1

Entre art, science et territoire, regards croisés avec Les Moyens du bord sur le monde rural et ses mutations

A Morlaix, l’association Les Moyens du bord se consacre depuis ses débuts, en 1998, à promouvoir et faire reconnaître l’art et les artistes plasticien.ne.s contemporain.e.s auprès de tous les publics. Très attachée à sa mission d’éducation populaire – fortement affirmée par ses fondateurs, Virginie Perrone et Bertrand Menguy, elle collabore régulièrement avec des acteurs locaux du social et de l’éducation à travers la mise en œuvre d’actions de médiation entre artistes et habitant.e.s. Volontairement ouverte à des esthétiques et des pratiques artistiques différentes, venant autant d’artistes au parcours déjà affirmé que de jeunes artistes, Les Moyens du bord porte une attention particulière à la relation au territoire, à celles et ceux qui l’occupent autant qu’à celles et ceux qui le découvrent.

Elle s’attache ainsi à faire vivre son projet culturel dédié plus particulèrement aux arts visuels et à leurs pratiques dans le Pays de Morlaix. La réputation de son Salon Multiples sur la petite édition d’artiste – qui en est à sa 17ème édition – se taille un franc succès auprès d’un large public, tant local qu’hexagonal.

Le siège de l’association se niche depuis dix ans dans la Cour des artistes de l’ancienne Manufacture des tabacs, laquelle est devenue un lieu hybride de production culturelle qui monte qui monte… depuis l’arrivée des SE/cW (Cinéma la Salamandre, théâtre de l’Entresort / Catalyse avec le Centre national pour la création adaptée et Wart avec son célèbre festival de musique Panoramas) et bientôt… un espace des Sciences qui n’aura rien à envier à son voisin rennais.

Croiser les regards entre « Art, science et territoire »

En résonance avec le biotope occupé, l’équipe permanente féminine des Moyens du bord a concocté pour 2022 une programmation où des ponts fort pertinents ne cessent justement de s’établir entre « Art, science et territoire », générant des croisements de regards féconds. Car en observant, étudiant et interrogeant le territoire, notion polysémique s’il en est, la science et l’art nous permettent en effet de l’appréhender de façon plus riche, à la fois très différente et complémentaire, chacun.e avec son prisme et son langage.

« A travers leur relation particulière au monde, artistes et scientifiques nous présentent leurs visions singulières d’une société globalisée. Nous souhaitons mettre en avant les liens qui existent entre deux domaines jusqu’à présent très éloignés l’un de l’autre et examiner de façon poétique et sensible nos paysages urbains, maritimes ou ruraux », précise Clémence Richard, chargée de programmation et de médiation aux Moyens du bord.

Un monde rural en mutations profondes

L’idée de programmer un temps-fort avec comme thématique la « Ruralité » est venue suite à l’exposition d’Elodie Cariou « Impression Rurale » (https://lesmoyensdubord.wordpress.com/impression-rurale/), présentée entre décembre et janvier dernier. Le travail de gravure et de performance d’Élodie Cariou est lié à son environnement, le terrain agricole de son père. « C’est à travers cette exposition que nous avons décidé d’approfondir la notion de territoire rural et de mettre en avant les questions que cela soulève. En partant de la définition d’un territoire qui est une « étendue de terre, plus ou moins nettement délimitée, qui présente généralement une certaine unité, un caractère particulier », nous nous sommes demandé quelles sont les délimitations des territoires paysans et quelle est la population qui l’habite. Face à une société en perpétuel mouvement, la cohabitation entre ruraux, néo-ruraux et urbains agite les esprits, à l’aune d’enjeux écologiques devenus incontournables», poursuit Clémence Richard.

Avec cette volonté de croiser les regards scientifique et artistique et de questionner les représentations, l’équipe et quelques bénévoles se sont plus particulièrement intéressés à deux thématiques qui seront explorées avec le public sous la forme de deux tables-rondes, avec deux intervenants chacune.

Table-ronde 1 : Regards sur le monde rural – Vendredi 22 Avril 2022 à 18h (sur réservation)

Notamment connu pour ses terres paysannes, le territoire breton a bien évolué entre hier et aujourd’hui. Entre globalisation, mécanisation et agriculture biologique, ce milieu se transforme à l’image de notre société. Lors de cette table-ronde, nous vous proposons de discuter autour de la représentation actuelle de cet environnement.

