1

Portrait de femme n°11. Emeline Declerck, la fine fleur du « Slow Flower » est à Plouigneau

Rencontre avec Emeline Declerck, qui cultive des fleurs à couper en agriculture biologique sur la ferme de Lescinquit à Plouigneau, dans le Finistère. On la retrouvera mardi 1er mars pour un temps d’échanges dans le cadre de « la Virgule Verte », organisé par la Ville de Morlaix et animé par Eco-Bretons, au tiers-lieu La Virgule, rue de Paris à Morlaix.

C’est dans la campagne de Plouigneau, près de Morlaix, à la ferme de Lescinquit plus exactement, que s’est installée Emeline Declerck. Depuis 2018, elle produit des fleurs à couper sur un hectare et dans ses serres, en agriculture biologique et en respectant la saisonnalité. Une passion pour le végétal qui a amené cette grande jeune femme blonde à opérer un virage à 180 degrés dans sa vie professionnelle. « A la base, j’ai une formation artistique. J’ai fait des études d’arts plastiques, et un master en réalisation de documentaires », explique Emeline. Loin des anémones, des dahlias, pivoines et autre oeillets qui font aujourd’hui son quotidien. Diplômes en poche, elle part s’installer au Québec avec son mari. Là bas, elle travaille dans le domaine de la pub, notamment en tant que monteuse vidéo. Un emploi qu’elle occupera pendant huit ans. « Je montais des pubs, je faisais de la recherche pour les réalisateurs, on pitchait pour les marques, pour les agences », raconte la jeune femme. Une vie professionnelle intense, dans un bureau. Mais au bout d’un moment, ce milieu ne lui correspond plus, ne fait plus sens pour elle, qui avait envisagé de toute façon une deuxième carrière auprès des plantes. « Ca a toujours été présent dans ma vie », se souvient-elle. « Ma mère avait toujours des végétaux sur son balcon, dans son appartement. Et j’ai toujours adoré aller dans les jardins botaniques, ou en jardinerie… ». Emeline essaie de trouver un autre emploi dans l’audiovisuel, mais peine perdue. C’est alors qu’elle découvre l’existence des fermes florales aux Etats-Unis, et le mouvement Slow Flower. « Quand j’ai vu ça, j’ai su que c’était ce que je voulais faire », affirme-t-elle. « J’avais besoin du côté visuel, qui est présent avec les fleurs. Il y avait à la fois le côté paysan et le côté créatif, ça me plaisait ».

La fleur comme « un produit de saison, un produit paysan »

Vient alors l’idée d’un retour en France, ce qui tombe plutôt bien pour Emeline qui ne se voyait pas s’installer en production au Québec en raison des conditions climatiques rudes l’hiver. Elle s’inscrit alors en BTSA à l’ESA d’Angers, qu’elle effectue en partie à distance, et réalise un premier stage dans une ferme florale québécoise. De retour en France, la future productrice de fleurs poursuit et achève son BTSA et commence à travailler en maraîchage, puis à chercher un lieu où s’implanter, dans le Pays de Morlaix d’où est originaire son mari. Elle tombe alors sur la ferme de Lescinquit, avec sa prairie et sa maison. L’endroit idéal pour cultiver ses fleurs, en vente directe, sur le marché de Morlaix et alentours, ou pour de l’événementiel et des mariages. « Ici on est sur une petite structure, hyper diversifiée, labellisée bio, et on voit la fleur comme un produit de saison, comme un produit paysan », précise Emeline, qui, si elle a appris les techniques de l’agriculture biologique par ses expériences en maraîchage, a aussi dû compléter sa formation par de nombreuses lectures, notamment en anglais. « C’est très compliqué de faire de la fleur bio car il y a peu de documentation disponible, on procède alors essentiellement, par « Test-erreur », confie celle qui travaille beaucoup en manuel, et cultive ses fleurs en pleine terre, sans serres chauffées ni éclairage spécifique. « Et c’est une vraie satisfaction d’arriver à faire vivre la fleur, la voir grandir, se développer et être belle », commente-t-elle. Une relation avec le vivant qu’elle apprécie beaucoup, après avoir travaillé en bureau, hors-sol. «Il y a un côté relaxant à faire de la bouture, du semis, un lâcher-prise aussi quand on s’occupe du végétal, on ne contrôle pas tout », poursuit-elle. Le tout dans un mode de production respectant la nature. « Une évidence », pour Emeline. « Je ne me voyais vraiment pas, vu les problématiques environnementales actuelles, m’installer en conventionnel. Je n’en vois pas l’intérêt. Par exemple avec mes haies, je perds de la place au niveau de la production, mais je m’arrange pour rentrer dans cet espace délimité car elles sont essentielles. J’accepte qu’il y ait une perte sur les cultures, du coup je produis très diversifié pour limiter les risques. Ca me semble tellement logique ! », soutient-elle. Des principes de respect du vivant, de la saisonnalité et d’attachement à un territoire qu’elle met en avant via son engagement dans le Collectif de la fleur française, une association qui milite pour une fleur locale et de saison, et qui est plein développement. Considérée comme « une pionnière », Emeline est heureuse de voir que d’autres se lancent à leur tour dans la belle aventure du Slow Flower français.

