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Celles et ceux qui agissent localement face aux défis écologiques globaux

Deux journées de « stage développement durable » denses pour les 16 élèves de Terminale Sciences, technologies, agronomie du vivant/STAV du lycée d’enseignement général et agricole de Suscinio à Morlaix , avec la découverte du film « Une fois que tu sais » d’Emmanuel Cappellin, suivie de leurs rencontres avec des actrices et acteurs locaux qui ont répondu tour à tour à LA question posée: « Une fois que tu sais », qu’est-ce qu’on fait ? Les élèves ont ensuite pris la plume pour partager ici ces propos, accompagné.e.s par notre journaliste Marie-Emmanuelle Grignon.

« En matière d’éducation au développement durable une visée collective est prégnante avec une projection vers les générations futures. Il s’agit de préparer les jeunes à leur rôles d’acteurs dans les domaines social, économique, environnemental, culturel… et de la gouvernance, tant dans leur vie personnelle que professionnelle, et en dépassant l’approche immédiate et individuelle ; les pratiques en jeu peuvent relever tant de pratiques individuelles que de pratiques collectives. L’enjeu de l’éducation au développement durable est donc d’outiller les jeunes pour leur permettre de réfléchir et de faire des choix éclairés et d’agir de manière autonome et responsable pour eux-mêmes et pour les autres, au regard des objectifs de développement durable fixés par l’ONU : https://www.undp.org/fr/sustainable-development-goals ».

Tels étaient les objectifs généraux de ce stage, fixés par le référentiel de formation que leur enseignante d’éducation socioculturelle, en s’appuyant sur les objectifs des deux modules mis en œuvre avec ses collègues – « sociétés et territoires » et « culture humaniste et citoyenneté » -, a choisi de concrétiser durant ce temps pédagogique particulier.

« Penser globalement, agir localement »

Au cours de ces deux journées, il s’agissait de faire appréhender par les élèves, en un premier temps les enjeux écologiques globaux que l’humanité doit prendre en considération pour son développement encore durable et solidaire avec l’ensemble du vivant sur notre planète. Le visionnage du film « Une fois que tu sais » réalisé par Emmanuel Cappellin, avait cette mission. Ce documentaire offre une plongée dans les bouleversements du monde, dans notre désarroi aussi, et dans les perspectives qui s’offrent à nous pour s’adapter et avancer vers un avenir désirable.

« Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » : en un second temps, les élèves ont abordé des moyens concrets d’y parvenir en découvrant une multitude d’actions déjà mise sen œuvre par ces citoyen.n.e.s ; tant à l’échelle individuelle que collective, recensées dans « l’Arbre à actions et ses racines de résilience », présenté plus bas par les élèves.

Tout étant parti d’un groupe de citoyen.nes désireux de ne pas en rester là après avoir vu ce film qui les a bouleversé.es et qui a créé l’association Terractiva ainsi qu’un grand arbre illustré avec plus de 150 actions avec des structures associées, pour nous aider à passer à l’action. Son objectif est de mettre en synergie ces structures existantes et les personnes, de les valoriser pour montrer la richesse des initiatives de transition écologique pour un développement durable et solidaire de nos territoires.

Enfin, des rencontres avec huit citoyennes et citoyens engagé.e.s localement ont permis aux élèves de rendre très concrètes quelques-unes des actions présentées plus haut.

Le fruit de ces deux journées prend la forme d’articles réalisés par les élèves, accompagné.e.s par Marie-Emmanuelle Grignon. Nous vous invitons à les lire.


Une fois que tu sais… qu’est-ce qu’on fait ?

Par Enzo Vistola, Alexy Vuillaume

Marquée par la réalité du changement climatique et l’épuisement des ressources, la civilisation thermo-industrielle est en train de s’effondrer, le réalisateur Emmanuel Cappellin part à la rencontre de quelques experts qui savent déjà l’inéluctabilité de cet effondrement pour savoir comment ils vivent au quotidien avec cette connaissance.

Quand on sait

Pulp Films est une boîte de production qui se veut au plus près des thématiques et des questions contemporaines qui bousculent les visions, Elle reste dans sa charte en 2021 avec “Une fois que tu sais” réalisé par Emmanuel Cappellin et co-réalisé par Anne-Marie Sangla.

Dans notre monde confronté aux réalités accablantes du changement climatique et à l’effondrement des ressources, notre réalisateur prend conscience du caractère inévitable d’une fin de la civilisation industrielle telle qu’on la connaît. Mais maintenant que l’on sait, que faire ? c’est en quête de réponses qu’Emmanuelle Cappellin part à la rencontre d’expert et scientifiques de nationalités différentes dans leur quotidien chez eux parmi lesquel.les : Jean-Marc Jancovici (expert français sur les questions d’énergie), Pablo Servigne (chercheur-agronome français, auteur et conférencier), Richard Heinberg (expert nord-américain des questions d’énergie), Susanne Moser (spécialiste allemande des risques et vulnérabilités, GIEC), Saleemul Huq (expert bangladais de l’adaptation au climat, GIEC).

Dans un entretien avec Pierre Gelin-Monastier, Emmanuel Cappellin explique son choix des témoins : « Il y a eu un processus de sélection, qui a commencé par de nombreuses et longues recherches. Pourquoi ? Parce que je leur demande le contraire de tout ce qu’on leur a toujours demandé, c’est-à-dire de faire tomber la blouse blanche pour parler de manière émotionnelle d’un sujet sur lesquels ils ne sont censés être pertinents que d’une manière objective. Or ce qui m’intéressait est précisément, non leur savoir immense, mais leur réponse humaine, personnelle. » (source: wikipedia)

On fait quoi maintenant ?

Certes, les défis sont de taille mais ils sont aussi l’occasion d’agir ensemble pour construire le monde qu’on veut voir dans notre futur. Chacun.e a sont rôle à jouer pour réinventer la société selon ses capacités, ses rêves, ses talents.

Le guide d’actions Une fois que tu sais, qu’est-ce qu’on fait ? se présente sous la forme d’un poster géant construit en partenariat avec le magazine Yggdrasil. Il nous permet d’imaginer nos passages à l’action comme autant de racines d’un bel et grand écosystème vivant et riche de perspectives… (Disponible ici: https://www.racinesderesilience.org/). N’hésitez pas à vous connecter sur la page du site, afin faire vivre cet arbre interactif pour explorer et s’inspirer des centaines de ressources disponibles pour passer à l’action à votre échelle sur les sujets tels que l’énergie, le climat, l’effondrement et la résilience.