1er intervenant : Damien Rouxel

« Fils d’agriculteurs, Damien Rouxel a grandi à la ferme. Il connaît la dureté, les codes, les outils, le langage du monde paysan. Son travail plastique vise à une réappropriation de la ferme pour la transformer en un terrain de jeu où les animaux, ses parents et sa sœur, les machines, les outils et tout ce qui constitue l’environnement de travail deviennent le décor et les acteur.trice.s de ses mises en scène. » Julie Crenn, Biennale de la Jeune Création, 2018

2ème intervenant : Damien Deville

Damien Deville est géographe et anthropologue de la nature, enseignant à l’Université catholique de l’Ouest. Il cultive une pensée qui cherche à questionner l’individualisme et l’anthropocentrisme en repensant le lien à l’autre. Ainsi ,il étudie l’évolution des territoires ruraux et urbains, dans des perspectives à la fois très locales et plus globales. Franco-burkinabé, ses expériences en Afrique de l’Ouest éclairent son présent en Occident. En parallèle de ses recherches, il copréside la fédération de l’Archipel des alizées. Il est l’auteur de Toutes les couleurs de la Terre et L’homme qui arrêta le désert aux éditions Tana, et Entendre la Terre aux éditions du Pommier. »

Table ronde 2 : Eco-responsabilité, quels enjeux pour le monde de demain ? Samedi 23 avril à 18h (sur réservation)

Cette deuxième table-ronde vous invite à explorer les évolutions qu’impliquent le réchauffement climatique et la question écologique autant dans le monde rural que celui de l’art. Ainsi, à travers la réutilisation de matériaux, l’emploi de matières organiques ou encore le retour à des techniques plus traditionnelles, la prise de conscience de la responsabilité collective est présente au coeur de ces deux domaines

1er intervenant : Louis Guillaume

Son processus s’est développé autour de la récolte de matière en fonction des saisons. Chaque mois ou période de l’année, une matière devient accessible en fonction du temps, de la floraison ou des intempéries. Pour cette méthode de recherche en lien avec le vivant, après avoir obtenu son diplôme à l’Eesab Rennes, Louis Guillaume à été nominé au Prix Coal2020 sur « le vivant et la biodiversité »…

2ème intervenant : Yann Loc’h

Yann s’est installé à Huelgoat en 2009 en tant que paysan boulanger avec sa compagne. Leur ferme est diversifiée pour plus de cohérence et de résilience. Ils maîtrisent toutes les étapes de transformation : de la culture des céréales à la vente de leurs pains en passant par la mouture. Persuadé qu’il n’y a que l’agroécologie qui peut permettre un monde vivable, il est engagé depuis le début en AB et depuis dix ans chez Nature et Progrès dont il est coprésident de la branche locale depuis 2 ans.

Gratuit sur réservation au 02 98 88 25 62 ou par mail à lesmoyensdubord.mdb@gmail.com

Crédit photo : Damien Rouxel.

http://lesmoyensdubord.wordpress.com/

https://www.facebook.com/Les.Moyens.du.Bord.Morlaix

 




Vers une santé durable !

« 60 % des petits garçons nés aujourd’hui fêteront leurs 80 ans et les petites filles seront 80 % dans ce cas. C’est deux à trois fois plus qu’en 1950 ! » s’exclame Bertrand Garros, en introduction de cette journée riche en débats. « La mortalité maternelle et infantile ont également considérablement diminué. Nous sommes maintenant dans un double enjeu : la qualité de la vie et l’égalité d’accès à la santé », poursuit cet expert des questions de santé, ancien président de l’Institut national de la prévention et d’éducation pour la santé (l’Inpes).
« C’est bien par l’action collective, l’innovation sociale et la mise en réseau des acteurs, chère aux Bretons, que ce double enjeu pourrait bien être comblé », a complété Jean Ollivro, géographe et écrivain.

