrouvent dans les océans tous les ans.

Ainsi, alors que le combat contre les marées noires progresse bien, un nouvel ennemi s’est manifesté et nous submerge… Plastiques, à quand la fin de l’histoire ?

Voir le documentaire : https://www.kubweb.media/page/mares-noires-amoco-solution-cedre-vigipol-archives-ile-et-vilaine/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=NL-03-05-2021-Amoco

Nos 3 dernières sélections :

Avril : https://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-davril/.

Mars : http://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-de-mars-special-festival-pecheurs-du-monde/.

Février : http://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-de-fevrier/.

Plus d’infos :




« Le jour du dépassement » : encore une catastrophe annoncée !

Mais on n’en est pas encore à devoir se rationner.

C’est pourquoi la publication annuelle de l’ONG Global Footprint Network a fait autant de bruit. La presse d’un seul chœur a relayé le message. Voici deux des titres les plus sobres qu’on pouvait lire le 20 août matin

http://www.actu-environnement.com/ae/news/mardi-19-aout-dette-ecologique-jour-du-depassement-22473.php4#xtor=ES-6

Depuis mardi 19 août, l’humanité creuse sa dette écologique

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/environnement-ca-y-est-2014-lhumanite-vit-sur-terre-credit-19-08-2014-156166?utm

Environnement. Ça y est : pour 2014, l’humanité vit sur Terre à crédit !

 

 

De l’Humanité au Figaro, du Monde au Parisien, ils en ont tous parlé et parfois les titres valaient leur pesant de catastrophisme.

On comprend bien cet engouement de la presse pour cette information. C’est encore le mois d’août, les universités d’été n’ont pas encore sonné la rentrée politique. C’est un sujet auxquels nos concitoyens sont sensibles, même si cela ne se voit pas dans les urnes (mais à qui la faute ?) et surtout, la peur, cette grande trouille irrationnelle, fait toujours vendre, qu’il s’agisse de l’insécurité en banlieue, des virus balladeurs ou comme ici de l’extinction de la planète.

Mais qu’en est-il réellement ?

Comme toujours, je suis dubitatif face à ces indices uniques, sensés retracer un phénomène en un chiffre ou comme ici en une date et ce « jour du dépassement » n’échappe pas à la règle.

Tout d’abord, tout dépend des paramètres qu’on prend en considération et du poids relatif qu’on donne à chacun. J’ai trop lu de rapports consacrés à ces questions pour ne pas m’interroger sur la connaissance exacte que nous avons collectivement des effets de l’action de l’Homme sur son environnement. J’ai trop lu de rapports concernant l’état déplorable des outils statistiques de la plupart des Etats pour ne pas être circonspect sur la qualité des données qui servent à élaborer ces indicateurs.

 

Par acquis de conscience, je suis allé sur le site de l’ONG en question

Voici ce que j’y ai trouvé :

http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/footprint_science_introduction/

5.400 données par pays et par an dans 150 pays ! Même avec une méthodologie très sophistiquée et des standards de collecte de l’information très rigoureux, cela reste encore un exercice d’une grande incertitude quant à son résultat final.

 

Mais que faut-il en conclure ?

Que cela ne sert à rien de faire peur aux gens ? Certes pas.

Que ce n’est pas à partir du 20 août que nous avons commencé à consommer la biocapacité de l’année prochaine ? C’est vraisemblable.

Mais que ce soit le 19 août ou le 27 août, voire même le 9 août, date bénie entre toutes (private joke), ce n’est pas cela qui est important, c’est qu’à calcul constant et toutes choses égales par ailleurs, cette date arrive de plus en plus tôt.

 

En effet, la démarche de GFN est peut-être scientifique, elle est surtout pédagogique : ainsi une fois par an, on parle dans la presse , la grande, pas les petits sites branchés développement durable, de l’épuisement progressif des richesses et l’image de « vivre à crédit » parle bien à nos contemporains surtout à ceux qui manquent le plus de ressources. Tiens, tiens, voilà un parallèle intéressant entre la pauvreté individuelle et l’appauvrissement de la planète : vivre à crédit, beaucoup s’en accommodent mais peu résistent longtemps « aux fins de mois » qui commencent dès le 15.

Grâce à Global Footprint Network, nous nous rappelons au moins une fois par an que nous vivons au-dessus de nos moyens et que cela va en s’empirant. Viendra un moment où pour eux, la fin de l’année commencera en juin. Peut-être qu’alors, contrairement à ce que pense la représentante de WWF, il ne sera plus temps de réagir.

 

Réagir ? Mais comment réagir chacun dans notre coin ?

Il se trouve que dans la presse du même jour, on trouvait également cet article

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/cacao-prix-feve-flambe-celui-chocolat-aussi-19-08-2014-156159?utm_source=newsletter&utm_medium=OFentreprise&utm_campaign=20140820_local_votreNewsletter

Cacao. Le prix de la fève flambe, celui du chocolat aussi

Mais ça n’a rien à voir, me direz-vous ? En êtes-vous si sûr ? Regardons cela d’un peu plus près. S’il y a pénurie de cacao, c’est qu’on produit moins qu’on ne consomme. Et si on produit moins, c’est pour deux raisons : la concurrence de l’huile de palme, dont on sait maintenant que c’est une belle saloperie pour notre santé http://www.cosmopolitan.fr/,tout-sur-l-huile-de-palme-et-ses-dangers,2510882,1875462.asp

 

Et les aléas climatiques.

 

Pour rétablir la balance, il faut donc soit produire plus, soit consommer moins.

 

Produire plus, c’est

1° soit remettre en culture les terres abandonnées aux palmiers à huile et cela suppose d’accepter de payer plus cher le cacao aux producteurs, mais c’est une solution stupide puisque justement le but du raisonnement est de payer le cacao moins cher ou qu’ un fort mouvement d’opinion contre l’utilisation de l’huile de palme par les industries agro-alimentaires et cosmétiques tarisse la demande d’huile de palme

2° soit augmenter les rendements en épuisant un peu plus vite les sols

 

Consommer moins c’est

1° soit une impossibilité pour la majeure partie du monde qui consomme moins de 100 grammes par an

2° soit un impératif de santé publique pour une petite minorité qui se gave. A titre d’illustration, la consommation moyenne d’un Français , c’est deux tablettes de 100 grammes à 60% de teneur en cacao par semaine, toutes les semaines de l’année !