Les pistes d’action, que nous avons commencé à explorer sur ce poster, se font par thèmes, comme les racines d’un arbre, et chaque action est associée à minimum une structure de référence (écrite juste en dessous), comme des associations, organisations, collectifs pour nous aider à faire affluer nos efforts.

Vous retrouverez les actions classées selon trois grands thèmes : Construire (déployer des alternatives), Régénérer (changer de culture), S’interposer (se mobiliser massivement). Des façons d’agir qui se renforce mutuellement !


Le Buzuk et son ambassadeur Nicolas s’invitent à Suscinio

Ancien trader à la City de Londres, Nicolas Makeiew s’est reconverti il y a une dizaine d’années pour venir vivre et travailler sur une monnaie locale au sein du Pays de Morlaix : le Buzuk.

Par Enzo Campini, Glenn Cuillandre, Rose Liebenguth

Aujourd’hui, à Suscinio, les élèves de Terminale STAV ont rencontré le coordinateur de la monnaie locale le Buzuk, Nicolas Makeiew. 10 ans plus tôt, il était trader à la City de Londres durant 5 ans à un rythme de 80h/semaine. Se sentant au fil des ans de plus en plus enfermé et en décalage avec ses collègues, la Covid 19 l’a décidé à arrêter son métier et à retourner en France. Dès lors, il se mit à lire des livres sur l’écologie qui lui firent réaliser à quel point il surconsommait et ne prenait pas soin de lui. Il effectua alors un master en écologie politique à Barcelone, seule université qui proposait une spécialisation en décroissance.

Devenu coordinateur salarié de l’association pour le Buzuk, monnaie locale du Pays de Morlaix, Nicolas a expliqué aux élèves en quoi consiste le Buzuk, comment s’en procurer et ce qu’il représente pour lui. Le Buzuk est une monnaie complémentaire à l’euro, circulant uniquement sur un territoire défini, en l’occurrence, le pays de Morlaix. Pour en obtenir, rien de plus simple ! Il suffit d’aller dans des comptoirs d’échanges mis en place par l’association chez des commerçants adhérant au Buzuk et d’échanger ses Euros en Buzuks pour acheter dans les entreprises et les artisans adhérents de l’association. Il s’utilise également par le biais d’une application. L’intérêt du Buzuk est qu’il met en avant l’économie locale et qu’il circule dans l’économie réelle, contrairement à l’euro qui participe à l’économie spéculative se déroulant sur le marché dématérialisé (98%). Nicolas Makeiew plaide également pour plus de diversité des monnaies, par exemple une monnaie spécifique pour faire des dons, une autre pour acheter uniquement de la nourriture. Il travaille d’ailleurs, avec un collectif local à un projet expérimental de sécurité sociale de l’alimentation. Pour lui, le Buzuk contribue concrètement au changement de l’économie, il explique “Notre monde est encastré dans l’économie, il faudrait la changer”.

https://buzuk.bzh/

Retrouvez le portrait de Nicolas Makeiv qu’Eco-Bretons lui a consacré en janvier 2024 : http://www.eco-bretons.info/portrait-des-salles-de-marches-a-londres-a-la-monnaie-locale-de-morlaix-litineraire-peu-commun-de-nicolas/


Pour Véronique et Grégoire, ça GASE bien !

Par Yves Bideau-Dilasser, Aweno Goasduff, Baptiste Scanff

Entrez dans la vie de Véronique et Grégoire Jandin, un couple d’artistes habitant un écolieu à Ploujean. Plus récemment, ils ont décidé de s’impliquer en participant à la création du GASE de la baie à Morlaix, groupement d’achat collectif et éthique d’épicerie.

Véronique et Grégoire Jandin ont vécu à Paris avant de décider de partir habiter à la campagne en Bretagne, il y a maintenant 30 ans. Ils ont 3 enfants et sont grands-parents. Musicien.nes, ils faisaient des spectacles de rue avant de prendre leur retraite. Depuis longtemps et de façon plus importante ces dernières années, ils ont opté pour une vie allégeant leur empreinte écologique : une maison rénovée en éco-construction avec de la phyto-épuration et des toilettes sèches, une seule voiture, le vélo, un potager, un régime alimentaire vegan (par souci des animaux). Désireux d’allier l’écologie et le social, le couple a participé à la fondation du groupement d’achat coopératif service épicerie Le GASE de la baie de Morlaix. Avec la volonté de rendre accessible à tous des produits alimentaires bios et de qualité. Il participe aussi au projet de mise en place d’une sécurité sociale de l’alimentation avec d’autres personnes et associations sur le territoire.

Véronique est végétarienne depuis l’âge de 15 ans et vegan depuis 10 ans. « j’ai un rapport magique au monde végétal” nous confie-t-elle, ce qui l’a poussée à favoriser que des produits biologiques, locaux et éthiques pour respecter ce “végétal ».

Le GASE est un groupe de personnes, qui s’est structuré en association. Il existe depuis 4 ans et est ouvert une fois par semaine le mardi, il n’ y a que des bénévoles et que des produits biologiques. On compte actuellement environ 30 à 40 foyers qui participent au GASE. Les achats de l’épicerie se font localement et avec un grossiste, Terra libra situé à Rennes. Les volumes commandés permettent de bénéficier de prix, avantageux ou non, et ce ne sont que des produits secs en grande quantité. Le local est situé Grand rue à Morlaix. La vente des produits est réservée aux adhérent.e.s du GASE car l’épicerie est autogérée, sans salarié.e. C’est le temps de bénévolat que chacun.e va consacrer qui permet à l’épicerie de fonctionner. Les produits sont vendus avec une marge minimale qui correspond aux charges (électricité, eau, internet et loyer…) et aux pertes éventuelles, erreurs de caisse ou de rentrée de commandes, pertes de denrées dues à l’humidité, maladresses ou visiteurs indésirables du type mites alimentaires… Il existe environ une quinzaine de GASE en France.