Education, Alimentation…

Durant près de 3 heures d’échanges filmés, la douzaine d’intervenants (Cpam, Mutualité Française, Mission locale de Rennes, ATD ¼ monde, Cres, Collectif interassociatif…) ont insisté sur « l’importance de l’éducation », autour des questions de santé. « Education au sein de la cellule familiale », pour favoriser la prévention et les bonnes pratiques, comme l’a souligné notamment Claude Martin, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’école des hautes études en santé publique (EHESP). Mais aussi éducation au sein de l’école, en faveur d’une alimentation saine par exemple et d’une activité physique régulière, « deux points clés pour prévenir notamment l’obésité », a précisé Yann Menot de la Mutualité Française Bretagne, en donnant l’exemple du programme de prévention contre l’obésité : Nutrimut.
La question des inégalités sociales de santé a également été approfondie durant ce temps fort. Désormais, le constat est clair : les personnes en état de précarité se prennent moins en charge, voire retardent – notamment en période de crise, leur accès au soin. Autant de raisons de les accompagner pour éviter qu’ils mettent leur santé en second plan. Comme le souligne Pierre Saglio, ex-président d’ATD quart Monde dans la dernière table-ronde dédiée à l’impact de la précarité sur la santé : « Nous devons impérativement nous unir, nous mettre ensemble. Nous devons nous unir entre acteurs de la santé, entre professionnels, responsables administratifs et usagers. Nous avons besoin d’apprendre ensemble, de réfléchir ensemble, de comprendre ensemble ce qui peut et doit être fait pour rejoindre ceux qui ont le plus de difficulté à accéder aux soins. »

 

Plus d’infos

Retrouvez dès la fin de semaine les premières interviews vidéos des intervenants et mi-novembre l’intégralité des débats en vidéo sur :

www.bretagne-durable.info

www.harmonie-mutuelle.fr

www.ars.bretagne.sante.fr




Les artisans du Pérou s’engagent pour un commerce plus équitable

Bonjour Justine, pourrais-tu nous présenter ton parcours, qui t’a permis d’arriver à ce poste aujourd’hui ?

En 2011, j’ai réalisé un stage de 4 mois auprès d’artisanes dans la région de Puno, sur les bords du Lac Titicaca. Les vêtements traditionnels tissés par ces femmes étaient d’une grande qualité mais ce travail à la main nécessitait un temps considérable et les plus jeunes se désintéressaient peu à peu de l’artisanat. Nous avons donc monté le projet de financer l’achat de machines à tricoter. Et c’est de retour en France, lorsque j’ai réalisé un service civique dans une association de solidarité internationale, que j’ai pu continuer le projet. J’ai ainsi sollicité un financement de la Ville de Paris… obtenu ! Et maintenant ça marche ! Les femmes en profitent même pour faire leurs propres vêtements, presque plus rapidement et moins cher que d’acheter du synthétique au marché.
Mariée à un péruvien et cherchant à m’installer à Lima, c’est tout naturellement, lorsque la CIAP-Intercrafts cherchait un nouveau directeur il y a un an, que j’ai postulé.

 

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la CIAP, Intercrafts et sa vision du commerce équitable ?

La CIAP, c’est une organisation d’artisans qui se développe depuis 1992 afin de promouvoir l’artisanat et l’identité culturelle andine. Ce sont près de 250 artisans, répartis dans 14 associations locales, qui dirigent la structure. La vie démocratique est au cœur du fonctionnement de la CIAP ! Intercrafts est la société exportatrice des produits. La CIAP y est l’actionnaire principal afin que le pouvoir reste aux mains des artisans. L’argent que dégage Intercrafts sert aux activités sociales et de formation que propose la CIAP. Le catalogue d’Intercrafts dépasse cette année les 3 000 références et les produits sont distribués dans 15 pays. La France, avec le réseau de commerce équitable Artisans du Monde, est le deuxième importateur des produits de la CIAP (les Etats-Unis sont en tête).

 

 

Justine Lamarche © Fair Trade Connection

 

 

La consommation dans les pays occidentaux est en berne avec la crise économique, comment cela affecte-t-il la CIAP ?

Depuis 2008, les réseaux spécialisés de commerce équitable et particulièrement l’artisanat sont affectés par la crise. Les gens achètent moins d’objets décoratifs et les associations militantes montées dans les années 70 vieillissent… Les bénévoles et consommateurs sympathisants ne vont pas acheter 15 vases en terre cuite même pour le coté éthique ! Les années de 2005 à 2007 ont été exceptionnelles, dépassant le million de chiffre d’affaire la dernière année. Mais depuis 2008, nous atteignons difficilement les 600 000. Et comme c’est la vente des produits qui permet les actions sociales, les formations et les réunions, elles sont aujourd’hui revues à la baisse. La vie démocratique de l’association a également pris du plomb dans l’aile avec les tensions liées aux finances.