 

Comme on peut difficilement demander à la majorité de la population mondiale de manger moins de chocolat, ce qui serait injuste, on voit bien que la seule solution est donc pour nous de manger moins de chocolat et de le payer plus cher. L’un dans l’autre ça peut s’équilibrer et peut-être même qu’en prime quand vous mangerez du chocolat, ce sera vraiment du chocolat et non cet ersatz que permet la législation européenne.

Mon D
ieu, on est bien loin de l’empreinte écologique ! Pas tant que cela : si nous appliquions ce même raisonnement à toute notre consommation, peut-être pourrions nous manger des chocolats à Noël sans avoir le remord de nous dire que nous mangeons, depuis six mois déjà, en ces fêtes de fin d’année, les friandises qu’auraient dû manger nos petits-enfants.

Elementaire, non ?

 



Celles et ceux qui agissent localement face aux défis écologiques globaux

Deux journées de « stage développement durable » denses pour les 16 élèves de Terminale Sciences, technologies, agronomie du vivant/STAV du lycée d’enseignement général et agricole de Suscinio à Morlaix , avec la découverte du film « Une fois que tu sais » d’Emmanuel Cappellin, suivie de leurs rencontres avec des actrices et acteurs locaux qui ont répondu tour à tour à LA question posée: « Une fois que tu sais », qu’est-ce qu’on fait ? Les élèves ont ensuite pris la plume pour partager ici ces propos, accompagné.e.s par notre journaliste Marie-Emmanuelle Grignon.

« En matière d’éducation au développement durable une visée collective est prégnante avec une projection vers les générations futures. Il s’agit de préparer les jeunes à leur rôles d’acteurs dans les domaines social, économique, environnemental, culturel… et de la gouvernance, tant dans leur vie personnelle que professionnelle, et en dépassant l’approche immédiate et individuelle ; les pratiques en jeu peuvent relever tant de pratiques individuelles que de pratiques collectives. L’enjeu de l’éducation au développement durable est donc d’outiller les jeunes pour leur permettre de réfléchir et de faire des choix éclairés et d’agir de manière autonome et responsable pour eux-mêmes et pour les autres, au regard des objectifs de développement durable fixés par l’ONU : https://www.undp.org/fr/sustainable-development-goals ».

Tels étaient les objectifs généraux de ce stage, fixés par le référentiel de formation que leur enseignante d’éducation socioculturelle, en s’appuyant sur les objectifs des deux modules mis en œuvre avec ses collègues – « sociétés et territoires » et « culture humaniste et citoyenneté » -, a choisi de concrétiser durant ce temps pédagogique particulier.

« Penser globalement, agir localement »

Au cours de ces deux journées, il s’agissait de faire appréhender par les élèves, en un premier temps les enjeux écologiques globaux que l’humanité doit prendre en considération pour son développement encore durable et solidaire avec l’ensemble du vivant sur notre planète. Le visionnage du film « Une fois que tu sais » réalisé par Emmanuel Cappellin, avait cette mission. Ce documentaire offre une plongée dans les bouleversements du monde, dans notre désarroi aussi, et dans les perspectives qui s’offrent à nous pour s’adapter et avancer vers un avenir désirable.

« Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » : en un second temps, les élèves ont abordé des moyens concrets d’y parvenir en découvrant une multitude d’actions déjà mise sen œuvre par ces citoyen.n.e.s ; tant à l’échelle individuelle que collective, recensées dans « l’Arbre à actions et ses racines de résilience », présenté plus bas par les élèves.

Tout étant parti d’un groupe de citoyen.nes désireux de ne pas en rester là après avoir vu ce film qui les a bouleversé.es et qui a créé l’association Terractiva ainsi qu’un grand arbre illustré avec plus de 150 actions avec des structures associées, pour nous aider à passer à l’action. Son objectif est de mettre en synergie ces structures existantes et les personnes, de les valoriser pour montrer la richesse des initiatives de transition écologique pour un développement durable et solidaire de nos territoires.

Enfin, des rencontres avec huit citoyennes et citoyens engagé.e.s localement ont permis aux élèves de rendre très concrètes quelques-unes des actions présentées plus haut.

Le fruit de ces deux journées prend la forme d’articles réalisés par les élèves, accompagné.e.s par Marie-Emmanuelle Grignon. Nous vous invitons à les lire.


Une fois que tu sais… qu’est-ce qu’on fait ?

Par Enzo Vistola, Alexy Vuillaume

Marquée par la réalité du changement climatique et l’épuisement des ressources, la civilisation thermo-industrielle est en train de s’effondrer, le réalisateur Emmanuel Cappellin part à la rencontre de quelques experts qui savent déjà l’inéluctabilité de cet effondrement pour savoir comment ils vivent au quotidien avec cette connaissance.

Quand on sait

Pulp Films est une boîte de production qui se veut au plus près des thématiques et des questions contemporaines qui bousculent les visions, Elle reste dans sa charte en 2021 avec “Une fois que tu sais” réalisé par Emmanuel Cappellin et co-réalisé par Anne-Marie Sangla.

Dans notre monde confronté aux réalités accablantes du changement climatique et à l’effondrement des ressources, notre réalisateur prend conscience du caractère inévitable d’une fin de la civilisation industrielle telle qu’on la connaît. Mais maintenant que l’on sait, que faire ? c’est en quête de réponses qu’Emmanuelle Cappellin part à la rencontre d’expert et scientifiques de nationalités différentes dans leur quotidien chez eux parmi lesquel.les : Jean-Marc Jancovici (expert français sur les questions d’énergie), Pablo Servigne (chercheur-agronome français, auteur et conférencier), Richard Heinberg (expert nord-américain des questions d’énergie), Susanne Moser (spécialiste allemande des risques et vulnérabilités, GIEC), Saleemul Huq (expert bangladais de l’adaptation au climat, GIEC).

