Les ruchers solidaires de Gwenan : une première en Bretagne !
Préserver l’abeille par un système de parrainage
Aux origines de Gwenan, il y a la SARL SCOP Avant Premières, une coopérative d’activité et d’emploi des Côtes d’Armor : c’est là que se sont rencontrés les cinq entrepreneurs à l’origine du projet. Chacun œuvrant dans un domaine d’activité différent, ils ont décidé de s’associer en collectif pour réunir leurs savoirs au service de ce projet. « En échangeant, en se rencontrant au sein de la coop, on a décidé de monter un projet autour de l’abeille afin de mettre nos compétences en commun», retrace ainsi Didier Ducauroy, l’apiculteur du groupe. « De fil en aiguille », continue-il, « nous avons rencontré l’association Bretagne Vivante et découvert l’un de leur lieu, magnifique, splendide, au bord de la mer ».
C’est à cet endroit, au milieu de la réserve naturelle Paule Lapicque, que les membres de Gwenan installent les premiers ruchers. Leur idée? Préserver l’abeille et multiplier la présence de ruchers sur le territoire breton en proposant à des particuliers et à des entreprises de parrainer des ruches. Un particulier qui parraine une ruche peut ainsi, en fonction de sa participation, recevoir des pots de miel et un teeshirt Gwenan, inscrire son nom sur la ruche, ou encore visiter le rucher et participer à des animations. Une entreprise marraine se verra quant à elle offrir des animations de groupe sur le rucher, ainsi que des pots de miels personnalisés au nom de l’entreprise. « L’objectif est de partager la vie intime des abeilles avec les parrains et les marraines », développe Didier Ducauroy, « je vais les emmener au cœur du rucher ».
Un an après : un lancement réussi !
« Les parrains et marraines sont au rendez-vous, c’est un projet qui intéresse beaucoup», explique Didier Ducauroy, qui a été surpris de cet engouement. Les premiers ruchers installés dans la réserve sont en effet complètement parrainés, par 40 particuliers et 4 entreprises. L’heure est donc désormais à la prospection ! « Il faut trouver des lieux qui parlent à chacun », commente l’apiculteur de Gwenan, « pour continuer et lancer de nouveaux ruchers, un deuxième et un troisième ». Pour cela, les entrepreneurs de Gwenan ont déjà des idées : l’ESAT des deux rivières à Plourivo devrait bientôt accueillir un rucher, tout comme, peut-être, un lycée agricole. « On pourrait alors toucher une population de futurs agriculteurs, les éveiller à l’abeille, à pourquoi la préserver et comment », s’enthousiasme l’apiculteur.
Car au-delà de la production de miel, les ruchers solidaires ont d’abord pour vocation la sensibilisation à la protection de l’abeille, et plus largement, de l’environnement. Gwenan a d’ailleurs signé une convention avec Bretagne Vivante afin de favoriser une conduite des ruchers qui respecte l’environnement. Pour traiter le varroa par exemple, l’apiculteur de Gwenan utilise du thymol, autorisé en agriculture biologique. Les abeilles, elles, sont locales : il s’agit d’abeilles noires, une espèce originaire de Bretagne. « Si nous n’avons plus d’abeilles sur Terre, l’Homme est en danger » alerte Didier Ducauroy, « on a besoin de la diversité ». « En tant qu’apiculteur, je suis le berger des abeilles, je suis là pour les accompagner, les épauler », conclut Didier Ducauroy, qui déplore la disparition des abeilles domestiques, notamment sous l’effet des produits phytosanitaires. A travers leur projet, les entrepreneurs de Gwenan proposent en tout cas un modèle de financement collaboratif original qui, on l’espère, participera à enrayer le phénomène !
Pour en savoir plus
http://www.gwenan.bzh/