Géraldine, une animatrice par nature

Par Yann-Aël Méléard, Coline Moysan

Ce lundi 6 mai, Géraldine Gabillet chargée d’environnement à l’Ulamir-CPIE du Pays de Morlaix* a été invitée au lycée de Suscinio par les élèves de terminale STAV dans le cadre de leur stage de développement durable pour échanger sur le sujet autour de la question “Maintenant que tu sais, qu’est ce que tu fais ?” en lien avec le film “Une fois que tu sais”, d’Emmanuel Cappellin.

Depuis toujours, Géraldine Gabillet a vécu dans la nature. Après avoir obtenu son bac scientifique, elle enchaîne avec une fac de biologie puis un master de gestion des espaces naturels. Elle prend alors conscience du contexte écologique de la planète :“C’est à ce moment là que j’ai su”. Elle a commencé avec des amis, en aidant à nettoyer des oiseaux goudronnés après le naufrage de l’Erika sur nos côtes bretonnes en décembre 1989., elle passe son BAFA et commence l’animation nature. Depuis, elle n’a jamais arrêté.

Elle travaille aujourd’hui en tant que chargée de mission environnement à l’Ulamir-CPIE du pays de Morlaix qui se dédie à la gestion et la sensibilisation à la nature au travers de l’animation et de l’éducation populaire sur différentes thématiques et en organisant des aires éducatives. Géraldine collabore aussi avec le lycée de Suscinio, plus précisément avec la filière BTS GPN sur des projets d’animation (comme celles prochainement prévues sur l’eau à Traon Nevez)et également avec “mon restau-responsable” et la démarche anti-gaspillage alimentaire menée par l’établissement.

Dans le cadre de ses missions au CPIE, elle coordonne l’opération “les paniers suspendus” qui permet à tout le monde (en particulier les petits budgets) de pouvoir manger sain et local. Elle suit également de près le projet de sécurité sociale de l’alimentation.

Sur le plan personnel, elle participe à un groupement d’achat de produits bios depuis 15 ans.

Elle est investie dans la gestion des ressources, quelles qu’elles soient, et vit avec sa famille dans une maison partagée avec des amis, utilisant des toilettes sèches. Pour les trajets courts, en dehors de son travail, elle se déplace en vélo.

Femme engagée pour l’écologie, aussi bien dans son travail que dans sa vie, elle est bénévole dans différentes associations environnementales et sociales.

*https://ulamir-cpie.bzh/


« Essences bois »… mais déplacement sans essence pour Tristan

Par Hoël Hurtrez, Melig Madec

Ce lundi 6 mai, Tristan Brisset, éco-menuisier à Morlaix et militant associatif de la promotion de l’usage du vélo, est venu rencontrer les élèves de Terminale STAV lors d’un des deux jours de stage sur le développement durable. Lui-même et d’autres intervenants ont échangé avec nous autour de la question qui leur était posée : “une fois que tu sais, tu fais quoi ?”

Lors de son intervention,Tristan Brisset a pu raconter aux élèves qu’il s’est installé à Morlaix en 2006 et a créé son entreprise de menuiserie “Essences bois” pour faire des travaux d’éco-rénovation et d’isolation chez des particuliers. Il a d’abord démarré seul son activité, avec la volonté d’être maître du choix de ses horaires pour pouvoir également se consacrer à ses enfants. Aujourd’hui, il travaille avec une équipe de six personnes, quatre jours par semaine.

Depuis longtemps, le menuisier veut associer ses convictions personnelles à son travail, c’est pourquoi il fait le choix de choisir des matériaux plus vertueux pour répondre à des enjeux écologiques qui correspondent à ses idées. Pour donner quelques exemples, aujourd’hui, lui et les six autres équipiers qui ont été embauchés petit à petit, se déplacent principalement à vélo pour rejoindre des chantiers à proximité de l’entreprise, au maximum à quinze kilomètres. « l’idée du chantier dans la 1/2h autour de l’atelier, à l’instar de la ville du 1/4h« , précise-t-il. Ils se sont procuré des vélos de fonction, ce qui permet d’utiliser un camion en moins*. Cela demande un peu plus d’organisation mais l’utilisation du fourgon reste néanmoins nécessaire quand il faut déplacer une plus grande quantité de matériaux.

Egalement formateur, Tristan participe au réseau “Approche éco-habitat” qui a pour but de transmettre une autre manière de construire des bâtiments.

Tristan nous a beaucoup parlé du fait que l’utilisation quotidienne du vélo permet un entretien physique et de décompresser après une journée de travail. Autant de bonnes raisons de participer à l’opération que l’association APAV – dont il est membre très actif – organise actuellement « Tout à vélo »**.

En ce qui concerne ses habitudes quotidiennes, le menuisier et sa compagne n’ont plus qu’une voiture, et essaient de l’utiliser le moins possible. en expérimentant aussi la voiture partagée avec d’autres personnes. Il est également végétarien. Tristan est par ailleurs bénévole pour le webmédia associatif Eco-Bretons dont la journaliste nous accompagne aujourd’hui.

* Retrouvez Tristan et toute l’équipe à vélo : https://www.eco-bretons.info/a-velo-au-boulot-ou-comment-passer-de-lexperimentation-a-lusage-quotidien-du-velo-dans-lentreprise/

** https://www.eco-bretons.info/challenge-tout-velo-retour/


Arnaud, paysan bio militant et passionné

Par Ethan Favé, Côme Taburet (et sur la photo, Melig Madec, fils d’Arnaud).

Au cours de toutes les rencontres dont ont bénéficié les élèves, une même question posée aux intervenant.e.s : « Une fois que tu sais, qu’est-ce que tu fais ? ». Arnaud Madec a abordé de nombreux sujets liés à son activité d’agriculteur, à son engagement militant, à la construction écologique et au modèle sociétal actuel.