Dans un entretien avec Pierre Gelin-Monastier, Emmanuel Cappellin explique son choix des témoins : « Il y a eu un processus de sélection, qui a commencé par de nombreuses et longues recherches. Pourquoi ? Parce que je leur demande le contraire de tout ce qu’on leur a toujours demandé, c’est-à-dire de faire tomber la blouse blanche pour parler de manière émotionnelle d’un sujet sur lesquels ils ne sont censés être pertinents que d’une manière objective. Or ce qui m’intéressait est précisément, non leur savoir immense, mais leur réponse humaine, personnelle. » (source: wikipedia)

On fait quoi maintenant ?

Certes, les défis sont de taille mais ils sont aussi l’occasion d’agir ensemble pour construire le monde qu’on veut voir dans notre futur. Chacun.e a sont rôle à jouer pour réinventer la société selon ses capacités, ses rêves, ses talents.

Le guide d’actions Une fois que tu sais, qu’est-ce qu’on fait ? se présente sous la forme d’un poster géant construit en partenariat avec le magazine Yggdrasil. Il nous permet d’imaginer nos passages à l’action comme autant de racines d’un bel et grand écosystème vivant et riche de perspectives… (Disponible ici: https://www.racinesderesilience.org/). N’hésitez pas à vous connecter sur la page du site, afin faire vivre cet arbre interactif pour explorer et s’inspirer des centaines de ressources disponibles pour passer à l’action à votre échelle sur les sujets tels que l’énergie, le climat, l’effondrement et la résilience.

Les pistes d’action, que nous avons commencé à explorer sur ce poster, se font par thèmes, comme les racines d’un arbre, et chaque action est associée à minimum une structure de référence (écrite juste en dessous), comme des associations, organisations, collectifs pour nous aider à faire affluer nos efforts.

Vous retrouverez les actions classées selon trois grands thèmes : Construire (déployer des alternatives), Régénérer (changer de culture), S’interposer (se mobiliser massivement). Des façons d’agir qui se renforce mutuellement !


Le Buzuk et son ambassadeur Nicolas s’invitent à Suscinio

Ancien trader à la City de Londres, Nicolas Makeiew s’est reconverti il y a une dizaine d’années pour venir vivre et travailler sur une monnaie locale au sein du Pays de Morlaix : le Buzuk.

Par Enzo Campini, Glenn Cuillandre, Rose Liebenguth

Aujourd’hui, à Suscinio, les élèves de Terminale STAV ont rencontré le coordinateur de la monnaie locale le Buzuk, Nicolas Makeiew. 10 ans plus tôt, il était trader à la City de Londres durant 5 ans à un rythme de 80h/semaine. Se sentant au fil des ans de plus en plus enfermé et en décalage avec ses collègues, la Covid 19 l’a décidé à arrêter son métier et à retourner en France. Dès lors, il se mit à lire des livres sur l’écologie qui lui firent réaliser à quel point il surconsommait et ne prenait pas soin de lui. Il effectua alors un master en écologie politique à Barcelone, seule université qui proposait une spécialisation en décroissance.

Devenu coordinateur salarié de l’association pour le Buzuk, monnaie locale du Pays de Morlaix, Nicolas a expliqué aux élèves en quoi consiste le Buzuk, comment s’en procurer et ce qu’il représente pour lui. Le Buzuk est une monnaie complémentaire à l’euro, circulant uniquement sur un territoire défini, en l’occurrence, le pays de Morlaix. Pour en obtenir, rien de plus simple ! Il suffit d’aller dans des comptoirs d’échanges mis en place par l’association chez des commerçants adhérant au Buzuk et d’échanger ses Euros en Buzuks pour acheter dans les entreprises et les artisans adhérents de l’association. Il s’utilise également par le biais d’une application. L’intérêt du Buzuk est qu’il met en avant l’économie locale et qu’il circule dans l’économie réelle, contrairement à l’euro qui participe à l’économie spéculative se déroulant sur le marché dématérialisé (98%). Nicolas Makeiew plaide également pour plus de diversité des monnaies, par exemple une monnaie spécifique pour faire des dons, une autre pour acheter uniquement de la nourriture. Il travaille d’ailleurs, avec un collectif local à un projet expérimental de sécurité sociale de l’alimentation. Pour lui, le Buzuk contribue concrètement au changement de l’économie, il explique “Notre monde est encastré dans l’économie, il faudrait la changer”.

https://buzuk.bzh/

Retrouvez le portrait de Nicolas Makeiv qu’Eco-Bretons lui a consacré en janvier 2024 : http://www.eco-bretons.info/portrait-des-salles-de-marches-a-londres-a-la-monnaie-locale-de-morlaix-litineraire-peu-commun-de-nicolas/


Pour Véronique et Grégoire, ça GASE bien !

Par Yves Bideau-Dilasser, Aweno Goasduff, Baptiste Scanff

Entrez dans la vie de Véronique et Grégoire Jandin, un couple d’artistes habitant un écolieu à Ploujean. Plus récemment, ils ont décidé de s’impliquer en participant à la création du GASE de la baie à Morlaix, groupement d’achat collectif et éthique d’épicerie.

Véronique et Grégoire Jandin ont vécu à Paris avant de décider de partir habiter à la campagne en Bretagne, il y a maintenant 30 ans. Ils ont 3 enfants et sont grands-parents. Musicien.nes, ils faisaient des spectacles de rue avant de prendre leur retraite. Depuis longtemps et de façon plus importante ces dernières années, ils ont opté pour une vie allégeant leur empreinte écologique : une maison rénovée en éco-construction avec de la phyto-épuration et des toilettes sèches, une seule voiture, le vélo, un potager, un régime alimentaire vegan (par souci des animaux). Désireux d’allier l’écologie et le social, le couple a participé à la fondation du groupement d’achat coopératif service épicerie Le GASE de la baie de Morlaix. Avec la volonté de rendre accessible à tous des produits alimentaires bios et de qualité. Il participe aussi au projet de mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation avec d’autres personnes et associations sur le territoire.