 

Plus d’infos :

https://www.fermedelescinquit.com/

https://www.facebook.com/fermedelescinquit

 


 

Pssst…nous avons besoin de vous !

Nous sommes un webmédia associatif, basé à Morlaix qui met en avant les actrices et les acteurs des transitions écologiques nécessitant évidemment des transitions sociales, culturelles et solidaires dans nos territoires de Bretagne. Outre, notre site d’information, alimenté par notre journaliste-salariée et par des plumes citoyennes bénévoles, nous menons ponctuellement des actions de sensibilisation aux transitions et de formation aux médias citoyens avec des interventions auprès d’associations et d’établissements scolaires.

Pour tout cela, nous avons le soutien de collectivités territoriales et de l’Etat. Percevoir de l’argent public pour nos activités d’intérêt général fait sens pour nous.

Pour autant, votre participation citoyenne nous est essentielle. Si vous appréciez nos articles, vous pouvez contribuer au fonctionnement de l’association et au maintien de l’accès gratuit au site en cliquant ici pour faire un don : https://www.helloasso.com/associations/eco-bretons/formulaires/2/widget



Une formation pour devenir animateur.trice d’ateliers éco-responsables et zéro déchet

A l’occasion de la Semaine Européenne de Réduction des Déchets, coup de projecteur sur une initiative de Laëtitia Crnkovic, figure du zéro déchet en Bretagne : une formation pour devenir animateur.trice d’atelier éco-responsables et zéro déchet. Une première en France. La prochaine session démarrera en février.

Laëtitia Crnkovic est installée depuis quelques années dans le Trégor, et est à « 350% dans le zéro déchet ». Une reconversion professionnelle pour celle qui a travaillé auparavant dans le tourisme, et qui aujourd’hui propose des ateliers eco-responsables et autour de la réduction des déchets, des conférences, écrit des livres sur ces sujets, tels que « Faites l’autopsie de votre poubelle », « Eco Almanach », « Je fabrique mes cosmétiques et produits ménagers solides » ou encore « Lessive de lierre et café de pissenlit – 100 façon d’utiliser ce que la nature nous offre » (dont on parlera prochainement sur Eco-Bretons, ndlr). Cette « semeuse de transition joyeuse » a décidé depuis l’année dernière d’aller plus loin dans sa démarche et de mettre en place une formation « Zéro déchet et éco-responsable », la seule de ce type pour le moment en France, à destination de tous ceux et celles qui veulent s’engager à leur tour dans l’animation d’ateliers. La première session s’est déroulée cette année. « J’en suis très contente », révèle Laetitia « Les participantes ont développé davantage de confiance en elle, ont acquis de l’expérience, et pour celles qui ont décidé de se lancer, ont déjà des contrats ». Ces animatrices d’ateliers vont être amenées à intervenir auprès des écoles, des MJC, de centre de loisirs, de Biocoop…tout en formant un réseau réparti sur tout le territoire breton. « L’idée, ce n’est pas d’être toutes des concurrentes, mais de travailler en bonne intelligence, en mode collaboratif », souligne Laetitia.

Une deuxième session de formation est d’ores et déjà prévu, à partir de février 2022, et jusqu’en mai. 10 personnes pourront y participer. Au programme, un travail « autant sur les postures à adopter en ateliers, que sur le côté technique ». 150 heures de formation sont ainsi prévues, en présentiel et en distanciel, avec deux séances de coaching individuel. Fabrication de cosmétiques, de produits ménagers, la réduction des déchets…sont autant de thématiques abordées. « Il y a beaucoup de pratique. L’idée est de sortir avec tout le « package » pour pouvoir animer », souligne Laëtitia. Le tout dans une ambiance à la fois conviviale, bienveillante et joyeuse. « Même si les enjeux sont de plus en plus urgents et lourds, on peut faire passer les messages avec de la légèreté ! » assure Laetitia, pour qui cette formation est aussi « l’occasion de porter un regard sur notre consommation, notre alimentation, notre autonomie…sur tout ce qui fait la transition écologique ».