Le paysan a pu partager son expérience de maraîchage biologique à petite échelle. En effet, il lance à ses 20 ans son exploitation maraîchère sur la terre de ses ancêtres sur 3 ha, à Plabennec. Il agrandit ensuite son exploitation avec un total de 6 ha et va réduire l’utilisation de son petit tracteur, allant même jusqu’à s’essayer à la traction animale avec des ânes durant 2 ans. Aujourd’hui, son cheval l’assiste lorsqu’il veut déplacer des troncs d’arbres ou divers matériaux en se passant de l’utilisation d’énergies fossiles. Concernant la vente de ses légumes bio, Arnaud avait choisi à l’époque d’adhérer à une AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) mais il a par la suite décidé de se désolidariser de ce système, soucieux de toucher un public plus populaire. Aujourd’hui le père de famille tente de se rapprocher le plus possible de l’autonomie alimentaire en consommant des aliments produits à domicile (une grande variété de fruits et légumes, de la viande blanche, du miel, des œufs, de la confiture, et diverses conserves). D’autres sujets le préoccupant ont étés abordés comme par exemple le bilan énergétique agricole, la propriété des semences, et aussi la permaculture qu’il pratique, permettant de préserver la richesse de la biodiversité présente au sein de son jardin.

Concernant son engagement militant, le quarantenaire a animé quelques conférences sur la permaculture mais se dit fatigué « de donner des clés à des gens qui qui ne font rien par la suite ». Néanmoins, il se dit toujours prêt à former les personnes désireuses de conseils, et trouve primordial de former les jeunes sur le Vivant.
Auto-constructeur de sa maison passive en matériaux biosourcés et parfois même produits par ses soins, Arnaud Madec essaie de tendre vers l’autonomie énergétique en utilisant des panneaux solaires et en se chauffant uniquement avec du bois produit directement sur ses terres Il a mis en place la phytoépuration dans son jardin.

Plus globalement, en ce qui concerne le modèle économique et sociétal, le paysan-militant se désole de constater à quel point les gens sont contraints de se spécialiser dans un domaine sans même se rendre compte qu’ils sont prisonniers d’un modèle qui court à sa perte et dans lequel personne n’a le temps de prendre du recul, ce qui profite aux multinationales et aux divers lobbys.


L’eau, la pierre, la terre, les éléments de Soisick
par Margaux Botros, Yann-Aël Meleard

Soisick Civel, exerce actuellement le métier de maçonne. Elle a fait partie de la coopérative finistérienne d’artisans traditionnels en écoconstruction, Le Fil à plomb. Elle travaille avec des matériaux traditionnels tels que la paille, la chaux, le chanvre. Avant cela, elle était maître-nageuse. Et elle porte actuellement un projet de pépinière potagère de petits fruits et de légumes perpétuels, chez elle à Plouigneau.

Voici ce qu’elle en dit sur sa cagnotte de financement participatif leetchi:

« Depuis bientôt 8 ans, je vis sur un terrain de 8000 m2 à Plouigneau dans le Finistère Nord, et je souhaite me lancer dans une activité de productions de plants potagers, de petits fruits et de légumes perpétuels. Cette pépinière s’appellera : LES POUSSES FERTILES !

Dès mon arrivée, j’ai commencé sur ce lieu une “ reconquête ” de biodiversité : forêt jardin, potager, petit bois d’essences diverses, creusement d’une marre, création de talus avec haie bocagère et une partie en prairie où paissent paisiblement une petite famille de moutons de Ouessant : Fest-noz, le bélier, Violette la brebis et leur fille Paquerette.

Après avoir été monitrice de plongée sous-marine, maître nageuse et maçonne du bâti ancien, je souhaite maintenant à 45 ans, travailler sur mon lieu de vie au plus prés de ce que j’ai toujours aimé, les semis, le jardinage et les plantations…

Proche de la nature, pour moi ce projet s’inscrit tout à fait dans le désir d’autonomie et d’indépendance que j’ai longtemps cherché. Produire des semis diversifiés, des variétés standards, des variétés anciennes, des plants perpétuels, et des petits fruits qui donnent envie à tout un chacun de planter, d’accompagner et au bout, de se régaler avec une nourriture saine et gorgée de vitamines… Des plants potagers pour toute l’année, afin de pouvoir consommer légumes et fruits au fil des saisons… »


Faire connaître des actions positives, remède à l’éco-anxiété pour Marie-Emmanuelle
Par Alicia Abarnou, Mariska Le Bail

Rencontre avec Marie-Emmanuelle Grignon, journaliste et coordinatrice du webmédia associatif Eco-Bretons qui se consacre aux initiatives de transition écologique dans notre région.

Lors de notre stage développement durable, nous avons eu l’occasion de rencontrer différents acteurs et actrices de la société civile, comme Marie-Emmanuelle Grignon, qui sont des personnes engagées à l’échelle de leur territoire local.

En 2007, Marie-Emmanuelle décide d’être volontaire en service civil, devenu aujourd’hui le service civique. Sa mission portait sur l’eau dans une radio associative, Plum FM. En s’intéressant de près à cette précieuse ressource, elle a pris conscience des problèmes liés à l’usage des pesticides et autres polluants, au gaspillage…

Au cours de l’année 2010, elle a rejoint le webmédia associatif Eco-Bretons qui s’appelait encore Bretagne durable, en tant que journaliste. Elle est amenée à faire des reportages dans toute la Bretagne. Son but est de montrer le positif et les initiatives concrètes qui sont mises en place par des actrices et acteurs de la société civile pour apporter des solutions à leur échelle. C’est d’autant plus important que, au fil des années, elle a constaté que les problèmes écologiques empiraient, ce qui l’a amenée à développer de l’éco-anxiété. Montrer que des personnes et des organisations ne se résignent pas, en agissant là où elles vivent pour préserver ce qui peut l’être et s’adapter, est un remède pour elle, sa façon de faire sa part. Dans sa vie quotidienne, elle s’attache à connaître un maximum la biodiversité locale et à réduire son impact carbone.

Mais Marie-Emmanuelle nous raconte aussi que certains journalistes qui enquêtent sur certaines pollutions ou suivent des activistes contre des projets comme les mégabassines, subissent des violences. Certain.es sont même menacé.es.




Impact des ondes électromagnétiques: à quand le bout du tunnel?