Véronique est végétarienne depuis l’âge de 15 ans et vegan depuis 10 ans. « j’ai un rapport magique au monde végétal” nous confie-t-elle, ce qui l’a poussée à favoriser que des produits biologiques, locaux et éthiques pour respecter ce “végétal ».

Le GASE est un groupe de personnes, qui s’est structuré en association. Il existe depuis 4 ans et est ouvert une fois par semaine le mardi, il n’ y a que des bénévoles et que des produits biologiques. On compte actuellement environ 30 à 40 foyers qui participent au GASE. Les achats de l’épicerie se font localement et avec un grossiste, Terra libra situé à Rennes. Les volumes commandés permettent de bénéficier de prix, avantageux ou non, et ce ne sont que des produits secs en grande quantité. Le local est situé Grand rue à Morlaix. La vente des produits est réservée aux adhérent.e.s du GASE car l’épicerie est autogérée, sans salarié.e. C’est le temps de bénévolat que chacun.e va consacrer qui permet à l’épicerie de fonctionner. Les produits sont vendus avec une marge minimale qui correspond aux charges (électricité, eau, internet et loyer…) et aux pertes éventuelles, erreurs de caisse ou de rentrée de commandes, pertes de denrées dues à l’humidité, maladresses ou visiteurs indésirables du type mites alimentaires… Il existe environ une quinzaine de GASE en France.


Géraldine, une animatrice par nature

Par Yann-Aël Méléard, Coline Moysan

Ce lundi 6 mai, Géraldine Gabillet chargée d’environnement à l’Ulamir-CPIE du Pays de Morlaix* a été invitée au lycée de Suscinio par les élèves de terminale STAV dans le cadre de leur stage de développement durable pour échanger sur le sujet autour de la question “Maintenant que tu sais, qu’est ce que tu fais ?” en lien avec le film “Une fois que tu sais”, d’Emmanuel Cappellin.

Depuis toujours, Géraldine Gabillet a vécu dans la nature. Après avoir obtenu son bac scientifique, elle enchaîne avec une fac de biologie puis un master de gestion des espaces naturels. Elle prend alors conscience du contexte écologique de la planète :“C’est à ce moment là que j’ai su”. Elle a commencé avec des amis, en aidant à nettoyer des oiseaux goudronnés après le naufrage de l’Erika sur nos côtes bretonnes en décembre 1989., elle passe son BAFA et commence l’animation nature. Depuis, elle n’a jamais arrêté.

Elle travaille aujourd’hui en tant que chargée de mission environnement à l’Ulamir-CPIE du pays de Morlaix qui se dédie à la gestion et la sensibilisation à la nature au travers de l’animation et de l’éducation populaire sur différentes thématiques et en organisant des aires éducatives. Géraldine collabore aussi avec le lycée de Suscinio, plus précisément avec la filière BTS GPN sur des projets d’animation (comme celles prochainement prévues sur l’eau à Traon Nevez)et également avec “mon restau-responsable” et la démarche anti-gaspillage alimentaire menée par l’établissement.

Dans le cadre de ses missions au CPIE, elle coordonne l’opération “les paniers suspendus” qui permet à tout le monde (en particulier les petits budgets) de pouvoir manger sain et local. Elle suit également de près le projet de sécurité sociale de l’alimentation.

Sur le plan personnel, elle participe à un groupement d’achat de produits bios depuis 15 ans.

Elle est investie dans la gestion des ressources, quelles qu’elles soient, et vit avec sa famille dans une maison partagée avec des amis, utilisant des toilettes sèches. Pour les trajets courts, en dehors de son travail, elle se déplace en vélo.

Femme engagée pour l’écologie, aussi bien dans son travail que dans sa vie, elle est bénévole dans différentes associations environnementales et sociales.

*https://ulamir-cpie.bzh/


« Essences bois »… mais déplacement sans essence pour Tristan

Par Hoël Hurtrez, Melig Madec

Ce lundi 6 mai, Tristan Brisset, éco-menuisier à Morlaix et militant associatif de la promotion de l’usage du vélo, est venu rencontrer les élèves de Terminale STAV lors d’un des deux jours de stage sur le développement durable. Lui-même et d’autres intervenants ont échangé avec nous autour de la question qui leur était posée : “une fois que tu sais, tu fais quoi ?”

Lors de son intervention,Tristan Brisset a pu raconter aux élèves qu’il s’est installé à Morlaix en 2006 et a créé son entreprise de menuiserie “Essences bois” pour faire des travaux d’éco-rénovation et d’isolation chez des particuliers. Il a d’abord démarré seul son activité, avec la volonté d’être maître du choix de ses horaires pour pouvoir également se consacrer à ses enfants. Aujourd’hui, il travaille avec une équipe de six personnes, quatre jours par semaine.

Depuis longtemps, le menuisier veut associer ses convictions personnelles à son travail, c’est pourquoi il fait le choix de choisir des matériaux plus vertueux pour répondre à des enjeux écologiques qui correspondent à ses idées. Pour donner quelques exemples, aujourd’hui, lui et les six autres équipiers qui ont été embauchés petit à petit, se déplacent principalement à vélo pour rejoindre des chantiers à proximité de l’entreprise, au maximum à quinze kilomètres. « l’idée du chantier dans la 1/2h autour de l’atelier, à l’instar de la ville du 1/4h« , précise-t-il. Ils se sont procuré des vélos de fonction, ce qui permet d’utiliser un camion en moins*. Cela demande un peu plus d’organisation mais l’utilisation du fourgon reste néanmoins nécessaire quand il faut déplacer une plus grande quantité de matériaux.

Egalement formateur, Tristan participe au réseau “Approche éco-habitat” qui a pour but de transmettre une autre manière de construire des bâtiments.

