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KuB’tivez-vous ! Sélection de janvier

Capture d’écran Le Monde selon Amazon, d’A. Pinon et T. Lafarge (2019).

Dans le cadre de notre partenariat avec KuB, le Web média breton de la culture, nous vous proposons une nouvelle sélection à découvrir gratuitement sur leur site internet. Au programme ce mois-ci : précarité étudiante, Amazon et Monts d’Arrée.

Pascaline et Klara, par Céline Dréan (2012 – 52’)

Le film de Céline Dréan date d’il y a presque 10 ans mais est toujours d’une frappante actualité, notamment en cette période des plus compliquée pour les étudiants. La réalisatrice retourne à l’Université Rennes 2 pour suivre l’année de Pascaline et Klara qui, comme elle avant, sont inscrites dans la filière cinéma.

Amies, confidentes, engagées, féministes et colocataires, les deux jeunes femmes de 22 ans sont toutes deux issues de classes populaires et sont contraintes de travailler à côté de leurs études pour que la précarité n’ait pas raison d’elles. Céline Dréan nous immerge donc dans leur quotidien.

Une année intense et angoissante qui nous permet de mettre des images sur ce qui est une « réalité souvent réduite aux statistiques : celle des étudiants précaires » comme le note judicieusement la réalisatrice. La situation est saisissante lorsqu’on suit Pascaline désespérée toute une journée à la recherche d’un job dans un restaurant rennais… alors qu’elle doit en parallèle rendre un mémoire et trouver un stage.

Klara vit une année moins angoissante de son côté. Elle commence tout juste sa maîtrise de cinéma et a donc encore deux ans pour rendre son mémoire. Elle en profite pour s’engager pleinement dans le féminisme et l’élection présidentielle de 2012 auprès du NPA.

Bien que très inquiétant sur les conditions de vie des étudiants, le film apporte aussi son lot de sourires et d’espoir. Notamment lorsqu’on voit Pascaline, qui rêve de travailler à France Culture, s’épanouir à Radio Campus.

N’hésitez donc pas à voir cette production qui permet de saisir un des enjeux les plus importants de la crise actuelle.

Voir le film : https://www.kubweb.media/page/pascaline-klara-etudiante-rennes-celine-drean/.


Le Monde selon Amazon, d’Adrien Pinon et Thomas Lafarge (2019 – 71’)

(À voir jusqu’au 15 février 2021 !)

« Un monde où une entreprise contrôle la distribution de tous les produits de notre quotidien, les infrastructures de notre économie, mais aussi les données qui permettent de faire la guerre », voilà comment les reporters Adrien Pinon et Thomas Lafarge analysent le projet de Jeff Bezos, le patron d’Amazon. Les deux diplômés en Histoire nous embarquent dans un véritable tour du globe sous l’ombre, clairement menaçante, du GAFA (les géants du Web : Google, Apple et Facebook) le plus imposant du moment.

Numéro 1 mondial du commerce en ligne, Amazon propose aussi « de la vidéo à la demande, de la musique en ligne, des jeux vidéo, du stockage informatique, des assurances et des médicaments ». De quoi s’assurer « un monopole dans le sens traditionnel » selon l’analyste financier américain Allen Gillespie. En surface, cela peut ressembler à un incroyable succès pour l’entreprise qui emploie 566 000 employés et compte 300 millions de clients… mais aujourd’hui elle cause beaucoup de dégâts.

De son berceau Seattle où elle a implanté son siège jusqu’à l’Inde des traditionnels et innombrables commerces de rue, en passant par ses propres entrepôts, Jeff Bezos sème aujourd’hui beaucoup de craintes et de désarroi. Les craintes des petits commerçants qui ne peuvent pas lutter contre les prix cassés du géant et le désarroi de ses propres employés « traités comme des robots ».

Visionner ce documentaire est presque un acte citoyen pour prendre conscience de l’ampleur du phénomène Amazon. Comprendre l’importance de continuer d’acheter ses livres à la librairie du coin, de jeter un œil à la petite boutique de mode de la galerie marchande de sa ville… Résister somme toute, comme le fait Catherine Malbranque à Briac (Finistère) par exemple. N’hésitez donc pas à dégager une petite heure dans votre emploi du temps pour regarder ce Monde selon Amazon.

