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Un film pour penser à « Demain »

« Si nous ne changeons pas nos habitudes, nous assisterons au probable effondrement des écosystèmes à l’horizon 2040-2010 ». C’est le triste constat qui émane d’une étude de chercheurs, et qui a été publiée en 2012 dans la revue scientifique internationale de référence, Nature. Et c’est également ce qui a incité Mélanie Laurent, actrice et réalisatrice française, et Cyril Dion, co-fondateur du mouvement Colibris avec Pierre Rahbi, a réalisé un documentaire, baptisé « Demain ». Objectif : montrer qu’il est possible de faire autrement, pour dessiner peu à peu ce que pourrait être le « monde de demain ». Ils sont alors partis avec une équipe de quatre personnes, aux quatre coins du monde, dans 10 pays, à la rencontre d’initiatives positives et concrètes. Le tout après avoir réuni des fonds grâce à une campagne de financement participatif qui a permis de réunir près de 450 000 euros, soit le record mondial de levée de fonds pour une documentaire !

Ils découvrent alors l’agriculture urbaine aux Etats-Unis, les Incroyables Comestibles à Totmorden en Angleterre, le mouvement des Villes en Transition à Totness dans le même pays, la permaculture en Normandie, une monnaie locale complémentaire en Suisse, les énergies renouvelables en Islande, les citoyens de la révolution des casseroles en Islande…Les réalisateurs s’entretiennent également avec des spécialistes et personnalités comme Vandana Shiva, militante et activiste indienne, Pierre Rabhi, essayiste et agriculteur français, Jérémy Rifkin, économiste et théoricien de la troisième révolution industrielle, Rob Hopkins enseignant en permaculture et créateur du mouvement des Villes en Transition, ou encore Thierry Salomon, ingénieur informaticien et cofondateur de l’institut Negawatt. Le film est ainsi divisé en plusieurs chapitres thématiques : agriculture, énergie, économie, mais aussi démocratie et éducation.

Toutes ces mises en avant d’initiatives et ces interviews forment un ensemble particulièrement plaisant. Accompagnées par la voix off des deux réalisateurs, les scènes s’enchaînent sans temps mort, et donnent à voir un beau panorama d’alternatives initiées par des citoyens, et d’analyses de spécialistes. Les convaincus n’auront pas de grande surprise en regardant le documentaire. Le grand public, notamment les jeunes, et les moins connaisseurs pourront être par contre particulièrement intéressés, le film s’adressant justement en premier lieu à eux, grâce à son côté didactique et pédagogique. « Demain » est un documentaire accessible à tous, qui, en évitant les clichés trop larmoyant et un ton moralisateur, donne plutôt envie d’agir.

 

Pour connaître les dates de diffusion du film dans les cinémas bretons : http://www.demain-lefilm.com/ou-voir-le-film

 

 

La bande-annonce du film :

 

 

Plus d’infos

http://www.demain-lefilm.com




Un restaurant-épicerie « made in pas loin »

Créer une épicerie-restaurant sous forme coopérative, approvisionnée par circuits courts. C’est le pari que se lancent Nadia Boukir et Frédéric Mercier, deux Nantais. Cela fait maintenant un an et demi qu’ils travaillent sur le projet. « Depuis plusieurs années, je réflechis aux questions liées à l’alimentation. J’ai auparavant travaillé dans le développement local, ce qui m’a amenée également à prendre conscience des problématiques liées à l’aménagement du territoire et à l’agriculture », explique Nadia. Suite à sa rencontre avec Frédéric, qui partage sa vision, vient l’idée de créer un lieu qui ferait la part belle aux productions locales. « Il y a vraiment des choses à mettre en place pour reconstruire la filière directe entre agriculteurs et consommateurs », estiment les deux associés qui privilégient des producteurs pratiquant une agriculture durable. « Nous ne choisissons pas forcément ceux qui sont labellisés, nous nous attachons davantage à la démarche », précisent-ils. « Nous allons vérifier sur le terrain, dans les exploitations, notamment que certains critères économiques soient respectés, comme par exemple une bonne rémunération pour le personnel », détaillent-ils. Tous sont situés sur le territoire, le moins loin possible suivant les produits. « Et nous souhaitons privilégier le regroupement, car, outre les émissions de CO2 réduites, cela nous permet d’économiser en terme de transport et de logistique, et de pouvoir proposer des prix accessibles au plus grand nombre ».

