« Ouzh Taol ! », ou quand des étudiants s’interrogent sur la société de consommation

« Ouzh Taol ! », ou quand des étudiants s’interrogent sur la société de consommation
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Partant du constat que les problèmes liés à la consommation de masse peinent à trouver écho auprès du monde associatif étudiant, un groupe d’amis qui étudie à la fac Lettres et Sciences Humaines de Brest a décidé de s’emparer du sujet. Ainsi est né « Ouzh Taol ! ». Fruit d’une réflexion sur les problèmes engendrés par la société de consommation, une dizaine d’étudiants a donc décidé d’ouvrir le débat en proposant des temps de réflexions sur les habitudes de consommation de chacun.

 

Distribution de « paniers bio »

 

Si le « projet Ouzh Taol ! » s’intéresse à la consommation dans tous ses états, sa première préoccupation demeure l’alimentation. Et, par extension, l’agriculture.

Ainsi le premier fait d’arme du collectif a été la mise en place d’une distribution de « paniers bio ». Pour mener à bien ce projet, le collectif étudiant a pris contact avec un jeune agriculteur dont la production, labellisée AB,est également issue des techniques de permaculture. Chaque mardi, les membres d’ « Ouzh Taol! » vont donc chercher les paniers de légumes commandés par leurs pairs à Saint Coulitz (finistère), soit à 50km de la ville de Brest. La distribution a lieu le lendemain, dans le hall d’entrée de la fac. Moyennant 5 euros, chaque étudiant qui le souhaite peut donc profiter d’un panier de fruits et légumes issus de l’agriculture biologique et cultivés aux frontières de leur bassin de vie. Ainsi, le projet de distribution de « paniers bios » a pour vocation de permettre aux étudiants de manger des produits de qualité, de favoriser les circuits courts ainsi que de soutenir un jeune agriculteur du département.

Si les questions liées à la consommation des denrées alimentaires intéressent particulièrement le collectif, son champ de réflexion et d’actions ne se borne pas à ces problématiques.

En effet, le 5 novembre prochain, un ciné/débat sera organisé autour du thème de la décroissance. C’est le film de Philippe Borrel intitulé « L’urgence de ralentir », produit par Arte, qui a été retenu. Plusieurs spécialistes et acteurs des transitions ont d’ailleurs été conviés à l’événement.

Des projets de « Journée du troc » et de « Give box » sont également en cours réflexion.

 

Un autre moyen de fonctionner

 

« Je suis sûr qu’il existe d’autres moyens de fonctionner ! Dans le néo-libéralisme, [en terme d’échanges commerciaux, ndlr], il n’y a aucun respect de l’humain, aucun respect de la nature, il n’y a que l’argent qui compte. » explique Télio, jeune diplômé d’une licence de Géographie, au sujet de son engagement dans « Ouzh Taol !».

Si les membres du collectif semblent être dotés d’un esprit critique particulièrement aiguisé, « Ouzh Taol ! » se donne surtout pour mission de faire connaître les alternatives à ces modes de fonctionnement qu’ils jugent insoutenables et bringuebalants. Certes, il s’agit de pointer du doigts les dysfonctionnements de ce modèle de société mais dans le but de faire avancer le débat et tenter de trouver d’autres façons de consommer, plus respectueuse de l’environnement et de l’humain.

 

Apprendre des autres

 

Les idées mises en action par le biais d’ « Ouzh Taol » reposent également sur le partage des connaissances. « On a envie de semer nos graines mais aussi d’apprendre des autres » explique Télio.

Ainsi, plutôt que de proposer aux étudiants de récupérer leur panier dans un des locaux étudiants de la fac , les membres du collectif se relaient chaque mercredi dans le hall d’entrée. Ils peuvent alors échanger avec chaque personne intriguée par l’étal de légumes qui trône au beau milieu de l’établissement universitaire. Le jeune homme ajoute « Parfois des gens viennent nous voir pour nous parler d’un projet que eux connaissent et qui est en lien avec le nôtre. Si on apprend des choses aux autres, certains nous apportent aussi beaucoup ».

Le ciné-débat du 5 novembre est quant à lui accessible à toute personne, usager ou non de l’UBO, désireuse de se renseigner davantage sur la notion de décroissance.

 

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Tiphaine Gueret