Accéder au documentaire : https://www.kubweb.media/page/amazon-secret-ecommerce-fondateur-bezos-pinon-lafarge-etoiles-scam/.


Monts d’Arrée. Terres de Lutte, de Xavier Liébaud (2012 – 20’)

Pour finir cette sélection, nous vous proposons une escapade historique et poétique dans les Monts d’Arrée, dans le Finistère. Dans ce documentaire, le réalisateur nantais Xavier Liébard retrace l’histoire de la population de cet ancien massif à l’aide de vidéos des archives de la Cinémathèque de Bretagne.

Xavier Liébard met l’accent sur le paysage et le patrimoine unique de ce « pays difficile ». Terres acides, pluie, vents… les très rudes conditions d’agriculture ont soudé les locaux. Ils n’avaient en effet pas d’autre choix que de s’unir pour défricher les terres au XIXe siècle pour gagner du terrain sur les landes.

De quoi forger « une sorte de pacte identitaire » qui perdure au fil des décennies et qui permet à la population de toujours sortir vainqueur des périodes de trouble. Ainsi, ni l’occupation nazie, ni l’exode rural de l’Après-guerre, ni le projet d’enfouissement des déchets nucléaires de l’ancien réacteur de Brennelis n’ont eu raison des vaillants citoyens des Monts d’Arrée.

Ce court documentaire peut constituer une pause culturelle agréable, bien qu’il soit peu dynamique et entraînant. À voir pour tous les amateurs d’Histoire de notre belle région.

Voir le documentaire : https://www.kubweb.media/page/terres-lutte-monts-arree-archive-cinematheque-xavier-liebard/.


Notre sélection de décembre : https://www.eco-bretons.info/kubtivez-vous-selection-de-decembre/.

Notre sélection de novembre : https://www.eco-bretons.info/kub-tivez-vous-selection-de-novembre/.

Plus d’infos :

https://www.eco-bretons.info/wp-content/uploads/2020/11/KuB_KulturBretagne-Baseline-300x261.png



Avec Fréquence grenouille, partez à la découverte des zones humides et de leur biodiversité

Du 1 er mars au 31 mai 2022, le grand public et les scolaires sont invités à découvrir les zones humides et les batraciens par le biais d’activités variées, dans le cadre de l’opération nationale de sensibilisation à la préservation des zones humides : Fréquence Grenouille.

Fréquence Grenouille, c’est le nom d’une opération née il y a maintenant 28 ans en Champagne-Ardenne. A l’époque, le Conservatoire des Espaces Naturels de la Région invitait les habitant.e.s à appeler pour signaler leurs observations de lieux de migration des amphibiens sur les routes du territoire. Un an plus tard, grâce à France Culture, l’opération prend une dimension nationale. L’émission « Fréquence Buissonnière » est alors rebaptisée « Fréquence Grenouille », durant tout le mois de mars. La Fédération Nationale des Conservatoires prend alors le relais et organise l’opération, sur toute la France . Et depuis 2008, Fréquence Grenouille est organisée avec Réserves Naturelles de France.

Pour cette année 2022, ce sont près de 500 animations qui sont organisées en métropole et outre-mer, du 1er mars au 31 mai, par les Conservatoires des Espaces Naturels et une cinquantaine d’autres structures. Au programme : des sorties et chantiers nature, des opérations de sauvetage d’amphibiens, des conférences, des ateliers, des projections…

En Bretagne, les Côtes-d’Armor sont particulièrement mobilisées sur le sujet. L’association War Dro An Natur organise ainsi au Palacret, à Saint-Laurent, le 30 avril à 14h30, une balade sur le site pour découvrir la vie présente dans les différents points d’eau. Lieu de rendez-vous : parking au bord de la D32 au Palacret. Réservation obligatoire. Contact : wardroannatur@gmail.com / 06 81 12 41 79

Lannion-Trégor Communauté, dans le cadre de sa politique de gestion des espaces naturels et du contrat de bassin versant du Jaudy- Guindy-Bizien, propose également des animations, en compagnie des associations Bretagne Vivante et War Dro An Natur, et d’étudiants en BTS GPN

Le mardi 15 mars, dans les mares et les chemins du bourg de Confort Berhet

Rdv 20h, à la mairie de Confort commune de Berhet

Sortie proposée dans le cadre du contrat de bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien, avec la

participation de Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le vendredi 18 mars dans la vallée du Feunteun Trepas / Milin coz à Mantallot

Rdv 20h à la mairie de Mantallot

Sortie proposée dans le cadre du contrat de bassin versant du Jaudy-Guindy-Bizien, avec la

participation de Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le vendredi 29 mars : Participez au suivi des amphibiens : la nuit, sur la réserve naturelle de Plounérin !