Il reste encore quelques places pour cette prochaine session. Pour plus d’infos et s’inscrire, il suffit de contacter Laëtitia Crnkovic par mail : zerodechettregor@gmail.com

Laëtitia animera cette semaine des ateliers zéro déchet à Trégueux, Pleslin-Trigavoux, Lanrivain, et Paimpol. Plus d’infos sur le site de Zéro Déchet Trégor.

 

Plus d’infos :

https://www.facebook.com/zerodechettregor

https://www.zerodechet-tregor.com/

 

Pour lire le portrait consacré à Laëtitia : http://www.eco-bretons.info/portrait-de-femme-n6-laetitia-crnkovic-semeuse-de-transition-joyeuse/

 

 




Ecod’O, un programme pour sensibiliser aux économies d’eau en entreprise dans le Morbihan

Sensibiliser le monde économique à la préservation de la ressource en eau et aux bonnes pratiques, c’est l’objectif du programme « Ecod’O », mené par la Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan. Du grand groupe à la TPE, ce sont 30 structures de l’industrie et du tourisme qui ont bénéficié d’un diagnostic et de préconisation pour mieux faire face aux enjeux liés à l’eau dans un contexte de réchauffement climatique.

Ecod’O est né il y a presque 4 ans. « C’est un projet qui est né fin 2017. A l’époque, il y avait une forte tension hydrique dans le Morbihan », explique Patrick Le Bourlay, responsable de pôle « conseils aux entreprises » au sein de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan (CCI). « Le directeur de l’unité départementale de la Dreal Bretagne a tiré la sonnette d’alarme, en disant qu’il fallait travailler notamment sur la problématique de l’eau dans le monde économique. La préfecture et la Dreal souhaitaient mener une opération de sensibilisation et de valorisation sur les économies d’eau et les bonnes pratiques en entreprise », se remémore-t-il. « A partir de là, la CCI du Morbihan est devenu le chef d’orchestre du programme ». Celui-ci, baptisé « Ecod’O », va regrouper au sein de son comité de pilotage acteurs publics et privés : la Dreal, la Région Bretagne, l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, les services de l’Etat (DDPP, DDTM, ARS), Eau du Morbihan, collectivités ayant la compétence production/distribution de l’eau (Ville de Vannes/Golfe du Morbihan Agglomération, Lorient Agglomération), la SAUR, l’Agence de Développement du Tourisme en Morbihan.

L’objectif du programme ? « Sensibiliser le monde économique à la gestion de l’eau et aux bonnes pratiques, et à la disponibilité de la ressource », précise Patrick Le Bourlay. La première session, qui s’est déroulé entre janvier 2020 et fin mars 2021, a permis à 30 entreprises de se faire diagnostiquer (20 industriels et 10 professionnels du tourisme, du grand groupe à la TPE). Un guide comprenant 35 fiches de bonnes pratiques a été réalisé, ainsi que des capsules vidéos, et deux « ateliers renforcés » autour de la thématique de l’eau.

« Le premier conseil qu’on donne, c’est qu’il faut connaître sa consommation d’eau. »

Le diagnostic est la pierre angulaire du programme. « Nous avons monté une méthodologie, avec la création d’un questionnaire », relate Luc Guymare, chargé de projet Ecod’O à la CCI du Morbihan. « Les rapports qui en découlent servent de base aux échanges. Ils comprennent à la fois une composante analytique, avec des indications précises, un état des lieux, et un plan d’action avec ce qu’il faudrait mettre en place au sein de l’entreprise ». « Le premier conseil qu’on donne, c’est qu’il faut connaître sa consommation d’eau. Grâce à cela, on peut déjà envisager des économies de 5 à 10% », ajoute le chargé de projet. Parmi les autres pratiques préconisées, on peut citer aussi le recyclage de l’eau, et l’assainissement de celle-ci directement sur site. « L’un des grands sujets du moment, c’est ce qu’on appelle les « eaux non conventionnelles », explique Luc Guymare. « Ce sont toutes les eaux utilisables, mais qui ne sont pas issues du réseau d’eau potable, comme par exemple l’eau de pluie, ou encore l’eau de mer, dans les ports par exemple. On peut utiliser ces eaux pour le nettoyage, l’arrosage, l’irrigation… ». Des pratiques qui permettent à la fois de réaliser des économies et de diminuer le volume d’eau potable utilisé dans les entreprises. Autre type d’eau non conventionnelle : les eaux usées traitées. Elles sont actuellement rejetées en milieu naturel. La Réutilisation des Eaux Usées Traitées (Reut) est très rare en France : moins de 1% du volume traité est ré-usité. « Les freins administratifs et réglementaires sont encore nombreux », se désole Patrick Le Bourlay. Mais le programme Ecod’O permet de valoriser des expériences dans ce domaine, comme c’est le cas sur le Golf de Rhuys, où l’eau traitée est reliée directement de la sortie de la station d’épuration au green.