 

Quels sont les solutions que vous mettez en place pour parer à ces difficultés ?

Il a fallu composer avec cette baisse d’activité, revoir un peu les investissements. Nous travaillons sur différents projets avec des designers professionnels et des écoles pour être plus innovant et s’adapter à la demande. Nous venons d’ailleurs de sortir une gamme de céramique transparente, utilitaire plus que décorative, pour la cuisine. Avec ce type de produits nous comptons développer de nouveaux partenariats avec des entreprises conventionnelles mais proches des valeurs du commerce équitable. En Amérique du Sud aussi nous souhaitons sensibiliser les entreprises et consommateurs aux achats responsables. Nous participons notamment au Peru Gift Show où de nombreux acheteurs locaux et internationaux seront présents. Une boutique existe déjà à Puno et nous travaillons à en mettre en place une nouvelle à Lima.

 

Pour conclure, aurais-tu un petit mot à communiquer aux éco-consommateurs bretons ?

Privilégiez l’artisanat traditionnel au HighTech !
Avec le commerce équitable vous vous assurez que la personne qui a fait le produit est payée justement et améliore ses conditions de vie. Les artisans de la CIAP (pour 75% des femmes) ont tous réussi à construire leur maison en dur et tous leurs enfants vont à l’école…
N’hésitez pas à nous contacter pour nous poser vos questions!

 

Retrouvez les produits de la CIAP dans les magasins Artisans du monde de Bretagne, à St-Malo, St-Brieuc, Rennes, Nantes, St-Nazaire et sur internet : www.boutique-artisans-du-monde.com/

Plus d’infos sur CIAP-Intercrafts : www.intercraftsperu.com

 

 

 

Pour soutenir au mieux l’intérêt de ses membres artisans, la CIAP regroupe aujourd’hui plusieurs branches d’activités dont Pachamama pour le développement du tourisme solidaire et la COOPAC (Cooperative d’épargne et de crédit) permettant aux groupes de base d’accéder au crédit.

Nous avons rencontré, Rafael Jahuiro, le directeur de l’agence de Puno (près du lac Titicaca), qui a pu nous présenter le fonctionnement de cette agence d’épargne solidaire. 

La COOPAC a été créée il y une douzaine d’années, afin de combler l’absence d’un système de crédit accessible aux plus démunis. Les artisans, membres de la CIAP, peuvent bénéficier de micro-prêts afin de financer l’achat des matières premières nécessaires à la production de l’artisanat et échapper aux usuriers. Couplés à des formations de gestion, c’est une solution efficace pour promouvoir l’entrepreneuriat social. Elle a récemment ouvert ses portes aux micro-entrepreneurs et particuliers. À l’Agence de Puno, la plus importante du pays, il y a près de 2 000 sociétaires épargnants qui permettent à de nombreuses associations d’artisans ou à des entrepreneurs individuels de bénéficier d’un apport, en moyenne entre 300 et 1000 euros, pour lancer ou relancer leur activité. Tout comme ses consœurs, elle est gérée de manière démocratique par ses membres.

 

 




Un restaurant-épicerie « made in pas loin »

Créer une épicerie-restaurant sous forme coopérative, approvisionnée par circuits courts. C’est le pari que se lancent Nadia Boukir et Frédéric Mercier, deux Nantais. Cela fait maintenant un an et demi qu’ils travaillent sur le projet. « Depuis plusieurs années, je réflechis aux questions liées à l’alimentation. J’ai auparavant travaillé dans le développement local, ce qui m’a amenée également à prendre conscience des problématiques liées à l’aménagement du territoire et à l’agriculture », explique Nadia. Suite à sa rencontre avec Frédéric, qui partage sa vision, vient l’idée de créer un lieu qui ferait la part belle aux productions locales. « Il y a vraiment des choses à mettre en place pour reconstruire la filière directe entre agriculteurs et consommateurs », estiment les deux associés qui privilégient des producteurs pratiquant une agriculture durable. « Nous ne choisissons pas forcément ceux qui sont labellisés, nous nous attachons davantage à la démarche », précisent-ils. « Nous allons vérifier sur le terrain, dans les exploitations, notamment que certains critères économiques soient respectés, comme par exemple une bonne rémunération pour le personnel », détaillent-ils. Tous sont situés sur le territoire, le moins loin possible suivant les produits. « Et nous souhaitons privilégier le regroupement, car, outre les émissions de CO2 réduites, cela nous permet d’économiser en terme de transport et de logistique, et de pouvoir proposer des prix accessibles au plus grand nombre ».