Tristan nous a beaucoup parlé du fait que l’utilisation quotidienne du vélo permet un entretien physique et de décompresser après une journée de travail. Autant de bonnes raisons de participer à l’opération que l’association APAV – dont il est membre très actif – organise actuellement « Tout à vélo »**.

En ce qui concerne ses habitudes quotidiennes, le menuisier et sa compagne n’ont plus qu’une voiture, et essaient de l’utiliser le moins possible. en expérimentant aussi la voiture partagée avec d’autres personnes. Il est également végétarien. Tristan est par ailleurs bénévole pour le webmédia associatif Eco-Bretons dont la journaliste nous accompagne aujourd’hui.

* Retrouvez Tristan et toute l’équipe à vélo : https://www.eco-bretons.info/a-velo-au-boulot-ou-comment-passer-de-lexperimentation-a-lusage-quotidien-du-velo-dans-lentreprise/

** https://www.eco-bretons.info/challenge-tout-velo-retour/


Arnaud, paysan bio militant et passionné

Par Ethan Favé, Côme Taburet (et sur la photo, Melig Madec, fils d’Arnaud).

Au cours de toutes les rencontres dont ont bénéficié les élèves, une même question posée aux intervenant.e.s : « Une fois que tu sais, qu’est-ce que tu fais ? ». Arnaud Madec a abordé de nombreux sujets liés à son activité d’agriculteur, à son engagement militant, à la construction écologique et au modèle sociétal actuel.

Le paysan a pu partager son expérience de maraîchage biologique à petite échelle. En effet, il lance à ses 20 ans son exploitation maraîchère sur la terre de ses ancêtres sur 3 ha, à Plabennec. Il agrandit ensuite son exploitation avec un total de 6 ha et va réduire l’utilisation de son petit tracteur, allant même jusqu’à s’essayer à la traction animale avec des ânes durant 2 ans. Aujourd’hui, son cheval l’assiste lorsqu’il veut déplacer des troncs d’arbres ou divers matériaux en se passant de l’utilisation d’énergies fossiles. Concernant la vente de ses légumes bio, Arnaud avait choisi à l’époque d’adhérer à une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) mais il a par la suite décidé de se désolidariser de ce système, soucieux de toucher un public plus populaire. Aujourd’hui le père de famille tente de se rapprocher le plus possible de l’autonomie alimentaire en consommant des aliments produits à domicile (une grande variété de fruits et légumes, de la viande blanche, du miel, des œufs, de la confiture, et diverses conserves). D’autres sujets le préoccupant ont étés abordés comme par exemple le bilan énergétique agricole, la propriété des semences, et aussi la permaculture qu’il pratique, permettant de préserver la richesse de la biodiversité présente au sein de son jardin.

Concernant son engagement militant, le quarantenaire a animé quelques conférences sur la permaculture mais se dit fatigué « de donner des clés à des gens qui qui ne font rien par la suite ». Néanmoins, il se dit toujours prêt à former les personnes désireuses de conseils, et trouve primordial de former les jeunes sur le Vivant.
Auto-constructeur de sa maison passive en matériaux biosourcés et parfois même produits par ses soins, Arnaud Madec essaie de tendre vers l’autonomie énergétique en utilisant des panneaux solaires et en se chauffant uniquement avec du bois produit directement sur ses terres Il a mis en place la phytoépuration dans son jardin.

Plus globalement, en ce qui concerne le modèle économique et sociétal, le paysan-militant se désole de constater à quel point les gens sont contraints de se spécialiser dans un domaine sans même se rendre compte qu’ils sont prisonniers d’un modèle qui court à sa perte et dans lequel personne n’a le temps de prendre du recul, ce qui profite aux multinationales et aux divers lobbys.


L’eau, la pierre, la terre, les éléments de Soisick
par Margaux Botros, Yann-Aël Meleard

Soisick Civel, exerce actuellement le métier de maçonne. Elle a fait partie de la coopérative finistérienne d’artisans traditionnels en écoconstruction, Le Fil à plomb. Elle travaille avec des matériaux traditionnels tels que la paille, la chaux, le chanvre. Avant cela, elle était maître-nageuse. Et elle porte actuellement un projet de pépinière potagère de petits fruits et de légumes perpétuels, chez elle à Plouigneau.

Voici ce qu’elle en dit sur sa cagnotte de financement participatif leetchi:

« Depuis bientôt 8 ans, je vis sur un terrain de 8000 m2 à Plouigneau dans le Finistère Nord, et je souhaite me lancer dans une activité de productions de plants potagers, de petits fruits et de légumes perpétuels. Cette pépinière s’appellera : LES POUSSES FERTILES !

Dès mon arrivée, j’ai commencé sur ce lieu une “ reconquête ” de biodiversité : forêt jardin, potager, petit bois d’essences diverses, creusement d’une marre, création de talus avec haie bocagère et une partie en prairie où paissent paisiblement une petite famille de moutons de Ouessant : Fest-noz, le bélier, Violette la brebis et leur fille Paquerette.

Après avoir été monitrice de plongée sous-marine, maître nageuse et maçonne du bâti ancien, je souhaite maintenant à 45 ans, travailler sur mon lieu de vie au plus prés de ce que j’ai toujours aimé, les semis, le jardinage et les plantations…

Proche de la nature, pour moi ce projet s’inscrit tout à fait dans le désir d’autonomie et d’indépendance que j’ai longtemps cherché. Produire des semis diversifiés, des variétés standards, des variétés anciennes, des plants perpétuels, et des petits fruits qui donnent envie à tout un chacun de planter, d’accompagner et au bout, de se régaler avec une nourriture saine et gorgée de vitamines… Des plants potagers pour toute l’année, afin de pouvoir consommer légumes et fruits au fil des saisons… »


Faire connaître des actions positives, remède à l’éco-anxiété pour Marie-Emmanuelle
Par Alicia Abarnou, Mariska Le Bail

Rencontre avec Marie-Emmanuelle Grignon, journaliste et coordinatrice du webmédia associatif Eco-Bretons qui se consacre aux initiatives de transition écologique dans notre région.

