Jardiner au naturel réduit le poids… des poubelles !

Jardiner au naturel réduit le poids… des poubelles !
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Daniel Rolland nous a ouvert les portes de son jardin mardi 19 novembre, à l’occasion de la semaine européenne de la réduction des déchets. Un atelier « Jardinage au naturel » organisé par le CPIE Morlaix-Trégor, et financé par la SYMED 29. Mais d’ailleurs, quel rapport entre le jardinage, et la réduction des déchets ? « Un quart de nos poubelles est constitué des restes de nos repas et des déchets de nos cuisines. Et 60% du poids total de nos déchets est constitué de nos déchets verts, il faut trouver une solution pour valoriser ces déchets chez soi » explique, en guise d’introduction, Orélie Rosec du CPIE Pays de Morlaix-Trégor.

Par exemple, les restes de tonte, étalés en couche fine sur des pare-terre, peuvent servir de paillage. Tout comme la paille, les feuilles mortes, les chutes de haies et de bois broyées ou encore le BRF (bois raméal fragmenté, un broyage de déchets verts)…Pour Daniel Rolland, « le paillage est la base du jardin au naturel. Il permet d’arroser moins, il évite la repousse des mauvaises herbes. Il protège la terre du froid, des rayons du soleil, il l’enrichit et la prépare. Si bien qu’il n’est plus nécessaire de l’arroser beaucoup, ni de la retourner. Mais d’une manière générale, il faut éviter de trop retourner la terre afin de ne pas bousculer les êtres vivants qui y vivent en profondeur. »

La recette d’un compost réussi

Autre élément essentiel pour jardiner au naturel : le compost. Economique et écologique, il permet de valoriser sur place ses déchets organiques. « Depuis que nous avons un bac à compost dans le jardin, la poubelle de la maison n’est constituée que de pots de yaourts. Cela permet non seulement de réduire nos poubelles, mais aussi les odeurs de la maison. » note Daniel Rolland. Celui-ci doit être constitué d’une moitié d’azote (constituant majoritaire de l’atmosphère terrestre) et l’autre moitié de carbone (l’un des principaux constituants des protéines et de l’ADN). On parle du rapport C/N, (carbone sur azote), un indicateur qui permet de juger du degré d’évolution de la matière organique. « Pour savoir si le compost est réussi ou pas, plusieurs indices nous mettent sur la voie : des mouches ou des mauvaises odeurs indiquent que le compost est trop humide. Il faut alors ajouter des matières sèches » souligne Daniel Rolland.

Plantes et eau, harmonie et récupération des pluies !

Paillage, compost, à cela s’ajoute un récupérateur d’eau de pluie. « J’ai installé une citerne munie d’une pompe derrière le garage. Cela me permet notamment d’arroser mes deux tunnels (serres) ». Et puis, en témoigne le dicton « un bon paillage vaut dix arrosages et trois bon binages ». Du côté des espèces végétales, lesquelles est-il bon d’inviter dans son jardin au naturel ? Tout d’abord, n’hésitez pas à laisser pousser des orties car 140 espèces en profitent à un moment ou à un autre dans l’année.

Du côté des plantes qui désinfectent le sol, la moutarde est un engrais efficace. Et la consoude, riche en azote, phosphore et potasse, active la décomposition du compost et attire les pollinisateur. C’est aussi un excellent complément alimentaire pour les végétariens. Quant aux fleurs, la capucine possède des atouts de taille : elle est jolie, comestible et attire les papillons. Du coup, plantée près des plants de choux, les chenilles boycotteront ceux-ci au profit des capucines. Enfin, d’une manière générale, les ombéllifères (grande famille de 3000 espèces de plantes dont le panais, la carotte, le persil, la fenouille, le cumin…) sont les bienvenues au jardin.

 

Plus d’infos

A lire: "Composts et paillis", Denis Pépin, édition Terre Vivante, 2013.

 

 

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Estelle Caudal