L‘Agence Nationale de la Sécurité Sanitaire et de l’Alimentation vient de publier un rapport sur les ondes électromagnétiques. Si leur effet sur la santé n’est pas avéré par les recherches du groupe de 16 experts sollicités, le principe de précaution reste de mise. "Le rapport induit toute une série de comportements : l’éloignement des crèches et des écoles des antennes, le danger de l’usage des téléphones mobiles par les enfants… Le danger des ondes reste en question" estime Christian Bucher, secrétaire départemental de groupe EELV. De son côté Rolland Magré, ingénieur au CRIIREM, Le Centre de Recherche et d’ Information Indépendant sur les Rayonnements Électro Magnétiques non ionisants explique :"Nous avons trouvé des contradictions dans le dernier rapport de l’ANSES, notamment en estimant que les ondes ne sont pas nocives mais qu’il faut s’en protéger. Le Criirem prépare une réponse à ce document"

En Bretagne, des efforts sont faits quant à l’exposition aux ondes électromagnétiques des habitants. A Brest Métropole Océane par exemple, des mesures gratuites d’indication du niveau d’exposition sont mises à la disposition des citoyens. "Cela existe aussi dans d’autres villes en France et en Bretagne. Mais le wi-fi reste à la disposition des internautes dans certains espaces publics, et dans les zones rurales, le Conseil Général du Finistère a installé la wiMAX (un standard sans fil à haut débit ndlr) pour couvrir les zones blanches, c’est à dire les espaces où la réception est mauvaise" indique Christian Bucher. Au grand dam de certaines associations environnementales.

Les personnes électro-sensibles sont-elles oubliées?

Selon Claudette Pedel, membre du conseil collégial de l’association AE2D Agir pour un environnement et un développement durable "on note une certaine avancée : en mai 2011, l’OMS a jugé les ondes électromagnétiques nocives. Ceci étant, les normes sont obsolètes car elles prennent en compte uniquement les paramètres thermiques. Or il n’y a pas besoin d’être proche d’une source d’onde pour en ressentir les effets biologiques. Notre priorité est de penser aux personnes électro-sensibles car pour le moment, peu de solutions leur sont proposées." En France, le niveau d’ondes électromagnétiques toléré se situe entre 41 à 61 volt/mètre. En Autriche par exemple, ce taux est de 0,6volt/m. Qu’est-ce qui explique une telle différence ? "L’Autriche a reconnu la nocivité des ondes" estime Claudette Pedel avant d’ajouter : "augmenter le nombre d’antennes permet de réduire la puissance des ondes diffusées. C’est une solution souvent mise en avant, mais lorsqu’il y aura plus d’antennes, qu’est ce qui nous dit que les opérateurs ne seront pas poussés à augmenter la puissance des ondes ? Nous n’avons pas cette garantie."

Un manque de transparence et de démocratie

"Des technologies comme le câblage, la fibre optique, ou encore le CPL (courant porteur en ligne ndlr) sont à privilégier au wi-fi, à la 4G et au wiMAX"  préconise Christian Bucher. Reste que le débat scientifique est complexe : "les informations diffèrent selon les sources, ce qui n’aide pas à la clarté de ce débat. Si des scientifiques de renom alertent les consommateurs de la dangerosité des produits, les opérateurs louvoient et continuent d’installer des antennes" ajoute Christian Bucher qui pointe aussi un "sérieux manque de transparence et de démocratie, lorsque des travaux sur des antennes sont effectués aux portes des citoyens, sans que ceux-ci ne soient mis au courant de la portée des ondes diffusées."

Quant aux élus, leur champ d’action reste limité car il ne peuvent s’opposer à l’implantation d’antennes sur un domaine privé. "Il y a encore du chemin à faire pour parvenir à plus de démocratie et de transparence.  Les personnes électrosensibles ont du mal à être prises en considération par le corps médical qui n’est pas formé à ces problématiques. Les actions des associations sont donc importantes. Il faut aller plus loin dans la démarche en supprimant les bornes wi-fi des espaces publics. Mais la société est contradictoire : les ondes font peur et son nocives, mais l’utilisation de téléphones mobiles ne cesse de croître" déplore Christian Bucher.

 

Un questionnaire pour cerner les personnes électrosensibles…

Le 22 septembre dernier, une trentaine de membres de collectifs ou d’associations bretonnes en lutte contre la propagation des ondes électromagnétiques, se sont réunis à Pontivy (56). Le but ? Partager et échanger autour de cette question : comment stopper la prolifération des antennes de téléphonie mobile et des réseaux wi-fi et wiMAX dans notre environnement dont sont victimes les personnes atteintes d’Electro Hyper Sensibilité? « L’EHS est un syndrome qui se caractérise par des malaises, migraines et pathologies liées aux ondes électromagnétiques », explique Claudette Pedel, membre du conseil collégial d’AE2D. Pour connaître le nombre de personnes touchées par le syndrome d’électro sensibilité, le collectif breton Alerte Onde Bretagne travaille à la mise au point d’un questionnaire qui sera mis à la disposition des citoyens. Affaire à suivre.

Plus d’infos:

www.criirem.org

www.anses.fr

http://www.ae2d.infini.fr/

www.robindestoits.org/

http://www.alerte-ondes22.org/index.php/fr/alerte-ondes-22/dernieres-nouvelles/129-le-combat-pour-une-zone-blanche-en-bretagne

 




En Novembre, l'Economie Sociale et Solidaire à l'honneur

100

C’est le nombre d’événements sur le territoire breton organisés pour la huitième édition du mois de l’Economie Solidaire, qui se déroule tout le mois novembre. Au programme : débats, conférences, ateliers, expositions, rencontres…Le lancement régional du mois de l’ESS aura lieu le 5 novembre à Rennes.

Le programme est disponible sur  www.lemois-ess.org

 

 

 

18

C’est le nombre de pôles de développement de l’économie sociale et solidaire en Bretagne, présents sur les 21 pays que compte la région. Certains sont encore en phase de préfiguration, comme par exemple le pôle Ess’entiel du Pays de Ploërmel.

Les pôles de développement on accueilli plus de 300 porteurs de projets en 2014, et plus de 3000 acteurs participent à leurs activités. (Source : Cress Bretagne)

 

La carte des pôles de l’ESS en Bretagne : http://www.ess-bretagne.org/en-bretagne-/poles-de-developpement.html

 

 

 
145 000

C’est le nombre de salariés travaillant dans le secteur de l’Economie Sociale et Solidaire en Bretagne, soit 15% des emplois bretons (source : Cress)

 

 

13 500

C’est le nombre de structures faisant partie du champ de l’économie sociale et solidaire en Bretagne (associations, coopératives, mutuelles, fondations). Ce nombre est de 221 000 sur le tout le territoire français.