« Un véritable lieu de vie »

Le « Made in pas loin » proposera aussi des « produits suspendus ». Derrière ce mot un peu étonnant se cache un concept très simple, qui commence à essaimer dans toute la France : des clients, en plus de leurs produits achetés ou consommés (café, baguette, sandwichs ou autre), en achètent un deuxième qu’ils mettent en « attente » auprès du commerçant. Celui-ci l’offrira alors à une personne qui viendra en faire la demande. Un travail est également en cours avec les services sociaux, pour pouvoir permettre au public en difficulté de venir s’approvisionner à l’épicerie. Des ateliers et rencontres autour de la cuisine sont également prévus, afin que le restaurant-épicerie soit « un véritable lieu de vie », selon Nadia. « L’idée est de mettre l’endroit à disposition d’associations, ou de groupes du quartier, qui bien souvent ont des projets mais pas de lieu pour se réunir », explique-t-elle. « On espère vraiment pouvoir créer une dynamique, que les citoyens aient envie de s’investir », renchérit Frédéric. La participation citoyenne est également encouragée par une opération de crowdfunding. Via la plateforme de financement participatif kisskissbankbank, les internautes sont invités à donner de l’argent afin de financer l’équipement de la cuisine du restaurant. Une autre manière d’impliquer les consommateurs…

 

 

Plus d’infos

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/made-in-pas-loin–2

https://www.facebook.com/madeinpasloin?ref=br_rs




Tous des Sauvages – Regards sur la différence, une expo-remède qui avait la banane* !

Outre ses indéniables atouts – belle et créative scénographie, richesse des pièces présentées issues de collections ethnographiques variées, qualité du parcours pédagogique interactif, son franc succès est récemment entré en résonance particulière avec une affligeante et pour tout dire révoltante actualité de ces dernières semaines. Celle-ci a vu en effet une ministre de la République essuyer des injures racistes, vitrine visible d’un racisme ordinaire inacceptable dont sont encore victimes au quotidien beaucoup de personnes, et que l’on aurait surtout tant aimé ne jamais voir rejaillir des soutes nauséabondes de notre histoire. Alors saluons la prise de position publique de l’EPCC Chemins du patrimoine en Finistère contre le racisme et les haines tout autant que sa décision de permettre lors du dernier week-end d’ouverture, l’accès gratuit à cette « exposition éclairée de la pensée de Claude Lévi-Strauss, qui peut aider à comprendre l’autre dans sa différence ». Ainsi, il nous prend à espérer que « Tous des sauvages – Regards sur la différence » puisse partir en itinérance à travers la Bretagne et toute la France !

 
L’autre est-il un sauvage ? Un modèle ? Ou tout simplement notre semblable…

 

Prenant appui sur le livre de Claude Lévi-Strauss, Race et Histoire, l’exposition partait de l’idée que nous sommes, à la base, ethnocentriques, c’est-à-dire que nous avons tendance à penser que nous sommes les seuls au monde à avoir raison et à nous comporter de manière civilisée, tandis que nous voyons dans le comportement de l’étranger quelque chose d’incompréhensible, voire de scandaleux. Il apparaît que ce sont bien souvent la méconnaissance, l’isolement et la peur qui conduisent à voir en l’autre un sauvage et à imaginer toutes sortes de légendes à son sujet. Cependant, l’ethnocentrisme et la discrimination ne sont pas une fatalité. Le regard que l’on porte sur le reste de l’humanité change en fonction de l’histoire, du niveau de connaissance et des contacts que l’on entretient avec les autres peuples et régions du monde.