Devant le succès de la première édition, la deuxième saison du programme, baptisée Ecod’O2, est lancée, et va se déroulée jusqu’en avril 2022. « Toujours sur le territoire du Morbihan, on reste dans la continuité, mais il y a deux nouveautés : la création d’un « club des bonnes pratiques », et un accompagnement renforcé pour aller au delà du diagnostic », ajoute Luc Guymare, pour qui le monde économique semble avoir pris conscience de l’importance de préserver la ressource eau, ne serait-ce que pour des raisons de « garantie de l’activité en place et de potentiel de croissance ». « Le message que nous faisons passer, c’est aussi que les impacts du réchauffement climatique ne sont plus sur un horizon lointain et flou. C’est maintenant qu’il faut prendre les choses en mains ».

Plus d’infos :

https://www.morbihan.cci.fr/developper-votre-entreprise/accompagner-vers-le-developpement-durable/optimiser-la-ressource-eau

Le guide des bonnes pratiques : https://www.morbihan.cci.fr/developper-votre-entreprise/accompagner-vers-le-developpement-durable/optimiser-la-ressource-eau/guide

En vidéo :

Consultation sur l’eau, tous concernés !

Il est toujours temps de participer à la consultation sur l’eau menée par le Comité de Bassin Loire-Bretagne et l’Etat, qui se déroule jusqu’au 1er septembre. Pour cela, direction le site : https://sdage-sage.eau-loire-bretagne.fr/home/consultation-eau/donnez-son-avis—questionnaire.html




Des documentaires écolos à voir en ligne

En cette période de confinement, impossible d’aller au cinéma voir un film documentaire. Mais le cinéma se déplace chez vous grâce à internet et aux plateformes de diffusion audiovisuelles, gratuite ou payantes. Petit tour d’horizon des différentes solutions pour regarder un documentaire engagé en direct de son canapé !

Imago

Imago est une plateforme qui répertorie des contenus traitant d’écologie, de développement durable, d’alternatives, de transition. Et en plus tout est en accès libre ! On peut y trouver pas moins de 54 documentaires, comme par exemple « Human » de Yann Arthus-Bertrand, Des Clics de Conscience, Irrintzina, Solutions Locales pour un Désordre Global, La Guerre des Graines…On peut y voir aussi des émissions, comme la websérie Sideways, des épisodes de la série l’Effondrement, les chroniques du Youtubeur Professeur Feuillage, des numéros de « Cash Investigation » de France 2…sans oublier des podcasts ou encore des courts-métrages !

Le site : https://www.imagotv.fr/

LaCinetek

Le
site de LaCinetek propose « les plus grands films du XXème
siècle », sélectionné par des réalisateurs. On peut louer
un film pour une durée de 48 heures, en basse ou haute définition,
ou les acheter. Des documentaires sont également présents,
notamment « Les glaneurs et la glaneuse » d’Agnès
Varda, dans lequel la réalisatrice va à la rencontre de glaneurs et
glaneuses sur les routes de France…

Autre documentaire à voir : l’Ile Aux Fleurs, un court-métrage brésilien percutant, qui narre le parcours d’une tomate de sa naissance à sa mort dans la décharge de l’Ile Aux Fleurs.

Le site : https://www.lacinetek.com/fr/

Netflix

Le géant américain propose de nombreux documentaires sur sa plateforme, dont une sélection consacrée aux sujets environnementaux. On peut y visionner « La danse des oiseaux », qui montre les parades nuptiales d’oiseaux des quatre coins du monde, « A plastic Ocean », sur le problème des déchets plastique qui encombrent les mers, « Mission Blue » qui présente le travail d’une biologiste marine pour sauver les océans de la surpêche et de la pollution, « Terra » qui s’intéresse aux relations entre homme et vivant, « Cowspiracy », contre les ravages de l’élevage industriel, ou encore la série en plusieurs épisodes « Notre Planète ».

Le site : https://www.netflix.com/

La cinémathèque de Bretagne.

En plus des 4 000 films habituellement proposés en accès libre, la Cinémathèque de Bretagne met à libre disposition 2 000 films supplémentaires, à l’ « occasion » du confinement. Découvrez l’un des plus grands fonds régionaux de France, constitué de films professionnels et amateurs. Vous y trouverez de nombreux films sur l’agriculture et la pêche en Bretagne, mais aussi sur la faune de la région, ainsi que plusieurs reportages sur la pollution marine tels que « Marée noire, colère rouge » de René Vautier (1978) ou encore « La mer en noir » de Marcel Réaubourg (1978).