Rdv 19h30, Aire d’accueil de Kerliziri – Étang du Moulin Neuf – Réserve naturelle de Plounérin

Sur la Réserve de Plounérin, les populations de grenouilles, tritons et crapauds sont suivies tous les ans par Lannion-Trégor Communauté et des étudiants en BTS Gestion et Protection de la Nature.

Accompagnez les pour découvrir le monde mystérieux de la nuit et des mares.

Informations : 06 83 68 22 72/ reserve.naturelle.plounerin@lannion-tregor.com / Réservation obligatoire

– Le mardi 12 avril, sur le sentier des « chemins de l’eau » à Pommerit-Jaudy

Rdv 14h30, parking de l’église de Pommerit Jaudy

Sortie proposée par Lannion-Trégor Communauté, avec Bretagne vivante

Informations : Elena Lombart – 06 08 31 25 58

– Le jeudi 14 avril le long des sentiers du Bois de Boloï à Pleudaniel

Rdv 14h30, parking de l’église à Pleudaniel

Sortie proposée par Lannion-Trégor Communauté, avec l’association War dro an natur

Informations : 06 15 18 16 83 / 02 96 12 11 27 / wardroannatur@gmail.com

– Le jeudi 19 mai : Participez au suivi des amphibiens : le jour, sur la Réserve Naturelle de Plounérin !

Rdv 9h Aire d’accueil de Kerliziri – Étang du Moulin Neuf – Réserve naturelle de Plounérin (Lannion- Trégor Communauté)

Accompagnez le gestionnaire de la Réserve naturelle de Plounérin dans l’une de ses missions : le suivi des amphibiens. Cette opération réglementée vous permettra de découvrir les tritons, grenouilles et crapauds de nos mares.

Informations : 06 83 68 22 72/ reserve.naturelle.plounerin@lannion-tregor.com / Réservation obligatoire




Entre art, science et territoire, regards croisés avec Les Moyens du bord sur le monde rural et ses mutations

A Morlaix, l’association Les Moyens du bord se consacre depuis ses débuts, en 1998, à promouvoir et faire reconnaître l’art et les artistes plasticien.ne.s contemporain.e.s auprès de tous les publics. Très attachée à sa mission d’éducation populaire – fortement affirmée par ses fondateurs, Virginie Perrone et Bertrand Menguy, elle collabore régulièrement avec des acteurs locaux du social et de l’éducation à travers la mise en œuvre d’actions de médiation entre artistes et habitant.e.s. Volontairement ouverte à des esthétiques et des pratiques artistiques différentes, venant autant d’artistes au parcours déjà affirmé que de jeunes artistes, Les Moyens du bord porte une attention particulière à la relation au territoire, à celles et ceux qui l’occupent autant qu’à celles et ceux qui le découvrent.

Elle s’attache ainsi à faire vivre son projet culturel dédié plus particulèrement aux arts visuels et à leurs pratiques dans le Pays de Morlaix. La réputation de son Salon Multiples sur la petite édition d’artiste – qui en est à sa 17ème édition – se taille un franc succès auprès d’un large public, tant local qu’hexagonal.

Le siège de l’association se niche depuis dix ans dans la Cour des artistes de l’ancienne Manufacture des tabacs, laquelle est devenue un lieu hybride de production culturelle qui monte qui monte… depuis l’arrivée des SE/cW (Cinéma la Salamandre, théâtre de l’Entresort / Catalyse avec le Centre national pour la création adaptée et Wart avec son célèbre festival de musique Panoramas) et bientôt… un espace des Sciences qui n’aura rien à envier à son voisin rennais.

Croiser les regards entre « Art, science et territoire »

En résonance avec le biotope occupé, l’équipe permanente féminine des Moyens du bord a concocté pour 2022 une programmation où des ponts fort pertinents ne cessent justement de s’établir entre « Art, science et territoire », générant des croisements de regards féconds. Car en observant, étudiant et interrogeant le territoire, notion polysémique s’il en est, la science et l’art nous permettent en effet de l’appréhender de façon plus riche, à la fois très différente et complémentaire, chacun.e avec son prisme et son langage.