Pour Claude Lévi-Strauss, les attitudes culturelles et les comportements en société sont en grande partie le résultat de constructions inconscientes. Les comportements xénophobes reposent sur des peurs irrationnelles et des fantasmes. Les manières de vivre et de penser des autres, si leur sens profond nous reste étranger, conduisent souvent à une incompréhension, voire à l’indignation. En rejetant les formes culturelles les plus éloignées des nôtres, nous nous protégeons contre une menace possible que l’autre représente pour nos valeurs, notre mode de vie, notre identité.

L’ethnologie et l’anthropologie ont largement contribué à construire ce regard et à comprendre l’autre, en montrant que chaque société ou chaque culture possède ses propres valeurs et qu’on ne peut les concevoir, en raison de leurs spécificités, selon un critère unique et valable pour toutes.

Mais l’exposition se voulait également critique à l’égard de la science qui voit en l’autre un objet d’étude, oubliant parfois qu’elle a affaire à des êtres humains, ayant eux aussi leur mot à dire sur les questions qui les concernent. Nous ne pouvons plus considérer l’autre comme un primitif ou une curiosité à observer, mais comme un semblable. Il ne s’agit ni d’en faire un modèle, ni de l’amener à devenir identique à nous-mêmes, mais de reconnaître sa différence tout en lui demandant de faire de même à notre égard.

 

Venu nombreux, à tel point que l’expo a été prolongé d’une semaine, grands et petits – en particulier le public scolaire, parcourant les différents espaces aux mises en noms évocateurs (« Nous et les autres », « Le scandale de la diversité », « Nous seuls humains, « L’autre, un monstre ? », « L’autre, un impie? » «L’autre, un animal ? », « L’autre, un primitif ? », Commun humain »),  ont ainsi pu se frotter aux questions de la diversité culturelle et du racisme, ô combien au coeur des enjeux de nos sociétés contemporaines.

 

*« La banane est un fruit très énergétique, très riche en potassium. Elle est facile à digérer, elle est riche en calcium, en vitamines A, B et C. C’est bien que tu en manges régulièrement. C’est pour qui la banane ? C’est pour toi, pour que tu grandisses. » (extrait du billet d’humeur de l’humoriste François Morel sur France Inter, en réponse à la jeune fille auteure des insultes racistes qu’a essuyées Mme Taubira, garde des Sceaux, lors d’un déplacement à Angers le 25 octobre dernier. Regrettant par la suite, à juste titre, le recours inutile à un vocabulaire grossier, François Morel s’en est excusé dans un second billet d’humeur, toujours sur France Inter, le 15 novembre : http://www.dailymotion.com/video/x177gzl_a-une-petite-fille-sensible-espiegle-artiste-dans-l-ame_fun)

**Lien article de La Croix : Les injures racistes, symptôme d’une crise identitaire
http://www.la-croix.com/Actualite/France/Les-injures-racistes-symptome-d-une-crise-identitaire-2013-11-18-1062232

 

 

 

Le nom des gens

 

 

On les appelle Apaches ce qui signifie : ennemis. Eux se nomment Dine : les gens. On les appelle Berbères : barbares. Eux se nomment Imazighen : hommes libres, nobles. On les appelle Iban : vagabonds. Eux se nomment Dayak (Malaisie) : êtres humains. On les appelle Cafres : païens, infidèles, noirs. Eux se nomment Zulu : Paradis, Ciel. On les appelle Kayapo (Amazonie) : ceux qui ressemblent à des macaques. Eux se nomment Mebengokre : les hommes de la combe où l’on trouve de l’eau. On les appelle Sioux : vipères, ennemis. Eux se nomment Dakota : alliés. On les appelle Waika : tueurs. Eux se nomment Yanomami : humains. L’ethnonyme est le nom par lequel on désigne une ethnie, c’est-à-dire un groupe de personnes qui revendiquent une même langue, une même origine ou une même culture. Chaque groupe ethnique a au moins deux appellations : le nom que le groupe se donne à lui-même, généralement valorisant, indiquant les qualités humaines ou nobles de l’ethnie, et le nom par lequel le groupe est désigné de l’extérieur, qualifiant souvent l’autre d’ennemi ou mettant le doigt sur des caractéristiques que l’on réprouve (aspect physique, habitudes alimentaires, religion, langue, etc.).