« Un véritable lieu de vie »

Le « Made in pas loin » proposera aussi des « produits suspendus ». Derrière ce mot un peu étonnant se cache un concept très simple, qui commence à essaimer dans toute la France : des clients, en plus de leurs produits achetés ou consommés (café, baguette, sandwichs ou autre), en achètent un deuxième qu’ils mettent en « attente » auprès du commerçant. Celui-ci l’offrira alors à une personne qui viendra en faire la demande. Un travail est également en cours avec les services sociaux, pour pouvoir permettre au public en difficulté de venir s’approvisionner à l’épicerie. Des ateliers et rencontres autour de la cuisine sont également prévus, afin que le restaurant-épicerie soit « un véritable lieu de vie », selon Nadia. « L’idée est de mettre l’endroit à disposition d’associations, ou de groupes du quartier, qui bien souvent ont des projets mais pas de lieu pour se réunir », explique-t-elle. « On espère vraiment pouvoir créer une dynamique, que les citoyens aient envie de s’investir », renchérit Frédéric. La participation citoyenne est également encouragée par une opération de crowdfunding. Via la plateforme de financement participatif kisskissbankbank, les internautes sont invités à donner de l’argent afin de financer l’équipement de la cuisine du restaurant. Une autre manière d’impliquer les consommateurs…

 

 

Plus d’infos

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/made-in-pas-loin–2

https://www.facebook.com/madeinpasloin?ref=br_rs




La Vie en Bulles, Le festival BD qui pense le monde

C’est au bord de la sublime ria d’Etel à Saint-Hélène dans le Morbihan, que nous partons à la rencontre de LaPACH, la Petite Asso Culturelle Hélénoise, qui propose le week-end du 5-6 février, son premier festival bd, « La vie en bulles » tournée vers la bd non fictionnelle, une bd rattachée au réel et qui aborde de multiples sujets de société, qu’ils soient sociologiques, historiques ou encore écologiques .

Nous retrouvons Nancie, Joël et Pascale, trois des bénévoles de l’association créée il y a un an, emmenée par le désir commun de citoyen.nes de la commune d’ouvrir les esprits aux problématiques actuelles, de faire émerger des débats d’idées pour avancer tous et toutes dans un monde de plus en plus complexe.

La bande dessinée s’est imposée comme un parfait médium après que des bd comme « Les algues vertes », qui a circulé entre eux, « La bombe » sur Hiroshima ou encore « L’odyssée d’Hakim » sur les réfugiés, leur ont fait prendre conscience qu’elle était un formidable moyen d’accès au savoir, au partage de connaissances et qu’elle permettait de nombreux débats accessibles à toustes. Le dessin, l’image, véritable création artistique, intègre le réel de ce monde dans son propos et amène à exercer un oeil critique sur la société et aussi à partager de nombreuses émotions . La bande dessinée, autrefois considérée comme un art mineur, se révèle de plus en plus comme un indispensable dans la compréhension du monde.

La Ch’patule, mascotte du festival

Ce premier festival est très ancré dans son territoire et d’ailleurs la Ch’patule, sa mascotte, va nous servir de guide pour découvrir quelques temps forts du week-end, où l’on ne manquera pas également d’aller saluer ses congénères, les spatules, oiseaux migrateurs actuellement présents dans la ria. Celui-ci s’articule autour de rencontres avec les auteur/trices et éditeurs, de conférences, d’expositions, d’ateliers de dessin et de concerts.

