Viens jardiner chez moi !

Sous le soleil printanier breton, ça bine, ça bêche, ça plante et ça sème. Nous sommes chez Martine, à Pluneret, dans le Morbihan. Dans le potager, non loin d’une serre réalisée en matériaux de récupération, auprès des framboisiers et des rangs de pommes de terre, s’activent Serge et Marie-Hélène. Tous deux font partie de la dizaine de jardiniers occupant un espace sur la parcelle de Martine, qui l’a mise à disposition, grâce à l’opération « 1 jardin pour 2 ». Une opération menée par l’association « Pourquoi Pas ? », basée à Auray. « Nous existons depuis onze ans, et notre objectif est de permettre à chacun d’agir en tant que citoyen et de s’impliquer dans la vie de la cité, dans le domaine du développement durable et solidaire », explique Maurice Le Bot, l’un des pilliers de l’association. « Pourquoi Pas ? » travaile ainsi autour de plusieurs thématiques : habitat groupé intergénérationnel, incroyables comestibles, monnaie locale…et donc jardinage. « L’opération « 1 jardin pour 2 » a été mise en place à partir de février 2012 », commente Maurice. « Nous sommes partis d’un constat simple : il existait des propriétaires qui ne jardinent pas ou plus, et des habitants qui n’ont pas de jardin mais souhaitent jardiner. L’idée était de mettre en relation les deux parties », poursuit-il. Une convention, sans échange d’argent, est alors passée entre le propriétaire et le(s) jardinier(s), qui donne(n)t également au propriétaire un pourcentage de la récolte. De six la première année, le nombre de jardiniers a rapidement augmenté, pour atteindre désormais les 25, chez 15 propriétaires dans le Pays d’Auray, à Belz, Locmariaquer, Crac’h, Pluneret…

 

Du lien social qui se créé

 

Pluneret, justement, où l’après-midi au jardin se poursuit. « Nous venons environ 2 fois par semaine », expliquent Serge et Marie-Hélène. « Nous n’avons pas de terrain, alors c’est l’occasion d’expérimenter différents types de culture. Ici, les pommes de terre poussent bien ! », affirme Serge. Nadine, membre de l’association venue rejoindre les jardiniers, évoque les avantages du système. « Les personnes qui n’ont pas de jardin peuvent ainsi retrouver ou découvrir le plaisir de travailler la terre ». Et le lien social qui se noue entre propriétaires et jardiniers est également important. « Cela permet aussi des visites chez les personnes âgées, qui se sentent ainsi moins seules par exemple ». Et les jardiniers entre eux, occupant une même parcelle, n’hésitent pas à se prodiguer conseil et plants. « Les débutants bénéficient de l’aide des plus expérimentés, petit à petit, on peut apprendre ! ». Un échange de bon procédés, dans la convivialité, le tout en privilégiant les cultures bio, et avec un usage raisonné de l’eau !

 

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