 

 

Nos amies les bêtes

Dans le cadre d’un projet mené en collaboration avec le Museum of Mankind de Londres, l’anthropologue britannique Nigel Barley accueille chez lui des artisans indonésiens et découvre que les chocs culturels ne sont pas l’apanage des ethnologues occidentaux en déroute : « La diversité des chiens anglais et leur droit de circuler librement dans les maisons les étonnèrent. […] un jour, à leur retour, ils étaient vraiment hilares. Le parc, direntils, est plein de fous. Oh, seigneur ! Qu’est ce qu’ils faisaient ? Nouveaux gloussements. Ils tournaient en rond… avec des chiens… au bout de morceaux de ficelles. Le rire les reprit. Mais vous faites la même chose les buffles. Vous les emmenez se baigner. J’ai vu des gens passer de l’huile sur leurs sabots et brosser leurs cils. Ils durent en convenir d’un ton vexé. Mais c’était différent. Faire ça avec un chien, c’était comme de le faire avec une souris. Dingue ! » Nigel Barley, l’Anthropologuie n’est pas un sport dangereux, 1997

 

 

Alors qu’au « Village nègre » d’une exposition de 1913 à Brest ou à l’Exposition coloniale de 1931, on va voir comment les Africains se nourrissent, s’amusent, fabriquent leurs outils ou leurs accessoires de chasse, les affiches publicitaires vantant les produits coloniaux montrent des indigènes souriants et dociles, supposés adhérer au projet colonial. L’imagerie de l’époque conforte ainsi le sentiment de supériorité de l’homme blanc et justifie l’assujettissement des gens de couleur. Ainsi rabaissé, sa culture méprisée, l’autre n’est plus qu’un instrument de propagande au service de la cause coloniale ou une curiosité exotique exhibée pour le bon plaisir du public européen. Dans un même temps, la thématique "nègre" inspire les avant-gardes du début du 20e siècle et se cristallise dans La Revue Nègre de Joséphine Baker et l’apparition du jazz sur les scènes parisiennes, qui joue, dans « La Revue du Jour » aux Folies Bergères, le rôle de l’Africaine Fatou avec son fameux costume de 16 bananes cousues dans une jupe.

 

 

 « Miroir, mon beau miroir, dis-moi de quelle couleur est mon cœur* ?»

Des étudiant-e-s en BTS DATR du lycée de Châteaulin croisent leurs regards avec celui de « Tous des Sauvages ».

En ce mardi matinal du 5 novembre, les 24 étudiant-e-s en 1ère année de BTS « Développement et animation des territoires ruraux » du lycée agricole de Châteaulin, accompagné-e-s de leur professeure d’éducation socioculturelle, empruntaient les allées automnales du parc de l’abbaye de Daoulas avant de se laisser happer par l’exposition, muni-e-s d’un fort riche carnet pédagogique destiné aux visiteurs en autonomie. A la lumière de ce qu’ils ont vu et apprécié, de ce qui les a particulièrement touché, ils préparent à leur tour une exposition au sein de leur lycée, visible entre fin décembre 2013 et janvier 2014. Elle leur permettra ainsi de croiser leurs regards avec la première, dans une mise en forme composée librement de textes de nature diverse, voire d’expressions artistiques, autant de réponses aux « racistes égarés » qu’on ne saurait laisser contaminer notre grand corps social  par ces maladies honteuses que sont l’ignorance et la peur, pourvu que l’on propage sans relâche des remèdes tels que « Tous des sauvages » :.
*« Quelle que soit la couleur de ta peau, ton p’tit cœur, il est rouge palpitant »

