Poullan sur Mer (29) : la MFR met l’Algérie à l’honneur
95 élèves ont participé, jeudi et vendredi, aux journées consacrées à l’Algérie. Au programme, ateliers de musique, de langues, de cuisine… et échanges avec les six intervenants, venus d’ici ou de là-bas. Le moment venu pour les ados de déconstruire leurs préjugés et leurs stéréotypes envers ce pays et cette réalité qu’ils connaissent si peu. Abiba Djahnine réalisatrice et documentariste Kabyle était présente pour répondre à leurs questions. En Algérie, elle forme et accompagne les jeunes dans la réalisation de documentaires sur des sujets qui les touchent. Jeudi 16 janvier à la maison familiale de Poullan, deux documentaires algériens ont été diffusés pour les élèves bretons. «Ils ont pu entrevoir comment vivent les jeunes en Algérie. Le premier film était consacré à la relation amoureuse. Le second évoquait le départ d’Oran d’immigrants sur des barques de fortune. Ils partent et beaucoup ne s’en sortent pas. C’est l’une des réalités algériennes » explique Abiba Djhanine. Ces films ont été suivis de débats au cours desquels la réalisatrice a échangé avec les élèves sur des sujets qui les préoccupent et qui les ont marqués.
Abiba Djhanine a répondu aux questions des élèves. Cartes, films, témoignages… ont illustré son intervention.
Un atelier de henné a permis aux élèves d’en savoir plus sur la symbolique et a technique de cette tradition
Quelques exemples de travaux réalisés par les élèves
Un passé effacé des mémoires
« Ils n’ont aucune idée de ce qu’est l’Algérie. Pour eux, toutes les algériennes sont voilées ! Alors qu’il n’y a que deux pays au monde où le voile est obligatoire : l’Iran et l’Arabie Saoudite. Cette méconnaissance montre qu’il n’y a pas eu de transmission de mémoire : la guerre d’Algérie est une découverte pour eux, ou alors une notion très vague. Une génération a arrêté de transmettre des faits historiques. Surtout dans les régions rurales comme en Bretagne, en Normandie…Maintenant que l’Algérie n’est plus à la une de l’actualité comme elle l’a été dans les années 60 lors de la guerre pour son indépendance, on considère qu’il n’y a pas de raison de parler de ce pays ». C’est oublier l’histoire commune que la France possède avec ce pays qu’elle a colonisé pendant 132 années. Et qui a coûté des milliers de vies humaines sur son chemin vers l’indépendance. Selon Abiba, la méconnaissance de l’Algérie n’est pas si grande en Ile de France où beaucoup de jeunes, de part leurs origines maghrébines, connaissent ces faits historiques. Espérons que ces deux jours consacrés à l’Algérie à la maison familiale de Poullan ravive les mémoires.
Des ateliers culinaires pour faire découvrir des spécialités kabyles et algériennes !
…Sans oublier la musique: danse orientale et percussions étaient ausi au programme de ces journées
Ils étaient à la MFR de Poullan sur Mer cette semaine pour animer des ateliers avec les adolescents :
Abiba Djhanine, réalisatrice et documentariste
Gwenn le Doré, conteur percussionniste
Farid Aït Siameur, musicien
Moussa Amellal, enseignant. Il a présenté la culture Kabyle
Mohammed Ben Jouad, calligraphe
Noria Amriche, professeure de danse orientale