Lors de notre stage développement durable, nous avons eu l’occasion de rencontrer différents acteurs et actrices de la société civile, comme Marie-Emmanuelle Grignon, qui sont des personnes engagées à l’échelle de leur territoire local.

En 2007, Marie-Emmanuelle décide d’être volontaire en service civil, devenu aujourd’hui le service civique. Sa mission portait sur l’eau dans une radio associative, Plum FM. En s’intéressant de près à cette précieuse ressource, elle a pris conscience des problèmes liés à l’usage des pesticides et autres polluants, au gaspillage…

Au cours de l’année 2010, elle a rejoint le webmédia associatif Eco-Bretons qui s’appelait encore Bretagne durable, en tant que journaliste. Elle est amenée à faire des reportages dans toute la Bretagne. Son but est de montrer le positif et les initiatives concrètes qui sont mises en place par des actrices et acteurs de la société civile pour apporter des solutions à leur échelle. C’est d’autant plus important que, au fil des années, elle a constaté que les problèmes écologiques empiraient, ce qui l’a amenée à développer de l’éco-anxiété. Montrer que des personnes et des organisations ne se résignent pas, en agissant là où elles vivent pour préserver ce qui peut l’être et s’adapter, est un remède pour elle, sa façon de faire sa part. Dans sa vie quotidienne, elle s’attache à connaître un maximum la biodiversité locale et à réduire son impact carbone.

Mais Marie-Emmanuelle nous raconte aussi que certains journalistes qui enquêtent sur certaines pollutions ou suivent des activistes contre des projets comme les mégabassines, subissent des violences. Certain.es sont même menacé.es.




Impact des ondes électromagnétiques: à quand le bout du tunnel?

L‘Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire et de l’Alimentation vient de publier un rapport sur les ondes électromagnétiques. Si leur effet sur la santé n’est pas avéré par les recherches du groupe de 16 experts sollicités, le principe de précaution reste de mise. "Le rapport induit toute une série de comportements : l’éloignement des crèches et des écoles des antennes, le danger de l’usage des téléphones mobiles par les enfants… Le danger des ondes reste en question" estime Christian Bucher, secrétaire départemental de groupe EELV. De son côté Rolland Magré, ingénieur au CRIIREM, Le Centre de Recherche et d’ Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques non ionisants explique :"Nous avons trouvé des contradictions dans le dernier rapport de l’ANSES, notamment en estimant que les ondes ne sont pas nocives mais qu’il faut s’en protéger. Le Criirem prépare une réponse à ce document"

En Bretagne, des efforts sont faits quant à l’exposition aux ondes électromagnétiques des habitants. A Brest Métropole Océane par exemple, des mesures gratuites d’indication du niveau d’exposition sont mises à la disposition des citoyens. "Cela existe aussi dans d’autres villes en France et en Bretagne. Mais le wi-fi reste à la disposition des internautes dans certains espaces publics, et dans les zones rurales, le Conseil Général du Finistère a installé la wiMAX (un standard sans fil à haut débit ndlr) pour couvrir les zones blanches, c’est à dire les espaces où la réception est mauvaise" indique Christian Bucher. Au grand dam de certaines associations environnementales.

Les personnes électro-sensibles sont-elles oubliées?

Selon Claudette Pedel, membre du conseil collégial de l’association AE2D Agir pour un environnement et un développement durable "on note une certaine avancée : en mai 2011, l’OMS a jugé les ondes électromagnétiques nocives. Ceci étant, les normes sont obsolètes car elles prennent en compte uniquement les paramètres thermiques. Or il n’y a pas besoin d’être proche d’une source d’onde pour en ressentir les effets biologiques. Notre priorité est de penser aux personnes électro-sensibles car pour le moment, peu de solutions leur sont proposées." En France, le niveau d’ondes électromagnétiques toléré se situe entre 41 à 61 volt/mètre. En Autriche par exemple, ce taux est de 0,6volt/m. Qu’est-ce qui explique une telle différence ? "L’Autriche a reconnu la nocivité des ondes" estime Claudette Pedel avant d’ajouter : "augmenter le nombre d’antennes permet de réduire la puissance des ondes diffusées. C’est une solution souvent mise en avant, mais lorsqu’il y aura plus d’antennes, qu’est ce qui nous dit que les opérateurs ne seront pas poussés à augmenter la puissance des ondes ? Nous n’avons pas cette garantie."

Un manque de transparence et de démocratie

"Des technologies comme le câblage, la fibre optique, ou encore le CPL (courant porteur en ligne ndlr) sont à privilégier au wi-fi, à la 4G et au wiMAX"  préconise Christian Bucher. Reste que le débat scientifique est complexe : "les informations diffèrent selon les sources, ce qui n’aide pas à la clarté de ce débat. Si des scientifiques de renom alertent les consommateurs de la dangerosité des produits, les opérateurs louvoient et continuent d’installer des antennes" ajoute Christian Bucher qui pointe aussi un "sérieux manque de transparence et de démocratie, lorsque des travaux sur des antennes sont effectués aux portes des citoyens, sans que ceux-ci ne soient mis au courant de la portée des ondes diffusées."

Quant aux élus, leur champ d’action reste limité car il ne peuvent s’opposer à l’implantation d’antennes sur un domaine privé. "Il y a encore du chemin à faire pour parvenir à plus de démocratie et de transparence.  Les personnes électrosensibles ont du mal à être prises en considération par le corps médical qui n’est pas formé à ces problématiques. Les actions des associations sont donc importantes. Il faut aller plus loin dans la démarche en supprimant les bornes wi-fi des espaces publics. Mais la société est contradictoire : les ondes font peur et son nocives, mais l’utilisation de téléphones mobiles ne cesse de croître" déplore Christian Bucher.