 

 




Le Chapiteau Volant atterrit pour 15 jours à Lanmeur

Du 3 au 16 avril, le Chapiteau Volant de la Compagnie Ocus se pose à Lanmeur, devant les locaux du Centre Social Ulamir-CPIE. Objectif de ce projet artistique itinérant, qui se déroulera également à Morlaix, Plougasnou, Garlan et Saint-Jean-Du-Doigt  : « proposer aux habitants du territoire des spectacles de qualité pour s’émouvoir, rire et réfléchir ensemble ».

« Le chapiteau volant », c’est le nom d’un projet artistique itinérant qui va prendre ses quartiers à Lanmeur et dans des communes environnantes, durant deux semaines et demi. La compagnie Ocus, basée depuis 5 ans à Saint-Germain-Sur-Ille au Nord de Rennes, est la créatrice du projet. Cette compagnie d’une dizaine d’artistes (comédiens, clowns, auteurs, techniciens, musiciens…) a rencontré le Centre Social Ulamir-CPIE de Lanmeur il y a maintenant un an. De cette rencontre est née l’envie de proposer un projet artistique ouvert à tous, « Avec la volonté de partager, d’aller au plus près des habitants, pour qu’ils prennent part à projet de territoire », explique Bénédicte Compois-Briselet, directrice de l’Ulamir-CPIE.

C’est ainsi que durant deux semaines et demie, le chapiteau sera installé devant les locaux du Centre Social à Lanmeur. La compagnie Ocus y proposera des spectacles et rencontres artistiques, mais s’exportera également dans des communes environnantes associées au projet : Morlaix, Plougasnou, Garlan et Saint-Jean-Du-Doigt, dans des salles et espaces publics. Au programme : des spectacles pour tous les publics, des temps plus spécifiquement dédiés aux scolaires, et des soirées avec des associations du territoires. Le Théâtre de la Corniche proposera ainsi un spectacle autour de Bernard Dimey. Deux soirées « scènes ouvertes » sont également mises en place : l’une autour du th éâtre avec la troupe amateur du Centre Social Ulamir-CPIE et la Drim Tim (Troupe d’improvisation de la MJC de Morlaix, ndlr), et l’autre autour de la musique avec le dispositif Trock’Son de la MJC de Morlaix. Le point d’orgue sera « Le Bistrodocus », grand spectacle théâtre-repas qui aura lieu dans le chpiteau les vendredi 14, samedi 16 et dimanche 17 avril

Ce projet, soutenu par Morlaix Communauté et par les communes partenaires, doit, selon les organisateurs, « insuffler une dynamique locale », qui doit se poursuivre après le passage du chapiteau du territoire .

Pour aller plus loin

www.compagnie-ocus.com

www.ulamir.com




Un voilier 100% autonome en énergie : Embarquement pour un tour du monde éco-responsable !

Eco-Sailing Project : Promouvoir la mobilité durable et la protection de la nature

Rêver d’un tour du monde en voilier est une chose. Quand celui-ci brave l’océan et s’articule sous la forme d’un projet écologique, l’exercice s’annonce déjà plus périlleux. À la découverte du monde s’ajoutent des compétences techniques et sportives, mais également de réelles convictions afin de réduire au maximum son impact sur l’environnement. C’est dans cette aventure humaine que se sont embarqués quatre amis. Après un test de cohabitation en avril 2013, l’équipe décide de réaliser son projet associatif Eco-Sailing Project, et de vivre un an et demi ensemble sur l’espace de 15m² qu’offre le voilier Amasia.

