Qu’est ce qui compte vraiment pour les jeunes ? Quelle est leur perception du bien-être ? Comment rendre les établissements scolaires plus conviviaux ? C’est sur ces questions que l’ONG Pekea (Political and Ethical Knowledge on Economic Activities) se penche depuis deux ans avec le projet COREBE (COREsponsabilité et Bien-Etre), un projet de recherche financé par le Conseil régional de Bretagne. Le projet consiste à relever la perception du bien-être des jeunes afin d’établir des indicateurs qui permettront aux décisionnaires des établissements scolaires de lancer des projets cohérents avec le besoin collectif et d’en évaluer les impacts. Le but est de permettre aux jeunes de mieux vivre leur scolarité, dans la citoyenneté et la co-responsabilité. L’action a été initiée suite au constat du manque de participation des jeunes lors du projet ISBET (Indicateurs Sociétaux de Bien-Etre Territorialisés), mené par la même association, dans les communautés de communes du Val d’Ille et de Pipriac , en Ille et Vilaine. L’intérêt était aussi de renouveler l’expérience dans un lieu plus fermé. Le projet COREBE se veut participatif et inclusif, c’est à dire que les indicateurs sont co-construits par les bénéficiaires eux-même en prenant en compte l’appréciation de chacun. Deux établissements ont participé au projet. Le collège Germaine Tillon, à La Mézière, en Ille et Vilaine, et le lycée Coëtlogon, à Rennes. Un travail est également mené en coopération avec L’EREA (Etablissement Régional d’Enseignement Adapté) de Rennes,
Des aléas de la participation…
L’expérience au collège de La Mézière a débuté à la rentrée 2012 – 2013. Il s’agissait pour l’établissement, situé sur le territoire du Val d’Ille, de s’inscrire dans la continuité de la démarche entamée dans la communauté de communes. Cette première expérience a cependant connue des aléas liés à la participation, sans doute du fait d’une insertion difficile dans la vie du collège. Après un bon contact avec le proviseur et le conseiller principal d’orientation (CPO), l’équipe de Pekea a très vite été confrontée à des réalités peu attendues: frontières strictes entre les métiers, clivages entre les membres du personnel. Si l’infirmière, portée par la question sociale, a accueilli le projet avec enthousiasme, l’intérêt qu’il a suscité auprès d’autres catégories de personnels a pu être plus limité. Malgré ces difficulté, et grâce à l’implication du comité de pilotage interne le projet a été mené à son terme. Une enquête sur le bien être au collège a été menée sur la base des indicateurs élaborés collectivement. « Des aspirations communes, reviennent, principalement le lien social (amitié particulièrement) et l’environnement au sens large (nourriture, propreté des locaux) », explique Michel Renault, Maître de conférence en économie à l’université de Rennes 1 et membre de Pekea. Les suites en termes de gouvernance interne de l’établissement demeurent à définir en l’état actuel du projet.
… à la construction collective
Au Lycée Coëtlogon, à Rennes, le projet a été plutôt bien accueilli, avec un fort intérêt de l’équipe pédagogique. Aussi, le lycée était particulièrement intéressé, notamment du fait de sa position d’accueil de public en difficulté. L’expérience a démarré au début de l’année scolaire 2013 – 2014, après plusieurs réunions d’information. A ce jour, le bien-être a été défini avec les élèves et les indicateurs sont construits. Le projet étant toujours en cours et les résultats n’étant qu’intermédiaires, il est difficile pour le moment d’évaluer les impacts qu’il aura sur la gouvernance. Toutefois les résultats intermédiaires ont déjà permis de soulever des idées, comme le besoin d’un hall. Un projet de construction est en cours.
L’expérience a également permis aux chercheurs d’avancer dans leurs recherches « Nous avons notamment relevé que les adultes sont très préoccupés par le bien-être des élèves, avant même leur condition personnelle », rapporte Pascale Mériot, maître de conférences en économie à l’université de Rennes 1 et membre de Pekea. Le projet se poursuit depuis un an et suscite toujours un intérêt certain. Il se poursuivra jusqu’à la fin de l’année scolaire avec Pekea, suite à quoi des actions seront mises en place, en vue d’améliorer le bien-être de tous.