Le site : https://www.cinematheque-bretagne.bzh/




Souffrance animale : et si on optait pour un réveillon sans foie gras ?

« A Noël, c’est la fête de tout le monde, y compris des animaux » estime Isabelle Dudouet Bercegeay, déléguée de l’AVF (l’association végétarienne de France). « Pour sensibiliser le public, nous organisons des animations, des ateliers cuisine : nous proposons des recettes et des dégustations de terrine végétales, des terrines de truffe au champagne, très appréciées. Et le réveillon, il est bien sûr végétarien. Tout le monde apporte un plat, c’est l’occasion de goûter différentes manières de cuisiner ».

Pourquoi ne pas végétaliser l’assiette de Noël et mettre de côté le légendaire foie gras? C’est en tout cas ce que proposent des associations de lutte contre la souffrance animale en particulier en cette fin d’année. Vendredi et Samedi à Rennes, Vannes ou encore Auray (56), mais aussi dans d’autres villes de France, où les citoyens pourront en discuter avec des associatifs végétariens et engagés pour le bien-être animal. Après plus de 15 ans d’actions de sensibilisation à son actif, Isabelle Dudouet Bercegeay explique : « pour que le végétarisme soit plus développé en France, il faudrait mettre plus de produits d’origine végétale à la disposition des consommateurs dans les magasins et développer des informations pratiques sur la manière de les utiliser et les cuisiner ».

Corps médical : vers une sensibilisation des patients ?

On met de plus en plus souvent en avant le fait que consommer trop de viande est nocif pour notre santé*. Quant aux professionnels de santé, informent-ils systématiquement les patients de l’intérêt de manger moins de viande ? Pour Isabelle Dudouet Bercegeay, « la majorité des médecins généralistes sont encore peu formés sur le sujet : ils ont peu d’heures de nutrition sur l’ensemble de leur cursus. Du côté des nutritionnistes, ils étaient, jusqu’à récemment, assez peu formés. Mais le contexte sociétal dans lequel nous sommes semble changer la donne ». Une association, l’APSARES (association des professionnels de santé pour une alimentation responsable ndlr), est d’ailleurs née dans ce sens : elle vise à promouvoir une médecine responsable à travers des publications scientifiques liées à notre alimentation.

*(CF Hors Série Bretagne N°3 "saine et locale, optez pour la cuisine bretonne" pp19)

Éthique, santé, planète

Pour devenir végétarien ou en tous cas, consommer moins de viande, une poignée d’arguments font mouche : « certains veulent découvrir autre chose d’un point de vue gustatif, d’autres pensent à leur santé, d’autres à la planète » souligne Danielle Sottas, membre de l’AVF (il faut 20KG de céréales et jusqu’à 25000 litres d’eau pour produire 2KG de viande bovine, soit 5 fois plus d’eau que pour la production de légumes par exemple)**. Isabelle Dudouet Bercegeay considère à son tour que « L’intérêt du végétarisme pour la santé, ainsi que les scandales alimentaires sont deux aspects clés dans le changement de mentalités. Sans compter qu’une multitude de recettes végétariennes sont désormais disponibles sur Internet».

**« Etre consom’acteur » Emmanuelle Vibert et Hélène Binet, ED. Nature et Découvertes.

Remettre en question la manière de se nourrir

De son côté, l’association L214 se bat pour la protection des animaux utilisés dans la production alimentaire à travers sondages, enquêtes, débats et autres actions de sensibilisation. « Nous publions des images où l’on voit ce qui se passe, dans une démarche très factuelle» note Bérénice, chargée de campagne pour L214. Dernière enquête en date ? Une visite dans les ateliers de gavage d’oies dont les foies fournissent les tables de grands chefs parisiens. « Nous montrons qui sont ces animaux, ce qu’on leur fait subir, ce qu’il se passe dans les élevages et bien sûr, nous proposons un volet sur la végétalisation de l’assiette ». Une communication qui passe par l’image, « une force, car face aux photographies il n’y a pas d’argument possible : nous montrons ce qu’on nous cache et ça ne laisse jamais le public indifférent. Au contraire, ça remet beaucoup de choses en question : l’éducation, la manière de consommer, les habitudes alimentaires… »

« La sensibilisation est un travail à long terme »

A travers les sondages réalisés sur la demande de l’association L214 par Opinion Way, 44% des Français sont favorables à l’interdiction du gavage des oies et canards. « A l’inverse, en 2009, ce même sondage révélait 10 points en moins dans l’opinion, se félicite Bérénice avant de tempérer : « la sensibilisation reste un travail à long terme où l’on est fait face aux lobbys puissants de l’industrie alimentaire qui ont les moyens d’investir dans des campagnes de communication. Ces filières font de la publicité, sans compter qu’un article du code rural protège le foie gras en France :

« Art. L. 654-27-1. – Le foie gras fait partie du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France. On entend par foie gras, le foie d’un canard ou d’une oie spécialement engraissé par gavage. »

La France dans le collimateur ?

