Prenez une louche de Do-It Yourself (faire soi-même, ndlr), une pincée de découverte, une mesure de sciences du vivant et une bonne dose de curiosité. Mélangez, et vous obtiendrez un Biohacklab. En Bretagne, un Biohacklab est installé à Brest, au sein des Fabriques du Ponant, grand FabLab (un endroit ouvert au public qui permet à chacun, grâce à des machines-outils, imprimantes 3D, ordinateurs de concevoir et réaliser des objets, ndlr), basé au Lycée Vauban et créé par Les Petits Débrouillards de Bretagne, la Maison du Libre et Telecom Bretagne. « Le Biohacklab a ouvert ses portes le 20 septembre, le même jour que les Fabriques », explique Hugo Mayère, qui s’occupe du projet. Un projet qui a germé à l’initiative de celui-ci, féru de sciences et de biologie, et particulièrement intéressé par la mouvance des FabLabs. « Le Biohacklab porte les mêmes valeurs que celles d’un FabLab. Nous avons monté le projet autour de trois axes : faire de la médiation scientifique autour des sciences du vivant, développer du matériel en « open source », et faire de la recherche scientifique en biologie », développe Hugo. Car l’objectif d’un Biohacklab est avant tout de permettre au plus grand nombre de s’approprier et/ou se réapproprier des connaissances et les technologies du vivant, par l’expérience notamment. Et en utilisant du matériel « open source », ce qui permet de le développer, de l’adapter, de le modifier, et ce, à moindre coût.
Détecter des OGM ou cultiver des bactéries
Parmi les actions menées au Biohacklab figurent des projets de médiation scientifique autour de la biologie marine, avec différents organismes de recherche de la région (Station Biologique de Roscoff, Institut Universitaire Européen de la Mer de Brest, Ifremer…). « On travaille aussi à des actions de vulgarisation scientifique avec les Petits Débrouillards, et sur un système d’aquaponie (culture de végétaux en symbiose avec élevage de poissons, ndlr) adapté au milieu urbain avec les Beaux-Arts », précise Hugo. De même, on peut aussi y découvrir comment fonctionne un compost, cultiver les micro-algues, détecter les OGM, apprendre à utiliser des microscopes, faire de l’extraction génétique, ou encore cultiver des bactéries…Le tout est d’avoir un projet et d’être adhérent des Fabriques. «Mais nous ne sommes pas prestataires de services », rappelle Hugo, « L’idée est vraiment que chacun se réapproprie les techniques, et apprenne à faire par lui-même. De ne plus être passif vis-à-vis des informations, pour mieux maitriser ce qui se cache derrière le monde des biotechnologies », poursuit-il. Dans le même esprit « d’open source » et de partage des connaissances, le Biohacklab veut faire en sorte que toutes les données issues des différentes recherches menées puissent être récupérées pour être mises à disposition du plus grand nombre. Pour l’instant, les Biohacklabs sont encore peu présents en France. «C’est un phénomène très récent », explique Hugo « mais qui monte en puissance très vite, et commence à se développer dans le pays ». Affaire à suivre !
Plus d’infos
http://www.lesfabriquesduponant.net/index.php?static1/les-fabriques-du-ponant-fablab-brest