« A travers leur relation particulière au monde, artistes et scientifiques nous présentent leurs visions singulières d’une société globalisée. Nous souhaitons mettre en avant les liens qui existent entre deux domaines jusqu’à présent très éloignés l’un de l’autre et examiner de façon poétique et sensible nos paysages urbains, maritimes ou ruraux », précise Clémence Richard, chargée de programmation et de médiation aux Moyens du bord.

Un monde rural en mutations profondes

L’idée de programmer un temps-fort avec comme thématique la « Ruralité » est venue suite à l’exposition d’Elodie Cariou « Impression Rurale » (https://lesmoyensdubord.wordpress.com/impression-rurale/), présentée entre décembre et janvier dernier. Le travail de gravure et de performance d’Élodie Cariou est lié à son environnement, le terrain agricole de son père. « C’est à travers cette exposition que nous avons décidé d’approfondir la notion de territoire rural et de mettre en avant les questions que cela soulève. En partant de la définition d’un territoire qui est une « étendue de terre, plus ou moins nettement délimitée, qui présente généralement une certaine unité, un caractère particulier », nous nous sommes demandé quelles sont les délimitations des territoires paysans et quelle est la population qui l’habite. Face à une société en perpétuel mouvement, la cohabitation entre ruraux, néo-ruraux et urbains agite les esprits, à l’aune d’enjeux écologiques devenus incontournables», poursuit Clémence Richard.

Avec cette volonté de croiser les regards scientifique et artistique et de questionner les représentations, l’équipe et quelques bénévoles se sont plus particulièrement intéressés à deux thématiques qui seront explorées avec le public sous la forme de deux tables-rondes, avec deux intervenants chacune.

Table-ronde 1 : Regards sur le monde rural – Vendredi 22 Avril 2022 à 18h (sur réservation)

Notamment connu pour ses terres paysannes, le territoire breton a bien évolué entre hier et aujourd’hui. Entre globalisation, mécanisation et agriculture biologique, ce milieu se transforme à l’image de notre société. Lors de cette table-ronde, nous vous proposons de discuter autour de la représentation actuelle de cet environnement.

1er intervenant : Damien Rouxel

« Fils d’agriculteurs, Damien Rouxel a grandi à la ferme. Il connaît la dureté, les codes, les outils, le langage du monde paysan. Son travail plastique vise à une réappropriation de la ferme pour la transformer en un terrain de jeu où les animaux, ses parents et sa sœur, les machines, les outils et tout ce qui constitue l’environnement de travail deviennent le décor et les acteur.trice.s de ses mises en scène. » Julie Crenn, Biennale de la Jeune Création, 2018

2ème intervenant : Damien Deville

Damien Deville est géographe et anthropologue de la nature, enseignant à l’Université catholique de l’Ouest. Il cultive une pensée qui cherche à questionner l’individualisme et l’anthropocentrisme en repensant le lien à l’autre. Ainsi ,il étudie l’évolution des territoires ruraux et urbains, dans des perspectives à la fois très locales et plus globales. Franco-burkinabé, ses expériences en Afrique de l’Ouest éclairent son présent en Occident. En parallèle de ses recherches, il copréside la fédération de l’Archipel des alizées. Il est l’auteur de Toutes les couleurs de la Terre et L’homme qui arrêta le désert aux éditions Tana, et Entendre la Terre aux éditions du Pommier. »

Table ronde 2 : Eco-responsabilité, quels enjeux pour le monde de demain ? Samedi 23 avril à 18h (sur réservation)

Cette deuxième table-ronde vous invite à explorer les évolutions qu’impliquent le réchauffement climatique et la question écologique autant dans le monde rural que celui de l’art. Ainsi, à travers la réutilisation de matériaux, l’emploi de matières organiques ou encore le retour à des techniques plus traditionnelles, la prise de conscience de la responsabilité collective est présente au coeur de ces deux domaines

1er intervenant : Louis Guillaume

Son processus s’est développé autour de la récolte de matière en fonction des saisons. Chaque mois ou période de l’année, une matière devient accessible en fonction du temps, de la floraison ou des intempéries. Pour cette méthode de recherche en lien avec le vivant, après avoir obtenu son diplôme à l’Eesab Rennes, Louis Guillaume à été nominé au Prix Coal2020 sur « le vivant et la biodiversité »…

2ème intervenant : Yann Loc’h

Yann s’est installé à Huelgoat en 2009 en tant que paysan boulanger avec sa compagne. Leur ferme est diversifiée pour plus de cohérence et de résilience. Ils maîtrisent toutes les étapes de transformation : de la culture des céréales à la vente de leurs pains en passant par la mouture. Persuadé qu’il n’y a que l’agroécologie qui peut permettre un monde vivable, il est engagé depuis le début en AB et depuis dix ans chez Nature et Progrès dont il est coprésident de la branche locale depuis 2 ans.