Pour Eco-bretons, la Ch’patule nous fait quelques propositions de rencontres parmi une riche programmation. Samedi, la table-ronde réunira Désirée et Alain Frappier, duo d’auteurs de romans graphiques dont l’oeuvre montre à voir tout ce que la bd peut apporter aux sciences sociales en mêlant l’intime à d’importantes recherches historiques sur des thèmes comme l’IVG dans « Le choix » ou la politique chilienne sous Allende dans « Le temps des humbles » et Audrey Lebel, journaliste indépendante, notamment dans La revue dessinée.Ils pourront très certainement nous éclairer sur cette nouvelle forme journalistique et documentaire dessinée pour évoquer des faits

d’actualité comme des faits historiques. On peut également noter dimanche, la rencontre entre Gwénola Morizur, autrice de « Bleu pétrole », qui narrait le combat de son grand-père, maire de Portsall, pour obtenir dédommagement suite au naufrage de l’Amocco Cadiz, et The Seacleaners, association proposant des solutions pour protéger l’océan de la pollution plastique . Rencontre autour d’une table-ronde qui traitera des problématiques des marées noires et de l’océan de plastique. Il paraîtrait même qu’une baleine de 9 mètres viendra d’un coup de nageoires rendre visite aux festivalier.es mais chut, gardons la surprise!

 

Un festival engagé sur la forme et sur le fond

Comme le dit si bien LaPACH, le festival est engagé sur le fond mais aussi sur la forme et cela se traduit par de nombreuses actions des personnes organisatrices. Elles ont fait le choix de rémunérer les artistes présent.es en se basant sur la Charte des auteurs et illustrateurs, revendication portée par eux depuis de nombreuses années pour soutenir la création artistique en France. Elles ont également veillé à inviter autant d’autrices que d’auteurs car la question de la visibilité féminine dans le milieu de la bande dessinée, comme dans tant d’autres, est un sujet actuel de société et elles se doivent d’y participer comme le souligne Nancie. On peut d’ailleurs citer la bd « Il est où le patron ? » de Maud Benezit et des Paysannes en polaire chez Marabulles, qui traite de ce sujet dans l’agriculture.

Le festival s’engage également auprès de leur communauté de communes , la CCBBO qui est un territoire zéro déchets, en signant la charte pour être labellisé « festival éco-responsable » ( avec des critères incluant par exemple une alimentation bio, locale en circuit court pour les auteur/trices). Il se passe, certes à Saint-Hélène sur le week-end, mais il a souhaité également inclure toutes les communes environnantes par le réseau de leurs bibliothèques qui, grâce à l’aide de la Médiathèque départementale du Morbihan, ont pu augmenter leur stock de bd non fictionnelles au cours du mois de janvier afin de faire découvrir ce genre littéraire à leurs adhérent.es. Le festival a noué des partenariats avec des librairies indépendantes, Coccibulle à Lorient, La Dame blanche à Port-Louis ainsi qu’avec Book Hémisphères à Kervignac qui oeuvre dans le domaine de l’insertion et de la revalorisation de livres. Insertion également présente grâce aux Ateliers ACTE de Merlevenez qui va s’occuper de la scénographie en matériaux de récupération en bois de palette, la Ch’patule devrait y être confortablement installée !

Pour LaPACH, les valeurs de respect des droits humains, de préservation de l’environnement, de vivre-ensemble et de l’éveil culturel sont importantes et elles vont naturellement se retrouver dans « La vie en bulles » . L’entrée abordable à 2 euros y participe également afin que chacun.e puisse y accéder.

Le champ des possibles semble infini en bande dessinée et nul doute que « La vie en bulles » deviendra un festival marquant et incontournable sur les sujets sociétaux et qu’il rayonnera bien audelà de la Bretagne. Le bel enthousiasme et l’audace de tous ceux et celles qui l’ont rêvé et réalisé, ne peuvent que donner envie de venir et d’y revenir ! Alors tous et toutes présent.es le 5-6 février, les yeux et les oreilles grand ouverts et pourquoi pas le crayon à dessin brandi comme Napoléon sur sa Ch’patule à Saint-Hélène, où l’imagination et la réflexion vont pouvoir s’échapper pour se relier au monde qui nous entoure.

A la découverte de quelques bd non-fictionnelles en lien avec les notions de transitions écologiques présentées par une partie de l’équipe de LaPACH :

  • Le choix de Pascale : « L’eau vive » d’Alain Bujak et Damien Roudeau chez Futuropolis

           Bande dessinée retraçant l’histoire méconnue d’un combat citoyen contre la construction d’un barrage à Serre de la Fare dans le but de dompter La Loire et qui montre comment un combat                     local, a pu devenir international grâce aux propositions alternatives du collectif. Propositions qui ont pu être reprises et mises en oeuvre dans d’autres pays en participant ainsi à la préservation               de nombreux écosystèmes bien au-delà de celui de La Loire.