Première étape, une éco-rénovation efficace pour un navire qui date de 1978. De grands travaux pour ne pas rejeter une seule goutte d’énergie fossile et de gaz à effet de serre ont été nécessaires :


Un aperçu des matériaux qu’il a fallu intégrer pour rendre Amasia totalement autonome en énergies © Eco-Sailing Project

À l’éco-rénovation s’ajoutent la sensibilisation des publics et la préservation de l’environnement. En effet, Martin, Bérenger, Pierre et François tout juste diplômés d’écoles de commerce et d’ingénieur, souhaitent favoriser la consommation de produits locaux, l’utilisation ou réutilisation de produits recyclables et d’autres éco-gestes sur le pont. Ils sont également partenaires avec deux écoles et un centre d’animation pour que la jeunesse puisse s’éveiller à l’écologie, avec un programme pédagogique qui intègrera les découvertes de la faune et de la flore des matelots. Dans cette logique, ils réaliseront également une web-série bimensuelle qui recensera leur parcours et une grande partie de leur aventure filmée.
« Au programme: navigation, voyage et découverte des lieux d’escale, leur faune et leur flore, rencontres avec des acteurs du développement durable, démocratisation de la navigation propre et des comportements permettant de préserver l’environnement. » peut-on lire sur leur site Internet.


Un Tour du monde où l’aventure sportive et humaine est placée sous le signe du développement durable © Eco-Sailing Project

Par ailleurs, des missions scientifiques les attendent pour l’étude des planctons, l’observation des écosystèmes, mais aussi des poses stratégiques de balises pour des études météorologiques, et un capteur intégré à la coque pour la collecte de données durant ce tour du globe (température et taux de salinité.) Des analyses de terrain que le Réseau International des Eco-explorateurs de la Mer collectera pour valoriser des espèces et des habitats naturels. Elles pourront être traitées par la suite par un laboratoire, un institut de recherche ou une université. C’est dans ce cadre que l’équipage s’exprime en affirmant qu’ils définissent « le développement durable comme un développement qui répond aux besoins du présent, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Toutes les actions du Eco Sailing Project seront donc réalisées dans cette logique et nous les diffuserons le plus largement possible. »

Afin que leur projet voit le jour, il est possible de les soutenir avec un système de financement participatif, qui contribuera notamment au matériel vidéo (caméras étanches, objectif pour Reflex, cartes mémoires, disques durs tout terrain, sac étanche, anti-chocs), à un abonnement téléphone satellite, une pharmacie de bord et vaccins, une bonne assurance santé, la traversée du Canal de Panama, un GPS et des formations médicales pour deux des matelots avant le départ.
En participant, vous vous octroyez le droit à des contre-parties telles qu’un arbre planté, des trousses de toilettes et sacs en voile recyclée, le DVD de l’aventure, le livre de l’aventure ou encore des journées sur Amasia.


La sensibilisation à la protection de l’environnement est un axe majeur du projet de l’équipage
©
Eco-Sailing Project

Pour plus d’informations, rendez-vous sur :

Site Internet : www.ecosailingproject.com

Page FacebookEco Sailing Project

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/eco-sailing-project-voilier-zero-emission-autour-du-monde
 

 




Solidarité Internationale : l’engagement passe aussi par la jeunesse !