Gratuit sur réservation au 02 98 88 25 62 ou par mail à lesmoyensdubord.mdb@gmail.com

Crédit photo : Damien Rouxel.

http://lesmoyensdubord.wordpress.com/

https://www.facebook.com/Les.Moyens.du.Bord.Morlaix

 




Les artisans du Pérou s’engagent pour un commerce plus équitable

Bonjour Justine, pourrais-tu nous présenter ton parcours, qui t’a permis d’arriver à ce poste aujourd’hui ?

En 2011, j’ai réalisé un stage de 4 mois auprès d’artisanes dans la région de Puno, sur les bords du Lac Titicaca. Les vêtements traditionnels tissés par ces femmes étaient d’une grande qualité mais ce travail à la main nécessitait un temps considérable et les plus jeunes se désintéressaient peu à peu de l’artisanat. Nous avons donc monté le projet de financer l’achat de machines à tricoter. Et c’est de retour en France, lorsque j’ai réalisé un service civique dans une association de solidarité internationale, que j’ai pu continuer le projet. J’ai ainsi sollicité un financement de la Ville de Paris… obtenu ! Et maintenant ça marche ! Les femmes en profitent même pour faire leurs propres vêtements, presque plus rapidement et moins cher que d’acheter du synthétique au marché.
Mariée à un péruvien et cherchant à m’installer à Lima, c’est tout naturellement, lorsque la CIAP-Intercrafts cherchait un nouveau directeur il y a un an, que j’ai postulé.

 

Peux-tu nous en dire un peu plus sur la CIAP, Intercrafts et sa vision du commerce équitable ?

La CIAP, c’est une organisation d’artisans qui se développe depuis 1992 afin de promouvoir l’artisanat et l’identité culturelle andine. Ce sont près de 250 artisans, répartis dans 14 associations locales, qui dirigent la structure. La vie démocratique est au cœur du fonctionnement de la CIAP ! Intercrafts est la société exportatrice des produits. La CIAP y est l’actionnaire principal afin que le pouvoir reste aux mains des artisans. L’argent que dégage Intercrafts sert aux activités sociales et de formation que propose la CIAP. Le catalogue d’Intercrafts dépasse cette année les 3 000 références et les produits sont distribués dans 15 pays. La France, avec le réseau de commerce équitable Artisans du Monde, est le deuxième importateur des produits de la CIAP (les Etats-Unis sont en tête).

 

 

Justine Lamarche © Fair Trade Connection

 

 

La consommation dans les pays occidentaux est en berne avec la crise économique, comment cela affecte-t-il la CIAP ?

Depuis 2008, les réseaux spécialisés de commerce équitable et particulièrement l’artisanat sont affectés par la crise. Les gens achètent moins d’objets décoratifs et les associations militantes montées dans les années 70 vieillissent… Les bénévoles et consommateurs sympathisants ne vont pas acheter 15 vases en terre cuite même pour le coté éthique ! Les années de 2005 à 2007 ont été exceptionnelles, dépassant le million de chiffre d’affaire la dernière année. Mais depuis 2008, nous atteignons difficilement les 600 000. Et comme c’est la vente des produits qui permet les actions sociales, les formations et les réunions, elles sont aujourd’hui revues à la baisse. La vie démocratique de l’association a également pris du plomb dans l’aile avec les tensions liées aux finances.

 

Quels sont les solutions que vous mettez en place pour parer à ces difficultés ?

