Un plaidoyer pour un contre-lobbying citoyen

« Polymorphe, alternant entre opacité maîtrisée et transparence calculée, souvent critiqué pour sa volonté permanente de s’autodéfinir, le lobbying se fait insaisissable pour mieux échapper à toute tentative de régulation contraignante », explique Benjamin Sourice dans son ouvrage. Il étudie alors en détail les mécanismes et méthodes mis en œuvre par les lobbies et lobbyistes : influence des industriels sur la science, sur l’expertise, sur les politiques en France mais aussi au sein de l’Union Européenne…en insistant sur des exemples bien précis de scandales sanitaires : l’affaire du Mediator et le « système Servier », les perturbateurs endocriniens et la législation européenne, l’amiante… pour le lobbying à la française…

 

Pour l’émergence d’un contre-pouvoir citoyen

 

Outre toutes ces analyses et explications, Benjamin Sourice fait également un tour d’horizon des moyens mis en œuvre pour lutter contre les conflits d’intérêts et limiter les actions des lobbies. « Chaque étape de la construction législative est une opportunité de lobbying », déclare-t-il. Des stratégies pour limiter cela sont alors mises en place : encadrement du lobbying aux Etats-Unis, Canada et dans les pays scandinaves, réforme sur la transparence de la vie publique en France, publication des déclarations de patrimoines des élus… Un éclairage est également apporté sur l’outil numérique, avec l’apparition de « l’Open gov » ou encore de « l’Open data », c’est-à-dire l’ouverture des données publiques aux citoyens. Tous ces outils, qu’ils soient législatifs, technologiques ou sociétaux, doivent servir à l’émergence d’un contre-pouvoir citoyen. « Le contre-lobbying ne peut se faire sans l’implication des citoyens déterminés à défendre leurs intérêts dans la reconnaissance de leur savoir et la revendication de leur nécessaire participation ». Pour Benjamin Sourice, le premier geste de résistance aux lobbies « consiste à se réimpliquer individuellement ou collectivement dans la vie politique avec la ferme intention de s’emparer d’une question sociale et de faire reconnaître sa légitimité à parler, à réclamer des comptes et à se faire représenter en toute honnêté ».

 

 

 

 

 

Plus d’infos

http://sciencescitoyennes.org/

 

 
Quelques liens pour prolonger la réflexion

http://www.lobbycratie.fr/2011/06/14/livre-le-lobby-breton-de-clarisse-lucas/

http://www.yvesmichel.org/admin/tous-les-livres/la-societe-civile-le-3e-pouvoir