Réintroduire les plantes locales sauvages : pour des fleurissements naturels
« Floridée’o, c’est une pépinière d’un genre nouveau, particulier, qui permet d’asseoir des projets environnementaux et de renaturation », expose Axel Equilbey, architecte paysagiste et associé de la structure. Derrière celle-ci, on trouve également Thao Ngo, la fondatrice, ainsi qu’Alexis Lis, responsable de culture. A l’inverse des pépinières traditionnelles, Floridée’o propose des plantes locales sauvages plutôt que des plantes horticoles. « Il s’agit de faire renaître des dynamiques naturelles », précise le paysagiste, « en donnant une place plus importante à ces végétaux ». Si cela est essentiel, c’est parce que les plantes horticoles ont été sélectionnées et modifiées depuis des dizaines d’années sur des critères uniquement esthétiques. Cela a conduit à une perte de diversité génétique et à l’implantation de végétaux lointains, peu adaptés à nos territoires, et donc très dépendants de l’Homme.
« Les plantes ornementales, il faut tout le temps être derrière », explique Axel Equilbey, « alors qu’on peut faire évoluer les fleurissements en intégrant les sauvages ». « Ces plantes là sont moins gourmandes et plus adaptées à nos sols », poursuit-il, « elles demandent moins d’entretien ». Une aubaine pour les collectivités qui sont de plus en plus intéressées par les plantes locales sauvages, notamment dans le cadre des plans zéro phyto. « On est complètement dans cette logique là », confirme le paysagiste de Floridée’o. Dans cette optique, la pépinière est d’ailleurs certifiée en Agriculture Biologique. Elle prétend également aux labels « Végétal local » et « Vraies messicoles » attribués par la Fédération des Conservatoires Botaniques Nationaux.
Un financement participatif pour faire évoluer un projet multidimensionnel
Au delà de l’activité de vente, Floridée’o se veut aussi être un lieu d’expérimentation scientifique et de sensibilisation à l’environnement. Côté recherche, la pépinière est accompagnée par un comité scientifique qui encadre les actions de sauvegarde des plantes locales. « On participe actuellement à un projet qui étudie le pouvoir dépolluant des plantes locales, qui sont fixatrices de différentes matières comme le plomb par exemple », complète Axel Equilbey, « on veut voir comment on peut les utiliser pour dépolluer les eaux ou les sols ».
Le projet est également ouvert sur l’extérieur : il a pour ambition de devenir une véritable pépinière citoyenne favorisant le partage de connaissances et proposant des formations, des actions de sensibilisation, de l’accueil à destination des scolaires… Aujourd’hui, la campagne de financement participatif vise à asseoir et à développer les activités de la pépinière. « On veut se donner les moyens d’aller plus loin », explique Axel Equilbey, « et on voit que ça prend, il y a pas mal de gens qui nous soutiennent, une dynamique qui se fait ». L‘argent récolté servira à financer un tunnel de production, un tracteur d’occasion, ainsi qu’une serre dédiée à la recherche. Et en échange de votre don ? « Des contreparties originales, pleines de couleurs, de saveurs et de savoirs… », promettent les membres du projet.
Si le financement participatif peine à prendre son envol, les professionnels de Floridée’o restent optimistes et sont ravis des soutiens reçus. « Il y a un engouement des gens, ça réveille des souvenirs », constate Axel Equilbey. « On redécouvre les plantes qui sont à côté de chez nous alors qu’on a valorisé pendant des années des plantes qui venaient de très loin », poursuit-il. « La campagne, elle nous importe pour nous faire connaître, on aimerait que ça marche, mais quoiqu’il arrive, on est contents » conclut, philosophe, Axel Equilbey.
Pour les soutenir : http://fr.ulule.com/florideeo/
L’équipe du projet. Crédit photo : Pascal Sacleux