Il a fallu composer avec cette baisse d’activité, revoir un peu les investissements. Nous travaillons sur différents projets avec des designers professionnels et des écoles pour être plus innovant et s’adapter à la demande. Nous venons d’ailleurs de sortir une gamme de céramique transparente, utilitaire plus que décorative, pour la cuisine. Avec ce type de produits nous comptons développer de nouveaux partenariats avec des entreprises conventionnelles mais proches des valeurs du commerce équitable. En Amérique du Sud aussi nous souhaitons sensibiliser les entreprises et consommateurs aux achats responsables. Nous participons notamment au Peru Gift Show où de nombreux acheteurs locaux et internationaux seront présents. Une boutique existe déjà à Puno et nous travaillons à en mettre en place une nouvelle à Lima.

 

Pour conclure, aurais-tu un petit mot à communiquer aux éco-consommateurs bretons ?

Privilégiez l’artisanat traditionnel au HighTech !
Avec le commerce équitable vous vous assurez que la personne qui a fait le produit est payée justement et améliore ses conditions de vie. Les artisans de la CIAP (pour 75% des femmes) ont tous réussi à construire leur maison en dur et tous leurs enfants vont à l’école…
N’hésitez pas à nous contacter pour nous poser vos questions!

 

Retrouvez les produits de la CIAP dans les magasins Artisans du monde de Bretagne, à St-Malo, St-Brieuc, Rennes, Nantes, St-Nazaire et sur internet : www.boutique-artisans-du-monde.com/

Plus d’infos sur CIAP-Intercrafts : www.intercraftsperu.com

 

 

 

Pour soutenir au mieux l’intérêt de ses membres artisans, la CIAP regroupe aujourd’hui plusieurs branches d’activités dont Pachamama pour le développement du tourisme solidaire et la COOPAC (Cooperative d’épargne et de crédit) permettant aux groupes de base d’accéder au crédit.

Nous avons rencontré, Rafael Jahuiro, le directeur de l’agence de Puno (près du lac Titicaca), qui a pu nous présenter le fonctionnement de cette agence d’épargne solidaire. 

La COOPAC a été créée il y une douzaine d’années, afin de combler l’absence d’un système de crédit accessible aux plus démunis. Les artisans, membres de la CIAP, peuvent bénéficier de micro-prêts afin de financer l’achat des matières premières nécessaires à la production de l’artisanat et échapper aux usuriers. Couplés à des formations de gestion, c’est une solution efficace pour promouvoir l’entrepreneuriat social. Elle a récemment ouvert ses portes aux micro-entrepreneurs et particuliers. À l’Agence de Puno, la plus importante du pays, il y a près de 2 000 sociétaires épargnants qui permettent à de nombreuses associations d’artisans ou à des entrepreneurs individuels de bénéficier d’un apport, en moyenne entre 300 et 1000 euros, pour lancer ou relancer leur activité. Tout comme ses consœurs, elle est gérée de manière démocratique par ses membres.

 

 




Le long métrage Warrior Women en avant première à Rennes

Le long-métrage Warrior Women sortira en salles le 16
octobre et sera diffusé en avant première au cinéma Arvor de
Rennes le mardi 15 octobre. L’occasion unique de rencontrer une
femme exceptionnelle, Madonna Thunder Hawk, qui se bat depuis plus
de 50 ans pour les droits des autochtones, des femmes et de la terre.

Warrior Women est le portrait d’une femme, Madonna Thunder Hawk,
née en 1940, au travers de ses nombreux combats pour les droits des
peuples Amérindiens depuis les années 1960. Elle est l’une des
fondatrices de l’American Indian Movement et à menée différents
combats tels que l’occupation de la prison d’Alcatraz en 1969 ou
encore la lutte contre le pipe-line de Standing Rock en 2016. Au
travers d’un style de récit circulaire propre aux contes racontés
par les amérindiens, Warrior Women navigue entre l’activisme
politique et le fait d’être mère – et nous montre comment les
outils militants sont transmis de génération en génération dans
un contexte particulièrement agressif, où le gouvernement
colonisateur rencontre la résistance amérindienne.

Pour cette avant première, Madonna Thunder Hawk sera
exceptionnellement présente au Cinéma Arvor de Rennes. Sa fille
Marcy, co-protagoniste du film, et Elisabeth Castle coréalisatrice
seront également présentes pour rencontrer le public.

Cet événement est organisé est co-organisé par l’association
Attac Rennes, le Comité De Solidarité avec les Indiens d’Amériques,
Lardux films et Warrior Women, le film.