 

 

30

C’est le nombre de propostions élaborées par les acteur du secteur de l’économie sociale et solidaire pour l’avenir de la Bretagne, à destination des candidats aux élections régionales. Elles portent sur le soutien aux entreprises, sur le développement d’une « culture ESS » et sur un partenariat entre acteurs de l’économie sociale et solidaire et Conseil Régional. Un document-argumentaire leur a été remis, et une rencontre est prévue avec les candidats le 20 novembre.

Pour lire le document, rendez-vous sur http://www.ess-bretagne.org/actualites-rediffusees/3643-quelle-place-pour-less-dans-laction-du-conseil-regional-.html

 

 

8

C’est le nombre de projets de monnaies locales complémentaires en Bretagne. Trois sont en circulation : l’Héol dans le Pays de Brest, la Maillette à Dinan et le Galleco à Rennes et Fougères. Cinq autres sont encore au stade de projet, plus ou moins avancé : le Gallais dans le Pays de Ploermel, le Buzuk dans le Pays de Morlaix, et des monnaies dans les secteur de Vannes, Auray et Lorient.

Pour en savoir plus sur les monnaies locales, direction le site national des monnaies locales complémentaire : http://monnaie-locale-complementaire.net/france/

 

 

Quelques événements….

 

Le programme complet des manifestations organisées dans le cadre du Mois de l’ESS en Bretagne est disponible sur le site www.lemois-ess.org ou www.ess-bretagne.org

Parmi les événements, on peut citer par exemple :

  • La caravane numérique de la Mission Locale du Pays de Dinan qui sillonera le Pays de Dinan, du 1er novembre au 30 novembre.

  • L’opération « CIGALES cherchent fourmis », dans toute la Breagne, le vendredi 6 novembre, à l’occasion de la Semaine de la Fiannce Solidaire.

  • Une exposition sur les Coopératives Jeunesses de Services (CJS) à la Maison du Département à Guingamp (22), du 16 au 20 novembre.

  • Une projection en avant-première du film « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent, le lundi 16 novembre à Rennes.

  • Des émissions radio « Les rendez-vous de l’ESS » diffusées tout le mois de novembre du Plum’Fm (56) et sur six mois sur Timbre FM (56)

  • Un colloque sur les innovations sociales et les solidarités territoriales, le mardi 10 novembre à Brest (29)

 

 

A signaler également, la tenue de la Semaine de la Finance Solidaire du 2 au 9 novembre, la Semaine pour l’emploi des Handicapés du 12 au 18 novembre, la Semaine de la Solidarité Internationale du 14 au 22 novembre, la Semaine de Réduction des Déchets du 21 au 29 novembre.

 




L’eau du robinet est-elle vraiment bonne pour la santé ?

Plume citoyenne – Potable mais pas buvable… L’eau du robinet à parfois un tel goût de chlore que l’on peut douter de ses bienfaits sur notre santé. Voici quelques clés pour mieux connaître cette eau.

Le saviez-vous ? L’eau du robinet répond à 70 critères sanitaires et environnementaux (code de la santé publique (article L.1321-1) et aux 5 paramètres suivants : organoleptiques (coloration, odeur, saveur, turbidité), physico-chimiques (température, pH, chlorures, sulfates), chimiques (substances indésirables, toxiques), microbiologiques et micropolluants.

L’eau du robinet en quelques chiffres….

Ces analyses s’effectuent au point de captage, en production, et en cours de distribution. En France, il existe 33 000 captages, 15 300 stations de traitement pour 16 millions de m² d’eau produits chaque jour. Les traitements de l’eau sont effectués sous l’expertise de l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail). Quant aux matériaux qui entrent en contact avec l’eau (tuyauterie, canalisations…), ils font l’objet d’une attestation de conformité sanitaire (article R.1321-48 à 54 code de santé publique). Pour autant, malgré l’efficacité des traitements des eaux, on ne produit pas de l’eau potable à partir de n’importe quelle ressource. Plus la source est dégradée, plus les traitements à mettre en œuvre sont sophistiqués. Réduire l’utilisation des pesticides et des produits d’entretien contribue donc grandement à préserver la qualité de l’eau !

Quels sont les avantages de l’eau du robinet ?

Économique : elle coûte en moyenne 3,40 € par m3. Soit 200 à 300 fois moins cher que l’eau en bouteille par exemple. C’est aussi une eau « presque zéro déchet » puisqu’elle est dépourvue d’emballages jetables. Enfin, il est possible de suivre en temps réel la qualité de l’eau du robinet de son secteur sur le site du Ministère des Affaires Sociales et de la Santé.

Chlore et micro-organismes : une liaison dangereuse

Pour autant, les études ont montré que l’eau du robinet n’était pas si limpide que cela. Avez-vous déjà remarqué son goût de chlore ? Il peut être ressenti à partir de 0,2mg/l. Le chlore est un désinfectant utilisé pour l’élimination des germes pathogènes lors du transport de l’eau dans les canalisations. Selon l’OMS, il ne présente pas de risque sanitaire si l’eau potable est de bonne qualité. Et c’est là que le bât blesse. Une réaction entre les micro-organismes (bactéries, virus ) naturellement présents dans l’eau, et les produits désinfectants peut entraîner la formation de SPC (sous produits de la chloration) dont la limite autorisée est de 100 µg/L.

Qu’entend-t-on par SPC ?

Des Trihalométhanes chloroforme, bromodichlorométhane, bromoforme… Classés cancérogènes possibles selon le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer). Volatils, ils sont absorbés par inhalation, absorption cutanée (douches, bains, piscines) en plus de l’ingestion. Voilà pourquoi il faut toujours bien se laver avant d’aller à la piscine ! On retrouve aussi les acides halo-acétiques (acide monochloroacétique, trichloroacétique…) ou encore l’acide dichloroacétique également classé cancérogène possible selon le CIRC. Peu volatils, ces acides sont absorbés principalement par voie orale. Pas de panique cependant, en France, moins de 2% des débits d’eau dépasseraient les 100 µg/L de SPC selon l’AFSSA et l’Institut de veille sanitaire (IVS)…

Les nitrates en ligne de mire

Autre inconvénient ? La présence possible de nitrates. Un indicateur de pollutions d’origine agricole principalement, qui peut s’accompagner de la présence d’autres polluants tels que des pesticides. De forts taux de nitrates sont susceptibles de provoquer la méthémoglobinémie (syndrome du bébé bleu). Comment ? Dans l’organisme, les nitrates peuvent être convertis en nitrites selon l’acidité de notre estomac. Or les nitrites oxydent l’hémoglobine. La capacité du sang à transporter l’oxygène vers les cellules de l’organisme est donc réduite. Les nourrissons sont les plus exposés à ce risque en raison de la faible acidité de leurs estomacs, et de leur faible capacité à régénérer l’hémoglobine à partir de la méthémoglobine.