Les jeunes bretons ont-ils toujours la réputation de globe-trotters ? La jeunesse se caractérise par la construction de l’indépendance, de l’identité, l’apprentissage des responsabilités et la curiosité. Chacun sait qu’en se cherchant, elle recherche l’expérimentation. Elle apprend non seulement à faire des choix, mais aussi à gérer ses désirs et les contraintes d’une société dans laquelle elle est amenée à trouver sa place. Dans ce parcours de vie, une année à l’étranger ou plus peut être bénéfique au niveau de la connaissance de soi et de l’ouverture culturelle, qui favorisent un développement personnel tout au long de la construction de ses projets d’avenir.
En Bretagne, que ce soit pour découvrir une autre culture ou s’engager pour une cause, les voyages sont une priorité pour un tiers des 550 000 jeunes Bretons, un chiffre en progression constante depuis 2006. Dans l’enquête réalisée par le Centre Régional Information Jeunesse l’année dernière, il est recensé que la notion de plaisir est la plus souvent évoquée comme motivation à l’engagement avec un chiffre de 57%. Ainsi, quatre jeunes sur dix se sont engagés par esprit de solidarité, et 35% d’entre eux se sont engagés pour approfondir leurs connaissances. Si l’engagement se fait plutôt au niveau local selon l’enquête, il n’en reste donc pas moins une très grande curiosité pour découvrir d’autres horizons… (Enquête réalisée sur 3500 jeunes, dont 64% issus de l’enseignement supérieur.)
 

 

Emmanuel Motte : « J’avais prévu de faire un an de césure pour découvrir d’autres choses que les études, voir les choses par moi-même, faire quelque chose d’original en aidant les autres, et découvrir l’Afrique. »

 

Voyager, cela peut être aussi pour s’engager et être volontaire pour une cause qui nous tient à coeur. Pour aller dans ce sens, la solidarité internationale est un moteur important dans les actions que chacun peut mettre en œuvre dans le but d’aider les autres, améliorer les conditions de vies des populations et dans la prise de conscience des inégalités Nord-Sud.
C’est ce qu’a vécu Emmanuel Motte, étudiant à Rennes 1 et résident à Pordic (22), qui a décidé lui aussi de partir pendant 6 mois à Lomé, capitale du Togo :

« J’avais prévu de faire un an de césure avec mes études pour voir les choses par moi-même, faire quelque chose d’original en aidant les autres, et découvrir l’Afrique. C’est un continent dont on n’entend pas beaucoup parler dans les médias. La première étape était donc de bien me renseigner pour connaître les possibilités d’actions qui existaient. J’ai fais des recherches sur Internet, pris rendez-vous avec des associations à Rennes et à Saint-Brieuc, et c’est finalement une association parisienne qui m’a accompagné dans mes choix. J’ai été guidé vers l’association du Comptoir des Jeunes Togo située dans la capitale de Lomé, car je voulais allier la découverte d’une culture à l’action de volontariat. Elle agit pour le développement local et la réduction de la pauvreté, mais aussi pour l’éducation, l’environnement et la vie sociale. Je suis donc parti d’octobre 2012 à avril 2013 : j’avais vraiment envie de faire un séjour assez long pour vivre cette expérience à fond et m’intégrer.

Là-bas, j’étais assistant secrétaire et travaillais alors pour la communication et le renforcement associatif du CDJ Togo (recherche de partenaires, de financement, de volontaires…) C’est une association où les personnes sont très ouvertes sur tes envies d’agir ! Par exemple, il y a un orphelinat à Lomé et spontanément je me suis rapproché d’eux. Ainsi, j’allais deux fois par semaine faire du soutien scolaire en allant chercher les enfants à l’école, les ramener chez eux, les emmener au sport. J’ai également vécu au rythme d’un camp chantier avec notre équipe de volontaires, qui visait à aider à la mise en oeuvre de projets pour l’amélioration des conditions de travail des agriculteurs, en leur donnant des graines et des conseils par exemple. Pour Noël, nous avons pu être en partenariat avec une école de Rennes pour offrir des jouets aux enfants de Lomé. Un autre partenariat a été créé avec une pharmacie de Pordic (22) pour sensibiliser la population à la carie dentaire, une infection répandue qui s’aggrave vite dans le pays, car l’hygiène dentaire n’est ni facile d’accès, ni remboursée. Nous avons donc pu distribuer des brosses à dents et du dentifrice à la population. Pour une association locale togolaise, cela apporte de la crédibilité auprès des structures étrangères, et notamment européennes, d’avoir des volontaires expatriés dans le cadre de partenariats potentiels. On peut voir que le travail que font les associations est souvent celui que sont sensées faire des instances politiques. Celles-ci ne sont pas forcément fragiles mais surtout indifférentes à la misère de leur peuple, car le Togo est gouverné par la même famille depuis plus de 40 ans. »

