Monnaie locale : le Buzuk fête ses deux ans et voit l’avenir en numérique !
Bon anniversaire le Buzuk ! Lancé en octobre 2016, la monnaie locale complémentaire citoyenne du Pays de Morlaix fête cette année ses deux ans. L’occasion de faire un point, et de parler des projets à venir, notamment du lancement de la monnaie numérique !
734 adhérents, 140 prestataires, 125 000 euros échangés…voilà quelques chiffres qui symbolisent la place qu’a su prendre le Buzuk, monnaie locale complémentaire et citoyenne, sur le territoire du Pays de Morlaix. En deux ans, le nombre de commerçants acceptant cette monnaie complémentaire à l’euro a été doublé. Le fruit d’un travail incessant de sensibilisation et de mobilisation, réalisé par la dizaine de bénévoles de l’association, appuyés de volontaires en service civique. Tous ont à cœur d’expliquer, notamment en étant présent sur le marché de Morlaix le samedi et lors de « café Buzuk » mensuels au Ty Coz, les objectifs et le fonctionnement de la monnaie : en adhérant, on devient utilisateur et on peut donc aller convertir des euros en Buzuks (1 euro = 1 buzuk) dans les différents comptoirs d’échanges disséminés sur le territoire. Buzuks en poche, on peut alors les dépenser chez les commerçants (les « prestataires ») qui acceptent les paiements en Buzuk. En adoptant cette monnaie locale complémentaire, on contribue ainsi à soutenir le commerce de proximité, la production locale, les circuits courts, on fait en sorte que l’argent reste dans l’économie locale et n’aille pas alimenter l’évasion fiscale ni la spéculation boursière.
Au bout de deux ans de fonctionnement, les projets fourmillent. L’un des grands défis pour l’association est le passage à la monnaie numérique, à l’horizon 2019-2020. « L’idée, avec le passage au numérique, est de faciliter la circulation du Buzuk, notamment chez les prestataires, qui pourront ainsi payer leurs fournisseurs en monnaie locale plus facilement », explique Chantal Jaouen-Quiviger, l’une des dix membres de la collégiale de l’association. Objectif également, favoriser l’utilisation du Buzuk chez les jeunes, plus enclins à utiliser cette solution. « Nous sommes actuellement en discussion concernant l’outil qui sera utilisé. Nous travaillons beaucoup avec le mouvement Sol, auquel appartient l’Eusko, la monnaie basque, ainsi qu’avec les autres monnaies locales bretonnes », poursuit Chantal. En effet, d’autres monnaies bretonnes, comme le Galais à Ploërmel, l’Héol à Brest, ou la Maillette à Dinan, travaillent également sur le sujet. Certaines ont déjà signé une charte commune, qui permettrait alors aux utilisateurs de chaque monnaie de pouvoir utiliser la monnaie locale des autres territoires. En étant utilisateur du Buzuk, on devrait alors pouvoir payer ses achats en Maillette si on se trouve sur le territoire de Dinan par exemple, le tout en numérique.
Autre perspective pour l’équipe des Buzukiens, outre l’embauche d’un salarié à temps partiel : tenter d’impliquer davantage les collectivités locales dans le projet. « On pourrait imaginer que certaines acceptent le Buzuk pour le paiement de la cantine, de la piscine, des bibliothèques, ou encore des transports » énumère Chantal. Là encore, un travail de sensibilisation est à mener auprès des élus. En attendant, on pourra retrouver le Buzuk durant tous le mois de l’ESS, sur Facebook : deux fois par semaine, des prestataires seront mis en lumière, suivant différentes thématiques : « passer un moment convivial en famille ou entre amis (bar, restaurants) », « découvrir l’artisanat local ou s’improviser bricoleur du dimanche », « se détendre et se faire bichonner (lecture, coiffure, massage…) », et « prendre soin de sa maison et de son jardin ». Un café Buzuk de clôture aura également le lieu le mercredi 28 novembre, dans un lieu qui reste à déterminer. Une occasion pour peut-être rejoindre l’équipe du Buzuk, qui recherche des bénévoles !
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