 

Un questionnaire pour cerner les personnes électrosensibles…

Le 22 septembre dernier, une trentaine de membres de collectifs ou d’associations bretonnes en lutte contre la propagation des ondes électromagnétiques, se sont réunis à Pontivy (56). Le but ? Partager et échanger autour de cette question : comment stopper la prolifération des antennes de téléphonie mobile et des réseaux wi-fi et wiMAX dans notre environnement dont sont victimes les personnes atteintes d’Electro Hyper Sensibilité? « L’EHS est un syndrome qui se caractérise par des malaises, migraines et pathologies liées aux ondes électromagnétiques », explique Claudette Pedel, membre du conseil collégial d’AE2D. Pour connaître le nombre de personnes touchées par le syndrome d’électro sensibilité, le collectif breton Alerte Onde Bretagne travaille à la mise au point d’un questionnaire qui sera mis à la disposition des citoyens. Affaire à suivre.

Plus d’infos:

www.criirem.org

www.anses.fr

http://www.ae2d.infini.fr/

www.robindestoits.org/

http://www.alerte-ondes22.org/index.php/fr/alerte-ondes-22/dernieres-nouvelles/129-le-combat-pour-une-zone-blanche-en-bretagne

 




A Brest, un Forum des Usages Coopératifs pour une convergence des transitions

Trois jours incontournables à Brest, du mercredi 6 au vendredi 8 juillet 2022 ! Un programme et des intervenant.e.s d’une grande richesse… de quoi stimuler d’autres manières de « penser et faire ensemble » en ce monde bouleversé.

La convergence des transitions est le thème de ce 10ème Forum des usages coopératifs dans un monde confronté aux crises du covid, du changement climatique, de la biodiversité, de l’épuisement des ressources… Co-habitants d’une planète unique et fragile les humains doivent apprendre à vivre avec la nature et non plus à la dominer, l’exploiter. La coopération en confiance est une urgence si nous voulons agir pour que la planète reste habitable par les générations futures.

Aujourd’hui cette coopération est déjà à l’oeuvre dans une myriade d’initiatives trop souvent isolées les unes des autres et insuffisamment documentées. Autour de 7 sessions : coopérations ouvertes pour la santé, enseignement de la transition, lowtech, inclusion sociale et numérique, Fabcities, circuits courts et autonomie alimentaire, climat et biodiversité, de conférences et d’ateliers nous proposons de partager nos compréhensions, aspirations, initiatives et projets.

Dans l’esprit convivial et en bienveillance, des communs des précédents Forum, nous donnons rendez-vous aux 400 personnes attendues pour 3 jours de rencontres du 6 au 8 juillet à Brest, campus de l’IMT Atlantique (1).
Un forum précédé le mardi d’un off ouvert à vos propres rencontres et accompagné cette année de la première Ecole d’été des transitions des écoles de l’Institut Mines Télécom.

Bienvenue à Brest et en Bretagne !
(1) En paralléle de cette session se déroulera la première Ecole d’été des transitions des écoles de l’Institut Mines Télécom.

Découvrez dès à présent les thématiques des 7 sessions du 10è forum des usages coopératifs :


Low tech et transitions

Coordination : Hugues Aubin (Climate Change Lab), Yves Quéré (UBO Open Factory)

Présentation
Cette année nous proposons au travers des trois jours du forum de questionner les low tech au travers de trois angles complémentaires. D’abord la question de l’interprétation de ces technologies frugales, voire de la définition d’une démarche low tech, par la rencontre entre des porteurs d’initiatives et une tentative de grille de lecture commune. Puis au travers les retours d’expérience de porteurs d’initiatives multiples dans des « tiers-lieux » à facettes. Enfin, au delà des solutions techniques, nous nous interrogerons sur la dimension symbolique, le champ sémantique et les valeurs associées à ces low tech, et donc sur leur pouvoir transformateur des visions et imaginaires.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Contextes et approches Low-Tech
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Low-Tech, Tiers-Lieu et projets de Tiers-lieux
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Low-tech, levier de renouvellement des imaginaires

Fabcities, Villes résilientes

Coordination  : Romain Chefdor (Rennes Métropole – LabFab étendu), Yves Quéré (UBO Open Factory, FabCity Brest), Norbert Friant (Rennes Métropole)

Présentation
La coopération, l’environnement et l’encapacitation des citoyens
La session FabCity consistera à aborder les différents écosystèmes d’acteurs sur les territoires, et les organisations, avec des interventions des FabCity Brest et Rennes, et en invitant les acteurs français, fédérés au sein du collectif FabFrance , en abordant les projets de chacun (la donnée, la métrologie citoyenne, les boucles d’économie circulaire, …)
Les FabCities :
Initié en 2014, sous l’impulsion du FabLab de Barcelone, le mouvement FabCity réunit des territoires, des Villes aux Régions, qui coopèrent à l’échelle internationale pour concevoir et prototyper de nouveaux modèles urbains résilients, s’appuyant, entre autre, sur les pratiques des FabLabs .
41 territoires, au niveau international, coopèrent dans le cadre des FabCity . En France, le territoire de Rennes Métropole et Brest Métropole y participent avec la Ville de Paris, Toulouse Métropole, Montpellier Agglomération, Valence Romans Agglomération, la Région Occitanie ou encore la Région Auvergne-Rhône-Alpes, qui échangent et coopèrent autour de projets liés à l’éducation, la relocalisation industrielle, l’alimentation, le développement d’économies circulaires, etc., grâce aux outils numériques avec les villes d’Amsterdam, Barcelone, Montréal, Sao Paulo, Mexico, Shenzhen ou encore Séoul.

Les matinées :
• Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Les modèles de FabCity en France et la coopération « FabFrance « 
• Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Les FabCity et les projets coopératifs
• Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : FabCity et Economie Circulaire


Circuits courts et autonomie alimentaire

Coordination : Mélanie Siche (Conseil Départemental 29)

Présentation
3 matinées sur le thème de l’autonomie et la précarité alimentaire – « Démocratie alimentaire » Comment encourager l’autonomie alimentaire et la capacité à agir des personnes en situation de précarité alimentaire ?