Selon Bérénice, « en Europe, plus que cinq pays dont la France gavent encore des animaux en vue de produire du fois gras. Les autres pays de l’Union ont interdit le gavage pour cause de cruauté animale. Le 21 novembre dernier s’est déroulée la première journée mondiale contre la production de foie gras. 12 pays ont relayé cet événement et ont manifesté devant les ambassades françaises. En ce qui concerne la production et la consommation de foie gras, la communauté internationale a désormais le regard tourné vers la France ».

Une prise de conscience réelle

Les trois militantes que nous avons interrogées pour ce papier sont unanimes : le changement des mentalités est indéniable. « L’attitude des consommateurs n’est plus la même : ils sont plus curieux, ils viennent plus facilement discuter. Les réactions très négatives que nous pouvions rencontrer avant sont de plus en plus rares. Le public prend de plus en plus conscience de ce qui se passe dans l’environnement. Et puis, le nombre d’adhérents à l’AVF est en augmentation constante » se réjouit Danielle Sottas.

Des éléments confirmés par Dr Jérôme Bernard-Pellet, médecin nutritionniste membre de l’APSARES: « l’acceptation sociale des régimes végétariens est bien meilleure qu’elle n’a été. Le végétarisme est même considéré comme relativement noble par certains et pertinent par d’autres, qui, omnivores ne se voient pas pour autant franchir le pas. Reste qu’il n’existe pas un régime meilleur que l’autre : il y a une multitude de façons de s’alimenter relativement à la culture, l’économie, les connaissances…»

 

Quel est l’intérêt d’être végétarien pour notre santé ?

Dr Jérôme Bernard-Pellet, nous explique : « le régime végétarien ou végétalien bien organisé peut faire baisser la mortalité humaine globale, toutes causes confondues. Il est par ailleurs scientifiquement prouvé qu’une prédominante végétale à un régime alimentaire diminue le risque de maladies chroniques, et ce pour plusieurs raisons :

les végétaux apportent des lipides de meilleure qualité: ils sont moins riches en graisses saturées et plus riches en graisses polyinsaturées, en phytonutriments et contiennent davantage de fibres alimentaires. Mêmes si celles-ci sont mal digérées, leurs propriétés sont indéniables : elles diminuent le risque du cancer du colon, de la prostate, baissent le taux de cholestérol, et modifient de manière bénéfique la flore intestinale. »

Selon le nutritionniste, manger moins de viande induit des avantages pour la santé avec la diminution :
-des risques de diabète type 2,
-du cholestérol,
-de l’hypertension artérielle de 10 à 40%.

«Ce sont des fléaux de santé publique. Et quel que soit notre type d’alimentation, on contribue à une meilleure santé si l’on consomme, en majorité ces 5 groupes d’aliments :
-Légumes
-Légumineuses,
-Céréales,
-Fruits entiers
-Produits riches en arginine :  (fruits secs, noix, cacahuètes, amendes, arachides, noisettes)

 

Conférences:

Isabelle Dudouet Bercegeay, déléguée de l’Association Végétarienne de France (AVF) anime régulièrement des conférences et débats consacrés notamment à l’impact de la consommation de viande sur la santé. Prochain rendez-vous en date ? Une conférence intitulée : « Les bienfaits de l’alimentation végétarienne pour le bien-être et la santé » qui se déroulera lors du salon bio « Respire la vie », à Vannes les 24 et 26 janvier 2014.

Une victioire pour le bien-être animal…

Notamment suite aux actions des associations de lutte contre la souffrance animale ( Fondation Brigitte Bardot, GAIA, L214, AVF), l’enseigne Monoprix s’est engagée à retirer les œufs de batteries de ses rayons depuis septembre 2012.

Plus d’infos:

http://www.alimentation-responsable.com

www.l214.com

www.vegetarisme.fr/

http://www.respirelavie.fr/

 

A lire:

"Petit précis pour cuisiner sans produits d’origine animale" Ed Marabout, de Céline Steen et Joni Marie Newman. Mars 2013.