Intégrer les bonnes habitudes…

Quelques précautions sont donc nécessaires pour mieux consommer l’eau du robinet : laissez-la couler avant de la consommer lorsqu’elle a stagné dans les canalisations pendant quelques secondes à une à deux minutes (en cas de stagnation prolongée, après plusieurs jours d’absence, par exemple). Utilisez l’eau du réseau d’eau froide pour la boisson, la préparation ou la cuisson des aliments : une température élevée peut favoriser le transfert dans l’eau des métaux qui constituent les canalisations et la dégradation de la qualité bactériologique. Laissez l’eau du robinet dans une carafe ouverte pendant quelques heures dans le réfrigérateur pour éliminer un éventuel goût de chlore et favoriser l’évacuation des éléments volatils. Enfin, l’eau chaude a souvent passé du temps dans un ballon, qui peut être un nid à bactéries. Pour boire et manger, il faut utiliser l’eau froide qui, elle, sort directement du robinet…

Pour aller plus loin :

http://social-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/article/eau-du-robinet

http://www.ecosociosystemes.fr/toxicite_nitrates_pignatelli.htm : Risque de cancérogénicité des nitrates par Dr Brigitte Pignatelli

Le Centre d’Information sur l’eau

http://www.lenntech.fr/applications/potable/normes/normes-oms-eau-potable.htm : normes de l’eau potable par l’OMS

https://www.quechoisir.org/carte-interactive-qualite-eau-n21241/ Carte interactive de la qualité de l’eau

Magazine Nexus n°107 novembre/décembre 2016 pp13-21.

http://www.dangersalimentaires.com/2011/02/carafes-filtrantes-danger-pour-la-sante/

http://nuclearsafety.gc.ca/pubs_catalogue/uploads_fre/info_0766_f.pdf normes et recommandations sur le tritium dans l’eau potable, commission canadienne de sûreté nucléaire

http://www.cancer-environnement.fr/380-Eau.ce.aspx

Etude parue dans le journal of environmental Monitoring Shotyk sur la présence d’antimoine dans l’eau:

W. Krachler M , Chen, B, « contamination of Canadian and European bottled waters with antimony from PET containers »

Etudes diverses sur l’eau potable en France:

« La qualité de l’eau potable en France : Résultats et focus sur quelques paramètres » Laetitia Guillotin, Béatrice Jedor, Charles Saout. Annales des Mines, Responsabilité et environnement.

« L’eau potable en France : le dispositif de prévention et de gestion des risques sanitaires » Bérengère Ledunois, Aurélie Thouet, Bétrice Jédor. Annales des Mines, Responsabilité et environnement.

http://invs.santepubliquefrance.fr/publications/2008/jvs_2008/presentations/s07_risques_eau/damien_mouly.pdf

http://sante.gouv.qc.ca/conseils-et-prevention/contamination-de-l-eau-potable/trihalomethanes/ : Trihalométhane dans l’eau potable




« Le jour du dépassement » : encore une catastrophe annoncée !

Mais on n’en est pas encore à devoir se rationner.

C’est pourquoi la publication annuelle de l’ONG Global Footprint Network a fait autant de bruit. La presse d’un seul chœur a relayé le message. Voici deux des titres les plus sobres qu’on pouvait lire le 20 août matin

http://www.actu-environnement.com/ae/news/mardi-19-aout-dette-ecologique-jour-du-depassement-22473.php4#xtor=ES-6

Depuis mardi 19 août, l’humanité creuse sa dette écologique

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/environnement-ca-y-est-2014-lhumanite-vit-sur-terre-credit-19-08-2014-156166?utm

Environnement. Ça y est : pour 2014, l’humanité vit sur Terre à crédit !

 

 

De l’Humanité au Figaro, du Monde au Parisien, ils en ont tous parlé et parfois les titres valaient leur pesant de catastrophisme.

On comprend bien cet engouement de la presse pour cette information. C’est encore le mois d’août, les universités d’été n’ont pas encore sonné la rentrée politique. C’est un sujet auxquels nos concitoyens sont sensibles, même si cela ne se voit pas dans les urnes (mais à qui la faute ?) et surtout, la peur, cette grande trouille irrationnelle, fait toujours vendre, qu’il s’agisse de l’insécurité en banlieue, des virus balladeurs ou comme ici de l’extinction de la planète.

Mais qu’en est-il réellement ?

Comme toujours, je suis dubitatif face à ces indices uniques, sensés retracer un phénomène en un chiffre ou comme ici en une date et ce « jour du dépassement » n’échappe pas à la règle.

Tout d’abord, tout dépend des paramètres qu’on prend en considération et du poids relatif qu’on donne à chacun. J’ai trop lu de rapports consacrés à ces questions pour ne pas m’interroger sur la connaissance exacte que nous avons collectivement des effets de l’action de l’Homme sur son environnement. J’ai trop lu de rapports concernant l’état déplorable des outils statistiques de la plupart des Etats pour ne pas être circonspect sur la qualité des données qui servent à élaborer ces indicateurs.

 

Par acquis de conscience, je suis allé sur le site de l’ONG en question

Voici ce que j’y ai trouvé :

http://www.footprintnetwork.org/fr/index.php/GFN/page/footprint_science_introduction/

5.400 données par pays et par an dans 150 pays ! Même avec une méthodologie très sophistiquée et des standards de collecte de l’information très rigoureux, cela reste encore un exercice d’une grande incertitude quant à son résultat final.

 

Mais que faut-il en conclure ?

Que cela ne sert à rien de faire peur aux gens ? Certes pas.

Que ce n’est pas à partir du 20 août que nous avons commencé à consommer la biocapacité de l’année prochaine ? C’est vraisemblable.