  • Le choix de Nancie : « Comment devient-on raciste? » de Carole Reynaud-Paligot, Ismaël Méziane et Evelyne Heyer chez Casterman

    Bande dessinée explorant les biais développés culturellement et qui amène à comprendre en profondeur les mécanismes menant au racisme et cela par un échange nourri de réflexions entre une historienne et une anthropologue généticienne. On est ici sur une transition personnelle vers le vivre-ensemble , question d’actualité si présente…

    Sur le thème de la différence, on peut noter la venue au festival de Charlotte Mével pour sa très belle bd « La rousseur pointée du doigt ».

 

  • Le choix de Joël : « Deux mains dans la terre » de Laetitia Rouxel et Jacques Caplat chez Actes Sud bd

    Bande dessinée retraçant la transition personnelle d’un agriculteur prenant conscience de l’importance de son métier dans les problématiques environnementales et sociales actuelles et qui va, peu à peu , opérer un changement complet de ses pratiques pour tendre vers une véritable agriculture agroécologique. Cette bd montre son cheminement, ses doutes et interrogations et met magnifiquement en valeur les notions d’entraide paysanne, de partage de connaissances et de générosité du monde paysan envers tout le vivant. Encore un champ des posssibles ouvert qui donne de l’espoir dans l’avenir ! A noter que Laetitia Rouxel sera présente au festival.

 

 

Programme du festival :

site internet: https://lavieenbulles.com/programme-2022/

facebook: https://www.facebook.com/lapetiteassoculturellehelenoise/

instagram: https://www.instagram.com/lavieenbulles_festival/

L’équipe de LaPACH est très active et vous pouvez suivre leurs recommandations de lecture sur leur blog régulièrement alimenté ainsi qu’une bibliographie de BD par thèmes (géopolitique, environnement,chroniques sociales, histoire..)

blog : https://lapach.over-blog.com/2021/02/des-bd-pour-tous-les-apaches.html

bibliographie : https://lapach.over-blog.com/2021/02/en-creation.html




PlantCatching.com, le réseau social du jardinier

PlantCatching, Pour qui ? Pour quoi faire ?

PlantCatching est un réseau en ligne gratuit créé par Nicolas Cadilhac en 2011, à Montréal au Québec.

Cette plateforme d’échange est destinée à toutes les personnes souhaitant partager, donner, trouver plantes, bulbes et autres créatures végétales près de chez elles.

Le but de PlantCatching est de mettre en relation les jardiniers et autres passionnés des plantes de votre quartier sur le mode de l’échange.

Il vous permet, d’une part, de trouver des plantes, graines, bulbes et autres matériaux de jardinage donnés par vos voisins jardiniers. D’autre part, il vous donne la possibilité de partager votre passion en donnant à votre tour vos surplus de récoltes et végétaux à des membres du réseau PlantCatching situés près de chez vous ou à des passants.

Comment fonctionne PlantCatching ?

Si vous souhaitez donner des végétaux, il vous suffira de remplir un formulaire à cet effet. Avec une simple adresse mail, vous pourrez mettre en ligne votre annonce. Vous aurez le choix de votre mode d’échange selon vos préférences, mode public, semi-privé ou mode privé. Vous n’aurez plus qu’à indiquer vos plants, graines, bulbes ou autres matériaux à donner avec une petite description et à indiquer le lieu où se situera le don.

Pour chercher et trouver les végétaux qui orneront bientôt votre magnifique jardin, vous pouvez consulter la carte présente sur le site. Ensuite, vous n’aurez qu’à suivre les instructions laissées par le donateur ou alors prendre directement contact avec lui. Ce qui vous donnera l’occasion de rencontrer des personnes ayant la même passion que vous.

PlantCatching commence à se développer en Bretagne, quelques dons sont disponibles à Rennes et ses alentours, à quand de nouveaux dons disponibles dans votre ville?

 

 

 

Plus d’infos

La page Facebook

Le site PlantCatching