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : diagnostic – pas de côté – Démocratie alimentaire
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Actions mise en œuvre pour lutter concrètement contre la précarité alimentaire et favoriser l’autonomie alimentaire : partage d’expériences , Focus sur l’étude SOLAAL
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Besoins des publics et la co-construction de solutions concrètes entre bénéficiaires et producteurs

Transitions et inclusions sociale et numérique

Coordination : Elisabeth Le Faucheur (Brest métropole et ville)

Présentation
Lorsqu’une société évolue, se transforme, embarquer tout le monde dans ces évolutions en devient un enjeu majeur. L’objectif d’insertion sociale est aujourd’hui conditionnée par l’inclusion numérique de chacun.
Pour agir et ne laisser personne au bord du chemin, les acteurs des territoires, parient sur la mise en réseau et recherchent, construisent ensemble des solutions réparatrices, préventives face à ces formes combinées d’exclusion. Le numérique qui parfois éloigne, peut aussi offrir à chacun.e les moyens de son émancipation. C’est toutes ces dimensions qui sont prises en compte sur cette session.

Parce que l’inclusion sociale et numérique est une affaire de publics, de territoire, de réseaux de partenaires, la session propose cette année d’approcher le sujet sous 3 angles : Outiller – Former – Accueillir.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Médiation numérique : hier, aujourd’hui et demain ?
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Numérique inclusif, accès aux droits : les observatoires en question
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Montée en compétences et culture partagée du numérique inclusif : partage d’expériences autour des formations territoriales

Enseigner les transitions et en transition

Coordination : Michel Briand, Jean Marie Gilliot (Imt Atlantique)

Présentation
Une urgence climatique qui nous concerne tou.te.s

L’urgence climatique nécessite que chacun puisse s’emparer du sujet. De nombreux jeunes ont réclamé que la transition fasse partie intégrante des formations. C’est également une exigence citoyenne que d’être informé et formé sur ces questions, tant l’éducation est une des clés pour réussir le changement ensemble. Toutes les formes de formation et d’apprentissage sont concernées.

Et le mouvement est bel et bien enclenché. De nombreuses initiatives variées prospèrent sur nos territoires, avec des approches et des cadres inspirants. Le partage de ressources ouvertes permet également de diffuser ces pratiques. Nous proposons dans cette session de faire découvrir les initiatives, leurs démarches et de partager autour de quelques questions pour faire avancer collectivement la réflexion, et donner des clés pour agir.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Passer à l’échelle : quelles clés pour sensibiliser et impliquer le plus grand nombre ?
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Le changement du métier
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Enseigner la transition, apprenants et territoire en interactions

Vers une santé ouverte

Coordination : Hugues Aubin (Climate Change Lab), Yves Quéré (UBO Open Factory Brest)

Présentation
Au travers de trois rencontres, nous prendrons le pouls des initiatives portées par des acteurs multiples, Puis nous interrogerons la définition de cette « santé ouverte » via une matrice à trois dimensions proposée par l’Open Factory de Brest. Enfin, nous nous questionnerons, au delà de la mise en place de référentiels et bonnes pratiques, sur l’universalité et la solidarité de nos projets : peut-on vraiment faire santé ouverte sans conscience humaniste planétaire ?

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, témoignages de tiers-lieux et projets de tiers-lieux
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, une grille de lecture 3 dimensions pour situer son projet
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Santé ouverte, Communs en santé : enjeu du cosmopolitisme

Société civile et transitions

Coordination : Jacques François Marchandise (FING) et Louis Julien de La Bouëre (Tiriad)

Présentation :
Coproduire les transitions : quelle place pour la société civile
Le numérique joue un rôle ambivalent dans les transformations de la société, il induit des changements qui nous semblent extérieurs et auxquels il faut s’adapter, mais la voie d’un numérique choisi plutôt que subi reste à construire : il s’agit ici d’explorer en quoi il donne des leviers à la société civile pour être partie prenante de la transition écologique, de la démocratie, de l’éducation, de la réponse aux crises et incertitudes.

Les matinées :

  • Mercredi 6/07, 10h30-12h30 : Coproduire la connaissance et les données : les communs des transitions.
  • Jeudi 7/07, 10h30-12h30 : Développer le pouvoir d’agir : approches d’un numérique capacitant.
  • Vendredi 8/07, 10h30-12h30 : Démocratiser les choix technologiques : enjeux de la démocratie technique.

 

Programme : https://forum-usages-cooperatifs.net/?ProGramme




L’idée sortie. Un fest-noz pour un tour du monde à la voile sans déchet

On vous en a parlé en avril. Les quatre compères de Sailing for change partent en octobre pour un tour du monde à la voile zéro déchet. « On cherchait une ligne rouge, un axe qui donne du sens à notre expédition. On a pensé au zéro déchet, qui fédère beaucoup de choses du développement durable : le gaspillage, l’économie circulaire… », nous expliquait alors Robin, responsable partenariat du projet.

Igor, Brendan, Joaquim et Robin viennent de boucler avec succès leur campagne de crowdfunding. Grâce aux 6780 euros récoltés, ils vont pouvoir acheter un radeau de survie, une voile, des panneaux solaires et du matériel vidéo.

Samedi 20 août, un fest-noz est organisé, à la ferme de Bellevue, à Sarzeau, pour soutenir l’association Sailing for change. Au programme : jeux, couscous breton, présentation du projet Sailing for change et fest-noz.

Le tour du monde zéro déchet des quatre aventuriers doit durer deux ans. En chemin, ils comptent réaliser une web-série autour de la thématique « Comment vivre sans déchet ? ». Et à chaque escale, ils réaliseront des reportages sur les initiatives en faveur du développement durable. Mais en attendant, rendez-vous le 20 août à la ferme de Bellevue !

 

Plus d’infos :

Soirée Fest-noz en soutien à l’association Sailing for change, à la ferme de Bellevue, à Sarzeau. Samedi 20 août, à partir de 17h.

Pour le repas, réservation au 06 74 10 62 36.

www.sailingforchange.com

Retrouvez leur itinéraire grâce à cette carte interactive.