Entre les cours de géo-politique et l’immersion dans une autre culture, la prise de conscience des inégalités Nord-Sud prend une dimension réelle toute autre sur le terrain. Un voyage nécessite donc une préparation et un accompagnement avec des associations prévues à cet effet, car « 6 mois au Togo, c’est totalement dépaysant, ça crée un choc culturel assez important. Je me suis habitué à vivre autrement, et ce que j’ai pu retenir de cette expérience est ma capacité à relativiser les problèmes qu’on peut rencontrer en France, assuré d’avoir un toit. Et je retiens surtout la spontanéité et la chaleur humaine des Togolais ! »
 


Les Togolais(es) en action pour le projet de reboisement à Nigmana © CDJ TOGO

Quand « Voyage » rime avec Engagement associatif et Vision d’avenir

Ainsi, Emmanuel ne s’est pas arrêté à ces 6 mois d’expérience. Lorsqu’on lui propose de reprendre l’antenne française du Comptoir des Jeunes Togo qui est presque inactive, il fait revivre l’association avec Tommy Halleybone, trésorier de l’association. « Après réflexion, je voulais continuer à aider le Togo depuis la France et j’ai remarqué que mon travail était encore plus efficace depuis la France. Mais attention, il ne s’agit pas de mettre les pieds dans les affaires des autres en imposant quelque chose de « meilleur.» Aider, cela se fait selon les besoins et demandes de la population. Autrefois, les associations françaises étaient très directives quant aux actions à mener, mais l’idée ici c’est que les Africains savent d’eux-mêmes ce qui est bon pour eux, et qu’ils prennent donc des décisions en autonomie. Pour nous, la solidarité internationale c’est être une association partenaire du pays en question et à l’écoute des Togolais(es) pour les aider à réaliser leurs projets. »

Le CDJ France apporte donc un appui humain, matériel et financier au CDJ Togo en agissant sur plusieurs volets : le soutien des projets menés localement par l’ONG à Lomé dans les domaines de l’éducation (soutien scolaire, construction de salle de classe, sensibilisation/animation…), le social (réinsertion des enf
ants des rues), l’environnement (projet d’assainissement des quartiers, reboisement, banque de semence…).
« On accompagne également les futurs volontaires en France dans leurs démarches, avec la possibilité d’effectuer des stages et des conventions prévues à cet effet. » précise Emmanuel. « Avec le recul, je dirais que les gens vivent au jour le jour. En France on essaie toujours de prévoir l’avenir, mais là-bas ce n’est pas possible. Ça se traduit aussi par la spontanéité des gens qui peuvent nous offrir des choses et nous accueillir même s’ils ne pourront peut-être pas manger le lendemain ; pour eux l’important est le moment présent qu’ils vont vivre. Cette proximité entre les gens est remarquable et vraiment chaleureuse ! »

En ce qui concerne l’engagement, l’ancien volontaire agissant aujourd’hui aux côtés des Togolais(es) rapporte que l’essentiel est d’identifier ce qu’on aime faire avant toute chose. Agir dans ce sens permet de s’ouvrir l’esprit et de ne plus être seulement un étudiant en se sentant plus utile. C’est une expérience qui lui a même permis de dessiner son avenir, en s’orientant vers un Master spécialisé dans l’Économie sociale et solidaire, mais également avec une année consacrée à une spécialisation dans le domaine du développement durable.

 

En savoir plus :

Soutenir un programme à destination des enfants des rues
ONG CDJ TOGO
https://www.facebook.com/cdj.togo
https://www.facebook.com/CDJFranceTogo