Quand les paysans bio du Centre-Bretagne se font aussi livreurs…
La Binée Paysanne avait tracé la voie en 2004 en rassemblant des producteurs costarmoricains. Paysans Solidaires s’en est inspiré et a apporté sa patte au concept.
Des producteurs et éleveurs du Centre Bretagne (sur trois départements : Côtes d’Armor, Morbihan et Finistère) engagés dans une production fermière biologique se sont donc regroupés en association en 2009. Leur objectif : allier produits de qualité, proximité, convivialité et expérimentations.
L’association Paysans Solidaires, c’est de la vente en ligne, diversité des produits et livraison à tour de rôle par les producteurs eux-mêmes sur votre lieu de vie (entreprises, bars de quartier, à domicile, où vous voulez !). Autre originalité : faire le choix d’aller vendre sur le littoral, là où la densité de la population est la plus forte, là où l’urbanisation est la plus élevée, là où les potagers se font plus rares.
Aujourd’hui l’association compte 14 producteurs engagés, propose plus de 100 produits et dessert 5 communes morbihannaises.
Un potentiel pour 3 fois plus de commandes
En 3 années d’existence, l’association a connu un réel développement qui ne permet cependant pas encore le financement d’un poste à temps partiel de façon durable. Manque de communication peut être, de démarchage commercial sûrement … les journées des producteurs impliqués par ailleurs dans la commercialisation des produits sur leur propre territoire ne font que 24h . Les paysans ont fait leur calcul : avec un panier moyen de 20 €, 1,5 fois plus de paniers livrés permettrait de recruter, et de multiplier les débouchés sachant qu’il y a le potentiel pour 3 fois plus de commandes qu’aujourd’hui. C’est l’objectif.
Un regret toutefois : l’augmentation de la demande en produits biologiques se fait au bénéfice des importateurs et de l’agriculture bio industrielle et intensive et non des petits producteurs locaux. La politique concurrentielle de la grande et moyenne distribution qui se sont emparées du marché implique une pression sur les prix qui n’est supportable que par les fournisseur férus de productivité et dont les méthodes sont copiées/collées à partir du système productiviste. Pas de révolution culturelle donc ; pourtant à cahier des charges égal, quantité d’engrais organique apportés, fréquence de l’arrosage, respect du rythme de la nature … font des produits bio locaux de nos paysans des produits plus goûtus et de meilleure qualité. Mais cela, on le sait déjà, non ?