L’éco-quartier Vauban a été lancé en 1993, par la ville de Fribourg. Il se situe à moins de 3 kilomètres du centre-ville, sur l’emplacement d’une ancienne caserne française, d’où son nom . Il est desservi par une ligne de tram, et les voitures y sont minoritaires. De larges pistes cyclables y sont également aménagées, ce qui fait que le vélo est un moyen de locomotion particulièrement utilisé.
Des lieux de partage et de rassemblement y sont également présents, tout comme de nombreuses aires de jeux pour enfants, des laveries collectives sont mises à la disposition des riverains, le tout dans un environnement très végétalisé.
Les habitations sont bien souvent équipées de panneaux solaires, et suivent les règles de construction écologiques. « Cet éco-quartier va loin dans le processus puisqu’en plus de l’impact environnemental, il prend en compte un tas de facteurs au niveau social » estime Estelle Houbron, du réseau Bruded, chargée de mission pour le Finistère et le Morbihan.
L’habitat collectif n’est pas -encore- entré dans les moeurs
Selon elle, en France, on ne va pas si loin dans la démarche. Alors que dans le quartier Vauban, à Fribourg en Allemagne, on met à la disposition des riverains, une chambre d’amis ou un studio, en France, cette forme d’habitat groupé peine à entrer dans le mœurs. « Cela ne plaît pas, on a peur des détérioration de l’espace commun, on ne prend pas le temps d’élaborer un planning…ce n’est pas encore dans les mentalités, mais cela peut évoluer avec les nouvelles générations », explique Estelle Houbron. Les communes du réseau Bruded optent de plus en plus souvent pour une taille de terrain réduite, même sur des petites communes. « Par exemple, à Botmeur, dans les Monts d’Arrée, qui comptait 224 habitants en 2010, la commune a pour projet de créer un bourg avec des espaces communs, pas forcément séparés des espaces publics, où les recoins, les venelles, offrent des espaces confinés » souligne Estelle Houbron. Autre exemple : la ville de Saint-Nolff, dans le Morbihan. Les venelles courbées et les maisons non alignées sont visuellement plus agréables et offrent des espaces d’intimité dans l’espace public.
Le schéma classique en perdition?
Pour Estelle Houbron, si les initiatives d’éco-quartier vont plus ou moins loin selon les communes du réseau Bruded , l’envie de sortir du lotissement groupé est ferme. « Sur les 25 communes membres de Bruded dans le Finistère, 16 ont des projets de lotissements avec des terrains plus petits, et réfléchissent sur des déplacements doux et des maisons éco-conçues ». Autre chose. A Möellan-sur-Mer par exemple, la commune projette de densifier le bourg tout en proposant des espaces piétons et des espaces verts.
Des initiatives bretonnes réjouissantes
Même si le quartier Vauban de Fribourg est un exemple pour l’élaboration des éco-quartiers, le contexte urbain, économique et social dans lequel il s’est développé reste différent des structures bretonnes. Fribourg est une agglomération, on se rend à Vauban en tramway… En Bretagne, seules les villes comme Rennes ou Quimper ont la densité de logement suffisante pour rendre de tels investissements rentables. Ceci étant, il y a des idées à retenir de Vauban, et nous avons toutes les raisons de se réjouir des initiatives bretonnes pour élaborer des zones d’habitations passives et vertes.
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