Mais que ce soit le 19 août ou le 27 août, voire même le 9 août, date bénie entre toutes (private joke), ce n’est pas cela qui est important, c’est qu’à calcul constant et toutes choses égales par ailleurs, cette date arrive de plus en plus tôt.

 

En effet, la démarche de GFN est peut-être scientifique, elle est surtout pédagogique : ainsi une fois par an, on parle dans la presse , la grande, pas les petits sites branchés développement durable, de l’épuisement progressif des richesses et l’image de « vivre à crédit » parle bien à nos contemporains surtout à ceux qui manquent le plus de ressources. Tiens, tiens, voilà un parallèle intéressant entre la pauvreté individuelle et l’appauvrissement de la planète : vivre à crédit, beaucoup s’en accommodent mais peu résistent longtemps « aux fins de mois » qui commencent dès le 15.

Grâce à Global Footprint Network, nous nous rappelons au moins une fois par an que nous vivons au-dessus de nos moyens et que cela va en s’empirant. Viendra un moment où pour eux, la fin de l’année commencera en juin. Peut-être qu’alors, contrairement à ce que pense la représentante de WWF, il ne sera plus temps de réagir.

 

Réagir ? Mais comment réagir chacun dans notre coin ?

Il se trouve que dans la presse du même jour, on trouvait également cet article

http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/cacao-prix-feve-flambe-celui-chocolat-aussi-19-08-2014-156159?utm_source=newsletter&utm_medium=OFentreprise&utm_campaign=20140820_local_votreNewsletter

Cacao. Le prix de la fève flambe, celui du chocolat aussi

Mais ça n’a rien à voir, me direz-vous ? En êtes-vous si sûr ? Regardons cela d’un peu plus près. S’il y a pénurie de cacao, c’est qu’on produit moins qu’on ne consomme. Et si on produit moins, c’est pour deux raisons : la concurrence de l’huile de palme, dont on sait maintenant que c’est une belle saloperie pour notre santé http://www.cosmopolitan.fr/,tout-sur-l-huile-de-palme-et-ses-dangers,2510882,1875462.asp

 

Et les aléas climatiques.

 

Pour rétablir la balance, il faut donc soit produire plus, soit consommer moins.

 

Produire plus, c’est

1° soit remettre en culture les terres abandonnées aux palmiers à huile et cela suppose d’accepter de payer plus cher le cacao aux producteurs, mais c’est une solution stupide puisque justement le but du raisonnement est de payer le cacao moins cher ou qu’ un fort mouvement d’opinion contre l’utilisation de l’huile de palme par les industries agro-alimentaires et cosmétiques tarisse la demande d’huile de palme

2° soit augmenter les rendements en épuisant un peu plus vite les sols

 

Consommer moins c’est

1° soit une impossibilité pour la majeure partie du monde qui consomme moins de 100 grammes par an

2° soit un impératif de santé publique pour une petite minorité qui se gave. A titre d’illustration, la consommation moyenne d’un Français , c’est deux tablettes de 100 grammes à 60% de teneur en cacao par semaine, toutes les semaines de l’année !

 

Comme on peut difficilement demander à la majorité de la population mondiale de manger moins de chocolat, ce qui serait injuste, on voit bien que la seule solution est donc pour nous de manger moins de chocolat et de le payer plus cher. L’un dans l’autre ça peut s’équilibrer et peut-être même qu’en prime quand vous mangerez du chocolat, ce sera vraiment du chocolat et non cet ersatz que permet la législation européenne.

Mon D
ieu, on est bien loin de l’empreinte écologique ! Pas tant que cela : si nous appliquions ce même raisonnement à toute notre consommation, peut-être pourrions nous manger des chocolats à Noël sans avoir le remord de nous dire que nous mangeons, depuis six mois déjà, en ces fêtes de fin d’année, les friandises qu’auraient dû manger nos petits-enfants.

Elementaire, non ?

 



Porteurs de projets d’entreprises, candidatez pour rejoindre les incubateurs Tag Bzh !

Les incubateurs Tag Bzh lancent un nouvel appel à candidature. 40 porteurs de projets seront sélectionnés cette années dans les quatre départements, afin de rejoindre les incubateurs et ainsi de pouvoir créer leurs entreprises, combinant utilité sociale et innovation sociale.

90 . C’est le nombre d’entrepreneur.e.s qui ont déjà été accompagné.e.s par les incubateurs Tag Bzh. Ces incubateurs, portés par les Pôles de développement de l’Economie Sociale et Solidaire, sont « spécialisés dans l’accompagnement d’entreprises à impact positif sur le territoire ». « Les Tag Bzh sont des propulseurs d’entreprenariat collectif. Leurs incubateurs permettent aux entrepreneurs accompagnés d’adapter la Trajectoire de leur projet (une Trajectoire Agile, d’où l’appelation Tag) à la réalité de leur territoire. », précise Marion Michelin du réseau Tag Bzh.

Les Tag Bzh ont ainsi accompagné le développement de 73 projets d’entreprises locales. On peut citer parmi celles-ci le Bistrot-épcerie-traiteur italien Bottega Mathi à Rennes, ouvert depuis le 19 mars, qui est également un centre culturel et pédagogique, et où travaille une brigade de jeunes porteurs de troubles du spectre autistique ; le Self-Garage Solidaire du Pays de Lorient, implanté à Caudan, qui est ouvert depuis février 2018, et qui permet de réparer soi-même sa voiture avec l’aide d’un professionnel. A Morlaix, c’est la Cantine des Sardines qui a ouvert ses portes. Un café-boutique qui propose aussi une restauration maison à base de produits bio et locaux, et qui est une Scop (Société Coopérative et Participative). Dans les Côtes-d’Armor, l’atelier Cocolithe a été accompagné par le Tag 22. Animé par trois architectes, il approfondit les liens qu’entretiennent les habitants avec leurs lieux de vie, et accompagne les collectivités publiques dans leurs projets de territoire.

Les Tag Bzh lancent actuellement une nouvelle campagne afin de recruter des porteurs de projets. Les dates limites de candidature sont propres à chaque département :

Plus d’infos

https://www.ess-bretagne.org/appel-a-candidatures-des-incubateurs-tag-bzh