L’éco-pâturage, une technique à surveiller de pré
Dans la région Rennaise se cache une ferme pas comme les autres. Matthieu Pirès élève ses animaux de communes en communes. Ses troupeaux ont un parcours atypique, c’est de l’éco-pâturage. Une technique qui permet aux villes d’entretenir leurs espaces verts de manière écologique tout en permettant à un éleveur de profiter de leurs terrains. La demande ne cesse d’augmenter mais Matthieu Pirès doit encore se battre pour faire respecter son métier.
Une grande demande
Peu de retombées
En revanche, son activité d’éleveur est encore loin du compte :“Économiquement c’est vraiment difficile. On demande quand même aux communes de financer les frais liés à la labellisation bio de la viande. ” Avec deux salariés à plein temps, ainsi que quelques apprentis ou saisonniers de temps en temps, la ferme de Milgoulle essaye de s’en sortir coûte que coûte. Il faut dire que l’éco-pâturage offre un cadre naturel aux animaux, qui ont besoin de beaucoup plus de temps pour se développer. Mais ces contraintes sont également liées à la race rare et locale des moutons avranchins qui s’engraissent beaucoup plus lentement. Certes, la ferme de Milgoulle n’a pas à se soucier des loups mais les zones urbaines présentent elles aussi des points négatifs. En cinq ans, 700 agneaux ont été volés. Tous les ans, les frais pour soigner le troupeau des attaques de chiens s’élèvent à 10 000 euros.
Mais Matthieu Pirès ne s’inquiète pas : “ C’est un investissement à long terme, il faudra attendre environ 10 ans de plus pour voir si ça fonctionne ” Des années qui s’avèrent décisives pour les élevages. “ Depuis 5 ans, on suit l’évolution des troupeaux qui s’adaptent aux conditions climatiques, par exemple. Aujourd’hui, on a même des chevaux ! ”, explique Marielle Deport. Même si l’éco-pâturage peut donner une bonne image à une ville, elle peut au contraire révolter les personnes anti-viande. Des enjeux politiques auxquels Matthieu Pirès refuse de participer, “ on verra comment ça évolue et s’il faut planter des salades je le ferais mais je ne veux pas servir à une ville juste pour son image…” En attendant, la ferme de Milgoulle compte bien élever ses 400 brebis, 30 bovins, 75 chèvres et 3 chevaux autant que possible.