En quoi consiste « Ludikénergie » ?
Ludikénergie est une entreprise qui organise des événements publics et privés: à travers diverses animations et spectacles interactifs, nous voulons sensibiliser et accompagner chaque consommateur dans le contexte d’une transition énergétique qui est déjà en marche. C’est un concept qui se base sur l’humain, le jeu et la technologie pour faire adopter de nouveaux comportements dans la réalisation d’économies d’énergie.
Dans un premier temps, les « Ateliers Ludik » organisent et animent des ateliers destinés à des événements grand public (salons, festivals, rencontres sportives, manifestations culturelles…), ou privés lors de séminaires d’entreprise et de rencontres étudiantes. Dans un second temps, « Ludik Solution », accompagne des entreprises et des bailleurs sociaux dans leur politique d’économies d’énergie, avec des mesures de consommation individuelle jusqu’au changement effectif des comportements des collaborateurs ou des résidents.
Comment vous y êtes vous pris pour monter ce projet ?
Ce projet est parti de l’événement associatif « Tous pleins d’énergie » organisé par l’ADEME, la Jeune Chambre Économique de Rennes, la région Bretagne et ses partenaires. Dans le cadre de la Fête de l’Énergie en 2011 à Rennes, des challenges sportifs étaient mis en place afin de sensibiliser les Bretons à la maîtrise d’énergie.
Depuis septembre 2013, j’ai décidé de quitter mon ancienne activité salariale pour me consacrer entièrement à « Ludikénergie » avec Laëtitia Rouffart, ma collaboratrice comédienne et plasticienne.
Vous mettez à disposition de vos publics des outils high tech souvent conçus par des « jeunes talents » de l’École Supérieure d’Ingénieurs de Rennes . Quelle place ont les nouvelles technologies informatiques et électroniques dans votre projet ?
Elles sont un moyen de créer de l’interactivité entre les gens, dont la participation aux jeux crée des moments de rire et de partage, mais suscite aussi leur curiosité.
Quels sont les outils que vous utilisez au sein de ces activités participatives ?
Pour l’animation Trans’danse, par exemple, nous mettons à disposition des ceintures « Energiemètre » et un casque individuel, où les participants accumulent de l’énergie à chaque pas de danse et découvrent l’énergie produite au quotidien.
Pour l’atelier « La battle énergétique », il y a d’un côté, différents types et modèles d’équipements électriques du quotidien, de l’autre un vélo générateur. Puis, les participants découvrent en mouvement les notions de puissance et d’énergie.
Avec l’exemple des vélos multimédias, les participants se lancent le défi d’une course. Ainsi, ils sont directement sensibilisés au gaspillage d’énergie en investissant celle de leur propre corps.
L’outil est donc sensé leur donner le pouvoir de s’impliquer dans leur réduction de consommation d’énergie ; énergie dont l’aspect fondamental est d’être irremplaçable. Afin de déclencher une prise de conscience, comment trouver l’équilibre entre modernité et citoyenneté ?
Quand on entend « Trans’Danse », « bicyclettes intelligentes », « système de mesure Monitoring Ludik »… Est-ce que les gens n’oublient pas vite les économies d’énergies pour l’attractivité de ces innovations ?
Modernité et citoyenneté ne s’opposent pas ! Pour moi, il n’y a aucune contradiction entre les deux, cependant l’outil ne doit pas remplacer l’humain. On peut le voir comme le « côté froid » de nos animations. Pour le « côté chaud », Laëtitia est présente en endossant différents costumes. L’alliance des deux est un moyen de créer du lien. On ne veut pas transformer les gens en machines, mais leur montrer qu’ils ont une responsabilité dans leur consommation d’énergie.
Vous êtes par ailleurs investi dans l’économie locale en étant membre de la Jeune Chambre Économique de Rennes. Dans la présentation de ce mouvement, on peut lire qu’il souhaite développer les talents de leaders chez les jeunes.
Quelle est la place du monde de l’entreprise dans votre vision de l’écocitoyenneté ?
Je pense que pour que l’écosystème fonctionne on a besoin de tout le monde: des collectivités, des associations et des entreprises. C’est en partenariat que nous pourrons trouver une complémentarité. Le terme d’écocitoyenneté dans lequel plusieurs choses sont implicites ne me convient pas exactement, mais je pense qu’il y a une place pour des entreprises comme la nôtre. On part du principe qu’on ne va pas sauver la planète, mais qu’elle se sauvera toute seule, et qu’à partir de là c’est à nous de nous adapter à ses écosystèmes. Nous sommes face à un défi qui est de changer le comportement des gens face à notre mode de consommation et nous défendons les valeurs de l’homme.
Vous organisez également des manifestations privées. À quoi ressemblerait un événement « Ludikénergie » dans un séminaire d’entreprise ?
Cela peut prendre plusieurs formes. On peut intégrer un événement dans un séminaire avec des ateliers qui sont créés en partenariat avec l’entreprise par exemple. Donner une dynamique optimiste, dans la joie et la participation, grâce aux outils technologiques d’une part, et susciter l’intérêt par l’humour du spectacle vivant d’une autre part. Le moteur de nos actions reste le partenariat et la dé-culpabilisation. L’enthousiasme est donc au rendez-vous à chaque événement !
Quelles sont les entreprises et les organisations présentes lors de ces événements organisés pour le grand public ?
Il y a principalement des collectivités. Les entreprises que l’on retrouve font majoritairement parties de «Cluster Ecorigine», un nouvel outil au service des entreprises bretonnes pour relever les défis de l’économie verte.
Dans le contexte de l’économie verte, qu’est-ce que signifie la croissante verte selon vous ?
C’est la création de la richesse autrement qu’en exploitant nos ressources naturelles. Je prendrais l’économie circulaire pour exemple, où la croissance ne repose pas uniquement sur l’exploitation des ressources, mais sur leur réutilisation.
Vos actions sont-elles sollicitées par un seul modèle d’« entreprise écologique » ?
Celles qui font appel à nous sont plutôt des grandes entreprises, dotées d’une direction RSE (ndlr, « Responsabilité Sociale des Entreprises », elle peut se définir comme la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable, par l’intégration des préoccupations sociales, économiques et environnementales dans leurs activités.)
Elles viennent de tout type de secteur: industrie, service… Des cabinets ou des agences d’événementiel qui réalisent des journées de sensibilisation peuvent aussi nous solliciter.
Selon vous, est-ce que l’écologie doit être au service de l’économie, ou l’économie au service de l’écologie ?
Je pense que les deux devraient être au service de l’homme !