Bande annonce du long métrage :

Où ? cinéma d’art et essai Arvor, 29 rue d’Antrain

Quand ?
mardi 15 octobre à 20h15

Durée :
1h04, version originale sous-titrée français

Tarifs habituels :

  • Tarif plein: 9,00 €
  • Tarif réduit: 7,50€
  • Etudiants, lycéens, collégiens: 6,60€
  • Demande d’emploi: 6,80€
  • Moins de 14 ans: 4,50€

  Pour plus d’informations: https://www.facebook.com/events/317225125778845/




Festival Notre-Dame-Des-Landes : Tables rondes, concerts et créations

Ce festival est devenu depuis quelques années un rendez-vous incontournable pour apporter son soutien au mouvement de Notre-Dame-des-Landes et découvrir les luttes du moment. Le festival de Notre-Dame-des-Landes se déroulera cette année du 8 au 9 juillet. Concerts, conférences et tables rondes, projections, invité d’honneur, création artistique collective, comme chaque année la programmation est riche. 

Un invité d’honneur : Le Collectif pour le Triangle de Gonesse

Pour cette édition 2017, le collectif Notre Dame des Landes a invité le Collectif pour le triangle de Gonesse qui s’oppose à la création d’un gigantesque site commercial – parc de loisir dans le Val d’Oise.

Lancé par le groupe Auchan via sa filiale immobilière et la compagnie d’investissement chinoise Dalian Wanda, Europa City est un projet titanesque s’étalant sur 80 ha dont une partie de terres agricoles. Cette zone serait construite entre les aéroports de Roissy et du Bourget, à proximité de l’A1.

Les opposants aux projets dénoncent l’impact du projet sur l’environnement. En effet celui-ci causerait l’artificialisation de terres agricoles fertiles et cultivées dans une région où l’autonomie alimentaire est de l’ordre de 10%. Par ailleurs les rejets en particules fines viendraient aggraver une qualité de l’air déjà mauvaise. Si le projet se réalise, Europa City devrait ouvrir ses portes en 2024..

Pour en savoir plus :

Création collective de structures totems 

Le dimanche 9 juillet de 10h30 à 12h30, des structures Totems seront érigées. « Ils diront notre respect des vivants, de notre territoire, notre volonté de protéger ces vivants autant qu’eux même nous protègent. ». Une chorégraphie ludique et éphémère sera ensuite réalisée autour des pièces créées.

Ceux qui souhaitent en réaliser et partager ce temps fort peuvent se manifester à totemndl2017gmail.com.

Des concerts : Miossec, Super Didier, Molécule….

Deux jours de concerts attendent le public du festival.
Au programme du samedi , à partir de 18h sont attendus le ZADsocialRAP, Miossec, EDFtrio, Didier Super, Beat Bouet Trio et enfin Molécule. Le dimanche les concerts commenceront à 14h avec Barba Loutig, René Lacaille et Marmaille, HK « L’empire de papier » et pour clôturer le festival : Gabriel Saglio et les Vieilles Pies.

Le festival Notre Dame des Landes est en premier lieu un festival militant : des conférences , des tables rondes et des projections de documentaires animeront les chapiteaux du site tout au long des deux journées. Ce sont des temps privilégiés pour découvrir les luttes d’ici et d’ailleurs, quelles sont les problématiques des différents mouvements présents et enrichir les réflexions par les expériences de chacun.

Programme complet > ICI

Actualité du projet de Notre-Dame-des-Landes

Quand à l’actualité de Notre-Dame-des-Landes , Nicolas Hulot annonçait dans un interview au journal du dimanche en mai dernier « Nous allons remettre les choses à plat. Il y aura un temps –six mois- pour une médiation. Je suis intimement convaincu qu’il y a des possibles alternatives à Notre-Dame-Des –Landes qui peuvent nous permettre, à a tous, de sortir par le haut. ». Depuis, des médiateurs missionnés par le gouvernement ont débuté des auditions à Nantes le 13 juin dernier. Ils doivent rendre un rapport pour le 1er décembre au plus tard. Le président Emmanuel Macron a fait savoir à Rennes samedi 1er juillet qu’il entendait mettre l’accent sur « les transports du quotidien plutôt que sur les grands projets ». Les acteurs de la lutte espèrent y voir une annonce de bon augure.

Pour une actualité de Notre Dame des Landes : https://www.acipa-ndl.fr/actualites/toute-l-actualite