"Aujourd’hui, je cuisine végétarien!" Ed Terre Vivante, de Claude Aubert, Amandine Geers, et Olivier Degorce, octobre 2013;




Souffrance animale : et si on optait pour un réveillon sans foie gras ?

« A Noël, c’est la fête de tout le monde, y compris des animaux » estime Isabelle Dudouet Bercegeay, déléguée de l’AVF (l’association végétarienne de France). « Pour sensibiliser le public, nous organisons des animations, des ateliers cuisine : nous proposons des recettes et des dégustations de terrine végétales, des terrines de truffe au champagne, très appréciées. Et le réveillon, il est bien sûr végétarien. Tout le monde apporte un plat, c’est l’occasion de goûter différentes manières de cuisiner ».

Pourquoi ne pas végétaliser l’assiette de Noël et mettre de côté le légendaire foie gras? C’est en tout cas ce que proposent des associations de lutte contre la souffrance animale en particulier en cette fin d’année. Vendredi et Samedi à Rennes, Vannes ou encore Auray (56), mais aussi dans d’autres villes de France, où les citoyens pourront en discuter avec des associatifs végétariens et engagés pour le bien-être animal. Après plus de 15 ans d’actions de sensibilisation à son actif, Isabelle Dudouet Bercegeay explique : « pour que le végétarisme soit plus développé en France, il faudrait mettre plus de produits d’origine végétale à la disposition des consommateurs dans les magasins et développer des informations pratiques sur la manière de les utiliser et les cuisiner ».

Corps médical : vers une sensibilisation des patients ?

On met de plus en plus souvent en avant le fait que consommer trop de viande est nocif pour notre santé*. Quant aux professionnels de santé, informent-ils systématiquement les patients de l’intérêt de manger moins de viande ? Pour Isabelle Dudouet Bercegeay, « la majorité des médecins généralistes sont encore peu formés sur le sujet : ils ont peu d’heures de nutrition sur l’ensemble de leur cursus. Du côté des nutritionnistes, ils étaient, jusqu’à récemment, assez peu formés. Mais le contexte sociétal dans lequel nous sommes semble changer la donne ». Une association, l’APSARES (association des professionnels de santé pour une alimentation responsable ndlr), est d’ailleurs née dans ce sens : elle vise à promouvoir une médecine responsable à travers des publications scientifiques liées à notre alimentation.

*(CF Hors Série Bretagne N°3 "saine et locale, optez pour la cuisine bretonne" pp19)

Éthique, santé, planète

Pour devenir végétarien ou en tous cas, consommer moins de viande, une poignée d’arguments font mouche : « certains veulent découvrir autre chose d’un point de vue gustatif, d’autres pensent à leur santé, d’autres à la planète » souligne Danielle Sottas, membre de l’AVF (il faut 20KG de céréales et jusqu’à 25000 litres d’eau pour produire 2KG de viande bovine, soit 5 fois plus d’eau que pour la production de légumes par exemple)**. Isabelle Dudouet Bercegeay considère à son tour que « L’intérêt du végétarisme pour la santé, ainsi que les scandales alimentaires sont deux aspects clés dans le changement de mentalités. Sans compter qu’une multitude de recettes végétariennes sont désormais disponibles sur Internet».

**« Etre consom’acteur » Emmanuelle Vibert et Hélène Binet, ED. Nature et Découvertes.

Remettre en question la manière de se nourrir

De son côté, l’association L214 se bat pour la protection des animaux utilisés dans la production alimentaire à travers sondages, enquêtes, débats et autres actions de sensibilisation. « Nous publions des images où l’on voit ce qui se passe, dans une démarche très factuelle» note Bérénice, chargée de campagne pour L214. Dernière enquête en date ? Une visite dans les ateliers de gavage d’oies dont les foies fournissent les tables de grands chefs parisiens. « Nous montrons qui sont ces animaux, ce qu’on leur fait subir, ce qu’il se passe dans les élevages et bien sûr, nous proposons un volet sur la végétalisation de l’assiette ». Une communication qui passe par l’image, « une force, car face aux photographies il n’y a pas d’argument possible : nous montrons ce qu’on nous cache et ça ne laisse jamais le public indifférent. Au contraire, ça remet beaucoup de choses en question : l’éducation, la manière de consommer, les habitudes alimentaires… »

« La sensibilisation est un travail à long terme »

A travers les sondages réalisés sur la demande de l’association L214 par Opinion Way, 44% des Français sont favorables à l’interdiction du gavage des oies et canards. « A l’inverse, en 2009, ce même sondage révélait 10 points en moins dans l’opinion, se félicite Bérénice avant de tempérer : « la sensibilisation reste un travail à long terme où l’on est fait face aux lobbys puissants de l’industrie alimentaire qui ont les moyens d’investir dans des campagnes de communication. Ces filières font de la publicité, sans compter qu’un article du code rural protège le foie gras en France :

« Art. L. 654-27-1. – Le foie gras fait partie du patrimoine culturel et gastronomique protégé en France. On entend par foie gras, le foie d’un canard ou d’une oie spécialement engraissé par gavage. »

La France dans le collimateur ?

Selon Bérénice, « en Europe, plus que cinq pays dont la France gavent encore des animaux en vue de produire du fois gras. Les autres pays de l’Union ont interdit le gavage pour cause de cruauté animale. Le 21 novembre dernier s’est déroulée la première journée mondiale contre la production de foie gras. 12 pays ont relayé cet événement et ont manifesté devant les ambassades françaises. En ce qui concerne la production et la consommation de foie gras, la communauté internationale a désormais le regard tourné vers la France ».

Une prise de conscience réelle

Les trois militantes que nous avons interrogées pour ce papier sont unanimes : le changement des mentalités est indéniable. « L’attitude des consommateurs n’est plus la même : ils sont plus curieux, ils viennent plus facilement discuter. Les réactions très négatives que nous pouvions rencontrer avant sont de plus en plus rares. Le public prend de plus en plus conscience de ce qui se passe dans l’environnement. Et puis, le nombre d’adhérents à l’AVF est en augmentation constante » se réjouit Danielle Sottas.

Des éléments confirmés par Dr Jérôme Bernard-Pellet, médecin nutritionniste membre de l’APSARES: « l’acceptation sociale des régimes végétariens est bien meilleure qu’elle n’a été. Le végétarisme est même considéré comme relativement noble par certains et pertinent par d’autres, qui, omnivores ne se voient pas pour autant franchir le pas. Reste qu’il n’existe pas un régime meilleur que l’autre : il y a une multitude de façons de s’alimenter relativement à la culture, l’économie, les connaissances…»

 

Quel est l’intérêt d’être végétarien pour notre santé ?

Dr Jérôme Bernard-Pellet, nous explique : « le régime végétarien ou végétalien bien organisé peut faire baisser la mortalité humaine globale, toutes causes confondues. Il est par ailleurs scientifiquement prouvé qu’une prédominante végétale à un régime alimentaire diminue le risque de maladies chroniques, et ce pour plusieurs raisons :

les végétaux apportent des lipides de meilleure qualité: ils sont moins riches en graisses saturées et plus riches en graisses polyinsaturées, en phytonutriments et contiennent davantage de fibres alimentaires. Mêmes si celles-ci sont mal digérées, leurs propriétés sont indéniables : elles diminuent le risque du cancer du colon, de la prostate, baissent le taux de cholestérol, et modifient de manière bénéfique la flore intestinale. »

Selon le nutritionniste, manger moins de viande induit des avantages pour la santé avec la diminution :
-des risques de diabète type 2,
-du cholestérol,
-de l’hypertension artérielle de 10 à 40%.

«Ce sont des fléaux de santé publique. Et quel que soit notre type d’alimentation, on contribue à une meilleure santé si l’on consomme, en majorité ces 5 groupes d’aliments :
-Légumes
-Légumineuses,
-Céréales,
-Fruits entiers
-Produits riches en arginine :  (fruits secs, noix, cacahuètes, amendes, arachides, noisettes)

 

Conférences:

Isabelle Dudouet Bercegeay, déléguée de l’Association Végétarienne de France (AVF) anime régulièrement des conférences et débats consacrés notamment à l’impact de la consommation de viande sur la santé. Prochain rendez-vous en date ? Une conférence intitulée : « Les bienfaits de l’alimentation végétarienne pour le bien-être et la santé » qui se déroulera lors du salon bio « Respire la vie », à Vannes les 24 et 26 janvier 2014.

Une victioire pour le bien-être animal…

Notamment suite aux actions des associations de lutte contre la souffrance animale ( Fondation Brigitte Bardot, GAIA, L214, AVF), l’enseigne Monoprix s’est engagée à retirer les œufs de batteries de ses rayons depuis septembre 2012.

Plus d’infos:

http://www.alimentation-responsable.com

www.l214.com

www.vegetarisme.fr/

http://www.respirelavie.fr/

 

A lire:

"Petit précis pour cuisiner sans produits d’origine animale" Ed Marabout, de Céline Steen et Joni Marie Newman. Mars 2013.

"Aujourd’hui, je cuisine végétarien!" Ed Terre Vivante, de Claude Aubert, Amandine Geers, et Olivier Degorce, octobre 2013;